• Voyager en images - 5: Pays Basque : les plus beaux villages du Labourd

     

     

     

    Pays Basque : les plus beaux villages

    du Labourd

     

    Par Tuul Morandi
     

    Quittez le littoral pour rejoindre l’arrière-pays et le Labourd. Veillée au sud par les hautes cimes des Pyrénées, cette terre est jalonnée de bastides médiévales et de villages de caractère s’encastrant harmonieusement dans cet écrin montagneux. Balade à l’envi parmi un maillage de villages remarquables où des femmes et des hommes perpétuent des métiers d’art et des traditions séculaires.

     

    Espelette, le rouge lui va si bien

     

    Espelette en automne

    Espelette. Ici, la couleur rouge est hissée sur toutes les façades des etxea, les maisons basques traditionnelles. « Sur leurs murs s’étageaient comme de beaux chapelets de corail, des guirlandes de piments rouges… », écrivait Pierre Loti en 1897 dans son roman Ramuntcho. L'origine de cette couleur rouge foncé si spécifique viendrait de l'époque où l'on recouvrait le bois de sang de boeuf pour le protéger des intempéries et des insectes et pour éviter qu'il ne pourrisse.

     

    Larressore, fleuron de makhila

     

    La fabrication du makhila à Larressore

    En été, sur la place centrale, le fracas sec de la pelote résonne sur le fronton. Jadis, les voix des pèlerins retentissaient dans ce bourg, étape de la voie du Baztan, le plus occidental des chemins de Compostelle. Partis de Bayonne, les pèlerins remontaient la Nive et traversaient Larressore avant de continuer vers les Pyrénées. Témoin de ce passé : l’art de la fabrication du makhila, bâton de marche traditionnel basque. En 2011, l’Unesco récompense ce savoir-faire en inscrivant le makhila Ainciart Bergara à l’inventaire des Métiers d’Art Rares, au titre de la convention pour la conservation du patrimoine culturel immatériel. Compagnon de marche, outil de défense ou accessoire indispensable de la gent masculine, le makhila est le symbole par excellence de l’identité basque. Dans la société, la tradition veut qu’il soit offert à la personne que l’on souhaite honorer. 

     

    Ainhoa, l'etxea dans tous ses éclats

     

    Bâtisses à Ainhoa

    Après Larressore, l’ancienne bastide d’Ainhoa, fondée au XIIIe siècle par les chanoines de Prémontré, constituait une dernière halte pour les pèlerins de Compostelle avant les Pyrénées, mais était également un relais muletiers très important. Situé dans un écrin de verdure à la frontière de l’Espagne, ce village labellisé Plus Beaux Villages de France, aligne ses maisons labourdines comme deux haies encadrant son unique rue. Il est agréable d’arpenter ce village-rue en détaillant l’architecture spécifique de l’etxea, la maison en basque, qui, plus qu’une simple bâtisse, doit refléter l’identité même de ces propriétaires : murs blanchis à la chaux, volets peints en rouge, angles en pierre de taille apparentes, toits en tuile débordant des façades. Certaines maisons possèdent encore sur leur porche des anneaux d’attaches prévus pour les mules. Bâties pour la plupart au XVIIe siècle, après les destructions causées par les trente ans de guerre avec l’Espagne, ces maisons très profondes, toutes accolées les unes aux autres, possèdent des jardins attenants dans leurs arrière-cours. Tout le territoire du village est découpé en lanières selon le plan original de l’ancienne bastide.

     

    Sare, ceux qui l'aiment prendront le train

     

    Sare

    « Bientôt il aperçut Etchézar (traduisez Sare, Loti ayant changé les noms des lieux), sa paroisse, son clocher massif, un donjon de forteresse », écrit Pierre Loti dans Ramuntcho. Cent-vingt-quatre ans plus tard, presque rien n'a changé et vous ressentirez la même émotion. Niché au pied de la Rhune, mythique montagne des Basques, Sare s'articule autour de sa rue principale, dont les superbes maisons accolées n’échappent pas au style des bastides. Le village est une base idéale d’où partent de nombreux sentiers de randonnée (certaines vous emmèneront en 3 à 4 heures de marche vers les cols de Lizuniaga ou de Saint-Ignace). Autrefois foulés par les contrebandiers, ces sentiers caracolent sur les crêtes montagneuses en jouant à sautemoutons avec les frontières entre la France et l’Espagne, et offrent aux marcheurs l’occasion de découvrir les pottoks, les petits chevaux basques, qui pâturent en liberté sous l’oeil vigilant des imposants vautours fauves, nombreux à nidifier dans la région.

     

    Le train de le Rhune

     

    Le train de la Rhune
    À Sare, ceux qui aiment la montagne prendront le train de la Rhune, l'un des plus beaux trains touristiques de France, au départ du col de Saint-Ignace, situé à cinq kilomètres du village. Depuis sa mise en route en 1924, cette petite voie à crémaillère vous hisse au sommet de la montagne sacrée du Pays basque (et son point culminant) tout au long d’un superbe parcours. « Dans la dernière partie du trajet, lorsque le train gravit une pente inclinée à 25 %, une vue impressionnante surplombe alors la Côte basque et l’océan Atlantique. Si les nombreux cromlechs et dolmens qui parsèment les sentiers alentour témoignent d'une présence humaine datant de la préhistoire, ce n'est qu'en 1859 que fut lancée la mode de l’excursion vers son sommet par une certaine impératrice Eugénie, qui l’aurait gravi à dos de mulet.
     
     

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