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Par Frawsy le 19 Avril 2016 à 17:08
Les séismes en Équateur et au Japon ont
des causes bien différentes
Du Japon à l'Équateur en passant par le Vanuatu, la tectonique des plaques a fait des siennes et causé de nombreuses victimes. Pour autant, la simultanéité de ces événements est une coïncidence.
Le récent séisme survenu en Équateur est lié au déplacement de la plaque océanique Nazca qui s'enfonce sous le continent sud-américain et qui a généré l’érection de la cordillère des Andes, ici photographiée au Pérou (cordillère Huayhuash). © Mikadun, Shutterstock
À quelques jours d’intervalle, des séismes ont frappé le sud du Japon, le Vanuatu et l’Équateur. Ces secousses sont-elles liées ? Non, répondent les géologues, qui expliquent que ces coïncidences sont tout à fait possibles. De plus, les phénomènes à l’œuvre sont différents.
Au sud du Japon, l’île de Kyushu a été frappée deux fois de suite par de puissants séismes. La région se situe sur une petite plaque insérée entre trois autres et subit des contraintes mécaniques internes. © idéDans le cas des séismes de l'île de Kyushu, au Japon, l’événement s’est produit au sein même d’une plaque tectonique. L'épicentre n'est donc pas situé au-dessus d'une faille, mais un peu plus loin. La cause est une déformation interne due aux contraintes mécaniques venues des pressions exercées par les plaques voisines. La puissance de la secousse n’était pas énorme mais elle a eu lieu à faible profondeur (10 km ou moins), ce qui a engendré de gros dégâts.
Les points névralgiques du risque sismique. © idéSéisme en Équateur : les Andes continuent de monter
En Équateur, le séisme est dû au mouvement de subduction : la plaque océanique Nazca s’enfonce sous le continent sud-américain. Ce grand déplacement concerne d'ailleurs toute la côte Pacifique des Amériques puisqu'il est à l'origine de l’érection de la cordillère des Andes.
La secousse a été puissante et la profondeur était plus grande que dans le cas du Japon (environ 25 km). Les dégâts sont considérables : le tremblement de terre a fait plus 400 morts, des milliers de blessés, au dernier bilan, qui reste provisoire.
La configuration géologique complexe des plaques tectoniques au nord-est de l'Australie, le long des îles Salomon et du Vanuatu, non loin de la Nouvelle-Calédonie. © IRDLa ceinture de feu du Pacifique toujours active
Mercredi dernier, une secousse de grande puissance, d’une magnitude supérieure à 7, s’est produite au nord du Vanuatu, un archipel situé entre l’Australie et les îles Fidji. La région est une zone de subduction active entre deux plaques océaniques. À cet endroit, la fosse du Vanuatu est en continuité avec la fosse des Salomon (du nom de l’archipel situé plus au nord).
L’ensemble s’intègre dans la « ceinture de feu du Pacifique », qui enserre cet océan d’un arc riche en séismes et en activité volcanique. Le lien entre ces séismes est donc la tectonique des plaquesqui craquelle la croûte terrestre. Cependant, il ne permet pas d'expliquer la simultanéité des derniers événements.
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Par Frawsy le 16 Avril 2015 à 20:02
Quelques-unes des plus belles roches et
minéraux de notre monde
Un coucher de soleil dans une opale de feu, une galaxie capturée dans une autre, je vous propose aujourd'hui quelques-unes des plus belles roches et minéraux de notre monde.
Cette planète est si belle, si riche. Elle renferme tant de secrets, de mystères et nous étonne tous les jours un peu plus. Parmi ces merveilles naturelles, les roches et minéraux. Formes et couleurs sortent de l'ordinaire pour un incroyable spectacle qui tient pour la plupart du temps dans le creux de votre main. Des pierres somptueuses et uniques en leur genre. Un vrai régal pour les yeux :
Un coucher de soleil dans une Opale de feu
Bismuth
Opale et nébuleuse
Une Opale et son océan
Géode de quartz rose
La plus grosse améthyste au monde – L’impératrice de l’Uruguay
Opale noire
Fluorite
Une Opale fossilisée
Tourmaline birmane
Scolécite
Quartz titane
Rhodochrosite
Azurite
Réalgar sur calcite
Uvarovite
Crocoite
Cobaltocalcite
Rhodochrosite
Crocoite
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Par Frawsy le 24 Juillet 2014 à 17:55
Des traces du manteau de la Terre avant la formation de la Lune
D'après de nouvelles études des abondances relatives de certains isotopes de gaz rares dans le manteau de la Terre, celui-ci n'aurait pas été homogénéisé par l'impact de Théia. Une partie ne serait donc pas devenue un océan de magma sous l'effet de ce choc gigantesque à l'origine de la Lune. Nous pouvons donc consulter des archives de la Terre datant d'avant la formation de notre satellite.
Le 13/06/2014 à 09:26 - Par
Vue d'artiste de la Terre après sa collision avec Théia. La jeune Lune est visible à droite. Les deux planètes subissaient encore un fort bombardement météoritique, ce qui explique la présence de zones couvertes de magma à leur surface. © Fahad Sulehria
Les isotopes sont de remarquables traceurs de l’histoire des corps célestes, précieux pour la géochimie et la cosmochimie. Sujoy Mukhopadhyay aime à faire parler ceux des gaz rares comme l’hélium et le xénon. Il s’en sert pour consulter les archives de la Terre datant de l’Hadéen, l’ère de l’histoire de notre planète s’étendant du commencement de sa formation jusqu’au début de l’Archéen, voilà environ quatre milliards d’années. Avec ses collègues, il vient de présenter les derniers résultats de travaux sur ce sujet lors de laGoldschmidt Conference à Sacramento, en Californie. Il s’agit d’un colloque international annuel dont le nom honore la mémoire de Victor Moritz Goldschmidt (1888-1947), un chimiste suisse considéré comme le cofondateur avec le russe Vladimir Vernadski de la géochimie moderne et de la cristallochimie (incidemment, 2014 est l’année mondiale de la cristallographie).
Voilà quelque temps déjà, Mukhopadhyay et ses collègues avaient affirmé qu’il n’y avait probablement pas eu un mais plusieurs océans magmatiques pendant l’Hadéen. Le manteau de la Terre n’aurait pas été totalement fondu, même après la collision de notre planète avec Théia, comme on le pensait. Si les chercheurs ont raison, cela pose de nouvelles contraintes à la fois sur cet événement qui aurait été à l’origine de la Lune et sur l’histoire de la Terre primitive.
Sujoy Mukhopadhyay tenant deux échantillons de basaltes provenant d'Hawaï. Il étudie la composition chimique et les isotopes contenus dans de telles laves avec un spectromètre de masse. © The President and Fellows of Harvard College, 2014Un océan de magma révélé par les gaz rares
Dans le communiqué de la Goldschmidt Conference, les géochimistes expliquent qu’ils ont analysé des roches provenant de magmas ayant pris naissance dans le manteau inférieur et supérieur. Le rapport isotopique de l’hélium 3 sur le néon 22 (3He/22Ne) s’est révélé plus élevé dans le manteau inférieur que dans le manteau supérieur. On retrouve le même phénomène avec le rapport du xénon 129 sur le xénon 130 (129Xe/130Xe).
Il semble que l’on ne puisse expliquer ces différences que si le manteau de la Terre ne s’est pas transformé en un gigantesque océan de magma global après la collision de Théia avec la Terre. Si tel avait été le cas, de grands mouvements de convection auraient tellement brassé l’intérieur de la Terre au-dessus de son noyau qu’ils auraient dû homogénéiser les isotopes des gaz rares.
Ce film d'animation représente la naissance de la Terre et de la Lune. Tout commence il y a environ 4,56 milliards d'années, avec un disque protoplanétaire dans lequel des protoplanètes se forment et entrent en collision. © TriSkull666, YouTubeMukhopadhyay en tire plusieurs conclusions. « La quantité d'énergie libérée par la collision entre la Terre et Théia a dû être énorme, certainement assez pour faire fondre toute la planète. Mais nous pensons que l'énergie de l'impact ne s’est pas répartie uniformément dans toute la Terre primitive. Cela signifie que la majeure partie de l'impact aurait probablement complètement vaporisé un hémisphère, mais l'hémisphère opposé aurait été partiellement protégé, et n'aurait pas subi une fusion complète. »
Il y a quelques années, des analyses avaient été réalisées sur des komatiites de Kostomuksha. Les géochimistes en avaient aussi déjà conclu qu'il devait exister dans le manteau des vestiges des roches formées avant la collision avec Théia. On reste rêveur devant la possibilité que semble nous offrir la nature d'avoir partiellement accès à l'état de la Terre avant la formation de la Lune.
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