• Art et Culture 3: La Bâtie d'Urfé, le palais italien d'un humaniste

     

    La Bâtie d'Urfé, le palais italien

    d'un humaniste

     

    Par Détours en France
     
    source : Hors Série - Châteaux de légende, 2013, p.122
     
     

    Où trouve-t-on un château tout blanc aux allures de palazzo, une grotte de rocaille, un sphinx, et le premier roman-fleuve de la littérature française ? Dans le château d’Honoré d’Urfé, auteur de « L’Astrée », chef-d’oeuvre du roman précieux.

     

    Batie d'Urfé

    Qu’elle est verte, la vallée du Lignon ! Elle dessine dans la plaine du Forez un pays de forêts, d’étangs et de bocages. Il est d’autant plus surprenant d’y découvrir un authentique palais renaissance, avec galeries italiennes et rampe gardée par un sphinx, qu’on imaginerait plus volontiers dans la campagne forentine.

     

    Un écrivain italien

    On doit ce petit miracle d’architecture à Claude d’Urfé, ambassadeur et homme politique, qui le fit bâtir à son retour des guerres d’Italie à la place du manoir familial. 

     

    Galerie et Sphynx

     

    La galerie aux douze colonnes surplombe le gardien des lieux, un sphinx, sentinelle surprenante en ces lieux, qui occupe l’aval de la rampe d’accès à l’ancienne bibliothèque.

    Nous sommes au XVIe siècle, et Claude est un humaniste convaincu et fervent catholique : son château est un peu son testament spirituel. Son petit-fils, Honoré, va se faire connaître en écrivant L’Astrée, un roman d’amour fleuve qui met en scène l’histoire d’'Astrée, jeune bergère, et son amant céladon. Le cadre est celui de la vallée du Lignon, qu’Honoré d’Urfé apprécie tant depuis qu’il séjourne dans le château familial.

     

    Le château

    Quand on pénètre dans la cour d’honneur, on a la même vision que celle de l’écrivain : un corps de logis central, massif et rectangulaire, entouré par deux ailes.

     

    Intérieur

     

    Les pièces, le sphinx et une magnifique vue du château de nuit : le charme opère. Un castel à visiter !

    Celle de gauche, l’ancien corps de garde, est d’une sobriété toute militaire ; contraste saisissant avec celle de droite, très italianisante avec sa galerie à laquelle on accède par une rampe cavalière. En bas de la rampe, un sphinx, promu mystérieux protecteur des lieux, notamment de la bibliothèque au premier étage : au temps de la splendeur des d’Urfé, elle a abrité jusqu’à 4 000 volumes !

     

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    Sous la rotonde du parc, la fontaine de la vérité d’amour, qu’évoque Honoré d’Urfé dans son roman « L’Astrée ».

    Les appartements sont richement meublés, les plafonds peints, et des tapisseries sur le thème de L’Astrée décorent les pièces de réception. Il n’en a pas toujours été ainsi : au XIXe, le mobilier, les plafonds de la galerie et les décors de la chapelle ont été vendus, certains éléments sont même partis au Louvre et au Metropolitan Museum à New York !

     

    Du païen au sacré

    Grotte

     

    Pas question de quitter la Bâtie d’Urfé sans avoir vu la pièce maîtresse : la grotte dite « salle des rocailles ». Entièrement minérale, elle est décorée à la mode italienne de faunes, nymphes et dieux païens, de stalactites et de coquillages.

    Le visiteur doit passer par elle avant d’accéder à la chapelle, symbole du passage du paganisme au christianisme. Sur la porte de la chapelle, des allusions à La Trinité : les trois marches, un triangle, des fleurs à trois pétales. Dans la chapelle, où il fit travailler des artistes italiens, Claude d’Urfé affirme haut et fort sa foi en l’église catholique.

     

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