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    Le débarquement en images

    LE JOUR LE PLUS LONG EN IMAGES

    Le jour le plus long
    Le 6 juin 1944, se déroule "le jour le plus long" de la Seconde Guerre mondiale. Enfin, l'Opération Overlord aboutit. Hommes, navires, chars et avions débarquent sur les plages normandes pour libérer la France de la dictature nazie. De nombreuses répétitions ont été nécessaires pour organiser l'opération (photo).
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    SOLDATS AUX AGUETS

    Aux aguets
    A bord d'un LCA ("Landing Craft Assault" ou barge de débarquement), des soldats américains observent l'activité des plages. Ils ne sont pas les premiers : de nombreux navires et camions sont déjà sur place.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    UNE OPÉRATION COLOSSALE

    Opération colossale
    Le débarquement est l'opération la plus grandiose de la Seconde Guerre mondiale : 7 000 navires, 11 000 avions, 160 000 hommes, 20 000 véhicules et 15 000 chars débarquent sur les plages normandes.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    VUE AÉRIENNE

    Vue aérienne
    Les Alliés ont surnommé les plages normandes du débarquement Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. Ici, un bombardier survole l'une d'entre elle sur laquelle on distingue les colonnes de fumée blanche laissées par l'impact des bombes.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LES TIRS ANTIAÉRIENS

    Tirs antiaériens
    Depuis leur bâtiment, des soldats de l'US Navy procèdent à des tirs antiariens à l'aide d'une mitrailleuse. Pendant la traversée de la Manche, les commandants des navires de guerre ont ordre de tirer sur tout avion volant à basse altitude, qu'il soit ami ou ennemi.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LA FLOTTE ARMÉE

    Flotte armée
    Après avoir investi des plages, des immenses LST ("Landing Ship Tank" ou cargo du débarquement) déversent quantités de véhicules et de matériel. Pour empêcher toute attaque aérienne, les bâtiments sont reliés à des ballons dirigeables par des câbles d'acier. C'est moins le ballon qui les protège que les câbles qui pourraient couper les ailes d'un avion s'approchant de trop près.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    "STARS AND STRIPES"

    Stars and stripes
    La flotte alliée, qui navigue tous drapeaux dehors, avance dans des nuages de fumée artificielle formés à l'avant des bâtiments pour camoufler l'armada.  
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    TOUCHÉS COULÉS

    Touchés coulés
    Les passagers d'un navire en train de couler, très certainement touché par un bombardement, appellent à l'aide.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LA NORMANDIE EN RUINE

    Normandie en ruine
    Les bombardements des Alliés ont détruit une grande partie de la Normandie, mais il n'existe pas d'estimation exacte des dégâts. Routes, villages, usines, télécommunications ont été victimes de "dommages collatéraux" et certaines villes, telles que Le Havre, ont été presque entièrement démolies.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    NOM DE CODE "NEPTUNE"

    Neptune
    Le Débarquement a nécessité une organisation lourde et la mise en place de différentes opérations militaires. Notamment, l'opération Neptune qui désigne excusivement le débarquement de la flotte alliée sur les côtes normandes. Elle a permis de mener à bon port, le 6 juin 1944, 5 forces principales, une par plage, chacune subdivisée en 8 à 16 convois.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

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    Le débarquement en images #2

     

    VOL À LA TIRE

    Vol
    Alors que la flotte de l'armada alliée traverse la Manche, 3 460 bombardiers lourds et 1 650 bombardiers légers et moyens larguent des centaines de bombes sur les fortifications du Mur de l'Atlantique.
    ©  Conseil Régionale de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    PRISONNIERS DE GUERRE ALLEMANDS

    Prisonniers allemands
    A la fin de la Seconde Guerre mondiale, 430 000 prisonniers de guerre allemands sont emprisonnés à l'étranger, dont 380 000 aux Etats-Unis. Ironie du sort, les "Liberty ships" (bateau de la liberté), qui ont servi à transporter soldats et marchandises à l'aller, sont mobilisés pour leur transport vers les camps américains.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    L'OPÉRATION OVERLORD

    Opération Overlord
    Le débarquement a nécessité une préparation de longue haleine pour les troupes anglo-saxones. Entraînement des hommes, ravitaillement, armement, soins médicaux... Les Alliés ont tout prévu pour soutenir l'assaut en Europe. A droite, un camion chargé de réserves monte sur un LST, dans un port anglais. A gauche, des soldats britanniques s'entraînent en Angleterre.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LA CHAPELLE DE LA MADELEINE

    Chapelle de la Madeleine
    Des soldats du génie américain, qui viennent de débarquer sur Utah Beach, traversent ce qu'il reste de la petite Chapelle de la Madeleine et de son cimetière.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    CEUX QUI SE BATTENT PRENDRONT LE TRAIN

    Des rails sur la mer
    Des lignes de chemin de fer ont été tirées jusqu'à la mer pour permettre de placer directement les wagons sur rail à leur descente des navires. Ils étaient ensuite remplis d'armes, munitions ou ravitaillement.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    EN ATTENDANT LA NORMANDIE

    Attendant la Normandie
    Les soldats ont dû s'armer de patience. A gauche, deux USMP (Police militaire américaine chargée d'organiser le convoi de véhicules) attendent de charger leur jeep sur un bateau. A droite, des troupes américaines à bord d'un LCT (Landing Craft Tanks ou porte chars).
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LET'S GO !

    Let's go
    Les hommes sont lâchés ! Lourdement armés, les soldats alliés dominent la première journée de combat. Au soir du 6 juin 1944, le bilan est d'ailleurs plutôt positif. 156 000 hommes ont débarqué dont 73 000 unités américaines et 83 115 anglo-canadiennes. 10 000 d'entre eux ont néanmoins péri dans cette première journée.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LE PORT DE CHERBOURG

    Port de Cherbourg
    Le matériel des Alliés est déchargé dans le port artificiel de Cherbourg, construit à côté de la plage Napoléon pour faire face à l'affuence de cargos. Moins de 15 jours plus tard, dans la nuit du 19 au 20 juin, le port artificiel a été détruit dans une tempête.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LES PÉNICHES DE

    DÉBARQUEMENT

    Péniches de débarquement
    Dans le cadre d'un entraînement en Grande-Bretagne, des troupes américaines à bord d'un LCA s'apprêtent à rejoindre un navire de la flotte alliée.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LE MUR DE L'ATLANTIQUE

    Mur de l'Atlantique
    Dès 1941, les Allemands ont commencé à se prémunir contre une attaque par voie maritime. Ils barricadent le littoral atlantique, de la Norvège au Pays-Basque espagnol : des milliers de kilomètres de barbelés, de mines, de bombes forment le "Mur de l'Atlantique". Le front normand, sous la responsabilité de Rommel, est particulièrement protégé, notamment par une batterie d'artillerie.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    Histoire:  Le débarquement en images #2

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    Le débarquement en images #3

     

    LA MER COMME ENNEMIE

    La mer ennemie
    Ces soldats sont sauvés in extremis de la noyade par leurs camarades. Deux possibilités peuvent expliquer leur détresse : soit ils ont été victimes des violentes tempêtes qui ont sévi sur la Manche les 4 et 5 juin 1944 ; soit leur embarcation a été détruite par un bombardement allemand.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LE DESSOUS DES CARTES

    Dessous des cartes
    Quelques jours après le débarquement, deux soldats canadiens, qui ont vraisemblablement investi un ancien local nazi, observent une maquette des plages normandes.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / Archives Nationales du Canada
     

    DES SOLDATS À FLOT

    Soldats à flot
    Le 6 juin 1944, les barges du débarquement vont et viennent, déversant un flot continu de soldats.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    EMBARQUEMENT DES PRISONNIERS

    Embarquer les prisonniers
    A gauche, un soldat des US Engineers (ingénieurs américains) inscrit le nom des prisonniers de la Wehrmacht. Celui-ci, de type asiatique, est surement un soldat de l'armée russe incorporé dans les rangs allemands. A droite, une longue file de prisonniers de la Wehrmacht est supervisé par des officiers britanniques.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    HÔPITAL SANS FRONTIÈRES

    Hôpital
    Un hôpital de secours a été dressé en secteur américain, en pleine campagne, au moment de la libération de la Normandie durant l'été 1944. Les GI's américains disposent d'excellents soins médicaux car de nombreux appelés et volontaires sont médecins, chirugiens, infirmiers ou dentistes.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    AIR FORCE AMÉRICAINE

    Air force
    Les 82e et 10e divisions américaines ont été désignées pour être parachutées à l'ouest et au sud-ouest d'Utah Beach. Mais 75% des effectifs n'ont pas été largués au bon endroit, entraînant une désorganisation importante des opérations aéroportées. Un parachutiste s'est noyé dans un marais alors qu'un autre est resté accroché pendant 2h au clocher de Sainte-Mère-Eglise.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    FOURBI SUR UTAH BEACH

    Utah Beach
    Vélos, barbelés, barrières, caisses, hommes , armement... La plage d'Utah Beach s'est transformée en un vaste fourbi où quelques soldats, à gauche de la photo, font une pause déjeuner.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LE DÉBARQUEMENT VU DU CIEL

    Débarquement vu du ciel
    Sur ce cliché pris du ciel, on distingue clairement des navires de taille impressionnante ainsi que des chars d'assaut et camions qui pullulent sur la plage.
    ©  Conseil régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    RENOUVELLEMENT DES TROUPES

    Renouveller les troupes
    Au lendemain du D-Day, des troupes fraîches de l'armée américaine débarquent des LCM's ("Landing Craft Mechanized" ou plateforme flottante) et des LCT's (Landing Craft Tank).  
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    OMAHA BEACH

    Omaha Beach
    Cette prise de vue d'Omaha Beach illustre la prolifération impressionnante d'hommes et de matériel. En premier plan, des files de 6x6 et de jeeps s'apprêtent à quitter la plage alors que de nouveaux bâtiments, protégés par des dirigeables, accostent encore.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     
     
    Lexique
     
    D Day : en français, "Jour J", il désigne le 6 juin 1944, jour choisi pour le débarquement des Alliés en Normandie. Il est également appelé "le jour le plus long".

    Opération Overlord : Elle désigne le débarquement dans son ensemble : sa préparation, le "Jour J" et la bataille de Normandie qui a suivi.

    Opération Neptune : Elle désigne une phase de l’opération Overlord, plus précisément l’assaut naval et aéroporté du débarquement.

    Opération Fortitude : Cette opération ultra-secrète a consisté à faire croire aux Allemands que le débarquement aurait lieu dans le Pas-de-Calais. De nombreux Résistants français ont été sacrifiés pour assurer son efficacité.

    Mur de l’Atlantique : C’est le nom des barricades construites par les Allemands, de la Norvège au Pays-Basque espagnol. Se préparant à la percée d’un front à l’ouest, ils ont piégé le littoral atlantique de milliers de kilomètres de fils barbelés, champs de mines, fossés anti chars, bunkers, etc 


    Les chiffres du Débarquement

     » 156 000 hommes débarqués (environ)
     » 20 000 véhicules (jeeps et chars)
     » 10 000 avions de combat
     » 5 000 embarcations d’assaut
     » 1 200 navires de guerre
     » 10 000 morts (environ) 

    Histoire:  Le débarquement en images #3

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    Le droit de vote des femmes
     
     

    Le 21 avril 1944, une ordonnance du gouvernement provisoire, signée à Alger par le général de Gaulle, accorde le droit de vote aux femmes. Cette ordonnance fait des Françaises des citoyennes à part entière ; elles peuvent voter mais également être élues.

    Presque un siècle après avoir établi définitivement le suffrage universel masculin, en 1848, et avec un retard considérable sur la plupart des pays occidentaux, la France reconnaît enfin aux femmes le droit de décider en matière politique.
    Ce droit était déjà revendiqué par la révolutionnaire Olympe de Gouges en 1791.

     

     

     

    Histoire:  Le droit de vote des femmes

     

     

    Un droit de vote pour reconnaissance envers la patrie

     

    C’est le Conseil national de la Résistance qui prend l’engagement, en 1943, d’accorder aux femmes le droit de vote.
    Il le fait en considération des services rendus dans le cadre de la lutte contre le nazisme et en hommage aux héroïnes mortes pour la France, comme Berthie Albrecht, Madeleine Michelis et tant d’autres.

    Il s’agit donc plus d’une récompense que de la reconnaissance d’un droit naturel.

    25 ans auparavant, à la fin de la Première Guerre mondiale, les mêmes causes avaient failli avoir les mêmes effets.
    En effet, au vu de l’immense effort économique fourni par les femmes pendant ce conflit, plusieurs propositions de lois avaient vu le jour à partir de 1917.
    Ces propositions comportaient cependant de nombreuses restrictions. Ces projets prévoyaient de reconnaître le droit de vote aux plus méritantes, aux plus mûres et aux plus disponibles telles les veuves de guerre ou les femmes âgées de plus de 30 ans libérées de toute contrainte éducative.

    Le Sénat avait repoussé ces projets en 1922 en évoquant les plus classiques arguments misogynes.
    La droite, extrêmement réactionnaire, affirmait que la femme n’avait pas à faire de politique ; la gauche, hypocrite, craignait que les voix féminines n’aillent en masse vers un vote clérical. 

     

    Un paradoxe

    Dans le gouvernement du Front populaire, en 1936, trois femmes sont secrétaires d’Etat dont Irène Joliot-Curie à la Recherche scientifique, Suzanne Lacore à la Santé publique et Cécile Brunschwig à l’Education nationale.

    Le paradoxe est vraiment remarquable. Ces femmes, qui n’ont pas le droit de voter, peuvent prendre des décisions politiques.

     

    Les femmes face aux urnes

    En avril 1945, les femmes se rendent en masse aux urnes pour les élections municipales puis pour la désignation de l’Assemblée constituante en octobre.
    Le résultat des élections ne confirme qu’en partie les craintes exprimées par la gauche. Si les femmes favorisent les partis conservateurs davantage que ne le font les hommes, le vote à gauche reste majoritaire.

     

    Affiche électorale de l'Union des femmes françaises en 1945

    Durant les trois décennies suivantes, le vote des femmes reste toujours plus conservateur. Il bénéficie en particulier au général de Gaulle, qui recueille encore 62% des voix féminines en 1965.

    D’une manière générale, les femmes ont tendance, plus que les hommes, à personnaliser leurs choix politiques.

    Ce n’est qu’à partir du milieu des années 1970, que le vote féminin commence à se rapprocher statistiquement du vote masculin.
    Les comportements politiques dépendant alors davantage de l’âge et de l’appartenance à un milieu social que du sexe.

     

    Peu extrémistes

    La différence marquante au début des années 1990, entre le vote féminin et le vote masculin, est la répugnance des femmes à voter pour les partis extrémistes.
    Ainsi, le vote communiste est plus rare chez les femmes ; de même, à l’autre bout de l’échiquier, le Front National est soutenu majoritairement par des hommes.

     

    Désintérêt ou déception ?

    A la fin des années 1980, les femmes représentent encore 53% du corps électoral. Puis, leur nombre diminue inéluctablement.

    Les femmes militent moins que les hommes et sont moins souvent candidates et donc élues en moins grand nombre.

    Il n’y a qu’au niveau des instances locales où elles sont vraiment présentes.

    Dans les années 1990, 16,4% des conseillers municipaux et seulement 5,4% des maires sont des femmes.
    Au plan national, c’est encore pire puisque moins de 6% des députés sont des femmes.

     

    Les nouvelles électrices s'informent en avril 1945

     

    Ce désintérêt est tel qu’en 1982, un projet de loi projetait d’instaurer un système de quotas rendant obligatoire la présence d’un pourcentage de femmes sur les listes des candidats des partis aux différentes élections.
    Le Conseil Constitutionnel a repoussé, avec sagesse d’ailleurs, une loi qui n’aurait fait que d’établir une inégalité de traitement entre hommes et femmes.

    Cette loi n’aurait d’ailleurs probablement rien changé à la situation française. En tant que femme, je ne pense pas que l’éventuelle misogynie des élites soit la cause réelle de ce désintérêt.
    Une longue tradition française fait que les femmes lisent moins les journaux, militent moins dans les syndicats ou les partis et s’intéressent moins à la vie politique et surtout internationale.

     

    Une nouveauté: des talons et des bas sous le rideau de l'isoloir en 1945

     

    Pourquoi ? C’est là une question délicate. Il est évident que le poids de tant d’années d’oppression et d’inégalités ne peut disparaître en un clin d’œil. L’inégalité devant l’éducation supérieure a également marqué de nombreuses générations.

    Si aujourd’hui, tous les métiers sont accessibles aux femmes, ce n’était pas le cas, il y a encore moins de 20 ans.
    Une loi a légalisé le droit de vote en une journée mais pour modifier les mentalités, il faut souvent plusieurs générations.
    Et ce changement nécessaire des mentalités concerne tout autant les hommes que les femmes.

     

    Des inégalités toujours flagrantes

    En France, il reste toujours deux domaines où il n’y a guère eu de changement : la politique et les tâches ménagères.

    La France se situe très en deçà de la majorité des pays européens pour ce qui est du nombre de femmes élues députés. Il a fallu la révision constitutionnelle du 28 juin 1999 concernant les partis politiques pour faire progresser l’idée que les femmes devaient partager avec les hommes tous les pouvoirs. Mais cette réforme n’a pas eu les effets qu’on pouvait espérer : aux élections de 2002 le pourcentage des femmes parmi les députés est passé de 10,9 % à 12,3 %. En revanche, dans les conseils municipaux, elles ont presque atteint la parité avec 47 % de conseillers. (Source : ministère des affaires étrangères)

     

    Enfin, il reste encore bien des progrès à faire pour le partage des tâches ménagères.

    Quand on demande quelle innovation a le plus changé la vie quotidienne des femmes, ces dernières plébiscitent en premier le lave-linge et les couches jetables alors que les hommes évoquent en premier le micro-ondes et les surgelés …. (Source : ministère des affaires étrangères)

     

    Le droit de vote des femmes dans le monde

     

    Les pays anglo-saxons sont les premiers à avoir accordé le droit de vote aux femmes :

    • Nouvelle-Zélande : 1893
    • Australie méridionale : 1894
    • Australie occidentale : 1899
    • Tasmanie : 1903
    • Canada : 1918 (1940 seulement au Québec)
    • Grande-Bretagne : 1919 avec restriction d’âge puis 1938
    • Afrique du Sud : 1930

     

    Réunion politique à Trafalgar Square en 1908. Les suffragettes anglaises réclament le droit de vote. Cette association, fondée par Emmeline Pankhurst, n'hésitera pas à utiliser la violence pour faire triompher ses idées

    Aux Etats-Unis :

    • Wyoming : 1869
    • Colorado : 1893
    • Utah : 1895
    • Idaho : 1896
    • Au total, 11 autres états les rejoignent avant 1914

    Europe Centrale et pays nordiques:

    • Finlande : 1906
    • Norvège : 1907
    • Danemark : 1915
    • Islande : 1919
    • Pologne : 1918
    • Allemagne et Pays-Bas : 1919
    • Autriche : 1920
    • Tchécoslovaquie : 1921
    • Hongrie : 1925
    • Roumanie : 1935

    La queue du peloton:

    • Espagne et Portugal (avec des restrictions de niveau scolaire) : 1931
    • France et Italie : 1945
    • Israël : 1948 (dès la déclaration d’indépendance)
    • Belgique : 1949
    • Grèce : 1952 (limité aux élections législatives)
    • Iran, Kenya : 1963
    • Koweït : 2005

    En Suisse, la plupart des femmes peuvent voter à partir de 1971. Mais, l’irréductible canton d’Appenzell Rhodes persiste à refuser ce droit naturel jusqu’en 1990.

    V.Battaglia (11.01.2006)

     

     

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    Les Orphelins du Commonwealth
     

    De 1947 à 1967, des milliers d’enfants britanniques sont déportés dans le Commonwealth, en Australie notamment mais aussi dans d’autres pays de l’Empire britannique.
    La plupart du temps, ces enfants sont déportés sans l’accord de leurs familles.

    Des œuvres charitables catholiques, méthodistes et anglicanes organisent ce trafic avec le soutien du gouvernement.
    Le scandale éclate en 1986 par hasard.

    Le film de Michael Jenkins intitulé les orphelins de Liverpool (The Leaving of Liverpool) tourné en 1992 s'inspire de cette tragédie.

     

     

    Une déportation massive

     

    A la fin de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux britanniques confient leurs enfants à des orphelinats. Cette démarche est temporaire, le temps pour toutes ces familles de retrouver un toit et un travail.
    Mais, quand les parents reviennent chercher leurs enfants, la direction affirme qu’ils ont été adoptés par de riches familles.
    En réalité, ces enfants ont été incorporés dans des contingents d’orphelins afin d’être envoyés dans l’Empire.
    L’objectif est de peupler ces pays avec un « cheptel de bonne souche blanche et britannique ».

    On estime que 130 000 enfants ont été déportés entre 1947 et 1967 par la Grande-Bretagne dans ses colonies : Canada, Rhodésie, Nouvelle-Zélande et Australie.

    La plupart sont de vrais orphelins mais environ 10 000 ont été envoyés outre-mer sans qu’on demande le consentement à leur famille.

    35 organisations comme Barnados, l’Armée du Salut ou l’Eglise catholique organisent ces déplacements d’enfants. Le gouvernement britannique apporte son soutien financier à ce vaste trafic.

    La charette, ou le départ des enfants vers l'Australie (scène du film les Orphelins de Liverpool)

     

    Officiellement, les orphelins doivent être accueillis par des orphelinats. Mais, à leur arrivés, ces structures ne sont pas encore construites.
    Aussi, les enfants sont-ils employés comme main d’œuvre.

    De nombreux témoignages ont été recueillis depuis. Les anciens orphelins envoyés à Blindoon en Australie ont témoigné du travail harassant, des mauvais traitements, du fouet et des abus sexuels.
    D’autres, trop traumatisés, se sont suicidés ou ont sombré dans la folie.
    Cet orphelinat était dirigé par le frère Keany.

     

    Le scandale Britannique

    Ce n’est qu’en 1986 que le scandale a éclaté. On doit la vérité à Margaret Humphreys, une assistante sociale.
    Elle mène alors une recherche personnelle sur ses origines. 
    En réponse à l’un de ses questionnaires, elle reçoit une lettre d’une femme qui vit en Australie. Cette dernière lui dit ne rien connaître de son passé car elle a été déportée à l’âge de 4 ans.
    Intriguée, l’assistante sociale enquête et découvre une vingtaine de cas similaires.

    Elle fonde alors, en 1987, une association « The Child Migrant’s Trust » et adresse régulièrement au gouvernement britannique un rapport sur la situation de milliers de victimes retrouvées.

    Margaret Humphreys

     

    Un procès par une victime est engagé contre le gouvernement. L’attitude de ce dernier est ambiguë.
    Il alloue à l’association des subventions pour aider à réunir les familles brisées mais parallèlement, Margaret Thatcher et ensuite John Major refusent d’ouvrir une enquête publique.

     

    La tradition d’émigration

    L’objectif du gouvernement britannique était d’une part de se débarrasser d’enfants jugés « difficiles » et d’autre part d’assurer une représentation majoritaire de l’Empire britannique dans ses colonies.
    Cette émigration s’est faite en totale violation des droits de l’Homme. Cependant, ce cas n’est pas unique.
    Les colonies britanniques et françaises ont été peuplées pendant tout le XIXe siècle par la « lie » de la société : prisonniers politiques, de droit commun, prostituées, vagabonds …

    Débarquement sur un continent inconnu (scène du film les Orphelins de Liverpool)

     

    Au XIXe siècle, la déportation d’orphelins est une méthode couramment utilisée pour peupler les colonies européennes.
    La France a utilisé également cette méthode avec l’Algérie. En 1852, à l’initiative d’un prêtre catholique, 200 garçons de 10 à 13 ans ont été envoyés à côté d’Alger.
    Ils devaient en principe rester dans cette colonie jusqu’à leur majorité. Mais, en 1860, 58 enfants ont fugué et les enfants de moins de 12 ans ont été terrassés par les fièvres et le travail.

    Devant ce désastre, le gouvernement a rapatrié les enfants rescapés. Vers 1891, un autre essai sera tenté, tout aussi désastreux.

    Ce qui choque le plus c’est que cette tradition d’émigration a perduré jusqu’au milieu du XXe siècle en Angleterre et que pendant 40 ans, une véritable conspiration du silence a étouffé ce scandale.

    V.B (10.2005)

     

     

    Histoire:  Les Orphelins du Commonwealth

     

     

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