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    Les secrets de la mystérieuse Ile de Pâques

    fascinante ile de pâques
    Fascinante Ile de Pâques © Gérard RABASSE

    Une nouvelle Atlantide

    L'île de Pâques est l'un des points les plus isolés du monde. Elle se situe à plus de 3 000 km des côtes chiliennes.

    Découverte en 1687 par le flibustier Edward Davis, c'est le Hollandais Jacob Roggeveen qui l'accosta le premier en 1722, le jour de Pâques (d'où le nom de l'île).

    L'île était alors déjà habitée depuis plusieurs millénaires. Il semblerait que les Polynésiens y soient arrivés depuis les îles Marquises 3 000 ans avec J-C. Ils naviguaient dans de petites embarcations équipées de flotteurs.

    Régulièrement visitée par des explorateurs, des médecins et autres scientifiques, elle restera pendant des siècles une terre lointaine, difficilement abordable.

    Le monde a rendez-vous

    une curiosité qui attire touristes et voyageurs
    Une curiosité qui attire touristes et voyageurs © Monique POILPRE

    L'ouverture au tourisme

    En 1965, les Américains débutent la construction d'un aéroport international qui devient en 1986, une vaste piste d'atterrissage d'urgence pour leurs navettes spatiales. Scindant le sud de l'île en deux, elle a permis de développer les activités touristiques.

    Aujourd'hui, l'île de Pâques se situe à 5h30 de vol de Santiago du Chili, mais on peut également y accéder depuis Tahiti (dans les deux cas, depuis la France, le trajet sera long et cher.)

    Aujourd'hui, près de 50 000 voyageurs curieux visitent l'île chaque année, pour environ 3 500 habitants (dont 51% de Chiliens.)

    L'étrange regard blanc des Moaïs

    pourquoi et comment les statues ont-elles été dressées ?
    Pourquoi et comment les statues ont-elles été dressées ? © Yvan Mirochnikoff

    Pourquoi ? Comment ?

    Ces hautes idoles (jusqu'à 10 mètres de hauteur et 82 tonnes) taillées dans le basalte ; perdues au milieu de l'océan ont fasciné des générations de voyageurs et de rêveurs.

    Les raisons qui ont poussé les Rapanuis à les édifier, à partir du Xe siècle, restent inconnues. Sans doute s'agissait-il d'honorer ou d'implorer les Anciens lors de cérémonies spirituelles.

    Plusieurs théories tentent d'expliquer comment ces colosses furent dressés. A priori, ils furent déplacés au moyen de cordes, de rondins de bois et de pics.

    A l'origine, leurs yeux étaient faits de coraux blancs, les iris étaient rouges ou noirs.

    Ce culte pris fin brutalement après une période d'édification frénétique.

    Comment découvrir l'île ?

    une île isolée à l'atmosphère étrange
    Une île isolée à l'atmosphère étrange © Monique POILPRE

    Plus petite que l'île d'Oléron, il faut environ 3 à 4 jours de marche pour faire le tour de l'île de Pâques.

    Une semaine suffit amplement à saisir l'incommensurable beauté de l'endroit. En général, les voyageurs profitent d'un voyage à travers le Chili, pour inclure une excursion d'une semaine au pays des Maoïs.

    L'île de Pâques se prête parfaitement à un trek tranquille mais attention le camping sauvage est interdit suite aux négligences répétées des touristes. Il est conseillé de réserver son emplacement avant le départ.

    Pour plus de confort, vous trouverez également des pensions de type B&B, des logements chez l'habitant et des hôtels.

     

    Le village abandonné d'Orongo

    les maisons circulaires et basses du village abandonné d'orongo
    Les maisons circulaires et basses du village abandonné d'Orongo © Emmanuel BONIFAIT

    Vous croiserez un peu partout, et souvent sans même les chercher, les vestiges de l'histoire de l'Ile de Pâques. Voici quelques sites essentiels :

    Dans le sud : Le site d'Orongo, au cœur du parc national du même nom est l'un des plus importants et des plus riches.

    Au milieu d'une jungle de roseaux se trouvent un village abandonné composé d'une cinquantaire de maisons de basalte. Circulaires, elles sont équipées de petites portes basses.

    On y trouve également des pétroglyphes témoins du culte de l'homme-oiseau qui succéda à celui des Moaïs.

    La présence du volcan Rana Koa a proximité du site ajoute encore à l'atmosphère particulière du village d'Orongo.

    L'homme-oiseau et l'île Moto Nui

    les trois îlots au large de la côte sud.
    Les trois îlots au large de la côte sud. © Gérard RABASSE

    La performance divine

    Pour une raison encore inconnue, le culte lié aux moais pris fin juste avant l'arrivée des missionnaires.

    Les géants de pierre furent abattus par les habitants de l'île et le culte de l'homme-oiseau prit leurs places.

    Tous les ans, avec l'arrivée du printemps se déroulait la cérémonie de tangata-mani ("l'homme-oiseau"). Il fallait ramener de l'îlot Moto Nui un oeuf de sterne. Le gagnant devenait le chef pour une année.

    On estime que la dernière cérémonie a du se dérouler en 1867.

    Les trois îles peuvent être observées depuis le village d'Orongo.

    Les pentes sacrées du Rana Kao

    le cratère du volcan rana koa
    Le cratère du volcan Rana Koa ©  Emmanuel BONIFAIT

    Sous le signe de l'abondance

    L'île de Pâques héberge plusieurs volcans parmi lesquels le Rana Kao (ce qui signifierait "les yeux qui regardent le ciel"). Il est situé à l'extrême sud de l'île face à l'océan.

    Son cratère abrite aujourd'hui un lac d'eau douce où poussent des roseaux et joncs dans un camaïeu unique de verts soulignés de brun. Un château d'eau a d'ailleurs été installé pour alimenter les habitations voisines.

    Ses pentes intérieures bénéficient d'un microclimat et les habitants y ont fait pousser des arbres fruitiers, vous y trouverez entre autres figuiers et bananiers.

    Attention, la descente est raide !

    Hanga Roa, village de pêcheurs

    le village de hanga roa est le seul endroit où se ravitailler.
    Le village de Hanga Roa est le seul endroit où se ravitailler. © Isa PAR

    La petite capitale

    Hanga Roa a beau être la ville la plus importante de l'île, elle n'en reste pas moins un village comptant environs 3 500 habitants.

    Située non loin de l'aéroport, elle abrite la plupart des hôtels, des restaurants et des magasins. C'est le point incontournable pour tout ravitaillement avant un départ en randonnée. Vous y trouverez également une église et son cimetière, un marché où il est possible de trouver des fruits frais.

    A quelques centaines de mètres de la ville, vous trouverez le site de Tahai. Particulièrement riche, les moais y sont répartis sur trois sites. Certaines statues ont été restaurées et ont retrouvées leur regard blanc d'origine.

     

    La grotte Ana Kai Tangata

    l'entrée de la grotte au niveau de la mer
    L'entrée de la grotte au niveau de la mer © Gérard RABASSE

    Sur les murs

    A l'écart de la ville se trouve également la grotte d'Ana Kai Tangata. Son entrée est située au niveau de la mer, mais un passage à sec est possible.

    A l'intérieur, vous trouverez l'un des plus beaux vestiges du culte de l'homme-oiseau : une fresque rupestre haute en couleurs. Mêlant le blanc, le rouge et le noir, elle figure un homme ailé. Elle aurait été peinte il y a plus de trois siècles, mais la nature friable de la roche a déjà commencé à entamer le dessin.

    Il est possible de visiter les sites d'Orongo, de Tahai et la grotte Ana Kai Tangata à pied. Ils sont tous relativement proches les uns des autres.

    Pour une excursion dans le centre ou le nord, un moyen de transport est recommandé.

    Les Moaïs inversés

    l'exception qui confirme la règle ?
    L'exception qui confirme la règle ? © Gérard REINERT

    Au centre

    Le site d'Ahu Akivi se trouve dans le nord-ouest de l'île à l'écart des villages. Les moais qu'il abrite ont été restaurés et redressés dans les années 60. Leurs regards dominent une plaine agréable et calme.

    Les moais d'Ahu Akivi possèdent la particularité d'être tournés vers la côte ou vers le ciel contrairement à toutes les autres statues de l'île qui tournent le dos à l'océan (en regardant les villages qu'elles protègent).

    La légende veut que ce soit parce les géants d'Ahi Akivi représentent les premiers colons arrivés sur l'île.

    Une autre explication met en cause l'exactitude de la restauration du site.

    Rano Raraku : la pouponnière des Dieux

    depuis plusieurs siècles, ces moaïs attendent la fin de leur édification.
    Depuis plusieurs siècles, ces Moaïs attendent la fin de leur édification. © Emmanuel BONIFAIT

    Sur les pentes du volcan

    Rano Raraku est le nom de l'un des volcans de l'île mais c'est aussi la carrière qui permit l'édification de la plupart des moais.

    Les pentes du Rano Raraku sont encore parsemées de plus 400 colosses de basalte à différents stades de leur construction. Certains sont achevés et attendent encore qu'on les achemine vers leur Panthéon.

    Plusieurs découvertes ont été faites à cet endroit, à commencer par les outils qui permettaient aux habitants de tailler les moais dans la pierre volcanique.

    Vous observerez également différents moais originaux comme Tukututi. C'est le seul qui ait été retrouvé avec des jambes.

     

    Les rivages de l'île de Pâques

    un petit tour à la plage entre deux découvertes culturelles
    Un petit tour à la plage entre deux découvertes culturelles © CPT

    Pour se rafraîchir

    L'île de Pâques n'est pas une destination balnéaire, néanmoins il est possible de se baigner.

    Il existe trois plages, la première est aussi la plus petite, elle se trouve près d'Hanga Roa. Des bateaux y sont amarrés mais il est possible de surfer un peu.

    "La" plage de l'Ile de Pâques est celle d'Anakena (en photo), assez fréquentée, elle reste un endroit charmant et agréable où se rafraîchir sous l'oeil des moais.

    Non loin ne manquez pas le fameux "nombril du monde" sur la baie d'Hanga Hoonu (ou Lapérouse). Il s'agit d'un cercle de pierres qui aurait été considéré comme le centre du monde.

    Il y a également la plage d'Ohaye, connue pour son sable de couleur rose.

     

    Le cratère du volcan de Poike

    sur la presqu'île de poike, le volcan du même nom
    Sur la presqu'île de Poike, le volcan du même nom © CPT

    I love giants

    Le volcan Poike est situé sur la pointe est de l'île sur une péninsule qui porte le même nom.

    Comme le Rana Koa, un lac d'eau douce a élu domicile dans son cratère. Pas très haut, il offre néanmoins un beau point de vue sur les environs et sur les différents phénomènes volcaniques qui ont marqué l'endroit.

    Depuis son sommet, vous observerez également quelques moais. Les seuls a avoir été taillés dans une autre pierre que le basalte du Rano Raraku. Il s'agit d'une pierre plus blanche et plus dure.

     

    Paysage aride, un désastre écologique ?

    aucun arbre à l'horizon...
    Aucun arbre à l'horizon... © Gérard RABASSE

    Mais où sont les arbres ?

    Si actuellement la silhouette de l'île frappe par son aridité et l'absence de végétation haute, il semble que cela n'a pas toujours été le cas. Les premiers découvreurs signalent dans leurs carnets de voyage la présence de palmiers, de cocotiers ou encore de bananiers. Plusieurs espèces auraient  disparus au XVIIe siècle.

    L'une des hypothèses expliquant ce phénomène ? L'Île aurait été frappée pendant plusieurs années par la sécheresse. La double influence du climat et de l'action de l'homme aurait précipité le désastre écologique, mais aussi la chute de cette civilisation.

    Le culte de l'homme-oiseau prit la suite...

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