• Les amoureux célèbres de l'Histoire

    les amoureux célèbres de l'histoire.
    Les amoureux célèbres de l'Histoire. © L'Internaute

    Rois, reines, vedettes de cinéma ou encore écrivains... Les histoires d'amour se suivent et ne se ressemblent pas. Henri IV et Henriette d'Entragues, Auguste Rodin et Camille Claudel, Juliette Drouet et Victor Hugo, Bonnie et Clyde... Certains couples ont marqué l'Histoire. Si certaines romances démarrent sous de bons auspices, d'autres s'achèvent tragiquement. Voici les plus grandes histoires d'amour de l'Histoire.

    Bonnie et Clyde

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    Bonnie Parker et Clyde Barrow ont semé la panique aux Etats-Unis dans les années 1930. © The Library of Congress

    Le couple de gangsters

     

    Dans les années 1930, les braquages et meurtres de ce couple, à la tête d'un gang, fascinent et inquiètent l'Amérique. Bonnie Parker, serveuse au Marco's Cafe de Dallas rencontre pour la première fois Clyde Barrow, délinquant emprisonné pour recel et vols avec son frère Buck à la fin des années 1920. Le coup de foudre amoureux les emporte et scelle leur légende. Après plusieurs arrestations de Clyde, c'est en 1932 qu'ils entament leur collaboration criminelle. Bonnie l'assiste dans des attaques, des braquages et finalement des meurtres. En fin de compte, douze personnes sont tuées au Texas et dans les Etats proches, par le couple rejoint par Buck et sa femme et par le bandit W.D. Jones. Ennemis publics, symboles de la délinquance, Bonnie et Clyde meurent finalement le 23 mai 1934, enlacés, alors qu'ils tentaient d'échapper une nouvelle fois à la police.

    Antoine et Cléopâtre

    l'histoire de cléopâtre a inspiré de nombreux films et pièces de théâtre comme
    L'histoire de Cléopâtre a inspiré de nombreux films et pièces de théâtre comme celle-ci avec l'actrice Lillie Langtry en 1890. © The Library of Congress

    La reine d'Egypte avec le général romain

     

    Lorsqu'elle monte sur le trône de son pays, Cléopâtre VII entend redonner à l'Egypte toute sa place, après des années d'occupation. Selon la légende, c'est grâce à sa beauté et à sa remarquable intelligence qu'elle charme les illustres chefs romains. Ce sera d'abord Jules César, avec qui elle aura un fils Césarion, et ensuite Antoine. Celui-ci, membre du triumvirat à la tête de l'Empire romain depuis l'assassinat de César, s'éprend à son tour de la belle égyptienne. Leur amour légendaire a été souvent décrit comme mêlé de festins et de fêtes superbes. Après la naissance de jumeaux, ils se marient sous le droit égyptien alors même qu'Antoine a déjà une femme, Octavie, à Rome. Ensemble, la Reine d'Egypte et le général romain entament une politique de conquêtes qui va effrayer le pouvoir romain. Cléopâtre, accusée de vouloir régner sur Rome, doit faire face à l'avancée des troupes romaines d'Octave. Mais à l'annonce du faux suicide de Cléopâtre, Antoine se poignarde de son épée. La Reine, qui le trouve gisant, se laisse piquer par un serpent, et meurt à son tour.

    Auguste Rodin et Camille Claudel

    le sculpteur auguste rodin était amoureux fou de camille claudel pendant
    Le sculpteur Auguste Rodin était amoureux fou de Camille Claudel pendant plusieurs années. © The Library of Congress

    Les artistes passionnés

     

    De leur amour reste des sculptures dont certaines reflètent le désir qu'ils éprouvaient l'un envers l'autre. En 1883, le sculpteur français Auguste Rodin, dont le succès va croissant, rencontre la jeune Camille Claudel, sœur du fameux écrivain Paul Claudel. Rodin est âgé de 43 ans, elle n'en a que 19. Un an plus tard, la jeune femme entre dans son atelier en tant qu'élève. Douée et inventive, Camille fascine son maître. Entre eux naît une passion dévorante, faite d'élans amoureux et de sculptures. Chacun influence l'autre : certaines œuvres de Rodin, comme la Galatée, puisent dans l'esthétique de son disciple. Mais Auguste Rodin a pour compagne Rose Beuret depuis 1864 et n'entend pas la quitter. Camille Claudel, lassée, provoque la rupture avec Rodin en 1898 et témoigne de son amertume dans de nombreux dessins. Mais la folie s'empare d'elle à partir de 1906. Fortement tourmentée, elle sera internée de 1913 à sa mort en 1943. Auguste Rodin, qui meurt en 1917, repose aux côtés de Rose Beuret, qu'il a épousée quinze jours avant qu'elle ne disparaisse.

    Shah Jahan et Mumtaz Mahal

    le célèbre taj mahal est le témoignage d'amour de shah jahan à sa favorite,
    Le célèbre Taj Mahal est le témoignage d'amour de Shah Jahan à sa favorite, Mumtaz Mahal © The Library of Congress

    Il lui dédie le célèbre Taj Mahal

     

    Lorsqu'ils se rencontrent, à Agra la capitale de l'empire moghol, au nord de l'Inde, Khurram et Arjumand sont seulement âgés de 16 et 15 ans. Dès leur premier regard, le prince héritier Khurram et la jeune fille tombent amoureux. Ils se marieront quelques années plus tard, vers 1612, Arjumand devenant sa troisième femme. Celle-ci, d'une grande beauté, est surnommée "Mumtaz Mahal", la merveille du palais. Lorsqu'il devient grand moghol, Khurram prend le nom de Shah Jahan. Mumtaz Mahal lui donne 14 enfants mais elle succombe après le dernier accouchement. Très triste, Shah Jahan décide de faire construire un monument pour rendre hommage à la défunte : ce sera le Taj Mahal. Construit en marbre blanc, avec une coupole qui culmine à 137 m, ce bâtiment est une des merveilles du monde. Il aura fallu quelques 20 000 ouvriers et 20 ans pour l'achever. Le corps de Mumtaz Mahal y a ensuite été placé, rejoint par Shah Jahan à sa mort.  

    La reine Victoria et le prince Albert

    l'histoire d'amour entre la reine victoria et le prince albert a duré vingt et
    L'histoire d'amour entre la Reine Victoria et le Prince Albert a duré vingt et un ans. © The Library of Congress

    Une Reine amoureuse

     

    Sous son règne, l'Empire britannique représentait le cinquième des terres émergées, l'apogée du régime. La reine Victoria Ier n'a pas seulement connu le faste du pouvoir, elle a aussi vécu une grande histoire d'amour. La jeune Victoria rencontre à seize ans le Prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, son cousin germain et futur mari. En 1838, Victoria monte sur le trône, et épouse Albert, deux ans plus tard, à l'âge de 20 ans. Le Prince, d'origine allemande, a connu deux précédentes unions. Celle avec Victoria sera la plus longue et la plus heureuse, selon de nombreux historiens. Ensemble, ils auront neuf enfants et assumeront les diverses tâches officielles, Albert devenant un conseiller politique très écouté de la Reine. Mais le 14 décembre 1861, le Prince Consort succombe à la fièvre typhoïde. Dévastée, Victoria ne s'habille plus qu'en noir et limite ses apparitions publiques pendant une dizaine d'années. Après soixante-trois ans de règne, elle meurt le 22 janvier 1901 à l'âge de 82 ans.

    Juliette Drouet et Victor Hugo

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    L'écrivain et homme politique Victor Hugo a toute sa vie été aimé de Juliette Drouet. © The Library of Congress

    50 ans d'amour voué à Victor Hugo

     

    Juliette Drouet, de son vrai nom Juliette Gauvain, est une comédienne de théâtre. En 1833, elle joue le rôle de la Princesse Négroni dans la pièce Lucrèce Borgia écrite par Victor Hugo. Ils s'éprennent l'un de l'autre et entament une longue liaison, alors que l'écrivain est déjà marié. Rapidement, Juliette arrête sa carrière et lui consacre entièrement sa vie. Elle est à la fois sa collaboratrice et son inspiratrice. Ils s'écrivent des milliers de lettres passionnées, qui témoignent du réel talent d'écriture de l'amante. C'est elle qui le sauve de la mort lors des événements violents suite au coup d'Etat du 2 décembre 1851. Hugo, qui s'oppose à Louis-Napoléon Bonaparte, s'exile à Bruxelles puis à Jersey, toujours accompagné par Juliette et sa femme Adèle. A la mort de cette dernière, Juliette partage davantage la vie de Victor Hugo. Elle s'éteint le 11 mai 1883 après 50 ans de dévotion.

    Henriette d'Entragues et Henri IV

    connu pour ses conquêtes, henri iv a entre autres aimé henriette d'entragues.
    Connu pour ses conquêtes, Henri IV a entre autres aimé Henriette d'Entragues. © The Library of Congress

    Les sentiments contre l'amour de raison

     

    Lorsque sa favorite Gabrielle d'Estrée meurt et que son mariage stérile est annulé, le roi Henri IV cherche une nouvelle compagne. Ce sera Marie de Médicis, originaire de Florence, qu'il épouse officiellement en 1600. Mais avant que la princesse rejoigne la France, Henri IV tombe sous le charme d'une autre jeune femme : Henriette d'Entragues. Il noue avec elle une relation extraconjugale, devenant la maîtresse préférée du Roi. Ensemble, ils auront trois enfants, tous anoblis et reconnus, dont un né un mois après le dauphin Louis, de l'union d'Henri et de Marie. Mais Henriette ne se satisfait pas de son statut. Elle exige sans succès celui d'épouse et fomente un complot pour placer son fils aîné sur le trône, à la place du dauphin, à la mort d'Henri IV. En 1609, l'homme succombe à nouveau aux charmes d'une jeune fille et délaisse Henriette puis la renvoie. Elle finira sa vie dans un couvent, sans jamais s'être mariée. Henri IV, lui, sera assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610.

    Mata Hari et Vadim Maslov

    la danseuse et espionne a pasionnément aimé le soldat russe vadim maslov.
    La danseuse et espionne a pasionnément aimé le soldat russe Vadim Maslov. © The Library of Congress

    L'amour fera tomber la danseuse-espionne

     

    De son vrai nom Margaretha Geertruida Zelle, Mata Hari est une danseuse d'origine néerlandaise. Sa frivolité, son cosmopolitisme ainsi que ses revues de danse ont fait son succès en Europe et notamment à Paris à partir de 1905. Au moment de la déclaration de la Première Guerre mondiale en 1914, elle accepte de fournir des renseignements au régime allemand et devient espionne. Mata Hari, célébrité de l'époque, parcourt les différents événements mondains parisiens et mène grand train. En 1916, elle tombe sous le charme de Vadim de Masslov, un officier russe en permission. Afin de rester aux côtés de son amant, parti se reposer à Vittel, elle sollicite une autorisation pour quitter la capitale et pénétrer dans cette zone désormais militaire. Mais le piège se referme sur elle : arrêtée le 13 février 1917, la femme, âgée de presque 60 ans, est accusée d'espionnage au profit de l'Allemagne et finit fusillée le 15 octobre de la même année. La réalité de son rôle d'espionne a souvent été remise en cause.

    Madame de Pompadour et Louis XV

    louis xv a gardé toute sa vie auprès de lui sa favorite madame de pompadour.
    Louis XV a gardé toute sa vie auprès de lui sa favorite Madame de Pompadour. © The Library of Congress

    La privilégiée de Louis XV

     

    En 1745, Jeanne Lenormant d'Etiolles rencontre le roi Louis XV lors du bal masqué donné en l'honneur du mariage du dauphin Louis Ferdinand. Cultivée, belle, à l'aise dans les salons, elle charme le Roi et devient sa maîtresse. Pour faire venir à la cour cette femme issue de la bourgeoisie, il lui accorde le titre de marquise de Pompadour et la fait présenter à Reine Marie Leszczynska le 14 septembre 1745. Influente, Madame de Pompadour exerce de plus en plus d'influence sur le Roi et devient son principal conseiller. Elle commande des œuvres d'art, protège des écrivains et philosophes comme D'Alembert et Voltaire ou encore renvoie ceux qu'elle juge gênants. Mais son emprise et son statut de maîtresse furent l'objet de vives critiques. A partir de 1750, sa santé fragile font évoluer sa relation d'amante à amie et confidente de Louis XV. Elle conserve son ascendant jusqu'à choisir ses nouvelles maîtresses. Jusqu'à sa mort en 1764, elle est restée à ses côtés.

    Joséphine et Napoléon Ier

    napoléon ier est resté marié treize ans avec joséphine.
    Napoléon Ier est resté marié treize ans avec Joséphine. © Leodeep / Fotolia.com

    L'épouse congédiée

     

    Le 21 avril 1795, le général Bonaparte se fiance à Désirée Clary future reine de Suède. Mais en octobre 1795,  il croise dans un salon parisien Joséphine de Beauharnais. La femme de 32 ans, que l'on dit belle et à l'aise en société, charme l'officier. Napoléon rompt alors ses fiançailles, non sans quelque remord, et épouse civilement Joséphine, alors veuve et mère de deux enfants, le 9 mars 1796. Couronnée impératrice le 2 décembre 1804 lorsque Napoléon devient Napoléon 1er Empereur des Français, Joséphine n'en reste pas moins peu attachée à son mari. Elle multiplie les amants et les conquêtes, surtout lors des campagnes de Napoléon. En 1809, Napoléon, qui a atteint sa quarantième année se dit lassé de ne pas avoir de descendance. Apprenant qu'il n'est finalement pas stérile, il décide de contraindre sa femme au divorce le 15 décembre. Le 2 avril 1810, il épouse en secondes noces Marie-Louise d'Autriche qui lui donne un héritier moins d'un an après. Toutefois, la nombreuse correspondance entre Napoléon et Joséphine témoigne de son affection continue bien après leur séparation. 

    Richard Wagner et Louis II de Bavière

    la relation entre louis ii de bavière et le compositeur richard wagner a
    La relation entre Louis II de Bavière et le compositeur Richard Wagner a toujours fait grand bruit. © The Library of Congress

    Etaient-ils amants ?

     

    Leur liaison supposée a toujours fait couler beaucoup d'encre. En 1864, à l'âge de 18 ans, Ludwig von Wittelsbach accède au trône de Bavière. Le jeune homme, passionné d'art et de musique, fait appeler au Palais de Munich le compositeur Richard Wagner, qui traverse à cinquante ans une période de trouble, ruiné et quitté par sa femme. Dès lors, Louis II de Bavière devient le mécène de Wagner : règle ses dettes, l'installe dans une résidence et soutient la diffusion des œuvres du maestro. Il n'aura fallu qu'un an pour que l'entourage du roi s'émeuve de la protection du musicien et de leur relation supposée amoureuse. Des écrits attestent de l'existence de certains sentiments entre les deux hommes. Mais en décembre 1865, la polémique oblige Louis II à demander à Wagner de quitter la Bavière. Après près de dix ans d'exil, le compositeur revient à Munich et reprend sa place auprès du roi, jusqu'à ce que les ministres de Louis II refusent les dépenses somptueuses et empêchent tout mécénat. Richard Wagner meurt en 1883. Louis II, qui fait construire de somptueux châteaux, est déclaré fou en 1886 et meurt quelques jours plus tard dans d'étranges circonstances. 

    Marcel Cerdan et Edith Piaf

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    Le boxeur Marcel Cerdan a été le grand amour d'Edith Piaf.  © Cécile Debise / L'Internaute Magazine

    Le grand amour de sa vie

     

    Leur première rencontre remonte à 1946. Marcel Cerdan, boxeur français originaire de Casablanca est marié et père de quatre enfants. Edith Piaf est déjà une célébrité de la chanson. Mais leur histoire d'amour ne démarre véritablement que deux ans plus tard, à New-York. Cerdan, champion de France et d'Europe, vedette lui-aussi, se mesure aux plus grands sur le territoire américain. Le 14 janvier 1948, il va écouter Edith Piaf chanter au cabaret Le Versailles : c'est le début de quasiment deux ans de passion. Le roi de la boxe et la reine de la chanson font le bonheur des journaux. Elle écrit même pour lui le fameux Hymne à l'amour. Mais la romance sera de courte durée. Le 28 octobre 1949, Edith supplie son amant de la rejoindre à New-York. Le boxeur, qui écarte le voyage par la mer, trop long, obtient une place in extremis dans un avion. Malheureusement, il s'écrase dans les Açores sans aucun survivant. Edith Piaf, terrassée par le chagrin ne se remettra jamais vraiment de cette tragédie. S'il elle se remarie et connaît le succès partout dans le monde, elle vit dans le souvenir de son grand amour disparu.

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  • Robin Williams en 12 films

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    Robin Williams © Sipa

    Légende d'Hollywood, l'acteur-star Robin Williams s'est donné la mort, mettant un terme à une carrière riche de plus de 100 rôles. Redécouvrez ses plus grands succès au cinéma.

    Mork and Mindy

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    Mork and Mindy © CBS

    Loin de sa planète Ork, l'extra-terrestre Mork est venu sur Terre pour étudier la planète et ses habitants. Il sera aidé dans sa tâche par la délicieuse Mindy...

    C'est dans cette série télévisée que Robin Williams a reçut son premier Golden Globe.

     

     

    Good Morning Vietnam

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    Good Morning Vietnam © Warner Bros. France

    Dans ce film, Robin Williams incarne un nouveau disc jockey envoyé au Vietnam pour animer la radio des forces armées et distraire les soldats. Son ton frais et irrévérencieux le rend vite populaire aux yeux des militaires. 

    L'acteur décroche le Golden Globe du meilleur acteur et atteint une renommée mondiale grâce à ce rôle.

    Le Cercle Des Poètes Disparus

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    Le cercle des poetes disparus © Warner Bros. France

    Todd Anderson, un garçon plutôt timide, est envoyé dans la prestigieuse académie de Welton, réputée pour être l'une des plus fermées et austères des États-Unis, là où son frère avait connu de brillantes études.

    C'est dans cette université qu'il va faire la rencontre d'un professeur de lettres anglaises plutôt étrange, Mr Keating, joué par Robin Williams, qui les encourage à toujours refuser l'ordre établi. Les cours de Mr Keating vont bouleverser la vie de l'étudiant réservé et de ses amis...

     

     

    Hook ou la revanche du Capitaine Crochet

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    Hook ou la revanche du Capitaine Crochet © Columbia TriStar

    Dans ce film d'aventure, Robin Williams joue le rôle de Peter Banning alias Peter Pan qui est devenu un brillant avocat d'affaires mais qui a tout oublié de ses merveilleuses aventures. Mais le terrible capitaine Crochet, lui, n'a pas oublié. Pour enfin, régler leur compte, il enlève une nuit Jack et Maggie, les enfants de Peter. C'est en compagnie de Tinkerbell que Peter s'envole a nouveau pour le pays de Nulle Part.

    Madame Doubtfire

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    Madame Doubtfire © 20th Century Fox

    Privé, à la suite de son divorce, de ses trois enfants qu'il adore, Daniel Hillard, doubleur de dessins animés, met en oeuvre tous ses talents d'acteur et d'imitateur et se transforme en respectable gouvernante irlandaise. Lorsque Mme Doubtfire se présente dans la famille Hillard, elle est acceptée a l'unanimité.
    Caché sous un masque de latex, Robin Williams nous offre une prestation particulièrement drôle. Son rôle lui vaut un nouveau Golden Globe du meilleur acteur.

    Jumanji

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    Jumanji © TriStar Pictures

    Lors d'une partie de Jumanji, un jeu très ancien, le jeune Alan est propulsé sous les yeux de son amie d'enfance, Sarah, dans un étrange pays. Il ne pourra s'en échapper que lorsqu'un autre joueur reprendra la partie et le libèrera sur un coup de dés. Vingt-six ans plus tard, il retrouve le monde réel par le coup de dés de deux autres jeunes joueurs.

    Jack

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    Jack © GBVI

    C'est l'histoire de Jack, interprété par Robin Williams, dix ans, dont le corps vieillit quatre fois plus vite que la normale. Cette étrange maladie lui donne l'apparence physique d'un adulte. Écartelé entre l'âge qu'il a et l'âge qu'on lui donne, Jack tente de vivre normalement.

    Good Will Hunting

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    Good Will Hunting © Miramax Films

    Will Hunting est un authentique génie mais également un rebelle aux élans imprévisibles. Il est né dans le quartier populaire de South Boston et a arrêté très tôt ses études, refusant le brillant avenir que pouvait lui procurer son intelligence. Il vit désormais entouré d'une bande de copains et passe son temps dans les bars a chercher la bagarre et à commettre quelques petits délits qui risquent bien de l'envoyer en prison. C'est alors que ses dons prodigieux en mathématiques attirent l'attention du professeur Lambeau, du Massachusetts Institute of Technology...

    C'est grâce à sa performance dans ce film que Robin Williams a reçu son seul oscar en 1998.

    Flubber

    flubber
    Flubber © GBVI

    Dans cette comédie, Robin Williams incarne le professeur Brainard, qui enseigne la physique au collège de Medfield. Il est tellement absorbé par ses recherches qu'il a oublié par deux fois de se rendre à son propre mariage avec la douce Sara Jean Lawrence, proviseur du collège. La jeune femme lui accorde une troisième chance. Mais le jour de la noce, Brainard ne peut pas s'empêcher de tenter une nouvelle expérience dont le résultat s'avère explosif. Au milieu de son laboratoire en ruine, le professeur vient d'inventer une nouvelle source d'énergie indestructible qu'il baptise Flubber.

     

    Insomnia

    insomnia
    Insomnia © Warner Bros France

    Will Dormer, un policier expérimenté et désabusé, est envoyé en Alaska pour enquêter sur le meurtre sordide d'une adolescente. Lui et ses hommes montent une embuscade et repèrent le tueur, mais celui-ci parvient à s'enfuir. Will le prend en chasse mais le perd de vue dans l'opaque brouillard. Il voit une ombre qui pointe une arme à feu et tire. Lorsqu'il s'approche du corps, il découvre qu'il vient de tuer Hap, son partenaire. Instinctivement, il prend le pistolet qu'a auparavant laissé tomber le tueur dans sa fuite et le place près de Hap pour dissimuler sa culpabilité. Walter Finch, le meurtrier, a vu faire Will. Il le menace alors de le dénoncer...

    Après nous avoir habitué aux rôles amusants et sympathiques, Robin Williams incarne dans Insomnia un tueur faisant chanter un policier. Il nous fait découvrir une autre facette de son jeu d'acteur.

     

    La Nuit Au Musée

    robin williams dans la nuit au musée
    Robin Williams dans La Nuit au musée © Twentieth Century Fox France

    Dans cette comédie déjantée, l'acteur incarne la statue de cire de Théodore Roosevelt, 26e président des Etats-Unis du Muséum d'Histoire Naturelle de New York. Celui -ci renferme dans ses murs un secret mystérieux et stupéfiant que Larry, nouveau gardien de sécurité, ne va pas tarder à découvrir avec affolement : la nuit, toutes les expositions prennent vie ! 

    La série The Cray Ones

    robin williams dans la série the crazy ones
    Robin Williams dans la série The Crazy Ones © CBS

    En 2013, Robin Williams obtient le premier rôle de la série The Crazy Ones. Il y incarne Simon Roberts, le patron excentrique d'une agence de pub de renom. Il travaille avec sa fille, Sydney, mais ils sont totalement opposé. Entourés d'une équipe de talentueux publicitaires, ils s'efforcent de rester dans le coup malgré la concurrence et la folie qui s'emparent d'eux bien souvent...

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    Les plus beaux châteaux d'Espagne

    Contrairement à ce que laisse supposer l'adage, des "châteaux en Espagne", on en trouve par millier. Parmi les 2 500 châteaux, palais fortifiés et donjons d'Espagne qui subsistent de nos jours, on ne peut que commencer par citer l'Alhambra et son Alcazaba (citadelle fortifiée), construite sur une colline rocheuse au-dessus de la ville de Grenade. Surnommée "la rouge", ses murailles virent à l'ocre au coucher du soleil...
    ©  Shchipkova Elena - Fotolia.com

    L'Alcazar rectangulaire de Tolède

    Ce palais fortifié du XVe siècle de la ville de Tolède, au centre de l'Espagne, est bien connu pour sa forme rectangulaire, composée de quatre tours et d'une esplanade en son centre. Tour à tour siège du protectorat romain, palais wisigothique puis forteresse arabe, il abrite aujourd'hui la bibliothèque de Castille-La Manche et le Musée de l'Armée.
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    Le château de Lloret de Mar

    A Lloret del Mar se trouvent deux magnifiques châteaux : d'une part un château privé non visitable conçu au XXe siècle, ici en image, et d'autre part le château médiéval de Sant Joan, au sommet d'une colline, qui servait au XIe siècle de tour de guet pour prévenir des attaques maritimes. Aujourd'hui, seul son donjon et sa muraille subsistent.
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    Le château fortifié de Ségovie, tel un navire

    L'Alcazar de la vieille ville de Ségovie a été bâti sur un éperon rocheux au confluent des rivières Eresma et Clamores, au pied de la Sierra de Guadarrama. Édifié durant la domination arabe, tour à tour palais royal, prison d'État et académie militaire, il est réputé en Espagne pour sa forme de proue de navire et a même inspiré Disney pour le château de Cendrillon.
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    Montjuic sur les hauteurs de Barcelone

    Datant du XVIIIe siècle, ce château, qui accueille un musée militaire, est situé au sommet de la montagne la plus célèbre de Barcelone; Montjuïc. Forteresse en forme d'étoile située à une altitude de 170 mètres, elle offre l'un des plus beaux panoramas de la ville. On s'y rend par le téléphérique depuis l'Avenida de Miramar. 
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    Château-abbaye de Loarre, le mieux conservé

    Forteresse remarquable située dans la Communauté autonome d'Aragon, ce château roman construit au XIe siècle est le mieux conservé d'Espagne. Son impressionnante chapelle romane, son donjon, ses remparts, son mirador et ses nombreux ornements séduisent chaque année les touristes se promenant à proximité de la commune de Ayerbe.
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    Dans les jardins de l'Alcazar de Séville

    Palais fortifié construit par les Omeyyades d'Espagne à partir de 844, l'Alcazar de Séville est l'un des sites les plus remarquables et les plus visités de cette ville du sud de l'Espagne. L'édifice subit durant plusieurs siècles des transformations au gré des souverains qui se succédèrent à la tête du pays. En 1988, le Real Alcázar est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco.
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    Château de San Vicente de la Sonsierra

    Dans la communauté autonome de La Rioja, au nord de l'Espagne, le château de San Vicente est situé au sommet de la colline qui surplombe l'Ebre. Il a été construit à partir de 1170 sous l'ordre de Sancho le Sage de Navarre. De par sa position typique en haut d'une colline, on lui reconnait tout naturellement une fonction défensive à ses débuts.
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    Le Palais royal de La Almudaina aux Baléares

    Ce palais, ancien château musulman, est devenu l'une des résidences du roi d'Espagne. Au XIIIe siècle, il commença par devenir la résidence des monarques de Majorque. Mais c'est le premier roi chrétien indépendant, Jacques II de Majorque, qui réalisa les transformations faisant de cet ancien château un véritable palais.
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    Forteresse d'Aljaferia à Saragosse

    Construit au cours du XIe siècle, ce palais fortifié est l'unique témoin bien conservé de l'architecture islamique en Espagne à l'époque des Taifas. Ex-résidence des rois Banu Hud de la dynastie arabe du royaume de Taifa, il est le parfait reflet d'un art mudéjar aragonais, avec son décor intérieur en stucs peints et sa structure quadrangulaire formée de grosses tours semi-circulaires.
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    Le château sanctuaire d'Álora

    Le château d'Álora, situé dans la communauté autonome d'Andalousie, a servi de forteresse aux Romains, aux Wisigoths puis aux arabes. Son emplacement est immanquable, stratégiquement situé au sommet d'une colline au-dessus des habitations échelonnées sur les versants. Aujourd'hui, il ne reste de cette fortification que deux tours et un arc. Un cimetière se trouve à l'intérieur de l'enceinte.
    ©  L'Internaute Magazine

    Le château de Bellver sur l'île de Majorque

    Datant du XIVe siècle, le château de Bellver, de style gothique méditerranéen, fut la demeure des rois de l'île de Majorque. Situé à proximité de Palma sur une colline recouverte de pins, il est l'unique château de forme circulaire en Espagne. Le château de Bellver abrite actuellement un musée provincial d'archéologie, de peinture et de numismatique.
    ©  Alce / Fotolia

    Château de la Mota à Medina del Campo

    Dans la Province de Valladolid, le château de la Mota est une forteresse médiévale reconstruite au XXe siècle. Elle est située au sommet d'une colline, dominant la ville de Medina del Campo et sa région. Avec un plan trapézoïdal, 4 tours et une cour carrée, il est construit en briques rouges locales. 
    ©  Jose Ignacio Soto / Fotolia

    Le château de Simancas

    Toujours dans la Province de Valladolid, le château de Simancas a été construit au XVe siècle sur les ruines d'une forteresse arabe. Il fit l'objet d'important travaux pour accueillir les archives générales de la ville, sous la direction de l'architecte Juan de Herrera.
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    L'Alcázar des Rois chrétiens de Cordoue

    Situé à Cordoue près du fleuve Guadalquivir, cet Alcázar médiéval était l'une des résidences principales des rois catholiques, de style mauresque en apparence. Avec l'Alcazar de Séville, il est l'un des principaux témoins de l'architecture mudéjare des XIIe siècle et XVIe siècles dans les régions reconquises par les royaumes chrétiens.
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    L'imposant château de Begur

    Le château qui domine la commune de Begur est un symbole emblématique de l'époque médiévale. Petite ville de tradition maritime, le vieux quartier et son dédale de vielles ruelles sont situées autour de cet imposant château du XIe siècle. Au sommet de celui-ci, la vue est des plus exceptionnelles. Malgré son charme, à cause des vicissitudes du passé, il ne reste du château de Begur que la base.
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    Le château Collégiale d'Alquézar

    Dans la communauté d'Aragon, surplombant le village d' Alquézar, le Château Collégiale est installé au sommet d'un immense rocher. Datant du IXème siècle, à l'époque arabe, il a été rénové après la Reconquête mais conserve ses origines. L'intérieur est pourvu d'un exceptionnel cloître triangulaire et d'une chapelle royale.
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    Le château-monastère de Montearagón

    Construit en 1085 à Quicena par Sanche Ier d'Aragon dans le but de reconquérir la cité voisine de Huesca sur les musulmans, le château devint par la suite l'un des monastères les plus riches du Moyen Âge.
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    L'imposant château mudejar de Coca

    Dans la province de Ségovie, la forteresse de la localité de Coca fut construite au XVe siècle et est considérée comme une œuvre majeure du gothique mudéjar espagnol. Située près de la rivière Voltoya, elle est posée sur une pente et est entourée d'une vaste fosse profonde. Pour l'anecdote, le château de Coca est cité dans l'album Astérix en Hispanie.
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    Château d'Alcalá del Júcar

    Dans la province d'Albacete, communauté autonome de Castille-La Manche, la commune d'Alcalá del Júcar est dominée par un joli château de type féodal, posé sur le rocher de la Hoz del Jucar. D'origine almohade, datant du XIIe siècle, il est composé d'une tour pentagonale et de deux tourelles circulaires à angle droit. Il offre un panorama vertigineux sur la ville.
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    Le site royal de Saint-Laurent-de-l'Escurial

    Situé à quelques kilomètres de Madrid, El Escurial est l'un des joyaux de l'Espagne. Commandé par le roi Philippe II, lieu de commémoration et de sépulture royale, il est aussi un sanctuaire érigé à la gloire de la Contre-Réforme, contenant l'une des plus grandes collections de reliques du monde catholique. Ce complexe monumental, ancienne résidence royale d'Espagne, a été classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1984.
    ©  François Lamer

    Le château de Trujillo, au-dessus de la ville

    Situé au-dessus de la commune de Trujillo dans la province de Cáceres, ce château a été construit au XIIIe siècle sur le site d'une ancienne forteresse arabe du Xe siècle (d'où la tour carrée). Préservé dans un bon état, on peut y observer une architecture militaire défensive en toute splendeur. Le château offre évidemment un beau panorama sur la ville de Trujillo et ses environs.
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    Château de Manzanares el Real

    Situé au nord de la Communauté de Madrid, le château de la commune de Manzanares el Real a été construit au XVe siècle sous l'ordre de Don Diego Hurtado de Mendoza. Converti par la suite en palais, il abrite un ermitage roman-mudéjar. Du haut des remparts de la forteresse, on y admire un magnifique paysage.
    ©  Carlito / Fotolia

    La forteresse seigneuriale d'Ampudia

    Dans la communauté autonome de Castille-et-León, le château d'Ampudia est un édifice civil du XVe siècle qui accueille aujourd'hui la collection privée d'objets d'art et d'antiquités de Don Eugenio Fontaneda. De style gothique, construit au XVe siècle par les descendants de Don Pedro García Herrera, l'édifice a une forme de trapèze orné de quatre tours carrées dont la plus grande est le donjon.
    ©  Sandrine Laurent

    Le château de Morella, à plus de 1000 m d'altitude

    Bâti durant l'occupation musulmane, puis tour à tour détruit et reconstruit par les Ibériens, les Romains, les Arabes et les Chrétiens, le château de Morella, au nord de la province de Castellón, porte les stigmates de son passé.
    ©  Michael Mulkens / Fotolia

    Le mystérieux château de Turégano

    Perché sur une colline aux alentours de Turégano, dans la province de Ségovie, ce château colossal demeure dans un état de conservation impressionnant grâce à ses restaurations successives au cours de l'histoire. Il abrite la grande église romane de San Miguel. Son clocher du XVIIIe siècle est le seul élément religieux qui révèle de l'extérieur la présence d'un temple religieux.
    ©  Mtrommer / Fotolia

    La forteresse templière de Miravet

    Appartenant à l'ordre religieux et militaire du Temple, située à Miravet en Catalogne, cette forteresse a été conservée en bon état, gardant son aspect templier. Elle fut construite au XIIe siècle à l'emplacement d'un château arabe, de forme trapézoïdale, entourée d'une muraille de 25 mètres de hauteur.
    ©  Ramon Cami / Fotolia

    La sentinelle de Quermançó

    Le petit village de Vilajuïga, non loin de la frontière française, abrite au sommet d'une petite colline un ensemble de ruines inaccessibles à l'ouest et au sud, vestige d'un château catalan du Moyen-Âge : le château de Quermançó datant du XIe siècle. Pour l'anecdote, il est l'un des lieux préférés de Salvador Dali, qui voulut l'acheter à sa muse.
    ©  Guy Rivet

    Le château de la Atalaya à Villena

    Le château de Villena, construit succcessivement par les musulmans et les chrétiens, conserve des ruines almohades du XIIe siècle. Le château a été restauré, ayant subi les guerres d'Indépendance et de Succession, et ayant servi aussi de prison après la Guerre de Succession...
    ©  Philippe Briatte

    Le palais royal de la Magdalena à Santander

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    <:FIGCAPTION>La presqu'île de la Magdalena abrite le palais des rois à Santander, qui servait de résidence d'hiver des monarques de toute l'Europe. Il a été inauguré résidence d'été en 1913 par Alphonse XII.
    ©  Volker Z / Fotolia
    <:FIGCAPTION>  
     

     
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  • 2 mai 1808

    Les Espagnols contre Napoléon

     

    Le 2 mai 1808, les habitants de Madrid se soulèvent contre l'occupant français. C'est le début d'une impitoyable guerre d'usure dont témoignent les chef-d'oeuvre de Goya. Selon la propre expression de Napoléon 1er, l'Espagne aura été pour lui comme un «ulcère» jamais guéri.

    Joseph Savès

    Intrigues de caniveau à la Cour d'Espagne

    Manuel de Godoy, par Goya (1801, détail, Museo de la Real Academia de San Fernando, Madrid)

    La tragédie a commencé quelques semaines plus tôt, lorsqu'à Aranjuez, une émeute populaire a ruiné l'alliance franco-espagnole forgée par le Premier ministre Manuel de Godoy.

    Cet intrigant issu de la petite noblesse, garde du corps à la cour, était devenu en 1788, à 21 ans, l'amant de la reine Marie-Louise de Parme, épouse de Charles IV, un roi faible et imbécile, de la famille des Bourbons !

    Cette faveur lui avait permis d'accéder à la fonction de Premier ministre dès novembre 1792, à 25 ans!

    Godoy associe l'Espagne à la première coalition européenne contre la France révolutionnaire mais, dès le 22 juillet 1795, par le traité de Bâle, il fait la paix avec celle-ci et dès lors ne quitte plus l'alliance française. Il y gagne le surnom de «Prince de la Paix» !

    La reine Marie-Louise de Parme, par Goya (musée du Prado, Madrid)Il est brièvement écarté du sommet de l'État en 1798 mais y revient plus fort que jamais dès 1801 malgré la haine que lui voue Ferdinand, prince des Asturies, fils du couple royal et héritier de la couronne.

    Son alliance avec la France de la Révolution et du Consulat rencontre l'approbation massive et enthousiaste d'une grande partie des élites.

    Ces Espagnols enthousiasmés par les «Lumières», la chute de la féodalité et les Droits de l'Homme sont surnommés par dérision les «afrancesados» (francisés). Le peintre de cour Francisco de Goya, l'un des plus grands artistes espagnols, figure parmi eux !

    Mais, de cette alliance, ne résultent bientôt que des malheurs. L'Espagne perd sa flotte à Trafalgar. Ses colonies d'Amérique du Sud s'émancipent. Enfin, elle-même doit subir la présence de l'armée française. Au vu de ces piètres résultats, Godoy basculerait volontiers dans le camp anti-français mais il en est retenu par la crainte de la «Grande Armée», qui vient encore de vaincre la Prusse à Iéna.

    À titre de compensation, par le traité de Fontainebleau du 22 avril 1807, il s'accorde avec Napoléon pour occuper le Portugal, allié des Anglais, et annexer quelques provinces de ce pays.

    En octobre, une armée franco-espagnole marche sur Lisbonne sous la conduite du maréchal Junot. Elle est acclamée sur son passage par les foules espagnoles. On ne sait pas encore qu'elle va porter le poids des premières défaites de l'Empire napoléonien...

    Théâtre de boulevard à la Cour

    La famille royale d'Espagne, détail (Marie-Louise de Parme, Charles IV, Ferdinand VII), par Goya (musée du Prado, Madrid)

    Au même moment, un scandale éclate à la cour de Madrid, où Charles IV semble près de rendre l'âme. L'héritier veut dénoncer à son père les turpitudes de la reine et du favori mais ceux-ci le prennent de vitesse. Ils convainquent Charles IV que son fils Ferdinand projette contre lui un «attentat affreux». L'héritier du trône est déchu de ses droits et jeté dans une forteresse par son naïf de père !

    Ferdinand réclame la protection de Napoléon et le peuple espagnol, sensible à ses malheurs, appelle de ses voeux l'armée française. Là-dessus, nouveau coup de théâtre : le père et le fils se réconcilient et Charles IV demande pour Ferdinand la main d'une princesse de la famille des Bonaparte. On est dans la comédie de boulevard à l'échelle continentale !

    Manque de chance, la seule Bonaparte disponible est une petite Charlotte, fille de Lucien, le frère avec lequel Napoléon s'est irrémédiablement fâché à cause de son mariage avec une divorcée !...

    Changement de dynastie

    Au moment de combattre au Portugal et à nouveau contre l'Autriche, Napoléon tient à consolider l'alliance espagnole. Il en vient à envisager de remplacer la pitoyable famille royale par un souverain qui lui soit proche. Il se dit que cela lui sera facile vu le discrédit des Bourbons et le bon accueil que les Espagnols ont réservé aux Français.

    Le maréchal Joachim Murat, qui représente à Madrid l'empereur des Français, le renforce dans cette conviction. D'ailleurs, devançant les voeux de Napoléon, la famille royale et le favori s'apprêtent à faire leurs bagages pour le Mexique. Mais voilà que le 17 mars1808, une émeute éclate à Aranjuez, entre Madrid et Tolède. La foule ne supporte pas de se voir abandonnée par le prince héritier !

    Godoy est contraint de lâcher le pouvoir et Charles IV, craignant une révolution, abdique deux jours plus tard en faveur de son fils... avant de se raviser presque aussitôt. Ferdinand, qui se voyait déjà sur le trône, prend très mal la chose. Murat exulte : il conseille au père et au fils de recourir à l'arbitrage de Napoléon 1er et, pourquoi pas, de le rencontrer en territoire français, à Bayonne.

    Ferdinand, qui a hérité de son père la sottise et de sa mère l'absence de sens moral, s'empresse d'accepter. En franchissant la frontière et en s'éloignant de son peuple qui l'adule (bien à tort), il tombe à la merci de l'Empereur. Là-dessus, Charles IV accourt à son tour à Bayonne...

    Une affaire d'amour-propre

     Si les Espagnols ne tiennent pas en grande estime leurs souverains, ils ne supportent pas pour autant de les voir humiliés.

    C'est ainsi que le 2 mai 1808, une foule de madrilènes s'en prennent aux troupes françaises et tentent d'empêcher les jeunes enfants de la famille royale de partir à leur tour pour l'exil.

    Murat réagit avec une extrême brutalité. La répression, dès le lendemain, est impitoyable. Exécutions sommaires, têtes coupées au vol par les mamelouks de la Garde lancés au galop sur la foule....

    Goya témoignera de la violence de cette répression dans un tableau d'un stupéfiant réalisme («Tres de Mayo»), un autre tableau («Dos de Mayo») illustrant le soulèvement populaire de la veille.
    NB : les deux toiles ont été réalisées en 1814 seulement, soit après la chute de Napoléon ; on ne saurait être plus prudent !

    Dans un premier temps, l'émeute a pour effet paradoxal de rapprocher les bourgeois madrilènes des Français. Effrayés par la perspective du désordre, ils envoient une délégation à Bayonne, auprès de l'Empereur, pour lui demander un nouveau roi. Cela confirme Napoléon dans la conviction qu'il n'y a plus rien à espérer des Bourbons d'Espagne.

    Le 5 mai 1808, au cours d'une mémorable entrevue, le père et le fils se déchirent sous ses yeux et, pour finir, Charles IV signe un acte d'abdication par lequel il remet ses droits sur l'Espagne et ses colonies à «son grand ami Napoléon». Il revient à Godoy de rédiger cet acte d'abdication. Ce sera son dernier acte public avant l'exil définitif dans les fourgons de la famille royale, toujours aux côtés de Marie-Louise.

    Napoléon 1er désigne faute de mieux son frère Joseph, un parfait incapable, pour succéder à Charles Quint et à quelques autres prestigieux souverains sur le trône d'Espagne. Joseph est pour l'heure roi de Naples. Qu'importe ! Son trône est offert à Murat, lequel eut quand même préféré Madrid.

    L'Empereur des Français fait par ailleurs appel à Talleyrand, alors en semi-disgrâce, pour retenir et amuser Ferdinand et son jeune frère dans son château de Valençay, dans la vallée de la Loire. Le 10 mai, Ferdinand renonce à ses droits au trône et gagne Valençay où il demeurera jusqu'en 1814.

    L'empereur croit l'affaire d'Espagne close. Il prépare les fêtes qui consacreront l'apogée de son règne, à Erfurt, en Allemagne, au milieu d'un «parterre de rois» (septembre 1808). Il n'en profitera pas longtemps.

    L'insurrection fait tache d'huile

    Malgré les exécutions sommaires, les pillages et les viols, la révolte populaire s'étend à tout le pays à l'appel du clergé et de la noblesse. Des juntes insurrectionnelles se forment dans toutes les grandes villes et engagent une «guerre de l'indépendance» d'un genre inconnu jusqu'alors; la plus terrible guerre qu'aient jamais eu à livrer les Espagnols.

    Les Français isolés sont partout attaqués et massacrés mais une victoire du général Bessières à Medina del Rio Seco permet au nouveau roi, Joseph 1er Bonaparte, de faire son entrée à Madrid. Il n'y restera que quelques jours !

    La première guerilla

     L'expression guerilla (en espagnol, petite guerre) est née de l'insurrection soudaine du peuple espagnol contre les troupes françaises d'occupation.

    On l'a inventée pour qualifier les attaques surprises des combattants de l'ombre, sans uniforme et sans code d'honneur, qui ne laissent aucune chance aux groupes de soldats isolés. D'exceptionnelle, elle est devenue pour ainsi dire la règle en notre XXIe siècle.

    Le goût amer des premières défaites

    Le 22 juillet 1808, survient un cataclysme. A Baylen (Bailèn), en Andalousie, à l'entrée des défilés de la Sierra Morena, le général Dupont et ses 18.000 hommes, mourant de faim et de soif, se laissent malencontreusement encercler par une armée d'insurgés. Renonçant à combattre, le général capitule. Il obtient des conditions honorables et la promesse d'un rapatriement. Au lieu de cela, la junte de Séville fait interner les Français dans une île pénitencier, dans des conditions épouvantables !

    Reddition de Bailen (José Casado del Alisal, musée du Prado, Madrid)

    Napoléon prend la mesure de l'immense portée psychologique de ce médiocre fait d'armes. L'émotion est énorme dans toute l'Europe : c'est le premier échec militaire de l'Empire français jusqu'alors invincible. L'insurrection espagnole redouble de vigueur et, partout dans l'Europe occupée, on se prend à espérer une prochaine libération.

    Joseph s'enfuit dare-dare, écrivant à son frère : «Il ne me reste pas un seul Espagnol qui soit attaché à ma cause». Le Portugal à son tour s'insurge et Junot, qui n'a que 13.000 hommes à opposer au corps expéditionnaire de 28.000 hommes de sir Arthur Wellesley, futur duc de Wellington, signe à son tour, le 30 août, une capitulation à Cintra, à côté de Lisbonne. Plus chanceux que Dupont, il est rapatrié le 5 septembre avec ses hommes par la flotte britannique.

    Napoléon reprend les choses en main. Il passe lui-même les Pyrénées à la tête de 150.000 hommes.

    Le 30 novembre 1808, il remporte une victoire à Somosierra, dans la sierra (montagne en espagnol) de Guadarrama, grâce à ses chevau-légers polonais. Cette victoire lui ouvre la route de Madrid.

    Sans attendre, il prend des décrets pour réformer la société espagnole (suppression des justices seigneuriales, de l'Inquisition, de la plupart des couvents....) dans l'espoir de se concilier les masses.

    Mais bientôt, il apprend que son homologue autrichien, l'empereur François II, s'apprête à reprendre les hostilités. Il lui faut quitter l'Espagne à bride abattue. Les hostilités vont continuer sans lui...

    Saragosse, tenue par un officier patriote, Palafox, résiste ainsi pendant deux mois, du 20 décembre 1808 au 21 février 1809, à l'assaut de 40.000 hommes guidés par Moncey puis Lannes. Ce siège héroïque reste l'un des hauts faits d'armes de cette guerre interminable.

    Vers la libération

    Malgré la chute de Saragosse puis de Gérone, enfin de Séville un an plus tard, le peuple espagnol poursuit la lutte, plus ou moins coordonnée par une junte nationale établie à Cadix, au sud du pays. Celle-ci, composée d'intellectuels et de bourgeois libéraux, se donne le 18 mars 1812 une Constitution monarchique inspirée de... la première Constitution française, qui a mis en place en 1791 une Assemblée législative.

    Pendant ce temps, le général anglais Arthur Wellesley a repris du service au Portugal dont il a chassé les Français. Il entre en Espagne et bat l'armée française du maréchal Marmont aux Arapiles, près de Salamanque, en juillet 1812. La route de Madrid lui est ouverte. Ces succès lui valent d'être fait comte puis marquis de Wellington. L'année suivante, pendant que Napoléon se débat en Allemagne, il reprend l'offensive et par sa victoire de Vitoria, dans le pays basque, le 21 juin 1813, oblige enfin les derniers Français à repasser les Pyrénées.

    L'année suivante, libéré par les Français, Ferdinand VII (30 ans) monte enfin sur le trône. Mais, violant ses promesses, il abolit aussitôt la Constitution de 1812 et restaure l'absolutisme. Le gouvernement tombe sous la coupe des courtisans. Les colonies d'Amérique en profitent pour s'émanciper et devenir indépendantes. Le pays tombe dans un déclin profond, aggravé par la rancoeur de tous ceux qui se sont battus avec héroïsme contre les envahisseurs français.

     

     

      

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    D'Isabelle de Castille à Juan Carlos

     

    Une longue succession de mariages heureux

     

     

    Isabelle de Castille et Ferdinand d'AragonL'Espagne actuelle tire son identité d'une succession de mariages heureux - du point de vue patrimonial s'entend -.

     

    Cela commence avec l'union à Valladolid, le 14 octobre 1469, d'Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon. Dix ans plus tard, les deux jeunes gens reçoivent la couronne de Castille pour l'une, d'Aragon pour l'autre.

     

    Après la chute du dernier royaume musulman de la péninsule, le 2 janvier 1492, et à l'exception du Portugal, l'unité de la péninsule ibérique ne sera plus remise en cause pendant cinq siècles, jusqu'à la poussée indépendantiste de la Catalogne, anciennement dépendance du royaume d'Aragon.

     

    Des « Rois Catholiques » aux Habsbourg

     

    Grâce à Christophe Colomb et Magellan, la couronne d'Espagne étend son autorité jusqu'en Amérique d'un côté, aux Philippines de l'autre. Celles-ci doivent d'ailleurs leur nom au roi Philippe II d'Espagne, arrière-petit-fils des « Rois Catholiques » Isabelle et Ferdinand. Ainsi note-t-on que l'Espagne a enrayé l'avance musulmane à ses deux extrémités, en Andalousie et aux Philippines.

     

    Par le biais d'un nouveau mariage, ce royaume sur lequel « le soleil ne se couche jamais » tombe dans l'escarcelle des Habsbourg, une famille de l'Europe danubienne et alpine. Jeanne de Castille, héritière d'Isabelle et Ferdinand, épouse en effet Philippe le Beau, fils de l'empereur Maximilien 1er de Habsbourg.

     

    Philippe le Beau étant mort prématurément en 1516, c'est son fils Charles qui lui succède sur le trône d'Espagne puis, en 1519, à la mort de Maximilien 1er, sur les possessions des Habsbourg et à la tête du Saint Empire romain germanique. Il est dès lors connu sous le nom de Charles Quint.

     

    Philippe II d'Espagne (Sofonisba Anguissola, 1565, musée du Prado, Madrid)En 1555, usé par les épreuves, le prestigieux empereur abdique : il cède ses domaines germaniques et le titre impérial à son frère Ferdinand et ses domaines espagnols, flamands et italiens à son fils Philippe II.

     

    Ce dernier se fait le défenseur de la foi catholique face au sultan, aux calvinistes hollandais, aux huguenots français, aux païens du Nouveau Monde et d'Asie et aux « faux convertis » de la péninsule (juifs et musulmans. Il tente aussi de s'emparer du Portugal mais celui-ci saura retrouver son indépendance.

     

    À sa mort, le 13 septembre 1598, l'Espagne est la plus grande puissance européenne. Elle bénéficie des métaux précieux (or et surtout argent) du Nouveau Monde. Elle montre déjà des signes d'épuisement mais, forte de sa puissance et des richesses accumulées, elle va connaître son Siècle d'Or avec des artistes et des écrivains comme Velasquez et Cervantès.

     

    Le nouveau roi, Philippe III, se laisse dominer par ses favoris (validos) dont le duc de Lerma qui le convainc d'expulser les Morisques (faux convertis musulmans).

     

    À Bordeaux, le 25 novembre 1615, Philippe III marie son fils, le prince des Asturies, à la fille d'Henri IV et Marie de Médicis, Élisabeth de France. Il donne par ailleurs sa fille Anne d'Autriche en mariage au Dauphin Louis, futur Louis XIII.

     

    Une génération plus tard, le 9 juin 1660, les enfants respectifs des deux couples convolent en justes noces à Saint-Jean-de-Luz. Ils ont nom Louis XIV et Marie-Thérèse d'Espagne et sont deux fois cousins germains !

     

    Philippe IV, le père de la mariée, a succédé à son père le 31 mars 1621 et, comme lui, il a confié le gouvernement à un favori, le comte-duc d'Olivares. Il se laisse entraîner dans la guerre de Trente Ans, qui signera le déclin irrémédiable de l'Espagne. Elle ne sera plus après cela qu'une puissance secondaire sur le théâtre européen en dépit de son immense empire colonial.

     

    Charles II, fils et successeur de Philippe IV, monte sur le trône le 17 septembre 1665 à l'âge de quatre ans. Victime de la consanguinité familiale, c'est un personnage maladif qui se révèlera aussi stérile.

     

    À l'approche de sa mort, chacun en Europe se demande à qui il cèdera la couronne, parmi les prétendants en lice... C'est en définitive vers Philippe, duc d'Anjou et petit-fils de Louis XIV et Marie-Thérèse, qu'il se tourne, de préférence au candidat des Habsbourg d'Autriche.

    Proclamation du duc d'Anjou roi d'Espagne, 16 novembre 1700 (François Gérard, château de Chambord)

    Les Bourbons pour le meilleur et le pire

     

    Quand Charles II meurt le 1er novembre 1700, le vieux Roi-Soleil accepte son héritage pour le compte de son petit-fils, qui devient dès lors Philippe V et inaugure la branche dynastique des Bourbons d'Espagne, toujours sur le trône au XXIe siècle avec Juan Carlos 1er et son fils Philippe VI.

     

    Mais il s'ensuit une guerre européenne contre les Habsbourg d'Autriche et leurs alliés, qui craignent - à tort - une fusion de l'Espagne et de la France.

     

    Cette guerre de la Succession d'Espagne, la plus longue et la plus difficile du règne de Louis XIV, va s'achever par les traités d'Utrecht et un nouvel amenuisement de l'Espagne qui perd ses possessions italiennes et flamandes, ainsi que le rocher de Gibraltar.

     

    Sous le règne de Philippe V et de ses successeurs, pendant tout le XVIIIe siècle, les conseillers français exercent une grande influence à la Cour de Madrid. À Philippe V succède le 9 juillet 1746 son fils Ferdinand VI. Le 10 août 1759, un demi-frère de ce dernier monte à son tour sur le trône sous le nom de Charles III.

     

    Les réformes de ces « despotes éclairés » et de leurs conseillers, tel le comte de Florida Blanca, vont être annihilées par l'abyssale médiocrité des souverains suivants, à commencer par Charles IV. Intronisé le 14 décembre 1788, il se laisse dominer par son épouse Marie-Louise de Bourbon-Parme et l'amant de celle-ci, Manuel de Godoy.

     

    On est à la veille de la Révolution française et bientôt l'Espagne va être entraînée dans la bourrasque révolutionnaire. Alliée de la France, elle perd sa flotte à Trafalgar cependant que ses colonies d'Amérique, livrées à elles-mêmes et manœuvrées en sous-main par les Anglais, se disposent à prendre leur indépendance.

    La famille royale d'Espagne, détail (Marie-Louise de Parme, Charles IV, Ferdinand VII), par Goya (musée du Prado, Madrid)

    L'empereur Napoléon 1er, dépité par son allié et exaspéré par la pourriture de la famille royale, oblige le roi Charles IV et son fils Ferdinand à lui remettre leur couronne par le traité de Bayonne du 5 mai 1808. Il place son propre frère Joseph sur le trône.

     

    Mais le peuple espagnol, à défaut d'avoir un roi à la hauteur, a de la fierté à revendre. Il inaugure contre l'occupant français la guerrilla, une « petite guerre » qui va faire des émules jusqu'à nos jours.

     

    La junte insurrectionnelle établie à Cadix promulgue le 18 mars 1812 une Constitution qui met fin à la monarchie absolue. Et à la chute de l'Empire français, le prince des Asturies quitte son exil de Valençay. Le 14 mars 1814, il fait son retour en Espagne sous le nom de Ferdinand VII mais c'est pour tenter de rétablir l'absolutisme. C'est le début d'une nouvelle période calamiteuse pour le pays.

     

    À sa mort le 29 septembre 1833, en l'absence d'héritier mâle, il cède le trône à sa fille sous le nom d'Isabelle II, en violation de la loi salique, ce que conteste son frère don Carlos qui revendique le trône pour lui-même.

     

    Isabelle II (10 octobre 1830, Madrid - 10 avril 1904, Paris)Dès lors et pendant plus d'un siècle vont s'affronter deux camps monarchiques, les « carlistes » et les « légitimistes », un peu comme en France à la même époque les « orléanistes » et les « légitimistes » mais avec la différence notable qu'ici l'affrontement n'est pas rhétorique mais guerrier et sanglant.

     

    Le 30 septembre 1868, Isabelle II est contrainte à l'exil par une coalition d'officiers libéraux. Reste à trouver un nouveau souverain.

     

    Ici, l'Histoire de l'Espagne rejoint une nouvelle fois celle de la France pour leur malheur à l'une et à l'autre : c'est en effet à un prince prussien de la famille régnante des Hohenzollern que le général Juan Prim propose dans un premier temps la couronne. L'empereur Napoléon III se rebiffe et il va s'ensuivre la guerre franco-prussienne de 1870-1871, prélude aux deux guerres mondiales.

     

    Pour finir, l'assemblée des Cortès (le Parlement espagnol) offre le 16 novembre 1870 la couronne au deuxième fils du roi d'Italie, Amédée d'Aoste (25 ans). Mais au bout de deux ans, le 11 février 1873, celui-ci abdique, lassé par l'instabilité politique et effrayé par la crainte d'un assassinat. Il laisse la place ipso facto à une Première République.

     

    Sans surprise, celle-ci se dissout dans les désordres et le général Martinez Campos procède à une Restauration monarchique. Le 29 décembre 1874, il offre la couronne au fils d'Isabelle II, le populaire Alphonse XII (16 ans).

     

    Sous son règne se clôt en 1876 une seconde guerre carliste. Les Espagnols surmontent également une insurrection à Cuba, l'une de leurs dernières colonies d'Amérique.

     

    Alphonse XIII (17 mai 1886, Madrid ; 28 février 1941, Rome)Alphonse XII meurt prématurément le 25 novembre 1885. Sa femme, Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine, assume la régence et donne le jour à un héritier posthume, le futur Alphonse XIII, le 17 mai 1886.

     

    L'Espagne, qui fut deux siècles plus tôt l'une des puissances majeures de la planète, n'est plus au XIXe siècle que l'ombre d'elle-même. L'héroïsme des guérilleros de 1808 n'a débouché que sur une nouvelle régression politique et sociale et le pays accuse un retard croissant considérable sur ses voisins du nord.

     

    Aux côtés de la France, l'Espagne s'implante malgré tout au Maroc voisin. Elle a la sagesse de demeurer neutre pendant la Première Guerre mondiale mais essuie peu après de lourdes défaites au Maroc face à la rébellion d'Abd-el-Krim.

     

    Ces nouvelles humiliations entraînent le capitaine général de Catalogne Miguel Primo de Rivera à prendre le pouvoir le 13 septembre 1923, à Barcelone. Résigné, le roi Alphonse XIII l'appelle à former le gouvernement et lui donne les pleins pouvoirs.

     

    Inspiré par l'exemple de Mussolini, Primo de Rivera suspend la Constitution, dissout l'assemblée des Cortes et instaure la censure. Sa dictature dite « blanda » (douce) s'avère d'abord bénéfique. Mais le général-dictateur se brouille avec les Catalans auxquels il interdit l'usage de leur langue ainsi qu'avec les militaires et les intellectuels. Il finit par se retirer le 28 janvier 1930.

     

    Le 14 avril 1931, deux jours après des élections municipales qui ont donné la majorité à une coalition antimonarchiste, l'Espagne inaugure une Deuxième République. Elle va finir dans une épouvantable guerre civile suivie de la dictature du général Franco, autrement plus brutale que la précédente.

     

    Le dictateur va mourir dans son lit le 20 novembre 1975, au terme d'une interminable agonie, non sans avoir désigné pour lui succéder rien moins qu'un petit-fils de l'ancien roi Alphonse XIII, le prince Juan Carlos, né en exil à Rome le 5 janvier 1938.

     

    Juan Carlos a longuement été préparé par le caudillo à son futur rôle de monarque. Il a reçu une solide formation militaire et beaucoup voyagé dans le pays, à la rencontre des citoyens et des notabilités.

     

    Juan Carlos 1er et la reine Sophie de Grèce (DR)Il n'empêche que son avènement est perçu avec dépit et ironie par les Espagnols qui voient en lui un féal de l'ancien dictateur et un homme de peu d'intelligence. « Non queremos un rey tonto » (Nous ne voulons pas d'un roi idiot) entend-on ici ou là.

     

    Juan Carlos 1er va en définitive surprendre tout le monde en engageant très vite la démocratisation du royaume. Sa fermeté face à la tentative de coup d'État du lieutenant-colonel Tejero, le 23 février 1981, fait basculer l'opinion en sa faveur. Même les plus ardents républicains se reconnaissent « juancarlistes » à défaut d'être monarchistes.

     

    Il annonce son abdication le 2 juin 2014 au profit de son fils Philippe, futur Philippe VI, au terme d'un règne trop long, assombri par la maladie, des maladresses de communication et surtout l'implication de l'une de ses filles dans une affaire de corruption.

     

    André Larané

     

     

     


     

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