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    11 septembre 2001

     

    Attentats contre le World Trade Center et le Pentagone

     

     

    Le 11 septembre 2001, pour la deuxième fois de leur Histoire après la guerre anglo-américaine de 1812, les États-Unis sont agressés sur leur propre sol.

     

    Les tours du World Trade Center frappées par les avions des terroristes (11 septembre 2001)

     

    Quatre avions de ligne sont détournés par des terroristes islamistes de la mouvance al-Qaida.

     

    Deux s'écrasent avec leurs occupants sur les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et un troisième sur le Pentagone (le ministère des armées), à Washington. Le quatrième s'écrase dans un bois de Pennsylvanie, les passagers ayant tenté au sacrifice de leur vie de maîtriser les terroristes.

     

    Au total, environ 3 000 morts et disparus.

     

    L'effondrement des tours ayant été filmé en direct, l'émotion est immense dans le monde.

     

    Les Américains sont d'autant plus consternés que le chef du commando terroriste, Mohammed Atta, jeune architecte d'origine égyptienne, donnait l'apparence d'être bien intégré dans leur société, tout comme ses acolytes.

     

    Le président George Bush Jr, après un moment d'égarement, engage le fer contre al-Qaida et son chef mystérieux Oussama Ben Laden, héritier d'une richissime famille d'Arabie séoudite originaire du Yémen, très proche des cercles du pouvoir de Riyad.

     

    Moins d'un mois plus tard, une coalition internationale envahit l'Afghanistan, où Ben Laden a trouvé refuge auprès des talibans islamistes.

     

    Au bout de quelques mois de frappes militaires, le gouvernement américain et ses alliés caressent l'espoir d'avoir vaincu l'hydre terroriste. Ben Laden lui-même est abattu dans son repaire pakistanais, le 2 mai 2011, soit dix ans après les attentats...

     

    Illusion d'optique
     

    En dépit de leur retentissement médiatique, les attentats de New York et Washington inaugurent une décennie relativement peu meurtrière, en définitive comme la moins belliciste dans le monde depuis au moins un siècle.

     

    Cette première décennie du XXIe siècle s'achève sur les révolutions arabes, perçues comme un pied-de-nez aux terroristes d'al-Qaida et à l'islamisme apparu vingt ans plus tôt en Iran. Elles vont malheureusement tourner court.

     

    Éphéméride du Jour 3:  Attentats contre le World Trade Center et le Pentagone - 11 septembre 2001

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    11 septembre 910

     

    Fondation de l'abbaye de Cluny

     

     

    Le 11 septembre 910, le duc d'Aquitaine Guillaume Ier, dit « le Pieux », cède un bout de lande à un groupe de douze moines bénédictins.

     

    L'endroit s'appelle Cluny. Situé non loin de la Saône, il est appelé à devenir une abbaye, la plus illustre et la plus grande du monde occidental grâce aux privilèges dont elle a été dotée à sa naissance.

     
    Une abbaye hors norme
     

    La charte octroyée par le duc Guillaume, modèle de prévoyance et de lucidité politique, comporte quatre clauses capitales :
    – le strict respect de la règle de saint Benoît (alternance du travail et de la prière...),
    – l'exemption de toute sujétion temporelle, de la part des rois et des seigneurs ainsi que spirituelle, de la part des évêques, hormis celle du pape,
    – la garde des apôtres Pierre et Paul et la défense du souverain Pontife,
    – l'obligation expresse de s'adonner avec le zèle le plus ardent « selon l'opportunité et les possibilités du lieu, aux oeuvres quotidiennes de la miséricorde envers les pauvres, les indigents, les étrangers, les voyageurs ».

     

    Unabbaye prestigieuse
     

    En stipulant que les moines éliront librement leur abbé et ne relèveront que de la juridiction du pape, elle fait oeuvre révolutionnaire.

     

    Grâce à son indépendance, l'abbaye va très vite se développer et rayonner dans tout l'Occident.

     

    Des moines issus de Cluny relèvent de nombreux monastères en déconfiture, comme Saint-Benoît-sur-Loire ou Saint-Maur-des-Fossés, et en créent de nouveaux. On compte bientôt plus de mille communautés clunisiennes en Europe. L'abbaye bourguignonne devient le centre d'une congrégation, c'est-à-dire d'un ensemble d'abbayes-filles dont les abbés obéissent à celui de Cluny.

     

     

    La grandeur de Cluny et son rôle majeur dans la naissance et le développement de l'Europe moderne doivent beaucoup à la qualité de ses premiers abbés.

     

    Dès avant l'An Mil, ces abbés inspirent les papes et les grands de ce monde. Parmi eux, Odon, successeur de Bernon, Mayeul, Odilon et Hugues qui eurent tous une grande longévité.

     

    Éphéméride du Jour 3:  Fondation de l'abbaye de Cluny - 11 septembre 910

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    10 septembre 1880

     

    Traité entre Savorgnan de Brazza et

    le roi des Bateké Tio

     

     

    Le chef ou makoko des Batékés, signataire du traité de 1880 avec Brazza

     

    Le 10 septembre 1880, sur les bords du fleuve Congo, Pierre Savorgnan de Brazza conclut un traité en plusieurs exemplaires avec le chef traditionnel des Batékés.

     

    Par ce traité auquel l'Africain ne comprend goutte, la République française établit son protectorat sur un vaste territoire qui fait aujourd'hui partie du Congo-Brazzaville.

     

    Habilement relayé par la propagande officielle, ce succès obtenu sans combat va nourrir dans le pays de Jules Ferry le mythe de la « mission civilisatrice » de la France.

     

    Le jeune Brazza (28 ans), Français d'adoption, devient l'objet d'un véritable culte républicain et l'on se plait à opposer sa magnanimité à la brutalité de Stanley, un Britannique au service du roi des Belges, avec lequel il est entré en concurrence dans le bassin du Congo.

     

    Joseph Savès

     

    De Brazza à nos jours, une Histoire de l'Afrique racontée aux enfants (1981, 12 min59s),  source : INA

     

    Un héros de la France des colonies

     

    Pietro Brazza Savorgnan est né à Castelgandolfo, près de Rome, dans une famille de l'aristocratie romaine, le 26 janvier 1852.

     

    Après des études à Paris, il entre à l'École Navale à titre étranger avec l'appui de l'amiral de Montaignac.

     

    Médiocrement noté et en butte à l'hostilité des autres officiers de marine, il participe après la guerre franco-prussienne à une modeste expédition au Gabon. Là, il conçoit le projet d'explorer le bassin du Congo pour le compte de la France.

     

    Mais à Paris, la IIIe République s'installe et la colonisation ne figure pas encore au rang des priorités nationales.

     

    En 1874, le jeune officier de marine se fait naturaliser français, change son nom en Savorgnan de Brazza et son prénom en Pierre. Il repart aussitôt pour le Gabon avec le seul soutien de son protecteur, l'amiral de Montaignac, devenu entretemps ministre de la Marine.

     

    Au cours d'une première mission, Brazza remonte l'Ogoué, un fleuve côtier qui arrose le Gabon actuel, puis reconnaît le cours supérieur de l'Alima, un affluent du Congo, le grand fleuve d'Afrique centrale.

     

    NB : le Congo n'est pas accessible à partir de son embouchure en raison d'importants rapides ; le cours navigable du fleuve s'interrompt en amont de ces rapides, dans une vaste retenue aujourd'hui connue sous le nom de Stanley Pool et sur les bords de laquelle se tiennent Brazzaville et Kinshasa, ex-Léopoldville.

     

    Lors d'une deuxième expédition, Savorgnan de Brazza fonde Franceville sur le haut-Ogoué.

     

    Il atteint enfin le Congo en descendant l'Almina et, dans le village d'Itiéré, conclut le fameux traité de protectorat avec le Makoko-Iloô (titre officiel du chef des Bateké Tio). Brazza repart pour la France en laissant sur place de petits détachements de soldats, notamment des tirailleurs sénégalais (originaires du bassin du Niger).

     

    Dans le village de N'Couna, qui sera plus tard rebaptisé par la France... Brazzaville et deviendra la capitale de la colonie puis de la république du Congo, l'un de ces tirailleurs, le sergent Malamine, a la frayeur de sa vie quand il voit débarquer en juillet 1881 la puissante troupe de Henry Stanley.

     

    L'explorateur britannique descend le bassin du Congo en suivant la rive gauche (côté sud) et soumet de toutes les manières les populations locales à sa loi. Malamine ne se laisse pas impressionner et lui refuse le passage sur la rive droite. Stanley s'incline. Le roi des Belges devra se satisfaire de la rive gauche du Congo.

     

    Brazza délivre des esclaves dans un village du Congo, image de propagande extraite des Belles Images d'histoire

     

    Triomphe et amertume
     

    À Paris, le traité entre Brazza et le Makoko-Iloô est ratifié le 18 septembre 1882 par la Chambre des députés, dans l'enthousiasme. C'est qu'entre temps, Jules Ferry a converti une bonne partie des élites républicaines au principe de la colonisation.

     

    Brazza, fêté en héros, présenté comme l'ami des Noirs et le libérateur des esclaves, est nommé commissaire du gouvernement dans l'Ouest africain puis, de 1886 à 1897, commissaire général au Congo. Il jette les bases de la future Afrique Équatoriale Française : Congo, Gabon, Oubangui-Chari (aujourd'hui Centrafrique), Tchad et Cameroun.

     

    En février 1905, l'explorateur est consterné par la lecture d'un journal qui évoque des sévices à l'encontre des Noirs en Afrique équatoriale française. Ses successeurs, comme les Belges de l'autre côté du fleuve, sont suspectés de brutaliser les populations locales, voire de les mutiler, quand ils refusent de récolter le caoutchouc.

     

    Brazza réclame et obtient du président Émile Loubet une mission d'inspection. C'est ainsi qu'il retourne dans « sa » colonie du Congo pour découvrir que celle-ci, abandonnée à l'avidité des trafiquants et à la brutalité de certains fonctionnaires, est mise en coupe réglée par les compagnies concessionnaires.

     

    Pierre Savorgnan de Brazza meurt à Dakar sur le chemin du retour le 14 septembre 1905 et l'on murmure qu'il aurait été empoisonné par des trafiquants peu désireux que soient révélés leurs méfaits. Tandis que l'explorateur bénéficie de funérailles nationales, son rapport est enfoui dans les archives sans publicité aucune.

     

    Éphéméride du Jour 3:  Traité entre Savorgnan de Brazza et le roi des Bateké Tio - 10 septembre 1880

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