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    Le journal d’Hitler
     

    « Hitlers Tagbücher Entdeckt », titre la une du magazine allemand Stern : « Le journal intime d’Hitler a été découvert ».
    Le 25 avril 1983, l’hebdomadaire créé la stupeur en annonçant qu’il détient 58 carnets constituant le journal intime du Führer. Ce dernier y aurait tenu la chronique de ses pensées, de ses sentiments et de ses aventures, depuis 1932 jusqu’à son suicide, en 1945.
    L’affaire fait bien sûr sensation dans le monde entier.

     

     

     

    Histoire:  Le journal d’Hitler

     

     

     Un journal intime

    Les carnets, obtenus par le magazine grâce au journaliste Gerd Heidemann, font l’objet d’un dossier de treize pages dans l’hebdomadaire américain Newsweek et, pour 400 000 dollars, le London Sunday Times, acquiert le droit d’en publier des extraits en Angleterre.

    Les historiens sont sceptiques car nul n’a jamais entendu parler d’un journal intime tenu par Hitler.
    En fait, il a toujours détesté écrire et dictait même son courrier personnel à sa secrétaire.

     

    Cependant, les carnets ont l’air authentiques et Newsweek écrit que leur découverte « empuantit l’histoire ».
    Les historiens qui examinent les documents, Hugh Trevor-Roper et Gerhard Weinberg, notamment, croient à leur authenticité.

    C’est donc la découverte historique du siècle. Enfin, on va connaître les pensées intimes d’un dictateur qui fut à l’origine de la guerre la plus meurtrière de l’histoire.

     

    Des historiens et des psychologues ont tenté de cerner la personnalité d’Hitler. Certain ont vu dans sa jeunesse en Autriche et dans son expérience de blessé pendant la Première Guerre mondiale les origines de son désir de vengeance.
    Cependant, l’une des plus grandes énigmes posée par le nazisme réside dans l’envoûtement qu’Hitler exerça sur les foules allemandes.
    Sur la photo ci-contre, on peut voir le Führer en plein discours.

     

     Histoire d’un faux

    En quelques jours à peine, la vérité éclate. Lors d’une conférence de presse donnée à Hambourg, le 25 avril, l’historien David Irving pose une question qui paraît élémentaire : l’encre des carnets a-t-elle fait l’objet de tests permettant de déterminer son ancienneté ? Les représentants du Stern doivent admettre que non.

     

    Histoire:  Le journal d’Hitler

     

    Peu à peu, il apparaît que les carnets n’ont pour ainsi dire pas été soumis à de sérieuses vérifications historiques.

    Par exemple, personne ne peut expliquer pourquoi aucun membre de l’entourage d’Hitler n’ait eu connaissance de l’existence du journal.
    Leur découverte est totalement invérifiable. Les carnets auraient été dénichés par un paysan dans les Alpes suisses après l’accident d’un avion.
    Heidemann tient cette histoire de Konrad Kujau, l’homme qui lui a vendu les documents.

    Une chose est sure : les deux hommes empochent près de 4 millions de dollars, versés par le Stern.

    L’expert en graphologie interrogé par Newsweek déclare que : »non seulement ce sont des contrefaçons, mais de mauvaises contrefaçons ».
    Ces carnets comportent en plus des inexactitudes historiques.

     

    L’écriture y est uniforme durant les douze années couvertes. Or, à partir de 1943, Hitler souffrait d’une paralysie accompagnée de tremblements. Il devint alors incapable de maîtriser le mouvement de sa main.

    Plus significatif : des experts allemands montrent que toutes les pièces, des rubans rouges de la couverture jusqu’à la colle utilisée pour la reliure, datent d’une époque postérieure à la guerre.

     

     Sanctions et fascination morbide

    La révélation de ce faux conduit le rédacteur en chef du Stern à démissionner. Kujau et Heidemann sont emprisonnés. Sous la pression, Kujau avoue avoir créé les carnets de toutes pièces.
    En fait, il a passé les dix années précédant sa transaction avec le Stern à vendre des faux attribués au IIIe Reich.
    Le journal intime d’Hitler est sans aucun doute son invention la plus malhonnête de sa banale histoire d’escroc.

    Finalement, dans toute cette affaire, le plus consternant n’est pas l’escroquerie par elle-même mais bien la fascination perverse que les carnets ont exercé à l’époque sur de nombreux esprits.
    Il n’y a aucun doute que si ce journal s’était révélé vrai, et exposé dans un musée, la foule se serait précipitée pour le voir.

    V.B (04.11.2005)

     

     

    Histoire:  Le journal d’Hitler

     

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    Le Drame du Heysel
     

    Quand le football devient un exutoire à la violence

    Le 29 mai 1985, lors d’une rencontre de football au Heysel, le stade de Bruxelles, des supporters anglais attaquent une tribune italienne.

    Rouant de coups les spectateurs, ils créent une véritable panique dans la foule, provoquant la chute d’un mur. En quelques minutes, des centaines de personnes sont piétinées.
    Le match se soldera par 38 morts et un but à zéro.
    Le football, aujourd’hui, est devenu la dernière distraction dans des villes économiquement sinistrées et des pays où règne la pauvreté.
    Ce sport fournit l’exutoire de toutes les violences mais surtout d’un mal de vivre oppressant.

     

     

    Histoire:  Le Drame du Heysel

     

     La folie des hooligans

    Le drame se produit 25 minutes avant le coup d’envoi du match qui oppose l’équipe de Liverpool à la Juventus de Turin pour la finale de la coupe d’Europe des clubs champions.

    Depuis une demi-heure, les supporters anglais balancent boites de boisson non alcoolisées et projectiles divers par-dessus le grillage haut de trois mètres qui les sépare de la tribune des Italiens.
    L’excitation monte à mesure que le début du match se rapproche.

    Soudain, des dizaines de hooligans se ruent sur ce grillage, qui cède. Aussitôt, c’est la panique. Les supporters italiens essayent de résister et d’échapper à leurs agresseurs, qui les coursent avec des barres de fer.

    Pour quitter au plus vite la tribune, certains Italiens n’hésitent pas à empoigner à pleine main les barbelés fixés au mur d’enceinte.
    D’autres descendent sur le terrain où ils se retrouvent face aux gendarmes mobiles, qui tentent de les empêcher de passer.
    Plusieurs, poussés par la foule, s’empalent sur les poutres des grillages.

    C’est la panique la plus totale et au milieu des hurlements, un des murs qui est situé en contrebas cède sous la pression.

    C’est une véritable marée humaine qui vient s’écraser sur ce muret protégé par un grillage.

    Un quart d’heure après le début du drame, la police se décide à intervenir.

     

     Le sport tue

    Le coup d’envoi du match est d’abord repoussé. Puis, les dirigeants de l’Union Européenne de Football (U.E.F.A) décident qu’il est impossible d’annuler la rencontre sous peine d’une émeute encore plus grave.

     

     

    Histoire:  Le Drame du Heysel

     

    Le match se joue donc alors que des tentes sont installées à côté du stade pour soigner les premiers blessés et accueillir les cadavres.
    Les supporters italiens crient : »Vengeance ! »

    Les Italiens remportent le match par un but à zéro, 38 morts et 454 blessés.

    Le traditionnel tour d’honneur, coupe en main, n’aura pas lieu.

    Des mesures de sécurité avaient bien été prises mais c’était sans compter sur les 20 000 faux billets mis en circulation.
    15 personnes sont écrouées mais aucune d’elles ne sera accusée d’homicide.

     

     Qui est coupable ?

    Quelques temps après le drame, certains hooligans sont identifiés et 24 d’entre eux sont déférés devant les tribunaux belges.

    Mais, comme pour tous les drames, celui-ci est déjà retombé dans l’oubli et l’opinion publique a cessé de s’y intéresser.

    Parallèlement au procès, un autre drame se déroule. Sur le stade de Sheffield, la violence des hooligans provoque la mort de 95 personnes.

    Au final, 14 des hooligans du Heysel sont condamnés à 18 mois de prison ferme.

    Quels sont vraiment les coupables ? Les hooligans à la violence meurtrière ou une société incapable d’apporter aux plus démunis un autre exutoire que la violence à leur mal de vivre ?

    Les stades de football sont devenus de véritables terrains de guerre. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau puisque dès 1880, de véritables émeutes se produisaient en Angleterre à l’occasion des matchs de football.

    Les hooligans anglais ont exporté leurs méthodes chez les autres supporters, notamment les Allemands et les Belges.

     

     

    Histoire:  Le Drame du Heysel

     

     Sport ou guerre ?

    Les évènements du Heysel ne sont pas uniques. Au Pérou, en 1967, 320 personnes meurent à cause d’un but refusé au Pérou.
    En Turquie, en 1967, il y a 40 morts dont 27 tués à coup de couteau lors d’un match régional.
    En U.R.S.S, en 1982, des centaines de spectateurs meurent piétinés.

    La liste est assez longue, malheureusement. On peut se demander si le sport n’est pas devenu un alibi pour la haine et le besoin de violence.

    La violence sur les stades continue. Dernièrement en France, un arbitre a été roué de coups par les supporters mais également les joueurs.
    Ce n’était pourtant qu’une petite rencontre entre clubs locaux.

    Où est le respect des règles de l’olympisme édictées par Pierre de Coubertin ? 
    Personne ne semble sans soucier car après tout, le football est devenu surtout un investissement qui rapporte des milliards. Face à un tel enjeu financier, quelques centaines de morts ne pèsent pas bien lourds dans la balance.

     

     La violence n'est pas un mode de communication

    A travers ce dossier, il ne s’agit nullement de faire le procès du football ou de tout autre sport. Ceux qui se rendent régulièrement sur les stades objecteront que les incidents sont rares en rapport avec le nombre de matchs joués chaque année.
    Ils auront raison.

    Cependant, il est primordial pour l’avenir du sport mais surtout celui de l’humanité de ne pas banaliser des comportements intolérables.

    Une famille doit pouvoir se rendre sur un stade sans aucun risque. Et ce risque à 0% n’existe pas actuellement.

    Depuis 20 ans, la société et les médias qui s’en font le relais banalisent agressions verbales et physiques.
    Ce sont les maux de notre société moderne, dit-on.

    Insulter et agresser son professeur devient une habitude ; de même que de balancer des bouteilles sur les supporters adverses ou l’arbitre n’est plus considéré comme un délit mais comme des débordements propres au phénomène collectif de la foule.

     

    V.B (12.01.2006)

     

     

    Histoire:  Le Drame du Heysel

     

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    Scènes ordinaires du débarquement #2

     

    A TABLE !

    A table
    Les GI's mangent un repas chaud par jour. Les rations, ici conservées dans un emballage en carton, sont généralement composées de bœuf désydraté ou d'œufs, jambon et fromage.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     

    L'"AMERICAN DREAM" ?

    American dream ?
    Une photo surprenante ? Ces prisonniers de guerre allemands se prélassent au soleil sur le pont d'un bâtiment américain, souriants et décontractés. Le bateau les emporte certes vers les camps aux Etats-Unis, mais ils y seront bien mieux traités que sur le front normand.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     

    LA MUSIQUE ADOUCIT LES MŒURS

    Musique adoucit les mœurs
    Pour se détendre et apaiser leurs angoisses, les GI's de la 90e division américaine, en route pour le front normand, écoutent un disque sur un phonographe. On remarque que les coupes de cheveux militaires sont bien moins strictes dans les années 1940 qu'aujourd'hui !
    ©  Archives Régionales de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     

    LE CIMETIÈRE MILITAIRE DE COLLEVILLE-SUR-MER

    Messe pour les défunts militaires
    Le 8 juin 1944, soit deux jours après le débarquement, le premier cimetière militaire américain est construit à Colleville-sur-mer, petite ville du Calvados située au-dessus de la plage d'Omaha, dite "la sanglante". Une messe y est célébrée en mémoire des morts durant l'été 1944. En 1956, "le jardin des disparus", plus grand cimetière militaire de la Seconde Guerre mondiale, est inauguré à l'emplacement du premier.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     

    "GOD BLESS AMERICA"

    God bless America
    Des GI's prient dans la soute d'un navire de guerre. Pour de nombreux soldats américains, la volonté de vaincre et d'écraser la tyrannie nazie est indissociable de la foi religieuse. Le général Eisenhower, dans le message qu'il a fait parvenir à tous les soldats, marins et aviateurs des forces expéditionnaires alliées, s'en remet lui aussi à la grâce de Dieu : "Bonne chance ! Implorons tous la bénédiction de Dieu tout-puissant... Lire la suite   
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     

    EMPORTÉS PAR LA FOULE...

    Emportés par la foule
    Durant l'été 1944, l'accueil des Américains par les civils normands est mitigé : ces derniers les célèbrent comme des héros, mais leur reprochent aussi les violences qui ont suivi leur arrivée. Le débarquement a en effet provoqué les premiers bombardements sur la côté normande et coûté la vie à près de 20 000 civils.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     

    LES PLAGES NORMANDES

    Plages normandes
    A gauche, des ingénieurs canadiens nettoient les plages après le débarquement. A droite, des soldats britanniques, harnachés et armés jusqu'aux dents, font une pause, assis sur leur char d'assaut.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives du Canada et des USA
     
     

    LE RETOUR DU GÉNÉRAL DE GAULLE

    Le retour de de Gaulle
    Le 14 juin 1944, le Général de Gaulle, exclu du débarquement par le président Roosevelt, rentre de Londres et pénètre sur le territoire français par la plage de Courseulles-sur-Mer, en Normandie. Le même jour, il prononce le premier discours de Bayeux, capitale administrative de la France jusqu'au 25 août 1944, date de la libération de Paris.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     

    PAUSE CAFÉ

    Pause
    La route est longue jusqu'aux côtes normandes pour les GI's américains, et les navires manquent de confort : après une nuit spartiate sur une couchette rudimentaire, une tasse de café est indispensable pour  se réveiller.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     
     

    SOLDATS, CES HÉROS

    Héros
    Deux Françaises profitent de l'ombre d'un planeur hamilcar pour se reposer au milieu d'une dizaine de parachutistes alliés.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    Histoire:  Scènes ordinaires du débarquement #2

     
     
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    Scènes ordinaires du débarquement #1

    ILS ONT VÉCU LE DÉBARQUEMENT

    Vivre le débarquement
    Le 6 juin 1944, les soldats alliés débarquent sur les plages de Normandie pour venir en aide à la France occupée par l'Allemagne nazie. Mais malgré la guerre, la vie continue. Découvrez ces clichés inattendus sur  la vie quotidienne des soldats et des civils... On peut lire "HELL" (enfer) sur les crânes de ces mitrailleurs, un sort qu'il réserve aux Nazis. 
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    REGARDS D'ENFANTS

    Regards d'enfants
    Les Alliés ont débarqué sur 4 plages denommées Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. Des enfants, juchés sur une rembarde à l'abri des combats, contemplent l'arrivée des soldats. Parmi eux, des Américains mais aussi des Canadiens et des Britanniques. 
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    CONCERT EN PLEINE MER

    Concert en mer
    Sur le pont d'un bâtiment de guerre, un équipage allié au grand complet assiste, sous le soleil de l'Atlantique, à un concert de jazz, de swing ou de be-bop. L'armée de l'US Navy, extrêmement bien équipée, est venue avec ses propres artistes chargés de soulager le quotidien des soldats.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    EXPLOSER HITLER

    Exploser Hitler
    Des matelots américains allument un énorme pétard à l'effigie de Hitler et Mussolini, croqués à la façon des cartoons de Tex Avery.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    POUR QUI SONNE LE GLAS

    Le glas
    Le 6 juin 1944, 4 000 soldats décèdent et 6 000 sont blessés. Bien que le premier cimetière militaire soit construit très rapidement (le 8 juin à Colleville-sur-Mer), les premiers morts sont enterrés sur place. Ici, un soldat américain écrit le nom du défunt , R.E.C Frederic High Smith, sur la toile qui servira de linceul.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / Archives National USA
     

    VÉLOS VOLANTS

    Vélos
    Un navire de l'US Navy décharge un lot de bicyclettes. Peut-être pour pallier la disette de pneumatiques qui a touché la France pendant la Seconde Guerre mondiale...
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    GOÛTER SUR GAMMÉE

    Goûter
    Après le débarquement, les drapeaux nazis sont arrachés des façades et utilisés comme trophées de guerre par les Alliés. Ces officiers s'en servent comme nappe pour le "five o'clock tea", thé de 17 heures fort apprécié des Britanniques.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    LES VICTIMES CIVILES

    Victimes civiles
    Les Alliés sont accueillis en héros par les Français. Cependant, la liesse populaire est atténuée par l'importance des pertes civiles en Normandie (près de 20 000 victimes). A gauche, une petite fille attend le passage des Alliés, un drapeau à la main. A droite, une femme se cache dans une charrette avec son enfant, visiblement apeuré .
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    CURE MARINE

    Cure
    Pour une cure thermale, pas besoin d'aller jusqu'à St-Malo ! Ces matelots de l'US Navy en peignoir s'offrent un concentré de bien-être sur le pont métallique d'un bâtiment de guerre.  
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    BAZAR EN RUINES

    Bazar
    Ce reporter préfère ranger ses appareils photos, accablé devant ce village en ruines. Après avoir subi l'impact de 12 000 bombes, la Normandie est meurtrie : 68% des bâtiments agricoles ont été détruits et des villes comme Falaise ou Thury-Harcourt ont été totalement rasées.
    ©  Conseil Régional de Basse-Normandie / National Archives USA
     

    Histoire:   Scènes ordinaires du débarquement #1

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    Hitler: Occultisme et magie noire

     

    On connaît les atrocités commises par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Par contre, le rôle joué par des sociétés secrètes dans l'élaboration de la doctrine et l'avènement du régime hitlérien est plus méconnu.
    Évoquées lors du procès de Nuremberg, en 1946, les relations du IIIe Reich avec l'occultisme et la magie noire n'ont pas été retenues par les juges.
    Pourtant, ces relations permettent de mieux comprendre certaines thèses prônées par les nazis ainsi que les actions de quelques dirigeants du régime.

     

    Hitler a-t-il été inspiré par la Thulé ?

    L'un des fondements de l'idéologie hitlérienne repose sur le pangermanisme. Cette doctrine vise à l'union économique et politique de tous les peuples d'origine germanique. À cette revendication d'une partie de la communauté allemande, les nazis rajoutent le mythe de la race pure.

    C'est sur ce mélange que se greffent de nombreuses sociétés secrètes mêlant occultisme et extrémisme.
    En cela, l'Allemagne des années 30-40 n'est guère différente de la Chine ou du Japon, pays où la politique et le militarisme, étroitement confondus, cherchent une justification idéologique dans une mythologie créée de toutes pièces.

    La plus importante société secrète qui s'épanouit à cette époque en Allemagne est le groupe de Thulé, fondé en 1912.
    Son nom vient de l’ultima Thule romaine, contrée mythique localisée dans le Grand Nord, dans une plaine entourée de montagnes de glace étincelantes, et habitée par une race supérieure.
    Comme l’Atlantide, Thulé aurait sombré dans la mer, mais quelques-uns de ses habitants auraient échappé au cataclysme et engendré la race aryenne.
    Les membres du groupe Thulé voient dans la race nordique et particulièrement parmi les Allemands, grands athlétiques, blonds, aux yeux bleus, les plus purs descendants des survivants de Thulé.

    Les armes du groupe Thulé en 1919

    Les armes du groupe Thulé en 1919 : au glaive germanique est associé le svastika

    Le pangermanisme se fonde sur des bases racistes, le mythe étant là pour légitimer cette ségrégation.

    L’initiateur du groupe est l’Allemand Sebottendorf, et plusieurs de ses membres deviendront influents dans le gouvernement du IIIe Reich.
    Parmi eux, citons Rudolf Hess, le second personnage du futur parti nazi, qui est l’inspirateur du manifeste de Hitler, Mein Kampf, rédigé alors qu’ils se trouvaient tous deux en prison après l’échec du putsch du 3 novembre 1923 à Munich.

    Hitler. Mein Kampf

    Il y a également Alfred Rosenberg, théoricien de la doctrine raciale hitlérienne.

    Alfred Rosenberg,

    Alfred Rosenberg. (Bidarchiv Preussicher Kulturbesitz, Berlin)

    Citons également Karl Haushofer, inventeur de l’idée de Lebensraum ; espace vital indispensable selon lui à l’épanouissement de la « race supérieure » allemande.

    Karl Haushofer

    Karl Haushofer. (Bidarchiv Preussicher Kulturbesitz, Berlin)

    Le svastika

    C’est aux « armes » du groupe Thulé que Hitler emprunte l’emblème du IIIe Reich. La croix gammée est issue du « svastika », un ancien symbole solaire aryen.

    Haushofer, qui a séjourné au Tibet, connaît bien les pratiques et les symboles du bouddhisme tibétain. Il est lié, en Allemagne, à des personnages douteux, plus sorciers que chamans, regroupés sous le nom de « Bonnets noirs », une des sectes religieuses du Tibet.

    Cependant, l’emblème qu’il diffuse est inversé par rapport au sens réel du symbole oriental. La terminaison des rayons de la croix est orientée de sorte à former un cercle tournant de la gauche vers la droite. Le svastika, lui, pivote dans le sens contraire.
    Ce n’est pas un hasard. La croix gammée affiche clairement un idéal maléfique qui est celui de la race des seigneurs alors que le svastika inspire une force positive.

    croix gammée

    (En haut, les symboles religieux ; en bas, la croix gammée et les armes du groupe Thulé)

    Le svastika est un très ancien signe qui remonte à l’âge du bronze indo-européen. Il indique d’abord une rotation autour d’un axe, sans doute le déplacement de la voûte céleste autour de l’étoile Polaire. Puis, par association d’idées, il devient le symbole du Soleil.
    Emblème religieux, il est utilisé par les bouddhistes, mais également par les Chinois, les Indiens, les populations d’Amérique du Nord et les peuples nordiques.

    Le svastika dextrogyre (tournant vers la droite) est un symbole de l’illumination intérieure.
    Pour les nazis, le svastika sénestrogyre (inversé) est un signe noir. C’est le symbole du paradis perdu de Thulé et de son peuple de surhommes aryens.

    Les actions de Rudolf Hess

    Le groupe Thulé a directement influencé certaines actions des dirigeants nazis. Rudolf Hess a ainsi tenté de négocier la paix avec l’Angleterre.
    En effet, selon la doctrine prônée par Haushofer, seul un partage de l’Occident entre les Anglo-Saxons et les Germains est viable. L’Anglais n’est pas l’ennemi à abattre. C’est plutôt un adversaire avec qui il faut négocier les zones d’influence.

    Hitler, lui-même, a cultivé un moment cette idée.
    Il a d’ailleurs rencontré au début des années 30, à Wahnfried, dernière résidence de Richard Wagner, un autre grand admirateur de la légende nordique, un vieil Anglais du nom de Houston Stewart Chamberlain, affirmant avec autant d’ardeur que les nazis la supériorité des Aryens.

    Mais, après des hésitations, Hitler a décidé de rompre avec l’Angleterre. Apparemment, c’est sur sa propre initiative que Rudolf Hess, se fait parachuter le 10 mai 1941, au sud de l’Écosse. 

    Rudolf Hess

    Débris du Messerschmitt avec lequel Hess se rendait en Grande-Bretagne. (Bidarchiv Preussicher Kulturbesitz, Berlin)

    Il veut joindre le duc de Hamilton, membre du Parlement britannique afin qu’il serve d’intermédiaire dans les négociations de paix.
    Hamilton transmit l’annonce de la visite de Hess, mais les négociations n’aboutirent sur rien, car Hess ne représentait que lui-même.

    Hitler et les astrologues

    Hitler n’a jamais fait partie d’une secte. Par contre, il était très attiré par la magie noire et l’occultisme.
    Il était superstitieux et demandait l’avis de ses astrologues avant de prendre une décision importante. Mais, mieux vaut pour eux, ne pas annoncer de défaites! Il n’a pas hésité à faire déporter ceux qui, en 1942-1943, lui ont prédit les premiers revers de l’armée allemande.
    Il avait un conseiller astral, Eric-Jan Hanussen, qui était très influent. Trop au goût de Goebbels qui essaya de le discréditer.

    Hitler en 1924

    Hitler a été condamné en avril 1924 à 5 ans de prison suite à l'attentat raté de Munich. Il ne fera que 9 mois de prison. (Bidarchiv Preussicher Kulturbesitz, Berlin)

    Il est assez surprenant, voire affligeant, de constater qu’une idéologie aussi destructrice que celle des nazis n’était en définitive qu’un mauvais copier-coller d’un idéal religieux positif saupoudré de mythes sans aucun fondement.

    V.Battaglia (17.08.2005)

     

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