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    Des applications pour donner son consentement?

     

     

    Plusieurs applications mobiles ont été mises au point pour enregistrer les preuves de consentement et mettre fin aux agressions sexuelles.


    Par Meagan Campbell du magazine Châtelaine

     

    Pour consentir techniquement à une relation sexuelle, il faut entrer un mot de passe — huit caractères minimum — dans un nouveau type d’application. Si une personne se sent contrainte, elle peut saisir un code différent: un message est alors envoyé à un proche désigné en cas d’urgence et les données de non-consentement sont enregistrées dans un nuage, pour servir de preuve en cour, s’il y a lieu. Wantme? est une application gratuite sur iTunes qui vise à prévenir les rapports non consentis et à définir clairement les limites quand le malaise s’installe. «Nous croyons fermement qu’elle deviendra la norme», soutient Malcom Eylott, un ancien banquier de Toronto qui a mis au point l’application avec la collaboration d’un avocat et d’un expert en technologies de l’information.

     

    Santé 2:  Des applications pour donner son consentement?

    Photo: iStock

     

    Le produit proposé par Eylott n’est cependant pas le premier en son genre: Yes to Sex, conçue aux États-Unis, a été téléchargée 24 875 fois, dont 1 990 fois au Canada, dans le mois suivant son lancement. L’application enregistre et stocke dans un nuage les voix des partenaires qui énoncent leur nom et les mots «Je consens au rapport sexuel», ou une phrase codée comme «Code caramel». «C’est simple et discret», garantit la directrice de l’entreprise, Wendy Geller, également mère de trois enfants âgés de 17 à 22 ans. «J’ai voulu créer quelque chose qui n’aurait pas l’air trop louche pour qu’ils soient à l’aise de s’en servir eux aussi.» À ce nombre s’ajoute We-Consent, une suite de quatre applications mobiles qui ont été téléchargées 10 000 fois chacune; le logiciel enregistre non seulement les voix, mais aussi une vidéo des partenaires donnant leur nom et leur consentement. S’ils obtiennent le feu vert, une voix automatisée dira: «Consentement accordé. Amusez-vous.»


    Quoiqu’on puisse s’inquiéter de l’intrusion de Siri dans nos chambres à coucher, ces applications reflètent néanmoins le besoin grandissant de s’assurer du consentement de son partenaire. En 2012, les Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis ont estimé que 18 % des femmes et 1 % des hommes sont victimes d’une agression sexuelle au cours de leur vie. Bases militaires, bureaux, équipes sportives et campus ont commencé à réagir. Si les femmes (ou parfois les hommes) veulent se servir de telles applications quand elles se sentent en danger, une alerte transmise à une personne de confiance pourrait les aider à échapper à la menace. Et si les hommes (ou parfois les femmes) veulent s’en servir pour éviter de s’exposer à des accusations, ils pourraient être moins tentés de coucher avec des personnes qui ne peuvent ou ne veulent fournir leur consentement. Wayne MacKay, professeur de droit à l’Université Dalhousie, raconte qu’un jeune homme lui a récemment confié qu’il faisait signer des documents à ses partenaires avant d’amorcer toute activité sexuelle. «C’est un outil prometteur», pense MacKay, en parlant de Wantme?.


    Mais ces applications ne sont pas sans comporter certaines limites. D’abord, elles ne précisent pas à quelles pratiques sexuelles ses utilisateurs acceptent de se prêter. «Ce serait comme donner son consentement absolu», met en garde Diane Hill, directrice générale de la Fondation canadienne des femmes. «Et dans les faits, cela rendrait les femmes davantage à risque de se faire agresser.» Il est déjà facile de blâmer une victime d’avoir porté une jupe trop courte ou d’avoir esquissé un sourire équivoque, alors «imaginez si elle avait dit oui d’emblée». «Nous ne souhaitons pas savoir ce à quoi consentent les utilisateurs. Nous ne voulons pas outrepasser leur intimité», répond Malcom Eylott, en défense de son application, ajoutant que ses développeurs vont tout de même «se pencher» sur la question du consentement continu et particulier.


    Justement, dans ce genre d’applications, le consentement n’a pas besoin d’être de tous les instants lors d’une relation sexuelle. La moins mauvaise à ce chapitre se nomme I’ve Been Violated et fait partie de la suite We-Consent. Si une personne se sent agressée, elle doit attraper son téléphone et faire jouer la vidéo d’un policier qui crie «non!». Le logiciel filme alors l’agresseur, probablement nu, pendant qu’il visionne le message. La vidéo est ensuite stockée dans un nuage. Si le partenaire sait qu’il existe une preuve qu’il a entendu l’avertissement, il est peu probable qu’il poursuive le viol.


    Pourtant, les données ainsi récoltées pourraient ne pas constituer des preuves solides devant un tribunal. Les développeurs espèrent encourager les victimes à porter plainte pour leur agression — pas moins de 82 % des viols au Canada ne seraient pas déclarés, selon un sondage Ipsos Reid de 2015. Mais comme le rappelle Wayne MacKay, «si les données n’indiquent pas en partie la pratique à laquelle vous avez consenti, leur valeur est limitée». Or, si les applications demandaient ce genre d’information, poursuit MacKay, «ce serait absurde: il faudrait choisir parmi une liste de 18 pratiques sexuelles, ce qui semble un peu impersonnel dans le feu de l’action». Et même si un juge recevait ces données comme preuves de non-consentement, elles ne pourraient servir à démontrer qu’une agression a bel et bien eu lieu. Les victimes auraient alors le sentiment d’être impuissantes, car la plupart des agressions sexuelles dénoncées laissent peu de traces de blessures, parfois même aucune. «Ça ne fera pas pencher le verdict dans un sens ou dans l’autre», concède Tim Petrou, l’avocat qui collabore avec Malcom Eylott. «Ce que nous voulons, c’est favoriser les relations respectueuses.» Pour ce qui est d’éventuelles preuves en faveur de l’accusé, nuance-t-il, «je ne souhaite pas que le recours à l’application donne l’impression de fournir un alibi en cas de plainte».


    D’après les développeurs, le non-respect de la vie privée n’est pas un problème. Wantme? crypte et diffuse en continu les renseignements personnels sur une batterie de serveurs; ces données comprennent le nombre de séances d’utilisation et leur contenu, en plus de la liste de contacts du téléphone. Personne ne peut accéder à ces informations, y compris les utilisateurs eux-mêmes, à moins que la police ou un juge ne l’exige. Eylott mentionne toutefois que son entreprise songe à vendre les données agrégées anonymes, et que les renseignements des utilisateurs demeureront sur le serveur même s’ils suppriment l’application. Lorsque les gens utilisent We-Consent ou Yes to Sex, leurs fichiers vidéos et audios sont stockés momentanément dans leur appareil pendant la mise en mémoire tampon, ce qui les rend vulnérables au piratage.


    L’aspect moral de la commercialisation du consentement sexuel ne fait pas non plus l’unanimité. «C’est déplorable de constater que les agressions sexuelles sont tellement répandues dans notre société que des gens y voient une occasion de faire de l’argent», pense la directrice de la Fondation canadienne des femmes. Yes to Sex est gratuite au téléchargement, mais les utilisateurs qui souhaitent accéder à leurs données doivent débourser 5 000 dollars. Le créateur de We-Consent, Michael Lissack, voit son entreprise comme un service public, et pourtant il a breveté sa technologie. «Pourquoi voudrais-je que quelqu’un mette son nez dans mes affaires et chambarde mon entreprise? Nous y avons investi beaucoup de temps et d’argent.» Mais quand il est question du coût dudit brevet, il refuse de répondre. Malcom Eylott admet que Wantme? pourrait aussi vendre de petits espaces publicitaires sur l’application ou sur son site, en plus des données agrégées. Mais quand la première application pour le consentement, Good2Go, avait suscité la controverse en 2014, Apple l’avait retirée de iTunes.


    Les défenseurs de ces applications, eux, soutiennent que les contrats de consentement sexuel ne sont pas des tue-l’amour. «Au contraire, ils mettent les partenaires plus à l’aise», assure Alison Berke, instigatrice de la campagne «consentement affirmatif», qui distribue dans les universités de Floride des trousses d’information contenant des contrats de consentement, au verso desquels sont imprimés des extraits des plus récentes lois en la matière. Michael Lissack ajoute que les 18 secondes que requiert We-Consent sont un bien court délai comparativement au temps qu’il fallait pour ouvrir un préservatif, avant qu’on en vende dans des sachets déchirables. «Il a fallu faire avec ces deux, trois minutes gênantes, dit-il. Mais on a survécu.» Malgré tout, pour Antony DeMarco, avocat spécialisé dans les cas d’agressions sexuelles, ces applications sont carrément ridicules. «Si c’est dans un monde pareil que nous vivons, aussi bien me suicider tout de suite», lance-t-il.


    Les développeurs des applications rétorquent qu’ils n’ont reçu que de bons commentaires des utilisateurs, y compris les trois enfants de Malcom Eylott, âgés de 19 à 23 ans. «Quand je leur en ai parlé pour la première fois, ils trouvaient ça génial.» Cet outil allait de soi pour eux, et ils pensaient l’utiliser, raconte-t-il. Wantme? propose aussi des ateliers d’éducation au consentement, et récompense ses utilisateurs qui terminent les cours en leur offrant t-shirts, chapeaux ou bouteilles d’eau. Le créateur de We-Consent pense que son application se compare un peu à un vaccin: toute la population doit l’adopter pour qu’elle soit efficace. Wendy Geller espère quant à elle que Yes to Sex se répandra comme une traînée de poudre, à la manière de la ceinture de sécurité. Et aux yeux de Malcom Eylott, Wantme? deviendra un jour tout aussi normale que les condoms. «Ils sont partout, dit-il. Dans les supermarchés, dans les sacs à main… Je m’attends à la même chose pour mon application.»


    Cet article a été adapté de Maclean’s.

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    Survivre à la chaleur extrême

     

     

    Environnement Canada lance des avertissements de chaleur accablante... (PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE)

     

    Environnement Canada lance des avertissements de chaleur accablante lorsque la température atteint plus de 30 °C et que l'indice humidex dépasse 40.

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

     
    OLIVIA LÉVY
    La Presse
     

    L'été s'annonce chaud, très chaud même, selon certaines prévisions. Quelles sont les activités que nous devons privilégier? Doit-on ralentir lorsque la chaleur devient «accablante»? Comment survivre à des chaleurs extrêmes et quelles sont les mesures à adopter? Nous en avons discuté avec le Dr David Kaiser, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive à la direction régionale de santé publique.

     

    Il faut savoir qu'Environnement Canada lance des avertissements de chaleur accablante lorsque la température atteint plus de 30 °C et que l'indice humidex dépasse 40. «À la direction régionale de santé publique, on a une définition des épisodes de chaleur extrême qui est différente de la chaleur accablante. La définition à Montréal de la chaleur extrême est une période où, pendant trois jours consécutifs, il fait plus de 33 °C le jour et que la température ne descend pas en dessous de 20 °C la nuit. Ça peut être aussi deux jours consécutifs où la température la nuit ne descend pas en dessous de 25 °C, explique le Dr David Kaiser. On fait beaucoup de prévention sur la chaleur et je pense que les gens sont de plus en plus informés.»

     

    Le Dr David Kaiser donne les consignes à respecter lorsqu'il fait très chaud, car dans ces périodes de grande chaleur, «le corps a plus de difficulté à se refroidir et a du mal à récupérer un certain équilibre», dit-il.

     

     

    S'hydrater

     

    «Il faut s'hydrater de façon préventive, ne pas attendre d'avoir soif, boire de l'eau régulièrement, et c'est d'autant plus important pour les personnes âgées, les jeunes enfants et les bébés [les bébés doivent être allaités régulièrement]», dit-il.

     

     

    Rester au frais

    Il est important de passer du temps au frais quelques heures par jour pour donner du répit au corps. «Ça peut être dans un endroit climatisé chez soi ou chez des amis qui ont l'air conditionné. Il y a aussi les bibliothèques, les centres commerciaux, les cinémas. On cherche l'ombre dans un grand parc, on se baigne dans une piscine et on préfère les coins ombragés», précise le Dr Kaiser.

     

     

    Oublier l'entraînement

    Il faut réduire les activités physiques selon la chaleur et les capacités de chacun. «Les jeunes enfants et les personnes âgées sont plus sensibles à la chaleur et à la déshydratation et doivent se reposer», estime le Dr Kaiser.

     

     

    Penser aux autres

    Lorsqu'il y a une canicule, la solidarité est primordiale. Le Dr Kaiser suggère d'aller voir les personnes âgées vulnérables qui vivent seules. «En 2010 et 2011, lors des deux dernières périodes de chaleur extrême à Montréal, on s'est rendu compte que beaucoup de personnes étaient isolées et n'avaient pas le soutien nécessaire pour passer à travers ces journées chaudes. Ce sont des personnes à risque et l'exemple de la grande canicule française de 2003 [près de 15 000 morts] nous a conscientisés à faire preuve de solidarité et à protéger les plus vulnérables qui ont besoin de nous lors de ces périodes difficiles», dit-il.

     

     

    Attention aux coups de chaleur

    Le Dr Kaiser estime qu'il est important de surveiller l'épuisement lorsqu'il fait très chaud. Si on ne se sent pas bien, qu'on a des maux de tête, qu'on se sent déshydraté, il faut tout de suite se mettre au frais, boire beaucoup d'eau et se reposer. Le Dr Kaiser met en garde contre les coups de chaleur. «Ils sont moins fréquents, mais très sérieux. Lorsqu'on a les symptômes suivants: de la fièvre [plus de 39,5 °C], la peau est sèche, on ressent de la confusion, une perte de connaissance, des hallucinations, des vertiges, un malaise généralisé, il faut immédiatement appeler le 911», souligne le Dr David Kaiser.

     

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    Menstruations: des produits à risque?

     


    Tous les mois, les serviettes et tampons hygiéniques nous rendent un fier service. Mais en sait-on assez sur leur composition?

     


    Par Corinne Fréchette-Lessard du magazine Chatelaine

     

    L’automne dernier, les militantes écologistes américaines de Women’s Voices for the Earth (WVE) ont obtenu gain de cause. Après des mois de pression, elles ont fait plier les grands manufacturiers, qui ont commencé à lever le voile sur la composition de leurs serviettes et tampons hygiéniques.

     

    Santé - 2:  Menstruations: des produits à risque?

    Photo: iStock

     

    Ces protections étant considérées comme des «instruments médicaux», les fabricants ne sont pas tenus d’en divulguer tous les ingrédients. Or, certains de leurs composants inquiètent WVE, un organisme qui vise à éliminer les produits chimiques nocifs pour la santé et l’environnement, en tenant compte de leur impact particulier sur les femmes. Dans un rapport-choc intitulé Chem Fatale, WVE avance que les articles d’hygiène féminine peuvent renfermer entre autres des traces de dioxines, de furanes et de pesticides – des composés que l’on associe au cancer, à des troubles de la reproduction et du système endocrinien ainsi qu’à des réactions allergiques. Certains sont ajoutés par le fabricant, tels les additifs synthétiques de fragrances dans les produits parfumés. D’autres apparaissent en amont, sans «action intentionnelle» du fabricant, dans les matières qui servent à la confection des serviettes et des tampons; on pense, par exemple, aux dioxines qui contaminent le coton de plantations arrosées de pesticides. On en trouve aussi dans la rayonne – employée dans les tampons – qui sont introduites lors du processus de fabrication.


    À quel point la présence – même en infime quantité – de ces substances pose-t-elle problème? La question est chaudement débattue. Aux dires des fabricants, les tampons et serviettes sont sans danger. «La sécurité des femmes est à la base de nos activités, assure Joyce Law, porte-parole de Procter & Gamble Canada. Nous employons uniquement des ingrédients assez sécuritaires pour nous-mêmes et pour nos filles.» Mais des experts – comme le microbiologiste et professeur américain Philip M. Tierno, qui s’intéresse à l’innocuité des tampons depuis des décennies – font valoir que les tissus du vagin sont parmi les plus absorbants du corps et qu’une femme peut utiliser jusqu’à 16 800 tampons au cours de sa vie. Or, l’exposition aux produits toxiques est cumulative et ses effets à long terme demeurent inconnus.


    «Les connaissances sur la toxicité des produits sont assez récentes. On s’en préoccupe depuis à peine 20 ou 25 ans. Avant, on ne se demandait pas si les tampons ou le savon étaient sécuritaires», dit le Dr Marc Zaffran, spécialiste de la santé des femmes et auteur du livre Les menstruations (qu’il a signé sous le pseudonyme de Martin Winckler, aux Éditions de l’Homme). Bien sûr, ce n’est pas parce qu’on se questionne que les réponses sont nécessairement alarmantes. «Mais les industriels doivent fournir des arguments convaincants, poursuit-il. Si un ingrédient semble problématique, il faut justifier son utilisation.» Selon lui, cette exigence de transparence est légitime pour que les femmes puissent faire des choix éclairés et que les pratiques évoluent.


    La campagne Detox the box de WVE le démontre bien. Après des mois de pression – le groupe a créé une vidéo parodique qui a été vue près de 67 000 fois sur YouTube, doublée d’une pétition qui a recueilli environ 35 000 signatures –, Procter & Gamble et Kotex ont accepté de divulguer davantage d’informations sur leurs sites web. Il ne s’agit cependant que d’un premier pas. Par exemple, les grandes sociétés demeurent muettes sur les composés chimiques des fragrances de leurs produits parfumés et sur ceux pouvant contaminer les matériaux comme le coton et la rayonne. WVE entend donc poursuivre sa mission.


    Et chez nous?


    Les informations nouvellement publiées ne figurent pas encore sur les sites web canadiens de Procter & Gamble. Cette dernière prévoit cependant les ajouter d’ici peu. En attendant, on peut consulter les sites américains d’Always et de Tampax, ainsi que le site français de Tampax. Du côté de Kotex, la liste des ingrédients est disponible en anglais seulement sur un site consacré à la composition de différents produits de Kimberley-Clark.


    Santé Canada n’interdit l’utilisation d’aucun matériau particulier pour la fabrication de tampons. «Les fabricants doivent toutefois détenir des éléments probants objectifs qui montrent que leurs produits sont sûrs», indique le porte-parole André Gagnon.


    Au Centre de santé des femmes de Montréal, la clientèle ne semble pas particulièrement s’inquiéter de la composition des produits d’hygiène féminine, estime la directrice générale, Anne-Marie Messier. «On remarque davantage de préoccupations environnementales», ce qui se traduit par une hausse de la demande de solutions de rechange, comme les coupes menstruelles, mais aussi les serviettes lavables, qui connaissent une nouvelle popularité. Avis aux intéressées.

     

    Santé - 2:  Menstruations: des produits à risque?

    Photo: iStock


    De quoi est fait un tampon?

    Applicateur

    Carton, plastique, polyéthylène avec colorants ou polypropylène

    Support absorbant

    Coton et/ou rayonne

    Voile entourant le support absorbant

    Différentes combinaisons de rayonne, polyester, polyéthylène et polypropylène

    Cordonnet de retrait et fil pour le coudre au support absorbant

    Coton et/ou polyester et/ou rayonne et/ou polypropylène

    Parfum (uniquement pour les modèles parfumés)

    Parfums conformes aux normes d’innocuité établies par l’Association internationale des matières premières pour la parfumerie (IFRA, pour International Fragrance Association)

    Sources : Tampax et Kotex

     

    Syndrome du choc toxique


    Ce n’est pas la première fois que les produits d’hygiène féminine soulèvent des craintes. En 1980, des centaines de Nord-Américaines ont souffert du syndrome du choc toxique et des dizaines en sont mortes. Les coupables : de nouveaux tampons au pouvoir absorbant très élevé, à tel point que, pour certaines utilisatrices, un seul suffisait pour toute la durée de la menstruation. Or, les fibres synthétiques utilisées favorisaient la multiplication d’une bactérie présente dans le vagin de certaines femmes (le staphylocoque doré) et qui produit des toxines. Lorsque ces toxines entrent dans la circulation sanguine, elles peuvent provoquer un choc toxique chez les personnes qui n’ont pas développé d’anticorps contre elles.


    Depuis, les tampons super absorbants et les fibres synthétiques (à l’exception de la viscose-rayonne) ont disparu des tablettes. Les cas de choc toxique se font beaucoup plus rares. L’année dernière, aucun n’a été déclaré à Santé Canada.


    Plus récemment, au printemps 2015, la Food and Drug Administration des États-Unis a de nouveau démenti la rumeur persistante selon laquelle les manufacturiers ajouteraient de l’amiante dans les tampons afin de provoquer des saignements plus abondants et de vendre plus de tampons. Il s’agirait tout simplement d’une légende urbaine. Comme quoi, en l’absence de transparence, la machine à rumeurs s’emballe!


    Bye bye taxes!


    La mesure était réclamée depuis belle lurette, et l’été dernier, les gouvernements fédéral et provincial se sont enfin exécutés. Le 1er juillet 2015, Ottawa et Québec ont levé les taxes sur les tampons et serviettes hygiéniques, maintenant considérés comme des produits essentiels. Au grand bonheur des consommatrices.

     

     

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    Vaisselle et sexe font bon ménage

     


    Les couples qui se partagent les tâches ménagères également sont plus actifs sexuellement, selon de nouvelles données.


    Par Sarah Boesveld du magazine Chatelaine

     

    Vous faites le souper, votre conjoint fait la vaisselle. Vous époussetez, et votre tendre moitié n’hésite pas à passer l’aspirateur…


    Émoustillant, non? Il se trouve que oui!


    D’après une nouvelle étude sur la répartition des tâches ménagères et ses effets sur la vie sexuelle des couples, se diviser également les corvées donnerait bel et bien un coup de pouce au lit — et plus encore qu’il y a 20 ans.

     

    Santé 2:  Vaisselle et sexe font bon ménage

    Photo: Cade Martin/Dawn Arlotta/USCDCP


    C’est un tout autre son de cloche que ce que rapportait l’article-choc «Does a More Equal Marriage Mean Less Sex?» (mariage égalitaire, moins de sexe?), qui avait fait la couverture du New York Times Magazine en 2014. On y citait une étude parue en 2012 dans l’American Sociological Review qui laissait entendre que les couples faisaient moins souvent l’amour quand les hommes accomplissaient certaines tâches ménagères. Le texte réaffirmait aussi ce que les conseillers conjugaux pensent depuis des années: que les hommes sont beaucoup plus désirables lorsqu’ils jouent un rôle «traditionnellement masculin», et les femmes, quand elles s’en tiennent à une image dite féminine.


    Mais la nouvelle étude, qui paraîtra prochainement dans le Journal of Marriage and Family, se base sur des données autodéclarées plus récentes, recueillies auprès d’Américains, qu’elle compare à des témoignages similaires rassemblés 20 ans plus tôt. Les chercheurs ont comparé les résultats de deux enquêtes: l’une, réalisée en 2006, portant sur les relations conjugales (Marital and Relationship Survey [MARS]), et l’autre, menée à l’échelle nationale de 1992 à 1994, s’intéressant aux familles et aux ménages (National Survey of Families and Households). Les répondants ont été classés en trois catégories: les couples traditionnels (où la femme s’acquitte de plus de 65 % des corvées), les couples plutôt égalitaires (où l’homme s’occupe de 35 % à 65 % des tâches) et les couples non traditionnels (où l’homme est responsable de plus de 65 % du travail domestique).


    Au début des années 1990, peu de couples se divisaient les tâches ménagères (80 % des répondants à l’époque affirmaient que la femme faisait le gros du boulot), et ce, malgré la place alors grandissante des femmes sur le marché du travail. Or, ceux qui considéraient leur liaison comme plus «égalitaire» déclaraient avoir moins de relations sexuelles par mois que les couples dits traditionnels, sans compter que ces rapports étaient moins satisfaisants.

     

    Ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’enquête MARS de 2006 a révélé que la fréquence des ébats amoureux a augmenté uniquement chez les couples qui se partagent équitablement les tâches. Ceux-ci ont indiqué faire l’amour en moyenne 6,8 fois par mois: c’est 0,5 fois plus que les couples traditionnels et deux fois plus que les couples où l’homme se charge de la majorité des corvées.


    «Les conventions sexuelles ont été réécrites pour mettre en valeur le partage des tâches domestiques plutôt que la spécialisation des rôles», écrivait la coauteure de l’étude, Sharon Sassler, professeure à l’Université Cornell, en parlant des résultats. «Le partage des corvées est aujourd’hui perçu comme quelque chose d’excitant sexuellement.»


    Mais tout n’a pas changé! Les couples ne s’entendent toujours pas pour savoir s’ils divisent les tâches égalitairement — les hommes ont davantage tendance à penser qu’elles sont équivalentes.


    Et si les deux partis s’échauffent un peu trop sur la question, il y a une façon simple de faire baisser la tension…

     

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