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      LORSQUE LA LUNE SE LEVE     

    Sur la pente des monts les brises apaisées
    Inclinent au sommeil les arbres onduleux
    L'oiseau silencieux s'endort dans les rosées,
    Et l'étoile a doré l'écume des flots bleus.

     
    Au contour des ravins, sur les hauteurs sauvages,
    Une molle vapeur efface les chemins,
    La lune tristement baigne les noirs feuillages,
    L'oreille n'entend plus les murmures humains

     
    Mais sur le sable au loin chante la mer divine,
    Et des hautes forêts gémit la grande voix,
    Et l'air sonore, aux cieux que la nuit illumine,
    Porte le chant des mers et le soupir des bois.

     
    Montez, saintes rumeurs, paroles surhumaines,
    Entretien lent et doux de la terre et du ciel !
    Montez, et demandez aux étoiles sereines
    S'il est pour les atteindre un chemin éternel ?

     
    O mers, ô bois songeurs, voix pieuses du monde,
    Vous m'avez répondu durant mes jours mauvais ;
    Vous avez apaisé ma tristesse inféconde,

       (Leconte de Lisle)

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