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Saint-Pierre-et-Miquelon : la France
«nature» à deux pas du Canada
De nature volcanique, les îles qui composent l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon sont dans le prolongement de la chaîne des Appalaches, avec un bon relief, ce qui les rend très attrayantes pour les randonnées pédestres et cyclistes.
PHOTO ANNE PÉLOUAS, COLLABORATION SPÉCIALE
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Gulf Stream
Le Gulf Stream est l’un des courants océaniques les plus puissants de la planète. Après avoir baigné les côtes américaines jusqu’à Terre-Neuve, ses eaux chaudes donnent naissance à la «dérive nord-atlantique».
La Terre est la seule planète du système solaire dont 70% de la surface sont recouverts d’eau. Les océans en apportent l’essentiel, avec 96% du total de l’eau de surface sous forme liquide et 3% sous forme de glaciers et de calottes polaires.
A la fin de l’ère Tertiaire, il y a environ 8 millions d’années, la lente valse des plaques continentales à la surface du globe a entraîné la création de grands courants marins, comme le Gulf Stream.
Toutes les grosses perturbations climatiques du passé sont dues à un problème dans la circulation océanique. Or, aujourd’hui, nous sommes à la veille d’une perturbation de ces courants.
En effet, cette circulation a déjà commencé à ralentir et risque de s’affaiblir très rapidement. Le flux du Gulf Stream a diminué de 20% au niveau des îles Féroé.
Il faut s’attendre à ce que ce ralentissement entraîne un bouleversement climatique considérable.Caractéristiques du Gulf Stream
Les courants de surface des océans, qui affectent les premiers 300 m de profondeur de la masse d’eau, sont la conséquence des vents dominants.
En mettant en mouvement les eaux de surface, ces vents créent des courants océaniques en forme de boucles. Dans cette boucle, l’eau :
- Tourne dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord
- Tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Sud
Le Gulf stream est représenté en orange. Le jaune indique la température de l'eau dans l'Atlantique. © NASA
Le Gulf Stream, qui réchauffe les eaux de l’Atlantique Nord, est l’un de ces courants océaniques de surface. C’est un courant chaud qui véhicule la chaleur vers le pôle.
Large de 60 km et profond d’au moins 600 m, le Gulf Stream parcourt 120 km par jour. Ce courant tiède traverse l’Atlantique Nord en réchauffant les masses d’air froid arctique qu’il rencontre.
Carte des courants océaniques établie par l'armée américaine en 1943 (D P).
Il est largement responsable de la différence de climat entre l’Amérique du Nord, soumise à l’influence de l’air polaire, et l’Europe occidentale, où règne un temps doux et humide caractéristique du climat côtier.
Les vents dominants qui balaient la surface des océans engendrent de puissants courants marins. Ceux qui sillonnent les couches superficielles sont des courants chauds. Il existe aussi des courants profonds, beaucoup plus froids, qui sont créés par la différence de densité des masses d’eau. Les courants jouent un rôle climatique important en réchauffant ou, au contraire, en refroidissant les masses d’air.
L’influence du Gulf Stream sur le climat
Les eaux chaudes du Gulf Stream, le courant marin qui traverse l’Atlantique Nord d’ouest en est, exercent une influence considérable sur les climats européens.
Schéma remanié pour la traduction française (Original par l'armée américaine)
La façade atlantique du continent, de Lisbonne à Oslo, jouit ainsi d’une grande douceur climatique, avec une variation annuelle de températures et de précipitations relativement faible. Plus à l’est, où l’influence du Gulf Stream n’est plus perceptible, ce sont des climats continentaux qui dominent, avec de grands écarts annuels de température. Enfin, le sud du continent bénéficie d’un climat méditerranéen, généralement chaud et sec.
Les conséquences du réchauffement de la planète
L’équilibre climatique de la Terre est si fragile qu’une très faible variation de température pourrait avoir des conséquences considérables, mais dont on mesure encore difficilement l’étendue possible. L’élévation du niveau moyen des eaux est sans doute l’hypothèse la plus communément admise. Elle résulterait de la combinaison de deux facteurs: la fonte des calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland, et surtout l’expansion thermique de l’eau. Parmi les autres conséquences probables figurent l’intensification des sécheresses, la disparition de la toundra, l’affaiblissement du Gulf Stream, l’augmentation du nombre de cyclones.
Côte occidentale de la Norvège. L'agriculture est pratiquée jusqu'à de très hautes altitudes le long de la côte réchauffée par le Gulf Stream. By Grunder . (CC BY-NC-ND 3.0)
De nombreuses régions eurasiatiques et nord-américaines, comme l’Alaska, devraient recevoir des précipitations plus importantes.
L’accroissement de la sécheresse dans les régions déjà arides de l’Afrique subsaharienne pourrait provoquer des famines et l’exode de populations entières vers les grandes villes des côtes.
Paysage désolé du Sahel. By Glory Lily
En libérant de l’eau froide dans l’Atlantique Nord, la fonte de la calotte glaciaire du Groenland pourrait refroidir le Gulf Stream et perturber le climat en Europe.
La sécheresse qui devrait toucher le sud-ouest des États-Unis et l’Amérique centrale pourrait affecter considérablement le rendement agricole de ces régions.
Le dégel du pergélisol, en Sibérie et dans le nord du Canada, entraînerait la disparition de la végétation de toundra et des espèces animales qui en dépendent.
L'ours blanc est menacé car un cinquième de la banquise estivale arctique pourrait disparaître d'ici 2050 . By Mape-S (Site de l'auteur)
Si les prévisions climatiques s’avèrent exactes, les régions nordiques devraient se réchauffer plus que le reste de la Terre.
Le réchauffement de la planète pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les pays qui souffrent déjà de sécheresses chroniques. De nombreux endroits sur Terre sont déjà en train de se transformer en déserts. C’est le cas du Sahel, qui s’étire sur toute la largeur de l’Afrique, du Sénégal au Soudan.
V.Battaglia (4.12.2005)
Références
Planète Terre. Gallimard 2003
Anne-Sophie Archambeau. Les Océans. PUF 2004
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Foudre
La foudre frappe au rythme de 50 à 100 impacts par seconde. En France, la foudre tue en moyenne directement une quarantaine de personnes et en blesse une centaine d’autres. Pourtant, le risque foudre est insuffisamment pris en compte au regard des dégâts qu’il provoque.
Dans le monde, 50 000 orages éclatent chaque jour.
Peu de gens savent que c’est le phénomène le plus dangereux dans l’hexagone et dans de nombreux pays européens.
La température d’un éclair est plus chaude que celle à la surface du soleil. La foudre peut détruire mais elle reste un spectacle extraordinaire.Les premières découvertes sur la foudre
C’est à Benjamin Franklin que l’on doit, en 1752, d’avoir identifié la nature électrique de la foudre.
Le scientifique lança un cerf-volant dans un nuage prometteur d’orage et donc de foudre. A la cordelette humide qui retenait le jouet, B.Franklin avait attaché une clé : de nombreuses étincelles se produisirent.La même année, le Français Thomas Dalibard, mis à exécution le principe du paratonnerre conçu par Franklin.
Le 6 août 1753, le Professeur Richmann de Saint-Pétersbourg tomba foudroyé suite à une expérience avec un électromètre.
Si nous savons depuis 250 ans que la foudre est un phénomène électrique, les scientifiques ne peuvent toujours pas expliquer pourquoi un éclair prend une direction plutôt qu’une autre.
Ce n’est que depuis peu que nous commençons à comprendre les effets de la foudre sur notre planète.
Les orages les plus violents se produisent surtout dans les zones tropicales et subtropicales, là où l’humidité est la plus forte et la chaleur la plus intense.La formation de la foudre
Etape 1 : Cumulo-nimbus
Dense, le cumulo-nimbus est présent dans les ciels orageux. Il se forme à l’occasion de forts contrastes de températures, grâce à de puissants courants d’air chaud ascendants.
Ces courants entraînent en altitude d’importantes quantités d’eau et de glace.Ce nuage peut atteindre une dizaine de kilomètres d’épaisseur.
Etape 2 : processus d’électrification
Le brassage qui se déroule à l’intérieur de ces nuages arrache des électrons aux différents éléments d’eau surfondue et de cristaux de glace en suspension.
Les frottements engendrés génèrent des charges électriques.Les charges positives s’accumulent au sommet des nuages. A l’inverse, les charges négatives se retrouvent en partie inférieure.
La dissociation des charges dans le nuage orageux génère un champ électrique intense dans l’espace nuage-sol.
Lorsque le nuage atteint, au niveau d’un sol plan, une intensité de 4 à 10 kilovolts par mètre, une décharge au sol est imminente. Une gigantesque étincelle se produit alors.Etape 3 : les éclairs
Les éclairs sont la partie visible de cet amorçage. Ils se développent de deux manières :
- A l’intérieur d’un système orageux (éclairs intra-nuage ou inter-nuage)
- Entre un nuage et la terre (éclairs nuage-sol)
En moyenne, un éclair sur trois est de type nuage-sol. C’est ce qui explique que l’on peut entendre gronder le tonnerre sans qu’un impact au sol se produise.
Etape 4 : la foudre
La foudre est une très violente et très brève décharge atmosphérique. L’intensité du courant électrique généré varie de 3 000 à 300 000 ampères.
Cette gigantesque étincelle se propage sur plusieurs kilomètres de long.Etape 5 : éclair nuage-terre
Le canal de foudre, ou canal ionisé, porteur de charges négatives, progresse d’une manière aléatoire.
Il prend le nom de précurseur ou traceur descendant.Lorsqu’il s’est suffisamment approché du sol, plusieurs traceurs ascendants naissent à partir d’aspérités ou d’objets pointus (antenne, paratonnerre, arbre, immeuble haut …).
L’un de ces traceurs entre au contact du traceur descendant. Il est appelé « décharge de capture ».
C’est lui qui détermine le ou les points d’impact de la foudre au sol.Cette rencontre entre traceur descendant et ascendant établit un pont conducteur entre le nuage et le sol, par lequel s’écoule un intense courant électrique. C’est l’arc de retour.
L’arc de retour est la cause de la violente illumination du canal de foudre et du tonnerre. Il est aussi responsable des dégâts produits par un foudroiement.
Formation nuage et nuage orageux
Tous les nuages se forment ainsi :
- De l’air chaud et humide s’élève
- La vapeur d’eau se condense pour former des gouttelettes. Si elles grossissent trop, elles deviennent trop lourdes pour rester en l’air et il pleut.
La formation d’un nuage orageux exige plus d’énergie :
- Le courant ascendant est plus fort ; il dépasse l’altitude à laquelle la vapeur d’eau se condense
- Il continue à s’élever
- Plus l’air s’élève, plus il se refroidit
- La foudre est déclanchée par la séparation de la charge électrique
- A 8 Km d’altitude, à l’intérieur du nuage, des particules de glaces se forment dans la colonne ascendante. Elles peuvent devenir aussi grosses que des grêlons de la taille d’un poing qui restent suspendus dans l’air.
- Des cristaux de glace plus légers et plus petits se forment également. Ils s’élèvent et se frottent contre les grêlons de glace.
- Ce frottement provoque une charge électrique. Négative pour les plus grosses particules, positive sur les petites.
- Les petits cristaux de glace s’élèvent jusqu’à la stratosphère puis s’écoulent sur le côté pour donner sa forme caractéristique d’enclume aux nuages orageux.
Le précurseur
La foudre s’amorce par une toute petite étincelle à 8 Km d’altitude, à l’intérieur du nuage. Des électrons jaillissent, parcourent une centaine de mètres, puis s’arrêtent et se rapprochent pendant quelques millionièmes de secondes.
Ensuite, les électrons s’éloignent puis se rapprochent à nouveau. Le canal ionisé se sépare en plusieurs branches.On appelle ce phénomène : le précurseur
Il précède l’arrivée de l’éclair. En se rapprochant du sol, l’activité électrique qu’il développe exerce une forte attraction sur le champ électrique du sol.
L’arrivée du précurseur près du sol provoque une concentration d’électricité négative. Par contre coup, le sol se charge d’électricité positive.
Certains objets sur le sol réagissent en envoyant de petites étincelles de plasma en direction du précurseur.
Celles qui atteignent leur but déclanchent l’éclair. Un décharge de 10 000 ampères.Des éclairs au dessus des nuages et dans l’univers
Un avion est frappé par la foudre au moins une fois par an. Pendant longtemps, les pilotes ont déclaré avoir vu des éclairs dans le ciel au dessus des nuages sans que personne ne les croit.
Mais, ils avaient raison.Les images d’archive prouvent que ces éclairs sont presque invisibles et durent qu’une fraction de seconde.
Ils mesurent 16 Km de large et s’élèvent à plus de 80 Km au dessus de l’orage.
On ne sait pas comment l’orage les fabrique.La foudre semble exister sur d’autres planètes de notre système solaire. Elle a été photographiée sur Jupiter.
La foudre observée depuis une navette spatiale © Nasa
Les réseaux de surveillance
En France, Météorage constitue le réseau national de surveillance des orages. Safir, couvre plus ponctuellement le territoire national. Ce réseau est également présent en Suisse, en Autriche et en Italie.
Il a participé à la constitution de Météotech, le réseau européen.Créé en 1986, Météorage couvre la France avec environ 17 capteurs électromagnétiques. Ces capteurs déterminent en temps réel la localisation et la datation de chaque impact de foudre.
La foudre frappe une navette spatiale © Nasa
Lors d’un éclair nuage-sol, la décharge émet une onde électromagnétique dans la bande de fréquence 1 à 500 kHz.
Les antennes radio goniométriques sont adaptées à cette gamme de fréquence.Station de détection Météorage. Licence
Les stations sont implantées en terrain découvert et espacées de 150 à 250 km.
Créé en 1988, le système Safir, utilisé en France et à l’étranger réalise la détection précoce et la prévision des phénomènes orageux.
Cartographie de la foudre en France le 28 juillet 1994 . Licence
Depuis son implantation, le réseau Météorage a enregistré des records. Plus de 44 000 impacts de foudre sur la France le 27 juin 1990.
Le 22 septembre 1992, jour de la catastrophe de Vaison-la –Romaine, il y a eu plus de 62 000 impacts en France.
Ce record a été battu le 28 juillet 1994 avec plus de 74 000 impacts.La kéraunopathologie
La kéraunopathologie, du grec Keraunos (foudre) est la discipline qui étudie les effets de la foudre sur les personnes ou animaux ainsi que les moyens de s’en protéger.
En France, plusieurs dizaines de cas mortels sont recensés en moyenne chaque année. Mais, les cas non mortels laissent aux blessés des séquelles plus ou moins importantes.
Brûlure type d'un point d'entrée ou de sortie de courant de foudre. Licence
Un organisme vivant peut être traversé par le courant de foudre de quatre manières :
Coup de foudre direct : le courant entre par la partie la plus proéminente (la tête en particulier) et s’écoule au sol en passant par les membres inférieurs.
Foudroiement par éclair latéral : ce foudroiement se produit quand une personne s’abrite sous un arbre ou une autre structure qui, elle, reçoit le coup de foudre direct.
Ce type d’accident peut se produire en plein air mais également dans une maison non protégée contre la foudre.Foudroiement par tension de pas : ce foudroiement se produit quand le courant de foudre frappe un point au sol et se répartit dans celui-ci.
Un homme, debout, près du point d’impact peut-être blessé.La tension de toucher : La tension de toucher (ou contact) se produit quand une personne touche un objet conducteur lui-même frappé par la foudre.
Le foudroiement peut entraîner la mort mais également des troubles plus ou moins graves :
- Troubles neurologiques ou psychiques (amnésie, coma, anxiété …)
- Troubles cardio-vasculaires
- Manifestations cutanées (brûlures notamment)
- Troubles oculaires (brûlures cornéo-conjonctivales possibles)
- Troubles auditifs (perforation du tympan fréquente)
Chaque année, en France, on estime à 15 000 le nombre d’animaux tués par la foudre.
Il faut souligner, qu’aux Etats-Unis, la foudre tue d’avantage que les tornades.
Les précautions à prendre en cas d’orage
Il faut éviter certaines activités extérieures connues pour être dangereuses en cas d’orage : Pêche, baignade, bateau, cyclisme, golf, alpinisme et réparations de toitures.
Il faut se souvenir qu’un corps mouillé est un bon conducteur d’électricité.
Il ne faut jamais s’abriter sous un arbre. A l’extérieur, il faut éviter de porter des objets métalliques (outils de jardin, clubs de golf, parapluies).
Il faut s’écarter de toute structure métallique (clôtures, pylônes …). Il ne faut pas téléphoner d’une cabine extérieure.
En cas d’orage très violent, et dans une zone déserte, la meilleure solution consiste à rester dans sa voiture, à condition de penser à rabattre son antenne radio. Il ne faut pas s'abriter sous un arbre.
Dans une habitation, il ne faut pas téléphoner au moment d’un orage et éviter de toucher des pièces métalliques ou de prendre un bain.
V.Battaglia (01.2005)
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