• Nature en Images - 6: Les plus beaux sites naturels des Hauts-de-France

     

     

     

    Les plus beaux sites naturels des

    Hauts-de-France

     

    Par Philippe Bourget
     
     

    Ancienne terre minière demeurée industrielle, dense et très urbanisée, la région n’affiche pas spontanément son potentiel de nature. Et pourtant… De la Baie de Somme aux forêts de l’Avesnois et de Chantilly, en passant par la Côte d’Opale, la vallée de l’Escaut et la Thiérache, les dunes de Flandre et le plateau picard, le territoire est beaucoup plus vert (et bleu !) que supposé. Démonstration en 20 lieux.

     

    La Baie de Somme, espace vivant

     

     
    La Baie de Somme

    L’estuaire du fleuve picard constitue l’une des plus grandes destinations naturalistes de France. Le flux et reflux des marées a façonné ici des espaces uniques, le schorre, la slikke et les mollières, terrains d’expression pour la flore autant que refuges pour l’avifaune. On y croisera des pêcheurs de crevettes, des ramasseurs de coques, des cueilleurs de salicorne… mais aussi des moutons de prés salés, quantité d’oiseaux migrateurs et, sur la côte, une importante colonie de phoques. A côté, le parc de Marquenterre et ses 200 ha de marais, dunes et roselières, est un haut lieu d’observation animale.

     

    Les hortillonnages d’Amiens, la nature faite homme

     

     
    Les hortillonages d'Amiens

    Ce marais posé aux portes de la ville est travaillé par l’homme depuis les Romains. S’il ne reste que 3 ha sur les plus de 1 000 qui constituait ce marais autour du 15ème s., la coupure entre mondes urbain et jardinier est ici radicale. Une petite poignée de maraichers exploite toujours des lopins de terre, dont certains ne sont accessibles qu’avec des barques à fonds plats. Parmi eux, Jean-Louis Christen, exploitant bio, vend ses produits les vendredis au marché de Rivery. Le grand public accède à cet espace de nature domptée grâce à des visites en barque, proposées depuis la Maison des Hortillonnages.

     

    Compiègne et Retz, des forêts jumelles

     

    Situées à 90 km de Paris, ces deux forêts voisines de l’Oise sont des poumons verts prisés des Franciliens. La première, dominée par les futaies de hêtres et de chênes, est la plus connue. Au fil de ses 14 000 ha sillonnés de grandes allées cavalières, elle s’avère un excellent espace de jeu pour les randonnées familiales à pied et à vélo. Beaux-Monts, Grands-Monts et… Mémorial de l’Armistice de la guerre 14-18, combinent intelligemment nature et Histoire. La forêt de Retz, au sud-est de la première, est aussi grande mais plus secrète. Déployée entre Villers-Cotterêts et l’abbaye de Longpont, elle offre plus de 550 km de sentiers aux marcheurs.

     

    Chantilly et Ermenonville, du château des Princes aux sous-bois souverains

     

    Deux sites en un ! Situées au sein du Parc naturel régional Oise-Pays de France, les forêts de Chantilly et d’Ermenonville sont un autre poumon vert pour la population francilienne. La première, rattachée au célèbre Domaine de Chantilly, déploie un parc dessiné par Le Nôtre autour du château des princes de Condé. Elle couvre plus de 6 000 ha et s’affiche en véritable terrain de jeu pour la randonnée et les sorties cavalières. La deuxième est connue pour son parc d’attraction, la Mer de sable. Elle propose aussi de nombreux itinéraires à pied conçus par l’Office National des Forêts (ONF).

     

    Jardins de Valloires, libres d’expression

     

     
    Jardins de Valloires

    Aux limites de la Somme et du Pas de Calais, dans la vallée de l’Authie, ces jardins de l’abbaye de Valloires, couvent cistercien fondé au 12ème s., sont un espace de nature réputé pour ses parterres de plantes. Ils ont été dessinés par Gilles Clément, célèbre paysagiste français. Roseraie, jardin à la française, jardin des cinq sens, jardin des îles et du marais… sur 8 ha labellisés « Jardin remarquable », le public est invité à une déambulation parfumée au milieu de 5 000 variétés de plantes et d’arbustes. Un site à découvrir de mi mars à mi novembre mais c’est au printemps qu’il est évidemment le plus étincelant.

     

    En kayak dans le bocage de la Thiérache

     

    Terre agricole de l’Aisne connue pour son cidre et son fromage maroilles, la Thiérache, proche de la Belgique, est sillonnée d’est en ouest par l’Oise. La rivière, sauvage et glissant dans un cadre verdoyant, offre l’occasion de descentes ombragées et agréables, autour de la base d’Autreppes. En amont, l’Oise est rejointe par un affluent étroit et rapide, le Ton. Depuis le Moulin de Foigny en 6h, ou depuis Eparcy ou La Hérie, en deux jours de périple, il est possible d’enchainer les deux rivières pour une équipée sauvage inédite, moitié sportive, moitié balade.

     

    De Mers-les-Bains à Cayeux-sur-Mer, l’échappée Vélomaritime

     

     
    Bois de Cise

    Dépourvus de très forts dénivelés, les Hauts de France se prêtent parfaitement à la pratique du vélo. C’est le cas notamment sur ce littoral et arrière-pays picard de pleine nature, situé entre Mers-les-Bains et Cayeux-sur-Mer, au sud de la Baie de Somme. L’étape est l’une de celles de la Vélomaritime, itinéraire de 1 500 km reliant Roscoff, en Bretagne, à Dunkerque. Là, sur moins de 30 km, en 2h environ, les visiteurs pédalent entre falaises et plages de stations Belle Epoque (Mers, Bois de Cise, Ault), vallées et plateau picard agricole. Clou du parcours : le Hâble d’Ault, un espace humide étendu au pied de falaises érodées.

     

    Traverse du Ponthieu, le sillon vert

     

    Voie verte de 24 km tracée d’Abbeville à Auxi-le-Château, cette « traverse » emprunte le tracé de l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait Abbeville à Lille, exploitée jusqu’en 1989. L’itinéraire, campagnard et tranquille, traverse cette Somme agricole et forestière peu fréquentée par les touristes, un territoire émaillé de vallons et de rivières dont certains connurent jadis une intense activité de meunerie. Au fil d’une balade à pied (8h) ou à vélo (3h), on se détournera un temps de la nature pour découvrir le beffroi et la collégiale d’Abbeville, l’abbatiale et le beffroi de Saint-Riquier et, à Hiermont, les étranges « muches », souterrains dans lesquels se cachaient les villageois lors des invasions…

     

    Marais de Long et Longpré, découvertes spongieuses

     

    Comme un avant-goût de la baie de Somme et de la Picardie maritime… Au cœur de la vallée de la Somme, entre Abbeville et Amiens, cet espace de 6 000 ha constitué d’étangs tourbeux offre un refuge inespéré pour les herbiers aquatiques et les plantes amphibies, autant que pour une faune ailée ravie de trouver ici un milieu propice à son épanouissement (oiseaux des marais, libellules, criquets…). Pour découvrir ce territoire, le visiteur dispose de plus de 100 km de sentiers balisés, complétées par des sorties guidées à pied et en bateau organisées par la Maison éclusière de Long et la Maison des Marais de Longprè-les-Corps-Saints.

     

    Un petit tour en Champagne viticole…

     

    Peu le savent mais le terroir du champagne déborde en Picardie. C’est l’opportunité d’une itinérance viticole originale, du côté de Château-Thierry. Ce terroir des Portes du Champagne, de près de 3 500 ha, rassemble plus de 80 vignerons passionnés. A travers les villages de Charly-sur-Marne, Bonneil, Etampes-sur-Marne, Gland, Chartèves, Fossoy… la route touristique du champagne dévoile ses paysages de coteaux viticoles, déployés de part et d’autre de la Marne. Elle livre aussi des caves opportunes pour goûter le nectar des vins pétillants français, dont les Hauts de France sont aussi un berceau.

     

    Le marais audomarois, polder vivant

     

     
    Le marais audomarois

    Aux portes de Saint-Omer, ce territoire du Pas de Calais est considéré comme le dernier marais maraîcher de France. Réserve de biosphère de l’UNESCO, l’activité agricole et touristique y côtoie de façon raisonnée un écosystème fragile mais unique, composé d’un dédale de canaux, les wateringues et les watergangs, au bord desquels une faune et une flore remarquables ont trouvé refuge. Sur les 3 700 hectares du marais, à peine 400 restent cultivés. Les visiteurs le découvrent à pied, depuis le village de Clairmarais (sentier et observatoire ornithologique), ou en bacôve, bateau traditionnel à fond plat.

     

    Falaises des caps Grand-Nez et Gris-Nez, le grand spectacle

     

     
    Le cap Gris Nez

    Au nord de Boulogne-sur-Mer, ces deux caps regardant droit dans les yeux la Manche et les falaises anglaises du Kent forment des vigies totémiques sur l’un des détroits maritimes les plus fréquentés au monde. Pour le randonneur, le spectacle est donc en mer mais aussi sur terre. Au fil du sentier littoral (le GR120) joignant ces deux pointes séparées de 20 km, la balade livre la belle station balnéaire de Wissant, le charmant village côtier caché dans un creux d’Escalles et des champs agricoles vallonnés, cultivés jusqu’au ras des falaises. Là est l’intérêt du parcours : marcher au bord du vide et même en bas, sur la plage, à marée basse.

     

    Les dunes de Flandre, l’erg côtier

     

    Près de Dunkerque, impossible d’occulter ce site de pleine nature étendu sur 15 km jusqu’à la frontière belge – et même au-delà. Ce morceau de littoral témoin de tant de drames en 1940 déploie sur plus de 1 000 ha un paysage de dunes qui fait le bonheur des marcheurs et des fans d’activités nautiques (voile, kayak de mer, kitesurf…) et terrestres (char à voile). Ce probable prochain Grand Site de France réserve plusieurs itinéraires pédestres, du plus court (la Batterie de Zuydcoote, 2,5 km) au plus long (la Dune Marchand, 8,5 km). Flore, paysages… et même une dune « fossile » de plus de 5 000 ans sont au programme de ces balades sableuses au gré du vent.

     

    La plage du Touquet, détente au sable clair

     

     
    La plage du Touquet

    Puisque les Hauts de France disposent d’un littoral de près de 200 km, il serait dommage de se priver d’une sortie sur les plages. Celle du Touquet… Paris-Plage est parmi les plus remarquables. Près de 8 km de sable fin et ferme autorisent un large champ d’activités, depuis le farniente post baignade (en été de préférence !) jusqu’à la marche tonique, en passant par la pratique du char à voile, une activité accessible aux débutants et offrant rapidement de belles sensations de vitesse. En poursuivant à travers les dunes, on parviendra à la pointe du Touquet, limite de la baie de Canche dont la rive nord est aussi un écrin de nature sauvage.

     

    Forêt de Raismes-St-Amand-Wallers, au cœur du parc Scarpe-Escaut

     

    C’est l’une des grandes forêts du département du Nord. Etendue sur près de 6 000 ha, juste au nord de Valenciennes, elle est un exemple typique d’espace naturel transformé par l’activité minière. En effet, les affaissements miniers ont entrainé la création de marais et d’étangs, devenus des refuges de biodiversité, tel l’étang d’Amaury. Dans ce paysage mêlant espaces humides, chênes, pins sylvestres et bouleaux, le visiteur profite d’une multitude de sentiers et d’allées pour se promener. La forêt est une partie du Parc naturel régional Scarpe-Escaut, le premier créé en France, en 1968. Il est de nos jours connecté au parc belge des plaines de l’Escaut pour former le parc binational du Hainaut.

     

    Forêt de Guînes, de vert et d’air…

     

    À quelques jets de pierre de Calais, la forêt domaniale de Guînes s’affiche comme l’espace d’oxygénation favori de la ville et du Calaisis. Incluse dans le périmètre du Parc naturel régional des caps et marais d’Opale, ses près de 800 ha de chênes, charmes, bouleaux et hêtres, maillés de sentiers et d’allées cavalières, sont l’opportunité d’une belle respiration près de la côte. Anecdote historique, c’est dans cette forêt qu’un jour de 1785 atterrirent les premiers aéronautes transmanche. Les sieurs Blanchard et Jeffries, partis de Douvres, posèrent ici leur ballon à hydrogène. En forêt, une colonne commémore leur exploit.

     

    Forêt de Mormal, refuge du Parc naturel régional de l’Avesnois

     

     
    Le forêt de Mormal

    Poumon vert de l’Avesnois et plus grand massif forestier du Nord (9 200 ha), cette forêt a pour caractéristique d’être la seule du département à abriter des cerfs. Dans ce massif n’ayant pas échappé aux combats de la guerre 14-18, il est possible de se « perdre » dans des sentiers de randonnées au milieu d’essences de feuillus aussi diverses que les hêtres, les chênes, les érables, les frênes, les merisiers… Les randonneurs attentifs pourront prêter l’oreille (et leurs yeux) pour essayer d’apercevoir à la tombée de la nuit, des cerfs… mais aussi des renards, des chevreuils, des sangliers, des chouettes… voire, pour les plus chanceux, des chats sauvages et des cigognes noires…

     

    Le Pévèle, atouts naturo-historiques

     

    À deux pas de la métropole lilloise, ce territoire vert intéressera les touristes curieux de découvrir un espace de pleine nature. Le Pévèle s’affiche du côté de Seclin en lieu vallonné et humide où se côtoient vergers, prairies, forêts et marais. Propice aux balades pédestres et cyclistes, il donne aussi l’occasion d’aller à la rencontre de deux sites majeurs de l’Histoire de France : Bouvines et Mons-en-Pévèle. Au 13ème s., le premier vit la victoire des troupes de Philippe Auguste contre les coalisés anglo-germano-flamands. Au début du 14ème s., le second enregistra la victoire de Philippe le Bel contre les Flamands. Quand nature et mémoire se lient, la visite n’en devient que plus riche !

     

    Terrils du Pas-de-Calais, étonnants jardins botaniques

     

     
    Les terrils de Loos-en-Gohelle

    Qui imaginerait les terrils reconvertis en espaces naturels ? C’est pourtant ce qui est à l’œuvre dans l’ancien bassin minier du Pas de Calais. Depuis l’arrêt de l’extraction, la vie a repris ses droits sur ces monticules de schiste au point que certains ont été transformés en terrains de randonnée, tels les deux terrils de Loos-en-Gohelle, les plus hauts d’Europe (186 m). Hormis le panorama immense qu’ils offrent depuis leurs sommets sur le bassin minier, ils n’abritent pas moins de 160 espèces animales (batraciens, oiseaux, reptiles…) et 190 espèces végétales. Quand l’industrie redonne place à la vie… on applaudit.

     

    Parc du Héron, la nature en ville à Villeneuve d’Ascq

     

    La métropole de Lille abrite plusieurs espaces de nature favorables à des échappées chlorophyllés. C’est le cas du parc du Héron, 110 ha d’eau et de végétation accessibles par les lignes de métro M1 (station Pont de Bois) ou M2 (Fort de Mons) et un peu de marche à pied. Près du stadium Lille Métropole, ce parc aéré dont une partie est classée en Réserve Naturelle Régionale contient un verger conservatoire, une ferme, un restaurant avec estaminet, un parc archéologique (Asnapio), un espace réservé aux pêcheurs et quantité de sentiers pour des balades nature. Au menu également : des animaux avec plus de 200 espèces d’oiseaux, des rongeurs et amphibiens et des chevaux de trait.

     

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