Au verso du bruit découvre le silence
et les chants disparus qui peuplaient ton enfance
Le fracas de la pluie qui cingle les vitraux
dans l’église assoupie où tu viens recueillir
des brassées de silence pour peupler tes nuits blanches…
Puis, sur ta page blanche, tu écriras des mots
Tout ce que dans le jour tu as pu ressentir
Le tic-tac du réveil qui ponctue le silence
Le souffle intermittent du vent sur les volets
Souvent, vers le matin, un chant de tourterelles
Le bruit de ses talons quand tu te souviens d’elle
sur le bitume humide, près de la citadelle…
Vous aviez vu ensemble « Le Silence des agneaux «
et tu sentais son cœur qui battait la chamade
Les voitures roulaient avec un bruit nomade
sur la chaussée rendue glissante par la pluie
Le vent bruissait dans les branches des arbres
Un brouhaha de voix juste au coin de la rue
Un mendiant faisait tinter ses sous dans sa sébile
Tu la sentais encore un peu fébrile
Tu n’osais lui parler et tu restais de marbre
Le silence entre vous était réapparu
comme lorsque vous étiez tous les deux sur la plage
et que vous écoutiez le flux et le reflux
de l’éternel mugissement des vagues…
L’orage aussi grondait au bord de l’horizon
Maintenant vous alliez regagner la maison
Sous vos pieds, à nouveau, crissera le gravier…
Le bruit si familier de l’horloge normande
et le ronron du chat se frottant à sa jambe
reformeront alors une atmosphère paisible
Tu pourras à nouveau prendre son cœur pour cible
puis vous écouterez, ensemble et apaisés,
le craquement des bûches dans votre cheminée…
( Texte écrit le 22 mai 2014 dans mon 2ème atelier d’écriture sur l’opposition « silence/bruit « )
Alain Biaux
Bon Lundi et Bonne Semaine ma douce amie.
Merci beaucoup pour ton beau commentaire.
Gros Bisous