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    La roue des monts Bighorn

    Aux Etats-Unis, dans les monts Bighorn du Wyoming, se dessinent les contours d’une roue à rayon qui forme un cercle de 25 m de diamètre.
    Dans la Saskatchewan, en Arizona et dans de nombreux autres sites d’Amérique du Nord, on rencontre des cercles analogues qui varient de quelques mètres  à quelques centaines de mètres de diamètre.
    Qui a construit ces cercles et pourquoi ?

     

    Caractéristiques des cercles

    Ces cercles se situent tous en altitude, sur des plateaux rocailleux. Ils sont constitués de lignes de gros cailloux qui constituent la jante, le moyeu et souvent les rayons.
    Dans quelques cas, les bâtisseurs ont placé des amas de pierres, ou cairns, au centre ou à l’extérieur des cercles.

    Roue de Bighorn

    Roue "guérisseuse" de Bighorn. © dinosoria.com

    La roue des monts Bighorn est la plus célèbre car c’est la mieux conservée. Elle a été baptisée la « roue guérisseuse ».

    Théorie sur les cercles

    Certains historiens pensent que les Indiens des plaines ont disposé ces cercles vers l’an 1100. On ignore avec précision pourquoi ils les ont bâties.
    Cependant, leur orientation fournit quelques indices.

    En effet, la ligne de visée, qui part du cairn du premier plan et passe par le moyeu, aboutit au soleil levant lors du solstice d’été.
    Un autre cairn désigne le couchant, le même jour.

    D’autres alignements de pierre pourraient marquer le lever et le coucher de trois étoiles au moment de chaque changement de saison.

    Ces cercles pourraient donc être une sorte d’équivalent des mégalithes d’Europe comme Stonehenge.
    Elles pouvaient servir d’observatoire astronomique.

    Sur certains sites, les chercheurs ont retrouvé des trous dans lesquels ont pu être dressés des poteaux.
    Reconstitués, les cercles devaient ressembler à des versions plus rustiques de Stonehenge, en Angleterre.

    On peut par contre se demander pourquoi les Indiens des Plaines qui étaient des nomades et vivaient de la chasse avaient  besoin d’observer le ciel.
    Les observatoires anciens étaient utilisés par des peuples qui pratiquaient l’agriculture.

    Peut-être que les Indiens s’en servaient-ils  pour prévoir les grandes migrations des troupeaux ?

    Ces questions ne trouveront sans doute jamais de réponse.

    V. Battaglia (08.02.2009

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  • VIE ET BIOLOGIE DU LOUP GRIS D'EUROPE

     

    DESCRIPTION

    Après cette introduction, tentons brièvement de décrire le loup gris (Canis lupus) et plus précisément les loups gris présents dans le sud de l'Europe (C.l. italicus et C.l. signatus) car ce sont ceux que l'on retrouve en France et dans ses pays limitrophes.

     

    VIE ET BIOLOGIE DU LOUP GRIS D'EUROPE

    Couple de loups.

    Photo : © La Buvette des Alpages

     

     

    Un loup porte toute sa force vers sa tête, très puissante. La puissance de sa mâchoire est largement supérieure à celle du chien. Elle est supérieure à 100 kg au cm².

     

    Chaque sous-espèce de loup s'est adaptée aux conditions du milieu dans lequel il vit. Ainsi, la couleur ou la densité du pelage varie selon les régions du monde. En Arctique, le loup possède une très épaisse fourrure blanche adaptée aux étendues glacées. Au contraire, le loup d'Amérique des forêts et le loup de Sibérie ont un pelage très sombre (parfois quasiment noir) adapté au couvert forestier. Quant aux loups d'Inde, d'Israël et d'Arabie, ils ont un pelage beaucoup moins fourni et très pâle, adapté aux régions chaudes et désertiques.

     

    Mais quelle que soit l'origine, le dos du loup est toujours plus foncé qu'au niveau du ventre. Enfin, l'animal possède un masque facial blanc caractéristique autour de la bouche et sur la gorge. En général, le devant des pattes antérieures est marqué d’une ligne noire, plus ou moins prononcée, entre le coude et le poignet.

     

    Dans le sud de l'Europe (Espagne, France, Italie, Balkans...), le pelage est gris-fauve, plus ou moins mélangé de poils noirs. Si le pelage du loup italien (C. l. italicus) est à dominante grise fauve, celui du loup espagnol (C. l. signatus) est à dominante rousse.

     

    Les loups du sud de l'Europe sont de relatives petites tailles, par rapport à leurs congénères d'Europe du Nord, de Sibérie et d'Amérique du Nord et leurs extrémités sont plus allongés. La longueur du loup d'Europe est comprise entre 115 et 150 cm, dont 30 à 40 cm pour la queue. Sa hauteur au garrot varie de 60 à 80 cm. Le poids d’un mâle est compris entre 30 et 35 kg et celui d’une femelle entre 20 et 25 kg. Cependant, certains mâles peuvent peser 50 à 60 kg, ce qui correspond à un gros chien. Depuis le retour de l'espèce en France, le plus gros loup tué a été celui victime d'une collision routière dans le Cantal en 1997. Ce mâle d'origine italienne (Canis lupus italicus) pesait 39 kg.

     

    En France, les rencontres avec un loup sont extrêmement rares mais pas impossibles pour autant. Voici les principales caractéristiques permettant de distinguer le loup du chien :

     

    Le loup est beaucoup plus haut sur ses membres chez le chien.

    Il possède de pattes beaucoup plus grosses.

    Ses oreilles sont assez courtes (par rapport au berger allemand par exemple), au bout plutôt arrondies.

    Il possède un masque facial blanc autour de la bouche et sur la gorge qui ne remonte jamais jusqu'aux yeux. C'est ce dernier indice qui est le plus fiable car tous les loups possèdent cette caractéristique que ne possède pas les chiens ou les hybrides.

    La vue n'est pas le sens le plus développé chez le loup. Son odorat est beaucoup plus développé. Il lui sert à localiser ses proies ou une présence lupine à des kilomètres. Ce sens lui sert aussi dans les relations sociales avec ses congénaires, grâce aux informations qu'il apporte : sexe, âge, statut hiérarchique, intentions (pacifiques ou non, amoureuses...). L'ouïe est très fine également. Elle sert là encore à localiser le passage d'une proie ou les hurlements de ses congénères.

     

    Dans la nature, la longévité d’un loup est de l’ordre de 8 à 16 ans. Cependant, rares sont les loups qui meurent de vieillesse dans la nature...

     

     

    VIE ET BIOLOGIE DU LOUP GRIS D'EUROPE

    Louve italienne (Canis lupus italicus), captive, prise en photographie au parc "Alpha" de Saint-Martin-Vésubie.

    Photo : © Mathieu Krammer - 7 mai 2006 - Parc "Alpha" de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes).

     

     

    VIE ET BIOLOGIE DU LOUP GRIS D'EUROPE

    Loup espagnol (Canis lupus signatus), photographié grâce à un appareil à déclenchement infra-rouge installé par le FAPAS ( au Nord-Ouest de l'Espagne. Remarquez le roux sur le cou, la face et les pattes, caractéristique du loup ibérique.

    Photo : © FAPAS

     

     

     

    BIOTOPE DU LOUP

    Le loup est un animal d'une très grande plasticité, qui a peu d'exigence en ce qui concerne le choix de son habitat du moment qu'il bénéficie de quelques zones tranquilles pour certains moments clés de son cycle de vie et de proies. En Eurasie, il vit ainsi dans des milieux naturels très divers, allant des toundras et taïgas de Sibérie au désert d'Arabie, en passant par les steppes, la haute montagne, les forêts de plaine et de montagne, les garrigues et maquis méditerranéens, les paysages de landes ouvertes ou les zones marécageuses.

     

    Dans le même ordre d'idée, il est tout à fait capable de s'installer tout près de l'homme, en zone périurbaine ou d'agriculture intensive. Ainsi, des meutes de loups vivent près de la ville roumaine de Brasov ; d'autres sont installées dans la banlieue de Rome (Italie) et d'autres encore vivent dans les plaines céréalières de Castille et Léon au centre de l'Espagne.

     

    Dans les Alpes franco-italiennes, le loup fréquente différents types de milieux, allant des fonds de vallées aux pelouses alpines voisines de 3000 mètres. En effet, l'altitude ne constitue nullement un frein au loup. Dans le Mercantour par exemple (mais c'est vrai dans d'autres massifs de haute montagne), plusieurs meutes franchissent sans aucun problème des cols, jusqu'à 2900 mètres d'altitude.

     

    Généralement, il passe l'hiver dans les forêts montagnardes des fonds de vallées, entre 800 et 1800 mètres d'altitude. Puis l'été venu, il fréquente alors une plus large gamme de milieux, allant des fonds de vallées aux crêtes d'altitude. Ces "migrations" saisonnières suivent directement celles de ses proies : en hiver, les proies sauvages (voir : Nourriture) vivent la plupart du temps dans les forêts des fonds de vallées, parfois à proximité des villages. L'été, les ongulés sauvages et domestiques se situent beaucoup plus haut en altitude. Le loup ne fait donc que suivre les animaux dont il se nourrit.

     

     

     

    MEUTE

    Le loup, contrairement à l’ours ou au lynx, ne vit pas seul mais en groupe, que l’on appelle la meute ou le clan.

     

     

    VIE ET BIOLOGIE DU LOUP GRIS D'EUROPE

    Meute de loups.

    Photo : © La Buvette des Alpages

     

    La vie dans la meute est très hiérarchisée, car l’on trouve des animaux dominants et d'autres dominés. Une véritable structure sociale unit les membres du groupe. Cette hiérarchisation s’exprime par différentes postures. Par exemple les oreilles dressées expriment l'éveil, les oreilles basses expriment la soumission...

     

    La meute est d’abord composée d'un mâle et d'une femelle dominante, le couple alpha. Ce sont eux les "chefs" de la meute.

     

    Ceux-ci donnent naissance à des louveteaux car il n'y a que le couple alpha qui a le droit de se reproduire (voir : Reproduction). Après avoir grandi, les louveteaux s’intègrent dans la meute par des combats. Ceux qui sont intégrés forment donc les membres de la meute. Au minimum composée du couple alpha, la meute comprend aussi les louvards (les jeunes de l'année précédente) et les louveteaux de l'année. Ainsi, une meute est quasiment essentiellement composée de membres de la même famille, mais il arrive que des loups extérieurs se fassent intégrer (toujours par des soumissions ou combats).

     

    Les loups qui n’ont pas réussi à faire partie de la meute sont chassés. Ils errent donc à la recherche d'un territoire vierge et d'un (ou d'une) compagnon (ou compagne), pour former une nouvelle meute. Cependant, aux cours de ces années d'errance, beaucoup de jeunes loups (ou louves) meurent tués, par accidents ou par les membres d'une meute voisine lorsqu'ils pénètrent sur leur territoire. Il arrive également des coups de théâtre pendant le rut : un loup (de la meute ou extérieur) provoque le mâle dominant en combat singulier. S'il gagne, le mâle dominant sera chassé et le nouveau pourra se reproduire avec la femelle alpha.

     

    Le clan est entièrement dévoué au couple dominant et particulièrement à ses louveteaux. Le principal rôle du mâle alpha est de protéger et de délimiter son territoire, notamment par des jets d’urine. Les meutes peuvent comprendre jusqu'à 30 loups dans des territoires immenses et vierges comme l'Alaska, mais dans les Alpes, le nombre d'individus n'a jamais excédé 10-11 loups.

     

    Le territoire d’une meute est d’environ 200 km², mais la taille peut varier selon les ressources alimentaires. En fait, la densité de la meute et son territoire n’augmente pas au cours du temps, alors que l'aire de répartition s'aggrandit.

     

    En fait, dans les régions montagneuses comme les Alpes, contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce ne sont pas les crêtes d'altitude qui délimitent les territoires des meutes, mais plutôt les fonds de vallée. On peut citer comme exemple la haute vallée du Var, dont la rive gauche est occupée par la meute de Moyenne-Tinée et la rive droite par la meute du Haut Verdon-Bachelard...

     

     

    REGIME ALIMENTAIRE DU LOUP

    Le loup est un animal carnivore, qui chasse principalement le gros gibier (en Alaska, un loup seul peut tuer un renne et une meute entière peut tuer un élan !), de nuit et grâce à leur ouïe et leur odorat.

     

    VIE ET BIOLOGIE DU LOUP GRIS D'EUROPE

    Dans les Alpes, le mouflon est une des proies préférées des loups.

    Photo : © Olivier Tourillon (CRAVE)

     

    La meute est réputée meurtrière et sanglante lorsqu’elle chasse mais, dans près de 90 % des fois, elle rentre bredouille.

     

    D’abord, la meute repère l’animal a attaquer et évalue ses chances de réussite : un animal blessé ou malade est plus facile à attraper et moins dangereux. Trois techniques sont employées :

     

    soit la meute utilise des rabatteurs, qui dirigent la proie vers une embuscade.

    soit elle pourchasse l’animal jusqu'à son épuisement.

    soit encore elle encercle un troupeau, l’entraîne dans un espace ouvert où l’individu le plus vulnérable, après avoir été isolé de son groupe, pourra être attaqué.

    Les loups consomment l’animal sur place, toujours selon la hiérarchie : d'abord les dominants, ensuite les dominés. La viande non consommée sera distribuée aux louveteaux ou enterrée pour être consommée ultérieurement.

     

    D'après les études faites par le Parc National du Mercantour, sur les meutes de Vésubie-Tinée et Vésubie-Roya, les loups se nourrissent :

     

    à 70-80 % d'ongulés sauvages (chamois, mouflons, bouquetins, cerfs...) et domestiques (brebis, chèvres).

    à 10-15 % de mammifères de taille moyenne (marmottes, lièvres, renards...).

    à 5-20 % de micro-mammifères, d'insectes et de fruits (myrtille notamment).

    Cependant, il y a de fortes variations saisonnières : en hiver, ce sont surtout les ongulés sauvages qui sont prélevés (principalement chamois et mouflons, puis sangliers, cerfs et chevreuils et enfin, très rarement, bouquetins). Au printemps et en automne s’ajoutent des animaux de taille plus modeste, tels que les petits carnivores (renard, mustélidés), lièvres, marmottes, petits rongeurs, oiseaux... En été, les ongulés sauvages sont également prélevés, auxquels s’ajoutent une part non négligeable de moutons.

     

     

     

    REPRODUCTION

    Le rut a lieu à la fin d’hiver. Les accouplements ont lieu en moyenne fin février - début mars.

     

    VIE ET BIOLOGIE DU LOUP GRIS D'EUROPE

    Louveteaux jappant.

    Photo : © La Buvette des Alpages

     

    Seuls le mâle et la femelle dominants de la meute (le couple alpha) se reproduisent. La louve alpha inhibe les chaleurs des autres femelles du groupe, par des mimiques comportementales et des diffusions hormonales. Pour réduire les tensions, en l'absence du mâle dominant, elle n'hésite pas à s'accoupler avec plusieurs mâles.

     

    Après 63 jours de gestation en moyenne (c'est-à-dire en avril ou mai), la louve met bas une portée de 4 à 7 petits, dans une tanière aménagée à cet effet : cavité rocheuse, terrier creusé par l'animal lui-même ou aggrandissement d'un terrier d'une autre espèce (en France, renard ou blaireau). La plupart des tanières sont situées dans des zones sauvages, forestières et escarpées. La tanière est généralement située au centre du territoire. Pour être plus précis,les tanières ne se situent pas à un centre géographique mais à un centre d’activité.

     

    Les louveteaux sont des boules de poils noirâtres, aveugles et sourds à la naissance qui sont donc totalement dépendants de leur mère. Celle-ci les allaite pendant 7 à 8 semaines. Ensuite ils sont nourris de viande régurgitée par les membres de la meute.

     

    Les tanières sont abandonnées entre fin juin et début juillet. Mais les louveteaux n'étant pas encore aptes à suivre les adultes à la chasse, ils attendent les parents, jour et nuit, sur une zone appelée "site de rendez-vous". Au cours de l’été, une meute utilise de 1 à 3 sites de rendez-vous. Ces sites peuvent se situer de quelques centaines de mètres à une dizaine de kilomètres de la tanière. Bien sûr, les déplacements sont fonction de l’âge et du développement des jeunes. Les distances entre les sites de rendez-vous sont en moyenne de quelques kilomètres.

     

    Vers l'âge 4 mois, les louveteaux apprennent l'existence de la soumission vis-à-vis des dominants et à un an, ils commencent à chasser avec la meute.

     

    La mortalité juvénile est très importante au cours des 7 premiers mois de vies. Ainsi, si à la naissance le nombre moyen de jeunes se situe entre 4 et 7 (comme vu plus haut), sept mois plus tard on retrouve une moyenne de seulement 1 à 6 jeunes par groupe.

     

    Ensuite, jusqu'à l'âge de 4 ans, les jeunes loups doivent trouver une place hiérarchique au sein de la meute et comme nous l’avons vu, s’ils ne la trouvent pas, ils sont expulsés.

     

    Physiologiquement, la maturité sexuelle intervient alors à l'âge de 2 ans pour les femelles et 3 ans pour les mâles. Néanmoins, dans la réalité, la majorité des femelles se reproduisent pour la première fois à l'âge de 3 ans.

     

     

    DEPLACEMENT DU LOUP

    Les loups se déplacent généralement de nuit, car ils dorment et se reposent le jour. En meute et dans la neige, les loups marchent généralement à la "queue leu-leu" avec au premier rang le couple alpha.

     

    La vitesse idéale de déplacement du loup est le trot (8 km/h), mais il est capable de pointe jusqu'à 70 km/h. En déplacement, il a une allure souple, surtout lorsqu’il trotte.

     

    Un loup peut effectuer plusieurs dizaines de kilomètres par nuit. Ils se déplacent beaucoup lors de la chasse, mais également pour inspecter leur domaine vital. Généralement, le tour complet du domaine vital est effectué en 7 à 10 jours.

     

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    Cobra royal

    Roi incontesté des forêts de l’Inde, le Cobra Royal (Ophiophagus hannah) est le plus grand serpent venimeux du monde. Sa meilleure arme ? Son venin particulièrement mortel. Aucun animal, même l'éléphant, ne prend le risque de rester sur le passage du cobra royal.

    Ce serpent a bien mérité son nom de King Cobra.

     

    Portrait du Cobra Royal

    Tôt le matin, le cobra royal part explorer ses terres. Comme tous les serpents, le cobra est sourd. Par contre, il est attentif au moindre mouvement. Les forêts tropicales humides regorgent de vie et les proies ne manquent pas. Même l’éléphant craint le cobra royal. Une seule morsure le tuerait.
    Mais en fait, les autres occupants de ces forêts courent peu de risques. Le cobra royal ne mange que d’autres serpents et n’attaque des mammifères ou l’homme que quand il se sent en danger.

    Cobra royal

    Cobra royal. © dinosoria.com (Elmwood Park Zoo, Norristown, PA)

    Le cobra royal est également très myope et il ne voit les silhouettes que quand elles bougent. De plus, sa vue est limitée au noir et blanc.

    Cobra royal

    Cobra royal qui inspecte son domaine. © dinosoria.com (Elmwood Park Zoo, Norristown, PA. 2001)

    Heureusement, il possède une langue qui est son organe sensoriel le plus performant. Elle recueille des molécules aussitôt analysées par un organe récepteur.
    Le cerveau traduit l’information : obstacles, proies, cours d’eau ….

    Cobra royal

    Le cobra royal est un excellent nageur.© dinosoria.com (Kadoorie Farm. 2000)

    Un cobra royal peut vivre entre 30 et 40 ans. Les plus grands spécimens mesurent près de 6 m de long.

    Vidéo cobra royal albinos

    La mue du cobra

    Deux semaines avant la mue, sa peau commence à le gêner, à devenir trop petite.

    Cobra royal qui va muer

    Cobra royal qui va muer. © dinosoria.com (Elmwood Park Zoo, Norristown, PA)

    Pendant la période qui précède la mue, le cobra jeûne et est très vulnérable. Il se protège en se cachant dans un terrier. Il y restera une dizaine de jours.
    Ses yeux se voilent par les sécrétions cutanées qui aident les deux peaux à se séparer l’une de l’autre.

    Cobra royal qui mue

    Les yeux blanchâtres annoncent une mue imminente. © dinosoria.com (Elmwood Park Zoo, Norristown, PA)

    Quand le voile opaque sur ses yeux disparaît, c’est que sa nouvelle peau est prête. Il peut alors se débarrasser du fourreau étriqué ce qui exige les plus folles contorsions.
    Pas un millimètre de son corps n’échappe à cette remise à neuf, ni ses dents, ni ses crochets venimeux, ni le bout de sa langue.

    Cobra royal en train de muer

    La mue donne un air comique à ce cobra royal. © dinosoria.com (Elmwood Park Zoo, Norristown, PA)

    A chaque mue, quatre à cinq fois par an, il gagne quelques centimètres.

    Video mue du cobra royal

    Techniques de chasse

    Bien calé sur une branche, le cobra royal attend patiemment qu’une proie passe à sa portée.

    Cobra royal

    Le cobra royal s'installe sur une branche pour chasser à l'affût. © dinosoria.com (Kadoorie Farm)

    Du haut de son perchoir, il observe chaque mouvement. Dès qu’un serpent approche, il descend en silence et se glisse près de sa victime. Une seule morsure suffit pour paralyser en quelques minutes sa proie.

    Cobra royal qui attaque un serpent

    Le cobra royal ne se nourrit que de serpents. © dinosoria.com (Bronx Zoo)

    Le cœur s’arrête de battre et les poumons ne fonctionnent plus. Le venin a également pour effet de dissoudre les chaires.

    Danse pré nuptiale du cobra royal

    Au début de la saison sèche commence la période des amours. Le plus extraordinaire est l’affrontement qui se déroule entre les différents prétendants. Quand deux mâles se rencontrent, une danse rituelle a lieu.

    Combat rituel entre deux cobras royaux

    Combat rituel entre deux cobras royaux. © dinosoria.com (Kadoorie Farm)

    Il n’y a pas de combat. Les deux rivaux font une sorte de ballet et le vainqueur est celui qui oblige l’autre à toucher le sol avec sa tête.
    Le vainqueur peut alors s’accoupler.

    Reproduction du cobra

    L’acte d’accouplement peut durer 2 à 3 heures. La femelle cobra pond ses œufs au moment de la mousson, en juillet. Pour éclore, les œufs ont besoin de chaleur et d’humidité. La femelle aménage un nid avec des feuilles de bambous.

    Femelle cobra royal sur son nid

    Femelle cobra royal qui veille sur son nid. © dinosoria.com (Kadoorie Farm)

    C’est le seul serpent qui construit un nid. C’est un véritable exploit physique pour un animal ne possédant pas de bras.
    Elle pond en moyenne une quinzaine d’œufs et veille sur eux pendant 2 mois sans manger. La mangouste raffole des œufs de cobra et c’est le seul animal capable d’affronter le souverain de l’Inde avec une telle témérité.

    Oeufs de cobra royal

    Oeufs de cobra royal. © dinosoria.com (Kadoorie Farm)

    Mais, le pire ennemi des œufs sont les sangsues qui émergent de la terre par milliers en cette période. Contre eux, le cobra royal ne peut rien.
    La femelle n’attend pas que les serpenteaux cassent leur coquille à l’aide de la minuscule dent dont ils sont pourvus ; en effet, après deux mois de jeûne, elle risquerait de les dévorer.

    Nouveau-né cobre royal

    Nouveau-né cobre royal. © dinosoria.com (Kadoorie Farm)

    A leur naissance, les serpenteaux mesurent 30 cm de long. Au bout d’une semaine, la première mue s’effectue.

    Jeune cobra royal

    Jeune cobra royal. © dinosoria.com (Kadoorie Farm)

    Il y en aura une par mois pendant la première année.
    A 10 ans, le serpenteau mesurera 4 à 5 m de long et deviendra le roi de la jungle.

    Vidéo Cobra Royal

    Habitat menacé

    En Inde du Sud, les cultures ne cessent de progresser et prennent le pas sur la jungle. Le territoire des cobras royaux est empiété de plusieurs centaines d’hectares chaque année.

    Un cobra royal a trouvé refuge dans une salle de bain

    Très farouche, le cobra royal reste en principe dans la jungle mais au rythme du déboisement actuel, la confrontation avec l’homme risque de devenir fréquente.

    Cobra royal

    Le cobra royal est menacé par le déboisement. © dinosoria.com (Elmwood Park Zoo, Norristown, PA)

    Quand on sait, qu'avec un seul jet, ce serpent produit suffisamment de venin pour tuer une centaine de personnes, on peut craindre de nombreux accidents dans les prochaines années.

    Classification : Animalia. Vertebrata. Reptilia. Squamata. Serpentes . Elapidae. Ophiophagus

    V.Battaglia (03.2004) M.à.J 06.2007

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    Cobra de mer

    Parmi les serpents marins, la dose fatale de venin du cobra de mer (Laticauda colubrina), dit aussi tricot rayé commun, est de 1,5 mg. Le reptile produisant de 10 à 15 mg de venin, chaque morsure peut tuer jusqu'à dix personnes, ce qui en fait potentiellement l'une des créatures les plus mortelles du monde.

     

    Les serpents marins

    Les serpents marins sont également appelés serpents à queue plate. En effet, l’adaptation à la vie marine se manifeste par l’aplatissement latéral de la queue. Cette caractéristique facilite la nage.
    Les narines et l’échancrure rostrale sont fermées par des dispositifs spéciaux. Les poumons, très allongés, assurent une grande réserve d’air pour les immersions prolongées.

    Laticauda colubrina, le cobra de mer

    Laticauda colubrina, le cobra de mer. By Alex Halavais

    Ces serpents font partie de la sous-famille des Hydrophiinés. Ils se nourrissent presque uniquement de poissons.
    Ces serpents ont un venin plus toxique que celui des espèces terrestres mais ils ne mordent qu’exceptionnellement l’homme.

    A part le cobra de mer, tous les serpents marins sont ovovivipares et mettent leurs petits au monde dans l’eau.
    Le géant du groupe est Hydrophis spiralis, qui peut atteindre 2,75 m.

    Serpent marin à ventre jaune

    Serpent marin à ventre jaune (Pelamis platurus) est vraiment pélagique. Il évolue au grand large dans les océans Indien et Pacifique. © dinosoria.com

    Evoluant dans les eaux chaudes des régions tropicales, ces espèces ne connaissent guère de problème de thermorégulation.

    Portrait du cobra de mer

    Pouvant mesurer au maximum 1,50 m, le cobra de mer arbore une robe bleu clair ornée de bandes noires.
    Sa répartition est assez vaste : Nouvelle-Guinée, îles du Pacifique, Philippines, Asie du Sud-Est, Sri Lanka et Japon.

    Heureusement pour la plupart des nageurs et plongeurs, il est peu agressif, et ses crochets sont placés loin en arrière.

    Cobra de mer

    Cobra de mer . By Stuard Gravy

    Il passe le plus clair de son temps à rôder au fond de la mer et sous les fissures du corail, en quête d'anguilles et autres petits poissons. La plupart des victimes humaines sont des pêcheurs, mordus alors qu'ils démêlent les serpents de leurs filets ou trient leurs prises.

    Cobra de mer . Laticauda colubrina

    Cobra de mer . Laticauda colubrina . By Fearless Rich

    Laticauda colubrina passe beaucoup de temps sous l'eau, ne faisant surface que brièvement pour respirer. Il va à terre pour digérer sa nourriture, muer, s'accoupler et pondre.
    A terre, il assure également sa thermorégulation.

    Cobra de mer . Laticauda colubrina

    By Jon Hanson

    C’est le seul Hydrophiiné ovipare. Avant de s’accoupler, les individus se rassemblent par milliers, en hiver, sur des îlots sableux.
    Les femelles pondent leurs œufs en été, dans le sable humide.

    Cobra de mer . Laticauda colubrina

    By Tobin. J

    L’industrie mondiale du cuir massacre chaque année des millions de serpents aquatiques orientaux.
    Le cobra de mer est l’une des victimes de ce trafic, notamment aux Philippines. La chasse a été si intensive qu’elle a provoqué le déclin des populations locales.
    A titre d’exemple, en 1974, les plongeurs philippins capturaient 450 000 serpents marins par mois près de l’île de Gato.
    Ils sont attrapés à mains nues malgré leur grande toxicité pour être revendus aux tanneries locales.

    Classification : Animalia. Vertebrata. Reptilia. Squamata. Serpentes. Hydrophiidae. Laticauda

    V.Battaglia (05.01.2007). M.à.J 12.2008

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    Reproduction du scorpion

    Le scorpion est un animal craint. Venimeux et cannibales, les scorpions ont tendance à susciter de vives réactions de répulsion. Pourtant, contre toute attente, la femelle est une excellente mère.
    La période de reproduction est particulièrement fascinante. En effet, durant la saison des amours, le scorpion se transforme en danseur mondain.

    La parade nuptiale

    Quand un mâle est sur le territoire d’une femelle, il détecte les phéromones de sa partenaire grâce à ses pectines.
    Les pectines se situent sur le deuxième segment du mesosoma. Ce sont des organes sensoriels qui ressemblent à des peignes.
    Les pectines permettent à l’animal de sentir les vibrations du sol et de reconnaître son environnement.
    Chez le mâle, elles sont plus larges et comportent plus de dents.
    Ces « récepteurs chimiques » sont donc essentiels pour la reproduction.

    Centruroides hentzi

    Centruroides hentzi femelle et ses petits. By Smccann

    Les premiers échanges entre les deux partenaires peuvent être brutaux. La femelle peut piquer le mâle et le tuer.
    Inversement, le mâle pique parfois la femelle pour la calmer. Il lui injecte alors une petite quantité de venin qui sert en quelque sorte d’anesthésiant.

    Femelle scorpion et ses petits

    Femelle scorpion et ses petits. By Mjb7g

    C’est en général, à la tombée de la nuit, que les accouplements s’effectuent. Le couple se fait face à face et le mâle saisit les pédipalpes de la femelle afin de la guider.
    Il l’entraîne alors dans une danse circulaire appelée la « promenade à deux ».

    Cette chorégraphie, entrecoupée de haltes, peut durer environ cinq minutes à plus d’une heure.
    Pendant la danse nuptiale, le mâle recherche avec ses pectines une surface plate et lisse afin d’y déposer son spermatophore. La « promenade à deux » sert donc au mâle à trouver un terrain idéal pour la procréation.

    Video Parade nuptiale et accouplement de Pandinus imperator

    Le spermatophore se présente sous la forme d’un bâtonnet qui contient les spermatozoïdes.

    Le mâle doit guider la femelle afin qu’elle se place au-dessus du spermatophore dont une extrémité est équipée d’une sorte de ressort qui sert à injecter le sperme par l’opercule génital de la femelle.

    Pandinus imperator

    Pandinus imperator femelle. By Alvaro Rodriguez

    Il n’y a donc pas véritablement accouplement mais plutôt fécondation.

    L’accouplement peut parfois se finir en drame. Environ 40% des femelles dévorent leur conjoint à la fin de la fécondation.

    Maternage zélé

    Les scorpions sont ovovivipares ou vivipares. Dans le premier cas, les œufs riches d’une réserve de vitellus se développent au sein du ventre maternel. On parle alors d’espèces apoïkogéniques.

    Chez les espèces vivipares ou katoïkogéniques, les embryons sont nourris directement par la mère.

    Selon les espèces, la gestation peut varier de 2 mois à 22 mois. Chez certaines espèces, la femelle peut conserver le sperme pendant plusieurs mois, voire plusieurs années en attendant des conditions favorables.

    Le temps de gestation dépend de nombreux facteurs : température, humidité, nourriture, stress pour les espèces captives).

    Les bébés scorpions sont appelés pullus. Sans défense, ils se réfugient sur le dos de leur mère. Leur nombre est très variable en fonction des espèces : de 10 à plus de 100.

    Pullus

    Zoom sur les Pullus d'un Pandinus imperator. By Alvaro Rodriguez

    Les pullus stade I ont un exosquelette immature de couleur claire. Les femelles transportent leurs petits et les défendent contre les prédateurs.

    Ce stade dure entre 5 et 25 jours.

    Le stade II débute après la première mue ou exuviation. Les pullus quittent alors le dos de leur mère et s’enhardissent.

    Le nombre de mues varie de 4 à 9 jusqu’à ce que l’individu atteigne sa maturité sexuelle, entre un et trois ans.

    Un scorpion vit en moyenne entre deux et six ans en liberté. En captivité, la longévité est plus longue, surtout pour les femelles, et peut atteindre 10 ans.

    V.Battaglia (05.2008)

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