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    La mystérieuse civilisation de Fontainebleau

     

    Sans le savoir, tous les dimanches, des milliers de promeneurs de la forêt de Fontainebleau passent peut-être devant les vestiges d’une civilisation inconnue.
    La forêt de Fontainebleau est l'une des plus grandes et plus belles forêts de France, elle s'étend sur 17 702 ha, auxquels il faut ajouter les 3 300 ha de la forêt domaniale des Trois Pignons.
    Entre les arbres et les rochers aux formes fantastiques, on peut sentir cette atmosphère magique. Le mystère de la forêt de Fontainebleau a fait l’objet d’une vive controverse. La question se pose toujours : Fontainebleau a-t-il été le centre d’une ancienne civilisation inconnue ?

     

    Le passé géologique de Fontainebleau

    Le passé géologique de la forêt reste assez mal connu. Son passé historique encore plus. Jusqu’à vers 1830, l’ensemble du massif n’était qu’une énorme tache blanche sur la carte de l’Ile-de-France.
    On ne fréquentait alors que les abords de l’antique « forêt de Bière », ancien nom du lieu. Même les brigands, qui échappaient là aux gendarmes royaux, hésitaient à s’enfoncer dans cette immense forêt.

    Forêt de Fontainebleau

    Les gorges d'Apremont, en forêt de Fontainebleau (DP)

    Des légendes circulaient sur des habitants mystérieux qui hantaient la forêt. On disait que le Grand Veneur ou le Chasseur Noir veillaient. Gare à qui les rencontrait sur son passage ! Ils étaient toujours accompagnés d’une meute de chiens diaboliques.

    Bien évidemment, ces légendes écartaient curieux et promeneurs, à une époque, où la nature et la faune qui l’habitait étaient méconnues et considérées comme dangereuses.

    Etude des grottes de Fontainebleau

    Ce que l’on sait c’est que pendant plusieurs dizaines de milliers d’années, des hommes ont habité certaines grottes de la forêt. Ils y ont tracé de nombreuses figures et des signes qui continuent à poser des problèmes aux préhistoriens.

    Grotte de Fontainebleau

    © hassan bensliman

    Ces signes s’échelonneraient, selon J.-L. Baudet, le chercheur qui les a le mieux étudiés, sur une période qui couvre près de 30 000 ans, de l’interglaciaire riss-würm jusqu’à l’âge de fer.

    Les plus anciens signes sont très frustres : de simples lignes abstraites marquées dans le grès des rochers.
    Les plus récents représentent des figures humaines ou animales, ainsi que des symboles plus élaborés, dont la signification exacte nous échappe.

    Les spécialistes ont noté une ressemblance entre plusieurs de ces figures et celles trouvées dans d’autres sites préhistoriques énigmatiques.

    Une écriture mystérieuse

    On a également trouvé quelques tombes néolithiques au coeur de Fontainebleau. L’une d’elles est surmontée de blocs en forme de gisants. S’agit-il de blocs naturels ou aménagés par l’homme ?
    Cette tombe a livré plusieurs petites sculptures de pierre. Elle a été fouillée au début des années 60 par le poète et archéologue amateur Robert Ganzo.
    Les sculptures ont été contestées par les chercheurs officiels qui les considèrent comme de simples fantaisies de la nature.

    Tombe néolithique de Fontainebleau

    © hassan bensliman

    Pourtant, il est à souligner que d’autres vestiges néolithiques ont été mis au jour autour de Fontainebleau.

    De plus, certaines tablettes, retrouvées par R. Ganzo, dans une des tombes posent un problème archéologique considérable.
    En effet, ces tablettes étaient recouvertes d’idéogrammes qui évoquent irrésistiblement une écriture.

    pétroglyphes du massif de Fontainebleau

    Quelques pétroglyphes du massif de Fontainebleau dessinés par Georges Nelh
    (Initiation à l’Art rupestre du Massif de Fontainebleau, 1988)

    Ce qui est officiellement impossible. L’écriture est née officiellement bien plus tard, au Proche-Orient. A notre connaissance, les premiers écrits sont apparus à Sumer vers 3 300 avant notre ère. On inscrivait des pictogrammes sur des tablettes d’argile.
    Vers 3000 avant notre ère, les signes se transformèrent en suites de traits : l’écriture cunéiforme.

    pétroglyphes du massif de Fontainebleau

    Quelques pétroglyphes du massif de Fontainebleau dessinés par Georges Nelh
    (Initiation à l’Art rupestre du Massif de Fontainebleau, 1988)

    L'écriture Hittite pictographique a été créée aux environs de 1500 avant notre ère.

    Ecriture hiéroglyphique hittite

    Ecriture hiéroglyphique hittite provenant de Karkemish (Ankara, Musée Hittite). © dinosoria

    Pourtant, il existe plusieurs autres exemples d’écritures préhistoriques, antérieures aux civilisations du Proche-Orient.
    L’énigme de Glozel, dans la haute Loire française, est une des plus controversées.

    Les tablettes de Tartarie, datées de 4 000 ans avant notre ère, sont un autre sujet de controverse. En effet, ces tablettes ont été retrouvées en Transylvanie. Cela laisserait donc supposer que l’écriture n’est pas née en Mésopotamie, berceau de la civilisation de Sumer, mais au cœur des steppes de l’Europe orientale.

    Tablette de Tartarie

    Tablette de Tartarie (Museum of History of Transylvania, Cluj-Napoca, Roumanie)

    La communauté scientifique argue que la datation au carbone est tout simplement erronée.

    Il y a une certaine ressemblance entre les idéogrammes de Fontainebleau et les caractères laissés par la civilisation hittite.

    pétroglyphes du massif de Fontainebleau

    Quelques pétroglyphes du massif de Fontainebleau dessinés par Georges Nelh
    (Initiation à l’Art rupestre du Massif de Fontainebleau, 1988)

    Faut-il pour autant faire des anciens habitants du massif de Fontainebleau les ancêtres des tribus qui sont parties coloniser l’Orient ?

    Les rochers de Fontainebleau

    Ce sont sans doute les plus visibles et étranges vestiges du passé de Fontainebleau. Il est difficile de ne pas s’interroger sur leurs formes.

    Là encore, la question se pose : ces rochers ont-ils été taillés par l’homme ou par la nature ?

    Rocher de Fontainebleau

    © Edith Guérin

    On peut observer une exactitude figurative vraiment surprenante pour certains rochers. Certains reproduisent une otarie, un éléphant, des tortues géantes, un oiseau de proie …

    Rochers de Fontainebleau

    Photo prise en 2006. Envoyée par e-mail. © Pierre-Alain Laprée

    Est-ce l’érosion naturelle qui s’est exercée au long des millénaires sur les formations rocheuses en grès ?

    Rocher de Fontainebleau

    © Edith Guérin

    A notre connaissance, aucun de ces animaux, n’a évolué dans cette partie du monde, même à une époque lointaine. Mais que sait-on vraiment du passé de notre planète ?

    Rocher de Fontainebleau

    © Edith Guérin

    Nos ancêtres, dans les grottes, peignaient leur quotidien et les animaux qui les entouraient. Cette mystérieuse civilisation n’a-t-elle pas tout simplement voulu, elle aussi, retranscrire les animaux de la vie quotidienne ?

    Rocher de Fontainebleau

    © Edith Guérin

    Il y a un peu trop de coïncidences et de fantaisies de la nature dans toute cette affaire.

    Fontainebleau attend toujours que l’on veuille bien se pencher sur son passé. Peut-être qu’un jour, Fontainebleau deviendra le Stonehenge français.

    V.Battaglia (23.03.2006)

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    Mound Builders. Géant d’Atacama. Zodiaque de Glastonbury

    La célébrité des tracés et dessins de Nazca a quelque peu éclipsé d’autres œuvres titanesques retrouvées dans le reste du monde.
    Ces œuvres qui ont utilisé la terre comme support comprennent notamment les créations des Mound Builders aux États-Unis, le géant d’Atacama au Chili, le zodiaque de Glastonbury, les chevaux blancs du Dorset ou le Grand Homme de Wilmington dans le Sussex.

    Les tracés terrestres destinés à être vus du ciel ne sont pas rares sur la Terre. La plupart de ces œuvres restent des énigmes malgré les nombreuses théories émises.

     

    Les Mound Builders

    Les Mound Builders étaient des Indiens d'Amérique qui vivaient sur le territoire actuel des États-Unis. Leur nom signifie « Bâtisseurs de tertre ».

    Aux États-Unis, dans l’Ohio, l’Illinois, le Mississippi et le Wisconsin, ce peuple a construit en terre, des serpents géants, des spirales, des tertres et des remblais à formes géométriques. On sait fort peu de choses sur ces constructeurs de tertres.

    Leurs constructions prennent des formes d’ours, de loutres, d’élans, de renards, de lézards et parfois d’hommes.

    Le serpent du comté d’Adam dans l’Ohio mesure plus de 300 mètres de longueur et sa gueule est grande ouverte, comme pour avaler une proie, en pierraille recouverte de terre argileuse, d’un diamètre de 33 mètres.

    Grand Serpent de l'Ohio

    Serpent du comté d’Adam. Ancienne carte postale (Domaine Public)

    Le tertre de l’Alligator fait 75 mètres de longueur.

    Ces Mound Builders seraient ceux que les préhistoriens ont appelés les « Adenas ». Leur culture a fleurit entre le Ier millénaire avant notre ère et 200 environ.
    Pour d’autres, il s’agirait de Préceltes émigrés en Amérique peu après le Déluge, il y a 8 000 à 10 000 ans.

    La datation officielle des œuvres des Mound Builders ne fait pas l’unanimité auprès de ceux qui se sont intéressés à ces tertres.

    Les œuvres en Amérique du Nord

    Il existe également des formations géologiques créées par l’homme dans les régions désertiques des États-Unis.
    Bien que moins connues, elles n’en sont pas moins tout autant remarquables.
    On en a déjà découvert près de 300 dans l’Arizona.

    Rocher de l'aigle

    Butte baptisée Rocher de l'Aigle près de Eatonton, en Georgie. © dinosoria.com

    En Californie, une longue bande sinueuse serpente sur près de 2 km depuis peut-être plus de 5 000 ans.

    Il existe également des dessins au Canada qui ont été faits pour être vus uniquement du ciel. Les lignes de vol des canards migrateurs sont jalonnées par des étangs artificiels creusés dans la forme du volatile.

    Chandelier des Andes

    Au Pérou, dans la pampa de Villacuri, il existe des dessins moins connus et d’une facture différente de ceux de Nazca. Ils représentent un homme avec un lama ou un autre animal et un grand condor aux ailes déployées long de 180 m.

    Pampa de Villacuri

    Pampa de Villacuri. © Servicio Aerofotografico Nacional del Peru

    D’autres dessins sont difficiles à identifier.

    Au Chili, on peut voir la silhouette d’un géant de 100 m de longueur. On a trouvé d’autres tracés autour de Cuzco et vers le lac Titicaca.

    L’un des dessins les plus célèbres est le chandelier des Andes, dans la baie de Pisco, au Pérou. Sa particularité est d’avoir été creusé dans le sable d’une grande dune.

    Chandelier des Andes

    Chandelier des Andes. © dinosoria.com

    Sa longueur est de 183 m. Sur l’une des branches, un saurien a été dessiné. Ce candélabre a été taillé par les Paracas, les prédécesseurs des Nazcas dans la région.
    Malheureusement, le site n’était pas protégé et des vandales ont saccagé ce dessin.

    Géant d'Atacama

    Dans le désert d’Atacama, au Chili, on peut voir des images d’animaux, des cercles, des spirales et un homme volant, dessinés avec des pierres.

    La plus belle pièce est le géant d’Atacama, haut de 120 m, sur la Sierra Unica. Comme à Nazca, il est entouré d’un réseau de lignes et de « pistes ».

    Géant d’Atacama

    Géant d’Atacama. © dinosoria.com

    Les œuvres en Angleterre

    Dans la vallée de Glastonbury, en Angleterre, un gigantesque zodiaque a été dessiné sur le sol.

    Zodiaque de Glastonbury

    Illustration du zodiaque (Source Internet)

    Sur les pentes verdoyantes des collines crayeuses du sud de l’Angleterre, une cinquantaine de sculptures ont été réalisées à même le sol.
    L’œuvre la plus impressionnante est le Grand Homme de Wilmington, dans l’East Sussex. Sculpté dans le flanc d’une colline, ce colosse mesure plus de 7 mètres de haut et a des épaules de près de 15 mètres de large.
    Ses jambes sont longues d’une trentaine de mètres.

    Grand Homme de Willington

    Grand Homme de Wilmington. By Sarah G... .

    Nul ne connaît précisément l’âge de ce géant, mais on l’évalue généralement à 2 500 ans.

    Un autre géant, celui-là complètement nu et brandissant une énorme massue, domine de ses 55 mètres le village de Cerne Abbas, dans le Dorset.

    Geant de Cerne

    Géant de Cerne. By Hardo

      

    Les spécialistes ne s’accordent pas sur l’âge du géant de Cerne. Pour certains, il remonterait à au moins 2 000 ans, pour d’autres, il n’aurait que 300 ans.

    Dans les downs du Dorset également, de nombreux chevaux blancs sont observables.

    Cheval blanc du Dorset

    Cheval blanc du Dorset. By JeDi58

    V.Battaglia (05.03.2006)

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    Roche Musicale. Roche Souple. Roche Sculptée

    La Terre bouge et se remodèle en permanence. Au cours de sa longue évolution, la nature a créé des merveilles parfois énigmatiques.
    Elle a déposé sur les montagnes de grosses boules vitreuses et ciselé dans le sous-sol de délicates cristallisations. Des eaux chargées de sable et de cailloux creusent le granit le plus dur ; des minéraux s’agglomèrent en bizarres constructions et des pierres semblent se déplacer comme par magie.
    Les scientifiques ne savent pas toujours expliquer ces phénomènes. Les étranges grondements qu’émettent parfois les sables du désert, la musicalité de certaines roches ou ces dalles de pierres qui fléchissent sous leur propre poids constituent encore des mystères à découvrir.

     

    Le sable du désert percussionniste

    Aux oreilles des habitants du désert du Sinaï, en Égypte, les sons étranges qui descendent parfois des dunes retentissent comme les appels d’un djinn, l’esprit de l’air.
    Les Arabes y faisaient déjà allusion il y a 1 500 ans.
    Au 20e siècle, les scientifiques utilisent des microphones et des sismographes pour étudier ce phénomène. Cependant, malgré toute notre technologie, nous ne sommes toujours pas capables d’en donner une explication satisfaisante.
    On sait seulement que, dans certaines conditions, des grains de sable secs et lisses dévalant la pente d’une dune peuvent produire un son sourd, à basse fréquence, rappelant le roulement des timbales d’un orchestre.
    Il est possible qu’il s’agisse de décharges d’électricité statique produites par le frottement des grains de sable les uns contre les autres.
    Ce phénomène musical peut être entendu dans les déserts du monde entier.

    Des pierres souples

    Certaines pierres présentent une incroyable malléabilité. À tel point que découpées en fines lamelles, elles fléchissent sous leur propre poids.
    La plus connue est une variété de grès quartzeux appelée itacolumite, du nom d’une montagne du Brésil, Itacolumi, où elle abonde.

    Pierre souple

    Cette particularité ne s’explique pas très bien. Les grains de sable qui constituent cette roche ne sont pas étroitement liés comme dans les granits classiques, mais séparés par de larges intervalles, ce qui leur permettrait de bouger.
    On ignore par contre l’origine de cette texture particulière. Personne n’a encore trouvé d’application à ce matériau.

    De grosses boules de pierre

    En décembre 1967, l’archéologue Matthew Stirling découvrit dans les montagnes du centre du Mexique des centaines de grosses sphères de pierre dont certaines atteignaient 3,30 mètres de diamètre.
    Ces pierres ne ressemblent en rien aux fameuses Bolas Grandes du Costa Rica qui ont été taillées par l’homme.
    La surface des boules prouve qu’on ne les a pas patiemment travaillées et polies. De plus, elles ne sont pas en granit, mais en pierre volcanique tendre.

    Boule de pierre

    Ces sphères se sont formées il y a 40 millions d’années quand une coulée de lave brûlante a recouvert le site.
    En refroidissant lentement, la cendre s’est cristallisée autour de noyaux de verre. Le verre avait émis des gaz, entraînant de ce fait la cristallisation d’une plus grande quantité de cendres, et créant ainsi des boules de pierres à l’intérieur de la couche de cendre.

    La pierre de croix

    La staurotide, minerai opaque, de couleur rougeâtre, se présente souvent sous la forme d’une croix.
    Les cristaux de staurotide sont d’ailleurs considérés comme des talismans. En Bretagne, on affirme qu’ils tombent du ciel. Dans le comté de Patrick, en Virginie, on les appelle pierres des fées.

    Pierre de croix

    En réalité, la forme particulière de ce minerai est due à la structure atomique du cristal.

    Des racines de pierre

    Prises parfois pour des racines, les fulgurites sont des tubes de verre nés dans le sable, la terre ou la roche sous l’action de la foudre.

    Fulgurites

    Certaines se ramifient jusqu’à 12 mètres de profondeur dans le sable des dunes.

    Des armes en pierre

    Semblables à des masses d’armes abandonnées par une armée au Moyen-Âge, des centaines de curieuses formations gréseuses étaient autrefois éparpillées sur le sol à Mount Signal, en Californie, à proximité de la frontière mexicaine.
    Chacune d’elles se présentait sous la forme d’une boule de 10 à 18 cm de diamètre fixée à un manche effilé atteignant parfois 50 centimètres de long.
    La plupart des manches étaient orientés vers l’ouest.

    Arme de pierre

    Ces « armes » n’étaient en réalité que des formations rocheuses appelées concrétions qui résultaient du dépôt, autour d’un noyau (une branche par exemple), de sédiments que cimentent ensuite les sels minéraux de l’eau.

    Les concrétions adoptent parfois d’étranges formes : outils, grappes de raisins, animaux…

    Leur longueur peut aller jusqu’à 30 mètres. On connaît bien leur processus de formation. Par contre, les géologues n’ont pas su expliquer pourquoi les concrétions de Mount Signal ont toutes le même aspect ni la raison pour laquelle elles sont toutes orientées vers l’ouest.

    On ne le saura d’ailleurs jamais, car au fil du temps, les curieux se sont livrés à un véritable pillage et il ne reste plus rien de ces étranges massues.

    Les roches musicales

    On sait depuis très longtemps que certaines roches vibrent comme les cloches. Certaines roches musicales bousculent les lois physiques.
    Ce qui est étonnant c’est le fait qu’une certaine roche résonne alors que sa voisine, apparemment identique, reste muette.

    En 1965, des scientifiques étudièrent le phénomène. Ils ont scié, taillé, broyé et examiné au microscope des échantillons de roches musicales vieilles de 180 millions d’années.

    D’après eux, le phénomène est dû aux tensions internes subies par les pierres en raison de l’alternance de la sécheresse et de l’humidité sur le cailloutis.
    D’après les chercheurs, les roches initialement en milieu sec et que l’on change de place perdent rapidement leur musicalité.

    Cependant, nul n’a su expliquer pourquoi les sons se manifestent dans certaines roches, mais pas dans d’autres, pourtant voisines.

    V.Battaglia (19.09.2005

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    Sodome et Gomorrhe

    Son Énigme. Sa destruction

    La Bible rapporte l’histoire légendaire de la destruction de Sodome et Gomorrhe
    (Genèse, XIX), dont elle fait une punition de Dieu à l’encontre des habitants de ces villes, infidèles et immoraux.
    Que sont devenues Sodome et Gomorrhe, ces villes mystérieusement détruites et restées dans la mémoire des hommes comme symboles de vice et de dépravation ? Toutes les hypothèses ont été avancées, de l'explosion atomique à la désintégration par des armes extra-terrestres ! La vérité s’est révélée bien plus simple.

     

    La destruction de Sodome et Gomorrhe selon la Bible

    Pour éviter que la discorde ne s'installe entre leurs clans, Abraham et Lot décidèrent de se séparer et d'aller chacun leur chemin. Lot s'attribua la meilleure part de la contrée découverte : la région du Jourdain. Il s'établit donc au sud de la mer Morte, à Sodome, dans une des plaines les plus riches de la région du Jourdain.

    Il y avait cinq villes dans ce pays : Sodome, Gomorrhe, Adama, Séboïm et Zoar. Chacune dut verser un lourd tribut au roi Kédor-Laomor à qui appartenait la vallée du Jourdain.
    Pendant douze ans, les rois de la vallée versèrent ce tribut. Au cours de la treizième année, ils refusèrent. Kédor-Laomor organisa alors une vaste expédition punitive pour rappeler aux rebelles leur devoir.
    Il n'eut aucun mal à les défaire. Leurs capitales furent alors pillées et rançonnées. Parmi les prisonniers se trouvait Lot, qui fut libéré par Abraham à la faveur d'une attaque surprise organisée par celui-ci sur l'arrière-garde de l'armée ennemie.

    Le Jourdain

    Rivière du Jourdain aujourd'hui. By Tracy Hunter

    Dieu, alerté par « le cri contre Sodome », dont le « péché est énorme », est résolu à détruire la ville pour punir ses habitants (Genèse 18:20-21). Il envoie alors deux anges vérifier si le « péché » est avéré.

    « La clameur qui s'élève de Sodome et Gomorrhe est immense et leurs péchés sont énormes...
    » Il anéantit les villes et toute la contrée et tous les habitants des villes et la végétation du sol. L'épouse de Lot qui avait regardé en arrière devint une colonne de sel... Il vit monter de la terre une fumée semblable à celle d'une fournaise. » (Genèse, XVIII, 19.)

    Les Filles de Lot

    Les Filles de Lot (Tableau de Lucas de Leyde, 1509)

    « Le soleil se levait sur la terre quand Lot entra dans le Tsoar. Alors l'Éternel fit tomber sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre et de feu; ce fut l'Éternel lui-même qui envoya du ciel ce fléau. Il détruisit ces villes et toute la plaine, et tous les habitants de ces villes. La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel. Abraham se leva de bon matin et se rendit à l'endroit où il s'était tenu en présence de l'Éternel. De là, il tourna ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe et vers toute l'étendue de la plaine; et il vit monter de la terre une fumée, semblable à la fumée d'une fournaise. »

    La destruction de Sodome et Gomorrhe

    La destruction de Sodome et Gomorrhe (Peinture de John Martin 1832)

    Ces cités furent détruites. Conséquence de la guerre ? Châtiment du ciel ? Dans la mémoire des hommes, Sodome et Gomorrhe sont les symboles de la dépravation et de la vie sacrilège, et l'on y fait allusion chaque fois qu'il est question de destruction totale.

    A la recherche de Sodome et Gomorrhe

    A Beni-Hassan, cultures verdoyantes et palmeraies bordent les deux rives du Nil, en cette année 1890. Ce spectacle magnifique s'offre aux yeux de Percy A. Newberry, qui remonte le fleuve à la tête d'une expédition financée par l'Egypt Exploration Fund.

    Le but de l'expédition est de retrouver des preuves évidentes de l'émigration de familles sémitiques dans la vallée du Nil.

    Or, ces preuves, l'archéologue et son équipe savent qu'elles se cachent dans un réseau de sépultures situé là, à mi-chemin entre Memphis et Thèbes.

    La vallée du Jourdain

    La vallée du Jourdain qui sépare Israël de la Jordanie à partir de la mer Morte. Licence

    Ils vont devoir remuer des masses d'éboulis et de vestiges provenant de colonnes brisées, avant de parvenir jusqu'à l'ultime demeure de Chnem-Hotep.
    Le prince Chnem-Hotep régnait sur la région vers 1900 avant notre ère., sous le règne du pharaon Sésostris II.

    Dans une petite antichambre, des inscriptions hiéroglyphiques immortalisent ses faits et gestes. Dans une vaste salle taillée dans le roc, des peintures aux couleurs intactes ornent les parois latérales.

    On voit s'y dérouler le film de la vie du prince : jeux, moissons, chasses, danses.
    Or, sur la paroi située au nord, on peut voir un portrait de Chnem-Hotep entouré d’un groupe de silhouettes étranges : ces personnages ne portent pas les mêmes costumes que les Égyptiens, leur peau est blanche et leur profil particulièrement accusé.
    Qui étaient ces étrangers que deux fonctionnaires royaux placés au premier plan présentaient à leur maître ?
    Une observation attentive de la peinture murale attire l'oeil sur un papyrus que l'un des deux fonctionnaires tient à la main.

    Sur ce papyrus est inscrite la réponse à notre question : il s'agit d'« habitants des sables », de Sémites. Leur chef s'appelait Abishaï et il était arrivé en Égypte avec trente-six membres de sa tribu, hommes, femmes et enfants. Parmi les cadeaux qu'il offrait au prince se trouvait de la stibine (un cosmétique) pour sa femme.

    Le châtiment de la femme de Lot

    Le châtiment de la femme de Lot, changée en statue de sel (Iconographie religieuse de 1870)

    En ces époques lointaines, guerres et famines étaient monnaie courante. Ceux qui désiraient se rendre en Égypte devaient passer par une sorte de douane et régler un certain nombre de formalités.

    Ils devaient indiquer leur identité, la raison de leur voyage et la durée du séjour. Un scribe écrivait soigneusement tout cela à l'encre rouge sur un papyrus, et un messager portait le document à l'officier des gardes frontière qui accordait ou non l'autorisation d'entrée, en application de directives fort précises établies par l'administration royale.

    Ces directives prévoyaient jusqu'au nombre de nomades qu'il fallait refouler.

    Mais le fait le plus important que révèle cette peinture, c'est bien que, six siècles avant le départ des Hébreux d'Égypte, des nomades sémites, avec armes, familles et bagages, demandèrent l'hospitalité à ce même pays.
    Que fuyaient-ils ? Quelle catastrophe, quel horrible souvenir ?

    Mer Morte

    Ruines de Qumran. Région de la mer Morte. By LollyKnit

    De plus, et cela n'a pas contribué à éclaircir la question, la région de la mer Morte est restée pratiquement inexplorée jusqu'à une date récente. Aucun savant n'eut jamais l'idée d'aller la voir et de l'étudier avant 1848, année durant laquelle les États-Unis organisèrent une expédition ayant pour but de l'explorer.

    Mais si la mer Morte a livré facilement les secrets de son hydrographie, il n'en fut pas de même pour la disparition de Sodome et de Gomorrhe, dont le mystère resta entier.

    L’énigme de Sodome et Gomorrhe résolue

    Il faut attendre le début de notre siècle pour que l'on s'intéresse à nouveau à Sodome et Gomorrhe, grâce à des fouilles entreprises en Palestine.
    Une nouvelle génération de chercheurs se mit alors en quête de ces deux villes, qui devaient être situées dans la « vallée de Siddim ». A l'extrême pointe sud-est de la mer Morte, on retrouva les restes d'un établissement humain d'une certaine importance, qui s'appelait encore Zoar.

    La Galilée

    La Galilée. By hoyasmeg

    Grande était la satisfaction des archéologues, car l'une des cinq riches cités qui avaient refusé de payer le tribut à Kédor-Laomor s'appelait ainsi. Cependant, les fouilles entreprises ne donnèrent rien de positif, les ruines en question se révélant celles d'une ville qui avait existé là durant le haut Moyen Âge.

    Quant à l'antique Zoar du roi de Bela et à ses voisines, on n'en trouva pas la moindre trace, bien que plusieurs indices relevés aux environs de la Zoar moyenâgeuse attestent que le pays fut très peuplé à une époque reculée.
    S'il existe bien aujourd'hui une certitude, c'est que toutes les recherches pour retrouver Sodome et Gomorrhe resteront vaines, car on a désormais percé le mystère de leur disparition.

    On peut dire que c'est à des géologues que revient l'honneur d'avoir apporté la preuve définitive des causes et du déroulement de la fin de Sodome et Gomorrhe.

    Bords de la mer Morte

    Les bords de la mer Morte. By James Byrum

    La vallée du Jourdain fait partie intégrante d'une gigantesque crevasse de la croûte terrestre. En plus d'un endroit de cette crevasse, on peut déceler des traces d'activités volcaniques. Dans les montagnes de Galilée, en Jordanie orientale, plus précisément sur les rives d'un affluent du Jourdain appelé Jabbock, et dans le golfe d'Agaba, on rencontre du basalte et des traînées de lave.

    La mer Morte, elle-même, occupe une très forte dépression de la croûte continentale entre deux plaques lithosphériques, la sous-plaque du Sinaï et la plaque arabique.

    Avec le fond de cette crevasse, la vallée de Siddim (y compris Sodome et Gomorrhe) fut un jour précipitée vers les profondeurs de la terre. La géologie a permis de dater cet événement avec une relative précision.
    En 1951, le savant américain Jack Finegan confirma les premières estimations. Il semble que c'est vers 1 900 avant notre ère que se produisit le cataclysme qui détruisit Sodome et Gomorrhe.

    Petra en Jordanie

    Petra en Jordanie. By paalia

    Une étude de tous les témoignages littéraires, géologiques et archéologiques permet de conclure que les villes de la plaine étaient situées dans une région à présent recouverte par des eaux qui envahirent lentement la partie méridionale de la mer Morte, et que leur destruction résulta d'un grand tremblement de terre, sans doute accompagné d'explosions, d'éclairs, de dégagements de gaz naturel et d'un incendie généralisé.

    Dans les profondeurs, tout au long de la crevasse, dormaient des forces volcaniques que libéra l'affaissement de terrain.

    Dans la haute vallée du Jourdain, près de Bashan, on trouve encore des cratères de volcans éteints. Depuis des temps immémoriaux, ces régions sont fréquemment secouées par des séismes. On a même retrouvé un écrit du Phénicien Sanchuniathon confirmant l'explication géologique de la destruction de Sodome et Gomorrhe.

    Desert près de la mer Morte

    Désert près de la mer Morte. By Chadica

    En voici le contenu :

    « La vallée de Siddim sombra et devint un lac dégageant sans cesse des vapeurs et dépourvu de poissons, exemple de vengeance et de mort pour le sacrilège. »

    Plus on se rapproche de l'extrémité sud de la mer Morte et plus la région devient inhospitalière, sauvage, désertique et lugubre.
    On peut compter sur les doigts d'une main les groupes de nomades qui, chaque année, empruntent l'une des vallées.

    Une quantité innombrable de petits ruisseaux strie le terrain rougeâtre : celui-ci devient alors dangereux, sinon mortel pour qui n'est pas sur ses gardes. Les marais se prolongent jusqu'à la vallée désertique d'Agaba, qui finit à la mer Rouge.

    Une crête de 45 m s'étend, à l'ouest de la rive méridionale, vers le Negeb, en direction nord-sud, sur 15 km.
    Cette petite chaîne de montagnes est constituée presque exclusivement de cristaux de sel, et ce phénomène naturel lui donne, au soleil, autant de brillant qu'un diamant.

    Jordanie

    Frontière entre la Jordanie, la Syrie et Israël. By specialkrb

    Cette chaîne, les Arabes l'appellent Djebel Ousdoum, un très vieux nom où s'est conservé le radical du mot Sodome. Ébranlés par les eaux de pluie, des rochers sont tombés au pied de la montagne. Ils ont des formes très curieuses : certains sont dressés comme des statues et leurs contours évoquent à peu près celui du corps humain. On pense alors à la légende de la femme de Lot transformée en colonne de sel. Les montagnes salines sont situées non loin de l'emplacement de la vallée de Siddim.

    Ces nombreux éléments nous apportent une foule de détails sur le caractère particulièrement atroce du cataclysme qui s'est abattu sur les habitants de la vallée. Ceux qui purent s'éloigner du centre de la catastrophe risquaient encore l'empoisonnement par les gaz, et tout ce qui se trouve au voisinage de la mer de sel se recouvrit en très peu de temps d'une croûte caractéristique.

    Il est donc bien évident qu'on ne retrouvera pas Sodome et Gomorrhe. La mer Morte les garde en son sein et ne les rendra jamais.

    Non loin de la vallée, à 3 km au nord d'Hébron, les Arabes vénèrent un sanctuaire, qu'ils appellent sanctuaire de «la colline de l'ami de Dieu ». Une légende, donc, assez réaliste !

    Petra

    Pétra. By Argenberg

    La Bible a donc effectivement relaté une catastrophe qui s’est produite. Cette catastrophe avait cependant des causes naturelles et non divines.
    Quant à savoir si le vice et la corruption régnaient en maître dans ces riches citées, c’est une autre histoire….

    V.Battaglia (01.01.2007)

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    Pilier de Delhi

    Dans la cour de la mosquée du Ktub Minar, à Delhi en Inde, se dresse une impressionnante colonne de fer de plus de 7 m de haut. Érigé au IVe siècle, ce pilier d'un noir bleuté, aussi lisse que de l'acier, surprend par ses dimensions et son état de conservation exceptionnel. Le pilier de Delhi est devenu une véritable curiosité archéologique.

    Pendant longtemps, le mystère est resté entier concernant la fabrication et la parfaite conservation de ce pilier.
    Depuis 2002, l’énigme semble avoir été résolue.

    On peut admirer ce pilier dans le complexe du Qûtb Minâr dans la banlieue de Delhi. Pesant plus de six tonnes, le pilier a été érigé par le râja Kumaragupta de la dynastie des Gupta. A l’origine, il était surmonté par un symbole de Vishnou, retiré après l’islamisation du site.

    Contrairement aux autres colonnes de la région, exposées aux mêmes conditions climatiques, celle-ci, malgré ses 1 600 ans, a échappé à la corrosion. Seule une fine poussière de rouille quasiment imperceptible la recouvre.

    Jusqu'à une époque très récente, la plupart des spécialistes soutenaient qu'avant le XIXe siècle aucune fonderie au monde n'avait pu sortir une pièce de métal de cette taille. Aujourd'hui, on s'accorde à penser que le pilier n'a pas été forgé d'un seul tenant. Il serait en fait composé de plusieurs morceaux de fer forgé martelé à chaud, assemblés au moyen de la soudure par gorgeage, qu'on n'utilise plus de nos jours.

    Pilier de Delhi

    Pilier de Delhi. © dinosoria.com

    Pour certains métallurgistes, ce mode de fabrication expliquerait la résistance à la corrosion de la colonne. Une couche de protection, composée d'oxyde et de scories, se serait formée à la surface du métal sous l'effet de la chaleur et du martèlement.

    Pour d'autres, cependant, la solidité de la colonne serait due à sa composition, contenant davantage de phosphore et moins de manganèse que le fer moderne. D'autres pensent encore que la raison principale de la résistance du pilier à la rouille serait l'atmosphère relativement sèche et exempte de pollution de la capitale indienne.

    En 2002, le pilier a été une nouvelle fois analysé par une équipe de l'Institut indien de technologie de Kanpur.
    Les métallurgistes ont découvert qu'une fine couche d'un composé de fer, d'oxygène et d'hydrogène protégeait le pilier de la rouille. Ce film protecteur s’est formé progressivement grâce à la présence d'une haute teneur en phosphore dans le fer.
    En effet, les métallurgistes de l'Inde antique transformaient le minerai de fer en acier en une seule étape en le mélangeant avec du charbon de bois.
    Cette technique a été perdue et même nos hauts fourneaux modernes sont moins efficaces.

    V.Battaglia (02.03.2007

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