-
Les 15 plus beaux moulins de France
Témoins d’un autre temps, les moulins à vent et à eau ne sont plus désormais qu’objets de nostalgie, vestiges du patrimoine français. Tantôt en pierre ou en brique, tantôt en bois, ces machines jadis essentielles au travail des paysans confèrent un charme indiscutable aux paysages qu’elles habitent. Détours en France vous propose son top 15 des plus beaux moulins de France.
Les plus beaux moulins à vent
Venus des plateaux iraniens, les premiers moulins à vent arrivent en Europe à partir du IX siècle, et se banalisent petit à petit jusqu’au XIIe siècle. Si en Orient, il servait uniquement à la mouture des grains, en Europe, il va progressivement assumer d’autres rôle, comme celui de fabriquer de l’huile, fouler les draps, scier la pierre ou le bois, réaliser la pâte à papier ou broyer du tan…
Il existe différents types de moulins à vent :
- Le moulin tour
- Le moulin pivot ou chandelier
- Le moulin cavier
Les moulins tour
Le moulin tour est le type de moulin le plus répandu en France. Même si sa silhouette varie selon les régions, il a généralement un corps fixe en pierre ou en briques, parfois recouvert d'un ciment brut ou peint. Sa toiture, quant à elle, peut pivoter, sur 360°, supporte les ailes et abrite le rouet et la lanterne.
Le moulin Bénazeth de Villeneuve-Minervois (Aude)
Situé non loin de la ville fortifiée de Carcassonne, dans l’Aude, en Pays Cathare, au milieu des vignobles du Minervois, ce moulin à vent est toujours en activité. Une visite guidée permet de le voir fonctionner sous la force du vent, et d’assister en direct à la transformation du blé en farine, jusqu'à sa mise en sacs.
Le moulin de Conchette à Jard-sur-Mer (Vendée)
Construit à la fin du XIXe siècle, puis récemment restauré, ce joli moulin blanc, muni de grandes ailes entoilées, ne se visite pas, mais contribue sans nul doute à la beauté du port de plaisance de Jard-sur-Mer. La légende raconte que ce moulin fût construit pour remercier un garçon meunier parti à la guerre à la place du fils d’une riche famille. À son retour des champs de bataille, le moulin lui fut donc offert.
Le moulin de Moidrey à Pontorson (Manche)
Situé à 5 km seulement du Mont Saint-Michel, le moulin de Moidrey date de 1806. Suite à sa restauration en 2003, il a été classé par l'UNESCO au patrimoine mondial en 2007. En activité depuis sa restauration, son meunier y fabrique des farines à partir du blé noir, blé et seigle... Il propose également des visites commentées.
Les moulins de Régusse (Var)
Situés dans un paisible village du Haut-Var, ces deux moulins sont d’origine mystérieuse. On sait, grâce à des documents d’époque, qu’ils ont été construits au XVe et XVIIe siècle. Suite à sa restauration en 1995, le moulin ailé est complètement opérationnel. Plusieurs fois par an une équipe de meuniers volontaires le font fonctionner l’association les Amis des Moulins de Régusse propose des visites guidées.
Le moulin de Collioure (Pyrénées-Orientales)
Ce moulin à grains du Moyen-âge, construit au XIVe siècle, est une curiosité locale, dans cette région habituée aux moulins à eau. Restauré en 2001, il surplombe la ville de Collioure et a été transformé en moulin à huile. Il sert aujourd’hui à l’élaboration d’huile d’olive.
Les moulins de l’île de Noirmoutier (Vendée)
L’île de Noirmoutier abrite encore aujourd’hui, pas moins de 23 moulins. Au cours du XIXe siècle, il en existait 32 sur l’île, ce que justifient une abondante production céréalière et une exposition privilégiée aux vents. Difficile de ne pas tomber sous le charme de la simplicité de leurs lignes et, pour certains, de la blancheur de leurs tours. C’est le cas, par exemple, du moulin de la Bosse à l’Epine (photo) ou encore du moulin du Both.
Les moulins pivot ou chandelier
Le moulin pivot ou chandelier est un type de moulin qui fit son apparition en France à partir du XIIe siècle, c’est le plus ancien recensé en France. Il se singularise par une cage en bois qui peut tourner sur un pivot vertical taillé dans un tronc de chêne. Ils sont particulièrement typiques du Nord, ainsi que de l'Est de la France.
Le moulin de Cassel (Nord)
Ce moulin à pivot du XVIIIe siècle, perché au sommet du Mont Cassel, est un symbole de la ville. C’est le dernier représentant de son genre dans la région, où jadis s’élevait une vingtaine de moulins en bois sur pivot. En ruines, il a été racheté en 1949 par la ville de Cassel à une commune voisine, puis restauré et placé dans le jardin public du Mont. Remis en activité en 1992, il est désormais fermé pour des raisons de sécurité, mais devrait prochainement rouvrir ses portes.
Les moulins de Run Glaz et de Karaes sur l’île de Ouessant (Finistère)
L’île aux cent moulins n’accueille plus aujourd’hui que deux petits moulins familiaux reconstruits, celui de Run Glaz et de Karaes (photo). Au début du XXe siècle, Ouessant en abritait encore une centaine, les plus petits d’Europe, qui servaient à palier l’insuffisance de grands moulins sur l’île. Tous disparus, ces petits moulins « chandeliers », non soumis à l’impôt ont proliféré sur l’île au XIXe siècle.
Les moulins cavier
Le moulin cavier, à mi-chemin entre le moulin pivot et le moulin tour, est un type de moulin typique de la région d’Anjou. Il comporte une cage de bois réduite appelée hucherolle supportant les ailes, pivotant sur 360°, au sommet d'une tour maçonnée conique.
Le moulin-cavier des Aigremonts à Bléré (Indre-et-Loire)
Édifié en 1848, puis restauré entre 2004 et 2007 par la municipalité de Bléré, ce moulin à vent de près de 18 mètres de hauteur est de type cavier, il était donc construit, à l’origine, sur une structure de cave, adaptée à la double activité de son propriétaire vigneron et meunier. Une Association, « les Amis du moulin des Aigremonts », propose des visites et démonstrations pédagogiques de son fonctionnement.
Les plus beaux moulins à eau
Quant aux moulins à eau, plus anciens, ils font leur apparition dans le monde romain aux alentours du début de notre ère et connaissent une formidable expansion entre le Xe et le XIIIe siècle. D’abord destiné broyage du grain, le moulin à eau, lui aussi, va connaître d’innombrables autres applications. À partir du XIe siècle, la roue hydraulique fera office de véritable moteur industriel, le seul en usage avant l’invention de la machine à vapeur.
Le moulin à marée du Birlot sur l’île de Bréhat (Côtes-d’Armor)
Derrière un écran d'agapanthes, voici le moulin à marée du Birlot, son pimpant toit de chaume coiffant les traditionnels murs de pierre. Il a été construit sur l'île de Bréhat de 1633 à 1638 pour palier l’inconstance des moulins à vent. Pendant 300 ans, il va nourrir les habitants de l’île, jusqu’à ce qu’il soit abandonné en 1916. À la fin des années 1980, une campagne de restauration est lancée. Aujourd’hui, il sert occasionnent à la fabrication de farine de blé noir.
Le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles (Nord)
Enjambant l’Helpe Mineure, le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles, très bien restauré, a été édifié avant le XIe siècle pour l’abbaye fondée en 675. Il fut reconstruit et agrandi au XVIe et XVIe siècle. Initialement conçu pour moudre le blé, puis servit successivement de tannerie, d’appartements, puis de restaurant. Finalement, à la fin des années 1980, il fut ensuite vendu à des fins de restauration. Une reproduction de la roue y est désormais installée.
Le moulin à eau du Château de Guédelon (Yonne)
Le chantier médiéval de Guédelon, château fort en construction depuis près de 20 ans selon les méthodes du XIIIe siècle, est un véritable laboratoire archéologique à ciel ouvert. On y trouve notamment la réplique d’un moulin à eau du XIIe siècle – aucun vestige de moulin à eau du XIIIe n’a encore été découvert –, caché au beau milieu d'une épaisse forêt. Cette reproduction fidèle tourne au grès de l’eau, emmenant ses meules à grains pour produire de la farine qui sert, en partie, à la fabrication de pain.
Le moulin à eau de Cougnaguet, à Calès (Lot)
Ce superbe moulin fortifié du XIVe siècle est classé Monument Historique depuis 1925, car c’est un témoin exceptionnel de la meunerie préindustrielle. Sa construction, par les moines cisterciensd'Aubazines en Corrèze, a débuté à la fin du XIIIe siècle, il est dans un état parfait de conservation et a fonctionné jusqu'en 1959. Membre de l’Association des Moulins du Quercy, il est ouvert au public depuis 40 ans et propose des démonstrations de mouture d'avril à septembre.
Le moulin de Maintenay (Pas-de-Calais)
Construit au XIIe siècle dans la vallée de l'Authie, le moulin de Maintenay est lui aussi inscrit au titre des Monuments Historiques et ce, depuis 2011, et a lui aussi appartenu aux moines Cisterciens. Équipé d’une superbe roue à aubes, il est resté en activité jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, puis a été transformé en scierie.
Le moulin à eau du Grand-Fayt (Nord)
Bâti sur les rives de l’Helpe mineure, tout comme le moulin à eau de l’abbaye de Maroilles, le moulin du Grand-Fayt date du XIIIe siècle. Il était équipé au départ de deux roues à aube, remplacé en 1900 ensuite par une turbine, puis de nouveau par une roue à aube à l’occasion de sa restauration. De 1900 à 1962, on y fabriquait du maroilles, célèbre fromage de la région. En saison, il est possible de faire une visite guidée du site.
votre commentaire -
Jardin médiéval : top 5 des plus beaux
jardins du Moyen-Âge
En voyageant à travers la France, vous avez peut-être déjà foulé la pelouse d’un jardin médiéval. L’atmosphère du Moyen Âge imprègne les pierres et les jardins du Val de Loire et d'ailleurs : il s'y murmure des contes et des légendes à l’ombre des douves et des cloîtres, on y cultive des légumes et des plantes médicinales. Château de Rivau, jardin médiéval de Bois Richeux, château d’Ainay-le-Vieil… Découvrez notre classement des plus beaux jardins médiévaux à visiter en France.
Château du Rivau : des jardins moyenâgeux de contes de fées
À l’ombre d’une forteresse médiévale, non loin de Chinon, Patricia cultive ses jardins comme personne. On la dit rêveuse et créative, c'est qu'elle a tout d'une fée. Chacun des 14 espaces verts est inspiré par les légendes merveilleuses du Moyen-âge. Patricia manie les contrastes à la perfection : tradition saupoudrée d'art contemporain, parterre de lavandes devant la façade en pierre blanche du château (le célèbre tuffeau de Touraine), arbres se tordant d'amour. Avec son équipe, elle taille le labyrinthe d'Alice, sème des objets magiques dans le bois et le jardin du petit poucet.
Un jardin médiéval fleuri
Comme si tout cela ne suffisait pas, les jardins médiévaux du Rivau offrent au regard et au nez 450 variétés de roses parfumées. Et pour que vous puissiez prendre un peu de hauteur pour admirer toutes ces merveilles, des coussins sont installés devant les fenêtres à meneaux du château. Patricia et les jardiniers du Rivau sont sensibles au respect de l'environnement et pratiquent leur art sans engrais chimique. Les fleurs simples sont préférées aux hybrides parce que davantage visitées par les insectes pollinisateurs. On cultive aussi l’équilibre naturel entre plantes dans le but d’attirer ces insectes. Entre les rosiers, se faufilent des plantes aromatiques comme la lavande et l’aneth, répulsifs naturels contre les pucerons.
Château d’Ainay-le-Vieil : des jardins médiévaux à l'ombre d'une fortresse
Marie-Sol de La Tour d’Auvergne est « LA » spécialiste des jardins au sein de cette famille propriétaire depuis 1467 de ce château surnommé le « petit Carcassonne ». Elle en parle avec affection : grâce à elle, c'est un voyage dans le temps que content ces jardins médiévaux puisqu’elle a su préserver le passé tout en innovant constamment. L'omniprésence de l'eau fait de ces spaces verts un lieu unique. Défensive quand elle entoure le château, elle devient d'agrément lorsqu'elle se déroule autour des jardins en formant le Grand Carré de l'île, grâce à un judicieux réseau de canaux.
Les Chartreuses, c’est comme des maisons à ciel ouvert
Petite excursion dans les Chartreuses : constructions très rares en France, elles ressemblent à celles du Potager du Roi à Versailles, créées pour Louis XV. Dans les jardins d’Ainay-le-Vieil, elles s'étendent sur 5 ha. Cinq jardins moyenâgeux se blottissent derrière de hauts murs, évoquant des époques et des univers très différents : le mixed-border, le verger sculpté, le jardin de méditation, le cloître des simples et les parterres de broderies. Les hauts murs ont la vertu de retenir puis de restituer la chaleur du soleil, créant ainsi un microclimat. Prolongeant de cette manière le plaisir de cueillir et de goûter les fruits à maturité…
Mignonne, allons voir si la rose…
Délicates, fragiles, élégantes, parfumées… les roses, anciennes ou plus modernes, symbolisent l’amour. À la saison, leurs parfums embaument les jardins. Elles portent des noms évocateurs ou enchanteurs : Chapeau de Napoléon, La Petite Malmaison ou Impératrice Joséphine s’épanouissent dans la roseraie ancienne des jardins du château d’Ainay-le-Vieil. Dans les jardins du château du Rivau, les roses sont sélectionnées pour leur parfum. La collection de 450 variétés de roses parfumées dévoile ses étonnantes fragrances : senteurs de thé et de myrrhe, de pomme verte, de citron et de framboise, de salade de fruits ou du rare parfum de musc.
Jardin médiéval de Bois Richeux : nourrir et soigner au Moyen Âge
Dis, ça soigne quoi la sauge ?
Il y a longtemps, très longtemps, vivait ici une druidesse nommée Richeulde qui donna son nom à cette ancienne ferme celte, l’une des plus anciennes de France. Et pour se souvenir de son savoir, les hommes d'aujourd'hui ont recréé un jardin qui soigne le corps et l'âme. Pour ce faire, ils se sont inspirés de descriptions de jardins clos du Moyen-Âge datant du XIIIème siècle et y ont semé et planté des simples (plantes médicinales), des plantes aromatiques et des légumes anciens. Ici, tout est symbole et sérénité. Chaque massif est un chemin qui va du carré (la Terre) à l'arrondi roman (le Ciel). Nul doute que Richeulde aurait aimé s’asseoir dans le cloître de charmes qui conduit de la chambre d'amour au jardin de méditation.
Jardins du Prieuré Notre Dame d’Orsan : la culture du calme et de la sérénité
Ici tout est symbole et invite à la méditation
C’est au cœur d’une abbaye fondée en 1107 que sont nichés les jardins médiévaux du Prieuré Notre Dame d’Orsan, c'est dire si les lieux ont une âme particulière. Jardins contemporains d’inspiration monastique médiévale, ils mêlent intimement l’utilitaire et la symbolique du Moyen Âge. Ici, tout est symbole et sérénité. Au cœur des jardins, le cloître et sa fontaine sont entourés de quatre carrés de vignes. Depuis ses allées centrales ponctuées d'arceaux de charme et de gloriettes, on accède aux autres jardins. Parterres surélevés, tonnelles, tressages, palissages sont à l’honneur. Un cœur vert enlace même la façade... Les deux chambres de la roseraie : le jardin de Marie, sont plantées de rosiers uniquement blancs et roses. Il faut prendre le temps de découvrir, de flâner. S’asseoir pour profiter du chant des oiseaux que les jardiniers cajolent en disposant un peu partout des nichoirs et des mangeoires.
Des plantes pour soigner l'âme et le corps
Sauge, hysope, menthe, thym… Ces plantes aux vertus médicinales étaient largement utilisées au moyen âge. En effet, un texte législatif édicté par Charlemagne, le « Capitulaire de Villis », imposait à chaque jardin royal de cultiver une centaine de plantes médicinales, aromatiques et condimentaires pour servir les besoins de la population. Dans les jardins du Prieuré Notre Dame d’Orsan, les "simples", des plantes qui pouvaient être utilisées seules pour soigner les maux du quotidien, sont étiquetées et présentées dans des parterres de terre surélevés. Installées au milieu d'un damier de préaux, les 200 plantes du jardin médiéval de Bois Richeux soignent ou se mangent.
Jardins de l’Abbaye de Thiron Gardais : sur la trace des moines bénédictins
Dans les jardins thématiques de l’Abbaye de Thiron-Gardais la promenade est ludique. La curiosité éveillée par des énigmes, petits et grands parcourent dix jardins médiévaux aux univers différents, guidés par des panneaux d'interprétation. Le jardin des simples célèbre les herbes médicinales tandis que le potager accueille légumes décoratifs ou culinaires aux formes et couleurs variées. Dans le jardin des aromates, l’odorat est taquiné par les menthes et les romarins. La prairie fleurie « redessine », en couleurs, l’emplacement de l’ancien cloître. L’allée des tilleuls conduit au jardin médiéval des rhododendrons aux étonnants parfums de miel et d’épices. La terrasse fruitière plantée de pommiers, figuiers et amandiers surplombe le jardin des couleurs dont les carrés dessinent au sol une mosaïque inspirée de pavés médiévaux. L’allée de rosiers mêle roses anciennes et roses contemporaines et le vivier des moines offre un cadre bucolique.
votre commentaire -