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      les sept frères corbeaux - conte illustré des frères Grimm Jacob & Wilhelm GRIMM
           

    les sept frères corbeaux - conte des frères Grimm       les sept frères corbeaux - conte des frères Grimm   Il y avait une fois un homme qui avait sept fils et pas de fille. Il aurait
    pourtant voulu en avoir une. Il pensait qu'il n'aurait jamais ce bonheur
    quand enfin sa femme lui en donna une. Elle n'était pas bien grosse
    et délicate, et si fragile qu'on avait peur de la voir s'envoler d'un coup
    de vent. Mais notre homme était un heureux père car il avait une fille !
    Il envoya en hâte ses fils chercher de l'eau dans le torrent pour la
    baptiser. Les sept fils qui étaient tous de bons garçons se précipi-
    tèrent pour obéir à leur père.
    Hélas ! Au bord du torrent, celui qui tenait la cruche la lâcha dans
    l'onde. Les voilà tous les sept le nez au-dessus de l'eau bouillon-
    nante, consternés, désolés, ne sachant que faire et n'osant pas
    retourner à la maison les mains vides...
    Leur père, cependant, commençait à s'impatienter et à maugréer :
    - Je parie qu'ils jouent à saute-mouton et qu'ils ont oublié mon eau !
    Plus il regardait sa petite fille plus il s'indignait de leur retard. Il aurait
    voulu la baptiser tout de suite. Son indignation fut telle qu'elle se
    transforma en colère et sa colère en malédiction :
    - Qu'ils soient changés en corbeaux !
    Il avait à peine dit ces mots, qu'il vit sept corbeaux noirs qui volaient
    dans le ciel.
    C'était beaucoup plus qu'il n'avait souhaité en son coeur ! Tous
    ses regrets ne purent rien changer à ce qu'il avait fait. Sa femme
    et lui avaient perdu leurs sept fils changés en corbeaux !
    I
    ls se consolèrent avec leur fille. Elle poussait et grandissait à vue
    d'oeil. Elle devenait de plus en plus jolie. Elle ignorait qu'elle avait eu
    sept frères car ses parents, pour ne pas lui causer de peine inutile le
    lui avait caché soigneusement.
    Mais un jour, par hasard, elle entendit quelqu'un qui disait, parlant
    d'elle :
    - Bien sûr c'est une gentille petite, mais c'est tout de même à cause
    ..
    d'elle que ses sept frères ont disparu.
    C
    e fut une terrible nouvelle ! Elle demanda des explications à son
    père et à sa mère en affirmant qu'elle mourrait si on ne lui disait pas
    la vérité. Le père raconta ce qui était arrivé lui assurant qu'elle n'y
    était pour rien et que, sans doute, c'était la volonté du ciel que ses
    frères fussent devenus corbeaux.
    Mais la petite fille ne pouvait s'empêcher de penser que cette hor-
    rible, terrible, affreuse chose ne serait pas arrivée si elle n'était pas
    venue au monde...

         

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    les trois souhaits, conte des frères Grimm Wilhelm GRIMM
    les trois souhaits, conte des frères Grimm       les trois souhaits, conte des frères Grimm   Un jour, un pauvre bûcheron travaillait dans la forêt. Il abattait des
    arbres et il en faisait des bûches.
    Au moment de la pause, il vit une fée des bois debout sur une feuille,
    non loin de là. Il ferma les yeux, se les frotta et les rouvrit : elle était
    encore là !
    - Je suis venue t'offrir trois souhaits, lui expliqua-t-elle. Tes trois
    prochains souhaits vont se réaliser. Sois raisonnable.
    Et elle disparut.
    Son travail terminé, le bûcheron rentra chez lui et raconta à sa
    femme ce qui lui était arrivé. Elle ne crut pas un mot du récit de
    son mari.
    - Tu as dû rêver, lui lança-t-elle en riant. Cela dit, on ne sait jamais,
    fais attention avant de souhaiter quoi que ce soit !

    Ils réfléchirent longtemps ensemble. Est-ce qu'ils allaient demander
    de l'or, des bijoux, une belle maison ? Il discutèrent sur tout sans
    pouvoir se mettre d'accord et, finalement, le bûcheron dit :
    - Moi, j'ai faim ! Mangeons d'abord.
    - Hélas ! il n' y a que de la soupe, se désola sa femme. Je n'avais
    pas d'argent pour acheter de la viande.
    - Encore de la soupe ! grogna le bûcheron. Comme j'aimerais
    avoir une bonne saucisse bien grasse à manger ce soir.

    A
    peine eût-il prononcé ces mots qu'une bonne saucisse bien
    grasse apparut sur la table de la cuisine.
    - C'est malin ! hurla sa femme. Tu as gâché un de nos précieux
    souhaits !
    Et elle continua à crier jusqu'à ce qu'il ne puisse plus la supporter.
    Il s'exclama :
    - Je voudrais que cette saucisse te pende au bout du nez !

    A
    ussitôt, la grosse saucisse sauta en l'air et vint se coller au bout
    du nez de sa femme. Elle n'arrivait plus du tout à parler et, pourtant,
    sa colère était terrible d'autant que le bûcheron se moquait de son
    allure grotesque. Elle tira et tira sur la saucisse, il tira et tira. Mais
    la saucisse ne bougea pas.
    Le bûcheron cessa de rire quand il se souvint qu'il n'avait plus
    qu'un seul souhait :
    - Demandons toutes les richesses du monde.
    - Quel bien cela me fera-t-il, pleurait-elle. Je ne pourrai pas en pro-
    fiter unseul instant. Les gens se moqueront de moi où que j'aille.

    L
    e bûcheron aimait sa femme et c'était un brave homme aussi
    finit-il par se mettre d'accord avec elle.
    Ils n'eurent plus qu'à souhaiter d'être débarrassés de cette saucis-
    se gênante.
    Le bûcheron prononça le souhait, et, aussitôt, la saucisse disparut.

    Il
    s'assit avec sa femme pour manger la soupe qu'elle avait prépa-
    rée. Pendant longtemps, la seule chose sur laquelle ils tombaient
    d'accord, c'était sur leur bêtise.

    I
    ls se reprochèrent aussi de n'avoir pas mangé la saucisse quand
    elle était apparue sur la table !
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  •                                 la Princesse au petit pois, conte Andersen               

     

        Hans Christian Andersen
           

     

        Il y avait une fois un prince qui voulait épouser une princesse
    véritable. Il fit donc le tour du monde pour en trouver une, et, à
    la vérité, les princesses ne manquaient pas, mais il ne pouvait
    jamais être sûr que c'étaient de vraies princesses. Il finit par
    rentrer chez lui, bien affligé de n'avoir pas trouvé ce qu'il désirait.


    Un soir, il faisait un temps horrible, les éclairs se croisaient, le
    tonnerre grondait, la pluie tombait à torrents, c'était épouvantable.
    Quelqu'un frappa à la porte du château, et le vieux roi s'empressa
    d'ouvrir.
    C'
    était une princesse !
    M
    ais grand Dieu, comme la pluie et l'orage l'avaient arrangée !
    L'eau ruisselait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par
    la pointe de ses souliers, et sortait par le talon. Néanmoins, elle
    se donna pour une véritable princesse.
    - C'est ce que nous saurons bientôt, pensa la vieille reine.
                  

     

       

     

        Sans rien dire, la vieille reine entra dans la chambre où dormirait
    la princesse. Elle ôta toute la literie de la couche destinée à la
    princesse et mit un petit pois au fond du lit. Ensuite, elle prit vingt
    matelas, qu'elle étendit sur le pois et encore vingt édredons qu'elle
    entassa par-dessus les matelas.
    L
    e lendemain, on demanda à la princesse comment elle avait
    dormi.
    - Bien mal ! répondit-elle. C'est à peine si j'ai fermé les yeux de
    ..
    toute la nuit ! Dieu sait ce qu'il y avait dans le lit ! C'était quelque
    ..
    chose de dur qui m'a rendu la peau toute violette. Quel supplice !
    A
    cette réponse, on reconnut que c'était une véritable princesse,
    puisqu'elle avait senti un pois à travers vingt matelas et vingt édre-
    dons. Quelle femme, sinon une princesse, pouvait avoir la peau
    aussi délicate ? Le prince, bien convaincu que c'était une prin-
    cesse, la prit pour épouse, et le pois fut placé au musée, où il
    doit être encore, à moins qu'un amateur ne l'ait enlevé.
    Voilà une histoire aussi véritable que la princesse !
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  • Le lièvre, le chameau et l’hippopotame

    Pays de collecte :

    Mauritanie.

    Un conte dit en

    français et en wolof par Mamadou Sall.

    Un lièvre voulait cultiver son champ de mil, mais n'ayant pas la force physique nécessaire pour labourer, semer et sarcler, il décida de se servir des autres.

    Il alla voir le chameau dans le désert et lui proposa une association.

    - D’accord, répond le chameau, mais comment vont se dérouler les travaux et le partage du fruit du travail ?

    - Les choses se feront ainsi, continue le lièvre, il s'agit d'un terrain qui m'appartient, je l’ai hérité de mon père qui l'a hérité du sien, c'est donc mon champ ; toi tu travailleras la journée et moi la nuit, quand la récolte arrivera on se partagera le fruit de la récolte en deux parts égales. - Je suis d'accord, dit le chameau.

    Le soir, le lièvre descend au bord du fleuve et fait la même proposition à l’hippopotame. Comme l’hippopotame ne sort de l’eau que la nuit, cette fois-ci il lui propose de travailler la nuit.

    - Marché conclut, dit l’hippopotame.

    Les jours succèdent aux jours, les nuits aux nuits, et les deux géants travaillent dur. Quand le chameau arrive le jour, il dit : « Eh bien, ce lièvre est vraiment brave ». L'hippopotame, la nuit, fait la même remarque.

    Le lièvre passe de temps en temps pour voir l'avancement des travaux. Ainsi les deux géants ont labouré, semé et sarclé le champ. Un matin le lièvre passe et constate que les épis de mil sont bien mûrs. Il va donc voir tour à tour le chameau et l'hippopotame et leur fixe une même date pour la récolte. Une semaine avant le jour fixé, le lièvre, accompagné de sa femme et de ses enfants, travaille à récolter tout le champ. Au jour convenu de la récolte, le chameau et sa famille, l'hippopotame et la sienne se rencontrent dans le champ déjà complètement récolté. Après explication ils jurent tous de tuer le lièvre.

    Depuis ce jour, le lièvre ne reste pas un moment sans se retourner à gauche et à droite car il pense toujours être poursuivi.

    Le premier qui respire ira au Paradis.


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    (Conte allemand.)

    Un beau diamant, qui avait autrefois brillé au doigt d'une princesse, gisait dans un pré, à côté de pissenlits et de pâquerettes. Juste au-dessus de lui, brillait une goutte de rosée qui s'accrochait timidement à un brin d'herbe.
    Tout en haut, le brillant soleil du matin dardait ses rayons sur tous les deux, et les faisait étinceler.
    La modeste goutte de rosée regardait le diamant, mais sans oser s'adresser à une personne d'aussi noble origine.
    Un gros scarabée, en promenade à travers les champs aperçut le diamant et reconnut en lui quelque haut personnage.
    - Seigneur, dit-il en faisant une grande révérence, permettez à votre humble serviteur de vous offrir ses hommages.
    - Merci, répondit le diamant avec hauteur.
    En relevant la tête, le scarabée aperçut la goutte de rosée.
    - Une de vos parentes, je présume, monseigneur ? demanda-t-il avec affabilité en dirigeant une de ses antennes vers la goutte de rosée.
    Le diamant partit d'un éclat de rire méprisant.
    - Quelle absurdité! déclara-t-il. Mais qu'attendre d'un grossier scarabée ? Passez votre chemin, monsieur. Me mettre, moi, sur le même rang, dans la même famille qu'un être vulgaire, sans valeur et le diamant s'esclaffait.
    - Mais, monseigneur, il me semblait… sa beauté n’est-elle pas égale à la vôtre ? balbutia timidement le scarabée déconfit.
    - Beauté, vraiment ? Imitation, vous voulez dire. En vérité, l'imitation est la plus sincère des flatteries, il y a quelque satisfaction à se le rappeler. Mais cette beauté factice même est ridicule si elle n'est pas accompagnée de la durée. Bateau sans rames, voiture sans chevaux, puits sans eau, voilà ce que c'est que la beauté sans la fortune. Aucune valeur réelle là où il n'y a ni rang ni richesse. Combinez beauté, rang et richesse, et le monde sera à vos pieds. A présent, vous savez pourquoi on m'adore.
    Et le diamant lança de tels feux que le scarabée dut en détourner les yeux, pendant que la pauvre goutte de rosée se sentait à peine la force de vivre, tant elle était humiliée.
    Juste alors une alouette descendit comme une flèche, et vint donner du bec contre le diamant.
    - Ah! fit-elle désappointée, ce que je prenais pour une goutte d'eau n'est qu'un misérable diamant. Mon gosier est desséché, je vais mourir de soif.
    - En vérité! Le monde ne s'en consolera jamais, ricana le diamant.
    Mais la goutte de rosée venait de prendre une soudaine et noble résolution.
    - Puis-je vous être utile, moi ? demanda-t-elle.
    L'alouette releva la tête.
    - Oh! ma précieuse amie, vous me sauverez la vie.
    - Venez, alors.
    Et la goutte de rosée glissa du brin d'herbe dans le gosier altéré de l'alouette.
    - Oh! oh! murmura le scarabée en reprenant sa promenade. Voilà une leçon que je n'oublierai pas. Le simple mérite vaut plus que le rang et la richesse sans modestie et sans dévouement; il ne peut y avoir aucune réelle beauté sans cela

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