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    La détresse des maîtresses

     


    On perçoit souvent la maîtresse comme une briseuse de couple insensible. Bien sûr, on peut blâmer ces femmes de faire de mauvais choix, mais l’amour est tout sauf rationnel, et s’attacher à un homme engagé peut entraîner de réels déchirements.


    Céline Montpetit du magazine Châtelaine

     

    On connaît déjà la souffrance que vivent les femmes trompées. Mais on s’attarde rarement à celle que vivent les maîtresses. Rose-Marie Charest, clinicienne et ex-présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, nous parle de la détresse de la « méchante » maîtresse. Et une femme nous livre, avec grande générosité, le récit de son histoire passée avec un homme marié. Une relation qui l’a anéantie et dont elle porte toujours les séquelles.

     

    Santé-Psycho 2:  La détresse des maîtresses

     

    Entrevue avec Rose-Marie Charest


    Vous avez déjà mentionné qu’en général, les hommes attachent peu d’importance à leur maîtresse, qu’elle ne tient pas une place significative dans leur vie affective. Croyez-vous que les femmes sont aussi capables de vivre avec leur amant une relation dépourvue de sentiment amoureux?


    Il y en a peut-être, mais je n’en ai jamais rencontré. Bien sûr, si la femme est déjà en couple, il est possible qu’elle s’investisse moins dans sa relation extraconjugale. Mais cela demeure théorique. Car je vois beaucoup de femmes qui, au départ, se disent: «Je vais le prendre pour ce qu’il peut m’apporter.» Mais elles finissent par avoir des attentes, à s’attacher et à souffrir de la non-réciprocité. Elles ont un désir amoureux qui dépasse largement le désir sexuel.


    On juge beaucoup les maîtresses. Pourrait-on aussi les plaindre?


    Elles ont été abondamment jugées. On les considère comme la méchante du trio. Souvent même, la femme qui découvre que son mari la trompe en voudra davantage à la maîtresse qu’à son propre conjoint. Et, pourtant, c’est lui qui a manqué à son engagement, qui était lié par une promesse de fidélité. On fait encore beaucoup porter à la femme la responsabilité de la sexualité de l’homme. C’est de sa faute, c’est elle qui l’a attiré! Bien sûr, elle a sa part de responsabilité. Mais il est très rare qu’un homme séduise une femme en lui avouant d’emblée: «Je suis engagé et je ne laisserai jamais ma femme, je cherche une aventure.» La plupart du temps, il laisse entrevoir un espoir. «Quand les enfants seront grands… on ne sait jamais… ça ne va pas très bien avec ma femme…» On sait à quel point l’imaginaire contribue largement à l’attachement amoureux. Et c’est encore plus vrai dans ce type de relation. Il est facile pour une femme d’imaginer que son amant souhaiterait être plus présent, mais qu’il ne peut pas. Normalement, lorsqu’un homme ne donne pas signe de vie pendant des jours, on prend bonne note de son désintérêt. Mais s’il est engagé, on veut bien attribuer son silence à ses obligations d’homme marié. Facile aussi d’imaginer comme la vie serait donc merveilleuse si l’homme qu’on aime était disponible. Une image forte, qui accentue le sentiment amoureux.


    Beaucoup de femmes préfèrent se contenter du peu qu’elles reçoivent même en sachant que cet amour est impossible. Car les quelques heures passées avec leur amant sont généralement des moments de grâce, intenses et passionnels. Or, dans la vraie vie, une relation de couple n’est pas constituée exclusivement d’ébats passionnels. Il y a aussi le quotidien, les petits tracas, la fatigue, qui finissent par peser sur la relation. Lorsqu’on fréquente un homme à raison de quelques heures par semaine, on peut avoir tendance à l’idéaliser. C’est pour cette raison que ces femmes ont de la difficulté à rencontrer d’autres partenaires. Elles trouvent leur amant tellement extraordinaire que tous les autres ne font pas le poids à côté.

     

    Santé-Psycho 2:  La détresse des maîtresses

     

    Les maîtresses se sentent-elles coupables, jugées? Craignent-elles de se confier à leurs proches?


    Oui. Elles vivent énormément d’isolement et de honte. Elles ont peur d’être découvertes, vivent dans le secret et n’osent pas se confier. Et, le plus souvent, elles ont peur que lui soit découvert. Et que cela mette fin à la relation. Pourtant, elles pourraient aisément prendre le téléphone et dévoiler au grand jour leur secret à l’épouse, ce qui, en principe, devrait leur apporter ce qu’elles désirent le plus : la rupture du mariage de leur amant. Mais elles ne le font pas. On peut penser qu’elles s’abstiennent de passer à l’acte, car cela changerait la dynamique de leur relation. Il y a quelque chose de très particulier dans le fait d’aimer un homme qui est aimé par une autre femme. Cela n’est pas sans rappeler le couple parental, nos parents, qu’on voulait unis. Il y a donc une certaine volonté de ne pas faire éclater le couple.


    Des femmes sont-elles plus enclines que d’autres à s’engager dans une relation interdite?


    Certaines femmes cumulent les relations d’amours interdits. Sur le plan psychologique, il y a une dynamique qui fait qu’on peut être attirée par un homme inaccessible. Ce sont souvent des femmes qui ont peur de l’intimité et de l’engagement. Mais cette peur ne les empêche pas d’avoir un désir amoureux. S’attacher à un homme engagé satisfait ces deux besoins : être dans une relation amoureuse sans intimité ni engagement. Même si, consciemment, la femme désire vivre le quotidien avec cet homme, une relation à temps partiel n’éveille pas sa peur irrationnelle de l’intimité, c’est plus confortable.


    La maîtresse vit dans l’attente que son amoureux devienne libre. Quelles en sont les répercussions sur sa santé psychologique?


    Cela fragilise l’estime de soi. Attendre d’être choisie et ne pas l’être finit par la brimer. C’est toute la vie sociale qui s’en ressent. Le fait de porter un secret, de ne jamais être vue en couple, d’être seule dans les moments difficiles, comme lorsque surviennent la maladie ou les soucis financiers. C’est sans compter qu’elle doit souvent faire le deuil de la maternité. Ne pas être choisie représente beaucoup de pertes et peut entraîner des souffrances importantes, qui peuvent aller jusqu’à la dépression. On a tendance à banaliser la souffrance de la maîtresse. Pourtant, celle-ci vit une réelle et très grande détresse. D’autant plus qu’on sait à quel point la relation amoureuse occupe une place centrale dans la vie des femmes. Celles qui sont aux prises avec une telle relation devraient cesser de se juger et de se culpabiliser. Elles auraient intérêt à entreprendre une démarche pour parvenir à faire des choix plus constructifs.

     

    Une maîtresse témoigne

     

    Santé-Psycho 2:  La détresse des maîtresses

     

    Je l’ai tout de suite reconnu. Un jumeau, une âme sœur, un alter ego. Nous avions le même humour, nous partagions les mêmes valeurs, les mêmes intérêts. Pendant quelques années, notre relation a été platonique. C’était pour moi un frère bienveillant.


    J’ai fini par sentir qu’il s’éprenait de moi, qu’il était sensible à mon charme, tout en se gardant de l’exprimer. J’étais aussi très attachée à lui, mais je ne voulais pas d’une relation avec un homme marié. Par respect pour moi et pour l’autre femme. Puis, un jour, portés par l’ivresse du classique verre de vin, dans une ambiance propice au rapprochement, nous avons laissé nos bonnes intentions de côté. Mon attirance pour lui a eu raison de mes principes. Le barrage a cédé.


    Nous avons vécu une folle passion. Les rendez-vous dans l’ombre, le cœur qui bat la chamade, les courriels enflammés… Nous volions si haut. Au bout de deux mois, j’ai néanmoins voulu rompre. Je souffrais déjà d’être second violon. À mes yeux, notre amour méritait d’être vécu en plein soleil. Je ressentais aussi de la culpabilité envers sa femme, que je ne connaissais pas. Elle s’interposait entre nous tel un fantôme. Quand je lui ai annoncé ma décision, il m’a répété à maintes reprises, les yeux plantés dans les miens, le ton solennel: «Je t’aime profondément, tu es la femme de ma vie. Je ne te laisserai pas tomber. Attends-moi.»


    Je n’ai pas douté une seconde de sa sincérité. J’étais certaine qu’il allait honorer son engagement. Après tout, je le connaissais depuis longtemps. Nous étions en phase sur tous les plans : spirituel, philosophique, sexuel, affectif. Je l’admirais beaucoup. J’étais fière qu’un homme d’une telle envergure s’intéresse à moi. Il correspondait en tout point au compagnon de vie que j’avais dessiné dans ma tête: vif d’esprit, cultivé, drôle, sensible aux autres, tendre.


    Alors j’ai attendu. Longtemps. Les années qui ont suivi m’ont marquée au fer rouge.


    Mon «chum» refusait de me considérer comme sa maîtresse. J’étais son «grand amour». Étais-je naïve? Je ne crois pas. Je continue de penser, encore aujourd’hui, qu’il était sincèrement épris. Il n’était pas le genre à cumuler les aventures et à se jouer des femmes.


    Sauf que la situation a fini par me rendre dingue. Je dormais mal, je mangeais peu, je prenais des médicaments, je pleurais tous les jours. Je lui cachais toutefois mon désarroi, de peur de le faire fuir. Lorsque venait le temps des vacances familiales, il se sentait coupable et me couvrait de cadeaux. Je redoutais ces périodes durant lesquelles il se rapprochait de sa famille. Rongée par l’angoisse, j’étais toujours dans l’attente d’un coup de téléphone ou d’un courriel. Il me racontait les balades en vélo, la vue magnifique, les soupers chez le beau-frère. Je l’imaginais avec les siens et ça m’anéantissait. Je ne supportais plus de ne pas être choisie.


    J’ai fini par le confronter, car je sentais qu’il ne passerait pas à l’acte. C’est durant un week-end à son chalet qu’il m’a annoncé, par courriel, qu’il ne quitterait pas sa femme. Il n’y a pas de mot pour décrire ma douleur. J’ai senti le sol se dérober sous mes pieds. Peu de temps après, on m’a d’ailleurs diagnostiqué une dépression majeure. Selon ma psychiatre, cette rupture amoureuse fut l’équivalent sur le plan psychiatrique d’un arrêt cardiaque. En effet, mon cœur s’était arrêté. J’ai cessé de travailler. Je me suis bercée pendant des mois sur la véranda chez ma mère.


    Nous avons coupé les ponts pendant un bout de temps avant de renouer. Il a fini par me refaire les mêmes promesses, avec la même ardeur. «Les choses ont évolué», disait-il. Je pense qu’il voulait y croire. Moi, en tout cas, j’y ai cru une deuxième fois. Il a d’ailleurs annoncé à sa femme et à ses enfants son intention de quitter le nid familial. Il a pris les services d’un agent immobilier afin de vendre sa propriété. Notre projet de vie commune reprenait forme. Nous allions vivre dans cette jolie petite maison que nous avions repérée, il allait me faire des enfants. J’avais hâte de le présenter à ma famille – la plupart des membres ignoraient ma relation avec lui. Il n’y a pas de fierté à dire qu’on voit un homme qui n’est pas libre. Et puis, je n’avais pas le goût d’entendre: «Ma pauvre fille, tu vas te briser.»


    Quelques semaines après avoir dit à sa femme qu’il la quittait, il est redevenu fuyant. Il s’est mis à espacer nos rendez-vous, son ton changeait. Et il ne faisait toujours pas sa valise… Alors je l’ai à nouveau confronté. Je me souviens parfaitement de la scène: j’étais dans une cabine téléphonique au centre-ville de Montréal. Je cognais sur les parois en hurlant de douleur. Il a promis de venir me voir en personne pour s’expliquer. Il ne l’a jamais fait.


    Je crois que c’est lorsqu’il a été question de vendre sa maison qu’il a reculé. Ses enfants étaient aussi bouleversés par la séparation éventuelle de leurs parents. Il ne supportait pas la perspective d’incarner à leurs yeux le rôle du méchant qui quitte leur mère.


    J’ai le sentiment que ma principale rivale n’était pas tant sa femme que tout ce qu’ils avaient construit ensemble: les enfants, leur maison, le chalet, les amis, le standing, le confort. Les hommes se définissent beaucoup par leur réussite familiale. Ils n’osent pas faire éclater cette cellule, qui symbolise l’aboutissement d’un projet de vie. Je lui en veux encore d’avoir fait passer tout cela avant nous. Il a beaucoup utilisé l’excuse des enfants. Aujourd’hui pourtant, ils sont adultes, ils ont quitté le nid. Mais lui n’est pas parti.


    Comment faisait-il pour vivre sans moi s’il m’aimait autant qu’il le prétendait? Ça reste, à ce jour, un grand mystère. J’étais dans l’illusion qu’il percevait cet amour de la même manière que moi. Dans l’absolu. Mais non. L’autre est toujours un autre que soi. Il a son univers, son jardin secret, sa propre conception des choses. C’est la conclusion que je tire de cet épisode de ma vie, dont je porte toujours les séquelles. Une partie de moi est abîmée à jamais.


    Si je lui en veux d’avoir nourri mon espoir si longtemps, si je lui en veux de m’avoir trahie à mort, je sais aussi que j’ai contribué à mon malheur. J’ai fait un mauvais choix – je l’assume. J’ai gâché ma trentaine.


    C’est un épisode de ma vie dont je parle rarement parce que je supporte mal les jugements à l’emporte-pièce. Notre histoire n’est pas celle d’une fille naïve qui s’est fait avoir par un salaud qui trompait sa femme. Je n’étais pas non plus une «voleuse de mari». Les gens ont tendance à poser des étiquettes pour se rassurer. Il y a le bien d’un côté, le mal de l’autre. Alors qu’il y a un océan de nuances et de subtilités entre les deux. Les êtres sont si complexes.

     

     

    Santé-Psycho 2:  La détresse des maîtresses

     

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    Liste de produits contenant du Fipronil

     

    http://www.blog-zapi.com

     

     

    Le gouvernement vient de publier la première liste des produits vendus en supermarchés qui font l'objet d'un rappel.


     
    Selon le communiqué, les produits qui figurent dans la première liste font l'objet d'un retrait des rayons car la" concentration du fipronil est supérieure à la dose de référence aigüe déterminée par l'Anses."
     
     
    La deuxième qui concerne les rappels chez le consommateurs est pour l'instant vide puisque le Ministère affirme qu'à ce jour, aucun de ces produits n'a été identifié en France.
     
     

     

     

    Santé 3:  Liste de produits contenant du Fipronil

     

     

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    de la revue La Semaine

     

    La Mer 2:  Les 5 plus petites mers du monde

     

    La Mer 2:  Les 5 plus petites mers du monde

     

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    Une journée sur l'île d'Oléron

     

    Par Dominique Roger
     

    Autant Ré, sa voisine, est soucieuse de son image, autant Oléron cultive un petit côté bohème et préfère la discrétion. Sur cette île, la plus vaste de la côte atlantique, souffle un vent plaisant réchauffé par le Gulf Stream : celui de la liberté.

    la Cotinière sur l'île d'OléronÀ quatre kilomètres au sud- ouest de Saint-Pierre, capitale de l’île, La Cotinière est une des attractions de la Côte Sauvage. Sur ce versant atlantique d’Oléron, voici l’un des ports de pêche les plus actifs de France, bien protégé de l’ensablement par une longue digue.

    Préférez le bateau au viaduc

    Oubliez qu’Oléron est relié à la terre ferme par un pont, long viaduc de trois kilomètres inauguré en 1966. Dédaignez cette aussière de béton pour un accostage en bateau sur les quais de Saint-Trojan-les-Bains, Château-d’Oléron, Boyardville ou Saint-Denis-d’Oléron. De Bourcefranc-le-Chapus, le bateau-passeur vous débarque au Château-d’Oléron, après une courte traversée du coureau d’Oléron (un coureau est un isthme parcouru par un courant entre l’île et le continent).

    Première escale

    Attardez-vous sur le port ostréicole piqueté de dizaines de cabanes peintes de couleurs vives, puis abordez la citadelle, un vrai condensé d’histoire maritime. Érigée par Pierre d’Argencourt en 1630, renforcée par Vauban, elle fut une pièce maîtresse de l’appareil de défense du port de Rochefort et de l’embouchure de la Charente. Ceinte d’une muraille, la petite ville close obéit aux rigueurs de l’architecture militaire : rues larges, tirées au cordeau et se recoupant à angle droit. Un urbanisme sans fantaisie égaillé par la végétation.

    le port des SalinesÀ Grand-Village-Plage, le port des Salines se visite d’avril à septembre. Un dépaysement très apprécié.

    De Boyardville au port du Douhet, pédalez sans peine

    Partout sur l’île, vous trouverez la possibilité de louer un vélo, la solution la plus raisonnable et la plus agréable pour parcourir les 175 kilomètres carrés de cette île, la plus vaste après la Corse. Les pistes cyclables parfaitement entretenues permettent d’élaborer nombre de circuits en fonction de vos envies. Mais attention, certains voisinent avec les petites routes secondaires, très fréquentées, donc dangereuses. Nez au vent, pédalez plein nord jusqu’à Boyardville. Ce village, dépendant de la commune de Saint- Georges-d’Oléron, sortit de terre afin d’offrir une base logistique aux ouvriers du chantier de construction du fort Boyard, décrété par Napoléon. Doté d’un port de plaisance à flot, Boyardville est très animé durant la saison estivale. Des scènes, parfois aussi cocasses que celles mises en scène dans le film de Bruno Podalydès, Liberté-Oléron, où l’on assiste aux manœuvres désespérées d’un dériveur lesté pour rentrer au bercail et s’amarrer, font le miel des insulaires ! Au bord du canal de la Perrotine, ostréiculteurs et pêcheurs ont leurs appontements.

    ostréicultureL’ostréiculture est l’un des trésors de l’île. À l’aide de leur plate, les travailleurs de la mer inspectent les claires où les huîtres sont affinées et arrivent au terme de leur élevage. L’île d’Oléron compte 2100 hectares de claires pour 3000 hectares en mer.

    À la sortie de Boyardville, par le port de plaisance, un accueillant chemin vous ouvre l’entrée de la forêt des Saumonards, odorante pinède s’étirant entre l’océan et les marais salants. En douceur, vous traversez le village de Foulerot, prenez un bain (de soleil ou de mer) sur la plage de Plaisance, rêvassez face aux bateaux de plaisance au port du Douhet (jetez un œil au bassin sud où se dresse la « maison- blockhaus », fantaisie architecturale en forme de paquebot) ou de Saint-Denis.

    À la pointe occidentale, regardez l’île de très haut...

    Le phare de Chassiron est tout près, mais pour l’atteindre, suivez le fléchage de l’office de tourisme qui vous conduit au cœur d’un entrelacs de ruelles. S’y égarer est la meilleure façon de les explorer. Dressant sa tête cyclopéenne à la pointe la plus septentrionale de l’île, au-dessus de belles falaises qui ne manquent de surprendre dans un univers si plat, le phare de Chassiron vous prête sa galerie perchée à cinquante mètres. Prenez votre élan et grimpez pour voir, au premier plan, le pertuis d’Antioche et sa haute tour jaune qui le balise, l’île de Ré, La Rochelle, La Pallice, les îles d’Aix et Madame, les forts défendant Rochefort...

    Sur la Côte Sauvage, avec l’Atlantique pour témoin

    Deux 124 marches plus bas, retrouvez votre vélo et laissez-vous glisser vers le sud par la Côte Sauvage ; sur cette « côte-au-vent », l’Atlantique marque le paysage de sa présence. Les Trois-Pierres, Chaucre (dont les habitants avaient au Moyen Âge une réputation de naufrageurs), Domino (et sa tonique plage des Sables-Vigniers), La Menounière, autant de petites pépites villageoises, éclatantes de blancheur (« Maisonnettes basses, aussi blanches de chaux que des kasbah d’Algérie », écrivait Loti), où la couleur des volets est raccord avec celles des guirlandes de roses trémières, de fuchsias, de glycines, de lauriers-roses. Saint-Pierre ? Impossible de le rater. Il n’y a qu’à suivre des yeux le haut clocher octogonal de l’église (XVIIIe siècle). Du sommet de sa plate-forme, l’île ne cache rien de ses formes. L’autre flèche de pierre s’élançant dans le ciel Saint-Pierrais est celle de la lanterne des Morts, érigée par les Anglais au XIIIe siècle. Une promenade dans les jardins du château de Bonnemie offre la possibilité de découvrir une élégante gentilhommière, construite sans doute au XIVe siècle, aujourd’hui propriété de la municipalité.

    Château d'OléronDes cabanes de pêcheurs de toutes les couleurs égayent l'île. Ici près de Château-d'Oléron.

    Il est bientôt seize heures et la marée est haute. Filez à La Cotinière, seul havre de la côte ouest et «le» port de la Côte Sauvage. Avec sa centaine de bateaux (chalutiers pélagiques, ligneurs, fileyeurs), La Cotinière tient le peloton des dix plus importants ports de pêche de France. Côté bassin sud, faites un tour au marché Victorine. Sous les auvents de cabanes bleues, à seize heures pile, les Cotinards achètent leur poisson tout frais. Par la baie de la Perroche, retrouvez le calme et la fraîcheur en vous enfonçant dans la forêt domaniale de Saint-Trojan-les- Bains. Sur deux mille hectares, cette pinède est à l’origine du sauvetage de cette portion du littoral. Les pins maritimes actuels ont été plantés en 1840 afin de fixer le cordon dunaire qui était dangereusement repoussé vers l’intérieur de l’île. Plusieurs itinéraires cyclables par- courent la forêt ; certains croissent des circuits de randonnée pédestre, de bala- des équestres, et même un train ! Sur sa voie étroite (0,60 m), ce drôle de convoi – deux, trois wagons emmenés par des locotracteurs dont des rescapés de l’époque de la ligne Maginot ! – transporte depuis 1963 des milliers de passagers de la gare de Saint-Trojan au terminus de la plage de Maumusson : six kilomètres à travers un paysage de rêve... Et le meilleur moyen pour se rendre aux plages. Au bout de la Grande Plage, la pointe de Gatseau semble défier sa très proche voisine couronnant la presqu’île d’Arvert. Entre les deux circule le pertuis de Maumusson. Son calme estival ne doit occulter ses déchaînements toujours spectaculaires lors des marées d’équinoxes ou des tempêtes hivernales. Attention, si vous regagnez le continent ce soir, ne ratez pas le dernier bateau-passeur au départ de Saint-Trojan ou de Château-d’Oléron. Sinon, restez une nuit de plus, l’hospitalité oléronaise fait rarement défaut...

     

    La Mer 2:  Une journée sur l'île d'Oléron

     

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    L'archipel du Frioul

     

    Par Sandrine Moirenc
    source : Détours en France n°165, p. 38
     

    Elles constituent l’un des 111 villages de la cité et sont domiciliées dans le 7e arrondissement. Elles, ce sont les îles de l’archipel du Frioul : If, Ratonneau, Pomègues, Tiboulen. Auxquelles il faut ajouter les îles d’Endoume de l’archipel de Riou. 

    Cap sur le château d'If

    Le château d'If en toile de fond.

     

    Le château d'If, vue aérienne

    Cap sur le château d'If. Une poignée d’hectares de calcaire blanc éblouissant. Sa forteresse-prison, construite par François Ier en 1524, a acquis sa célébrité grâce au roman d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo. C'est la vedette de l'archipel du Frioul.

    Cap sur l'île de Ratonneau

    L'île de Ratonneau

     


    L'île de Ratonneau


    Longue de 2,50 km, large de 500 mètres, l’île de Ratonneau est reliée à l’île de Pomègues par la digue Berry depuis 1822. Depuis les années 1970, une centaine d’habitants y résident.

     

    Escale à Riou

    L'île de Riou

    L’île de Riou (158 ha) est la plus grande de l’archipel de Riou avec Maïre, Calseraigne et Jarre. En revenant sur Marseille, n'oubliez pas de continuer à profiter du spectacle, car il s'offre jusqu'au bout.

     

    Retour à Marseille 

    La Major

    Les coupoles de style byzantin de la cathédrale Sainte-Marie-Majeure, plus communément appelée La Major, entre le Vieux-Port et la Joliette.

     

    Le cercle des nageurs


    Sur la corniche, près de la plage des Catalans, le bassin olympique du Cercle des nageurs de Marseille, fondé en 1921 : un club français des plus célèbres.

     

    L'entrée du Vieux-Port


    L’entrée du Vieux-port avec la digue de Fort-Saint-Jean et la promenade Louis-Brauquier.

     

    La Mer 2:  L'archipel du Frioul

     

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