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    Musée d'Orsay : histoire d'une gare

     

    Par Dominique Le Brun et Dominique Roger
    source : Détours en France n°156, p. 72
     

    Situé en plein cœur de Paris, face au jardin des Tuileries sur les quais de la Seine, le musée d'Orsay a été inauguré le 1er décembre 1986 par le président Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing. Le musée donne une dimension universelle à l’ancienne gare du réseau Sud-Ouest.

    Le musée d'Orsay

    Vers 1895, lorsque la Compagnie des chemins de fer d’Orléans décide d’ouvrir un nouveau terminus au cœur de la capitale, la ville de Paris n’est que trop heureuse de lui céder le site du palais d’Orsay.

    En 1871, aux heures les plus violentes de la Commune, parce qu’il abritait la Cour des comptes et le Conseil d’État, les fédérés l’avaient incendié, comme le palais des Tuileries, de l’autre côté de la Seine. Il était resté depuis à l’état de ruine, véritable cour des miracles envahie par la végétation. L'exposition universelle de 1900 approchant, il fallait trouver d’urgence une solution. L’édifice dessiné par Victor Laloux est une réussite architecturale, car il utilise toutes les possibilités du métal et du verre pour créer des halls dégagés et bien éclairés, tout en dressant une façade qui s’accorde avec le Louvre et le palais de la Légion d’Honneur, son voisin. Sa modernité confine au futurisme : la gare est dotée d’ascenseurs et de monte-charges – les seize voies se trouvant en sous-sol – et la traction électrique des trains est déjà prévue. Pourtant, c’est le progrès technique qui finit par causer sa perte : les trains de grandes lignes comportant de plus en plus de wagons, les quais devinrent trop courts. Dans les années qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale, le trafic de la gare d’Orsay se trouva limité à la banlieue. Puis ce trafic fut interrompu, les lieux connurent alors une étrange destinée. Pendant l’Occupation, ce fut un centre d’expéditions de colis destinés aux militaires prisonniers. Et à la Libération, un centre d’accueil pour ces mêmes prisonniers de retour d’Allemagne. En 1962, Orson Welles y trouva un décor glauque à souhait pour adapter à l’écran le roman de Franz Kafka, Le Procès.

     

    det_orsay_musee_compassandcamera.jpg

    Entre 1973 et 1981, la compagnie de théâtre Renaud-Barrault y dressa un chapiteau. Et en 1974, pendant les travaux exigés par l’hôtel Drouot, Orsay devint salle des ventes. Durant tout ce temps, l’hôtel accolé à la gare n’avait pas cessé de fonctionner. Mais il ferma en 1973, et il fut alors question de raser l’ensemble du site pour édifier un nouvel établissement. Heureusement, la direction des Musées de France avait aussi des projets pour Orsay. On connaît la suite et le succès de ce musée indispensable...

    Art et Culture 3:  Musée d'Orsay : histoire d'une gare

     

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    Arc-et-Senans, le palais de l'or blanc

     

    Par Détours en France
    source : Hors Série - 40 visites privées pour redécouvrir le patrimoine, 2012, p.50
     
     

    Dans le Doubs, cette saline aux allures de palais, conçue au XVIIIe siècle par l’architecte des Lumières Claude-Nicolas Ledoux, est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982.

    La maison du directeur

    Au XVIIIe siècle, la grande saline de Salins-les-Bains devient trop exiguë. On confie à Claude-Nicolas Ledoux, inspecteur des salines, le soin de réaliser une extension qui recevrait la saumure de Salins. Selon un plan semi-circulaire et une architecture audacieuse, il échafaude une cité idéale avec, au centre, la maison du directeur -que l'on voit sur cette photo. 

     

    vue aérienne de la saline d'arc-et-senans

    Vue aérienne de la Saline d'Arc-et-Senans avec ses jardins.

     

    Une industrie charmante

    Une construction rationnelle, hiérarchisée et esthétique. Entre palais et usines, ce fleuron d’architecture industrielle, édifié entre 1775 et 1779 sur un plan semi-circulaire, est l’oeuvre de Claude-Nicolas Ledoux, l’un des précurseurs du style néoclassique. Il s’agit d’une saline… bien qu’il n’y ait pas de sel ici, à la lisière de la forêt de Chaux !

     

    Saumoduc en bois

    Voici l'un des saumoduc en bois de la grande saline de Salins-les-Bains

     

    L’ensemble a en fait été créé à la suite d’une décision de Louis XV, pour exploiter les eaux saumâtres de Salins, à 20 kilomètres de là, qui étaient acheminées par des conduites en bois. Il était en effet plus facile de transporter les eaux que le bois de chauffe, élément indispensable à la transformation de la saumure en sel. Le sel, lourdement taxé par la gabelle, était une denrée capitale puisqu’il permettait de conserver les aliments.

     

    L'histoire du site

    Un idéal de progrès conçus au départ comme une "cité idéale", où l'on pourrait vivre en autarcie, les bâtiments comprenaient les ateliers de travail et les habitants des ouvriers. Tous les édifices sont symboliquement tournés vers la fastueuse et monumentale maison du directeur, reconnaissable aux collones doriques de son péristyle, dignes d'une villa italienne, et de son "oculus". Ledoux voyait dans ce plan en hémicycle une "forme pure comme celle que décrit le soleil dans sa course", "imitant l'harmonie universelle du monde".

     

    Batiment garde

    L’entrée dans la saline s’effectuait par le bâtiment des Gardes.

     

    L’ensemble est inscrit au patrimoine mondial en tant que « première grande réalisation d’architecture industrielle qui reflète l’idéal de progrès du siècle des Lumières ». Malgré les efforts déployés et l’avant-gardisme de l’architecture, qui annonce l’architecture monumentale industrielle, la production fut en deçà des prévisions. La saline a fermé en 1895, avec la concurrence du sel marin acheminé par le chemin de fer en plein développement.

    La saline de Salins-les-Bains a, elle, fonctionné pendant 1200 ans, jusqu’en 1962. Elle a conservé son impressionnante galerie souterraine du XIIIe siècle avec une pompe hydraulique du XIXe siècle.

     

    Art et Culture 3:  Arc-et-Senans, le palais de l'or blanc

     

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    La cathédrale de Troyes : l'aube

    des vitraux

     

    Par Détours en France
    source : Hors Série - Secrets de lieux sacrés, 2012, p.72
     

    Saint-Pierre-et-Saint-Paul a perdu beaucoup de ses reliques mais a conservé son trésor : ses verrières. Visite au coeur de ce lieu divin classé monument historique.

    Cathédrale

    La belle du seigneur

    Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes, date de l’époque la plus prisée pour le vitrail (début du XIIIe siècle). Elle possède un corpus inégalable de vitraux et a lié son nom à l’histoire de l’ordre du Temple. Par les circonstances de son érection , elle est symbolique d’une continuité dont nous avons un peu perdu la conscience.

    Lorsqu’elle commence à sortir de terre, créature des maçons et tailleurs de pierre gothiques, elle a déjà un long passé. Elle succède à une précédente cathédrale, d’esprit roman, laquelle s’inscrivait elle-même dans une lignée plus ancienne, sur le site où étaient vénérés les saints locaux Potentien et Sérotin, évangélisateurs des premiers temps du christianisme.

    Intérieur

    L’objectif : faire à chaque fois mieux et plus beau, au même emplacement, quitte à détruire, s’il le faut, sans attendre le feu de l’incendie ou le fer des Barbares. Une approche iconoclaste qui se rapproche davantage de la conception orientale, où les pagodes sont perpétuellement démontées et remontées. À Troyes, en réalité, c’est le destin qui imposa ces constructions à répétition.

    À la fin du IXe siècle, la furia normande signe la mort de la cathédrale romane. Trois siècles plus tard, en 1188, un dantesque incendie remet tout à zéro en ravageant la ville. Ce qui fut, peut-être, une aubaine, si l’on raisonne en termes de magnificence et d’exploit architectural. Car la nouvelle cathédrale, dont l’achèvement complet prendra quatre bons siècles, naît en même temps que ses consoeurs les plus audacieuses : Paris, Reims, Amiens, Chartres (toutes dédiées à Notre-Dame), Saint-Étienne de Bourges, Saint-Pierre de Beauvais.

    Exterieur éclairé

    C’est l’époque où la technique de la croisée d’ogives permet d’élever la voûte à des hauteurs insensées – jusqu’à 40 mètres – réduisant symboliquement l’homme à une échelle minuscule face à Dieu.
    À Troyes, le choeur est achevé en 1250 malgré une autre alerte en 1228 : un ouragan a entraîné un écroulement partiel du bâtiment. Qu’à cela ne tienne : on recommence ! La richesse des comtes de Champagne au milieu du XIIIe siècle explique que l’on ait pu mener coûte que coûte le chantier.

    Intérieur

    La technique des vitraux progresse en même temps que l’architecture : le traité du moine Théophile, fournissant des recettes élaborées pour les vitraux de couleur comme pour les compositions en grisaille, est à peu près contemporain de la pose de la première pierre de la nouvelle cathédrale. Dès 1250, les fenêtres hautes du choeur sont en place. Au total, la réalisation s’étendant sur plusieurs siècles, ce sont 1 500 m2 qui parviendront jusqu’à nous sous forme de verrières multicolores.

    Grands saints, petits mécènes

    Les plus anciens maîtres verriers sont nimbés de mystère. On sait leurs noms et l’emplacement de leurs oeuvres, mais guère plus : Jacquemin a laissé, au XIVe siècle, un saint Georges terrassant le dragon et, au siècle suivant, Guiot Brisetour s’est exprimé sur la rose du transept nord. Mais c’est aux XVIe et XVIIe siècles que travaillent les plus brillants artistes de l’école du vitrail troyen. Leurs oeuvres sont financées par des mécènes, qui se font représenter, en petit, à côté des saints.

    Vitraux

    On a tendance à imputer à la Révolution la totalité des destructions - gros oeuvre, mobilier et vitraux. Mais d’autres événements sont à prendre en compte : les dégâts de la Ligue et des iconoclastes protestants au XVIe siècle, ou simplement les catastrophes naturelles. L’éclair du 8 octobre 1700 fit fondre les cloches, le plomb des toitures et des barlotières.

    Si on n’a jamais reconstruit le clocher, on a sans cesse remplacé ou restauré les vitraux. Ils sont un des attributs les plus indispensables de la cathédrale, participant au sentiment d’élévation du fidèle. Les livres de verre sont une signature irremplaçable et un chantier en perpétuel devenir.

     

    Art et Culture 3:  La cathédrale de Troyes : l'aube des vitraux

     

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    Tapisserie de Bayeux : une histoire

    dessinée

     

    Par Joël Chaboureau
    source : Détours en France
     

    « Ville à la campagne », Bayeux est la capitale des plages du Débarquement. Miraculeusement préservée lors des combats qui ont suivi le 6 juin 1944, elle offre au visiteur l’occasion de charmantes balades.

     

    la cathédrale de Bayeux

     

    On se laisse volontiers surprendre par la richesse et le charme de cette ville qui se parcourt à pied. Si le musée et sa célèbre tapisserie sont les points d’orgue de cette visite, il ne faut pas manquer la cathédrale aux styles romans et gothiques intimement mêlés et dont le trésor a abrité pendant huit siècles la Tapisserie de Bayeux.

     

    Bayeux cité médiévale

     

    grand hotel d'Argouges à Bayeux

     

    Puis, on se retrouve vite dans l'intimité des rues étroites de la cité médiévale où maisons à pans de bois et manoirs des XIVe, XVe et XVIe siècles, élégants hôtels particuliers et vastes maisons conventuelles des XVIIe et XVIIIe siècles ponctuent d'agréables promenades.

     

    Une épopée en images

    La tapisserie de Bayeux

     

    Revenons à la célèbre Tapisserie, chef d'œuvre de l'art roman du XIe siècle. Cette étonnante broderie de laine sur toile de lin – elle n’a de tapisserie que le nom car techniquement c’est une broderie… - raconte, sur soixante-dix mètres de long, l'extraordinaire épopée de Guillaume le Conquérant duc de Normandie et son accession au trône d'Angleterre en 1066.

     

    tapisserie de Bayeux

     

    Elle semble avoir été commandée par Odon de Bayeux, le demi-frère de Guillaume le Conquérant, et décrit les faits relatifs à la conquête normande de l'Angleterre en 1066. Si elle détaille les événements clés de cette conquête, notamment la bataille d'Hastings, près de la moitié des images relatent des faits antérieurs à l'invasion elle-même.

     

    détail tapisserie de Bayeux

     

    Elle a une valeur documentaire inestimable pour la connaissance du XIe siècle normand et anglais. Elle renseigne sur les vêtements, les châteaux, les navires et les conditions de vie de cette époque. À ce titre elle constitue un des rares exemples de l'art roman profane.

     

    Information pratiques

    Le musée, ouvert 7 jour sur 7 toute l’année, permet de l’admirer et de savourer tous les détails comme dans une bande dessinée géante.

    Pour mieux comprendre les différentes phases de l’action, un audio guide est à la disposition des visiteurs. Ceux que la broderie intéresse pourront mieux comprendre les techniques utilisées grâce à des démonstrations effectuées dans la boutique qui propose d’acheter des kits de broderie et de participer à des stages.

    Renseignements : Office de tourisme de Bayeux au 02 31 51 28 28 ou info@bayeux-tourism.com

    Art et Culture 3:  Tapisserie de Bayeux : une histoire dessinée

     

     

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    Les Lanternes flottantes à Chiang Mai – Thaïlande

     

     

    Art et Culture 3:  Les Lanternes flottantes à Chiang Mai – Thaïlande

     

    Loy Kratong (ou Loi Krathong, thaï ลอยกระทง) est une fête célébrée chaque année dans toute la Thaïlande. Elle a lieu lors de la pleine lune du 12e mois du calendrier thaï lunaire traditionnel ; dans le calendrier occidental, ceci se produit généralement en novembre. Cette tradition a débuté à Sukhothai mais est à présent fêtée dans toute la Thaïlande, les festivités de Chiang Mai et d’Ayutthaya étant particulièrement célèbres. Dans le Nord du royaume, à Chiang Mai notamment, Loy Kratong est l’occasion d’un spectaculaire lâcher de lanternes emportées par des ballons cylindriques à air chaud (lanternes célestes). Loy Kratong est l’une des fêtes amusantes et joyeuses de la tradition thaïe.

     

    Art et Culture 3:  Les Lanternes flottantes à Chiang Mai – Thaïlande

     

     

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