• Paléontologie: Homo sapiens - Homme de Cro-Magnon - Apparition - Anatomie

     

     

    Homo sapiens - Homme de Cro-Magnon

     

    Apparition - Anatomie

     

    Les ancêtres directs de l'Homme moderne ou Homo sapiens "Homme savant" sont venus d’Afrique par le littoral méditerranéen ou par le nord des Alpes, via l’Europe centrale en plusieurs vagues.
    Les premiers Homo sapiens seraient apparus il y a 200 000 ans, probablement en Afrique.

    Ces Hommes modernes se sont implantés sur toute la planète. Ils ont atteint l’Australie en bateau il y a 50 000 ans environ et l’Océanie il y a quelques milliers d’années. Ils sont passés à pied en Amérique il y a 30 000 à 15 000 ans, par le détroit de Behring alors à sec.

     

    Anatomie des premiers Homo sapiens

    A quelques différences près, ils nous ressemblent comme des jumeaux.

    • Crâne long et étroit alors que le nôtre est plus rond
    • Front haut vertical et bombé
    • Face verticale, large et basse
    • Arcades sourcilières peu marquées
    • Dents analogues aux nôtres
    • Capacité crânienne de 1 650 cm3 pour les premiers sapiens à 1350 cm3 pour l'homme actuel.
    • Taille d’environ 1,70 à 1,80 pour les hommes et d’1,60 pour les femmes

     

    Machoire Homme de Cro-Magnon

    Mâchoire d'un Cro-Magnon. Cet homme avait environ 40 ans et avait perdu toutes ses dents car ses gencives étaient malades. © dinosoria.com

     

    Les sites découverts en Israël ont révélé qu’une forme primitive d’hommes anatomiquement modernes occupait déjà la région, il y a 92 000 ans.


    En parallèle, les néandertaliens occupaient cette région avant et après les Hommes modernes. 11 crânes découverts à Skhûl, en Israël. ont initialement été classés comme néandertaliens, les paléontologues pensent aujourd’hui qu’ils appartiennent au genre Homo sapiens.

    Les premiers Homo sapiens parlent bien sûr mais quelle langue, ça on ne le sait pas.

     

    Homo sapiens

    Crâne d'Homo sapiens. © dinosoria.com

     

    Jusqu’en 1997, les fossiles d’Homo sapiens les plus anciens découverts en Afrique (notamment Afrique du Sud) dataient de 130 000 à 100 000 ans. Les plus anciens hommes modernes avaient été découverts en Israël et affichaient 115 000 ans. Mais la découverte d’un nouvel homo sapiens, baptisé Homo sapiens idaltu, va remettre tout en cause.

     

    Apparition d'Homo sapiens

    L’Homme moderne serait apparu en Afrique il y a 195.000 ans. En 2005, Des chercheurs ont daté précisément deux crânes, Omo I et Omo II, découverts en 1967 le long du rift éthiopien. Dans un article publié dans la revue Nature, Ian McDougall et ses coéquipiers ont livré la datation précise des couches géologiques dans lesquelles ont été trouvés les deux fossiles et affirment que ces crânes sont actuellement les plus vieux représentants de l'Homme moderne.

    «Jusqu’à présent les paléontologues dataient l’apparition d’Homo sapiens en Afrique vers 150.000 ans et l’apparition des premiers caractères de cette espèce chez des Homo erectus évolués vers 250.000 ans » a précisé Marie-Hélène Moncel, du département de Préhistoire du Muséum d’Histoire Naturelle.

     

    Homme de Cro-Magnon

    Crâne d'homme de Cro-Magnon découvert en France. © dinosoria.com

     

    Avec ces nouvelles datations, notre ancêtre, le premier Homo sapiens, vieillit. C’est une découverte primordiale quand on sait que les objets les plus anciens retrouvés en Afrique datent de 70.000 ans , les premières sépultures de 90.000 ans (Moyen-Orient) et l’art pariétal de 35.000 ans (en Europe).

     

    Art pariétal

    L'homme de Cro-Magnon était un véritable artiste. © dinosoria.com

     

    Les deux crânes, bien que datés maintenant de la même période, présentent une anatomie différente. Omo I serait plus évolué que Omo II dont certains caractères restent primitifs.

     

    Homo sapiens idaltu

    L’équipe de Tim White a mis au jour en 1997 deux crânes d’adultes et celui d’un enfant âgé de six ou sept ans, près du village de Herto, dans la dépression de l’Afar (Est de l'Éthiopie).


    Ils sont considérés comme les plus anciens fossiles du prédécesseur immédiat de l’Homme moderne et confortent l’hypothèse selon laquelle l’espèce humaine serait apparue en Afrique.

     

    Homo sapiens idaltu

     

    Un front proéminent, un visage aplati, un nez long et étroit, une arcade sourcilière réduite sont des caractéristiques de l’Homme moderne.


    Comme on note des caractères plus primitifs comme les yeux espacés, l’équipe américano-éthiopienne a créé une sous-espèce pour désigner ses trouvailles : l’Homo sapiens idaltu (idaltu voulant dire " ancien " en langue afar, de la région des fouilles).

     

    Homo sapiens idaltu

     

    Un crâne adulte quasiment complet, un crâne d’enfant (probablement âgé de 6 ou 7 ans) - qui a dû être reconstitué à partir de 200 morceaux répartis sur 400 m2 - ainsi qu’un crâne partiellement reconstruit d’un autre adulte ont été datés grâce à la méthode argon-argon qui leur a attribué un âge compris entre 160 000 et 154 000 ans.
    On a retrouvé avec les fossiles humains des outils lithiques, des ossements de buffle et le crâne d'un hippopotame.

     

    Homo sapiens idaltu

     

    Les trois crânes humains portaient des traces d’entailles mais on ne sait pas s’il s’agit de pratiques mortuaires ou de cannibalisme.

    Cette découverte a bien confirmé que l’Homme moderne provient d’Afrique.

     

    Homme de Cro-Magron

     

    Il y a 36 000 ans, les Homo sapiens étaient en Europe occidentale où nous les connaissons sous le nom d’hommes de Cro-Magnon.

    Il est à souligner que cette dénomination n'est plus utilisée par les scientifiques.

    L'appellation « homme de Cro-Magnon » a été donnée à un fossile découvert dans le site de l'abri de Cro-Magnon aux Eyzies-de-Tayac (Dordogne, France). Les fossiles exhumés dans cet abri-sous-roche ont été datés du Gravetien soit il y a 29 000 à à 22 000 ans avant notre ère.

     

    Homme de Cro-Magnon

    Sépulture de Saint-Germain-La-Rivière (Gironde). Une femme a été inhumée dans un coffre sommaire. Près d'elle, on avait déposé des parures et de nombreux objets. © dinosoria.com

     

    En 2011, l'équipe d'A. Balzeau, du Musée national d'histoire naturelle, a effectué une reconstitution en 3D du cerveau de Cro-Magnon. Les endocrânes ont été étudiés sur 15 Cro-Magnon vieux de 90 000 à 20 000 ans.


    Sa capacité crânienne était de 1 550 cm3. Le volume cérébral d'Homo sapiens a donc diminué de 15 %.


    Cependant, l'étude a révélé une modification au fil du temps de la taille, mais surtout de l'organisation de notre cerveau.


    Notre cerveau est plus court et plus bas. Les lobes frontaux et occipitaux ont diminué, mais les lobes pariétaux se sont allongés.


    Notre cervelet a gagné 5 %.


    Cette étude démontre que le volume cérébral, pris isolément, n'est pas un critère suffisant. L'anatomie et l'organisation interne du cerveau sont étroitement liées aux capacités cognitives.

     

    Les plus belles découvertes ont été effectuées en Dordogne (France). La grotte de Lascaux, découverte dans cette région, fait bien sûr partie des merveilles de l'art pariétal.

     

    Grotte de Lascaux

    Grotte de Lascaux. © dinosoria.com

     

    Il est évident que l'Homme de Cro-Magnon possédait une perception du beau et de l'harmonie des couleurs et des formes très proche de la nôtre.

    Toujours en Dordogne, une découverte très passionnante nous en apprend plus sur le mode de vie de nos ancêtres.

    Dans cette région, de nombreuses parures réalisées avec des coquillages ont été découvertes. Certains coquillages proviennent des rivages de l'Atlantique et d'autres de la Méditerranée, soit de régions très éloignées.

    De même, de l’ivoire a servi à confectionner des bijoux. Mais, la région n’a révélé aucun site d’ossements de mammouths ou de cimetières.

    Les paléontologues en ont donc déduit que coquillages et ivoire étaient transportés sur certains sites qui étaient de véritables ateliers de fabrication.

    Il s’agissait indéniablement d’industrie locale. Le ravitaillement s’effectuait très probablement grâce à des nomades qui connaissaient ces sites et leurs besoins.

    Ces échanges impliquent une organisation sociale et des relations entre communautés. Ce que nous ignorons c’est la « monnaie » utilisée pour ces échanges. Il est peu probable que ces nomades effectuaient de si longs trajets sans aucun retour.
    Le troc devait donc exister mais contre quoi ces hommes apportaient-ils les matériaux de base ?

     

    V. Battaglia (11.2004). M.à.J 06.2011

     

    Références

    Berceaux de l'humanité : Des origines à l'Age de bronze.Pascal Picq Sous la direction d'Yves Coppens. Larousse. 2003
    Patterns of Growth and Development in the Genus Homo. J. L. Thompson, G. E. Krovitz et A. J. Nelson 2003
    How Homo Became Sapiens: On the Evolution of Thinking. Peter Gardenfors. 2003
    Homo Sapiens.Isabelle Bourdial, Pedro Lima, Yves Coppens et Patrick Glaize. Flammarion 2004
    Homo Sapiens. Yves Coppens, Isabelle Bourdial. Flammarion-Pere Castor 2006
    Nouvelle histoire de l'Homme, Pascal Picq. Librairie Académique Perrin 2007

     

    Paléontologie:  Homo sapiens - Homme de Cro-Magnon -  Apparition - Anatomie

     

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