• Grand Reportage 5: Les bonnes nouvelles à travers le monde en 2023

     

     

     

    Les bonnes nouvelles à travers

    le monde en 2023

     

    Parce qu’il ne faut pas oublier les belles actions et les actes de bravoure, nous rassemblons ici toutes les bonnes nouvelles qui sont publiées dans le magazine Sélection du Reader’s Digest en 2023. Comme un vent de fraîcheur, voici notre dose de positivité pour l’année à venir!

     

    Le President Pendarovski Avec Embla Ademi Et Sa FamilleKRISTIJAN GEORGIEVSKI
     
    Le président Pendarovski (à gauche) avec Embla Ademi et sa famille.
     

    Un président qui donne l’exemple – Macédoine du Nord

    En 2022, des élèves d’une école de Gostivar, en Macédoine du Nord, ont été surpris de voir le président du pays apparaître juste avant l’appel.

    En apprenant qu’Embla Ademi, une jeune fille de 11 ans atteinte de trisomie, subissait la persécution de ses camarades de classe et était isolée par ses enseignants, le président Stevo Pendarovski, élu en 2019, a décidé d’intervenir personnellement. Il a donc rendu visite à la famille et offert des cadeaux à Embla, qu’il a ensuite accompagnée à l’école, parfois main dans la main.

    Dans un pays où, pour plus de la moitié de la population, les enfants en situation de handicap ne peuvent pas vraiment s’intégrer à la société, et que, pour 81% des gens, ces enfants devraient être séparés des autres à l’école, l’action de M. Pendarovski portait un message fort.

    Le bureau du président a publié une déclaration selon laquelle les enfants au développement atypique «devraient non seulement pouvoir jouir des droits qu’ils méritent, mais également se sentir égaux à leurs camarades et bienvenus à l’école, en classe autant que dans la cour de récréation. C’est notre devoir en tant qu’État, mais aussi en tant qu’individus, et l’élément clé de cette mission commune est l’empathie.»

     

    Yasmeen Lari Heritage Foundation Of Pakistan:HERITAGE FOUNDATION OF PAKISTAN

     

    Des abris de secours pour les rescapés – Pakistan

    En 2022, au Pakistan, de graves inondations ont tué plus de 1700 personnes après des pluies de mousson et la fonte des glaciers. Trente-trois millions d’habitants ont été déplacés et beaucoup vivent toujours dans des conditions difficiles, menacés par les maladies, la pauvreté et le manque d’hébergement.

    Pour résoudre ce dernier problème, Yasmeen Lari, de Karachi, la première femme architecte du Pakistan et cofondatrice de l’organisme de défense de la culture et de la justice sociale Heritage Foundation of Pakistan, a procédé à une distribution de huttes de bambou faciles à assembler. Ces structures de quelque 12 m2 peuvent coucher jusqu’à cinq personnes.

    Mme Lari, désormais octogénaire, possède un campus «zéro carbone» dans la ville voisine de Makli, où des artisanes qualifiées travaillent en équipe à fabriquer huit de ces huttes chaque jour. Elle espère en former d’autres, au pays et ailleurs, pour augmenter la portée de ce programme humanitaire.

     

    Réparez immédiatement les fuites pour éviter les parasites dans la maison.A STOCKPHOTO/GETTY IMAGES

     

    Des services de plomberie pour les personnes dans le besoin – Royaume-Uni

    Devant la flambée des prix, au pays et dans le monde entier, un plombier de Burnley, au nord de Manchester, au Royaume-Uni, aide les familles à faibles revenus ou en situation de handicap, ainsi que les seniors à économiser sur les coûts d’énergie.

    En apprenant qu’un client s’était fait escroquer sur le prix d’une chaudière par une entreprise de plomberie, James Anderson a eu l’idée de créer Disability and Elderly Plumbing and Heating Emergency Repair (Depher) afin d’offrir des services gratuits ou à rabais à ceux qui en ont le plus besoin.

    Il a maintenant étendu son action hors de Burnley: Depher a aidé plus de 19 000 habitants dans tout le Royaume-Uni, en fournissant des services gratuits financés par les profits de James Anderson auprès d’autres clients ainsi que par des dons.

    «Quels que soient ses besoins, une personne en situation de vulnérabilité peut se tourner vers nous, déclare-t-il. On ne peut pas rester passif – pour certains, c’est une question de vie ou de mort.»

     

    L’Inde sort des millions d'habitants de la pauvreté.YAVUZ SARIYILDIZ/SHUTTERSTOCK

     

    L’Inde sort des millions d’habitants de la pauvreté – Inde

    Le taux de pauvreté, dont le seuil, à la fin de l’année 2022, est établi à 2,15$ US par jour, est depuis longtemps élevé en Inde. Mais on peut définir la pauvreté autrement, selon d’autres critères, comme la santé, l’éducation et la qualité de vie. C’est ce qu’ont fait le programme de développement des Nations unies et l’Oxford Poverty and Human Development Initiative.

    Un rapport de 2022 publié par les deux groupes semble encourageant. Il montre que 415 millions de personnes en Inde sont sorties de cette pauvreté multidimensionnelle en 15 ans. Au début de l’étude, en 2005-2006, l’incidence de la pauvreté ainsi définie était de 55,1%. En 2019-2021, elle était retombée à 16,4%.

    Cette baisse s’explique pour une part importante par les efforts déployés en faveur du développement durable, de la formation des femmes et des jeunes, et des services aux populations vulnérables.

     

    Kevin Whine Avec La Permission De Global Vision 2020AVEC LA PERMISSION DE GLOBAL VISION 2020

     

    Une bonne vue pour tous

    Dans de nombreux pays, l’accès aux lunettes, ou même à un optométriste, peut être extrêmement compliqué. C’est une réalité qu’a pu observer Kevin Whine, un marine à la retraite, lors d’une mission humanitaire au Maroc en 2005.

    Une clinique d’optométrie installée par les forces aériennes des États-Unis distribuait gratuitement des lunettes à la population. M. White a observé une femme refuser celles qui lui étaient prescrites parce que le style ne lui convenait pas. «Je me suis alors dit qu’il fallait trouver mieux pour encourager les gens à porter des lunettes.»

    Aucun programme ne tenait alors compte à la fois de la nécessité médicale des lunettes et de leur valeur esthétique. Si le style plaît à celui qui a besoin de lunettes, il acceptera plus facilement de les porter.

    Le retraité a donc lancé Global Vision 2020 et, avec le soutien de spécialistes de l’université Johns Hopkins et du New England College of Optometry, il a mis au point le USee Vision Kit, une trousse de diagnostic d’utilisation facile.

    S’aidant du tableau optométrique, le personnel technique détermine si le sujet, adulte ou enfant, a besoin de lunettes. Quand c’est le cas, ils lui posent sur le nez l’appareil USee – qui ressemble à une paire de lunettes – et tournent les molettes jusqu’à ce qu’il voie bien des deux yeux. Le chiffre sur le cran de la molette correspond à la prescription du verre.

    Il n’y a plus qu’à choisir une couleur de monture et d’y installer les bons verres. Pour l’instant, le style de monture est plutôt passe-partout, mais Kevin White entend bien élargir la gamme.

    Plus de 200 000 personnes dans 65 pays ont profité de ce programme et l’homme espère que «tout le monde, peu importe où il vit, pourra un jour bénéficier d’un examen de la vue et, quand ça s’impose, obtenir des lunettes».

    Vous n’avez qu’une paire d’yeux, alors mieux vaut bien s’en occuper.

     

    Young,and,motivated,handicapped,guy,with,a,longboard,in,theBLACKDAY/SHUTTERSTOCK

     

    Un skatepark pour les handicapés – Australie

    Peu importe l’âge ou le talent, tout le monde est invité à goûter les joies du skate et de la trottinette au skatepark intérieur Alley-Oops de Birtinya, au nord de Brisbane, en Australie.

    Ce parc est ouvert à tous et propose des outils d’accessibilité. Il suffit d’enfiler le harnais qui est rattaché à un cadre sur roue spécialement adapté. L’équipement permet d’utiliser les rampes, les sauts et les tuyaux avec un employé qui pousse le cadre à travers le parc.

    C’est parce qu’il se désolait de voir de jeunes handicapés assis au bord des skateparks que l’ancien propriétaire David King a voulu créer un lieu plus inclusif. Ceux qui lui ont succédé, Lauren et Chris Hignett, ne cessent d’en améliorer les cadres. Ils proposent également des «séances silencieuses» pour les personnes affligées d’un trouble du spectre de l’autisme ou d’un handicap sensoriel et que le bruit agresse.

     

    Dolphin,in,jeju,island,,south,koreaDYPRT/SHUTTERSTOCK

     

    Un dauphin en captivité retrouve la liberté – Corée du Sud

    En octobre dernier, après avoir passé 17 ans dans un aquarium de l’île Jeju en Corée du Sud, Bibong, un grand dauphin de l’Indo-Pacifique, a été relâché dans la nature. Il vivait en captivité et se produisait devant les touristes depuis 2005.

    Bibong est le dernier des huit dauphins à avoir été libérés de plusieurs aquariums coréens; les autres l’ont été entre 2013 et 2017. Les dauphins ne s’épanouissent pas en captivité. Maintenu dans un enclos, l’animal peut devenir très anxieux, déprimé, et s’ennuyer ferme.

    Pour bien préparer son retour à la vie sauvage, Bibong a réappris à nager dans l’océan et à interagir avec des dauphins sauvages tout en affrontant des courants violents. L’apprentissage a duré 70 jours. Le dauphin a été équipé d’une balise qui permettra aux employés de l’État de suivre ses déplacements.

     

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    Plus de reconnaissance pour les scientifiques sous-représentées

    Il y a plus de 6,5 millions d’entrées en anglais dans Wikipédia, dont 20% traitent de sujets scientifiques. La physicienne britannique Jess Wade a remarqué ce fait troublant: le petit nombre d’entrées sur les femmes – dans la version anglaise, moins d’une biographie de scientifique sur cinq.

    Jess Wade a donc décidé de faire sa part sur la plateforme pour réduire cet écart.

    Depuis 2017, elle a rédigé plus de 1750 entrées qui mettent en lumière des contributions de femmes, en privilégiant les Non-Blanches, les trans et les non-binaires. Jess Wade a fait passer le message à d’autres à qui elle apprend la méthode dans ses «édit-ons» organisés lors de conférences et dans les écoles.

     

    Carie BroeckerAVEC LA PERMISSION DE CARIE BROECKER

     

    Un coup de main pour les vieux chiens – Californie

    Carie Broecker a toujours aimé les bêtes. Elle siégeait depuis 12 ans au conseil d’administration d’un refuge pour animaux de Pacific Grove, en Californie, quand elle a dû s’occuper du chien d’une dame âgée atteinte d’emphysème et qui s’inquiétait du sort qui serait réservé à son chien Savannah après sa mort. Carie faisait de son mieux pour la réconforter. Au décès de la vieille dame, Carie a adopté l’animal.

    Cette expérience lui a inspiré l’idée d’un refuge pour chiens appartenant à des personnes mourantes ou contraintes de se retirer en CHSLD. L’organisme, sans but lucratif, se chargerait ainsi de proposer des adoptions à court ou à long terme.

    Elle a invité Monica Rua, une ancienne collègue, à se joindre à elle. Monica a accepté et suggéré de prendre aussi en charge des chiens âgés des refuges et souvent laissés pour compte.

    Depuis sa création, Peace of Mind Dog Rescue a aidé des milliers de chiens et de seniors en accueillant provisoirement des bêtes devant subir des soins médicaux, en contribuant financièrement aux soins et en trouvant des familles d’adoption pour les chiens endeuillés de leurs maîtres, entre autres.

    «L’animal de compagnie est parfois pour certains l’unique source d’amour, confie Monica. Il nous semble important de faire l’impossible pour ne pas séparer un chien de son propriétaire.»

    À plumes, à poil ou à écailles, les membres non humains de votre famille vous aident bien plus que vous ne le pensez. 

     

    Annette Kruger BikeygeesTANJA SCHNITZLER, AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DE BIKEYGEES

     

    Des réfugiées apprennent à faire du vélo – Allemagne

    «C’est comme le vélo» dit-on pour rappeler que les compétences de base ne s’oublient jamais. Et que fait-on de ceux qui n’ont pas appris à faire du vélo? Annette Krüger s’est rendu compte que c’était le cas de nombreuses femmes, notamment des réfugiées, venues s’installer à Berlin. Elles n’avaient pas eu le droit ou l’occasion d’apprendre, restant ainsi privées des bienfaits pour l’autonomie et la santé mentale que procure la bicyclette.

    Pour corriger les choses, Annette Krüger a lancé il y a sept ans l’organisme à but non lucratif Bikeygees. Le groupe se réunit deux heures par mois, mais des séances d’entraînement en plus petit comité ont lieu toutes les semaines. Les participantes plus avancées peuvent emprunter gratuitement une bicyclette et un casque pour s’entraîner de leur côté. À terme, on souhaite que chaque femme ait son propre vélo, ce que les dons ont déjà rendu possible pour 500 d’entre elles. À ce jour, elles sont 1400 à avoir appris à pédaler et le groupe a organisé des rencontres dans une vingtaine de lieux différents en Allemagne – y compris des refuges d’urgence.

    Le vélo donne certes une liberté de mouvement, reconnaissent-elles – certaines l’enfourchent pour déposer leur enfant à la maternelle –, mais il ravive aussi l’espoir en l’avenir. Annette Krüger mesure l’effet sur ces femmes des efforts consentis pour l’acquisition d’une nouvelle compétence. «On ne peut pas remplacer ce qu’une personne a perdu dans la vie, mais on peut lui offrir quelque chose de nouveau», confie-t-elle.

    Repensez votre mobilité et partez à la conquête de notre Belle Province et de ses nombreux lacs… en vélo! 

     

    Mayan RuinsMICHELE WESTMORLAND/GETTY IMAGES

     

    Randonnée historique – Mexique

    Le premier sentier de randonnée longue distance – qui est aussi une piste cyclable – vient d’ouvrir dans la péninsule du Yucatán, au Mexique. Il traverse d’anciennes propriétés espagnoles (récupérées pour raconter l’histoire des Mayas), croise des dolines remplies d’eau fraîche et de nombreux sites archéologiques, y compris les vestiges des premières villes mayas érigées il y a près de 3000 ans.

    Il faut compter environ cinq jours pour parcourir à pied les 100 kilomètres du Camino del Mayab et croiser les 14 communautés mayas qui ont contribué au développement du projet. La faune sauvage y est bien représentée et on peut admirer le motmot à sourcils bleus et de nombreuses espèces d’iguanes. Les restaurants qui ponctuent le parcours proposent une cuisine maya; les randonneurs peuvent se reposer pour la nuit dans un cabane au toit de chaume.

    Le Mexique est un vaste pays abritant plusieurs trésors et plaisirs cachés qui attendent d’être découverts par les voyageurs avertis du monde entier. 

     

     Disabled,child,on,wheelchair,is,play,and,learn,in,theANNGAYSORN/SHUTTERSTOCK

     

    L’autonomie par le fitness – Royaume-Uni

    La salle de sport est déjà un lieu intimidant, mais il l’est d’autant plus si on souffre d’un handicap ou si on est âgé. Pour aider les personnes dans ce cas, l’ancien joueur de cricket Javeno Mclean, a ouvert une salle de sport qui leur est réservée.

    Au J7 Community Health Centre, situé à Manchester, au Royaume-Uni, il accueille 15 enfants physiquement atteints – certains souffrent de paralysie cérébrale, d’autres sont en fauteuil roulant – et une trentaine d’adultes. L’objectif est d’améliorer leur condition physique, de les aider à acquérir une plus grande autonomie dans les tâches quotidiennes et de développer leurs forces physique et mentale.

    Dans un entretien accordé au média numérique LADbible, Javeno Mclean se réjouit de voir que ceux qui s’entraînent dans sa salle de sport maîtrisent un plus grand éventail de mouvements et qu’ils acquièrent une confiance qui se maintient bien après avoir quitté le centre.

     

    Sohutern,right,whale,jumping,,endangered,species,,patagonia,argentina.FOTO 4440/SHUTTERSTOCK

     

    Nouvelle technique pour repérer les baleines – Canada

    Comment repérer une baleine dans une étendue d’eau grande comme l’Italie, sachant que l’espèce est menacée et qu’elle ne compte plus que 336 individus sur la planète? Les scientifiques se posent la question à propos de la baleine noire de l’Atlantique Nord dans le golfe du Saint-Laurent. Ajoutons qu’ils ne connaissent toujours pas avec précision le trajet de la migration de ces baleines en direction et hors des eaux canadiennes.

    Pour les localiser et les protéger, des chercheurs de l’université d’Ottawa recourent désormais à l’imagerie satellitaire. Grâce à leur apport, on pourra mieux suivre ces mammifères insaisissables qui risquent la collision avec des navires ou l’empêtrement dans des filets de pêche abandonnés. Connaître la trajectoire des baleines noires permettra de tracer de nouvelles et plus sûres routes de navigation.

     

    Infirmiere Yassah LavelahAVEC L'AIMABLE AUTORISATION DE YASSAH NUPOLU LAVELAH

     

    Pour des accouchements plus sûrs – Liberia

    Au Liberia, une femme ne peut accoucher dans un hôpital public que si elle apporte avec elle quelques produits essentiels – eau de Javel, couches, serviettes hygiéniques – afin d’assurer une naissance sans risque pour elle-même, son enfant et le personnel.

    Après plus de 10 années de guerre civile et l’épidémie d’Ebola, qui a sévi entre 2014 et 2016, le système de santé libérien déjà gravement sous-financé est en effet en grande souffrance. Aussi, en dépit d’un taux de mortalité très élevé chez les nouveau-nés et les jeunes mères, quand une femme arrive sans son matériel à l’hôpital, elle est renvoyée à la maison où elle risque des complications.

    Infirmière et chercheuse à Monrovia, la capitale du Liberia, Yassah Lavelah s’est penchée sur ce problème dans le cadre de ses études à l’université Harvard sur les soins de santé mondiaux. «La plupart des femmes disent préférer accoucher à la maison, essentiellement parce qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer ce matériel», a-t-elle pu constater.

    En 2021, elle a donc lancé Comfort Closet, un projet chapeauté par Mavee Maternal Empowerment Initiative, qui fournit aux futures parturientes tout le matériel nécessaire à leur admission à l’hôpital. Aujourd’hui, avec l’aide d’une collaboratrice, elle recueille des fonds qui permettront l’ouverture de deux autres Comfort Closet dans le pays. «Un accouchement ne doit pas être une condamnation à mort pour les femmes qui n’ont pas les moyens.»

     

    Drones Pour Sauver Les Baigneurs Adrian PlazasAVEC LA PERMISSION DE GENERAL DRONES
     
    Les drones peuvent localiser et rejoindre les baigneurs en détresse en quelques secondes.

    Des drones pour sauver les baigneurs – Espagne

    Chaque année, environ 263 000 personnes dans le monde meurent par noyade. Et même si on imagine volontiers qu’un baigneur en train de sombrer se débat dans l’eau et agite les bras pour appeler au secours, en réalité les noyades se produisent souvent rapidement et en silence. Ancien maître-nageur sauveteur, Adrián Plazas ne l’ignore pas. Il y a plusieurs années, malgré leur rapidité, lui et son associé Enrique Fernández ont assisté, impuissants, à la mort d’une femme. Ce drame a bouleversé la vie d’Adrián.

    Cet ingénieur industriel est aujourd’hui le p.-d.g. de General Drones, une entreprise espagnole spécialisée dans la fabrication de drones qu’il a fondée avec Enrique Fernández. Les deux hommes ont mis leurs connaissances ensemble pour créer un drone de recherche et sauvetage dédié à la prévention des noyades.

    Quand un maître-nageur remarque une personne en détresse dans l’eau, il lui suffit d’aviser un pilote de drone, qui, se trouvant également sur la plage, enverra directement et en quelques secondes l’appareil à la rescousse, guidé par une caméra attachée. Le drone largue alors un gilet de sauvetage (qui se gonfle automatiquement en touchant l’eau) pendant que les maîtres-nageurs arrivent. En faisant du sur-place au-dessus de la victime, il permet en même temps aux sauveteurs de la repérer rapidement.

    Le projet a démarré en 2015, mais Adrián Plazas explique qu’il a fallu du temps pour passer du prototype au produit fini. «Le drone doit être conçu spécifiquement pour la plage, en tenant compte de l’humidité du lieu, du soleil, des grands vents», précise-t-il.

    Jusqu’à présent, leurs appareils sont intervenus dans plus de 60 situations d’urgence et ont été déployés sur 22 plages d’Espagne. L’entreprise espère maintenant que de nouveaux investissements et une plus grande visibilité l’aideront à étendre ses services à d’autres pays.

     

    Smart Phone IsolatedISTOCKPHOTO.COM/CESARE FERRARI

     

    Une ligne d’écoute d’urgence en santé mentale – Canada

    Au pays, en cas d’urgence, on compose le 911. Mais que faire en cas de crise de santé mentale? Selon une enquête de la CBC en 2020, 68% des sujets qui ont perdu la vie lors d’un affrontement avec la police au Canada souffraient de problèmes de santé mentale ou de dépendance (ou des deux).

    Voilà qui a contribué à convaincre de la nécessité d’un nouveau numéro d’urgence pour aider les personnes en situation de crise et servir en même temps dans la prévention du suicide. Le 988 entrera en fonction au cours de cette année et il sera accessible dans l’ensemble du pays, par téléphone et par texto.

     

    Yvon Chouinard est le fondateur de Patagonia.TERRY STRAEHLEY/SHUTTERSTOCK

     

    Mettre les profits de l’entreprise au service des défis environnementaux – États-Unis

    Yvon Chouinard, le fondateur milliardaire de la célèbre marque de vêtements de plein air Patagonia, est souvent applaudi pour son approche tournée vers l’avenir et le développement durable. À ce jour, son plus grand geste a consisté, en 2022, à céder ses actions de l’entreprise à une fondation (appelée Patagonia Purpose Trust) et à un organisme à but non lucratif (le Holdfast Collective), qui assureront ensemble que les profits servent à lutter contre les crises environnementales, en matière de biodiversité et de changements climatiques par exemple.

    Yvon Chouinard a retenu cette solution après avoir écarté la possibilité de vendre l’entreprise ou de la rendre publique. «Nous avons donc créé notre propre solution. La Terre est désormais notre seule actionnaire.»

     

    Inscrire ses enfants à la bibliothèqueISTOCK/CONNEL_DESIGN

     

    Raviver l’amour de la lecture – Syrie

    Dans la ville méditerranéenne de Tartous, en Syrie, Mohamed Zaher occupe ses journées à tenir un kiosque appelé Wisdom Seller, qui invite les passants à s’arrêter pour feuilleter les quelque 2000 livres qui tapissent ses murs. Pour encourager les visiteurs à rester, il offre le café à toute personne qui lit plus de 15 pages d’un ouvrage. Ce vétéran de 32 ans appelle ses compatriotes à revenir aux livres imprimés qui, comme s’il s’agissait d’un luxe, sont devenus inaccessibles pour de nombreux habitants en raison de la guerre. Mohamed affirme que la lecture lui a servi de thérapie lorsqu’il était au combat.

    Pour demeurer en activité, le kiosque dépend de la générosité de riches habitants locaux – mais tout le monde est bienvenu. Il estime que plus de 20000 visiteurs de tous âges se sont arrêtés à son kiosque depuis son ouverture.

     

    Anai Green Tel Aviv LumiweaveKFIR SIVAN, AVEC LA PERMISSION DE LUMIWEAVE

     

    Exploiter le pouvoir du design – Israël

    À Tel Aviv, les températures estivales dépassent la barre des 30ºC, et la lumière du soleil éclaire la ville pendant environ 11 heures par jour. Ses habitants sont donc habitués au temps chaud. Et avec le risque de hausse des températures globales, il ne sera pas plus aisé de se protéger de la chaleur. Mais là où les uns redoutent des problèmes, Anai Green a imaginé une solution.

    En 2019, cette femme d’affaires et designer produit a eu l’idée d’associer le besoin d’ombre de sa ville, le jour, à la possibilité d’exploiter le soleil pour éclairer la nuit. Elle a donc créé Lumiweave, un tissu cousu de panneaux solaires capables de bloquer jusqu’à 99,5% des radiations lumineuses tout en stockant la puissance solaire nécessaire à l’éclairage public la nuit. Chaque ville peut personnaliser le tissu selon qu’il doit être tendu sur un cadre, utilisé comme parasol, ou suspendu entre des bâtiments.

    Quand on lui demande ce qui l’a inspirée, Anai Green déclare qu’elle voulait changer la façon dont on perçoit l’environnement. «J’ai pris deux problèmes banals et je les ai combinés.»

     

    Une Occasion De Se Faire Entendre Ronni AbergelELIN TABITHA/HUMAN LIBRARY ORGANIZATION
     
    Du bavardage naît l’empathie.
     

    Une occasion de se faire entendre – Danemark

    Le Danois Ronni Abergel s’intéresse depuis toujours aux autres et à leurs expériences significatives. En 2000, avec son frère et des amis, il a créé la Bibliothèque humaine et l’a garnie de «livres humains», c’est-à-dire de bénévoles provenant de milieux souvent stigmatisés, auxquels il a donné des titres comme SDF, Musulman, Obèse, Survivant de l’Holocauste et TDAH. «Je voulais créer un lieu protégé où il serait permis d’interroger les autres», explique-t-il.

    La première Bibliothèque humaine a ouvert dans le cadre d’un festival de musique, mais on en trouve désormais régulièrement dans des bibliothèques publiques. Les personnes intéressées peuvent feuilleter son catalogue, emprunter un «livre» pour une demi-heure et lui poser des questions. «C’est l’occasion de se mettre à leur place et de conjurer la peur», dit Ronni Abergel, en précisant que tous les candidats au rôle de livre sont rencontrés et formés pour garantir leur ouverture et leur sincérité.

    L’idée s’est ensuite répandue. Plus de 85 pays ont maintenant des bibliothèques humaines. Ronni Abergel note qu’il faut être quelqu’un de spécial pour se proposer comme livre humain, car on doit être prêt à répondre franchement à n’importe quelle question. Mais le rôle a ses récompenses. «Ils peuvent s’expliquer, dit-il. Qui n’a pas envie d’être compris, surtout quand on ne l’a jamais été auparavant?»

     

    Macon,,georgia,,usa,,mercer,university,,walter,f.,george,school,ofMALACHI JACOBS/SHUTTERSTOCK

     

    Des annuaires en 3D pour finissants aveugles – États–Unis

    Depuis cinq ans, des ingénieurs de l’université Mercer de Macon, en Georgie, créent des «annuaires» pour les élèves de dernière année d’une école voisine pour les aveugles, la Georgia Academy for the Blind, en montant sur des tableaux des images tridimensionnelles grandes comme la main des visages de tous les élèves.

    Un professeur de génie biomédical, Sinjae Hyun, en a eu l’idée au cours d’un atelier en Corée du Sud en 2016. Depuis que la numérisation et l’impression en trois dimensions étaient enseignées à son université, il cherchait des façons de s’en servir pour aider les autres.

    Sinjae Hyun produit ces souvenirs annuels avec l’aide de professeurs et d’étudiants de la faculté de génie. Le visage de chaque élève est lu par un numériseur portatif, puis imprimé en trois dimensions. L’équipe a amélioré sa technique au fil des ans: elle a notamment réduit le délai de production en utilisant des moules de silicone des impressions en 3D pour faire les copies supplémentaires. Elle a aussi commencé à enseigner la technique à une association coréenne de soutien aux aveugles.

     

    Bébé animaux : phoque commun de 2 semaines.TRAER SCOTT

     

    Nounous pour bébés otaries – Nouvelle–Zélande

    Des sept espèces connues d’otaries, une est éteinte et trois autres sont menacées. Parmi elles, le lion de mer de Nouvelle-Zélande, ainsi appelé parce qu’on ne le trouve que le long des côtes de ce pays. Sa population a été réduite par les maladies, les changements climatiques et des techniques de pêche insouciantes.

    D’après le New Zealand Sea Lion Trust, il en resterait environ 12000 à l’état sauvage, dont à peine 300 dans l’île du Sud. Fondée dans la péninsule d’Otago en 2003, cette association de conservation a pour mission de sensibiliser les habitants, de dénombrer les lions de mer et de promouvoir la recherche. Par bonheur, le nombre de ses protégés semble en augmentation dans la région, et l’équipe de «nounous» de l’association y est pour beaucoup. Ses membres bénévoles arpentent la plage durant la saison de reproduction pour vérifier la santé des chiots et s’assurer qu’ils sont en sécurité. La colonie en a élevé 21 cette année, plus que jamais en 200 ans.

     

    Acquario,di,genova.,beautiful,coral,fish,on,the,background,ofADELFRANSOISE/SHUTTERSTOCK

     

    Un parc de sculptures pour protéger les poissons – Italie

    Notoirement destructeur, le chalutage est interdit dans bien des endroits du monde, car le lourd filet que traîne le chalutier arrache au fond marin toutes les formes de vie sans distinction. Pêcheur commercial depuis des décennies au large de la Toscane, Paolo Fanciulli était conscient de ces ravages et de la chute concomitante des populations de poissons. Il avait réussi à convaincre les autorités de déposer au fond de la mer des blocs de béton qui accrocheraient et déchireraient les chaluts. Mais il n’y en avait pas assez pour changer la donne.

    En 2013, Paolo Fanciulli a trouvé un autre moyen de multiplier les obstacles dans le fond de l’eau et d’attirer l’attention sur sa cause: élaborer un parc de sculptures sous-marines. Avec l’aide d’artistes et un don de blocs de marbre, il a déjà immergé 39 sculptures de formes humaines et autres. Et le travail se poursuit. Les chalutiers ont fini par quitter la zone, et les populations de poissons se redressent. En prime, plongeurs et apnéistes peuvent admirer cette «maison des poissons» à loisir.

     

    Jianyi DongAVEC LA PERMISSION DE JIANYI DONG

     

    Une serre plus verte – Canada

    Le géologue Jianyi Dong est arrivé de Chine en Alberta en 2014. Il a alors noté qu’on y utilisait des combustibles fossiles pour chauffer les serres commerciales. En Chine, on emploie plutôt un chauffage solaire «passif»: les serres sont faites de matériaux comme la glaise, qui absorbent l’énergie solaire durant la journée et la restituent la nuit. «L’agriculture devrait être facile, naturelle et écologique», dit-il.

    Après des mois de recherches, Jianyi Dong a acheté en Chine une serre de 250000$ en kit. Sa femme et lui ont mis un an à monter la structure de 100 mètres de long. En 2019, ils y ont fait pousser leurs premières tomates biologiques; ils en récoltent à présent environ 13600 kilos par an.

    L’entreprise, FreshPal Farms, exploite l’une des plus grandes serres solaires passives de la province; elle vend ses récoltes par l’entremise d’un détaillant local. Jianyi Dong a calculé que les économies d’énergie sur trois ans paieront l’achat de la serre. Il espère que les serres solaires passives deviendront bientôt monnaie courante au Canada et contribueront à réduire les émissions nocives.

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