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    Histoire - Evolution du serpent

     

    Les lépidosauriens forment l’immense majorité des reptiles actuels (9 espèces sur 10). Les plus connus sont les lézards et les serpents ; le plus rare est le sphénodon.
    Apparu il y a environ 150 millions d’années, le serpent doit sa réussite à ses formidables capacités d'adaptation.

     

    La peau du serpent

    Le serpent est le mal-aimé du monde animal. On le croit visqueux et on craint sa morsure. En réalité, sa peau, dépourvue de glandes, est tout à fait sèche. Elle est couverte de fines écailles. Ces écailles sont des portions épaissies de peau reliées entre elles par des zones plus fines et souples.

    Les écailles fines et granuleuses sont communes chez les boas. Les peaux lisses aux écailles chevauchantes lustrées sont caractéristiques des couleuvres. Les écailles fortement carénées sont caractéristiques des crotales.

     

    Boomslang

    Gros plan sur un boomslang. © dinosoria.com

     

    Les serpents sont majoritairement carnivores ou insectivores et sont plutôt timides, surtout vis-à-vis de l’homme.

     

    Le serpent: une évolution surprenante

    On sait que les ancêtres des serpents étaient des lézards à pattes. Les plus anciens tétrapodes (animaux à quatre pattes), les Ichthyostégidés, datent de la fin du Dévonien. Ils ont donné naissance aux amphibiens actuels et aux reptiles.

    Les reptiles sont apparus au Carbonifère et se sont scindés en trois lignées principales:

    • Les anapsides qui ont donné les tortues
    • Les synapsides qui ont donné naissance aux véritables mammifères
    • Les diapsides qui comprennent d'une part, les lépidosauriens (lézards, serpents et le sphénodon); et, d'autre part, les archosauriens (crocodiles et oiseaux)

    La perte de ces pattes a dû se produire vers le milieu du Crétacé.
    Ce tout nouveau mode de locomotion leur a permis d’occuper une nouvelle niche écologique.
    On ignore ce qui a poussé l’évolution à favoriser la locomotion par reptation.

     

    Vipere de Peringuey

    Vipère de Péringuey (Bitis peringueyi) photographiée dans le désert de Namibie. © dinosoria.com

     

    Certains chercheurs ont avancé l’hypothèse que les premiers serpents étaient peut être souterrains ou marins.
    On constate d’ailleurs que les fossiles les plus anciens ont été découverts dans des gisements marins ou côtiers.

     

    De multiples adaptations

    Les serpents ont conquis de nombreux milieux. La mer, tout d’abord, avec par exemple le Palaeophis, qui dépassait 5 m.
    On les trouve également dans les cimes des arbres. Certains serpents arboricoles peuvent planer sur une dizaine de mètres.

     

    Mamba vert

    Mamba vert, un serpent arboricole. © dinosoria.com

     

    Au fil de l’évolution, leur mâchoire s’est modifiée. C’est ce cinétisme inter crânien qui permet à certaines espèces d’avaler des proies bien plus grosses qu’elles.

    Danger : Venin

    On dénombre environ 10% de serpents venimeux sur environ 3000 espèces recensées.

    Chez les serpents venimeux, comme le cobra, les dents et les os de la mâchoire supérieure se sont modifiés au cours de l’évolution.

     

    Cobra cracheur

    Cobra cracheur. © dinosoria.com

     

    Quelques dents se sont spécialisées pour l’inoculation du venin. Aujourd’hui, ces dents fonctionnent comme l’aiguille d’une seringue.

    Le mamba noir qui est, après le cobra royal, le plus gros des serpents venimeux, est particulièrement mortel.
    Une seule morsure suffirait à tuer une demi-douzaine de personnes.

     

    Mamba noir

    Mamba noir. © dinosoria.com

     

    Les serpents n’utilisent jamais leur appareil venimeux dans les combats. Ils ne s’infligent pas de blessures.

    Bon nombre d’espèces sont très utiles pour lutter contre les animaux dits « nuisibles ». On recense environ un million de morsures venimeuses par an dont la moitié en Asie.

     

    Découverte sur l'évolution des serpents (Avril 2004)

    Les chercheurs Nicolas Vidal et S. Blair Hedges, de l’Université d’État de la Pennsylvanie prétendent avoir apporté la preuve définitive que les serpents sont bien apparus sur terre et non dans l’eau.

     

    Serpent

    L'évolution des serpents conserve quelques mystères. © dinosoria.com

     

    En étudiant des gènes de toutes les espèces connues de lézards, incluant les serpents, les chercheurs ont dressé leur arbre généalogique génétique et sont ainsi remontés dans le temps: les serpents seraient bien nés sur terre voilà environ 150 millions d’années.

    Plus intrigante, cette découverte ouvre une piste pour répondre à une autre énigme: pourquoi les serpents ont-ils perdu leurs pattes ?

     

    Cobra au crépuscule

    Cobra au crépuscule. © dinosoria.com

     

    Leurs ancêtres en avaient et ce n'est donc pas pour mieux nager, puisqu'ils sont apparus sur la terre ferme.
    La théorie avancée veut que leurs pattes aient peu à peu disparu parce que cela leur donnait la possibilité de mieux se faufiler dans de petites failles pour attraper leurs proies...
    Je ne sais pas vous mais moi, cette hypothèse me laisse perplexe. À suivre…

    Site officiel de la découverte (en anglais)

     

    Du nouveau sur la reptation des serpents (08.2009)

    Jusqu'à maintenant, on pensait que le serpent pour se déplacer plaquait ses flancs contre les aspérités du sol. Cette manière de se déplacer ne pouvait, par contre, s'appliquer sur les serpents qui vivent dans les déserts sableux.

    David Hu et son éqpuipe de l'Université de New York pensent que le serpent utilise également les écailles de son ventre pour accrocher les irrégularités du sol. Les frictions ainsi créées sont plus importantes dans la direction avant que sur les côtés.

     

    python de Seba

    Python de Seba. © dinosoria.com

    D'après une expérience effectuée sur un serpent faux corail, le reptile qui avait été enroulé dans un linge, et placé sur une surface lisse, ne pouvait ni avancer ni zigzaguer.

    V.Battaglia (02.2004) M.à.J 08.2009

     

    Reptiles - 2:  Histoire - Evolution du serpent

     

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    Crotale cornu

    Le crotale cornu (Crotalus cerastes) est un serpent à sonnette. Cette « sonnette » est en fait un avertisseur sonore qui permet au crotale de ne pas se faire piétiner par un cheval par exemple.
    L' attaque du crotale cornu est foudroyante et paralyse la proie en quelques secondes.
    Le crotale cornu est célèbre pour son mode de locomotion sur le sol brûlant du désert.

     

     

    Portrait de Crotalus cerastes

    Le crotale cornu est facile à reconnaître. Sa « robe » est couleur crème parsemée de taches sombres. Sa petite tête plate est pourvue de deux protubérances cornues au-dessus des yeux. Son bruiteur caudal (sonnette) est composé de huit anneaux durs de kératine.

     

    Bruiteur d'un crotale

     

    C'est un serpent trapu et court avec des écailles corporelles proéminentes. Quand il se déplace sur le sable brûlant, son corps ne touche le sol qu'en un minimum de points à la fois.

    Les traces parallèles distinctives, en J, qu'il laisse sur son passage sont la preuve de sa présence.

     

    Crotalus cerastes

    Crotale cornu. © dinosoria.com

     

    Sa taille varie de 43 à 82 cm.
    Très discret, il se cache la journée dans des terriers de mammifères ou sous des buissons. On le voit parfois se chauffer au soleil au bord des routes.

     

    Crotale cornu

    By The Horned Jack Lizard

     

    Il réagit différemment selon la saison. En hiver, chaque crotale rejoint un terrier d’hibernation appelé hibernaculum. Ils peuvent se regrouper par centaines pour y dormir tout l’hiver.
    Par contre, au printemps, chaque crotale repart en solitaire car la saison des amours commence.

     

    Reproduction

    Dès la sortie de l’hibernation, les crotales se mettent en quête d’une femelle. Les préliminaires consistent pour le mâle à explorer longuement le corps de sa partenaire. La copulation peut durer jusqu’à 12 h pendant lesquelles les deux crotales restent enroulés l’un à l’autre.

     

    Crotale

    By The Horned Jack Lizard

     

    Les jeunes crotales possèdent à la place de la sonnette une sorte de bouton qui n’évoluera qu’à la première mue.
    Les jeunes sont abandonnés par leur mère à leur naissance. Ovovivipare, la femelle met au monde 5 à 18 serpenteaux une fois par an, à la fin de l'été ou au début de l'automne.

     

    Techniques de chasse

    Le crotale cornu chasse la nuit. Il apprécie les petits mammifères, les rongeurs mais aussi les chiens de prairie.
    Il repère facilement sa proie grâce à la chaleur qu’elle émet. Dès lors, il se met en position d’attaque.
    Tête dressée, corps enroulé, il se détend à la vitesse de l’éclair pour asséner un coup de crochets.

     

    Crotalus cerastes

    Crotalus cerastes . By Champagne for monkeys

     

    La victime paralysée est aussitôt avalée. Les grandes proies ne lui posent aucun problème car sa gueule peut s’ouvrir à 180°.
    Le venin du crotale cornu contient des enzymes qui liquéfient les tissus afin de faciliter la digestion.

    Classification : Animalia. Vertebrata. Reptilia. Squamata. Serpentes. Viperidae. Crotalinae. Crotalus

     

    V.Battaglia (02.2004). M.à.J 11.07.2007

    Références

    Reptiles, éditions Proxima 2001. Serpents, Nigel Marvin et Rob Harvey, éditions Solar 1996. Grand guide encyclopédique des serpents, éditions Artémis 1999

     

    Reptiles - 2:  Crotale cornu

     

     

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    Crotale Diamantin de l'Ouest

    ou Crotale du Texas

     

    Le crotale diamantin de l'Ouest, également appelé crotale du Texas, est un serpent à sonnette. C’est le plus grand des serpents venimeux aux Etats-Unis. Ce crotale (Crotalus atrox) est redouté car il est responsable chaque année de plusieurs décès. Le crotale du Texas fait l'objet de campagnes annuelles de destruction.

    On trouve également le crotale diamantin de l'Est (Crotalus adamanteus), qui comme son nom l'indique fréquente les Etats de l'Est comme la Floride.

      

    Portrait de Crotalus atrox

    Le crotale diamantin mesure de 1,30 m à moins de 2 m en moyenne pour un poids maximum de 6 kg. Le record de taille est de 2,13 m. Il se déplace aussi facilement sur terre que dans l’eau. Sa queue porte des anneaux noirs et blancs. La couleur de sa livrée est variable mais souvent brunâtre. Elle possède des dessins dorsaux en forme de diamants d'où son nom.

    A l’extrémité de la queue, se trouve la célèbre sonnette du crotale. Elle est constituée par un ensemble d’écailles dures, en forme d’anneaux, emboîtées les unes dans les autres de manière à former une chaîne très lâche.

     

    Crotale du texas

    Crotale diamantin de l’Ouest (Crotalus atrox). © dinosoria.com

     

    Quand le serpent se sent menacé, il relève sa queue à la verticale et l’agite vivement. Les anneaux, en vibrant, produisent ce son si caractéristique.

    A chaque mue, un nouveau bruiteur se forme. Le crotale émet 40 à 60 vibrations par seconde qui se répercutent à 30 m.

    Ces serpents à sonnette sont présents en Amérique du Nord depuis très longtemps. Il y a 12 000 ans, ils côtoyaient dans les vastes plaines des troupeaux de bisons et de mastodontes. On pense que le bruiteur leur servait pour éviter de se faire piétiner par les troupeaux.

     

    Crotale du texas

    Crotale diamantin de l’Ouest (Crotalus atrox). © dinosoria.com

     

    Le crotale diamantin de l'Ouest vit du Missouri à la Californie, et au nord du Mexique. On peut le rencontrer dans tous les milieux: le désert, la prairie, les bois ou les rivières. Il fait partie de la famille des Vipéridés.

     

    Un dispositif de chasse élaboré

    La sous-famille des crotales compte les serpents les plus évolués. En effet, le crotale possède un dispositif très élaboré qui lui permet de chasser même dans l’obscurité. Il ne s’attaque qu’aux animaux à sang chaud. Il les détecte grâce à un organe thermosensible situé entre les yeux et les narines.

     

    Rongeur vu par un crotale

    Rongeur vu par un crotale. Image thermique. Licence

     

    Cette petite fossette renferme une très fine membrane capable d'enregistrer les moindres variations de température.

    Ainsi, le crotale peut détecter la présence d'une main humaine à 30 cm en raison de la chaleur émise.

     

    Le faux mythe d’agressivité

    Le crotale diamantin n’est pas agressif envers l’homme. Il se camoufle et agite son bruiteur en cas d’intrusion. Pourtant, il est haï et pourchassé. Cette destruction systématique concerne les deux espèces.

    L'habitat du crotale diamantin de l'Est est menacé à cause de l’urbanisation intensive. Cette espèce risque de disparaître si aucune mesure sérieuse n’est prise.

     

    Crochets d'un crotale

    Crochets du crotale du Texas. © dinosoria.com

     

    Bien que le braconnage soit interdit, il est malheureusement pratiqué, essentiellement pour de l’argent. De vastes exhibitions sont organisées au cours desquelles, les serpents sont exploités, maltraités et finalement tués.
    Aujourd’hui, il ne leur reste que 2% de leur territoire d’origine.
    Le crotale est un bon nageur et c’est peut-être ce qui le sauvera de l’extermination. Concernant l'espèce qui vit dans l'Est , il peut fuir par les cours d’eau. Les canaux de Floride l’entraînent jusqu’à la mer. Il peut ainsi se déplacer d’île en île.

     

    La reproduction du crotale diamantin

    La femelle crotale s’installe volontiers dans un terrier de tortue pour mettre au monde ses petits. La tortue n’a rien à craindre car elle est à sang froid.

     

    Femelle crotale et ses petits

    Femelle crotale et ses petits. © dinosoria.com

     

    La femelle est ovovivipare et met au monde environ 10 à 20 serpenteaux, mesurant plus de 20 cm. Mais, on cite des exemples de crotales qui auraient mis au monde plus de 40

     

    En principe, les serpents abandonnent leur progéniture dès la naissance. La femelle crotale est peut-être une exception. Elle reste quelque temps auprès de ses petits. On ne sait pas encore si c’est un signe d’attention ou simplement de fatigue après son long jeûne.
    Les petits portent à leur naissance le premier anneau de leur bruiteur. Peu d’entre eux survivent aux prédateurs au-delà de leur première année.

     

    Des prédateurs efficaces

    Le crotale diamantin est un prédateur mais également une proie. Il chasse les rongeurs et les oiseaux qu’il tue pratiquement instantanément puis les avale la tête la première. Le venin attaque le système nerveux et paralyse la victime avant qu’elle ne succombe.

     

    Crotalus atrox

    Crotalus atrox. © dinosoria.com

     

    Mais, il est également une proie. Son principal adversaire est le serpent-roi qui mesure 2 m. Ce dernier est immunisé contre son venin. Le serpent-roi est un constricteur puissant qui étouffe sa proie avant de l’avaler.

    Les rapaces constituent également une sérieuse menace. Le crotale ne peut pas les voir arriver. L’été, quand les mâles parcourent leur territoire en quête d’une femelle, ils circulent à découvert. C’est un moment où ils sont particulièrement vulnérables.

    Classification : Animalia. Vertebrata. Reptilia. Squamata.Serpentes. Viperidae. Crotalinae. Crotalus

    V.Battaglia (10.2004) M.à.J 09.2006

     

    Références

    Reptiles, éditions Proxima 2001. Serpents, Nigel Marvin et Rob Harvey, éditions Solar 1996. Grand guide encyclopédique des serpents, éditions Artémis 1999

     

    Reptiles - 2:   Crotale Diamantin de l'Ouest ou Crotale du Texas

     

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    Serpent à sonnette

     

    Certains serpents portent à l’extrémité de la queue un organe particulier, la sonnette ou grelot, qui, agité produit un son strident.
    Sous l’appellation de « serpent à sonnette », on trouve deux genres, essentiellement nord-américains, Crotalus et Sistrurus.
    Le serpent à sonnette le plus connu est sans conteste le crotale. Mais, tous les Crotalinés ne portent pas de sonnette.

     

     

    Les espèces de serpents à sonnette

    Seuls deux genres de serpents terrestres sont des serpents à sonnette.

    Sistrurus ne comprend que de petites espèces considérées comme inoffensives :

    • Les crotales pygmées qui se nourrissent de grenouilles et de lézards

    Crotalus inclut de petites espèces inoffensives et de grandes espèces qui peuvent être dangereuses pour l’homme dont notamment :

    • Les crotales diamantins, Crotalus atrox et Crotalus adamanteus, qui dépassent 2 m
    • La cascavelle, Crotalus durissus, qui est un serpent redouté et le seul serpent à sonnette présent en Amérique du Sud

    Les serpents à sonnette font partie de la famille des Vipéridés et de la sous-famille des Crotalinés.

     

    Zoom sur quelques espèces de serpents à sonnette

    Le Crotale des bois (Crotalus horridus) : C’est le seul serpent à sonnette présent au nord-est des Etats-Unis. Il est assez répandu dans les zones montagneuses mais a été décimé sur le reste de son territoire.
    C’est un crotale de 90 cm à 1,90 m de long. Venimeux, il chasse à l’affût les petits mammifères, les souris et les oiseaux.

     

    Crotalus atrox

    Crotalus atrox. © dinosoria.com

     

    La femelle met bas tous les deux ans une portée de 5 à 17 petits. Ce crotale est dangereux pour l’homme.

    Le crotale des prairies (Crotalus viridis) : C’est l’un des plus agressifs parmi les serpents à sonnette. Sa morsure, même traitée, peut être mortelle.
    Long de 40 cm à 1,60 m, ce crotale vit dans une grande partie de l’ouest des Etats-Unis, jusqu’au nord du Mexique et dans quelques zones du Canada.

    Venimeux, il se nourrit essentiellement de rongeurs. Ovovivipare, la femelle met bas de 4 à 21 jeunes.

    Le crotale à queue noire (Crotalus molossus) : c’est le serpent à sonnette le moins enclin à vibrer de la queue quand il est dérangé. Malgré son nom commun, tous les individus ne présentent pas une queue foncée.
    Long de 70 cm à 1,25 m, il fréquente les falaises et les affleurements rocheux depuis l’Arizona jusqu’au centre du Texas et jusqu’au nord du Mexique.

     

    Crotale à queue noire

    Crotalus molossus . By Paul J. Morris

     

    Il se nourrit de divers petits rongeurs. Venimeux, il est dangereux pour l’homme. La femelle, ovovivipare, a des portées de 3 à 6 petits.

    Massassauga (Sistrurus catenatus) : Ce serpent à sonnette diffère des autres par les 9 plaques frontales de sa tête. Il préfère les régions humides et fréquente l’Ontario, au Canada, ainsi que l’Arizona et le Mexique.

     

    Sistrurus catenatus

    Sistrurus catenatus tergeminus . By L.A DawsonLicence

     

    Venimeux, il est dangereux pour l’homme. Il se nourrit de lézards, de serpents, de petits mammifères et de grenouilles.
    Ovovivipare, la femelle a des portées de 2 à 19 petits.

     

    Avertissements sonores

    La plupart des serpents, lorsqu’ils se mettent en position de défense, soufflent ou sifflent plus ou moins violemment.
    Le son est produit au cours de l’inspiration et de l’expiration de l’air. Ce sifflement est d’autant plus fort que le serpent est grand et excité.

    La vibration de la queue intervient chez de nombreux serpents comme le serpent taureau (Pituophis melanoleucus) et le maître de la brousse (Lachesis muta).
    Mais, les vrais serpents à sonnettes se trouvent parmi le genre Crotalus et Sistrurus.

     

    Crotalus adamantus

    Crotalus adamantus en position d'attaque . By snakecollector

     

    Les serpents à sonnette portent à l’extrémité de la queue un organe bruiteur constitué de segments kératinisés emboîtés les uns dans les autres.

     

    Lorsque la queue est agitée, ils produisent en s’entrechoquant un son sec caractéristique, qui signale la présence du serpent.

     

    La distance à laquelle le son est perçu dépend de la direction du vent et surtout de la taille du serpent.
    Un bruiteur s’entend à plusieurs dizaines de mètres et est plus efficace qu’un sifflement. De plus, les serpents à sonnette avertissent plus fréquemment que les autres Vipéridés et à partir d’une distance d’approche plus grande.
    Le son est immédiatement perçu par un mammifère.

     

    Parade d'intimidation entre deux mâles . By Dawn Endico

     

    La mue et la formation de la sonnette

    Un nouveau segment se forme à chaque mue du serpent. Leur nombre ne dépasse qu’exceptionnellement 8 dans la nature, mais il dépasse 15 en captivité.

    Après la première mue, qui suit de peu la naissance, le bruiteur est constitué d’un simple bouton.

     

    Sonnette d'un crotale

    Bruiteur bien formé d'un crotale © dinosoria.com

     

    Au cours de la croissance du serpent, un anneau supplémentaire s’ajoute au bruiteur à chaque mue, soit entre une et trois ou quatre fois par an.

    Le bruiteur ne peut, bien sûr, s’allonger indéfiniment. Il devient d’ailleurs de moins en moins efficace au-delà de 6 à 8 anneaux.

    Il perd plus ou moins tôt sa partie terminale avec le « bouton » initial.

     

    Des serpents à sonnette sans sonnette

    On a émis l’hypothèse que le bruiteur des crotales avait pu évoluer en même temps que les grands troupeaux d’ongulés des plaines d’Amérique du Nord.
    En effet, ainsi averti, un bison évitait de piétiner par inadvertance un serpent.

     

    Crotalus atrox

    Crotalus atrox . Une femelle et ses petits. © dinosoria.com

     

    On raconte que les crotales auraient perdu leur sonnette dans les îles où il n’y a pas d’ongulés, en s’appuyant sur le cas de Crotalus catalinensis, le crotale de l’île Santa Catalina, dans le golfe de Basse-Californie, que l’évolution a privé de sa sonnette.

    Cette espèce est cependant la seule parmi les 9 fréquentant les îles de cette région, à avoir totalement perdu son bruiteur.

    Le crotale diamantin rouge (Crotalus ruber) qui s’est trouvé isolé géographiquement, a subi plusieurs modifications, morphologiques et écologiques.
    Au cours de cette évolution, il est devenu plus petit et a adopté des mœurs semi-arboricoles.

     

    Crotalus ruber

    Crotalus ruber. By danorth1 . Licence

     

    Mais, sur l’île de San Lorenzo-del-Sur, la sous-espèce de crotale diamantin rouge (Crotalus ruber lorenzoensis) comprend des populations avec et sans sonnette.
    De plus, il existe sur d’autres îles d’autres sous-espèces de crotales diamantins rouges qui n’ont pas perdu leur bruiteur.

     

    Crotale diamantin de l'Ouest

    Crotale diamantin de l'ouest . © dinosoria.com

     

    L’absence de troupeaux d’ongulés ne semble donc pas constituer une explication convaincante à l’apparition et la disparition de ce bruiteur.

    V.Battaglia (29.02.2006) M.à.J 08.2009

     

    Bibliographie principale

    Grand guide encyclopédique des serpents, Editions Artemis. Mini Encyclopédie des Serpents, Editions Solar .

     

    Reptiles - 2:

     

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    Crotales : Prédateurs mais aussi proies

     

    L’Amérique du Nord est un continent qui héberge de nombreuses espèces de serpents dont principalement des crotales.

    Le désert de Sonora et le désert de Mojave abritent plusieurs espèces de serpents à sonnette dont notamment le crotale diamantin de l’Ouest (Crotalus atrox), le crotale de Mojave (Crotalus scutulatus) et le crotale cornu (Crotalus cerastes).
    Considéré comme une menace, le crotale subit les persécutions de l’homme. Pourtant, dans ces régions arides, ces serpents tiennent une place fondamentale dans l’équilibre de l’écosystème.

     

    Le crotale diamantin

    Début septembre, dans le désert de Sonora, les femelles crotales viennent de mettre au monde leurs petits.
    Une grande partie du désert de Sonora se situe en Arizona et au sud du désert de Mojave. Dans ce désert chaud, des pluies hivernales stimulent la croissance et la floraison de plantes aux couleurs vives.
    Les cactus sont très nombreux et certains peuvent atteindre 12 m de haut.

    Bien à l’abri dans leur terrier, les femelles mettent bas à la fin de l’été. Les jeunes devront se nourrir rapidement avant  l’hiver qui correspond à leur période d’hibernation.
    A la naissance, les serpenteaux sont déjà totalement formés et mesurent environ 30 cm. Dès lors, ils n’ont plus besoin de leur mère et sont totalement autonomes.

    Une femelle peut mettre bas de 4 à 25 jeunes. Elle ne leur apporte ni soins, ni protection. Au bout d’un jour ou deux, les jeunes quittent le terrier et se séparent. Ils se sont nourris du jaune de leur œuf et peuvent rester un mois sans se nourrir.

     

    Ils possèdent déjà toutes les armes pour chasser. Adultes, ils pourront mesurer plus de 2 m. Cependant, peu d’entre eux arriveront à l’âge adulte. En effet, la mortalité des jeunes crotales est supérieure à 50%.
    La faim, le froid et les prédateurs déciment les juvéniles.

    Le désert de Sonora héberge un rongeur appelé rat-kangourou. C’est une proie idéale pour le crotale.
    Le serpent à sonnette est célèbre pour son bruiteur. Mais, en réalité, c’est un chasseur silencieux qui n’utilise son bruiteur qu’en cas de danger.

    Il chasse souvent à l’affût, principalement des rongeurs. Les Crotalinés détectent le rayonnement infrarouge émis par une source chaude. Cette particularité, qu’ils partagent avec les Pythoninés, leur permet un repérage très précis des proies à sang chaud.
    Les Crotalinés possèdent des fossiles loréales qui sont des cavités profondes situées de chaque côté de la tête, entre la narine et l’œil.
    Ces fossiles loréales sont fermées par une mince membrane où se ramifient plus de 7 000 terminaisons sensorielles.

     

    Crotale

    Crotalus atrox. © dinosoria.com

     

    Le récepteur fonctionne comme un appareil photographique sans lentille.

    Un rongeur dissimulé dans un buisson sera mal perçu visuellement  mais bien détecté thermiquement.
    Par contre, un batracien ou un autre serpent (à sang froid) fera l’objet d’une détection visuelle renforcée et d’une mauvaise détection thermique.

    Une fois la proie détectée, le crotale s’approche silencieusement. L’attaque se fait à une vitesse de 20 cm par seconde environ, bien trop rapide pour le regard humain.
    Les enzymes du venin du crotale diamantin commencent à faire leur effet immédiatement, détruisant les tissus nerveux et provoquant le processus de digestion.

     

    Un venin a toujours plusieurs actions. Cependant, la principale action du venin des crotales est une altération des cellules sanguines (hémotoxicité).
    Ce venin agit sur le système vasculaire causant l’hémorragie, la coagulation et la commotion.

    En moins de 20 secondes, un rongeur meurt. La digestion durera plusieurs jours à plusieurs semaines en fonction de la température extérieure.

     

    Le crotale de Mojave

    Le désert de Mojave (ou Mohave) s’étend dans le sud de la Californie et au sud-est de la sierra Nevada.
    Il s’agit d’un désert d’altitude, pour la plus grande partie située au-dessus de 2000 m. Ce désert est célèbre pour la Vallée de la Mort qui est une exception puisque c’est le point le plus bas des Etats-Unis.

    Le crotale de Mojave est un résident permanent de ce désert. Il mesure en moyenne 1,50 m. La coloration de sa robe varie du gris verdâtre  au  brun jaunâtre.

     

    Crotale de Mojave

    Crotale de Mojave. © dinosoria.com

     

    Nocturne, ce crotale a une particularité : son venin. En effet, contrairement à la plupart des crotales, son venin est essentiellement neurotoxique.
    Il paralyse les muscles du cœur et arrête toutes les autres fonctions neuromusculaires vitales.
    Les toxines présynaptiques inhibent la libération des neurotransmetteurs. On assiste alors à une paralysie progressive des muscles squelettiques et de la face, conduisant au décès par asphyxie.

    Son venin est très toxique, y compris pour l’homme.

    Cependant, il faut savoir qu’un crotale avale ses proies en entier. L’homme est beaucoup trop grand pour être considéré comme une proie.
    Un crotale n’attaque l’homme que si on le menace avec insistance.

     

    Cette espèce chasse comme les autres crotales. Bien que l’attaque soit très rapide, il doit traquer sa proie de très près.
    Il mord la proie puis la relâche jusqu’à ce que le venin fasse son effet.

    La trachée, située le long de la pointe inférieure de la mâchoire, n’est pas souple. Elle reste donc ouverte lorsque le serpent avale sa proie, ce qui lui permet de respirer.
    Après avoir consommé sa proie, il écarte ses mâchoires et les replace dans leur position normale.

     

    C’est la nuit venue que le crotale de Mojave se met en chasse. Sa langue fourchue capture des particules d’odeur qu’elle transfère aux organes sensitifs du palais qui en identifie la source.

    Même dans l’obscurité, les capteurs de température permettent au prédateur de se diriger vers la source de chaleur en mouvement.

     

    Les prédateurs du crotale

    Les forêts de montagne de la Californie du Sud hébergent le crotale du Pacifique du Sud, une sous-espèce du crotale des prairies (Crotalus viridis).

    Le serpent roi de Californie (Lampropeltis getulus californiae)  partage cet habitat avec le crotale. Le serpent roi est reconnaissable à sa livrée au fond brun-noir ornée d’anneaux brun-crème.
    C’est un grand colubridé qui peut mesurer jusqu’à 2 m. Il ne possède pas de venin, c’est un constricteur.
    C’est un chasseur redoutable qui s’attaque volontiers aux crotales.

     

    Serpent roi de Californie

    Serpent roi de Californie. © dinosoria.com

     

    Il arrive à immobiliser sa proie en serrant ses mâchoires très puissantes sur la tête du crotale. Il s’enroule autour de lui et l’étouffe progressivement.

    Bien que la proie soit très grosse, tout en la maintenant avec ses mâchoires, il arrive à la faire glisser le long de sa gorge et à l’avaler en une seule fois.
    Il lui faudra quand même 40 à 45 minutes pour avaler le crotale.

    Le principal prédateur du crotale reste cependant l’homme. Ce dernier emploie de nombreuses ressources pour l’exterminer au lieu de le protéger.

    Chaque année aux Etats-Unis, des rafles ont lieu et des milliers de crotales sont capturés pour être abattus.

    Les instigateurs de ces campagnes annuelles de destruction se justifient en affirmant que les populations se renouvellent rapidement.

    C’est faux car il est de plus en plus difficile de trouver des crotales. Ces dernières années, 7 espèces ont été mises en danger d’extinction aux Etats-Unis.
    De plus, les méthodes de capture portent atteinte à la faune et à l’écosystème.
    En général, on pulvérise de l’essence dans les terriers pour forcer les crotales à sortir. On cause ainsi des dégâts à long terme dans des zones fréquentées, non seulement par les serpents, mais par le reste de la faune.

     

    Crotale du texas

    Crotalus atrox. © dinosoria.com

     

    Les crotales sont pourtant indispensables car ce sont des régulateurs des populations de rongeurs qui peuvent transmettre de graves maladies aussi bien à l’homme qu’au bétail.

    Un crotale mange en moyenne entre 15 et 20 rongeurs par an. Les éleveurs ont d’ailleurs pu constater que la raréfaction des crotales ne leur est pas bénéfique car ils doivent maintenant lutter contre la prolifération des rongeurs et de toutes les maladies qu’ils transmettent.

    Espérons que les autorités des Etats concernés prennent conscience de l’urgence à protéger les crotales en menant deux actions : une protection contre ces campagnes destructrices et une information du public.
    Apprendre à les connaître, c’est apprendre à les respecter. Ce sont deux conditions essentielles pour les protéger.

    V.Battaglia (20.02.2008)

     

    Références principales

    Serpents. Nigel Marvin et Rob Harvey. Editions Solar 2001
    Grand guide encyclopédique des serpents. Editions Artémis 1999
    Les serpents. Documentaire Safari 2005
    Planète Terre. Encyclopédie Gallimard 2004

     

    Reptiles - 2:  Crotales : Prédateurs mais aussi proies

     

     

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