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    La bombe d’Hiroshima a-t-elle hâté

    la fin de la guerre ?

     

     

    La décision du président Truman de lancer la bombe atomique sur Hiroshima est un des choix les plus controversés de l’Histoire.
    Le largage de cette bombe qui a fait tant de victimes civiles a-t-elle vraiment permis un dénouement plus rapide de la fin de la Seconde Guerre mondiale ? 60 ans après cette tragédie, la question se pose toujours.

     

     

    La mort s’abat sur Hiroshima

     

    Au matin du 6 août 1945, Hiroshima est une ville en pleine expansion, la septième ville du Japon, avec une population de 250 000 habitants.

    Ce même matin, décolle de l’atoll de Tinian, un B-29 baptisé Enola Gay, du nom de la mère du pilote.

    La forteresse volante transporte la première bombe à uranium, surnommée Little Boy, qui pèse plus de 4 tonnes.
    Cette bombe va libérer l’équivalent d’environ 20 000 tonnes de TNT.

     

    B-29 Enola Gay

    Une partie de l'équipage du B-29 Enola Gay pose devant l'appareil. © U.S Air Force. American Heritage

     

    La cible est le pont d’Aioi. Hiroshima, contrairement à Tokyo ou Osaka, avait été très épargnée par les raids aériens américains.
    Deux jours plus tôt, des flots de prospectus avaient été déversés sur la ville sur lesquels on pouvait lire : »Votre ville sera rasée à moins que votre gouvernement ne capitule. »

    A 8 h 16 exactement, l’avion largue la bombe qui explose à 530 m au-dessus du sol et à seulement 275 m de son objectif.

    Un éclair de lumière aveuglant provoqué par une boule de feu de 55 m de diamètre traverse l’espace.
    Les immeubles s’effondrent immédiatement et un énorme champignon s’élève dans le ciel.

     

    Hiroshima

    Hiroshima après le largage de la bombe . © Bettmann Archive, New York

     

    Trois jours plus tard, la ville de Nagasaki est également dévastée par une bombe atomique.

    Le gouvernement japonais se décide alors à capituler le 14 août 1945.

    Peuplée de 400 000 habitants au moment de la Seconde Guerre mondiale, la ville d'Hiroshima fut rasée à 90 % par la première bombe atomique (bombe A), le 6 août 1945, à 8 h 15. 12 km² de la ville furent détruits et l’on dénombra 130 000 victimes, dont 80 000 tués (2 500 victimes étaient des militaires).

     

    Hiroshima. 1945

    Photo d'Hiroshima prise 2 heures après le largage de la bombe atomique. © Culver Pictures

     

    Nagasaki fut largement détruite par la seconde bombe atomique lancée sur le Japon (le 9 août 1945) et qui fit 70 000 victimes dont 600 victimes militaires (décédées en 1945).

     

    Le discours d’Harry Truman

    Le 6 août 1945, le monde apprend par le président Truman, qui a succédé en avril à Roosevelt, que le premier bombardement atomique vient d'avoir lieu. Alors que l'Allemagne avait déposé les armes le 8 mai 1945, le Japon continuait la guerre, prouvant, notamment avec les attaques-suicides des Kamikazes, qu'il était prêt à continuer la guerre jusqu'au bout; c'est pourquoi Truman s'est résolu à utiliser l'arme atomique, dont on savait qu'elle produirait des effets inconnus jusqu'alors.

     

    Harry Truman

    Le président Truman (Library of Congress)

     

    En revanche, contrairement à ce que dit Truman, ce ne sont pas des objectifs militaires qui ont été atteints : la ville a été détruite à 90 %, les conséquences de la radioactivité (malformations congénitales, cancers) seront ressenties pendant des décennies.

    « The world will note that the first atomic bomb was dropped on Hiroshima, a military base. We won the race of discovery against the Germans. We have used it in order to shorten the agony of war, in order to save the lives of thousands and thousands of young Americans. We shall continue to use it until we completely destroy Japan’s power to make war. »

    Traduction :
    « Le monde se souviendra que la première bombe atomique a été lancée sur Hiroshima, une base militaire. Pour cette découverte, nous avons gagné la course contre les Allemands. Nous l'avons utilisée pour abréger les atrocités de la guerre, et pour sauver les vies de milliers et de milliers de jeunes Américains. Nous continuerons à l'utiliser jusqu'à ce que nous ayons complètement détruit le potentiel militaire du Japon. »

    Dès le 10, le gouvernement japonais fait savoir qu’il accepte les termes de l’ultimatum du 26 juillet, et, le 14, capitule sans condition. Le 16, le mikado donne à toutes ses forces l’ordre de cesser le combat. Dix jours plus tard, les Américains débarquent au Japon, et, le 2 septembre, l’acte solennel de capitulation est signé en rade de Tokyo, devant le général MacArthur, sur le cuirassé américain Missouri (le général Leclerc y représente la France).

     

    Signature de la capitulation japonaise à bord du croiseur américain Missouri

    Signature de la capitulation japonaise à bord du croiseur américain Missouri © Library of Congress. American Heritage

     

    La bombe d’Hiroshima était-elle nécessaire ?

    Le lancement de la bombe est la décision du président Harry Truman. Après avoir pris connaissance d’un communiqué officiel dans lequel le Japon ignore les menaces et définit ses objectifs de guerre, le président déclare : »S’ils n’acceptent pas maintenant nos conditions, ils doivent s’attendre à un déluge aérien destructeur comme on n’en a encore jamais vu sur terre. »

    Après la guerre, Truman sera sévèrement jugé mais il ne regrettera jamais sa décision.

    Il faut souligner que les effets dévastateurs de cette bombe avaient été largement sous-estimés par les scientifiques.
    Les chefs militaires et les chercheurs qui ont travaillé à la fabrication de la bombe ne pensaient pas que celle-ci pouvait provoquer un tel désastre.
    Et, quand les Japonais ont communiqué le bilan des victimes des radiations, les Américains ont cru qu’ils mentaient.

     

    Hiroshima . 1945

    Hiroshima a été détruit à 90% . © Hulton Getty

     

    Aux yeux de certains spécialistes, la bombe atomique était nécessaire. Sans elle, l’Amérique aurait dû envahir le Japon, ce qui aurait provoqué plus d’un million de morts du côté américain et dix fois plus chez les Japonais.

    A la lumière de ces estimations atroces, les chiffres des victimes d’Hiroshima et Nagasaki paraissent plus « acceptables ».

    Les partisans du bombardement soulignent aussi l’obstination du Japon qui se refuse à toute abdication.
    La découverte de documents secrets datés du 6 juin 1945 confirme cette obstination. Le gouvernement japonais y déclare qu’il est décidé à « poursuivre la guerre jusqu’au bout ». Le Japon avait également prévu de lâcher des milliers d’avions pilotés par des kamikazes et de mettre sur pied une milice de 30 millions de civils.

     

    Vue aérienne d'Hiroshima en 1945

    Vue aérienne d'Hiroshima quelques minutes après l'explosion . © Bettmann Archive, New York

     

    Rappelons que les kamikazes (vent providentiel, de kami, dieu, et kaze, vent) étaient des pilotes japonais volontaires pour écraser sur son objectif un avion chargé d’explosifs ; cet avion lui-même est appelé avion-suicide.
    Salués comme des héros, les kamikazes effectueront jusqu’au jour de la capitulation japonaise plus de 2 200 assauts, endommageant près de 300 navires américains.

     

    En 1946, une commission gouvernementale américaine est chargée d’enquêter sur les effets des campagnes de bombardement dans l’Atlantique et le Pacifique.
    Elle juge par conjecture que le Japon s’apprêtait à capituler lorsque les bombes ont été lâchées.

    « L’opinion des experts est que le Japon se serait rendu dans tous les cas avant le 31 décembre 1945, et même probablement avant le 1er novembre, même si les bombes atomiques n’avaient pas été employées. »

    On a su plus tard que, le 20 juin 1945, l’empereur Hirohito, après avoir débattu avec son conseil de guerre, avait décidé de se rendre. Mais, on sait également que son pouvoir était assez limité.

     

    Hirohito

    Hirohito, empereur du Japon de 1926 à 1989. © Kahu Kurita

     

    Les chefs militaires auraient-ils vraiment suivi son opinion ? Nul ne le sait. Et Harry Truman, au moment de sa décision, ne disposait pas de documents ou d’une quelconque preuve que le Japon souhaitait abdiquer.

    Il est donc important de ne pas juger un homme trop hâtivement surtout quand on connaît les pertes infligées dans le Pacifique aux forces américaines. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont eu à déplorer 300 000 morts, tous militaires ; le Japon, 3 millions (dont 600 000 civils, y compris les 150 000 morts d’Hiroshima et de Nagasaki).

    V.Battaglia (07.05.2006)

     

    Références

    Hiroshima - L'histoire De La Première Bombe Atomique; Lawton Clive-A . Gallimard 2005
    Hiroshima:La Bombe. La Documentation Francaise 1986
    L'histoire N° 188 : Hiroshima 1995

     

     

     

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    Saint-Exupéry

     

     

    Homme de lettres autant qu'aviateur, Antoine de Saint-Exupéry évoque pour de nombreuses générations d’enfants le Petit Prince publié en 1943.
    Sa disparition au cours d’une mission de reconnaissance aérienne, en 1944, a suscité de nombreuses interrogations.

     

    Cette mystérieuse disparition a été résolue en mars 2008.

     
     

    Saint-Exupéry l’aviateur

     

    Antoine de Saint-Exupéry n'est pas uniquement un écrivain pour enfants. Né en 1900 dans une famille noble désargentée, il fait ses études dans des pensionnats catholiques avant de préparer, sans succès, le concours d'entrée à l'École navale. Mais il a la passion de l'aviation et il obtient son brevet de pilote en 1921. En 1926, il entre à la compagnie Latécoère, où il est responsable des premiers long-courriers vers l'Afrique et l'Amérique du Sud.

     

    Aviateur, Saint-Exupéry a été un des pionniers de ce qui fut peut-être la dernière épopée de l’histoire de l’aviation.


    « Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C’était pour moi une question de vie ou de mort... ».

     

    Saint-Exupéry avait neuf ans quand Blériot fit la première traversée de la Manche. Il en avait douze quand il prit son baptême de l’air, et il est aisé de comprendre combien la place décisive de l’aviation dans le déroulement de la Première Guerre mondiale a dû le fasciner.

     

    Saint-Exupéry entreprend plusieurs raids, notamment entre Paris et Saigon. Il participe, avec jean Mermoz, aux premiers vols intercontinentaux de l'aviation postale, mais se fait surtout connaître, au cours des années 1930, par des oeuvres littéraires qui font de lui un écrivain pilote.

     

     

    Saint-Exupéry l’écrivain-pilote

     

    Parmi les œuvres les plus marquantes :

     

    Courrier Sud (1930), Vol de nuit (1931), dont l'action, largement autobiographique, se déroule en Amérique du Sud, et surtout Terre des hommes (1939), qui vaut à l'auteur le grand prix du roman de l'Académie française.

     

    Antoine de Saint-Exupéry a fait un récit très précis de l'accident qu'il a vécu le 30 décembre 1935, alors qu'il tentait de battre le record Paris Saigon : son avion, le Simoun F-ANXY s'est écrasé à la frontière de la Libye et de l'Égypte. Il erre trois jours dans le désert avant d'être sauvé par un Bédouin. C'est le quatrième accident de sa carrière, celui qui lui inspirera, entre autres, le début du Petit Prince. Pressé par d'importants besoins d'argent, il rédige dès janvier 1936 pour le journal l'Intransigeant plusieurs articles qui paraissent sous le titre Prison de Sable et formeront cinq chapitres de son livre Vol de Nuit.

     

    À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Exupéry, qui a toujours la passion de l'aviation, cherche à s'engager. Mais, en 1939, il est déclaré inapte au service actif et muté à l'arrière comme instructeur. Il revêt alors l'uniforme de l'armée de l'air et sert bientôt dans le groupe de reconnaissance 11/33, alors qu'il approche de la quarantaine.

     

    Après le débarquement en Afrique du Nord, Saint-Exupéry se rend à Alger en mai 1943 et multiplie les contacts pour servir de nouveau dans le groupe de reconnaissance où il a fait ses preuves au début de la guerre.

     

    Mais les temps ont changé: les engins utilisés par les aviateurs alliés sont beaucoup plus sophistiqués que ceux auxquels il est habitué. Grâce à ses relations, il vient à bout des réserves que son âge suscite et reçoit l'autorisation d'effectuer cinq missions de guerre au sein du groupe de reconnaissance 11/33 basé en Corse, qu'il réintègre. En tout, il mènera dix missions à bord d'un Lightning P-38, avion à double fuselage, très perfectionné et pouvant voler à 700 km/h, mis au point aux États-Unis avec la participation de Lindbergh.

     

     

    Le dernier vol de Saint-Exupéry

     

    Saint-Exépury outrepasse les limites de l'autorisation exceptionnelle qui lui avait été délivrée par le commandement allié. Lors de sa sixième mission, le 29 juin 1944, jour de son 44e anniversaire, il est menacé de suspension après s'être égaré au-dessus des Alpes et avoir oublié de déclencher son signal d'identification radio.

     

    Il atterrit en catastrophe à Borgo, aux environs de Bastia, en Corse. Sa dernière mission est prévue pour le 31 juillet: son supérieur hiérarchique devait lui annoncer à son retour le prochain débarquement allié en Provence ainsi que son interdiction de vol.

     

    Bien que non inscrit sur le tableau des vols, il a insisté pour décoller. Le nom de code de l'opération - une reconnaissance au-dessus de Grenoble et Chambéry - est Soda.

     

    Antoine de Saint-Exupéry

    Antoine de Saint-Exupéry, aviateur et écrivain français. (Collection musée de l'Air, Paris.)

     

    Saint-Exupéry monte dans l'étroite carlingue du Lightning n" 223. Toutes les vérifications d'usage ont été effectuées, la météo est bonne. Il est 8h45 du matin lorsque l'appareil décolle. Vingt-cinq minutes plus tard, le poste radar signale qu'il a dépassé les côtes françaises. A 13 heures, l'avion, qui doit être à court de carburant, n'est toujours pas réapparu sur l'aérodrome de Borgo. Il faut se rendre à l'évidence : le commandant Saint-Exupéry est porté disparu. L'épave de l'avion ne sera jamais retrouvée. Ainsi commence une énigme que plus d'un demi-siècle d'investigations n'a presque pas entamée.

     

     

    La disparition de Saint-Exupéry résolue

     

    On a longtemps cru qu'il avait été abattu par la chasse allemande au-dessus de la Provence, sur la foi d'une lettre, publiée en 1972, dans laquelle un aviateur allemand déclarait avoir abattu un P-38 le 31 juillet 1944: si ce document relate un certain nombre de faits vérifiés dans les archives de la Luftwaffe, il en présente d'autres qui ont été contestés par les spécialistes.

     

    En 1992, des recherches sont lancées dans la baie de Nice, où l'on suppose que l'appareil de Saint-Ex s'est écrasé. En vain. Mais cela ne signifie évidemment pas que l'épave ne dorme pas au fond de la Méditerranée: un avion qui heurte l'eau peut se désagréger, et ses débris sont difficiles à retrouver.

     

    L'affaire rebondit en septembre 1998, lorsqu'un chalutier naviguant entre Cassis et Marseille attrape dans ses filets une gourmette portant le nom de Saint-Exupéry et des débris d'aluminium (ceux d'un Lightning P-38). Cette zone n'avait jamais été explorée jusqu'alors, mais les espoirs s'évanouissent vite, car toutes les recherches effectuées dans un rayon de 100 km² demeurent infructueuses.

     

    En mars 2008, un ancien pilote de la Luftwaffe, sur Messerschmitt Bf 109, Horst Rippert, affirme dans le journal La Provence avoir abattu un avion de type P-38 lightning le 31 juillet 1944 dans la zone où Saint-Exupéry se trouvait.

     

    En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'Annecy, Horst Rippert tourne plusieurs minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié le croise 3000 mètres au-dessous de lui. Horst Rippert tire et touche. L'avion s'enflamme et tombe à pic dans la Méditerranée.

     

    V.B (11.09.2006). M.à.J T4suki 04.2008

     

    Énigmes Historiques:  Saint-Exupéry

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    Jean Moulin

     

    Jean Moulin est l’une des grandes figures de l'histoire de France du XXe siècle. Son souvenir est d'autant plus fort qu'il reste attaché à une période sensible : celle de l'occupation allemande et du régime de Vichy.


    Parmi les nombreux acteurs de cette période troublée, Jean Moulin symbolise la résistance active au même titre que le Général de Gaulle.


    Sans le sens inné de l’organisation de Jean Moulin, nul doute que l’opposition à l’occupation allemande n’aurait pu être aussi efficace.


    Depuis une quarantaine d'années, les historiens approfondissent l'étude de cette époque douloureuse. La question de la responsabilité de certains acteurs de l’époque dans l'arrestation de Jean Moulin alimente régulièrement les polémiques.


    Qui a trahi Jean Moulin et pourquoi ?

     
     
     

    Qui était Jean Moulin ?

     

    Lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin, né en 1899, est un jeune préfet de 41 ans.

     

    Il tient tête aux occupants en refusant de signer un document qui met injustement en cause les troupes sénégalaises. Il tente même de se suicider pour échapper au déshonneur qu'aurait impliqué le fait de se soumettre.

     

    Il est révoqué le 11 novembre 1940 et gagne Marseille où il rencontre Henri Frenay, qui vient de créer la première organisation de résistance dans le Sud, le Mouvement de libération nationale. Moulin s'embarque pour Londres et rejoint de Gaulle.

     

    Jean Moulin

    Jean Moulin (© Keystone)

     

    On ne connaît pas la teneur précise de l'entretien des deux hommes, mais il est certain qu'ils s'apprécient et s'accordent sur l'essentiel: le souci de la grandeur de la France, l'attachement au service de l'État. De Gaulle fait alors de Moulin l'intermédiaire entre la Résistance extérieure, la France libre installée à Londres, et les nombreux mouvements de résistance intérieure qui se développent en France.

     

    Pour ceux restés sur le continent, la France libre est une voix, celle de Radio Londres qui, de 1940 à 1944, diffuse tous les soirs de 20 à 22 heures. Des émissions sont destinées au grand public : informations ou propagande, mais d'autres diffusent des « messages personnels » codés qui permettent de communiquer avec la Résistance française.

     

    Général de Gaulle

    De Gaulle à Londres (© Keystone)

     

    Dans la France occupée de 1940, peu nombreux sont ceux qui osent s'opposer aux Allemands. Les actions sont encore ponctuelles et individuelles, et, si quelques tracts sont diffusés clandestinement, on ne peut pas encore parler de dissidence organisée. Mais, petit à petit, de 1940 à 1942, des réseaux voient le jour.

     

     

    Depuis Londres, Moulin travaille sur les possibilités d'organisation de réseaux. Depuis 1940, des filières se créent sous des impulsions diverses : aide aux prisonniers évadés, aux juifs persécutés, passages en zone non occupée. ..

     

    En juin 1941, la rupture du pacte germano-soviétique décide de nombreux communistes à passer à l'action. Mais ces initiatives ne sont ni coordonnées, ni structurées.

     

    Moulin a bien compris que pour que l'action soit efficace, il faut unifier la Résistance. Il doit surmonter de nombreux obstacles, en particulier la volonté qu'ont les mouvements de résistance de préserver leur autonomie. Il se fait parachuter en zone sud en 1942 et prend contact avec les différents chefs de mouvements.

     

    Au printemps 1943, la mission de Moulin est largement accomplie, puisqu'il a finalement réussi, dès janvier, à faire fusionner les trois principales organisations de la zone Sud (Combat, Libération et Franc Tireur) au sein des MUR (Mouvements unis de résistance). Et c'est sous son impulsion que se réunit pour la première fois, le 27 mai 1943, le CNR (Conseil national de la Résistance), qui comprend des représentants des partis politiques traditionnels (interdits par Vichy) aussi bien que des mouvements de résistance (y compris des communistes).

     

    Les mouvements ainsi fédérés bénéficient d'une administration commune. Ils votent en échange une motion de fidélité au général de Gaulle.

     

     

    L'action de la Résistance

     

    En février 1943, la création par le gouvernement de Vichy du S.T.O. (Service du travail obligatoire) bouleverse la Résistance. Des milliers de jeunes Français qui refusent d’aller travailler en Allemagne, rejoignent les mouvements.

     

    Résistants fusillés pendant l'occupation allemande

    Traqués, les résistants paient de leur vie leur engagement (Photo d'archives)

     

    Vercors crée dans le secret les Éditions de Minuit et publie le Silence de la mer, un roman mettant en scène la résistance passive d'une famille confrontée à l'occupant. Circulant sous le manteau, l'ouvrage rencontre un succès fulgurant.


    Une Armée secrète dirigée par le général Delestraint intensifie les actions de sabotage.


    Des régions entières d'accès géographiquement difficile sont tenues par la Résistance, et les armées du Reich ne peuvent y pénétrer que par des opérations de force. Les populations rurales soutiennent et approvisionnent les maquis.

     

     

    L’arrestation de Jean Moulin

     

    Les délations se multiplient, étonnant même les Allemands par leur nombre et leur virulence. De nombreux réseaux sont décapités.

     

    Le 9 juin 1943, le général Delestraint est arrêté à Paris par les Allemands. Pour désigner son remplaçant, Jean Moulin, dit Max en hommage au poète Max Jacob , convoque le 21 juin les responsables de la Résistance en zone Sud, dans une villa de la banlieue lyonnaise, à Caluire.

     

    La villa de Caluire

    La villa de Caluire (© Keystone)

     

    La réunion est évidemment secrète. Or, peu de temps avant qu'elle ne commence, les Allemands font irruption dans la maison et arrêtent, outre Jean Moulin, les représentants des mouvements de résistance, qui seront incarcérés à la prison de Montluc.


    Parmi eux se trouve René Hardy, membre de Combat, présent à la réunion sans y avoir été convoqué et qui, quelques jours plus tôt, a été interpellé puis relâché par la Gestapo.

     

    Après avoir été interrogé et atrocement torturé par Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon, Jean Moulin meurt en juillet, près de Francfort, lors de son transfert en Allemagne.

     

     

    Qui a trahi Jean Moulin ?

     

    De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer la trahison de Caluire. Moulin a en effet très certainement été trahi car sa véritable identité n’était pas connue des allemands.

     

    La piste la plus plausible, retenue par les meilleurs spécialistes de la question tels Jean-Pierre Azéma et Daniel Cordier, reste la responsabilité, au moins indirecte, de René Hardy.

     

    Le rapport Flora, rédigé en juillet 1943 par des responsables de la sécurité du Reich, décrit Hardy comme un homme « retourné », c'est-à-dire dont l'identité a été découverte par les services allemands.
    Il est au moins coupable de ne pas avoir informé ses camarades de son arrestation par la Gestapo. Pourtant, après la Libération, il sera par deux fois jugé et innocenté.

     

    André Malraux

    Le 19 décembre 1964, André Malraux rend hommage à Jean Moulin lors du transfert de ses cendres au Panthéon (© Paris-Match)

     

    D'autres noms ont été avancés plus récemment, comme celui de Raymond Aubrac, de Libération-Sud; mais cette accusation, lancée par Jacques Vergès, l'avocat de Barbie au procès de 1987, n'a jamais reçu le moindre début de preuve, et les historiens les plus sérieux l'ont écartée.

     

    En fait, il semble que Jean Moulin soit tombé dans les filets de la police allemande en raison des imprudences de certains responsables de Combat plutôt qu'à la suite d'une dénonciation pure et simple.

     

    L'engrenage a sans doute commencé avec l'arrestation de Delestraint. Selon Jean-Pierre Azéma, c'est probablement un responsable de Combat, Pierre Guillain de Bénouville, qui a envoyé Hardy à la réunion de Caluire, alors que ce dernier lui avait confié avoir été arrêté et relâché par Barbie.
    Bénouville pensait sans doute qu'Hardy serait plus apte qu'Henri Aubry, un autre membre de Combat, à affronter Jean Moulin dans le bras de fer de plus en plus difficile entre ce mouvement, soucieux de son indépendance, et l'envoyé de De Gaulle.

     

    Le temps aidant, les historiens déconstruisent les mythes qui entourent cette période. Ils mettent mieux en lumière les divisions très importantes entre organisations de la Résistance. C'est sans doute à ces divergences que l'arrestation et la mort de Jean Moulin sont imputables.

     

    V.Battaglia (18.08.2006)

     

    Sources bibliographiques

    La Mémoire de l’Humanité, les Grands évènements de l’Histoire de France ; éditions Larousse 1991. Les plus célèbres mystères de l’histoire, Sélection du Reader’s Digest 2002

     

     

    Énigmes Historiques:  Jean Moulin

     

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    Lawrence d’Arabie . Mythe et réalités

     

    Il existe des hommes dont le destin dépasse celui du simple mortel, un destin appartenant à un univers romanesque. Peu d’hommes deviennent des légendes. Lawrence d’Arabie est de ceux-là.
    Le colonel Lawrence est l’une des grandes figures d’aventuriers du XXe siècle. Mais, c’est également un homme énigmatique. Qui était vraiment Lawrence d’Arabie ? Un simple agent secret ou un héros ?

     
     
     

     

    Parcours de T. E. Lawrence

     

    Thomas Edward Lawrence naît en 1888 à Tremadoc, au pays de Galles. C’est un enfant intrépide, courageux mais aussi parfois violent.


    Plus que tout, il se sent blessé par sa naissance illégitime, qu’il a découverte à l’âge de 10 ans.
    Son père, petit noble irlandais, s’était enfui avec la gouvernante de ses quatre premiers enfants. Thomas est donc un enfant adultérin qu’un lien très fort unira toujours à sa mère.

     

    Selon certains, il aurait combattu son homosexualité en menant une vie chaste, faite d’exercice physique, de travail et de sévérité morale.


    Ce serait donc là l’une des clefs de sa personnalité.

     

    Lawrence d'Arabie

    Lawrence d'Arabie

     

    Ces composantes psychologiques nourriront son œuvre littéraire : les Sept Piliers de la sagesse et le roman autobiographique posthume la Matrice (1955).

     

    Lawrence suit des études d’archéologie à Oxford et participe entre 1909 et 1914 à des campagnes de fouilles au Moyen-Orient.

     

    Là, au contact des Bédouins, qui lui apprennent l’arabe et dont il adopte le costume, il conçoit le projet d’un grand empire arabe placé sous influence britannique.

     

    Connaissant parfaitement le Moyen-Orient, il entre au service cartographique de l’armée anglaise d’Egypte en 1914.


    Il ne peut être incorporé dans l’armée à cause de sa petite taille.

     

    Les Turcs, qui contrôlent la Syrie, la Palestine et l’Arabie, sont alliés aux Allemands et menacent alors le canal de Suez.

     

     

    Lawrence d’Arabie : le conquérant

     

    Lawrence est choisi par les services secrets britanniques pour favoriser la révolte des Arabes contre l’Empire ottoman.


    Grâce à son courage, à son héroïsme au combat et à ses talents de diplomate, il parvient à fédérer les tribus bédouines autour du chef de La Mecque, Hussein, et de son fils, l’émir Faysal.

     

    Ensemble, ils mèneront contre les Turcs une guérilla incessante, faite d’opérations de harcèlement contre les trains militaires.

     

    Lawrence et les Bédouins, incorporés dans l’armée du général Allenby, s’emparent d’Aqaba, au nord-est de la mer Rouge, en 1917.


    Fait prisonnier par les Turcs, Lawrence se tait sous la torture et parvient à s’évader. Il conduira son armée jusqu’à Damas, qu’il prend en 1918.

     

    Lawrence apporte son soutien à Hussein pour constituer un grand royaume regroupant toutes les régions arabes du Moyen-Orient. Mais, en 1920, le traité de Sèvres entre les Alliés et la Turquie est une immense déception pour lui.


    Il se sent trahi par la Grande-Bretagne, qui, en vertu de l’accord Sykes-Picot, a abandonné la Syrie et le Liban à la France.

     

    C’est cependant grâce à l’aide de Lawrence que, en 1921, l’émir Faysal devient roi d’Iraq, et son frère Abdullah, émir de Transjordanie.

     

     

    Retour à l’anonymat

     

    Lawrence revient en Angleterre en 1922, auréolé d’un immense prestige militaire. Cependant, il est amer et déçu.


    Churchill lui propose une carrière diplomatique qu’il refuse. Il se fait alors enrôler comme simple soldat dans la Royal Air Force sous le nom de Ross.

     

    En 1926, il publie les Sept Piliers de la sagesse. Le livre met en scène son personnage d’aventurier.


    Ce livre est un témoignage sur la guerre et une fresque romanesque. C’est également l’autobiographie d’un homme qui ne croit plus en ses idéaux, déçu par la réalité politique.

     

    Lawrence d'Arabie

    Affiche du film, Lawrence d'Arabie, de David Lean, avec Peter O'Toole (1962)

     

    Bien que très sollicité, notamment par l’écrivain et ami Henry Williamson, qui essaye de le convaincre de rencontrer Hitler, Lawrence semble détester cette auréole de héros qu’on lui impose.

     

     

    La mort de Lawrence d’Arabie. Un décès controversé

     

    Le colonel Lawrence quitte son régiment le 26 février 1935. Il doit alors affronter la vie de simple civil ce qui n’est pas facile pour un homme aux multiples exploits.

     

    Retraité, il s’installe dans sa demeure de Clouds Hill. Encore jeune, il se sent dévalorisé par cette retraite anticipée.

     

    Le 13 mai 1935, il quitte son domicile à moto pour poster des lettres. Au retour du village voisin, vers 11 h 20, il croise une fourgonnette noire et doit se rabattre brutalement. Il heurte alors la roue arrière de la bicyclette d’un jeune garçon. Ejecté, il est transporté à l’hôpital militaire de Bovington, où il meurt six jours plus tard à l’âge de 47 ans.

     

    Les autorités britanniques cherchent à éviter toute publicité sur l’accident. Faute d’informations précises, les journaux colportent des rumeurs incroyables et non vérifiées.

     

    Il est vrai aussi que l’enquête menée par l’armée présente des zones d’ombre. Par exemple, plusieurs témoins affirment avoir vu une voiture noire mais il n’en est pas fait mention dans le rapport.

     

    Des hypothèses surgissent alors :

     

    • Lawrence a été chargé de mener une mission ultrasecrète au Moyen-Orient
    • Il a été assassiné par les services secrets d’une puissance étrangère
    • Il s’est suicidé par déprime

     

    Le suicide aurait pu être envisageable mais dans ce cas précis, il se trouve que Lawrence se préparait à recevoir Williamson le lendemain. Il avait passé une partie de la matinée à préparer avec sa cuisinière les détails du déjeuner.

     

    Lawrence a joué un rôle incontestable dans l’histoire des relations entre l’Occident et le Moyen-Orient.


    Il a rêvé d’une grande nation arabe, mais ce rêve s’est heurté aux ambitions coloniales de la Grande-Bretagne et de la France qui se sont partagé le Moyen-Orient.

     

    Il était devenu un mythe pour toute une nouvelle génération en mal d’aventures. Personne, pas plus les médias que le public, ne pouvait admettre qu’un tel homme puisse mourir dans un banal accident de la route.

     

    Pourtant, c’est bien le cas. Il n’y a nul mystère autour de sa mort. Mais, Lawrence d’Arabie restera encore pour très longtemps une figure légendaire et un héros est forcement auréolé d’un certain mystère.

     

    V.Battaglia (24.04.2006)

     

    Bibliographie principale

    Lawrence d’Arabie ou l’épopée des sables de Raphaël Lahlou, Bernard Giovanangeli Editeur . Les plus célèbres mystères de l’histoire, Sélection du Reader’s Digest

     

    Énigmes Historiques:  Lawrence d’Arabie - Mythe et réalités

     

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    Mata Hari . Courtisane ou Espionne ?

     

     

    Sous le nom de Mata Hari, Margaretha Zelle ajoute des danses indonésiennes à son répertoire de charme. Elle est belle et fascinante. En ce début du 20e siècle, Mata Hari mène une vie anticonformiste ce qui la rend forcement suspecte.


    Lorsque Mata Hari est arrêtée pour espionnage, ses accusateurs affirment qu’elle utilise un code à base de notes de musique pour transmettre des secrets à l’ennemi.


    Cette femme, amoureuse de la vie, était-elle une espionne ?

     
     
      

    Les débuts de Mata Hari

     

    Née dans une riche famille néerlandaise de Leeuwarden le 7 août 1876, Margaretha Geertruida Zelle, est destinée comme toute jeune fille de l’époque à un riche mariage et à avoir de nombreux enfants.


    Pourtant, son destin va être tout autre et elle symbolise toujours aujourd’hui, le mystère, l’érotisme et l’espionnage.

     

    La jeune fille rejette très tôt le conformisme bourgeois et devient une courtisane ainsi qu’une danseuse exotique.

     

    Elle apprend l’art de la séduction. Marié à un officier de l’armée coloniale néerlandaise, on raconte qu’elle séduit et attire chez elle des hommes importants.


    Son premier mari semble être l’instigateur de ces rencontres. Une fois les amants dans le feu de l’action, le mari surgit, un appareil photo à la main, et immortalise la scène pour faire chanter les imprudents.

     

    Mata Hari

    Photo de Mata Hari prise à Paris (© Archive photos)

     

    Séparée de son mari, Margaretha s’installe à Paris à la fin de l’année 1903, bien décidée à réussir une carrière de danseuse.

     

    Après une période difficile, pendant laquelle elle gagne en fait sa vie comme courtisane, la jeune femme décide de changer d’image.

     

    Ainsi naît la danseuse exotique Mata Hari, qui entame rapidement une carrière internationale.

     

     

    Une espionne pleine de charme

     

    Elle rencontre Truffaut von Jagow, chef de la police berlinoise. Celui-ci tombe amoureux d’elle et devient son amant. Il comprend aussi qu’il peut utiliser les charmes de sa maîtresse à son avantage et surtout à celui de l’Allemagne.

     

    Il l’incite à poursuivre ses activités de courtisane et l’encourage à s’occuper d’hommes politiques, de personnalités de l’armée et de la diplomatie.


    Elle pourra ainsi obtenir d’importantes informations d’ordre militaire.

    Elle accepte et c’est ainsi qu’elle commence sa carrière d’espionne sous le matricule H 21.

    La jeune femme participe à de nombreuses soirées et noue des liens avec des hommes influents.

    Mata Hari

    Photo de Mata Hari en train de danser (Photo © Popperfoto)

     

    Très douée, elle leur soutire des informations qu’elle rapporte ensuite aux Allemands.

     

    Ses talents de séductrice ont des conséquences graves quand commence la Première Guerre mondiale.


    Elle s’engage comme infirmière, près de Vittel, et parvient à arracher aux officiers blessés des détails des plans des prochaines offensives.

     

    Etrangement, à plusieurs reprises, des offensives françaises se heurtent à une concentration imprévue de troupes allemandes.


    Lors de l’une de ces offensives, plus de 100 000 soldats trouvent la mort.

     

    Pour la France, cette défaite est directement imputable aux informations glanées par Mata Hari.

     

     

    Courtisane ou espionne ?

     

    Au début de l’année 1917, Mata Hari est arrêtée. Elle avoue ses liaisons mais ne reconnaît pas avoir obtenu de renseignements confidentiels.


    Elle affirme qu’elle est effectivement une courtisane mais pas une espionne.

     

    Elle clamera son innocence jusqu’à sa condamnation et son exécution quelques mois plus tard.
    Convaincue de l’implication de la jeune femme dans des activités d’espionnage, la cour de justice militaire ne délibère pas longtemps avant de prononcer la condamnation à mort.

     

    Face au peloton d’exécution, elle refuse qu’on lui bande les yeux et meurt sans avoir baissé les yeux.

     

    Cette affaire n’est pourtant pas vraiment close. En se fondant sur des documents d’archives, la Fondation Mata Hari et la ville natale de la jeune femme ont déposé, fin 2001, une demande de révision du procès auprès du ministre français de la Justice.

     

    Ils sont persuadés que Mata Hari, jugée à huit clos, a fait les frais d’un procès falsifié à des fins patriotiques.


    Pour Léon Schirmann, qui a mené une enquête approfondie, il qualifie ce procès de machination et de crime judiciaire.

     

    D’après lui, Mata Hari a été le jouet des services d’espionnages allemands qui se seraient servis d’elle comme bouc émissaire.

     

    Alors, Mata Hari n’était-elle qu’une femme qui aimait profiter de la vie ?

     

    V.Battaglia (07.05.2006)

     

    Références

    L'affaire Mata Hari. Lionel Dumarcet. Édition : Nouvelle éd 2006
    Mata-Hari : sa véritable histoire. Philippe Collas. Plon 2003
    Les plus célèbres mystères de l’histoire, Sélection du Reader’s Digest. 2004

     

     

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