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    Naissance du Christiannisme

     

    Fondateur de la religion chrétienne, Jésus-Christ est, de l'aveu même des incroyants, un des personnages essentiels de l'histoire. 
    Le christianisme débute par la prédication de Jésus qui annonce à l'humanité l'avènement du royaume de Dieu.

    Au départ, simple secte dérivée du judaïsme palestinien, tolérée en tant que telle par les autorités romaines, le christianisme va s'affirmer comme une religion révélée qui accomplit la religion de Moïse. Avec également cette singularité que son fondateur Jésus, Iéchoua, qui veut dire « Yahvé est salutaire » en hébreu, n'est pas seulement un simple intermédiaire entre la divinité et l'humanité, mais Dieu lui-même, en personne.

     

    La naissance de Jésus de Nazareth

    Selon les évangiles, Jésus de Nazareth naît à Bethléem, en Palestine, au temps du roi Hérode, lors d'un voyage de ses parents. 
    Comme il n'y a pas de place dans les auberges, Marie, sa mère, accouche dans une grotte qui sert d'étable. L'enfant reçoit l'hommage de trois «Rois mages », Melchior, Gaspard et Balthazar, venus d'Orient lui offrir l'or, l'encens et la myrrhe.

    Hérode, prévenu de la naissance d'un « roi des juifs », ordonne de tuer tous les nouveau-nés.

    Mythologie et Religion:  Naissance du Christiannisme

    La Vierge aux cerises, par Annibal Carrache. Peinture à l'huile. (Musée du Louvre, Paris.)

    Prévenu par un songe, Joseph, son père et l'époux de Marie, s'enfuit en Egypte avec sa famille, avant de regagner Nazareth en Galilée. Certainement charpentier comme Joseph, Jésus mène une vie « cachée» jusqu'à l'âge de 30 ans.

    Tête du Christ

    Tête du Christ de Wissembourg. Détail d'un vitrail roman du milieu du XIe siècle. (Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Strasbourg.)

    Jésus est originaire de Nazareth en Galilée : tel est l'état civil qui va figurer sur sa condamnation. Pourtant ses origines sont en Judée puisqu'il descend du roi David. Sa généalogie est connue et il appartient à une vieille famille juive ; c'est à Bethléem qu'il est né, mais on ne peut préciser la date exacte de sa naissance puisque les Évangiles se réfèrent soit au règne d'Hérode le Grand, qui mourut en 4 avant notre ère, soit au recensement de Quirinius, qui a pu avoir lieu soit entre 12 et 8, soit en 6 de notre ère.

    En tout cas, la date « officielle » de la naissance de Jésus, qui détermine notre ère, fut calculée au Ve siècle sur des bases erronées.

    La Nativité

    Naissance de Jésus. Giotto di Bondone (1305)

    Le milieu galiléen est très ouvert; la population est cosmopolite et certaines villes, comme Césarée, sont très hellénisées ; les ports phéniciens sont tout proches. Jésus vit donc au contact de païens et sa langue est l'araméen, qui est même utilisé à la synagogue. Il apprend à lire et à écrire; son métier manuel (charpentier) et sa connaissance de la campagne ne permettent pas de le situer plus précisément dans la société de son temps, dont il reflète pourtant les préoccupations.

    La rencontre des Baptistes

    Comme bien d'autres juifs, Jésus quitte son village pour s'intégrer à un groupe en recherche de Dieu. Il rejoint les baptistes, qui refusent la religion formaliste, dépendant du Temple.

    Dans l'attente d'une manifestation de Dieu, ils se distinguent par leur exigence de pureté, dont le baptême est le symbole.

    Cinq scènes de la vie de Jésus

    Zoom image. Cinq scènes de la vie de Jésus: nativité,l'annonce faite par les anges aux bergers, la résurrection, l'entrée triomphale à Jérusalem, l'Ascension (Xe siècle, Musée du Louvre, Paris)

    Jean le Baptiste prêche le repentir et la conversion. Après l'avoir rencontré, Jésus découvre sa mission prophétique et recrute dans ce milieu ses premiers disciples.
    Il prend vite la tête d'un petit groupe indépendant, et ne suit pas le Baptiste dans son ascétisme et son refus du monde; lui-même ne baptisera pas, prêchant à la manière d'un docteur, d'un savant. Ses disciples viennent de partout et le groupe de Jésus semble particulièrement ouvert, alors que les sectes du temps sont très exclusives.

    Jésus, le prédicateur

    Jésus fait de nombreuses retraites dans le désert, mais il prêche surtout en milieu urbain. Sa mission, inaugurée dans les synagogues de Galilée, s'ouvre aux Samaritains, marginalisés par les juifs, et même aux Syriens et aux Romains sympathisants du judaïsme.

    Baptême de Jésus

    Jésus commence sa vie publique et sa prédication en se faisant baptiser dans le Jourdain par Jean le Baptiste (IVe siècle. Musée de la civilisation romaine, Rome)

    Jésus se déplace beaucoup entre la Galilée et Jérusalem. Mais on ne peut établir le nombre de ses séjours à Jérusalem ni la durée de sa prédication : tout pourrait se réduire à un an, selon l'Evangile de Marc, ou se développer sur trois années, selon celui de Jean.

    La multiplication des pains

    La multiplication des pains (Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne)

    Il fait par ailleurs d'autres voyages, en Phénicie et dans la Décapole, au nord et à l'est de la Galilée. Il utilise l'hospitalité d'amis et de sympathisants, ce qui l'introduit parmi les patrons pêcheurs aussi bien que parmi les fonctionnaires ou les intellectuels. Accueilli dans les familles, il fait surtout des adeptes parmi les femmes celles-ci sont nombreuses à contribuer à sa mission et à l'accompagner dans ses déplacements, ce qui est assez singulier pour l'époque, mais révélateur de l'intérêt que Jésus porte à leurs aspirations mystiques.

    L'enseignement de Jésus

    Il énonce des règles de vie sociale, mais surtout il prophétise. Certaines exhortations à la conversion, les prédictions sur la fin du monde ou les malédictions ont des accents qui rappellent la tradition des anciens prophètes. Mais Jésus pratique aussi la méthode des rabbins de son temps, qui est d'utiliser des récits illustrés appelés « paraboles ».

    La vocation de prophète de Jésus se manifeste nettement quand il chasse les « démons » et guérit les malades, car juifs et païens s'attendent à des manifestations surnaturelles de la part d'un homme de Dieu.

    La guérison du paralytique

    La guérison du paralytique (Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne)

    La maladie a un aspect religieux : imputée à des esprits mauvais, omniprésents, elle doit inciter au repentir et à la purification.

    Dans les synagogues, on commente abondamment les miracles de la Bible, que le Messie devra accomplir à son tour.

    Ainsi Jésus est-il peu à peu perçu comme le Messie-roi, celui qui proclame le règne de Dieu, celui qu'annoncent les Psaumes et qu'attendent les esséniens.
    L'idée de l'avènement du Messie est très contestataire, dans un pays en pleine effervescence et imprégné d'un nationalisme exacerbé.

    La Maison de la Vierge

    La Maison de la Vierge. C'est là que la mère de Jésus serait venue finir ses jours, accompagnée de Jean. Aujourd'hui, en Turquie, cette maison accueille chaque année des centaines de milliers de pèlerins

    Le recensement de l'an 6 est l'occasion d'un soulèvement en Galilée. Un esprit de révolte marqué par des mouvements de résistance sporadiques s'instaure et on peut supposer que certains disciples de Jésus, comme Judas Iscariote, en sont proches.

    Jésus n'utilise pas volontiers son titre de Messie, préférant celui de « Fils de l'homme ». Il insiste sur la valeur de la souffrance, qui sauve les hommes, et non sur la puissance et la gloire. Le salut qu'il promet est d'ordre mystique et non pas révolutionnaire.

    Le symbole de la croix

    Le symbole de la croix est apparu très tôt dans l'Antiquité

    Il refuse la grève de l'impôt, s'enfuit dans la montagne pour éviter d'être proclamé roi. Il prêche la conversion individuelle, sa prédication est de plus en plus centrée sur le thème de sa mort et de sa résurrection.

    Apôtres et disciples

    Les disciples de Jésus viennent de tous les milieux patrons pêcheurs, comme Pierre, fonctionnaires des impôts, notables pharisiens...

    Quelques-uns comme Matthieu et Judas sont des scribes et des comptables. Parmi ces Galiléens qui parlent l'araméen, certains sont hellénisés, comme André et Philippe, dont les noms sont grecs.

    Le Martyre de saint Matthieu

    Le Martyre de saint Matthieu, San Luigi dei Francesi 1599-1600. Rome,chapelle Contarelli.

    Tous sont engagés personnellement envers Jésus, mais ils ne vivent pas en permanence auprès de lui : ainsi Pierre a une famille. Disciples et sympathisants vont se structurer autour des douze apôtres, sous l'autorité de Pierre.

    La condamnation de Jésus

    Ce n'est pas la croyance de Jésus en la résurrection qui choque l'opinion, car elle est répandue chez les pharisiens. Ce qui lui vaut le plus d'inimitié, c'est l'ambiguïté de ses propos sur le Temple.

    Jésus affirme que Dieu habite le cœur de l'homme, et ne privilégie pas l'édifice de pierre. Il compare son propre corps au Temple et en prédit la destruction.

    Le mont des Oliviers

    Le mont des Oliviers est l'endroit où Jésus, trahi par l'un des siens, prononce le "Fiat voluntas tua" (Que ta volonté soit faite), énoncé dans le "Notre-Père"

    De plus, il a chassé les marchands de l'esplanade du Temple, perturbant ainsi le rituel des sacrifices, ce qui ressemble à une provocation. Aussi la milice du grand prêtre se chargera-t-elle de son arrestation.

    Mais le véritable catalyseur de toutes les oppositions est l'accueil royal que reçoit Jésus à Jérusalem, à la veille de la pâque. Il avait échappé à la foule en liesse en se réfugiant à Éphraïm, mais cette même foule vient le chercher à Béthanie et l'escorte à Jérusalem, où il entre en Messie. Tous attendent une révolution, mais Jésus continue son enseignement et retourne à Béthanie. La foule est désenchantée, l'événement semble sans lendemain, mais les notables ont peur : Jésus est désormais considéré comme un élément subversif qu'il faut éliminer.

    Scènes de la Passion

    Scènes de la Passion: en bas, Jésus comparaît devant le grand prêtre, puis devant Pilate. En haut, l'apôtre Pierre le renie trois fois "avant que le coq ait chanté". (IVe siècle, Musée de la civilisation romaine, Rome)

    On utilise la déception et la frustration d'un de ses disciples, Judas.

    Condamné à mort comme blasphémateur par le Sanhédrin, la plus haute autorité rabbinique de l'époque, devant lequel il s'était présenté comme le fils de Dieu, le prévenu sera conduit au procurateur romain, Ponce Pilate, afin de ratifier la sentence, déjà portée contre lui par une bonne partie de l'opinion juive. Mais devant le tribunal d'un empire multinational, plutôt tolérant, l'argument religieux reste inopérant. Il doit donc être tourné en accusation politique : Jésus ayant dit qu'il était le Messie attendu par le monde juif, n'a-t-il pas avoué qu'il était le roi d'Israël ? C'est pourquoi la croix du supplice portait en écriteau INRI, (Jésus de Nazareth roi d'Israël), allusion directe à sa condamnation politique.

    La Crucifixion

    La Crucifixion. Détail du polyptyque de l'église des antonites d'Issenheim, exécuté vers 1511-1516 par Matthias Grünewald. (Musée d'Unterlinden, Colmar.)

    Pendant le procès de Jésus, Pilate se lave symboliquement les mains, abandonnant celui-ci aux Juifs qui veulent sa mort. Le gouvernement de Ponce Pilate en Judée (26-36) fournit le repère chronologique le plus précis sur la vie de Jésus.

    C'est comme « roi des juifs », aspirant à la royauté et coupable de lèse-majesté, que Jésus est condamné et exécuté. 
    Le mode d'exécution est la crucifixion, utilisée par les Romains pour servir d'exemple dans les révoltes.

    Soldats dormant devant le sépulcre de Jésus

    Zoom image. Soldats dormant devant le sépulcre et résurrection (Ivoire. Ve siècle, Musée du château Sforza, Milan)

    Comme tous les condamnés, Jésus transporte la poutre transversale de la croix jusqu'au lieu de l'exécution; il porte aussi un écriteau indiquant en trois langues le motif de sa condamnation. On l'anesthésie quelque peu avec du vin avant de le clouer au poteau. Il meurt très vite et on l'enterre immédiatement. 
    On est, sans doute, le vendredi 7 avril 30, veille du sabbat pascal.

    De Jésus au Christ

    La religion chrétienne naît trois jours plus tard, lorsque les disciples découvrent le tombeau vide, cet événement fonde leur foi en la résurrection de Jésus, le « premier-né d'entre les morts » selon les quatre Évangiles, qu'ils reconnaissent alors comme le Messie, « l'oint de Dieu », le Christ.

    Déposition de croix

    Déposition de croix. Peinture à l'huile du Pontormo. (Église Santa Felicità, Florence.)

    Les apôtres le verront, réunis tous ensemble, quelques semaines plus tard. Chacun reçoit de lui la mission de porter son message d'un bout à l'autre du monde afin de baptiser chaque nation. Il fait de l'apôtre Pierre l'assise fondatrice de l'Église à naître : « Et moi, je te dis que tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon église... » (Matthieu 16:3-19).

    L'Ascension

    L'Ascension. 40 jours après la résurrection de Pâques, Jésus, caché par une nuée, s'élève dans le ciel (IXe siècle, Bibliothèque nationale, Paris)

    Si les premiers disciples pratiquent encore la religion d'Abraham et de Moïse tout en observant les nouveaux rites, il n'en est plus de même après la Résurrection. Désormais, être chrétien, c'est croire que Jésus, Fils de Dieu fait homme, est venu sur terre, qu'il est mort sur la croix et qu'il est ressuscité pour le salut des hommes. Si l'eucharistie scelle la nouvelle alliance par le sang du Christ, le baptême marque l'entrée dans la communauté de l'Église.

    V.Battaglia (11.08.2006)

     

     

    Mythologie et Religion:  Naissance du Christiannisme

     

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    Saint Paul et l’expansion du christianisme

     

    Après la mort de Jésus, le christianisme est éclaté en sectes. Ses disciples de Galilée rassemblent une première Église juive, à Jérusalem. Les Juifs de la Diaspora y sont nombreux et actifs, si bien que, dès les années 30, l'enseignement du Christ se répand jusqu'à Chypre, en Libye, en Asie Mineure et à Rome.
    A Jérusalem même, certains convertis sont appelés les « hellénistes », parce qu'ils sont de culture grecque. Ils ont leur propre directoire, indépendant du collège des Douze Apôtres que dirige Pierre. 
    Ces hellénistes mènent une mission particulière qui, à la grande fureur des Juifs orthodoxes, les amène à s'en prendre au Temple, symbole de la nation juive. 
    Vers l'an 34, leur chef, Étienne, est lynché lors d'une émeute. Un jeune pharisien, Saul, assiste à la scène. Juif rigoriste, le jeune homme est très hostile à la secte d'Étienne. Mais, peu après, lors d'un voyage à Damas, le Christ lui apparaît et le convertit.
    Saul de Tarse décide alors de se consacrer au Christ. Après avoir pris le nom de Paul, il fonde des communautés chrétiennes.

    Saint Paul

    Surnommé l’Apôtre des gentils (c’est-à-dire des païens), Paul a joué un rôle capital dans la propagation du christianisme dans le monde gréco-romain.
    Les sources essentielles de la vie de Paul sont les Actes des Apôtres et des Épîtres, auxquelles on peut joindre quelques éléments puisés chez les Pères de l’Église. La littérature apocryphe le concernant ne saurait être utilisée qu’avec d’infinies précautions.

    Son nom était Saulos, forme grécisée de l’hébreu Shaul.

    Issu d’une famille de notables, Paul est un intellectuel qui va admirablement utiliser les voies de communication de son temps.
    C’est Paul qui va concevoir une Eglise à l’échelle de l’Empire. Il parle plusieurs langues et a intégré la géopolitique romaine.

    L’apôtre se décrit lui-même comme petit, chauve et le nez crochu. Cependant, les artistes chrétiens ne retiendront que la calvitie.

    Mythologie et Religion:  Saint Paul et l’expansion du christianisme

    Saint Paul . Mosaïque de Ravenne

    Au départ, Paul est un pharisien intransigeant. Il commence par persécuter les chrétiens, et il apparaît pour la première fois dans les Actes des Apôtres gardant les vêtements des Juifs qui lapident Étienne. À la suite de cela éclate une persécution, et on voit Paul « allant dans les maisons, en arrachant hommes et femmes qu’il traînait en prison ».
    Tandis qu’il se rend à Damas pour y persécuter la communauté chrétienne, Paul a une vision du Christ qui provoque sa conversion à la religion de ses adversaires.

    L’apôtre Jean s’établit à Ephèse, Pierre, à Rome, où l’empereur Néron le fera mettre à mort en l’an 64.
    Paul reçoit l’agrément de Pierre et des Douze et, à l'issue d'un temps d'apprentissage, rejoint une équipe missionnaire de prophètes et de docteurs. Il participe, comme second de l'apôtre Barnabé, à la fondation de l'Église d'Antioche (l'actuelle Antakya, en Turquie). C'est là qu'apparaît pour la première fois le nom de « chrétiens » - «ceux du Christ» -, forgé par les Romains vers l'année 40.

    Conversion de Saint Paul

    Michelangelo. Conversion de Saint Paul. 1542-1545. Fresques. Chapelle Pauline , Vatican

    Pour mieux s'intégrer à la société des colonies romaines, Saul prend alors un surnom latin. Désormais, il s'appellera Paul. Aidé de ses compagnons, il évangélise aussi la côte anatolienne. Quant à Pierre, qui a quitté la Judée, il prêche en Syrie, en Grèce et même à Rome.

    Séparation entre le christianisme et le judaïsme

    Tout apôtre s’active à désigner pour chaque église un « surveillant », en grec « episkopos », le futur évêque et également un « ancien », en grec « presbyteros », qui deviendra le prêtre.
    Ils reçoivent le pouvoir de prêcher, de baptiser et de célébrer l’eucharistie.

    Paul est le champion d'un christianisme autonome, qui se détachera progressivement du judaïsme, jusqu'à la destruction du Temple et de Jérusalem, en 70.

    St. Paul prêchant à Athènes

    Raphael. Carton pour St. Paul prêchant à Athènes. c1513-1514. Victoria and Albert Museum, Londres

    Il reste fidèle à l'Église chrétienne de Jérusalem, pour laquelle il collecte des fonds. Mais, afin de faciliter les conversions, il prône l'abolition des rites juifs (circoncision, nourriture kasher) pour les païens convertis au christianisme. La réunion apostolique de Jérusalem, en 51, impose au contraire à ces derniers les mêmes obligations qu'aux Juifs. Conséquence contre-missions et polémiques se succèdent dans les Eglises instituées par Paul. À Antioche, il rompt avec Pierre, mais il est désavoué par l'Église.

    En 52, il s'installe à Éphèse, conçoit dès lors sa mission comme universelle et projette d'aller à Rome. Il y arrivera d’ailleurs.

    A partir de là, une énorme controverse a vu le jour sur les relations de Paul et de Néron ainsi que sur la mort de cet apôtre.

    Certains auteurs pensent qu’il a finalement subi le martyre en 64, lors de la persécution de Néron, rapportée par Tacite.

    D’autres soutiennent qu’il a été acquitté, mais on est désormais dans le domaine de l’hypothèse. 
    Libéré, Paul se serait rendu en Espagne, puis serait revenu en Orient, à Éphèse, en Macédoine et en Grèce : ce serait au cours de ces ultimes pérégrinations qu’il aurait rédigé sa Première Épître à Timothée et son Épître à Tite.

    Après la persécution de Néron, il aurait été arrêté car appartenant à une secte tenue désormais pour criminelle. Ramené à Rome, tenu dans une dure captivité, il aurait eu un long procès avant d’être décapité sur la voie d’Ostie, vers 67.

    L'arrestation de Paul

    L'arrestation de Paul. IVe siècle. Grotte Vaticane, Rome

    Concernant les relations de Paul et de Néron, il est difficile de discerner le vrai du faux.
    Cependant, la Bible donne des indications. Paul serait rentré en contact avec l’empereur par l’intermédiaire de Sénèque qui est le précepteur de Néron, grand philosophe et homme de lettres.

    Introduit dans la maison même de l’empereur, il peut commencer son évangélisation.

    Paul fait tout pour convertir Néron et dans les lettres avec Sénèque bien 
    que considérées comme apocryphes, il semblerait que Néron ait été très réticent à cette nouvelle religion.

    Difficile de trier le vrai du faux. De même, la controverse continue quant aux instigateurs de l’incendie de Rome.
    Certains accusent Néron mais cette probabilité est très peu probable. D’autres accusent les Chrétiens.

    Saint Paul et les Apôtres

    Saint Paul et les Apôtres. Mosaïque de Ravenne

    Il est assez ironique de constater que ce soit Saül de Tarse, un citoyen romain, grand persécuteur de chrétiens, et qui n’a jamais connu Jésus, qui fut celui qui a répandu le message de Jésus dans tout l’Empire romain.

    C’est en grande partie grâce à lui, et à la conversion de l’empereur Constantin (vers 310), que l’Eglise est présente au IVe siècle dans tout le Bassin méditerranéen jusqu’en Afrique du Nord.

    V.Battaglia (19.11.2006)

     

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    La Grande Mosquée des Omeyyades de Damas

     

    Damas, actuelle capitale de la Syrie,  a joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’art musulman.
    La Grande mosquée de Damas a été édifiée sous le règne du calife Omeyyade al-Walid  Ier (705-715) à Damas, alors capitale du vaste empire musulman.
    Cette mosquée se range parmi les trois grandes mosquées, avec celle de Médine et celle du Dôme du Rocher à Jérusalem.
    Construite dans les premiers temps de l’Islam, la Grande mosquée des Omeyyades, était à l’origine admirablement décorée de mosaïques d’or, de marbres polis et de dessins variés.

    On a prétendu pendant longtemps que cette mosquée avait été élevée sur les soubassements d’une ancienne basilique. Aujourd’hui, il est prouvé que c’est faux.

     

    Une mosquée en l’honneur de l’Islam

     

    La Grande Mosquée est mise en chantier par al-Walid, en 705, pour être le signe éclatant de la suprématie politique et du prestige moral de l’islam.

    Construite en dix ans, elle atteint pleinement le but recherché par l’ampleur et la majesté de ses proportions la richesse de son décor, la splendeur de ses matériaux et l’importance de son rôle culturel.

     

    mosquée de Damas

    Mosquée de Damas. By Zam'n . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Malheureusement, le décor d’origine a en grande partie disparu à la suite d’incendies (incendie de 1893 notamment), de tremblements de terre et de pillages.
    Malgré tout, elle a conservé beaucoup de sa beauté d’antan.

     

    Intérieur mosquée

    Intérieur de la Grande mosquée. By Moogdroog . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Al-Walid y a consacré de très importantes ressources et a fait venir des artistes de fort loin. La Grande mosquée est bien la première grande réalisation architecturale qui réponde aux besoins du culte et aux prescriptions de l’islam.

     

    Architecture  et décoration de la Grande mosquée

    La Grande mosquée est constituée d’un grand rectangle de 157 mètres sur 100 qui est divisé en deux parties :

    • Une cour (sahn)
    • Une salle de prière

    Cour de la mosquée

    La cours. By Richard Messenger. (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Précédée par des porches à vestibule et par une grande cour, bordée de portiques ou s’élève un joli édicule octogonal posé sur huit colonnes corinthiennes (maison du Trésor), la mosquée est  flanquée de trois minarets sur plan carré.
    C’est un long édifice couvert en plafond, à trois nefs parallèles coupées en leur milieu par une haute travée conduisant au mihrab. En 1082, à la croisée de la nef centrale et de la travée, les Seldjoukides ont aménagé une coupole en remplacement des deux antérieures, disparues.

    dôme

    By The Department . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    A l’origine, l’élément dominant du décor de la mosquée était formé par ses mosaïques. Des panneaux de marbre et des fenêtres à claustra complétaient l’ornementation.
    Ces fenêtres ne laissaient entrer dans la salle de prière qu’une lumière très douce.

    Dès cette époque, la figure est exclue de l’art musulman dans les bâtiments sacrés. Il n’y a donc ni formes humaines, ni formes animales.
    Ce sont des motifs végétaux qui se renouvellent.

     

    motifs intérieurs

    By Amerune . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Mais, exceptionnellement, à ces motifs végétaux ont été ajoutés des représentations d’architectures intégrées à un paysage.
    Ce style décoratif est d’inspiration Occidentale. C’est sans doute pour cela que cet essai d’art figuratif religieux n’a jamais eu de suite.

    Vitraux d'une mosquée

    Vitraux intérieurs. By Pengier . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Il n’a été repris dans aucune autre mosquée. Cet art se situe dans une période de transition au cours de laquelle l’art islamique cherche à forger ses propres thèmes et techniques.
    On peut supposer que cet essai iconographique était trop proche de la démarche chrétienne pour s’implanter en milieu islamique.

    Le minaret : symbole du culte

    Avec la Grande mosquée de Damas, le minaret devient l’un des symboles du culte musulman. De forme carrée ou en fuseau, effilé ou en spirale, le minaret est une tour, d’où le muezzin appelle les fidèles à la prière cinq fois par jour.

     

    minaret

    L'un des minarets. By M_Eriksson . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Le premier minaret construit est celui de Damas. Sa forme carrée a été adoptée au Maghreb et en Andalousie comme en témoigne la Giralda de Séville.

    giralda seville

    Giralda de Séville. By Neil Weightman . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Les petites mosquées n’ont qu’un minaret alors que les grandes peuvent en avoir jusqu’à sept comme à la Mecque.

    L’islam et la représentation des êtres vivants

    Contrairement à ce que l’on peut parfois lire, l’art islamique n’a pas banni la représentation des êtres vivants. C’est uniquement dans le décor des édifices religieux que les formes humaines et animales ne figurent pas.
    Cette absence dans l’art religieux ne relève pas d’une interdiction exprimée par le Coran. En effet, le Livre sacré est muet sur la question.
    En revanche, le Coran met en garde contre le culte des images ou idolâtrie.

     

    Tapis de la Grande Mosquée de Damas

    Tapis intérieurs de la Grande Mosquée. By The Department . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Cela aboutit à ne pas pouvoir illustrer une doctrine religieuse de manière visuelle.

    Il existe de rares exceptions à cette règle, comme les faïences ornées d’oiseaux ou d’éléphants qui font partie du décor des parois de mosquées en Iran.

    C’est pourquoi, les motifs géométriques et végétaux ainsi que la calligraphie forment l’essentiel du décor de l’art religieux islamique.
    La calligraphie occupe une place très importante dans l’art musulman. On peut dire qu’elle est l’expression plastique du sacré, tout comme la psalmodie du Coran est son expression musicale.

    calligraphie

    Mosaïque avec de la calligraphie. Mosquée de Natanz en Iran. By Mary Loosemore . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Par contre, les être vivants sont largement représentés dans l’art profane comme par exemple sur les peintures qui décorent les palais des Omeyyades et des Abbassides.

    V.Battaglia (11.10.2007)

     

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    La première république islamique

     

    Les cinq piliers de l’islam. Le Coran

    En 622, Mohammed (Mahomet en Occident) suivi de ses compagnons, les musulmans « celui qui remet son âme à Allah", se réfugient dans l’oasis de Yathrib qui deviendra Médine.
    La hijra « l’émigration » marque l’an I de l’ère musulmane (ou hégire). Le Coran va rapidement devenir le texte sacré que les musulmans apprennent par cœur. Mohammed va également instituer une doctrine et la loi islamique.

     

    La première république islamique

    A Médine, le Prophète s’efface derrière l’homme politique. La communauté s’organise, et Mohammed donne à la cité ses lois sociales et juridiques.
    C’est la naissance de la première république islamique.

    Yathrib prend le nom de Madimat al-Nabi, la ville du Prophète ou Médine.

    Ce chef religieux devient un chef de guerre. Il signe avec les autres groupes un pacte, appelé « Constitution de Médine », que certains considèrent comme un traité international exemplaire pour l’époque.

    Afin de consolider son pouvoir et le jeune Etat musulman, Mohammed attaque à plusieurs reprises des tribus juives.

    Mahomet

    Mohammed, représenté par une flamme, et les premiers califes, ses successeurs directs (Miniature persane, Bibliothèque nationale, Paris)

    Parallèlement, entre 619 et 629, il contracte 11 mariages et prend deux concubines, la juive Raihana Bint Zaid, et Maria, une copte (chrétienne) d’Egypte.

    Dans la plupart des cas, mis à part l’exception d’Aïcha, la « Bien-aimée », Mohammed conclut, grâce à ses épouses, des alliances politiques.

    La nouvelle communauté combat pour sa foi et les minorités juives et chrétiennes sont converties ou éliminées de la région.

    Les batailles contre les habitants de La Mecque se succèdent. Il gagne le combat de Badr (624) mais subit une cuisante défaite à Ohoud (625).
    Il prend sa revanche à la « bataille du fossé » en 627, fossé qui a été creusé pour protéger Médine.

    Mosquée Faisal au Pakistan

    Mosquée Faisal d'Islamabad, capitale du Pakistan. By M.Omair . (CC BY-SA 3.0)

    Le 11 janvier 630, Mohammed entre victorieux à La Mecque. Il fait aussitôt détruire les idoles et donne un sens nouveau aux anciens symboles.

    La Kaaba devient la « maison de Dieu » et les rites du pèlerinage musulman remplacent ceux des païens.

    Il créé la umma qui institue aide et protection entre les musulmans. Le jihad « combat contre soi-même pour devenir meilleur selon la volonté de Dieu » se transforme en guerre sainte contre les infidèles et abolit la razzia.

    La nouvelle religion

    L’influence du Prophète grandit dans la péninsule arabique dans les années 630-631. A cette date, Mohammed revient à La Mecque pour y effectuer le pèlerinage de « l’adieu ».

    La Mecque

    Grande Mosquée de la Mecque. Au centre, la Kaaba. La Kaaba est un sanctuaire cubique dans lequel est scellée la Pierre noire. Les pèlerins doivent en faire sept fois le tour. La Pierre noire a été apportée par l'ange Gabriel. Initialement immaculée, elle est censée avoir été noircie par le péché humain . By Al- Fassam . (CC BY-SA 3.0)


    De cette époque date la dernière révélation, la dernière sourate : »Aujourd’hui, j’ai parfait votre religion, j’ai accompli sur vous ma grâce et il me plaît que l’islam soit votre foi. »

    De retour à Médine, il est pris de fièvre et meurt le 8 juin 632, dans les bras d’Aïcha, son épouse préférée.

    Depuis sa mort, le pèlerinage se déroule du 7 au 13 du mois dhu al-hijra, le dernier de l’année hégirienne.

    Rituel de purification musulman

    Avant la prière, les musulmans se livrent à des ablutions rituelles pour se purifier (XVe siècle, Bibliothèque nationale, Le Caire)

    Chaque musulman a l’obligation d’effectuer, au moins une fois dans sa vie, le pèlerinage. Il y répète pieusement les gestes du Prophète, drapé de deux pièces d’étoffe blanche sans couture, symbolisant la pureté et l’égalité des croyants devant Dieu.

    Clé de la Kaaba

    Clé de la Kaaba. C'est l'un des nombreux objets porte-bonheur liés au pèlerinage à la Mecque (XVe siècle, Musée du Louvre, Paris)

    La loi islamique classe les activités humaines en cinq catégories :

    • Activités autorisées
    • Activités recommandées
    • Activités obligatoires
    • Activités détestables
    • Activités interdites

    Par exemple, le mariage est un devoir. Le Coran tolère que l’homme ait quatre épouses. Il peut les répudier mais la femme conserve alors la dot (mahr).
    L’adultère est interdit et le châtiment réservé aux deux coupables est de 100 coups de fouet.

    Celui qui aura fait une fausse accusation sans produire les quatre témoins prévus par le Livre doit être puni de 80 coups de fouet. De nombreuses sociétés ont conservé l’ancienne coutume de la lapidation.

    En cas de vol, le Coran ordonne de trancher la main du coupable.

    Le port du voile, pour les femmes, est recommandé mais non obligatoire.

    Le musulman est également soumis à des restrictions alimentaires. Il ne doit pas manger de porc, ni de viande d’un animal déjà mort ou qui n’aura pas été égorgé pour être vidé de son sang.

    Le Coran ne prévoit pas de sanctions pour l’interdiction de boire du vin ou des boissons fermentées. En revanche, les interdictions de la sunna sont plus catégoriques, et les juristes-théologiens ont prévu 80 coups de fouet.

    Les bijoux précieux sont défendus aux hommes, mais pas les parfums, dont le Prophète était grand amateur.

    Toutes les actions nobles, manger, écrire …, sont réservées à la main droite, les autres à la gauche.

    La figuration d’Allah et de Mohammed est totalement interdite. C’est pourquoi, l’islam apporte un soin particulier aux manuscrits. Le calligraphe concentre tout son art sur les lettres et les couleurs.

    Les cinq piliers de l’islam

    Tout musulman est astreint à cinq obligations, également appelées « piliers » ou arkan. Ces cinq obligations sont les suivantes :

    La profession de foi (chahada) qui s’exprime ainsi : « J’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que Mohammed est son Prophète. » La récitation de cette formule en public, prononcée trois fois de suite, constitue l’acte de conversion à l’islam.

    La prière (salat) : les cinq prières rituelles portent le nom de l’heure à laquelle elles doivent être récitées. Les musulmans doivent d’abord se mettre en état de pureté rituelle par des ablutions.
    La prière communautaire s’effectue dans une mosquée chaque vendredi.

    Le jeûne (siyam) dure tout le mois du Ramadan, le neuvième mois de l’année islamique. Il doit être absolu de l’aube à la tombée de la nuit.

    L’aumône (zakat) est un impôt religieux payé par les riches. Payer l’aumône légale signifie que l’homme n’est que le dépositaire des biens d’ici-bas ; seul Dieu en est le propriétaire.

    Le pèlerinage de La Mecque (al Haji) qui est un acte essentiel du culte islamique. Tout croyant doit le faire au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.
    La Mecque, qui se trouve en Arabie Saoudite, est un territoire interdit à tout non-musulman.

    Le Coran

    La religion musulmane ne comporte ni sacrément, ni clergé. Les dogmes, peu nombreux, disent aux fidèles ce qu’il faut croire, tandis que la charia (voie à suivre), ou loi islamique, lui prescrit ce qu’il doit faire pour être un bon musulman.

    La charia est fondée sur le Coran, sur la sunna (tradition), recueil des « faits et dits » (hadith) du Prophète, et sur le fiqh, droit musulman, qui est en fait la science religieuse élaborée par des juristes-théologiens.

    Coran de l’arabe al-Quraan, « la lecture » ou, plus précisément, « la récitation déclamatoire »), représente pour tous les musulmans le texte sacré par excellence.
    Il est en effet la parole de Dieu devenue Livre.

    Le Coran

    Le Coran. L'alphabet s'écrit de droite à gauche et ne comporte que des consonnes et des demi-consonnes (XVIe siècle, Bibliothèque de l'Arsenal, Paris)

    Les compagnons du Prophète apprenaient par cœur les révélations au fur et à mesure que ce dernier les leur transmettait. Ils les transcrivaient également sur des pierres plates, des omoplates de chameau et des morceaux de cuir.

    En 652, le calife Uthman, troisième successeur du Prophète, donna l’ordre de réunir tous les textes. Cette version, considérée comme définitive, est toujours en vigueur dans le monde musulman.

    L’importance accordée par les musulmans au texte sacré explique la place qu’occupent la calligraphie, l’enluminure et la reliure des corans dans l’art islamique. Seul le décor abstrait y est admis, à l’exclusion de toute représentation de la vie.

    Le Coran est composé de 114 sourates (chapitres), elles-mêmes divisées en 6 243 versets, ou ayats. Les versets sont classés selon un ordre de longueur décroissante. On peut les regrouper chronologiquement selon quatre périodes successives :

    L’apostolat du Prophète. Le thème du premier groupe est la purification, la charité, l’unicité divine, le rejet du paganisme, la création et la résurrection.

    Le thème du deuxième groupe est la réaffirmation de l’unicité divine, la lutte contre le polythéisme, le prophétisme de Mohammed, les récompenses et châtiments dans l’au-delà.

    Les troisième et quatrième groupes comprennent les révélations faites à Médine, à une époque où le Prophète élargit et organise solidement la communauté : Mohammed reprend et accentue les thèmes essentiels de toute sa prédication. La « liminaire », ou fatiha, est la plus courte et la plus dense invocation au Seigneur, que tout musulman connaît par cœur.

    Le musulman doit croire aux anges, aux prophètes, aux livres révélés et au jugement dernier.

    Les anges sont faits de lumière et n’ont pas de sexe. Les prophètes, supérieurs aux hommes, sont des hommes envoyés par Dieu pour révéler ou rappeler la religion.
    Certains, comme Moïse avec la Torah et Jésus avec l’Evangile, sont porteurs de livres révélés. C’est pourquoi juifs et chrétiens sont appelés « gens du Livre » dans le Coran.

    On y retrouve les prophètes de la Bible, notamment Noé, Abraham, Moïse, David, Salomon, Joseph ou Elie.

    Coran

    Coran miniature, Collection privée

    Jésus (Issa ou Aïssa) est tenu pour un très grand prophète par ce qu’il a accompli des miracles. Il occupe une place privilégiée dans le Coran. C’est également le cas de la Vierge Marie (Maryam).
    Mais, pour l’islam, Jésus n’est pas le fils de Dieu et il n’est pas mort sur la croix.

    Chrétiens et juifs ont dénaturé leur révélation, et Mohammed, envoyé pour la corriger, est considéré par les musulmans comme le « sceau des prophètes », le dernier de la lignée.

    Le jugement dernier est longuement abordé dans le Coran. Les créatures seront nues, debout devant Dieu, brûlées par le soleil. Chacune présentera le livre du compte de ses actions, lesquelles seront pesées sur une balance.

    Mohammed intercédera en faveur des pécheurs mais ne pourra pas tous les sauver.

    Les bons iront au paradis, la Janna (le Jardin), les autres seront condamnés au feu éternel, Nar, qui désigne l’enfer.

    Les élus du paradis disposeront de houris, jeunes filles vierges, ainsi que de mets et de boissons délicieux.

    En 632, quand meurt Mohammed, l’influence de la nouvelle religion se limite à l’Arabie. Pourtant, dès cette année-là, l’empire musulman va rapidement s’étendre. Pourquoi les Arabes ont-ils abandonné leur désert pour conquérir le monde ? La puissance de la foi est-elle une explication suffisante ? Les historiens s’interrogent encore.

    V.Battaglia (04.05.2006)

    Mythologie et Religion:  La première république islamique

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    La naissance de l’Islam

     

    Mohammed . "Mahomet", le Prophète

     

    C’est dans la tribu des Quraych, au sein du clan hachémite (ou Hachim), en Arabie, qu’est né Mohammed (Muhammad en arabe) connu sous le nom de Mahomet en Occident vers 570 de notre ère.
    Au début du VIIe siècle, le prophète arabe va fonder l’islam, religion qui va connaître une expansion mondiale sans précédent dans l’histoire.
    À peine 30 ans après la mort de Mohammed, les Bédouins déferlent sur la Syrie, l’Égypte ou la Mésopotamie.
    Ils suivent alors à la lettre le verset du Coran qui dit : » Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu et au Dernier Jour. Tuez-les partout où vous les atteindrez ! Expulsez-les d’où ils vous ont expulsés ! Telle est la récompense des Infidèles. »
    Mohammed n’a-t-il pas promis aussi que tout combattant mort à la bataille est assuré d’entrer au paradis ?
    Peut-être est-ce cette certitude qui a permis à de simples tribus pauvres de se transformer en cavaliers émérites et en militaires de génie.

    Mise au point sur le nom du Prophète

    En Occident, le Prophète est connu sous le nom de Mahomet. Cependant, il s'avère que le vrai nom est Mohammed qui signifie en arabe "Le loué, le béni, ou le digne".

    Je laisse d'ailleurs à Mr. Vic et Mr. Miftah qui gèrent le site myjanaty.com le soin de nous expliquer la véritable signification du nom du prophète.

    Mahomed (ma hommid) en arabe, ça signifie celui qui n'est pas béni. 

    Hummid (ou Hommid), plus exactement Hummida, est le verbe Hammada "louer" à la forme passive du passé et à la troisième personne du singulier. Hummida veut donc dire "il a été loué".

    Si on met la négation mâ devant, cela donne "il n'a pas été loué".

    On voit tout de suite que ce mâ Hummida est ridicule. Pourquoi devrait-on appeler quelqu'un "il n'a pas été loué" et pas "il n'est pas loué" tout simplement ?

    Alors qu'en Arabe, langue dans laquelle a été révélé le Coran, Mohammed signifie "Le loué, le béni, ou le digne de louanges", les Occidentaux ont transformé le nom  en Mahomet (ma hommid) signifiant exactement le contraire (celui qui n'est pas béni) ou encore en "Mahound", prince des ténèbres, autre nom du diable"

    Toutes les personnes qui choisissent le prénom Mohammad ou Mohammed pour leurs fils, le font par honneur, et jamais  Mahomed.

    L’Arabie avant l’islam

    A l’aube de l’islam, à l’époque de la Jahiliya « l’Ignorance », l’Arabie est une terre aride prise entre la mer Rouge et l’océan Indien.
    Peuplée essentiellement de Bédouins nomades, cette terre est devenue le point de passage terrestre des caravanes qui acheminent l’encens de l’Inde, la soie de Chine et les denrées de luxe.

    Les Arabes étaient alors polythéistes. Superstitieux, ils redoutaient les « djinns », les esprits diaboliques et adoraient les idoles.

    L’anarchie régnait en Arabie, appelée l’île des Arabes (Jazirat al Arab). Les tribus, non unifiées, s’organisaient autour d’un code de l’honneur mais s’affrontaient également régulièrement.

    La Mecque était un centre religieux polythéiste où Bédouins et commerçants venaient adorer Allah, le dieu créateur de l’univers mais également d’autres divinités, ayant forme humaine ou animale.

    Grande Mosquée de Kairouan

    La Grande Mosquée de Kairouan, en Tunisie, fondée en 670. Elle fut reconstruite aux XVIIe et XVIIIe siècles. By mamnaimie(CC BY-SA 3.0)

     

    Le nom d’Allah vient de al-Ilah, qui signifie le Dieu ; bien avant l’Islam, il paraît avoir désigné le dieu suprême à La Mecque. Dans la pensée islamique, Allah est le maître du monde et de la vie, bienfaiteur et miséricordieux mais aussi juge qui rendra au jour du Jugement à chacun selon ses œuvres.

    Mohammed, le prophète

    C’est dans ce contexte que naît Mohammed vers 570. Il appartient à la puissante tribu des Quraych (requins, en arabe), qui a conquis la Mecque au Ve siècle. Cependant, bien qu’appartenant à la tribu dirigeante qui dirige la Mecque, Mohammed est issu du clan hachémite, le plus pauvre de la tribu.

    Mohammed. Mahomet

    Mohammed dont la tête est surmontée d'une flamme. Le Coran interdit de reproduire la figure humaine. C'est tardivement et hors du monde arabe que furent réalisées les premières représentations du Prophète (Musée de Topkapi, Istanbul)

    Il est le fils d’Abd Allah « Serviteur de Dieu », mort avant sa naissance. Il n’a que six ans quand il perd sa mère. Il est recueilli par son oncle et est élevé avec Ali, cousin et futur gendre de Mohammed.

    Son enfance se passe dans la pauvreté. Caravanier, il effectue de nombreux voyages. C’est au cours de ces voyages qu’il fait connaissance avec d’autres peuples adeptes d’autres croyances. Il rencontre des monothéistes, notamment des chrétiens et des juifs.

    Les premiers disciples de Mohammed

    Les premiers disciples de Mohammed (Manuscrit turc du XVIe siècle)

    Il devient conducteur de caravane au service d’une femme, Khadija, riche veuve de 15 ans son aînée.
    Il l’épouse peu après. Mohammed, qu’on appelle alors le Fidèle (al-Amine) dans sa tribu, a 25 ans.
    Khadija jouera un rôle très important dans la vie du Prophète, en le déchargeant notamment des soucis du quotidien. Elle lui donnera trois fils (morts en bas âge) et quatre filles (dont Fatima).

    Mohammed restera fidèle et monogame à sa première épouse qui décèdera en 619.

    L’isolement et la méditation

    Mohammed a pris l’habitude de se retirer dans une caverne du mont Hira, près de la Mecque, où il pratique la méditation.

    C’est là, à partir de 610, qu’il connaît le début de sa vie spirituelle. Il y connaît également ses premières révélations divines.
    Au cours de sa retraite, il entend une voix qui lui ordonne de « parler au nom de ton Seigneur qui t’a créé ».
    Puis, il voit apparaître l’archange Gabriel (Djabraïl) qui lui commande de « réciter » les messages qui lui sont transmis.

    « Ô toi couvert d’un manteau ! Lèves-toi et avertis ton Seigneur, glorifie-le ! » (Coran, 74-V.1,2).

    Encouragé par sa femme, il entame alors sa prédication dans l’hostilité générale. La nature prophétique de Mohammed et de son message est attestée par le fait qu’il ne savait ni lire ni écrire et qu’il n’a jamais manqué de faire la distinction entre les révélations qu’il transmettait et ses propres pensées d’homme.

    En effet, les riches et les notables craignent cet homme dont les discours menacent leurs privilèges.
    Malgré tout, Mohammed arrive à regrouper autour de lui un noyau de compagnons issus de souches modestes, dont sa femme, son cousin Ali et son fils adoptif Saïd, un esclave chrétien.

    Mahomet

    Mohammed et les prophètes qui, selon le Coran, sont des hommes désignés par Dieu pour transmettre le message. Les miniaturistes persans et turcs oseront représenter Mohammed à visage découvert (Manuscrit persan, Bibliothèque nationale, Paris)

    Mohammed devient le Prophète (al-Nabi), l’Envoyé (al-Rassoul), l’Annonciateur (al-Moubacher).

    C’est ainsi que cette nouvelle religion monothéiste, l’islam « soumission à la volonté de Dieu », commence à se répandre.

    Proclamant avec force l’unicité de Dieu, il finit par inquiéter les Mecquois qui craignent d’être ruinés par la condamnation des idoles et la disparition des pèlerins.
    Ils se mettent alors à le persécuter. Le nouveau chef du clan des Hachémites lui retire sa protection, de sorte qu’on peut dès lors l’assassiner impunément.

    Les premières conversions à l’islam

    Les musulmans, (muslimun, « ceux qui remettent leur âme à Dieu »), subissent des vexations. En 622, Mohammed émigre avec ses compagnons, près de 200, vers une ville située à 400 km de la Mecque, Yathrib, qui deviendra la ville du Prophète (medinat al-Nabi), la future Médine.

    L’émigration vers Médine marque le début de l’hégire c’est-à-dire l’ère islamique.

    V.Battaglia (04.05.2006). M.à.J 07.2009

    Mythologie et Religion:  La naissance de l’Islam

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