• Patrimoine français - 3: Notre-Dame de Rouen : une flèche dans le chœur

     

     

     

     

    Notre-Dame de Rouen : une flèche

    dans le chœur

     

     

    Par Hugues Dérouard
     
     

    Si Rouen est souvent appelée la « ville aux cent clochers », elle est avant tout celle de la plus haute flèche de France, élevée au XIXe siècle. À l’époque de sa construction, cette aiguille en fonte faisait même de la cathédrale Notre-Dame le plus haut édifice du monde !

     

     

     
     Facade sud de la cathédrale Notre-Dame de Rouen (Normandie)

    Incendies, pillages, ouragans, bombardements... Rares sont les cathédrales à avoir autant souffert et évolué au fil du temps. Aujourd’hui, c’est le style gothique flamboyant qui domine à Notre-Dame de Rouen, commencée au début du XIIIe siècle après que la ville – dont la cathédrale romane – eut été détruite par un incendie en 1200. L’histoire de sa flèche est à l’image de la vie tourmentée de Notre-Dame ! Une première flèche de bois et de plomb est construite au XIIIe siècle : couronnant la tour-lanterne, au-dessus de la croisée du transept, cette « tour Grêle », comme on l’appelle, n’est alors que sur deux niveaux. Au début du XVIe siècle, elle brûle dans un incendie accidentel. Un charpentier réalise très rapidement, en 1544, une nouvelle flèche sur six niveaux, dans un style marqué par la Renaissance. Mais, en 1822, malédiction, elle est à nouveau détruite par la foudre. L’architecte Jean-Antoine Alavoine propose alors une grande flèche en fonte – très moderne pour l’époque –, cette matière ayant l’avantage d’être moins combustible que le bois et plus légère que la pierre. Le projet est interrompu : les Rouennais critiquent le recours au métal, et le débat est virulent. Pour Flaubert, c’est tout simplement une « tentative extravagante de quelque chaudronnier fantaisiste ».

     

    L'édifice le plus haut du monde 

     

     
    Cathédrale Notre-Dame de Rouen (Normandie)

    Certains parlent encore de « monstrueux accouplement du fer avec la pierre ». Grâce à la détermination d’un chanoine, le projet est mené à bien à partir des années 1870, sous la direction de l’architecte Jacques-Eugène Barthélémy. Quatre clochetons de cuivre (dont l’un est tombé lors de la tempête de 1999), œuvre du ferronnier Ferdinand Marrou, seront plus tard ajoutés à la base de cette flèche à la structure métallique qui semble percer le ciel. À l’époque de son inauguration, c’est tout simplement la plus haute flèche de France, avec ses 151 mètres, et même le plus haut édifice du monde ! Maupassant, le Normand, vomit sur cette « flèche aiguë de la cathédrale, surprenante aiguille de bronze, laide, étrange et démesurée ». Il y avait bien eu, avant celle de Rouen, les hautes flèches des cathédrales de Beauvais (153 mètres) et de Lincoln en Angleterre (160 mètres), mais aucune des deux ne fit long feu. D’ailleurs, ce « pic de Normandie » a bien failli disparaître lui aussi, lors des bombardements de 1944. La flèche vacille, mais tient bon, tant bien que mal. Pour limiter les effets du vent, une structure en acier lui a été ajoutée dans les années 1970. 

     

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