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    Île-du-Prince-Édouard: l’île aux gourmandises

     

    L’Île-du-Prince-Édouard, la plus petite des provinces canadiennes, regorge de délices qui vont bien au-delà de ses populaires moules et patates.


    Caroline Fortin du magazine Chatelaine

     

    Art de Vivre 3:  Île-du-Prince-Édouard: l’île aux gourmandises

     Le chef Michael Smith dans son resto, le FireWorks.

    Photo: Louise Savoie


    Il est 18 h ou plutôt, comme on dit ici, c’est l’Oyster Hour. Le soleil plombe. Ses rayons font miroiter la rivière qui clapote au bout de l’immense terrain où jasent une soixantaine de convives, dont certains venus de l’Ontario et du Vermont pour vivre l’expérience « Feast » – le banquet en français.


    Je suis au Inn at Bay Fortune, au sud de la pointe est de l’Île-du-Prince-Édouard, dans un domaine construit en 1913, où s’étendent jardins, serres et enclos. Dans cet endroit pas comme les autres, l’apéro se prend dehors quand il fait beau, au gré de stations installées sur l’herbe où l’on prépare et sert de quoi nous mettre en appétit. Je débute par le bar à gin tonic (à base d’alcools locaux), où je fais la connaissance d’un couple de Québécois en vacances. Alléchante odeur oblige, je me dirige ensuite vers le gril en plein air. Un cuisinier y fait rôtir des satays de bœuf de l’île à la sauce chimichurri qui fondent dans la bouche. Dans la cour arrière sont offertes des saucisses grillées à tremper dans une moutarde maison à la bière, puis dans une herbe ciselée de son choix – ce jour-là : shiso (une plante aromatique japonaise), menthe ou basilic, toutes cueillies à quelques pas de là. Simple, ingénieux… et délicieux !


    C’est dans la salle à manger du bien nommé resto FireWorks que je découvre enfin la pièce maîtresse des lieux : un immense four en briques de huit mètres de large, où tout est cuit, fumé, grillé par la seule magie du feu – zéro électricité ou propane. Le saumon façon pastrami (c’est-à-dire épicé et fumé comme cette viande) qui en sort ? À créer une dépendance. Dans la cuisine, pendant que Cobey, l’affable chef cuisinier, découpe un énorme flétan frais pêché, j’entends des « oh ! » et des « wow ! » intrigants. J’en découvre vite la raison : le proprio du domaine, le chef-vedette Michael Smith – il a des émissions à Food Network – y écaille et y sert ses fameuses huîtres Colville garnies de granité au Bloody Mary… Inoubliable.


    Un festin familial

    Michael Smith a quitté l’État de New York pour l’Île-du-Prince-Édouard en 1992, pour un contrat d’un an dans cette même auberge de la paisible Bay Fortune. Un an qui s’est étiré… En fait, il ne retournera jamais vivre au sud de la frontière. C’est ici que ce géant de la cuisine (il mesure six pieds sept pouces !) a lancé sa carrière d’animateur et d’auteur de livres de recettes à succès. Puis, en 2015, le destin cogne à sa porte : on lui propose d’acheter, avec sa femme Chastity, l’établissement où il a débuté. Il concrétise alors un rêve.


    « Recréer ici l’ambiance du week-end à la maison : la famille, les amis, les enfants, une grande table et de la bouffe cuite sur le feu dans ma cour, avec des produits de partout sur l’île », raconte-t-il, sourire aux lèvres. Bref, servir de délicieux repas, rustiques et conviviaux, dans un resto qui était jusque-là reconnu pour sa cuisine élégante. « Je lui ai dit : ‘‘Tu es fou, mais je te fais confiance !’’ » rigole son épouse, chanteuse, parolière et mère des deux plus jeunes enfants de la famille, qui agit comme tenancière de l’auberge campagnarde de 17 chambres, la seule à détenir cinq étoiles sur l’île.

     

    Art de Vivre 3:  Île-du-Prince-Édouard: l’île aux gourmandises


    Photo: Louise Savoie


    C’est d’ailleurs pour reconnecter ses invités à la matière première qu’il tient à faire son Oyster Hour à l’extérieur. « Nos employés les encouragent à se promener sur le terrain, à aller saluer les cochons, à visiter les jardins, la serre, lance-t-il. Nos cuisiniers mettent la main à la terre, récoltent les légumes et les fines herbes. À 51 ans, mon travail est maintenant de transmettre tout ce que j’ai appris sur l’île depuis 25 ans. Je veux partager ma passion pour la richesse de ce lieu magnifique et de ses producteurs. »

     

    Les produits chouchous de Michael

     

    « Pourquoi je me plais à vivre ici ? Vous êtes sérieuse ? Pourquoi
    je n’aimerais pas habiter à 10 minutes d’un homard frais pêché ? »


    1 Les huîtres.

    « Toujours crues. Pas de citron, peut-être une mignonnette, mais je préfère notre granité au Bloody Mary. Pour le resto, je les commande chez mon voisin Dennis, à Bay Fortune, mais il ne suffit pas toujours à la demande. C’est pourquoi mes huîtres viennent souvent de Colville Bay. Toutes les huîtres de l’île sont des Malpèque. Elles tirent leur nom (Irish Point, Shiny Sea, Raspberry Point, etc.) de l’endroit où elles sont élevées. »

    2 Les légumes marins.

    « De l’autre côté d’ici, à Rollo Bay, on en cueille plusieurs variétés, comme la roquette, les pois, les épinards et les asperges de mer. La terre aussi ne cesse de m’étonner : cèpes, chanterelles, cresson sauvage… Dans ma cuisine, on ne manipule pas les légumes : on les sale, poivre, et on les saute dans du beurre. »

    3 Les marinades à la moutarde.

    « Chaque grand-mère des Maritimes possède sa recette de Mustard Pickles. On sert ces légumes piquants – souvent des haricots et du chou-fleur – avec la viande, le poisson et les
    pommes de terre. »

    4 Les moules.

    « En cuisant, elles produisent un bouillon fantastique, qui sert de base à notre chowder. Moi, je les préfère au bacon et à la bière. Je fais rôtir des oignons et du bacon dans une marmite, j’y ajoute de la bière et des moules, puis j’attends que celles-ci s’ouvrent. »

     

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    Flétan poêlé avec sauce romesco surmonté de marinades à la moutarde et de légumes marins.

    Photo: Louise Savoie


    Voici enfin l’heure du fameux souper. La place de chacun est joliment marquée sur les longues tables communes. Le but de cette configuration : « Parler à ses voisins, casser la croûte et prendre du bon temps ensemble, résume Michael. Après tout, c’est ce qu’on fait dans les Maritimes : we chill out ! » Il faut dire que les plats nourrissent aisément la conversation – chowder surmonté de légumes marins, flétan poêlé sauce romesco, salade du jardin craquante, poulet braisé, légumes caramélisés, purée de pommes de terre à l’ail noir et, pour finir, tarte aux baies de l’île et… crème glacée au chou-fleur ! Les sceptiques, y compris ma très loquace petite voisine de six ans, sont confondus.

     

    L’ail noir d’Al

     

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    Al Picketts est le seul à produire de l’ail noir sur l’île.

    Photo: Louise Savoie


    Il passionne les chefs et les foodies depuis quelques années. À l’Île-du-Prince-Édouard, Al Picketts est le seul à en produire. De quoi s’agit-il exactement ? L’ail noir est un condiment aussi fin qu’étonnant. Son goût – qui n’a plus rien à voir avec l’ail ordinaire – se rapproche du bonbon. Les gousses, devenues noires après une longue cuisson à humidité contrôlée, présentent des notes de dattes, de vinaigre balsamique et de mélasse. Et celles d’Al ont une texture si lisse et fondante qu’on a envie d’en étaler illico sur un bout de pain. Son secret ? Une technique patiemment développée et… un vieux frigo converti en four !


    Le lendemain matin, après avoir dormi comme un bébé dans ma somptueuse chambre logée au sommet d’une tourelle, je ne peux pas croire que… j’ai encore faim. De toute façon, comment résister aux œufs bénédictine, confitures, smoothie et granola maison qui me narguent dans l’assiette ? Je me souviendrai longtemps de ce beurre noisette tartiné sur du pain maison et offert à tous les hôtes de l’auberge en cadeau à ramener chez soi.

     

     

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    Au FireWorks, le four sert aussi à fumer… le beurre d’arachides servi au petit-déjeuner. Photo: Louise Savoie


    « L’Île-du-Prince-Édouard est un véritable paradis pour les chefs : mer, terre, pâturages. Il y a 25 ans, on exportait toute la pêche et les patates ! Il n’y avait pas grand monde qui s’intéressait à ce que ce territoire a à offrir sur le plan culinaire. Aujourd’hui, c’est une tout autre histoire… », dit Michael Smith, qui a pour son île un amour infini. On comprend pourquoi dès qu’on y pose les pieds.

     

    PRO DU BARBECUE

    La grillade parfaite, selon Michael Smith.

     

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    Satays de boeuf sauce chimichurri.

    Photo: Louise Savoie


    La bonne température. « Préchauffer ! La viande ne colle pas sur un gril très chaud. On s’assure qu’elle soit à température ambiante avant de la cuire. »


    L’assaisonnement. « Environ 30 minutes avant la cuisson, on saupoudre généreusement de sel, poivre, épices à steak, ce qu’on préfère. »


    La marinade. « Les sauces BBQ commerciales sont très sucrées. On peut en badigeonner la viande tout à la fin, quand elle est cuite, pour lui donner du goût. Sans quoi on n’obtiendra qu’une croûte sèche sur une pièce trop rose. » Si l’on marine sa viande, on la laque lorsque la cuisson s’approche du point optimal.


    Le feu. « On cuit la viande sur des braises et non du feu ardent. Il faut éviter de laisser les flammes lécher la viande, car ça la brûle, en plus d’y laisser des résidus et un goût désagréable. »


    La sauce chimichurri de Michael Smith


    En Argentine, où la dégustation des grillades de bœuf est presque élevée au rang de religion nationale, le chimichurri est l’accompagnement indispensable. Ce condiment vinaigré et piquant aux allures de pesto s’utilise aussi bien en sauce que comme marinade.

     

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    © Chef Michael Smith

    Préparation : 10 minutes

    Donne environ 500 ml (2 tasses)

    1 bouquet de persil frais
    1 bouquet de coriandre fraîche
    1 bouquet d’origan frais
    4 gousses d’ail
    1/2 jalapeno, épépiné
    60 ml (1/4 tasse) de vinaigre de vin rouge
    125 ml (1/2 tasse) environ d’huile d’olive
    1/2 c. à thé cumin moulu
    1/2 c. à thé sel


    Préparation

    Dans le récipient d’un robot culinaire, mettre le persil, la coriandre, l’origan, l’ail, le demi-jalapeno et le vinaigre. Mélanger jusqu’à ce que les ingrédients soient hachés grossièrement. En gardant l’appareil en marche, ajouter l’huile graduellement et mélanger jusqu’à ce que la préparation soit crémeuse, sans devenir homogène – la sauce doit rester consistante. Ajouter le cumin et le sel. On peut utiliser cette sauce immédiatement, en accompagnement ou en marinade, mais elle gagne en saveur après une ou deux journées au réfrigérateur.

     

    Huîtres et granité façon Bloody Mary


    Les saveurs vivifiantes de cette garniture accentuent celles des mollusques sans écraser leur subtil goût de mer.

    Préparation : 45 minutes
    (ouverture des huîtres comprise)

    Attente : 8 heures

    1 boîte (398 ml) de tomates en dés
    125 ml (1/2 tasse) de vodka
    125 ml (1/2 tasse) de sucre
    1 c. à thé sauce Worcestershire
    1 c. à thé de sauce piquante de sa marque préférée
    125 ml (1/2 tasse) environ de jus de citron fraîchement pressé
    1/4 c. à thé sel
    4 douzaines d’huîtres fraîches


    Dans le récipient d’un mélangeur ou d’un robot culinaire, réduire en purée les tomates avec la vodka, le sucre, la sauce Worcestershire, la sauce piquante, le jus de citron et le sel. Verser la purée dans un plat peu profond. Couvrir et mettre au congélateur pour la nuit.
    Le lendemain, défaire le granité en cristaux en le grattant avec une fourchette ou une cuillère. Transférer dans un pot ou un petit bol. Réserver au congélateur.
    Ouvrir les huîtres. Juste avant de servir, garnir chaque huître d’une grosse cuillerée du granité glacé.

      

     

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    Jeûner pour guérir

     


    Et si sauter des repas était le médicament par excellence ? Une solution efficace – et gratuite ! – pour endiguer les fléaux que sont l’obésité, le diabète de type 2, le cancer, l’Alzheimer ? De plus en plus de chercheurs dans le monde y croient. Et au moins un médecin canadien, qui ose prescrire à ses patients de ne pas manger…


    Marie-Hélène Proulx du magazine Châtelaine

     

    Santé 3:  Jeûner pour guérir


    Jason Fung m’avait dit au téléphone que ce qui se passe à sa clinique est « unique au monde », avec l’enthousiasme d’un Doc Brown expliquant le potentiel de sa machine à remonter le temps dans Back to the Future. Personne, me jurait-il, ne mène pareilles expériences avec ses patients. En plein les mots pour appâter une journaliste. Une valise plus tard, me voilà à Scarborough, district congestionné du grand Toronto qui, à défaut d’être pittoresque, couve peut-être une révolution médicale.


    J’arrive à l’heure de la confesse. Megan Ramos, qui assiste le néphrologue Jason Fung à la clinique Intensive Dietary Management, écoute les déboires alimentaires d’une demi-douzaine de patients bien portants assis en demi-cercle dans une pièce étroite. Au mur, une publicité de bas de contention ; sur l’étagère, une masse jaune en plastique représentant une livre de graisse humaine, mortifiant rappel que nous ne sommes pas faits de ouate à l’intérieur.


    « Je n’ai pas été un ange. J’ai craqué au restaurant et j’ai commandé des pâtes », avoue Laura*, une blonde plantureuse qui rentre de Floride. Elle a bon teint, mais les vacances lui ont fait prendre de l’expansion, elle en a bien peur. « Moi, j’ai vidé des sacs de chips, poursuit Cindy* en fixant d’un air piteux son café Starbucks format jumbo. C’est difficile le soir, j’ai des rages ! »


    Pour les encourager, Megan Ramos confie avoir mangé plus de spaghettis en 32 ans d’existence que la plupart des êtres humains n’en avaleront jamais. Mais c’était dans une autre vie, alors qu’elle pesait 80 livres de plus et s’enfilait pizzas et McCroquettes. Elle doit sa transformation prodigieuse à Jason Fung, à qui elle a servi de cobaye lorsqu’il a implanté son programme, en 2013.


    Après l’acte de contrition, chacun subit à la face du monde l’épreuve du pèse-personne, du tensiomètre et du galon à mesurer autour de la bedaine, à la manière Weight Watchers. Mais un Weight Watchers extrême. Ici, les gens jeûnent pour maigrir, sous stricte supervision médicale. Pendant 14 heures, trois jours, deux semaines… Tout dépend de leur condition physique. Et de leur volonté.

     

     

    Santé 3:  Jeûner pour guérir

     

    Sauver sa peau

    On ne cogne pas à la porte de Jason Fung dans l’espoir de se sculpter un corps à la Sports Illustrated Swimsuit. On y vient pour sauver sa peau, au coût de 500 $ par année. « Je n’ai plus le choix », me lance Maureen*, inquiète. Comme presque tous les patients du Dr Fung, cette comptable de 44 ans subit les ravages du diabète de type 2, un fléau affligeant plus de 3,4 millions de Canadiens et dont la croissance est hallucinante. Il affecte même des enfants, ce qui était rare il y a 20 ans.


    La maladie, qui peut rendre infirme, aveugle et cardiaque, se caractérise par un taux de sucre (glucose) trop élevé dans le sang. Le métabolisme de ceux qui en souffrent ne produit plus d’insuline, une hormone essentielle au contrôle du glucose, ce qui les oblige à s’en injecter sous une forme synthétique. Si ce dérèglement est en partie génétique, la piètre alimentation et la sédentarité sont aussi en cause. La plupart des diabétiques de type 2 ont dépassé leur poids idéal.


    En principe, ce trouble est irréversible. Mais Jason Fung n’y croit pas. Il mise donc sur une cure choc pour renverser le diagnostic de Maureen, qui affiche un surpoids modéré : 14 jours sans avaler une bouchée. « Bravo de ne pas être partie en courant quand je vous l’ai annoncé », dit-il pour la taquiner. Ensuite, il recommande un régime à faible teneur en glucides mais riche en gras, en légumes et en protéines – la combinaison idéale, selon le médecin, pour contrôler sa glycémie et continuer de fondre.


    Maureen vient ici en cachette de sa spécialiste habituelle, qui désapprouve les méthodes peu orthodoxes du Dr Fung, connu au Canada anglais depuis qu’il a publié deux livres sur les mérites du jeûne (son dernier vient de paraître en français aux Éditions du Trécarré, sous le titre Code obésité).


    Le néphrologue s’est mis à se préoccuper du sort des diabétiques parce qu’ils étaient nombreux à échouer dans son bureau, aux prises avec de graves problèmes rénaux. « Je n’en pouvais plus de les voir dépérir, je devais m’attaquer à la racine du mal », dit-il. Or, selon lui, leur prescrire des médicaments est aussi efficace que « mettre un pansement sur un cancer de la peau », puisqu’il s’agit avant tout d’un problème lié à l’alimentation. « Malheureusement, les médecins ne veulent pas ébranler leurs petites certitudes. »


    Du reste, il se fiche bien du scepticisme de ses pairs : les résultats sont là. Celui qui n’hésite pas à se qualifier de pionnier s’empresse d’ouvrir le cahier dans lequel il consigne les résultats des bilans sanguins et les mesures corporelles de ses patients. Il en a vu au-delà de mille jusqu’à ce jour, et la liste d’attente pour intégrer le programme est d’au moins un an.


    Il n’y a pas à redire, c’est convaincant. Cindy, par exemple – l’accro aux chips. Diabétique depuis 2005. Son pancréas a été amputé de moitié à cause d’un cancer. Quand elle a commencé le programme de jeûne, en novembre dernier, elle prenait 80 unités d’insuline par jour pour réguler sa glycémie (ce qui est très élevé). Mais depuis mars, fini les médicaments. « Et il y a des cas encore plus saisissants », renchérit le docteur, lunettes au bout du nez. Il a rencontré des patients qui s’injectaient 200 unités d’insuline au quotidien, et qui s’en sont débarrassés en un mois et demi. « Des gens qui souffraient de diabète depuis 20 ans ! Sur 10 qui respectent vraiment le protocole prescrit, 8 améliorent leur situation. Le jeûne est une arme d’une puissance redoutable. »


    Qui ne coûte pas un sou, en plus. Pas de pilule à prendre, pas de chirurgie à subir. Si ça fonctionne vraiment, le gouvernement épargnera des milliards en soins de santé. Et les promesses ne s’arrêtent pas là : à l’heure actuelle, des chercheurs à la tête de grands laboratoires se penchent sur d’autres vertus présumées du jeûne. Ralentir le vieillissement de nos carcasses de mortels, par exemple. Retarder l’apparition de l’Alzheimer. Éliminer la majorité des effets indésirables de la chimiothérapie. Soigner la dépression et l’anxiété. Bien que les études aient surtout porté sur des souris jusqu’à présent, des essais cliniques auprès d’humains sont en cours, et les résultats préliminaires permettent d’espérer des avancées majeures en médecine.

     

    Opération nettoyage

    D’après ces scientifiques, le jeûne tirerait son pouvoir de guérison du fait qu’en l’absence de nourriture, le corps se mange lui-même pour survivre. Comme il a de la jugeote, il épargne d’abord ses parties les plus précieuses, tels les muscles, pour se défaire plutôt des vidanges – cellules endommagées et bourrelets, par exemple. À long terme, cet autocannibalisme mène bien sûr à l’épuisement total des ressources, et on y laisse sa peau. Mais sur le coup, ça permet à l’organisme de se lancer dans des rénovations qu’il a rarement le temps de faire, occupé qu’il est à digérer les six repas par jour qu’on lui envoie, en moyenne, en comptant les collations, dont le nombre a bondi de façon spectaculaire depuis 40 ans.

     

    Santé 3:  Jeûner pour guérir

     

    Son hypothèse, c’est que le jeûne permet de se délivrer du diabète de type 2 grâce à l’amaigrissement rapide qu’il induit. Il n’est pas le seul à penser cela. Normand Mousseau, professeur de physique à l’Université de Montréal, a réussi à se défaire de cette maladie en ne consommant que 700 calories par jour – ce qui équivaut presque à jeûner, considérant les besoins énergétiques quotidiens d’un homme de 50 ans comme lui (entre 2 350 et 2 900 calories, selon le niveau d’activité physique). « Sur une période d’un an, j’ai suivi cette diète à trois reprises, chaque fois pendant 10 jours, raconte-t-il. Au bout de quoi, j’avais perdu 25 % de mon poids initial. Et ma glycémie était redevenue normale ! »


    Le physicien doit ce petit miracle aux travaux de Rob Taylor, un chercheur en médecine au Royaume-Uni qui a découvert, grâce à la résonance magnétique nucléaire, que la privation sévère de nourriture pendant quelques semaines provoque une chute remarquable du taux de glucose sanguin. Surtout, cela force le corps à se tourner vers le gras logé dans les organes internes pour continuer son train-train. Notamment dans le pancréas, où se trouve l’usine à insuline. En principe, chez les diabétiques, cette usine est fermée à vie pour cause d’usure majeure. Or, le dégraissage express redémarre la machinerie, tant et si bien que les activités de régulation de la glycémie reprennent leur cours. Et ces effets seraient durables, selon des études récentes de Taylor – même après l’abandon du régime sec.


    C’est le cas de Normand Mousseau, qui n’a pas revu le spectre du diabète depuis sa guérison, il y a trois ans. « Évidemment, j’ai une meilleure hygiène de vie qu’avant… Après tout, je ne m’étais pas rendu à 245 livres en mangeant du céleri ! Mais je préfère surveiller mon alimentation que mon taux de sucre. Surtout si ça peut m’éviter une amputation à cause du diabète. »

     

     

    Santé 3:  Jeûner pour guérir

     

    Une cure pour l’obésité ?

    Toutes ces histoires intriguent le cardiologue Martin Juneau, directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal. Il a lu les livres de Jason Fung, ainsi qu’un paquet d’études rigoureuses sur le jeûne, et ce qu’il a appris lui donne envie de le proposer à des patients dans le cadre d’un projet de recherche. « Même si, au Québec, les gens croient que c’est une affaire de charlatan ! Peut-être à cause de notre passé catholique – ça nous rappelle trop le carême. Le jeûne provoque des réactions moins viscérales en Europe. »


    Si cette approche l’interpelle, c’est qu’il tâche depuis 31 ans de faire maigrir des gens souffrant de maladies du cœur ou qui sont à risque d’en développer. Et comme tant d’autres, il constate l’échec cuisant du combo classique diète-exercice. « Ce n’est pas faute de volonté : mes patients suivent leur régime assidûment, parfois jusqu’à la torture ! Mais suffit qu’ils s’accordent une courte pause pour qu’ils reprennent le poids perdu. C’est très, très dur. Surtout quand ils n’en sont pas à leur première tentative – c’est comme si le corps résistait. »


    L’un des ennemis jurés des régimes traditionnels est le ralentissement du métabolisme. Voyant qu’on met moins de gaz dans le moteur que d’habitude, le corps s’adapte en diminuant sa vitesse de croisière. Et l’ordre d’y aller mollo dure longtemps ! D’où l’incroyable facilité avec laquelle on engraisse à nouveau dès qu’on craque pour quelques douceurs. Et ce qui n’arrange rien, diminuer l’apport calorique sème la panique chez les hormones responsables de la faim. Non seulement l’appétit augmente, mais on ne se sent jamais plein. Bref, des forces obscures s’organisent pour qu’on reste dodu.


    Le jeûne arriverait toutefois à les défier, selon des études citées par Jason Fung, car l’absence de nourriture n’engendre pas les mêmes changements physiologiques qu’un régime hypocalorique. D’abord, le métabolisme s’active plutôt que de mettre les freins, à cause de tout l’arsenal hormonal déployé pour traverser l’épisode de disette. Ensuite, la faim disparaît. C’est que l’hormone stimulant l’appétit, la ghréline, se tanne de crier dans le vide au bout de deux ou trois jours sans manger.


    « Au début, par contre, c’est horrible », admet Sonya Anvar, une étudiante en biologie de Sherbrooke qui a tenu le coup pendant deux semaines dans l’espoir d’évincer un parasite intestinal (et ça a marché !). Elle a aussi supervisé le jeûne d’environ 300 personnes à l’époque où elle était naturopathe. « Une fois que le corps a consumé son stock de glucose et se met à puiser dans le gras en banque, ce n’est plus souffrant. Sauf que ça reste un gros défi sur le plan psychologique. On vit dans une telle culture d’abondance ! »

     

    Santé 3:  Jeûner pour guérir

     

    C’est d’ailleurs l’une des préoccupations du cardiologue Martin Juneau, qui cherche une solution viable pour ses patients devant maigrir. Vont-ils vraiment trouver plus facile de se priver totalement que de couper un peu les portions ? « Prendre un repas est aussi un acte social. C’est plate de jeûner pendant que toute la famille est à table. Il faut voir comment intégrer ça au quotidien », réfléchit-il.


    Tabou, mais pas partout

    La clinique de Jason Fung est un peu moins « unique au monde » que le croit son fondateur. En Russie et en Allemagne, le jeûne est un soin relativement commun dans les établissements de santé. À l’Hôpital universitaire de la Charité de Berlin, par exemple, ça fait 20 ans que les spécialistes y ont recours pour guérir ou soulager certains maux, tels que le diabète, l’arthrite rhumatoïde, la fibromyalgie et le syndrome métabolique. « Environ 1 000 patients par an s’y soumettent, et le succès est au rendez-vous », affirme par courriel le Dr Andreas Michalsen, qui dirige une chaire de recherche au sein de cet hôpital. « Je m’explique mal que ce ne soit pas plus répandu sur la planète. »


    Mais ce n’est pas demain la veille que le traitement se banalisera chez nous. « Il faudra patienter encore au moins 15 ans pour que l’idée fasse son chemin », avance le néphrologue ontarien Jason Fung. Il l’a bien compris quand il a tenté de faire paraître ce qu’on appelle, en jargon médical, une « analyse rétrospective de dossiers » : en gros, il s’agissait de présenter, données à l’appui, les effets du jeûne sur ses patients. Il faut l’autorisation d’un comité d’éthique de la recherche pour publier ce type de document. Une pure formalité, la plupart du temps. Or, on lui a dit non deux fois. « Apparemment, c’est trop nouveau ! Ils craignent que des gens me croient et l’essaient… Mais n’est-ce pas le but de la recherche que de repousser les frontières ? Je ne propose quand même pas de leur administrer du cyanure ! »


    Un espoir pour le cancer ?

    Le jeûne pour contrer les effets indésirables de la chimiothérapie ? C’est pourtant efficace, observe Michel Lallement, un médecin français ayant troqué la chirurgie contre une « prise en charge plus globale des maladies ». Joint à son bureau de Valbonne, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le cancérologue soutient que la « très grande majorité » de ses patients l’ayant essayé – une quarantaine – en ont apprécié les bienfaits. En gros, il s’agit de jeûner la veille, le jour et le lendemain du traitement. Les patients signalent beaucoup moins de fatigue et de problèmes digestifs, si bien qu’ils reprennent plus vite du poil de la bête.


    Les médecins sont toutefois peu nombreux à le proposer. « La plupart le déconseillent, dit-il. Mais sur absolument aucune base… » Lui se fie aux travaux du gérontologue Valter Longo, de l’Institut de longévité de l’Université de la Californie du Sud, qui s’intéresse depuis longtemps aux réactions du corps privé de nourriture. Ce chercheur s’est rendu compte que les cellules saines en état de disette avaient l’heureux réflexe de se protéger quand débarque le cocktail chimique de la chimio… mais pas les cellules cancéreuses. Ce sont donc surtout elles qui prennent une raclée. En plus, le jeûne ferait augmenter le nombre de cellules immunitaires spécialisées dans l’extermination des tumeurs. Le gérontologue, qui avait d’abord remarqué ces phénomènes chez les souris, a mené plusieurs études concluantes auprès de malades et s’apprête à en publier une autre en septembre.


    Cette fois, il a soumis 200 patients à un « faux jeûne » de son invention, baptisé ProLon. Cette diète de cinq jours, composée notamment d’olives, d’huile d’algues et de biscottes au chou vert, a le pouvoir de provoquer la même réaction métabolique que le jeûne, tout en permettant de manger. Si ça fonctionne, le cancer n’a qu’à bien se tenir. Et pas que le cancer, d’ailleurs : l’équipe de Longo étudie présentement le potentiel de cette cure pour la sclérose en plaques, l’Alzheimer et le diabète. Même les gens en bonne santé peuvent s’y mettre à titre préventif – il s’agit de commander le kit de repas pour la somme de 299 $US. Ce prix comprend une consultation (obligatoire) avec un médecin ou une nutritionniste. Des démarches de réglementation sont en cours auprès de Santé Canada.

     

    Santé 3:  Jeûner pour guérir

     

    Sans danger… mais rebutant

    La clé se situe peut-être du côté des formes plus courtes de jeûne, dont les effets métaboliques seraient comparables à ceux de l’abstinence complète pendant 24 heures et plus. Peu pratiquées ici, elles font pourtant un malheur en Europe depuis quelques années, en particulier en Angleterre. Parmi les plus populaires : l’alimentation restreinte dans le temps, qui permet de se nourrir autant qu’on le désire, mais à l’intérieur d’une fenêtre de six à huit heures consécutives dans la journée, de préférence à partir du matin ; le « 5-2 », qui comprend deux jours à 500 calories pendant la semaine, alors qu’on poursuit son régime habituel le reste du temps ; et le jeûne un jour sur deux, où on alterne une journée à 500 calories avec une journée « à volonté », sans restriction aucune (oui, on peut même se taper une poutine).


    Reste à voir si ces méthodes fonctionnent et sont sécuritaires. C’est ce que s’affaire à tester Krista Varady, une sommité mondiale en matière de jeûne intermittent. Jusqu’à maintenant, la chercheuse en nutrition de l’Université de l’Illinois à Chicago a soumis près de 600 obèses à diverses expériences diététiques, en particulier la disette un jour sur deux. Pour bon nombre des participants, ça a été un succès. Leur perte de poids, parfois considérable, s’est maintenue au bout d’un an, tandis que leur mauvais cholestérol, leur pression artérielle et leur taux de sucre ont chuté.


    Parmi ses étonnantes découvertes : les gens ne s’empiffrent pas pendant les journées « lousses » – seuls 10 % mangent plus que d’habitude. « Ça les surprend eux-mêmes, raconte-t-elle en entrevue. Après une journée à 500 calories, beaucoup se couchent en rêvant au copieux déjeuner du lendemain, sauf qu’une fois devant leur assiette, ils n’ont pas le goût de la finir. La restriction sévère les fait renouer peu à peu avec les signaux de satiété. Ils rapportent se sentir plus vite rassasiés, comme si leur estomac avait rapetissé. »


    Dans les faits, c’est plutôt que jeûner ralentirait le tempo de l’appareil digestif. Lorsqu’on se réalimente, la nourriture reste plus longtemps dans les boyaux, ce qui, bien sûr, prolonge la sensation
    de réplétion.

     

    Santé 3:  Jeûner pour guérir

     

    Aussi, contrairement à la croyance populaire, sauter des repas n’entraînerait pas de carence en minéraux ou en micronutriments. À moins que l’alimentation laisse à désirer, dans lequel cas la nutritionniste préconise des suppléments de vitamines. Et ça n’amène pas de troubles alimentaires non plus. « On l’a testé, et il semble qu’au contraire, les comportements face à la nourriture deviennent plus sains. Cela dit, les gens souffrant d’hyperphagie [compulsion face à la bouffe] sont exclus de mes études. »


    Bref, selon elle, le jeûne intermittent est une option sûre – même pas besoin de consulter un docteur si on est en bonne santé. Jason Fung abonde dans le même sens, sauf qu’il le déconseille totalement à ceux dont l’indice de masse corporelle est en dessous de 20, ainsi qu’aux enfants, aux ados et aux femmes enceintes ou qui allaitent.


    Pas d’illusions, toutefois : même en version « moumoune », faire carême reste un immense défi pour la plupart. « Environ 40 % de mes patients ne s’en sentent pas capables psychologiquement », observe Jason Fung. La chercheuse Krista Varady est encore moins généreuse : d’après elle, seule une personne sur cinq peut le faire sans difficulté. « Beaucoup abandonnent parce qu’ils se sentent indisposés physiquement, ou trop irritables », note-t-elle.


    En fait, ça convient surtout à ceux qui rechignent à compter les petits pois dans leur assiette. Se priver de manger leur permet de mincir tout en se libérant de la vigilance quotidienne qu’engendrent les diètes usuelles. Cependant, au final, ils ne maigrissent pas davantage – la perte de poids équivaut à peu près à celle obtenue lors d’un régime hypocalorique modéré, selon une étude récente.


    Autre bémol : jeûner n’éduque pas à la saine alimentation, remarque le cardiologue Martin Juneau, qui craint que certains se mettent à vivre d’amour et d’eau fraîche quelques fois par semaine pour mieux se ruer sur la malbouffe le reste du temps.


    Malgré tout, le spécialiste juge que cette méthode mérite d’être envisagée comme outil thérapeutique. Même si ça ébranle bien des croyances – dont celle qu’il faut absolument prendre trois repas par jour pour être en santé. « Je donne toujours l’exemple du gastro-entérologue australien, qui a découvert que l’ulcère d’estomac était causé par une bactérie. Quand il a dit ça, les gens l’ont traité de fou. Il était barré partout. Il a failli perdre son permis de pratique ! Vingt ans plus tard, il recevait le prix Nobel de médecine. Je préfère aborder les avenues nouvelles avec ouverture, surtout quand les recherches semblent aussi solides. »

    * Les prénoms ont été changés à la demande des patientes.

     

    Santé 3:  Jeûner pour guérir

     

    À bas les snacks

    Se contenter de trois repas par jour ? Tellement pas 2017… Aujourd’hui, la grande tendance, c’est de grignoter. Une étude américaine a démontré que les gens mangent plus souvent qu’il y a 40 ans, et presque à toute heure, sauf entre 1 h et 6 h le matin. Selon le Dr Fung, cette habitude perturberait la production d’insuline, l’hormone responsable de gérer les nouveaux arrivages de glucose dans le sang. « Nos grands-mères avaient raison de nous interdire de manger entre les repas ! » dit-il. Pour garder la ligne et éloigner les maladies, il suggère de couper les pauses Kit Kat et de laisser s’écouler au moins 12 heures entre le souper et le petit-déjeuner. L’endocrinologue Dominique Garrel, professeur titulaire à l’Université de Montréal, estime pour sa part qu’il faut surtout examiner la composition des collations. « Le seul nutriment dont la courbe de consommation est parfaitement parallèle à celle de la montée de l’obésité, c’est le sucre. Ça a décollé en même temps, au début des années 1980. » À l’époque, non seulement le gras était accusé de tous les maux, mais en plus, l’industrie alimentaire avait trouvé le moyen d’extraire le sucre du maïs à peu de frais. « Les compagnies se sont mises à en mettre partout comme substitut aux matières grasses, explique-t-il. D’où l’abondance actuelle d’aliments qui sont à la fois très riches en calories et pas chers. Résultat : on se retrouve avec un grand nombre de personnes obèses qui souffrent de carences vitaminiques. »

     

     

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    10 ACTIVITÉS POUR ENFANTS ULTRA SIMPLES À FAIRE

     

    Ils râlouillent, ils tournent en rond, ils boudent leurs jouets et ne vous parlent que de dessins animés ? Voici 10 supers idées pour rendre le sourire à vos enfants et les faire jouer dans la joie et la bonne humeur. Des petites choses simples, auxquelles on aurait pas pensé. Une chose est sûre : ce que vous allez trouver dans cet article va remplir votre maison d’éclats de rires !!!

     

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    1. Chamboule-tout lacté

    Voici une idée simple qui allie l’amusement et la récup’ ! Conservez 5 bouteilles de lait vides et nettoyez-les. Dessinez des yeux, une bouche, un nez (ou imprimez-les ici), découpez-les et collez-les sur les bouteilles : les voilà qui se transforment en personnages rigolos !!! Commencez votre pyramide en insérant une bande de carton comme support à chaque étage… Et chamboulez TOUT avec une feuille de papier froissée transformée en boule !

    IMAGE : Chamboule tout avec des bouteilles de lait

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    2. Éveiller les sens… avec les boites à toucher !

    Voilà une activité très enrichissante, qu’il faut prévoir un peu à l’avance. Pourquoi ? Parce qu’il vous faut récolter quelques boites de mouchoirs (15 sur la photo, mais vous pouvez commencer par 6 ou 9 ! Le tout est d’avoir assez de variétés pour que les sensations soient bien différentes). Mais après un bon rhume, et une quête dans votre quartier, ce devrait être faisable assez rapidement ;o) Collez les entre elles pour qu’elles forment un mur de boites. Et, dans chaque boite, placez par exemple : du riz, du coton, une éponge qui gratte, du plastique bulle, des pompons, des morceaux de papier froissé, des bouchons de bouteilles etc…

    IMAGE : Éveiller les sens...

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    3. Trier les pompons par couleur (spécial petit enfant)

    Apprendre à différencier les couleurs et à les rassembler : voilà une activité enrichissante qui permettra aux petits enfants de se concentrer. Pour réaliser cette activité éducative, il vous faudra simplement des petits pompons de couleurs (dans un magasin de loisir créatif) ainsi qu’un moule à 6 muffins (au supermarché). Placez au commencement une boule de couleur dans chaque petit moule. Et hop, c’est parti pour le classement !

    IMAGE : Trier par couleur

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    4. Le bain magique

    Voilà une méthode extra pour que les enfants aillent au bain en un claquement de doigt !! Il vous suffit de placer au fond du bain 5 ou 6 bâtonnets fluo  d’éteindre la lumière et de laisser la magie opérer… On se croirait au fin fond de l’océan dans les fonds abyssaux, ou bien en boite de nuit, au choix !!

    IMAGE : Un bain magique

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    5. Chasse aux trésors alphabétique

    Il pleut dehors, ou vous êtes coincé à la maison pendant que bébé fait la sieste ? Occupez les grands avec cette chasse aux trésors spéciale maison !!! Ce qu’il vous faut : des lettres alphabétiques (imprimées ou magnétiques) et c’est tout ! Le but : que les enfants ramène un objet commençant par une lettre de l’alphabet. Chaque objet trouvé sera placé sous la lettre en question. Attention, les pirates vont farfouiller partout pour trouver chez vous… peut être un vrai trésor enfoui depuis trop longtemps ?! ;o)

    IMAGE : Chasse au trésor alphabetique

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    6. Défilé de mode

    Développez le sens de l’esthétique de vos enfants avec cette activité spéciale : défilé de mode ! Il vous suffira de dessiner des bonhommes à la craie, de la taille de vos enfants de préférence (pour que leurs habits correspondent). Ainsi, ils pourront choisir plusieurs tenues parmi leurs vêtements pour habiller leur personnages. Super, pour trouver de nouvelles idées et pour donner envie aux bambins de s’habiller seuls !

    IMAGE : Habillez les !

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    7. Signature d’artiste

    Pour changer un peu des dessins à la peinture traditionnels, voici une méthode simple pour faire une toile « qui en jette » ! Il vous faudra une toile à peindre, du scotch et de jolies couleurs de peinture. La première étape sera de réaliser la forme que vous souhaitez avec le scotch (le prénom, une fleur, etc). Ensuite, l’artiste entre en scène et réalise son dessin avec un pinceau ou même avec les doigts ! Ensuite, quand l’oeuvre est terminée, enlevez délicatement le scotch et faites sécher le tableau. Et admirez le travail !!!

    IMAGE : Signature d'artiste

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    8. Bonhomme papier toilettes

    S’il y a bien quelque chose que l’on a en quantité, ce sont les rouleaux de papier WC ! Alors, au lieu de les jeter, sachez que vous pouvez les transformer en petits bonhommes ou en animaux. Il vous faudra simplement de la peinture et des crayons pour leur donner vie. Regardez le résultat :

    IMAGE : Bonhomme papier toilette

    IMAGE : Chauve qui peut !

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    9. Le camping… à la maison !

    Alors ça, c’est trop rigolo. Voici comment avoir l’impression de partir en vacances sans quitter votre chez-vous ! Plantez votre tente dans votre jardin ou dans votre salon et hop, tout le monde à l’intérieur pour la nuit !!! Vous pouvez pousser le jeu des aventuriers en cuisinant avec un réchaud à gaz et en simulant un petit feu de bois avec une bougie. Vos enfants vont tout simplement A-DO-RER !

    IMAGE : Soirée sous la tente

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    10. Agent secret Spiderman !

    Et pour finir, voilà une activité physique qui va particulièrement plaire aux amateurs de super héros ou d’agents spéciaux : le passage à travers les rayons lasers ! Vos enfants joueront aux contorsionnistes pour aller récupérer un trésor de l’autre côté du passage piégé… Pour cela, il vous faut, du fil assez épais (de la laine par exemple) et du scotch pour attacher au mur les bouts de fil. Et si on touche, on recommence au début !

    IMAGE : Agent secret spiderman

    Et en voici plein d’autres :

    IMAGE : Activités enfants

    Bonnes rigolades à tous et à toutes !!!

     

    Divertissement 2:  10 ACTIVITÉS POUR ENFANTS ULTRA SIMPLES À FAIRE

     

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    Trois bonnes recettes avec les craquelins Triscuit allégés et santé

    craquelins

    Vous avez une petite fringale, des amis arrivent à l’improviste ? Triscuit propose quelques bouchées à trois ingrédients à savourer partout et en tout temps ! Ultra simples à réaliser, ces délicieuses combinaisons se préparent en cinq minutes ou moins à partir d’ingrédients de tous les jours dont les craquelins Triscuit, qui sont fabriqués à partir de seulement trois ingrédients (blé entier, huile végétale et sel de mer).

     

    QUELQUES SUCCULENTES  RECETTES RAPIDES À PRÉPARER


    Vous trouverez ci-dessous des recettes à base de Triscuit proposant de nouvelles combinaisons de saveurs, soit poulet + kimchi + coriandre, pastrami + cornichons + moutarde et avocat + lime + jalapeno.

     

    POULET + KIMCHI + CORIANDRE


    Temps de préparation : 5 min     Temps total : 5 min     2 portions de 2 craquelins garnis chacune.

    Ce dont vous avez besoin
    4 craquelins TRISCUIT
    2 c. à soupe de kimchi
    1/4 tasse de poulet (poitrine) cuit et effiloché
    4 feuilles de coriandre fraîche

    Préparation
    Garnir les craquelins des autres ingrédients.

    Conseils
    Simplifiez-vous la vie : Achetez un poulet rôti à l’épicerie pour avoir le poulet dont vous avez besoin pour préparer cette collation facile et délicieuse.

    Valeur nutritive par portion
    70 calories, 2 g lipides totaux, 0 g gras saturés, 15 mg cholestérol, 130 mg sodium, 7 g glucides, 1 g fibres alimentaires, 0 g sucres, 7 g protéines

     

    PASTRAMI + CORNICHONS + MOUTARDE


    Temps de préparation : 5 min     Temps total : 5 min     2 portions de 2 craquelins garnis chacune.

     

    biscuits

     

    Ce dont vous avez besoin

    4 craquelins TRISCUIT
    4 tranches de pastrami (28 g)
    4 tranches de cornichons sucrés
    1 c. à thé de moutarde à l’ancienne

    Préparation
    Garnir les craquelins des autres ingrédients.

    Conseils
    Substitut : Préparer en utilisant les restes d’une pointe de poitrine de bœuf cuite.

    Valeur nutritive par portion
    80 calories, 2,5 g lipides totaux, 0,5 g gras saturés, 10 mg cholestérol, 380 mg sodium, 10 g glucides, 1 g fibres alimentaires, 0 g sucres, 4 g protéines

     

    AVOCAT ÉCRASÉ + LIME + JALAPENO


    Temps de préparation : 5 min     Temps total : 5 min     2 portions de 2 craquelins garnis chacune.

     

    biscuits

    Ce dont vous avez besoin
    4 craquelins TRISCUIT
    1/4 d’avocat bien mûr, écrasé
    1/8 c. à thé de jus de lime frais
    1/2 petit piment jalapeno, coupé en 4 tranches
    1/4 c. à thé de zeste de lime

    Préparation
    Étendre l’avocat sur les craquelins.
    rroser de jus de lime.
    Garnir d’une tranche de jalapeno et de zeste de lime.

    Conseils
    Petit extra : Préparer en utilisant les craquelins TRISCUIT au poivre concassé et huile d’olive.

    Valeur nutritive par portion : 70 calories, 4 g lipides totaux, 0,5 g gras saturés, 0 mg cholestérol, 60 mg sodium, 8 g glucides, 2 g fibres alimentaires, 0 g sucres, 1 g protéines

     

    Bref, laissez libre cours à votre imagination et créez vos propres combinaisons ou substituez certains de ces ingrédients afin d’adapter ces recettes à vos papilles!

     

    Alimentation 3:  Trois bonnes recettes avec les craquelins Triscuit allégés et santé

     

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    Découvrir les épices

     

     

    Chercher à parfumer ses plats, c'est faire un beau tour du monde, s'enivrer de parfums inconnus. Partons à la recherche des épices!
     

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    L'épice est une substance d'origine végétale, aromatique ou piquante, qui sert à l'assaisonnement des mets. Il en est de même pour les aromates, les assaisonnements et les condiments, ces derniers regroupant aussi, cependant, les mélanges de fruits et de légumes: achards, chutney, pickles et rougail créole...

    Parmi les épices, on distingue celles qui sont très piquantes telles que le raifort, le piment et la moutarde; celles qui sont très aromatiques comme le cumin, la nigelle, la marjolaine et le carvi; celles qui offrent des notes acides ou astringentes: sumac, citronnelle et tamarin; celles qui ont un goût sucré ou associé au sucre, comme la cannelle, l'anis étoilé ou badiane, l'anis, la casse et la muscade. Enfin, les herbes, qui se marient facilement aux autres épices: coriandre, fenouil, paprika, persil, etc.

    Le grand avantage des épices, c'est qu'elles permettent de modifier complètement le goût d'un plat. Un poulet, un poisson ou un plat végétarien assaisonné au ras el hanout d'Afrique du Nord seront très différents d'un mets parfumé au garam massala indien ou au berbère éthiopien. Voici deux régions, deux gammes d'épices: le Moyen-Orient et l'Afrique. En route!

    Le Moyen-Orient


    Le Moyen-Orient est un grenier où se cachent mille trésors olfactifs et gustatifs que l'on commence à peine à découvrir et à utiliser. On lui doit l'anis, l'asa-fœtida, le carvi, le cumin, le curcuma, le gingembre, la nigelle aromatique, le pavot, le safran, le sumac. Ces aromates sont maintenant utilisés dans plusieurs mélanges culinaires, de l'Inde aux Antilles en passant par l'Espagne. C'est qu'elles voyagent, ces épices! En voici trois à découvrir ou à redécouvrir.

    Le sumac, une épice moins connue, ajoute aux plats un goût aigre et piquant. Il fait partie de la même famille que le vinaigrier du Québec et pousse à l'état sauvage dans tout le Moyen-Orient. Les cuisiniers du Liban, de la Syrie, de la Turquie et de l'Iran utilisent les grappes de baies rouges entières ou en poudre.

    On parfume les plats de poisson et on aromatise les salades, dont la fameuse salade fattouche. On s'en sert également pour mariner les brochettes de viande. On le mélange aussi au yogourt. Enfin, c'est l’un des principaux ingrédients qui entrent dans la composition du zatar, savoureux mélange de thym sauvage arabe et de sumac auquel on ajoute parfois du paprika, de l'hysope, de la marjolaine et de l'origan. Ou trouve le zatar dans les épiceries du Moyen-Orient (badigeonner un pain plat d'huile d'olive et saupoudrer de zatar; au goût, chauffer légèrement. Excellent avec les plats moyen-orientaux!)

    Le safran est constitué des stigmates des pistils d'une variété de crocus. Les producteurs de safran doivent cueillir manuellement 60000 fleurs pour obtenir 1 lb (500 g) de safran. Il serait originaire du Népal, mais c'est l'Iran qui en cultive le plus: de 100 à 160 tonnes par année. C'est l'épice la plus chère du monde, mais on en utilise très peu à la fois. Un seul gramme permet donc de préparer plusieurs recettes. Et quel goût particulier et quelle couleur envoûtante! Sur le marché, on trouve aussi le pistil entier. Il est moins cher, mais moins fin, que celui constitué uniquement de stigmates.


    Comme cet aromate constitue un marché florissant, on trouve sur le marché de faux safrans. Évitez d'acheter du safran en poudre, puisqu'il est facile de camoufler d'autres herbes colorées et d'obtenir un produit douteux. Si vous désirez du safran en poudre, il est préférable de le moudre vous-même en le pilant au mortier. On peut très facilement l'utiliser entier puisque ses filaments deviennent souples une fois trempés dans de l'eau très chaude et décorent les plats de leur couleur vive.

    Le safran entre dans la composition du ras el hanout marocain. On laisse tremper le safran pendant au moins 10 minutes dans de l'eau très chaude et, à la dernière minute, on ajoute cette infusion et les stigmates aux plats. On cuit aussi le riz en ajoutant dès le début le safran dans l'eau chaude. Sa saveur unique et sa couleur rehaussent admirablement bien les plats de poisson, de fruits de mer ou de poulet.

    Le safran est utilisé dans les préparations culinaires, mais on peut aussi s'en servir comme colorant pour les teintures. Contrairement à ce que l'on entend parfois, les vêtements des moines bouddhistes ne sont pas teints avec le safran, mais avec le curcuma. Heureusement pour leur bourse! Le safran se vend en effet de 6$ à 10$ le gramme.

    Le cumin, originaire du Moyen-Orient, est une plante annuelle à fleurs blanches ou roses. Ce sont les fruits de cette plante que l'on utilise en cuisine sous la dénomination graines de cumin. On peut acheter le cumin en poudre, mais il conserve mieux ses propriétés lorsque les grains sont entiers. On peut le conserver jusqu'à trois ans au frais et à l'abri de la lumière. Il suffit de le moudre au besoin dans un mortier ou un moulin à café.

    Le cumin est associé à plusieurs préparations culinaires asiatiques, en particulier en Inde, en Égypte, dans les pays arabes et dans le bassin méditerranéen. Il parfume un plat typique, le foul medames, mélange de fèves brunes relevées de citron, de cumin, d'oignon et d'ail. Il fait partie de mélanges comme le garam masala. On utilise le cumin parcimonieusement, parce qu'il est très aromatique: quelques pincées font l'affaire.

     

    Le poivrier est une liane qui pousse sur tuteur. Il est cultivé principalement en Inde, en Malaisie et au Brésil, mais on trouve en Afrique des poivres remarquables, dont, au Cameroun, le poivre de Penja, qui pousse dans des terres volcaniques et offre des arômes particulièrement relevés. Les poivres rouges sont rares. Le poivre vert est un poivre cueilli avant la maturité; sa baie est alors lavée, puis déshydratée. On trouve aussi le poivre vert en saumure. Le poivre blanc est une baie qui, arrivée à maturité, est débarrassée de sa peau; en écrasant une baie, on peut voir que, sous la peau, le poivre est blanc. Enfin, le poivre noir est une baie séchée au soleil.


    Le tamarin est produit par un arbre qui serait originaire d'Afrique de l'Est ou du sud de l'Asie. Il est cultivé en Inde, et les conquistadores espagnols l'ont introduit dans les Antilles et au Mexique. Ses feuilles servent à la fabrication d'une teinture rouge. Le tamarin fait partie des ingrédients de la sauce Worcestershire et lui donne son goût caractéristique acidulé. On achète le tamarin sous forme de pâte, de concentré ou séché.

    On peut l'utiliser notamment dans des boissons fruitées, dans les plats de légumes mijotés, les soupes aigres, les plats à base de lentilles et de fruits de mer, pour donner un goût citronné. Pendant l'été, on peut aussi en faire une boisson désaltérante en mélangeant 4 oz (125 g) de concentré de tamarin à 12 t (3 L) d'eau froide. Laisser reposer de 3 à 4 heures au frais, filtrer et sucrer au goût.

    Le ras el hanout, mélange d'épices marocain, est réputé dans la cuisine nord-africaine. Son nom signifie le toit de la boutique, ou le meilleur de la boutique, ou encore le patron de la maison, ce qui signifie que ce mélange d'épices est ce que le vendeur offre de mieux! Sa composition varie d'une région à l'autre et d'une famille à l'autre. Le mélange est composé de boutons de roses, de lavande, de safran, de cannelle, de curcuma, de cardamome, de gingembre, de muscade, de macis, de poivre long, de poivre de la Jamaïque, de poivre cubèbe, de poivre de Guinée, de poivre noir, de clou de girofle, de fenouil, de nigelle, etc. C'est un mélange parfait pour apprêter les tajines d'agneau ou de poulet, le couscous et le gibier.

    Le berbère éthiopien, parfois piquant, contient du piment, de la cardamome verte, du poivre noir, de la coriandre, du clou de girofle, du gingembre moulu, des graines d'ajowan, du poivre de la Jamaïque, du fenugrec et du cumin. On l'utilise notamment dans la cuisson du poisson au four, sur les viandes à griller au barbecue et dans les plats de légumes.

    À lire

     

    • Encyclopédie des herbes et des épices, toutes les saveurs du monde, Sélection du Reader's Digest, Montréal, 1993, 288 p.
    • The Spice and Herb Bible, par Ian Hemphill, Éditions Robert Rose, Toronto, 2006, 606 p.

     

    Alimentation 3:  Découvrir les épices

     

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