•  

    Tapir de Malaisie ou tapir à chabraque

     

     

    Le tapir de Malaisie (Tapirus indicus) vit en Asie du Sud-Est, du Sud de la Birmanie à la Thaïlande, en Malaisie et à Sumatra.


    C’est la seule espèce de tapir à vivre en Asie. Les trois autres espèces vivent en Amérique du Sud et en Amérique Centrale.

     

     

    Habitat

     

    Tapirus indicus évolue dans la forêt tropicale à proximité des points d’eau.

     

    Portrait

     

    Ce tapir pèse de 250 à 320 kg. Sa livrée est noire et blanche ce qui lui permet de bien se camoufler dans son habitat ombragé de forêt tropicale humide.

     

    Tapir de Malaisie

    Tapir de Malaisie. By Jimw

     

    Il reste à couvert dans les broussailles le jour et sort la nuit pour s’alimenter. C’est une espèce solitaire. Les mâles peuvent être agressifs entre eux.

     

    Tapirus indicus

    Le tapir de Malaisie est un excellent nageur. By Maestroben

     

    Alimentation

     

    Le régime alimentaire se compose essentiellement de végétaux terrestres et aquatiques.

     

    Reproduction

     

    Les accouplements ont lieu en avril et mai. La période de gestation est en moyenne de 392 jours.
    La femelle donne naissance à un seul jeune, exceptionnellement deux. Le nouveau-né pèse en moyenne  6,5 kg et jusqu’à 10 kg.

     

    Tapir de Malaisie

    Femelle et son petit de moins de 6 mois. By Templarion

     

    Le jeune se développe plus rapidement chez cette espèce.

     

    Conservation

     

    Cette espèce est inscrite comme vulnérable sur la liste rouge de l’U.I.C.N. En dehors des régions où la religion musulmane est prépondérante, ce tapir est chassé pour sa chair.

     

    Tapir de Malaisie

    By Frankenschulz

     

    Cependant, comme pour les autres espèces, la destruction de l’habitat est la principale raison de la diminution des effectifs.

     

    Classification: Animalia. Chordata. Vertebrata. Mammalia. Perissodactyla. Tapiridae. Tapirus

     

    V.Battaglia (09.06.2008)

     

     

    Références et crédit photographique

     

    Elizabeth Royte . The Tapir's Morning Bath: Solving the Mysteries of the Tropical Rain Forest. Mariner Books 2002
    IUCN/SSC Tapir Specialist Group . Tapirs: Status Survey And Conservation Action Plan . World Conservation Union 1997

     

    Les photos sont sous licence creative commons

     

    Mammifères 2:   Tapir de Malaisie ou tapir à chabraque

     

    Pin It

    votre commentaire
  •  

    Tapir de Baird

     

     

    Le tapir de Baird (Tapirus bairdii) vit en Amérique Centrale et en Amérique du Sud. C’est l’une des quatre espèces de tapirs qui constituent la famille des Tapiridae.

     

     

     

    Aire de répartition 

     

    Sud du Mexique à Panama, Ouest des Andes au Nord de la Colombie jusqu’au Golfe de Guayaquil, Equateur.

     

    Tapir de Baird

    Tapir de Baird. By Andy Tinkham

     

     

    Habitat 

     

    Zones boisées et herbeuses près des cours d’eau, des fleuves, des marais.

     

     

    Portrait

     

    Ce tapir pèse de 150 à 300 kg. Il possède une courte crinière hérissée. La robe est sombre, variant du gris foncé au noir.

     

    Tapirus bairdii

    Tapirus bairdii. By Sasha Kopf

     

    Il est généralement nocturne, se reposant dans la végétation épaisse le jour. Il passe la nuit à se nourrir, sans cesse en mouvement dans la forêt.

     

     

    Alimentation 

     

    Feuilles, brindilles, fruits, graines.

     

     

    Reproduction 

     

    La reproduction a lieu toute l’année. La période de gestation est de 390 à 395 jours. La femelle met au monde un seul jeune, exceptionnellement deux.

     

    Femelle tapir et son petit

    Une femelle et son nouveau-né, reconnaissable à sa robe tachetée. By Poplinre

     

    Le jeune pèse en moyenne 9 400 grammes à la naissance.

     

     

    Conservation 

     

    Inscrit sur la Liste rouge de l’U.I.C.N. Statut : en danger

     

    Tapir de Baird

    By Sasha Kopf

     

    Ils sont chassés pour leur chair. La destruction de leur habitat est la principale cause de leur raréfaction.

     

    Classification: Animalia. Chordata. Vertebrata. Mammalia. Perissodactyla. Tapiridae. Tapirus

     

    V.Battaglia (09.06.2008)

     

     

    Références et crédit photographique

    Elizabeth Royte . The Tapir's Morning Bath: Solving the Mysteries of the Tropical Rain Forest. Mariner Books 2002
    IUCN/SSC Tapir Specialist Group . Tapirs: Status Survey And Conservation Action Plan . World Conservation Union 1997

    Les photos sont sous licence creative commons

     

    Mammifères 2:  Tapir de Baird

     

    Pin It

    votre commentaire
  •  

    Tapir

     

    La famille des Tapiridae comprend les tapirs. Ces mammifères sont aujourd’hui représentés par 4 espèces, toutes comprises dans le genre Tapirus.
    Les parents les plus proches des tapirs sont les chevaux et les rhinocéros.


    Autrefois présents sur plusieurs continents, les tapirs ont maintenant une aire de distribution réduite.
    Trois espèces habitent en Amérique du Sud et Centrale, et une seule en Asie du Sud-Est.
    Les tapirs ont peu changé depuis 35 millions d'années. Ces animaux, de la taille d’un âne, sont confinés dans les forêts tropicales.
    Les tapirs sont malheureusement tous en danger d’extinction.

     

    Il existe quatre espèces de tapirs :

    • Tapirus bairdii (Tapir de Baird): Amérique centrale et Amérique du Sud
    • Tapirus pinchaque (Tapir de montagne ou tapir des Andes ou tapir laineux) : Amérique du Sud
    • Tapirus terrestris (Tapir terrestre ou tapir brésilien) : Amérique du Sud
    • Tapirus indicus (Tapir de Malaisie ou tapir à chabraque) : Asie du Sud-Est
     

     

    Caractéristiques des tapirs

     

    Les tapirs sont exclusivement herbivores. Ils possèdent une « trompe » tactile et préhensile qui sert à prendre la nourriture, à sentir ou de tuba quand ils sont dans l’eau. Ils mangent des feuilles, des bourgeons, des fruits et des plantes basses.
    Cette « trompe » est formée par la jonction du nez et de la lèvre supérieure.

     

    Tapir de Baird

    Tapir de Baird. By Andy Carvin

     

    Ils sont toujours à proximité d’un point d’eau. Bons nageurs, ils consomment également des végétaux aquatiques.

    Animaux timides, les tapirs ont un corps trapu et allongé qui leur permet de passer dans les épais fourrés des forêts tropicales. La queue est très courte.

     

    Tapir

    Malgré sa corpulence, le tapir est rapide. By Jonno 259

     

    Ils ont une vue médiocre mais une ouïe très fine. Leur odorat est également très développé.

    Le tapir de Baird et le tapir terrestre possèdent une courte crinière hérissée. La couleur de la robe varie selon les espèces.
    Le tapir à chabraque se reconnaît facilement à sa livrée noire et blanche.

     

    Tapir de Malaisie

    Tapir de Malaisie ou tapir à chabraque. By Equi

     

    Les tapirs sud-américains sont brun foncé uniformes ou gris. Leur pelage est composé d’un cuir épais.

    Les pattes sont courtes et munies de sabots.

    La formule dentaire des tapirs est similaire à celle des équidés, soit 42 à 44 dents.

     

     

    Mode de vie du tapir

     

    Solitaires, les tapirs aiment se fondre sous le couvert dense des sous-bois ou de la jungle. Le tapir de Malaisie a acquis certaines habitudes aquatiques. Il peut rester immergé de longs moments.
    Le tapir brésilien peut réaliser de véritables prouesses aquatiques. Cela est dû aux territoires qu’il occupe, Colombie, Venezuela, Paraguay et Brésil, pays qui possèdent un vaste réseau hydrographique.

     

    Tapir qui prend un bain

    Les tapirs aiment l'eau. By Templarion

     

    Le tapir de Baird préfère les terres marécageuses ou les collines boisées.

    Le tapir des Andes habite les hautes régions andines en Colombie, en Equateur et au Pérou.
    Son pelage fourni lui permet de résister au froid qui règne de 2 000 m à 4 500 m d’altitude.

    Les tapirs sont les proies des carnivores. Dans la jungle du Sud-Est asiatique, le tigre et le léopard sont des ennemis jurés, autant que le jaguar en Amérique du Sud.
    Possédant peu de défenses, le tapir se protège en étant très méfiant.

     

    Tapir de Malaisie

    Tapir de Malaisie. By Maestroben

     

    Le moindre bruit suspect entraîne une fuite immédiate. Le tapir peut d’ailleurs être très rapide. Il se réfugie volontiers dans l’eau.
    S’il est acculé, il se défend assis. Pour intimider l’adversaire, il ouvre et étire ses lèvres, exhibant ses dents.
    Ces dernières peuvent infliger de très graves blessures.

     

    Tapir de Baird

    Tapir de Baird. By Sasha Kopf

     

    La nuit, le tapir mange constamment. Il se déplace nez au sol et souvent en zigzag pour semer les éventuels prédateurs.

     

     

    Reproduction

     

    La parade sexuelle est bruyante. Mâle et femelle restent tête contre queue, reniflant leurs organes génitaux et tournant sur eux-mêmes de plus en plus rapidement.
    Ils tâtent le ventre de leur partenaire avec leur trompe et se mordillent réciproquement les pattes, les oreilles et les flancs.
    Le tout est accompagné de sifflements aigus.
    L’accouplement achevé, la femelle chasse le mâle à coups de dents.

     

    Tapir terrestre

    Tapir terrestre. By Santi MB. (too busy)

     

    Elle se mettra ensuite en quête d’une tanière bien protégée afin de donner naissance à son petit.

    La femelle est généralement unipare. Il est rare qu’elle mette au monde deux jeunes. La gestation varie de 392 à 400 jours en moyenne.
    Une femelle peut mettre bas environ tous les 18 mois. La reproduction est possible toute l’année.

     

    Femelle tapir et son petit

    Femelle tapir et son petit. By V1 ctory_1s_mine

     

    Jusqu'à 6 mois, les jeunes tapirs portent des petites taches et des rayures blanches sur leur pelage brun-roux, comme celles des marcassins. Ils perdent ce pelage tacheté vers l’âge de 6 mois.

    Ils devront attendre environ 3 ans pour atteindre leur maturité sexuelle.

     

    Jeune tapir

    Jeune tapir de moins de 6 mois. By Piglicker

     

    Le jeune reste avec sa mère et la suit partout les 6 premiers mois. Vers 6 à 8 mois, il est capable de circuler seul.
    Les jeunes sont chahuteurs, sans cesse en train de s’ébattre et de cabrioler. Ils sont sevrés vers 10 à 12 mois.

     

    Jeune tapir de Malaisie

    Jeune tapir de Malaisie. By Suneko

     

    S’il a de la chance, il pourra espérer vivre une bonne trentaine d’années.

     

     

    Le tapir et l’homme

     

    Les tapirs d’Amérique du Sud sont chassés pour le sport, leur cuir ou leur chair. Cependant, la menace la plus grave est la destruction de leur habitat.
    Exploitations forestières, défrichages et constructions de barrages menacent les espèces qui sont déjà au bord de l’extinction dans certaines zones.
    Les barrages peuvent provoquer de vastes inondations et détruire totalement leur niche écologique.

     

    Tapir de Baird

    Tapirs de Baird. By Nils Apfelbaum

     

    Le tapir de montagne est difficile à protéger en raison de son habitat. Il ne survit pas bien en captivité ce qui restreint encore plus ses chances de survie.

    Epargnés en Malaisie et à Sumatra par les Musulmans qui les assimilent au porc, les tapirs de Malaisie sont chassés dans d’autres régions du Sud-Est asiatique car ils ont un goût prononcé pour le maïs et causent des dommages aux cultures.
    Mais là encore, la plus grave menace est la destruction de l’habitat.

     

    Tapir de Malaisie

    Tapir de Malaisie. By MaestroBen

     

    Jusqu’à la fin du Pléistocène, les tapirs étaient présents en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.

    Les tapirs sont des animaux pacifiques qui peuvent devenir très familiers avec l’homme. Aucune réelle tentative de domestication n’a jamais eu lieu.

     

    Tapir terrestre

    Tapir terrestre. By Ventura B

     

    Aujourd’hui, les 4 espèces sont inscrites sur la Liste rouge de l’U.I.C.N comme vulnérables ou menacées.
    L’avenir des tapirs semble bien compromis et ils risquent d’être sacrifiés sur l’autel d’un développement économique, certes nécessaire, mais aveugle.

     

    Classification: Animalia. Chordata. Vertebrata. Mammalia. Perissodactyla. Tapiridae. Tapirus

     

    Découverte des tapirs

     

     

    V.Battaglia (09.06.2008)

     

    Références et crédit photographique

    Elizabeth Royte . The Tapir's Morning Bath: Solving the Mysteries of the Tropical Rain Forest. Mariner Books 2002
    IUCN/SSC Tapir Specialist Group . Tapirs: Status Survey And Conservation Action Plan . World Conservation Union 1997

    Les photos sont sous licence creative commons

     

    Mammifères 2:  Tapir

    Pin It

    votre commentaire
  •  

    Tamanoir

     

    Grand fourmilier

    Parmi les 216 espèces qui ont fait des fourmis leur source alimentaire de prédilection, le tamanoir (Myrmecophaga tridactyla), également appelé grand fourmilier, est certainement le plus saisissant. En effet, qui peut dire si c’est son museau ou sa queue qui donne au tamanoir cette incroyable apparence ?

    Parmi les différentes espèces de fourmiliers, le tamanoir est le plus grand et le seul qui ne soit pas arboricole.
    Aujourd’hui très menacé, le grand fourmilier ne doit sa survie qu’à la création de quelques parcs nationaux.

     

     

    Portrait du tamanoir

    À l'origine, les fourmiliers étaient classés dans l'ordre des Édentés. Jusqu'à récemment, les fourmiliers avaient été reclassés dans l’ordre des Xénarthres. Cet ordre regroupait également les tatous et les paresseux.

    Aujourd'hui, les fourmiliers sont classés dans l'ordre des Pilosa.

    La longueur du tamanoir atteint 1,90 m en incluant la queue garnie d’une épaisse fourrure portée en panache.
    À elle seule, la queue mesure près de 90 cm. Quand il est au repos, le tamanoir se sert de sa queue comme d’une couverture.

    Son poids adulte varie de 18 à 40 kg.

    Tamanoir

    Tamanoir. © dinosoria.com

     

    Le museau recèle une longue cavité nasale faisant office d’amplificateur d’odeurs. Son odorat est 40 fois plus puissant que celui de l’Homme. Deux petites lèvres préhensiles lui servent à saisir des compléments nutritifs, surtout des végétaux.

    La langue dépasse, chez les plus grands spécimens, 60 cm de long. La salive gluante secrétée par les énormes glandes salivaires est un piège imparable pour les fourmis.

    Les pattes antérieures portent deux longues griffes, celle du troisième doigt dépassant 10 cm de long.

    Le tamanoir ne possède pas de dents. Incapable de mâcher, il ingère seulement avec la langue.

    Dans leur environnement naturel, les tamanoirs ne boivent que très rarement. L’eau contenue dans leur alimentation est suffisante.

    Grand fourmilier

    Grand fourmilier. By Clarissa

     

    Exclusivement terrestre, le tamanoir vit en Amérique du Sud et en Amérique Centrale, du Guatemala jusqu’au nord du Paraguay et de l’Argentine.

    Les tamanoirs sont capables de se défendre farouchement contre leurs principaux prédateurs tel le puma.
    La lutte se termine souvent par la mort des deux adversaires.
    Ses puissantes griffes en forme de faux peuvent éventrer un jaguar, un puma ou un aigle. De plus la force colossale de ses pattes antérieures lui permet d’étouffer ses agresseurs.

    Sa langue lui sert également d’arme puisqu’il peut étouffer l’ennemi en l’introduisant dans ses narines.

     

    Mode de vie du tamanoir

    Animal gourmand, mais très pacifique, le tamanoir partage son temps entre la quête de fourmis et la sieste.

    En principe, le tamanoir est diurne. Cependant, dans les zones où l’homme s’est installé, il a adopté un mode de vie nocturne. Ce changement est dû aux dangers qui le menacent.

    Solitaire, le tamanoir parcourt chaque jour, de sa démarche chaloupée, 6,5 km à la vitesse de 800 mètres à l’heure.
    Cependant, en cas de danger, il est capable de galoper cinq fois plus vite sur une courte distance.

    Tamanoir

    Myrmecophaga tridactyla . By Jon Inghram

     

    Quand il ne cherche pas de nourriture, il dort. Gros dormeur, il se repose 14 à 16 heures par jour.
    À cet effet, il creuse un trou pour s’y installer. Il s'y couche en enroulant sa queue touffue autour de lui, ce qui lui fournit de la chaleur.

    Son domaine vital dépend de l’habitat : jusqu’à 25 km² dans les vastes plaines et seulement 3 km² dans les forêts tropicales.

    L’odorat joue un rôle majeur dans la vie sociale de ce solitaire. Il répand abondamment sa salive à proximité des lieux où il s’alimente. Ses glandes anales sécrètent également une substance particulièrement nauséabonde.
    Les tamanoirs communiquent grâce à ces odeurs, car ils sont plutôt silencieux.

     

    Le tamanoir et les fourmis

    De jour comme de nuit, le tamanoir arpente son domaine en quête de fourmis. Son museau est si long qu’il peut le garder à quelques centimètres du sol tout en marchant. Son odorat le guide vers la fourmilière ou à l’occasion la termitière.

    Dès qu’il en a trouvé une, il se dresse sur le trépied formé par ses pattes postérieures et sa queue et commence, à grands coups de griffes, à percer une ouverture par laquelle il pourra enfiler son nez.

    C’est sa langue qui rentre ensuite en action. Chaque aller-retour opéré, au rythme de 150 fois par minute (plus de 2 fois par seconde), ramène dans son palais son lot de fourmis engluées par une salive visqueuse.

    Tamandua

    Un tamandua reconnaissable à son gilet noir et blanc. By Swh

     

    La langue est également garnie sur le dessous de minuscules épines inclinées vers l’arrière. Elles embrochent les insectes qui sont partiellement broyés avant l’ingestion.

    Le grand fourmilier peut ainsi ingurgiter 30 000 fourmis et termites par jour.

    Mais, le grand fourmilier ne se rassasie pas en une seule fois. Il ne prélève qu’environ 150 fourmis par fourmilière. Il préfère grignoter toute la journée ce qui l’oblige à visiter environ 36 fourmilières par heure, soit plus de 300 par jour.

    Tamanoir

    Grand fourmilier. By Serafini

     

    Deux théories ont été avancées pour expliquer ce comportement. Le tamanoir ne dilapide pas les ressources et laisse à chaque fourmilière le temps de se reconstituer.
    Peut-être craint-il les espèces tropicales qui projettent une pluie d’acide pour se défendre.

    Il est probable que les deux explications se combinent. En effet, on a remarqué que le tamanoir est sélectif et ne s’attaque pas à certaines espèces de fourmis, dont celles de la famille des Dorylinés, famille de fourmis guerrières parmi lesquelles se trouve le genre Eciton, parmi les plus agressives.

     

    La reproduction du tamanoir

    La parade nuptiale et l’accouplement n’ont jamais été observés de manière scientifique dans la nature.
    Il est cependant probable que le mâle soit attiré par les sécrétions odorantes de la femelle réceptive.
    L’accouplement est le seul moment où l’animal quitte sa solitude. Chacun reprend sa route une fois l’accouplement achevé.

    Pas territorial, il ne semble pas que les mâles se livrent au moindre combat. En captivité, plusieurs grands fourmiliers peuvent vivre ensemble sans la moindre animosité.

    La période de gestation dure en moyenne 190 jours. Un seul petit d'environ 1,5 kg naît, qui s’agrippe aussitôt à l’épaisse fourrure de sa mère.

    Femelle tamanoir et son petit

    Une mère et son petit. By Howard Cheng

     

    La femelle du tamanoir donne naissance en position debout, appuyée sur la queue.

    Une fois installé dans le douillet pelage de maman, le petit n’en bouge plus pendant au moins un an !

    Partout où elle se rend, la mère promène son petit suspendu à ses poils. À la naissance, le petit n’est pas une lourde charge, mais on a pu observer des mères portant des jeunes presque aussi grands qu’elle.

    La femelle allaite son jeune pendant 6 mois. Une fois sevré, il se nourrit en même temps que sa mère quand elle attaque les fourmilières.

    Myrmecophaga tridactyla

    Myrmecophaga tridactyla. © dinosoria.com

     

    Après environ 24 mois, il quitte sa mère et entame sa vie de solitaire. En captivité, un tamanoir peut vivre jusqu'à 25 ans.

    Cette longue dépendance de chaque petit fait qu’une femelle ne se reproduit que tous les 2 ans ½.

     

    La protection du Tamanoir

    L’Homme est le seul véritable ennemi du tamanoir. Autrefois largement répandu en Amérique du Sud et en Amérique centrale, il vit maintenant en populations isolées.
    On le trouve principalement dans les parcs nationaux d’Amérique du Sud où il est protégé.

    C’est la chasse sportive qui a décimé les populations. Cet animal n’a aucune valeur commerciale ou culinaire.

    Outre la chasse, la diminution de son habitat a fortement fait diminuer les effectifs.

    Parmi les différentes espèces de fourmiliers, le tamanoir est le plus menacé. Le nombre d’individus par réserve est insuffisant pour que l’espèce se reproduise sans problème génétique.

    Ce déclin risque d’entraîner l’extinction de l’espèce. Le grand fourmilier est classé comme espèce en danger extrême sur la Liste rouge de l'IUCN.

    Classification: Animalia. Chordata. Mammalia. Pilosa. Myrmecophagidae. Myrmecophaga

     

    V.Battaglia (28.01.2007). M.à.J 01.2008

     

    Références

    Les Xénarthres, Collection Marshall Cavendish 1994
    Larousse des Animaux. Les Xénarthres pp.81 à 83. Editions Larousse 2006
    Nomenclature du fourmillier . SITI

     

    Mammifères 2:

     

     

    Pin It

    votre commentaire
  •  

    Rat brun. Rat d’égout . Surmulot

     

    Le rat brun (Rattus norvegicus) est également appelé surmulot ou rat d'égout.

     

    Tous les hommes détestent et craignent le rat. A la seule vue de la queue de ce petit rongeur, la crainte des maladies et de la mort se réveille en nous.


    En Europe, le locataire permanent de nos égouts est le surmulot ou rat brun (Rattus norvegicus). L’autre espèce très présente est le rat noir (Rattus rattus) . Qu’on le veuille ou non, le rat nous accompagne partout. C’est le plus bel exemple d’une adaptation parfaitement réussie.


    Voici donc l’histoire de cet animal très intelligent et de la lutte incessante que nous menons pour nous en débarrasser.


    Vous verrez que quand il s’agit du rat, la réalité dépasse largement la fiction et pourtant tout ce qui est dit est parfaitement vrai.

     

    Portrait du Surmulot

     

    Le surmulot est essentiellement nocturne. Très prudent, il se méfie de l’homme ; pris au piège, il se montre agressif et dangereux. Un mâle mesure jusqu’à 27 cm (tête et corps) et la queue peut atteindre une longueur de 20 cm.

     

    La couleur de son pelage varie du gris-brun au noir, avec quelques nuances jaunâtres. Son pelage est très fourni avec des poils rudes souvent dressés en bataille. L'apparence du pelage est un peu graisseuse.

     

    La queue du surmulot est annelée et couverte d’écailles. Très sensible au toucher, elle est actionnée par un tissu musculaire. Le rat s’en sert pour reconnaître les surfaces et les textures.

     

    surmulot

    Rattus norvegicus. Licence

     

    Le surmulot dispose de nombreux et longs poils sur le pourtour du museau. Ces vibrisses lui sont très utiles dans ses déplacements nocturnes. Elles guident sa progression et l’informent des dangers et obstacles.

     

    Sa denture est caractéristique des rongeurs. Deux longues incisives ornent chaque mâchoire. Biseautées et très coupantes, elles sont à croissance continue.

     

    dentition rat noir

    Denture d'un rat noir. By Irri Images . Licence (Irri.org)

     

    Le rat brun a une prédilection pour l’eau. Il est originaire des régions tempérées septentrionales de l’Asie. Il s’est propagé grâce aux déplacements maritimes.

     

    Ce rat est omnivore et consomme de préférence des fruits, des céréales et de la viande.

     

    Surmulot: Nuisible ou utile ?

     

    Concernant le surmulot, on sait qu’il est à même de colporter le bacille de la peste comme le rat noir d’ailleurs par l’intermédiaire de la puce qui le parasite. Le surmulot peut également véhiculer la leptospirose ou maladie de Veil qui est transmise par son urine ou la salmonellose.

     

    Il est donc important de contrôler les populations de rats ainsi que leur état parasitaire. Il faut souligner que le surmulot fait office de charognard dans nos égouts et nos décharges.

     

    Cependant si le rat a autrefois apporté la famine et la maladie, il a su également rendre service à l’homme.


    Le rat comme la souris sont à la base de toutes les expérimentations biologiques. On peut dire sans exagérer qu’ils sont mêlés à toutes les grandes découvertes biomédicales.

     

    Aujourd’hui, les programmes scientifiques dans des disciplines telles que l’immunologie ou la microbiologie ainsi que les recherches sur le cancer ou la tuberculose ne seraient pas envisageables sans le rat ou la souris.

     

    Ainsi, d’un côté nous avons des animaux qui peuvent se révéler destructeurs pour nos récoltes ou propager de graves épidémies mais de l’autre des animaux indispensables aux progrès de la science.

     

    Le Rat : une grande famille

     

    Le rat est un mammifère qui appartient à l’ordre des rongeurs. On distingue trois sous-ordres :

     

    • Les sciuromorphes (Ecureuil et Castor essentiellement)
    • Les caviomorphes (Cobaye, Porc-épic et Ragondin notamment)
    • Les myomorphes dont font partie le rat et la souris

    Ragondin

    Le ragondin est parfaitement adapté à la vie semi-aquatique. Licence

     

    Ces derniers sont répartis en deux groupes géographiques distincts :

    • Les Hespéromyinés qui incluent les diverses espèces présentes aux Amériques
    • Les Muridés qui incluent la plupart des espèces d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Australie

    Les rats et souris de l’Ancien Monde font partie de la famille des Muridae. Les hamsters, rats et souris du Nouveau Monde font partie de la famille des Cricetinae.

     

    Il existe plus de 1 130 espèces.

     

    Le surmulot est régulièrement mis en scène dans des films d’horreur dans lesquels nous voyons des hordes de rats envahir nos villes.

     

    En fait, l’invasion a déjà eu lieu depuis longtemps. En effet, le rat a su exploiter le monde artificiel que nous avons créé.

     

    Les capacités exceptionnelles du rat brun

     

    Depuis toujours, l’homme mène un combat acharné pour exterminer ce rat. Comment cet animal a-t-il donc pu, non seulement survivre mais surtout prospérer au point que l’on compte plus de rats que d’hommes dans une ville.

     

    La clé de cette réussite réside dans plusieurs facteurs. Tout d’abord, le rat d’égout est un athlète accompli.


    Il peut faire un bond de près de 2 m, nager pendant 72 heures et courir le 100 m en moins de 10 secondes !

     

    Ce rat a su exploiter toutes les ressources de son nouvel environnement urbain. Les égouts, frais l’été et chauds l’hiver, constituent un refuge idéal.


    Grâce à la proximité des humains, ces égouts sont régulièrement alimentés en déchets divers. Un rat mange tout : du savon, du carton, du cuir, du bois, des restes de nourriture

    ….

    surmulot

    Rat noir qui se régale des récoltes. Photo by CDC

     

    Le rat n’est pas un monstre vorace, c’est simplement un rongeur. Les dents d’un rongeur poussent continuellement. Ils doivent donc ronger en permanence pour survivre.
    Il ne faut pas oublier qu’avant de squatter nos villes, le surmulot comme tous ses cousins vivait à la campagne et se nourrissait de graines et de céréales.

     

    Avec le modernisme, le rat a pris goût aux fils électriques et aux fils du téléphone. Cette détestable habitude a déjà provoqué la perte des archives informatiques d’une grande banque et a interrompu une chaîne de montage de voitures.

     

    Surmulot

    Le surmulot possède un formidable odorat. © dinosoria.com

     

    Doté d’un formidable odorat, le surmulot possède également un sens du toucher très affûté qui pallie sa vue médiocre.

     

    Rat d'égout: Une adaptabilité à toutes épreuves

     

    Le surmulot est l’un des mammifères les plus adaptables au monde. Grâce à une alimentation diversifiée et à une résistance aux variations climatiques, il se reproduit et se défend contre tous ses prédateurs. Quand il envahit un territoire occupé par une autre espèce de rats, le surmulot prend toujours le dessus.

     

    C’est un grimpeur remarquablement agile. Sa queue que nous trouvons si laide lui sert de balancier. Pour un surmulot, rien de plus facile que de faire l’équilibriste sur une corde à linge afin de franchir un vide et s’introduire là où il sait que des mets délicats l’attendent.

     

    Surmulot ou rat brun

    Rattus norvegicus "rat d'égout". By markfftang . Licence

     

    De même, il nage dans les conduits des toilettes et entre dans les maisons par les tuyaux de plomberie. En clair, ne soyez pas étonné si une tête de rat se profile au-dessus de l’abattant de vos WC.

     

    Le rat est un grand voyageur à la curiosité insatiable. Il nous ressemble d’ailleurs beaucoup sur ce point. Il s'est infiltré dans les cales des navires et a ainsi colonisé le monde et à l’occasion apporté la peste en Occident.

     

    Rats

    Les rats font des dégâts considérables sur les stocks alimentaires. © dinosoria.com

     

    Mais, aujourd’hui, notre surmulot emploie des transports plus rapides. Ce sont des passagers aériens clandestins. Les compagnies aériennes doivent vérifier régulièrement leurs avions et en débarrasser ces passagers indésirables.


    On a même retrouvé des rats qui dormaient tranquillement dans le cockpit d’un jet.

     

    Il est vrai aussi que nous encourageons le rat dans ces grandes explorations. Une navette spatiale a déjà emporté six rats en orbite.

     

    Fécondité contre pesticides

     

    L’autre atout du rat est la fécondité de la femelle. Théoriquement, elle peut mettre au monde jusqu’à douze petits toutes les quatre semaines.


    En pratique, elle en met au monde 24 en moyenne par an.


    Cette fécondité galopante compense la faible espérance de vie du rat qui ne dépasse pas deux ans.

     

    C’est une mère attentive qui prend grand soin de ses rejetons qui naissent nus et aveugles. A 14 jours, les jeunes ouvrent les yeux et commencent déjà à explorer leur environnement. Dès 7 semaines, ils sortent des égouts.

     

    bébé surmulot

    Bébé rat. By Funadium . Licence

     

    Lorsqu’elle n’élève pas ses petits, la femelle délaisse son nid douillet où elle vit toute l’année pour en construire un plus grand. Dans les égouts, ce nid est aménagé dans le béton en utilisant toutes les ressources disponibles : végétaux, détritus, papiers froissés ….

     

    Le surmulot a ses habitudes que les jeunes apprennent très vite. Un individu suit toujours le même chemin et sort toujours par les mêmes bouches d’égouts. Il connaît par cœur les passages et souterrains.

     

    C’est un apprentissage important pour les jeunes. En effet, la nature tue plus de rats que l’homme. En cas de pluie continue, une inondation des égouts provoque une hécatombe. Le seul moyen pour le rat de s’en sortir est de se faufiler le plus rapidement possible vers la sortie la plus proche.

     

    L’homme, face à cette invasion, emploie des pièges et des poisons. Autant dire que tous ces stratagèmes guerriers sont inefficaces.


    Le rat développe rapidement une immunité contre les poisons et les survivants la transmettent à leur descendance.


    Ils sont trop intelligents pour se laisser facilement tuer par des pièges classiques. De toute façon, pour un rat tué, il y en a 100 qui naissent.

     

    Classification : Mammalia . Rodentia. Myomorpha . Muridae. Murinae. Rattus

    V.Battaglia (04.2005). M.à.J 04.2006

     

    Mammifères 2:  Rat brun. Rat d’égout . Surmulot

    Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique