• Hyracotherium

    Hyracotherium est un petit mammifère qui vivait dans les forêts paratropicales d'Eurasie et d'Amérique du Nord durant l'Éocène.

    Ce périssodactyle a été pendant longtemps considéré comme l'un des premiers membres connus de la famille du cheval.

    A ce jour, il a été reclassé dans la famille des Paléothères (Palaeotheriidae).

     

    H. leporinum, l'espèce type, a été mis au jour en Angleterre. Les fossiles sont datés de l'Eocène inférieur.

    Il ne mesurait que 20 cm au garrot pour une longueur d'environ 60 cm.

    Les dents suggèrent qu'il mangeait des feuilles tendres et des fruits et non pas de l'herbe.

    Au lieu de courir en troupeaux dans les plaines, il vivait probablement en solitaire ou en couple.

    Hyracotherium

    Il profitait de sa petite taille pour se faufiler dans l'obscurité des forêts. Ses pattes étaient munies d'un faisceau de petits sabots. Ses pattes antérieures avaient 4 doigts et ses pattes postérieures 3.

    De nombreux fossiles classés dans le genre Hyracotherium ont été découverts en Europe, mais également en Amérique du Nord. Ils ont tous été datés de l'Éocène inférieur et de l'Éocène moyen. La datation s'étale entre 55 et 37 millions d'années environ.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia . Perissodactyla. Palaeotheriidae. Hyracotherium

    V.Battaglia (05.2003). M.à.J 07.2013

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  • Hyène des cavernes

    La hyène des cavernes fréquentait les vastes prairies d’Eurasie durant le Pléistocène. Grâce aux études génétiques des fossiles européens, on sait que Crocuta crocuta spelaea est une sous-espèce de la hyène tachetée (Crocuta crocuta) qui vit en Afrique.
    La hyène des cavernes a cohabité avec l’homme de Neandertal pour finalement disparaître il y a environ 11 000 ans.

     

    Portrait de la hyène des cavernes

    Cette sous-espèce est issue de la hyène tachetée qui a colonisé l’Europe à deux reprises au cours du Pléistocène soit il y a entre 1,8 million d’années à 10 000 ans.

    D’après les fossiles, Crocuta crocuta spelaea a fait son apparition en Europe il y a environ 500 000 ans.

    Hyène des cavernes

    Hyène des cavernes. Crocuta crocuta spelaea. By Ra'ike . Licence

    A l’origine, on pensait qu’il s’agissait d’une espèce à part entière à cause de certaines différences morphologiques. En effet, la hyène des cavernes se distingue de la hyène tachetée par son ossature.
    Le fémur et l’humérus sont plus longs ce qui indique une adaptation à un habitat différent.

    Hyene tachetée

    Hyène tachetée. By tinyfroglet

    On ne sait pas si le dimorphisme sexuel était aussi marqué que chez les hyènes tachetées. En effet, la femelle chez la hyène tachetée est plus imposante que le mâle. Elle possède une particularité assez surprenante car elle a un clitoris très développé qui ressemble à un pénis. Les femelles produisent autant, si ce n’est plus, de testostérone (hormone mâle) que les mâles et sont plus agressives.

    Mode de vie

    Malgré son nom commun, la hyène des cavernes fréquentait surtout les prairies pour pouvoir y chasser.
    Les grottes servaient essentiellement de tanière. On y a également retrouvé de nombreux ossements d’herbivores.
    Peut- être que la hyène des cavernes ramenait ses proies pour les stocker ou les déguster tranquillement.

    L’analyse des proies fossiles indique que le cheval de Przewalski était une de ses proies favorites, suivi du rhinocéros laineux.
    Des restes de rennes, de cerfs et d’élans ont également été retrouvés dans les cavernes fréquentées par cette hyène.

    Hyene des cavernes

    La hyène des cavernes chassait le cheval de Przewalski. © dinosoria.com

    La puissance des mâchoires était tout aussi puissante que celle de la hyène tachetée. Cette sous-espèce possède la tête bombée et les grosses molaires aux tubercules bulbeux typiques des hyènes d’aujourd’hui ce qui en font d’excellentes broyeuses d’os.

    D’après les découvertes, la hyène des cavernes pratiquait de temps en temps le cannibalisme.

    On ne sait pas si elle vivait en clan comme la hyène tachetée actuelle ou de manière plus solitaire comme la hyène brune.

    De même, on ne sait pas si cette hyène était un véritable prédateur qui chassait activement ou un opportuniste qui se contentait de récupérer des charognes.

    Actuellement, la hyène tachetée est plus prédateur que charognard. Mais, c’est avant tout un animal opportuniste.
    Il n’y a aucune raison de penser que la hyène des cavernes agissait très différemment. Le mode de prédation dépend en grande partie, chez les prédateurs, de l’organisation sociale.
    Et c’est justement ce que nous ignorons.

    Comparatif entre la hyène des cavernes et la hyène tachetée

    Comparatif des crânes. Hyène tachetée By Ryan Somma

    Si la hyène des cavernes vivait en clan, il y a de fortes probabilités que ses techniques de chasse aient été identiques à celles de la hyène tachetée.

    La hyène des cavernes apparaît dans plusieurs grottes peintes. L’Homme de Cro-Magnon, à travers ses peintures rupestres, nous a légué une image précise de cet animal.

    La robe de la hyène des cavernes était tachetée, particulièrement sur l'avant du corps.

    D’après les fossiles, elle mesurait un mètre au garrot et son poids est estimé entre 80 et 130 kg.

    Cohabitation avec l’homme et extinction de la hyène des cavernes

    Les paléontologues détiennent la preuve que les cavernes ont été tour à tour utilisées par les hyènes et par l’homme de Neandertal.

    Des ossements d’hominidés portent des traces de morsures faites par cette hyène. Mais, il est impossible de savoir si ces hominidés étaient déjà morts ou s’ils ont été tués par ces prédateurs.

    Il est de toute façon fort probable que cette hyène constituait une menace pour nos ancêtres.

    Hyène des cavernes

    Peinture rupestre de la Hyène des cavernes. By Carla216

    D’après les fossiles, il semble que les populations de hyènes des cavernes ont commencé à décliner il y a environ 20 000 ans pour disparaître pendant ou vers la fin de la dernière période glaciaire.
    Nous ne connaissons pas les causes exactes de cette extinction. Cependant, le climat du Pléistocène ne cessa d’alterner entre des périodes froides et chaudes, et cela a dû se traduire par d’importants changements dans l’environnement.

    La fin du Pléistocène a marqué l’extinction de nombreux mammifères et cela sur tous les continents : mammouths en Amérique du Nord et en Eurasie, félins aux dents de sabre, ours des cavernes, lion des cavernes, bison des steppes, rhinocéros laineux, mégacéros, chalicothères ….

    La hyène tachetée n’a laissé aucun autre représentant en dehors de l’Afrique et cela jusqu’à nos jours.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia . Carnivora . Hyaenidae . Crocuta

    V. Battaglia (08.11.2009

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  • Grotte de Bernifal

    Les mystères de l’art préhistorique

    La découverte de la grotte Chauvet en 1994 a remis en cause la naissance de l’art préhistorique. Si cette grotte est célèbre, d’autres comme la grotte de Bernifal le sont moins. Pourtant, cette grotte révèle des gravures qui nous obligent à nous interroger sur notre propre évolution.

     

    Une chronologie rassurante

    C’est en 1879 que les premières peintures rupestres sont découvertes. Devant les gravures de la grotte d’Altamira en Espagne, les préhistoriens restent sceptiques.
    En effet, les peintures sont de véritables fresques artistiques qui leur semblent incompatibles avec les connaissances de ces hommes primitifs.
    En 1940, la grotte de Lascaux permet aux chercheurs d’établir une chronologie des différents styles de l’art préhistorique.

    A cette époque, les paléontologues pensent que les premières grottes ornées datent de – 23 000 ans et qu’il faut attendre – 15 000 ans pour voir apparaître les premières fresques peintes.

    Grotte de Lascaux

    Bovin de la grotte de Lascaux. © dinosoria.com

    Lascaux ( - 15 000 ans ) et Altamira ( - 12 000 ans) rentrent parfaitement dans cette chronologie.

    Grotte de Lascaux

    Vache et cheval polychromes qui figurent dans l'une des frises principales. © dinosoria.com

    Des découvertes bouleversantes

    Toutes nos certitudes ont été balayées avec les découvertes successives des peintures d’Arcy sur Cure en 1990, de la grotte Cosquer en 1991 et de la grotte Chauvet en 1994.

    Datée au carbone 14, la grotte Cosquer remonte à – 28 000 ans. Les peintures racontent les grandes chasses des âges glaciaires.

    On y voit des petits chevaux, des pingouins, des méduses ainsi que d’étranges empreintes de mains décalquées à l’ocre rouge.

    En 1995, nouveau coup de théâtre dans le petit monde des préhistoriens. La grotte Chauvet, découverte un an plus tôt, est datée de – 33 000 ans.

     

    Ce qui est important dans toutes ces découvertes c’est que les paléontologues ont toujours affirmé que l’art préhistorique s’était amélioré au fil du temps. Pour l’espèce humaine, il est logique de penser en terme « d’évolution ».

    On part toujours du plus « primitif » pour aller vers le plus « évolué ».
    Malheureusement, cette théorie est totalement balayée par ces découvertes.

    Une évolution mise à mal

    La grotte Chauvet ne s’affirme pas uniquement comme la plus ancienne mais également comme la plus élaborée artistiquement.

    Face aux superbes fresques, il est évident que les artistes étaient au firmament de leur art et non à ses balbutiements.

    La vieille théorie qui prétendait que des millénaires avaient été nécessaires à la gestation de l’art est donc devenue périmée.

    Les chercheurs ont bien dû admettre que ces peintures étaient parmi les plus élaborées.
    A travers son bestiaire de près de 350 animaux parfaitement reproduits, on constate une parfaite maîtrise artistique.

    Grotte Chauvet

    Grotte Chauvet. Une troupe de rhinocéros. © dinosoria.com

    Quand on sait que la grotte Chauvet est de peu postérieure à l’arrivée de l’homme de Cro-Magnon et qu’elle aurait été décorée à une époque ou Cro-Magnon et Néandertaliens coexistaient, on ne peut que s’interroger.

    De qui ces hommes tenaient-ils leur art ? Pourquoi les peintures de grottes plus récentes montrent-elles une moins bonne maîtrise des techniques de dessin ?

    Le mystère de la grotte de Bernifal

    La grotte de Bernifal, située sur la commune des Eyzies en Dordogne ( France ), est mondialement renommée pour ses 110 gravures et peintures rupestres, notamment un magnifique mammouth tracé à l'argile. Les mammouths sont d'ailleurs les figures dominantes dans cette grotte.

    On attribue de manière globale les peintures au Magdalénien.

    Cette grotte a été découverte en 1902. Elle est toujours restée privée et a été classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Grotte de Bernifal

    Mammouth de la grotte de Bernifal (Capture d'écran Documentaire sur l'art préhistorique. Diffusé sur Arte)

    Mais on décrit moins un dessin qui semble montrer un dinosaure affrontant un mammouth. Cette peinture est troublante. Bien sûr, quand on regarde l'original peint sur la grotte, l'image d'un dinosaure ne nous saute pas aux yeux.

    Il faut observer avec attention une photo pour y détecter un animal "insolite". Difficile d'affirmer qu'il s'agit bien d'un dinosaure et peut-être qu'il ne s'agit que d'une simple question d'interprétation.

    Grotte de Bernifal

    Et tout aussi étrange, la gravure de ce cheval qui semble véritablement harnaché alors que l’on sait que la domestication de cet animal ne se fera que très longtemps après la disparition de ces artistes qui ont œuvré à Bernifal.

    D'autres mystères sur l'art préhistorique restent totalement inexpliqués. On peut citer les pétroglyphes anciens retrouvés en Amérique du Nord.

     

    Natural Bridges National Monument

    Plus de questions que de réponses

    Qui étaient ces artistes ? De qui tenaient-ils leur art ? Pourquoi peignaient-ils ces fresques ?

    Pour qui ces gravures étaient-elles destinées ? Comment des hommes dits « primitifs » ont-ils pu peindre un cheval harnaché ?

    Vous ne verrez pas dans les livres officiels certaines gravures que l’on pourrait ranger dans la catégorie de celles qui dérangent. Cela évite sans doute de se poser des questions embarrassantes.

    V.Battaglia (02.2004

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  •  

    Hyaenodon

    Les Créodontes

    Malgré son nom, Hyaenodon n’a aucun lien de parenté avec nos hyènes actuelles. Certains hyaenodontidae ont atteint une taille gigantesque comme Hyainailouros sulzeri. Prédateur féroce, la puissance des mâchoires de Hyaenodon ne fait aucun doute.

     

    Les Créodontes

    Jusqu'à l'apparition des carnivores, les Créodontes étaient les plus gros carnivores terrestres. C'étaient les mammifères carnivores dominants dans le monde, sauf en Amérique du Sud et en Australie, au début du Tertiaire.

    Ils ont tous disparu au Miocène supérieur, il y a environ 7 millions d'années. Bien que carnivores, ils n'appartiennent pas à l'ordre des Carnivora (les vrais carnivores) mais à l'ordre des Creodonta.

    Hyaenodon. Licence

    Les créodontes se différencient des carnivores par plusieurs caractéristiques principales:

    • Leur cerveau est plus petit
    • Absence de l'enveloppe osseuse de l'oreille moyenne
    • Morphologie de leurs molaires différente: chez les carnivores, la 4e prémolaire supérieure et la 1re molaire inférieure forment les dents carnassières tranchantes. Chez les créodontes, ce sont la 1re ou 2e molaire supérieure et la 2e ou 3e molaire inférieure

    Cette différence peut sembler sans intérêt, mais elle montre aux spécialistes que les Créodontes ont évolué séparément.

    Hyaenodon

    Hyaenodon reconstitué par la BBC

    Les quelque 50 genres de créodontes sont classés en deux familles:

    • Les Oxyaenidae retrouvés en Asie mais qui vivaient aussi en Amérique du Nord
    • Les Hyaenodontidae qui vivaient en Amérique du Nord, en Eurasie et en Afrique

    A la fin de l'Eocène, la plupart des premiers vrais carnivores étaient de petites tailles. Les carnivores de grandes tailles étaient représentés par les Hyaenodontidae. Leur évolution se fit en sens inverse par rapport à la plupart des mammifères préhistoriques. En effet, leur taille diminua pour donner des espèces de la taille d'un loup.

    Hyaenodon

    Hyaenodon leptorhynchus est l'espèce type. Il a vécu de l'Eocène supérieur au Miocène inférieur. Plus d'une vingtaine d'espèces ont été décrites. Tous les fossiles ont été mis au jour en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Afrique.

    Le poids des Hyaenodon est estimé entre 40 et 60 kg (H. horridus et H. gigas) et 5 kg pour les plus petites espèces (H. microdon et H. mustelinus) .

    Hyaenodon horridus

    Hyaenodon horridus. By Ryan Somma

    En Afrique, Hyainailouros sulzeri qui fait partie de la famille des Hyaenodontidae et de la sous-famille des Hyainailourinae était aussi massif que le plus gros ours actuels. Il a ensuite envahi l'Europe. Son crâne était long de 50 cm. C'était certainement un bon coureur mais on considère qu'il devait être plutôt charognard.

    Cette famille de l'ordre des Créodontes s'est épanouie à l'Eocène et a survécu jusqu'au Miocène supérieur. Elle comportait des animaux de tailles variées, d'une hermine jusqu'à une hyène.

    Les Hyaenodontidae se caractérisent par un crâne massif mais un petit cerveau.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Creodonta. Hyaenodontidae. Hyaenodon

    V.Battaglia (02.2004). M.à.J 08

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  • Hipparion

    Les équidés (chevaux, ânes et zèbres) sont apparus à l'Éocène. Des groupes d'équidés se sont succédé avec des tailles et des caractéristiques diverses adaptées à leur milieu.

    Hipparion a colonisé l’Eurasie et l’Afrique à la fin du miocène. Il y côtoie les premiers Australopithèques avant de s’éteindre.

     

    Hipparion est apparu en Amérique du Nord et a migré vers l'Eurasie et l'Afrique au Miocène moyen (14 millions d'années).

    Plusieurs espèces ont été décrites:

    H. forcei . H. laromae . H. shirleyae . H. tehonense . H. primigenium

    Contrairement aux chevaux actuels, Hipparion possédait trois doigts (et non un doigt à chaque patte). Cependant, la plus grande partie du poids reposait sur le grand doigt du milieu. Ses orteils étaient donc réduits à un seul doigt porteur central.

    Hipparion

    Hipparion peint par Heinrich Harder (1858-1935) . Licence

    Il ressemblait au cheval mais son corps était plus long. De plus, les os des membres des chevaux actuels sont dotés d'un mécanisme spécial de verrouillage qui permet à l'animal de se tenir debout sans effort. Hipparion ne disposait pas d'un tel mécanisme.

    Hipparion primigenium atteignait 1,50 m au garrot.

    Ses dents montrent qu'il avait une alimentation mixte. Il mangeait aussi bien des feuilles que des graminées.

    Hipparion

    Crâne d'Hipparion. By Ghedo. Licence

    Il était doté de grosses molaires à couronne haute. Au fil de l'évolution des équidés, les prémolaires devinrent plus grandes et finirent par ressembler aux molaires. Ainsi, les équidés évolués purent se nourrirent de graminées coriaces.

    Classification : Animalia. Chordata. Mammalia. Perissodactyla. Equidae. Hipparion

    V. BATTAGLIA (09.2003)

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