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    La Nouvelle-Zélande: Île du Sud,

    île d'aventures

    Randonnée sur le sentier Hooker Valley... (PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE)

     

    Randonnée sur le sentier Hooker Valley

    PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

     
     

    Sur terre comme sur mer, sur un lac ou dans les airs, l'île la plus méridionale de la Nouvelle-Zélande constitue un formidable terrain de jeu pour les adeptes de plein air et les chasseurs de paysages à faire baver Instagram.

     

    Kaikoura

    Kaikoura, en maori, signifie « repas de langoustes ». Littéralement. Et pour cause ! Les eaux qui bordent la ville côtière sont gorgées de planctons, poussés par les courants marins qui remontent le long d'une faille océanique profonde de 2000 m, causée par la rencontre de deux plaques tectoniques. Résultat : la faune est riche dans les environs. Baleines, dauphins, otaries, pingouins et oiseaux de tout plumage peuvent être observés à faible distance de la côte.

     

    • Avec les otaries...

     

    Vous avez peut-être vu la vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux, d'un kayakiste qui reçoit un poulpe en plein visage, gracieuseté d'une otarie à fourrure qui se débattait avec sa proie.

    La scène a été captée à Kaikoura, où le kayakiste a eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment (certains diront au bon endroit au bon moment, c'est selon). En effet, les otaries à fourrure sont en général actives surtout la nuit, quand les poulpes remontent des profondeurs. Le jour, elles passent plus de temps à paresser sur les rochers, au large.

    Depuis le tremblement de terre qui a touché Kaikoura en 2016 (7,8 de magnitude sur l'échelle de Richter), le littoral a changé considérablement dans la région. « À certains endroits, la côte s'est haussée de près de 2 m », raconte notre guide, Cowan Fearn. Des rochers submergés jadis sont désormais bien visibles, même à marée haute. Ce sont eux qui accueillent désormais les otaries venues se reposer.

    Il est donc possible de les approcher en kayak de mer sans susciter généralement d'autres réactions qu'un regard curieux. L'entreprise Kaikoura Kayaks offre plusieurs sorties guidées pour les observer.

     

    • ... et les dauphins

    Photos-Pays du Monde 3:  La Nouvelle-Zélande: Île du Sud, île d'aventures

    Il est possible de nager avec les dauphins près de Kaikoura.

    PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

     

    Peu d'animaux sont aussi amusants à observer que les dauphins obscurs (dusky dolphins). Véritables gymnastes des mers, ils multiplient les saltos hors de l'eau et les zigzags acrobatiques dans le sillon laissé par les moteurs des bateaux.

    L'une des activités les plus populaires de Kaikoura consiste à aller nager en apnée en compagnie de ces dauphins, dans leur environnement naturel, au large. Pas d'enclos déprimants ni de dauphins gardés en captivité ici. Il faut partir à leur recherche et espérer qu'une fois à proximité, les dauphins seront assez curieux pour s'approcher.

    C'est l'entreprise Encounter Kaikoura qui propose ces sorties en mer, à bord de bateaux qui peuvent contenir un maximum de 16 nageurs (en plus de spectateurs désireux de rester au sec). Les capitaines connaissent bien le secteur, les dauphins sont nombreux dans ces eaux riches en nutriments et ils vivent en groupe. Bref, il est quasi impossible de ne pas en apercevoir. Mais il est aussi impossible de prédire si les dauphins s'approcheront ou non des apnéistes. Pour les attirer, Jordan, notre guide, nous suggère de chantonner ou de siffler dans nos tubas. Le résultat est cacophonique, mais ça marche. Les dauphins passent tout près. En trois plongées, plus d'une trentaine sont passés à proximité de nos masques... Magique.

     

    Lake Tekapo

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    Observation d'étoiles dans une piscine chauffée à 38°C: voilà un échantillon des activités proposées par l'entreprise Tekapo Stargazing.

    PHOTO FOURNIE PAR TEKAPO STARGAZING

     

    Le ciel est clair au-dessus du lac Tekapo :  la pollution lumineuse est quasi inexistante et les montagnes font barrière au brouillard de l'océan Pacifique. En 2012, la région de Mackenzie en entier a d'ailleurs été déclarée Réserve mondiale de ciel étoilé. Il s'agit de la seule réserve du genre dans tout l'hémisphère sud. Ici, la beauté s'étend bien au-dessus des têtes, en particulier une fois la nuit tombée.

     

    • Astronomie et légendes maories

    Les Maoris ont suivi les étoiles pendant des millénaires pour se déplacer sur le Pacifique. « Ils étaient de grands navigateurs qui lisaient dans les étoiles », explique William Beauchamp, guide-conteur chez Tekapo Stargazing. Chaque soir, l'entreprise propose des soirées d'astronomie hors norme : après l'observation des étoiles, planètes et nébuleuses à partir de plusieurs télescopes de pointe, les visiteurs sont invités à enfiler leur maillot de bain. La soirée se poursuit dans des hamacs flottants, au milieu d'une piscine chauffée à 38 °C. Sous la Voie lactée, les baigneurs peuvent apprécier le spectacle des étoiles, dont les constellations diffèrent de celles de l'hémisphère nord, pendant que le guide raconte des légendes maories, notamment celle sur la séparation du Ciel (Rangi) et de la Terre (Papa). Une soirée sous le signe de la sérénité.

     

    • Vu du ciel

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    Le ciel de la région de Mackenzie est propice aux vols panoramiques au-dessus des Alpes du Sud.

    PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

     

    Les conditions climatiques à Lake Tekapo favorisent aussi les vols panoramiques, en avion ou en hélicoptère, au-dessus de la région. D'ici, on peut atteindre facilement par la voie des airs le mont Cook et les 23 autres sommets de plus de 3000 m qui s'alignent pour former la chaîne de montagnes des Alpes du Sud.

    Le vol de 45 minutes avec Air Safaris (à bord d'un avion GA8 qui accueille six passagers) permet d'apercevoir un paysage changeant, mais toujours spectaculaire : les glaciers qui étendent leurs langues de glace hérissée sur des kilomètres, les vallées enclavées où coulent des rivières paresseuses, de grandes fermes d'élevage de moutons mérinos et, bien sûr, le lac Tekapo, avec ses eaux turquoise. Une envolée inoubliable.

     

    Aoraki

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    Le sentier de Hooker Valley est situé au pied du mont Cook.

    PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

     

    La légende raconte que les fils du dieu Rangi exploraient l'océan quand leur canot a heurté un récif. Les trois frères et leur canot furent pétrifiés par le vent glacial. C'est ainsi que naquit l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande. L'aîné, Aoraki, devint alors la plus haute montagne du pays. Les Maoris continuent de l'appeler Aoraki ; pour eux, il s'agit d'une montagne sacrée. Les Occidentaux l'ont, de leur côté, baptisée mont Cook pour rendre hommage à l'explorateur britannique James Cook.

    Il faut, pour conquérir son sommet qui trône à 3724 m, de solides connaissances en alpinisme. Les avalanches sont fréquentes, et les versants sont abrupts. Les grimpeurs sont d'ailleurs déposés dans les refuges en hélicoptère. Bref, ce n'est pas à la portée de tous.

    Situé au pied du célèbre mont, le magnifique sentier de Hooker Valley l'est davantage. Pendant 10 km (aller-retour), on longe ou on enjambe par trois ponts suspendus la rivière Hooker. Partout autour, les sommets enneigés montent la garde. La randonnée, sans grand dénivelé, mène à un lac glaciaire aux eaux laiteuses. La vue sur Aoraki et le glacier Mueller est splendide. Du pur bonheur pour les yeux et les semelles !

    Mais attention avant de vous y présenter : le premier pont suspendu a été endommagé par des inondations, fin mars, et le sentier est fermé jusqu'à ce que les travaux soient terminés. Aucune date n'est avancée, mais étant donné la grande popularité du sentier, ça ne devrait pas traîner. Les travaux sont déjà en branle.

     

    Wanaka

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    Surf à pagaie debout sur le lac Wanaka, avec le guide Austin Davis-Bunn

    PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE

     

    À Wanaka, il suffit d'un minimum d'imagination pour apercevoir dans les montagnes qui bordent la rive ouest du lac la silhouette d'une femme endormie, les mains croisées sur le ventre. « C'est Takiana, la dame du lac. Selon la légende maorie, elle est morte gelée, un jour de tempête, alors qu'elle était venue décorer les montagnes sculptées par son époux Tamatea. Ce dernier a tant pleuré sa belle que ses larmes ont rempli la vallée pour créer le lac Wanaka. »

    Austin Davis-Bunn n'est pas maori ; il est américain. Mais le guide de surf à pagaie a eu un tel coup de foudre pour Wanaka qu'il a vite appris les légendes locales. Planté bien droit sur sa planche de surf, il raconte l'importance du lac dans la culture maorie. Les eaux abritent en effet une île sacrée, Mou Tapu, où les tribus de la région allaient jadis enterrer leurs morts. Nous n'irons pas jusque-là lors de l'excursion de surf à pagaie proposée par Paddle Wanaka. Le lac étant immense - 192 km2 -, il faudrait des jours pour tout explorer...

     

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    Livre: Ce qu'elles disent, le nouveau roman de Miriam Toews


    Miriam Toews dévoile les propos de mères, filles et sœurs dans un roman vibrant.

    Monique Roy de la revue Châtelaine

     

     

    Livre À Lire 2: Ce qu'elles disent, le nouveau roman de Miriam Toews

    Photo: Stocksy / Melanie DeFazio

     

    L’histoire

    En 2011, huit hommes d’une communauté mennonite de Bolivie ont été condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, après avoir été reconnus coupables d’agressions sexuelles sur de nombreuses femmes et petites filles entre 2005 et 2009. Ces maris, frères ou fils plongeaient leurs victimes dans l’inconscience à l’aide d’un anesthésiant vétérinaire et, au matin, celles-ci, meurtries, ignoraient ce qui leur était arrivé. On avait vite fait de les accuser de mentir, d’être la proie de démons, de fantômes, ou encore d’imaginer tout ceci. En écho à ces faits réels, Miriam Toews a écrit une fiction offrant à ces femmes l’occasion de décider de la suite des choses. Réunissant quelques-unes d’entre elles dans un grenier à foin, elle leur laisse la parole dans Ce qu’elles disent.

     

    Les personnages

    Elles sont huit, de tous les âges, assises sur des seaux à lait. Greta et Agata, les aînées; leurs filles et petites-filles, Mariche (souvent battue par son mari), Mejal, Autje; Ona (lumineuse malgré la narfa, dépression nerveuse, enceinte à la suite d’un viol), sa sœur Salomé (explosive, bien décidée à modifier, sinon à fuir les lois moyenâgeuses de la colonie), sa nièce Neitje, dont la mère, de désespoir et de honte, s’est suicidée.

    August Epp, instituteur, amoureux d’Ona depuis l’enfance, seul homme accepté dans cette assemblée, doit transcrire les débats de ces femmes analphabètes et rendre compte de la décision qui en ressortira: ne rien faire, rester et se battre, ou partir.

     

    On le lit

    Parce que l’univers sombre et douloureux de cette histoire est éclairé par l’énergie vitale de ces femmes mennonites, rejetant le climat d’obscurantisme dans lequel elles vivent depuis toujours, n’acceptant plus la défaite imposée par la loi de l’homme, qu’il tiendrait de Dieu. Bien qu’analphabètes, elles possèdent un savoir et une puissance, le sens de la justice et de la parole donnée, la force de l’entraide. Margaret Atwood a vu dans ce roman une parenté avec La servante écarlate.

     

    Livre À Lire 2: Ce qu'elles disent, le nouveau roman de Miriam Toews


    Ce qu’elles disent, Boréal, 264 pages, traduction par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.


    L’autrice

    Miriam Toews

    Naissance en 1964 à Steinbach (Manitoba), dans une communauté mennonite qu’elle quittera à 18 ans. Études aux universités du Manitoba et de King’s College à Halifax. En 1996, mère de deux jeunes enfants, elle publie un premier roman, Summer of My Amazing Luck (non traduit), tout en travaillant comme journaliste pigiste.

    En 2004, Drôle de tendresse remporte le Prix du Gouverneur général (œuvre de fiction en anglais) et se classe en tête des succès de librairie au pays, conférant une soudaine notoriété à son autrice. Jamais je ne t’oublierai (2013) et Pauvres petits chagrins (2015) racontent le suicide de son père en 1998 et celui de sa sœur en 2010.

    Miriam Toews «mêle le rire et les larmes pour concocter un élixir qui est l’essence même de la vie», a écrit Ron Charles, critique littéraire au Washington Post.

    Miriam Toews vit à Toronto avec son compagnon l’écrivain Erik Rutherford, près de ses enfants, ses petits-enfants et sa mère.

     

    Livre À Lire 2: Ce qu'elles disent, le nouveau roman de Miriam Toews


    Miriam Toews (Photo: Carol Loewen)

     

    Livre À Lire 2: Ce qu'elles disent, le nouveau roman de Miriam Toews

     

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