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    Harle couronné

    Lophodytes cucullatus

     

     

    Le Harle couronné (Lophodytes cucullatus) est une espèce de canards piscivores, c'est le plus petit des harles nord-américains. Autrefois, il était appelé Bec-scie couronné.

    Description

    Morphologie

      

    Les mâles ont une longueur comprise entre 43 et 58 centimètres de long pour une envergure de 56 à 70 centimètres, bien que leur poids n'ai pas été spécifiquement étudié, ils pèsent en moyenne de 540 à 680 grammes1 respectivement pour les femelles et les mâles. Ils disposent d'un bec ressemblant à ceux des harles du genre Mergus, mais n'en font pas partie. Ils sont assez maladroits en marchant, mais les femelles peuvent parcourir de longues distances avec leurs petits. Ils décollent rapidement et pour ce faire sont capables de courir sur l'eau. Ils battent très rapidement des ailes. Pour atterrir, ils pratiquent un « ski nautique ». Bons plongeurs, ils s'aident de leurs ailes et allongent leurs pattes vers l'arrière. Leurs yeux sont particulièrement bien adaptés à la vision sub-aquatique.

    Les œufs de cette espèce sont presque sphériques et ont une coquille d'épaisseur non homogène.

    Plumage

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    Harle couronné
    (femelle à gauche ; mâle à droite)

    Chez les adultes, deux barres irrégulières noires marquent les côtés de la poitrine. La queue est brun-gris sombre. La gorge, la poitrine et le ventre sont blancs. Les flancs sont fauves ou brun-roux. Chez les 2 sexes, la tête est ornée d'une huppe.

    Le mâle possède un plumage qui présente une combinaison de noir, de blanc et de brun-roux. Chez le mâle adulte, la tête, le cou et le manteau sont noirs, le croupion gris. Le caractère physique le plus remarquable est constitué par la crête qui, lorsqu'elle est déployée, révèle un formidable éventail blanc bordé de noir. Quand elle est au repos, elle se réduit à une simple et large rayure blanche en arrière de l'œil.

    La femelle a la tête et le cou brun grisâtre. La huppe est brunâtre et plus courte que celle du mâle. Le dos, les scapulaires, le croupion et la queue sont brun foncé. Les ailes sont brunes, avec des taches blanches. L'abdomen est blanc. Les immatures ne se distinguent des femelles que par une crête plus petite et une coloration plus pâle. Ils deviennent adultes après 2 ans2.

    Comportement

    Le comportement de ce harle est peu connu, notamment sur sa territorialité ou sur le comportement de la mère envers ses petits.

    Il est grégaire durant l'hivernage.

    Reproduction

    Naissance Harle couronné

    La femelle harle retourne tous les ans sur le même site. Elle choisit son mâle au cours de l'hiver, de novembre à janvier. Pour ce faire, un groupe comportant plusieurs mâles et une ou deux femelles se constitue. Pour la parade nuptiale, les mâles déploient leur crête et agitent vigoureusement leur tête de diverses façons tout en émettant des croassements après de brusques hochements de tête. Ils procèdent aussi à des vols courts. Les couples sont monogames. C'est la femelle qui sélectionne le site pour l'édification du nid, pas nécessairement le même tous les ans, généralement dans une cavité d'un arbre mort ou vivant situé de 1,2 mètre à 4,5 mètres du sol3. Les mêmes nids peuvent être disputés entre plusieurs espèces comme les grands harles ou les garrots. Ainsi il arrive que l'on trouve des œufs de plusieurs espèces différentes dans un même nid. Les nids peuvent se trouver assez éloignés des points d'eau. Les femelles doivent donc conduire en marchant leurs petits jusqu'à 1,2 kilomètre pour gagner ceux-ci. De la fin de février au début de juin, suivant l'altitude, entre 7 ou 8 œufs sont déposés une fois le nid terminé. Plus la femelle est âgée, plus la ponte intervient précocement dans la saison et plus le nombre d'œufs a tendance à être important. La plupart des couvaisons ont lieu entre mars et avril durant 32 à 33 jours2. Immédiatement après la ponte, le mâle abandonne la femelle. Celle-ci couve pendant près d'un mois, période au cours de laquelle elle perd 8-16 % de son poids corporel. Les canetons, nidifuges, quittent le nid environ 24 heures après être sortis de l'œuf et sont capables de se nourrir et de plonger3. On sait peu de choses sur l'éducation que les mères apportent aux canetons, celles-ci abandonnant leur progéniture 5 semaines après l'éclosion.

    Il n'y a presque jamais de couvée de substitution, sauf dans les rares cas où le mâle n'a pas encore quitté la femelle.

    Habitat et répartition

      

    Ils vivent dans les zones humides du nord-ouest des États-Unis, au sud du Canada et à l'est du Mississippi3 dans les eaux calmes et peu profondes, les réservoirs d'eau claire avec un fond sableux ou de galets, proche des forêts tempérées. Ils sont particulièrement abondants dans la région des Grands lacs. La zone d'hivernage comprend d'une part la côte Pacifique de la Californie et d'autre part la côte du Delaware au Texas3 dans les eaux douces comme les ruisseaux, les étangs, les baies saumâtres, les estuaires et les estrans.

    Les préférences du harle couronné en matière d'habitat sont assez similaires à celles du canard branchu, d'une taille comparable, mais contrairement à ce dernier, il délaisse les eaux tourmentées ou même les lacs de grande superficie, ayant plus de mal pour s'y alimenter.

    Il préfère nicher dans les cavités des arbres près de l'eau à 3 à 6 mètres du sol. Il n'hésitera pas à utiliser des nichoirs aménagés par des carolins, s'ils sont disponibles.

    Ils migrent à la fin de l'automne sur des courtes distances lorsque ces points d'eau sont pris par les glaces, en général c'est un migrant précoce. Il se déplace seul, en couple ou en petites bandes2

    Il n'existe pas d'informations précises sur la taille des populations, le Harle n'ayant aucun statut de conservation spéciale, on a estimé cependant en 2002 sa population de 270 000 à 390 000 individus4. Ils sont exceptionnellement aperçus en Europe, cependant comme il existe un grand nombre de ces oiseaux en captivité, il est aujourd'hui difficile de déterminer si leur présence est dû à une erreur de migration ou à une escapade.

    Alimentation

    Ils se nourrissent en plongée et en nageant sous l'eau pour recueillir des petits poissons, des crustacés et des insectes aquatiques. Ils consomment également des graines et des plantes aquatiques.

    Systématique

    Une espèce fossile de canard, nommée à sa découverte Querquedula floridana du Pléistocène à Vero Beach en Floride, s'est révélée être après plusieurs examens successifs proche de cette espèce. Elle est désormais appelée Lophodytes Floridanus, mais la relation exacte entre ce fossile et cette espèce est inconnue.

    Harles couronnés et l'homme

    Près de 18 000 harles couronnés ont été abattus aux États-Unis et au Canada en 1994. La chasse de cette espèce est moins prisée qu'elle ne l'a été notamment du fait de la baisse des effectifs due à la destruction de leur habitat (domestication des cours d'eau, déforestation, pratiques agricoles qui augmentent la turbidité de l'eau, etc.). Les pluies acides nuisent également à l'espèce, car un faible pH peut provoquer une importante diminution du nombre d'invertébrés aquatiques, et donc réduire l'alimentation des canetons.

    Ces harles ne sont que depuis relativement peu de temps élevés en captivité. Les premiers élevages datent des années 1950 aux États-Unis. Ils ont été ensuite introduits au Wildfowl and Wetlands Trust au Royaume-Uni, puis dans d'autres pays européens comme l'Allemagne dans les années 1970.

     

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    Eider à duvet

    Description de cette image, également commentée ci-après

     

    L'Eider à duvet (Somateria mollissima) est une espèce de canards plongeurs marins de la famille des anatidés.

     

    Identification

    Eider est emprunté à l'angais, qui parvient via l'allemand ou le néerlandais de l'islandais æðarfugl « eider à duvet », et son nom italien, edredone, rappelle l'édredon fait de duvet de plumes, lui aussi emprunté au danois ederdunn « duvet de l'eider ». C'est un canard de 50 à 71 cm de long avec une envergure de 80 à 108 cm, pesant entre 1 200 et 2 800 g. Ce sont de gros oiseaux aux formes massives.

    Le mâle a une calotte noire sur la tête, une nuque et les côtés du cou vert olive, des joues blanches. Le ventre, les flancs et la queue sont noirs, le dos est blanc et la poitrine légèrement rosée. Les ailes sont noires et blanches. Son plumage éclipse est presque entièrement noir.

    La femelle est brun foncé barré de noir. Elle ressemble à la femelle du canard colvert, mais on peut la distinguer par sa taille beaucoup plus importante.

    Aire de répartition

    Nidification

    En Europe, il vit dans l'hémisphère Nord, à la limite de la banquise. Il niche sur les côtes de l'océan Atlantique Nord et de la mer du Nord, de la Scandinavie à l'Islande. Récemment, des cas de nidification ont été répertoriés plus au sud, et même à l'intérieur du continent en Suisse.

    Hivernage

    L'Eider hiverne principalement sur les côtes de l'Atlantique, en plus petit nombre sur les grands lacs de l'intérieur.

    Au Québec


    L'été au
    Québec, on retrouve l'Eider à duvet dans une douzaine d'aires de nidification, notamment sur les îles du Bas Saint-Laurent : l'Île aux Basques et l'Île aux Pommes1, deux refuges d'oiseaux de la région de Trois-Pistoles et ainsi que plusieurs autres.

    Habitat

    L'eider à duvet préfère les côtes maritimes rocheuses ou sablonneuses. En hiver, on peut le rencontrer sur les fleuves et les lacs d'eau douce.

    Comportement

    C'est un oiseau qui se regroupe en troupes nombreuses, de 10 à 1 000 oiseaux.

    Contrairement aux autres canards, il alterne le vol battu et le vol plané.

    Régime alimentaire

    C'est un excellent plongeur. Il plonge plus d'une minute et peut s'enfoncer jusqu'à 25 mètres. Il pêche principalement les crustacés et les mollusques.

    Reproduction

     
    Femelle au nid (Spitzberg).

    La femelle pond une couvée par an de 4 à 6 œufs en mai-juin. Le nid est près de l'eau sur le sable ou dans les rochers, éventuellement protégé par la végétation. Il est fait du duvet de la femelle. Celui-ci est utilisé depuis longtemps par les peuples vivant dans le grand nord. Il est récolté dans les nids après le départ des petits. Il est utilisé pour confectionner des vêtements chauds et des édredons, nom issue de l'anglais « eider down », « duvet d'eider ». Considéré comme le nec plus ultra pour le garnissage des couettes, le prix de ce duvet est très élevé – une couette de 140 X 200 cm coûte dans les 4 000 euros (en 2011)2.

     

     

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    Canard siffleur

    Oui,oui, vous avez bien lu, j'en ai moi-même observé un sur la rive du Saint-Laurent à Montréal
     
    Le Canard siffleur ou Canard siffleur d'Europe (Anas penelope) est une espèce d'oiseaux assez commune appartenant à la famille des Anatidae. Il niche dans le nord de l'Eurasie, migrant vers le sud à la fin de l'été. Le cri caractéristique du mâle est à l'origine de son nom.
     

    Description

     
    Femelle.

    En période de reproduction, l'espèce présente un dimorphisme sexuel, le reste de l'année mâle et femelle étant d'apparence similaire.

    Le Canard siffleur mâle a la tête ronde rousse avec une bande jaune pâle qui part de la base du bec jusqu'au-dessus de la tête. Il possède également un plastron rosé, un ventre blanc, un croupion noir et blanc. Le bec est gris bleu clair avec l'onglet noir.

    Le plumage de la cane est brun roux. Le bec est gris bleu foncé.

    Le mâle adulte effectue une mue complète de juin à septembre et une mue partielle d'août à janvier, la femelle respectivement de juillet à septembre et d'octobre à mai, le jeune une mue partielle d'octobre à février (voire jusqu'en avril) et la jeune femelle une autre mue partielle de mars à mai.

    Le Canard siffleur est d'une longueur de 40 à 46 cm et d'une envergure d'environ 80 cm (valeurs extrêmes de 75 et 85 cm). Les autres mensurations sont : 250 à 270 mm pour l'aile pliée du mâle et 235 à 255 mm pour celle de la femelle, 95 à 108 mm pour la queue, 31 à 36 mm pour le bec et 35 à 40 mm pour le tarse. La masse du mâle est comprise entre 600 et 1 070 g et celle de la femelle entre 485 et 910 g.

    Écologie et comportement

     
    Groupe de Canards siffleurs en vol.

    Voix

    Son nom vient de son cri, un sifflement mélodieux wii-wuuuuu (ou hui-ou) que l'on entend fréquemment le soir et au lever du jour. La femelle émet un rarr très grave.

    Alimentation

    Cet oiseau se déplace aisément au sol où il prélève une grande part de son alimentation, constituée principalement de végétaux et d'insectes1.

    Reproduction

    Ces canards reviennent de leur migration par couple. Les mâles tournent autour des canes, dans l'eau, en hérissant les plumes de leur tête, en dépliant de temps en temps leurs ailes et en sifflant.

    Ils nichent sur les berges, dans la végétation dense. Le nid est construit à même le sol, par les femelles. Il est constitué d'herbes sèches, le fond est tapissé de duvet. La femelle pond 7 à 10 œufs ovalaires blanc jaunâtre ou olivâtres, dont la taille a pour valeurs extrêmes : 49,2-59,9 mm × 34,7-42,1 mm1. Elle les couve seule durant près de 25 jours2. Les petits la suivront dans l'eau peu après leur naissance.

    La maturité sexuelle peut être atteinte à l'âge d'un an mais il semble que de nombreux oiseaux se reproduisent plus tardivement.

    Canard siffleur mâle

    Longévité

    Le Canard siffleur peut vivre jusqu'à 18 ans2.

    Comportement

    Le Canard siffleur est une espèce très sociable, vivant le plus souvent en groupes2.

    Habitat et répartition

    Habitat

    Le Canard siffleur se reproduit dans la toundra boisée, la taïga (rivières avec méandres, lacs et marais) et les steppes.

    En migration et en hivernage, il fréquente les estuaires (vasières et prés salés), les baies, les lagunes, les côtes basses et abritées (en particulier les milieux prairiaux), les lacs, les réservoirs et les fleuves.

    Distribution géographique

    Cette espèce niche dans l'extrême nord de l'Europe (dans la taïga), jusqu'en Sibérie, et migre pour hiverner dans le sud de l'Angleterre, sur les côtes françaises et espagnoles, de l'Italie, des Balkans et de l'Afrique du Nord.

     

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    Oie cendrée

    Anser anser

    Description de l'image Ánsar común (Anser anser), Tierpark Hellabrunn, Múnich, Alemania, 2012-06-17, DD 01.JPG.

    Anser anser

    L’Oie cendrée (Anser anser) est une espèce d'oiseau appartenant à la famille des Anatidae et à la sous-famille des Anserinae. Elle est l'espèce type du genre Anser. On regroupe dans l'espèce les populations d'individus sauvages, les individus des races domestiques, mais aussi des individus marrons, c'est-à-dire domestiques mais revenus à la vie sauvage, ainsi que, dans une certaine mesure, les individus hybrides. De fait, cette espèce présente une vaste aire de répartition.

    Elle est, avec l'Oie cygnoïde, un des ancêtres des oies domestiques ; sa domestication remonte à plusieurs milliers d'années.

    Les populations sauvages sont protégées par l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA).

    Mensurations

    L’oie cendrée (Anser anser) est l'ancêtre de la plupart des races d'oies domestiques. Les individus sauvages ont une silhouette massive qui les distinguent des autres espèces d'oie. Ils mesurent entre 68 et 90 cm pour une masse de 2,5 à 3,6 kg et une envergure variant entre 147 et 180 cm. La queue mesure entre 129 et 150 mm, le tarse entre 73 et 82 mm.

    Les mâles sont en moyenne légèrement plus grands (aile de 447 à 482 mm contre 412 à 468 mm) et plus lourds (3,6 kg contre 3,2 kg) que les femelles.

    Les races domestiques sont plus grosses (elles peuvent peser jusqu'à 5,5 kg), de morphologie plus adaptée à la marche, de plumage plus variable et pondent davantage. L'hybridation rend les différences plus flagrantes encore.

    Aspect général

     
    Deux oies cendrées de la sous-espèce Anser anser anser

    Les variétés sauvages présentent un plumage gris-beige, plus sombre et brun sur la nuque, les flancs, le dessus des ailes et le dessus de la queue. Ces plumes brunes sont veinées du même gris-beige que le dessous de l'oiseau. Les flancs sont nuancés de brunâtre. Le ventre peut être parsemé de quelques taches noires mais cette coloration n'est jamais aussi étendue que chez l'Oie rieuse. Le croupion est blanc, tout comme l'arrière du ventre et les sous-caudales. Le bord d'attaque des ailes est bordé d'une ligne gris bleuté pâle. Les pattes sont rose chair, fortes et palmées. L'œil noir est cerclé de blanc.

    Dans la nature, cette oie se distingue des autres espèces par sa grosse tête et son bec massif (54 à 73 mm). Ce bec est orange ou rose selon les sous-espèces, avec l'onglet blanc.

    Les jeunes ressemblent aux adultes, mais leurs pattes sont grises et l'aspect des plumes au niveau du cou, du dos et des flancs est moins veiné, plus uniforme ; en outre ils n’ont jamais de taches noires sur le ventre1.

    Les oisons de type sauvage sont couverts d'un duvet marron ou jaune-olivâtre sur le dessus, et jaunâtre en dessous.

    Les individus de l'Europe de l'Ouest (Anser anser anser) ont le bec orange et sont un peu plus petits, plus sombres et une teinte plus grise que les individus asiatiques (Anser anser rubirostris), qui eux ont le bec rose. Les individus d'Europe de l'Est ont souvent une apparence intermédiaire entre ces deux sous-espèces (bec rose et orange).

    Le bec des populations centrées autour de la mer Baltique est terminé par un onglet corné, ce qui permet à ces individus une extraction plus facile des tubercules, bulbes et racines, tandis que les populations centrée sur la Norvège ont un bec plus court, qui facilite le cisaillage des plantes herbacées1.

    Le plumage des races domestiques est très variable. Il peut être blanc, gris-marron (proche de la variété sauvage) ou entre ces deux couleurs. Il existe des dizaines de races domestiques, avec de nombreuses variations dans la taille de l'oiseau et la couleur de son plumage. Chez certaines variétés domestiques, il existe un dimorphisme sexuel, mais pas chez les sous-espèces sauvages.

    Comportement

     
    Comme les autres anatidés, l'oie cendrée dort sur une patte

    Comportement social

    D'un naturel sociable, l'oie cendrée devient extrêmement grégaire durant la migration. Les dimensions des groupes d'oies vont du petit groupe familial jusqu'à des rassemblements de plusieurs milliers d'individus2. Pendant la saison de nidification, le mâle devient territorial et défend les abords du nid contre les intrusions.

    C'est une espèce monogame, les couples se forment pour toute la vie. En cas de disparition d'un des deux conjoints, le survivant peut s'infliger, avant de reformer un couple, un célibat prolongé, voire un veuvage définitif1.

    Cependant, les aviculteurs parviennent à obtenir qu'un jars (oie mâle) se lie préférentiellement avec plusieurs femelles (jusqu'à six). Cependant, dans les troupeaux de plus de vingt individus où ce ratio est conservé, les liens se distendent et les relations privilégiées entre conjoints disparaissent3.

    Les colonies, souvent composées d'individus de la même famille, disposent d'une hiérarchie sociale. Quelques mâles dirigent le groupe et surveillent l'apparition éventuelle de prédateurs pendant les périodes d'alimentation1.

    Vocalisations

    Article détaillé : vocalisation des oiseaux.

    L'oie est un oiseau peu bruyant sur les lieux de gagnage, mais bien davantage en vol.

    Le cri de contact se compose de trois à cinq éléments : ga ga ga, ang ang ang ou ong ong ong. Le passage des oiseaux migrateurs est souvent repéré grâce aux cris fréquents, aigus et puissants émis par cet oiseau La femelle couveuse défendant son nid émet des sifflements dissuasifs, semblable aux feulements.

    Les oisons produisent de petits cris de contact : vivi ou vivivi. Ceux-ci deviennent plus plaintifs lorsque les jeunes sont éloignés de leurs parents ou repoussés par des individus étrangers.

    Locomotion

     
    Oies cendrées en vol

    L'oie cendrée est une espèce aquatique qui nage plus souvent que les autres oies. À terre, elle marche avec moins de dandinements que les canards et elle est capable de courir avec vélocité. Lors des migrations, les troupes d'oies volent généralement en formation en V.

    Le vol est puissant, rapide, régulier, avec des battements d'ailes assez lents4. Cette espèce plane avant de se poser et, à la fin, chute brusquement.

    Les variétés domestiques peuvent encore voler, mais sont incapables d'effectuer de longues migrations, car leur conformation est trop lourde. En outre, elles sont la plupart du temps éjointées.

    Alimentation

    L'oie cendrée se nourrit principalement en broutant de l'herbe et de jeunes pousses, mais elle peut aussi déterrer des rhizomes, racines et tubercules, glaner des graines, des inflorescences et des fruits (Rubus et Vaccinium), voire consommer de petits animaux aquatiques2. Sauvage, elle consomme surtout des plantes aquatiques comme les spartines, fétuques, potamots, prêles (Equisetum), glycéries (Glyceria) et lentilles d'eau (Lemna), des roseaux comme les scirpes, phragmites et massettes, ou des plantes de prairie comme les herbes, les trèfles et les pissenlits.

    Le régime alimentaire des oies peut dépendre de leurs habitudes sur leur lieu de nidification. Les Oies cendrées qui nichent en Norvège s’alimentent surtout des parties aériennes de graminées et d’autres plantes prairiales comme Festuca, Agropyron, Lolium, Poa, Taraxacum, Sonchus et Chenopodium1. Le régime alimentaire dépend aussi des zones où elles stationnent. À Oostvaardersplassen, l'alimentation des oies est constituée de feuilles, tiges et rhizomes de massettes (Typha) et phramites (Phragmites) puis, lorsque les ressources s'épuisent, sur les champs de céréales, tandis qu'en mer de Wadden, elle se nourrissent de Spartine, Fétuque, Scirpe et Chiendent. Dans l'ouest de la France, l’oie cendrée se nourrit surtout sur les prairies pâturées, consommant les ivraies et puccinellie maritime (Puccinellia maritima) sur les prés à Pâturin maritime (Poa maritima) de la baie de l'Aiguillon, glanant dans les chaumes de maïs et plus occasionnellement sur les céréales d’hiver. Dans les marais d'Orx, les hivernants consomment les pousses de jonc épars et de baldingère faux-roseau et même de la jussie rampante1.

    Dans les marais du Guadalquivir du sud de l’Espagne, les oies se nourrissent principalement des rhizomes de Schoenoplectus litoralis puis, plus tard, de rhizomes de Scirpe maritime, lorsque les zones qu'elles couvrent sont inondées1.

    Les oies ne peuvent se nourrir que lorsque les sols sont humides ; lorsque les sols sont secs, elles doivent généralement se rabattre sur les céréales. Les oies peuvent également attaquer certaines cultures maraîchères comme les champs de carottes, pommes de terre, navets, rutabagas et betteraves, et glaner les grains de blé dans les chaumes.

    Elles se nourrissent principalement à l'aube et en fin de soirée. Pendant le Zugunruhe ou en cas de sécheresse, elles peuvent se nourrir toute la journée.

    Reproduction

     
    Une oie cendrée et deux de ses oisons.

    Pour se reproduire, les couples se cantonnent dans les marais et près de lacs pourvus d'une importante couverture de roseaux et autre végétation, le plus souvent au voisinage de prés et de champs.

    La saison de reproduction débute à des dates variables selon les régions : début mai en Islande, fin avril en Écosse, fin mars dans de nombreuses régions. Les aviculteurs utilisent des techniques d'exposition à la lumière artificielle pour modifier ces dates chez les variétés domestiques.

    En ce qui concerne les individus sauvages, la parade nuptiale et l'accouplement ont lieu dans l'eau. Le mâle enfonce la tête sous l'eau de façon répétitive, imité par la femelle si cette dernière est consentante. Lors de l'accouplement, la femelle se retrouve souvent intégralement sous l'eau, à cause du poids de son partenaire.
    Le
    nid, de grande taille, est installé près de l'eau, dissimulé dans la végétation et les roseaux. Lorsque le couple trouve un endroit propice, le nid est constitué de brindilles et de roseaux, et garni de duvet5. C'est la femelle qui construit le nid, le mâle ayant pour rôle de surveiller le territoire. La construction est finie en 3 jours, mais des matériaux peuvent être rajoutés durant toute la durée de l'incubation1. Le nombre d'œufs pondus varie de 3 à 12, mais la ponte ne compte généralement que de 4 à 6 œufs. Ces œufs sont blanc crème et mesurent en moyenne 86 × 58 mm. Leur poids frais est de 150 à 160 g. Ils sont couvés par la femelle exclusivement. Le mâle surveille le nid de loin puis participe à l'élevage des jeunes.

    L'incubation dure de 27 à 29 jours. Si les œufs sont détruits, une autre ponte peut avoir lieu1. Après éclosion, les oisons sont nidifuges et quittent le nid dès qu'ils sont secs et suffisamment mobiles, soit généralement après 24 h à 48 h. Ils sont alors capables de suivre leurs parents, de nager et de se nourrir seuls, mais sous la surveillance de leur père et de leur mère. Dans l'eau, la femelle nage toujours en tête, suivie par le cortège des oisons, le père venant en fin de file, prêt à défendre âprement sa progéniture6. Les oisons sont capables de voler à 8 semaines environ2,7. Cependant, le groupe familial reste souvent uni pendant une année, au bout de laquelle le mâle adulte, prêt pour une nouvelle saison de nidification, va chasser les jeunes de l'année précédente8. Après la saison de nidification, c'est-à-dire deux mois après l'éclosion des oisons de l'année, les groupes familiaux ont tendance à se reconstituer6.

     
    Hybride d'oie cendrée et d'oie domestique

    En Amérique du Nord, il existe de nombreux cas d'hybridation spontanée entre l'Oie cendrée, issue d'oie domestique marron et la Bernache du Canada, d'autant qu'elle vivent parmi les colonies de celle-ci. On rapporte aussi des cas d'hybridation avec l'oie cygnoïde (d'origine captive puisque cette dernière espèce est asiatique) et l'oie rieuse9.

    Cet oiseau atteint la maturité sexuelle à l'âge de 3 ans en moyenne. Il peut vivre 20 ans dans la nature et 30 ans en captivité10. Le record actuel européen de longévité dans la nature, constaté par baguage, est de 23 ans et 7 mois, sur un individu tué par collision avec une voiture11.

    Répartition et habitat

    Répartition

     
    Carte européenne de la répartition et de la migration des populations d'oie cendrée

    Les individus sauvages fréquentent une grande variété de zones humides de la région paléarctique. L'oie cendrée niche principalement dans le Nord et l'Est de l'Europe (Islande, Écosse, Scandinavie, Allemagne, Pologne), en Turquie sur les bords de la mer Noire, en Russie (Sibérie de l'Ouest) et jusqu'en Chine12. Quelques individus nichent cependant en France, notamment en Alsace, baie de Somme, Brière et au Parc ornithologique du Teich ; ces populations résultent d'introductions. On en trouve également dans le sud de l'Amérique du Sud5. Cette espèce a aussi été introduite dans les îles Malouines13.

    Ces oies, selon les populations, hivernent aux Pays-Bas, dans le Sud de l'Europe et de l'Asie, jusqu'à l'Ouest de Afrique du Nord.

    Dans certains pays où les populations sauvages sont en déclin, comme en Angleterre, il arrive que des individus domestiques revenus à la vie sauvage s'établissent et recolonisent la région5.

    En ce qui concerne les oies cendrées domestiques, on les trouve en Europe, Asie et Amérique du Nord essentiellement.

    Habitat

    À l'état sauvage, cet oiseau vit dans des zones humides, souvent en bordure de marais, lacs, landes humides ou dans des zones d'estuaire comportant beaucoup de végétation. Pendant l'hiver, on peut aussi le rencontrer dans des chaumes, des prés et pâturages, voire dans des champs2

     

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    Dendrocygne fauve

     
    Le Dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor) est une espèce d'oiseaux appartenant à la famille des anatidés. C'est l'espèce de dendrocygne qui présente la plus vaste aire de répartition.

         

    Description

      

    Il mesure entre 45 et 53 cm. La tête, le cou et le dessous du corps sont roussâtres, le dessus est brun sombre avec des stries blanches sur les flancs. Il ressemble beaucoup au Dendrocygne siffleur avec lequel il s'associe localement en Asie. Il en diffère par la taille supérieure, les sus-caudales blanchâtres, le bas de l'arrière du cou plus sombre, les culottes plus claires et les parties inférieures plus vivement colorées.

    Le juvénile est plus terne notamment sur les flancs et les sus-caudales sont moins évidentes.

    Habitat

      

    Le Dendrocygne fauve a une immense aire de répartition, il se rencontre en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie du Sud. En Amérique du Sud, il niche du sud des États-Unis jusqu'au nord de l'Argentine. En Afrique, il se trouve du Maroc à l'Éthiopie et au sud dans la moitié est du continent jusqu'en Afrique du Sud et Madagascar. En Asie, il se rencontre en Inde, au Bangladesh et en Birmanie. Il habite tous les types de plans d'eau douce suffisamment pourvus en végétation. Le Dendrocygne fauve évite toutefois les zones trop boisées.

    Biologie

    C'est un oiseau sociable qui se nourrit surtout la nuit en plongée. Dans certaines régions, il fréquente assidûment les rizières. La reproduction a lieu durant la saison des pluies en Afrique et la mousson en Inde. Dans certaines régions, le Dendrocygne fauve niche en colonies. Le nid peut être situé aussi bien au sol que dans un trou d'arbre ou un vieux nid de rapaces

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