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    Émotions 1 | Antidépresseurs 0


    Cessons de réprimer nos sautes d’humeur avec des petites pilules. Voilà le message de la psychiatre et psychopharmacologue américaine Julie Holland dans son dernier ouvrage, Assumons nos humeurs!


    Par Chantal Éthier du magazine Châtelaine

     

    Santé-Psycho 2:  Émotions 1 | Antidépresseurs 0

     

    La Dre Julie Holland | Photo: Jessica Hills


    Les antidépresseurs figurent parmi les médicaments les plus consommés par les femmes. Pourquoi ? En Amérique du Nord, une femme sur quatre en prend, contre un homme sur sept. Or, 80 % des ordonnances d’antidépresseurs sont rédigées non par des psychiatres, mais par des médecins généralistes. Et, le plus souvent, sans qu’un diagnostic de dépression soit posé !


    Au bout d’un certain temps, on ne peut pratiquement plus s’en passer. La dépression peut même devenir résistante au traitement. Des études démontrent que de nombreux patients finissent par éprouver un état dépressif chronique que l’on appelle « dysphorie tardive ». À moins de souffrir d’une grave dépression ou d’être vulnérable aux rechutes, il ne faut pas prendre ces médicaments sur une longue période.

     

    Dans votre livre, on apprend que des médecins prescrivent à des femmes déprimées ou anxieuses des pilules destinées aux schizophrènes. Comment est-ce possible ? Les laboratoires dépen­sent des milliards de dollars pour transformer des sentiments normaux, comme la peur ou la tristesse, en états pathologiques. Aujourd’hui, le médicament le plus vendu en Amérique est Abilify, un neuroleptique conçu à l’origine pour traiter la schizophrénie. Or, à peine 1 % de la population est atteinte de cette maladie ! Prescrire des antipsychotiques à des patients déprimés est insensé : ces médicaments peuvent provoquer le diabète de type 2 et des troubles de la motricité irréversibles.

     

    Serions-nous plus sensibles que les hommes ? L’émotivité des femmes est normale. Sous l’influence des hormones, notre cerveau s’est développé de manière à avoir de l’intuition et à éprouver de l’empathie pour nos enfants, notre conjoint, notre entourage. Or, les antidépresseurs nous empêchent de ressentir pleinement ces émotions, d’atteindre l’orgasme, de tomber amoureuse, de pleurer…


    Alors pourquoi refusons-nous les émotions ressenties ? Dans une lettre ouverte au New York Times, je raconte l’histoire d’une de mes patientes qui m’avait appelée de son bureau, en pleurs. Elle me demandait d’augmenter la dose de ses médicaments parce qu’elle ne voulait pas être vue en train de sangloter au travail. Quand je lui ai demandé la cause de ses larmes, elle m’a répondu que son patron l’avait humiliée devant les autres employés ! Elle n’avait pas besoin d’ingurgiter plus de pilules, mais de faire face à son boss…


    D’un autre côté, les émotions des femmes effraient parfois les hommes… Pour certains, cela leur rappelle que, enfants, ils étaient à la merci des humeurs de leur mère. Si une femme pleure ou se met en colère, ils s’empressent de lui dire : « Tu deviens hystérique et on ne peut pas te parler. » Alors, les femmes font beaucoup d’efforts pour se contrôler, afin de maintenir le contact. Et les médecins – souvent des hommes – se hâtent d’étouffer tout débordement émotif en sortant leur carnet d’ordonnances.


    Depuis des siècles, on conseille fortement aux hommes de réprimer leur sensibilité. Maintenant, on envoie le même message aux femmes, surtout sur le marché du travail. Et cela est nocif non seulement pour ces dernières, mais pour toute l’humanité : nous avons besoin de plus d’énergie féminine dans le monde pour contrebalancer l’omniprésence des armes, la destruction, l’appât du gain…

     

    Santé-Psycho 2:  Émotions 1 | Antidépresseurs 0

      Studio shot

     

    Comment l’anxiété et la tristesse peuvent-elles être utiles, comme vous l’avancez ? On ne doit pas mettre son alarme interne à mute ! Les pilules du bonheur neutralisent nos émotions, ce qui nous incite à pousser nos problèmes sous le tapis. Or, être triste ou anxieuse peut nous mener à réexaminer notre vie et à effectuer les changements qui s’imposent. Nous signaler, par exemple, qu’il est temps de quitter un emploi qui nous ennuie ou un mari qui nous rend malheureuse…


    On peut s’aider des antidépresseurs le temps de bénéficier d’une psychothérapie ou d’apporter des changements dans sa vie. Mais une fois qu’on a trouvé des solutions, le sevrage doit commencer, peu à peu, sous la supervision d’un médecin. On ne parle pas ici de ceux qui devront continuer à prendre des psychotropes toute leur vie parce qu’ils souffrent d’un trouble bipolaire ou de dépression récurrente.


    Comment se sentir mieux sans médicaments ? On peut fermer son téléphone, aller dehors profiter du soleil, se rapprocher de la nature. Multiplier les contacts visuels avec les autres. Nous sommes des primates sociaux, et les échanges de phéromones, d’odeurs ou de vibrations – ­appelons ça comme on voudra – ne peuvent s’établir par courriels ou textos!


    Les femmes sont fatiguées. Vous dites qu’elles ont vraiment besoin de repos. Le sommeil est l’une des activités les plus vitales de l’organisme. Sa qualité influence la longévité, encore plus que le régime alimentaire ou l’exercice. Des nuits trop courtes provoquent une inflammation dans l’organisme, diminuent la résistance au stress et augmentent les risques de cancer et de maladie cardiaque ! Sans compter que dormir peu fait grossir. Je recommande à mes patientes des nuits d’au moins huit heures.


    Selon vous, beaucoup de femmes « se droguent à la bouffe » pour échapper à leur vie stressée. Elles font alors de mauvais choix alimentaires. Que devraient-elles manger pour se sentir mieux ? La plupart des maux, même ceux d’ordre mental – y compris la dépression et l’anxiété –, ont des causes inflammatoires. Du moins en partie. Je suggère à mes patientes d’éviter tout ce qui est blanc : farine, sucre, laitages, de même que les aliments transformés, qui entraînent de l’inflammation dans l’organisme. Je les encourage à consommer plus de fruits et de légumes colorés. [NDLR : Une salade chaque jour, écrit-elle dans son livre. « Il est important de consommer des légumes crus. Les gens qui en mangent sept portions par jour risquent moins de tomber malades, ou de mourir du cancer ou d’un infarctus », précise-t-elle.] Un régime riche en végétaux stimule les neurotransmetteurs cérébraux du bien-être.


    Vous nous conseillez d’ailleurs de ne pas perdre contact avec notre corps… Chaque fois que l’on se prend pour un pur esprit, on s’expose à des ennuis de santé. Nous devons écouter nos malaises, pas les réprimer. Et consommer des médicaments est loin d’être la solution…

     

    Santé-Psycho 2:  Émotions 1 | Antidépresseurs 0

    Assumons nos humeurs !, par la Dre Julie Holland, Éditions Robert Laffont, 411 pages.

     

    Santé-Psycho 2:  Émotions 1 | Antidépresseurs 0

     

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    Lire, c’est mon sport!


    On est à la mi-août: c’est encore l’été et pourtant déjà la rentrée. À la radio, les équipes régulières ont retrouvé leur micro; chez moi, la cadette a pris le chemin du cégep. Et fraîchement revenue de courtes vacances, je trouve sur mon bureau tout plein de petits paquets. Chouette, c’est aussi la rentrée littéraire!


    Josée Boileau du magazine Châtelaine

     


    Il y en a, j’en connais, qui ne peuvent vivre sans leur programme d’entraînement. Physique, évidemment.


    Impossible pour eux de concevoir leur journée sans des moments bien dégagés pour courir, s’étirer, pédaler, se muscler et se secouer le cœur. Ils en ont be-soin. Il ne manque d’ailleurs pas de reportages pour nous raconter comment ces gens, tous bien occupés, arrivent, eux, à consacrer du temps à leur bien-être. Ni de chroniques pour nous inciter à en faire autant.


    Moi, c’est ma tête que j’entraîne. Je ne peux concevoir une journée sans un espace, pas nécessairement bien dégagé, pour lire, lire, lire. J’en ai be-soin. Mais je ne vois jamais de reportages qui racontent comment quelqu’un de très occupé trouve malgré tout du temps pour s’occuper de sa santé intellectuelle.

     

    Livres à Lire 2:  Lire, c’est mon sport!

     

    Il est vrai que, chroniques littéraires obligent, la lecture fait partie depuis quelques mois de ma vie professionnelle – d’où l’avalanche de romans arrivés à la maison pendant mes vacances, avalanche qui perdurera pendant toute la haute saison des nouvelles parutions. J’ai d’ailleurs aussitôt plongé: j’en ai ouvert cinq de front. Eh quoi, il me fallait bien déterminer dans quel ordre j’en parlerai au cours de l’automne…


    Tss-tss, Josée, sois franche! Tu as toujours lu ainsi, non seulement tout ce qui te tombe sous la main, mais aussi tout en même temps!


    De fait, chaque jour de ma vie s’accompagne d’au minimum quatre ouvrages entamés – ça peut monter jusqu’à dix. Logique, car à chacun son moment! Les lectures du matin ne sont pas celles du soir; il faut distinguer les livres pour paresser de ceux pour salles d’attente. Il y a des bouquins qui se savourent au soleil, d’autres qui se révèlent sous la pluie. Des livres à dévorer en une soirée, d’autres (miam!) à étirer pendant des mois. Et encore des livres pour l’autobus, pour le café du coin, pour la cafétéria le midi, pour le coiffeur, pour la cour arrière, pour le salon… Le bain? Tout bien considéré (un livre échappé est long à sécher), préférence aux magazines!


    En véritable athlète, je suis d’ailleurs bien équipée. Au premier chef, le sac à main. Son critère d’achat est précis: je dois pouvoir y glisser sans peine un livre de grosseur acceptable (pas de brique, mais quand même plus qu’un format poche) et au moins deux magazines bien roulés. Fi ainsi de l’excuse du manque de temps: deux minutes se libèrent? Lisons!


    Bon, j’admets, je suis humaine. Deux minutes libérées signifient d’abord un coup d’œil à mon cellulaire! Mais glisser sur les manchettes, Twitter, Facebook et mes courriels n’est qu’un apéritif. Alors je ne m’y attarde pas. Le vrai plaisir, c’est de passer à la vitesse supérieure: un texte consistant.


    Ce qui implique au préalable un choix. Non, je ne magasine pas mes bouquins sur Internet, ni ne me soucie du livre électronique. L’horreur. Il faut palper, sentir, feuilleter pour maximiser l’entraînement! Ça signifie se rendre en librairie, incitée par une critique professionnelle ou une recommandation d’ami. Et une fois sur place, fureter, tous les sens en éveil, pour découvrir ce que je ne connais pas encore.


    Qu’est-ce qui m’accrochera l’œil? La couverture d’abord (au risque même de rater des bijoux pour cause de dessin criard). Ensuite le titre, le nom de l’auteur.


    Me voilà qui m’arrête. C’est que je suis prête pour le quatrième de couverture. Si je me rends jusqu’au bout, alors je soupèse l’objet lui-même: son format, son épaisseur, sa mise en page, ses caractères. Puis je parcours le premier paragraphe, à la rigueur quelques pages – mais jamais au grand jamais, je ne lis la fin (mais j’en connais, aussi maniaques que moi, qui commencent par là).


    La tête n’a pas décroché, le désir a grandi? Plus de doute, j’achète. Ou je prends note pour une prochaine fois (un emprunt à la bibliothèque fait évidemment aussi l’affaire).


    Après, suffit de disperser bouquins, journaux et magazines partout dans la maison, histoire de cultiver l’envie. Même les ouvrages qui resteront non lus (vu le lot, c’est inévitable) ont leur utilité: ils sauront distiller leurs ondes salutaires jusqu’au cerveau le plus proche, inconsciemment absorbés.


    Les plus sportifs, ceux de ma catégorie, auront en réserve de gros sacs bien solides, d’une capacité surprenante, histoire de traîner plus de lectures qu’il n’en faut quand on doit s’éloigner.


    J’ai en tête deux souvenirs de vacances. Un chalet loué en Mauricie, un lac où plonger et des piles de livres où en faire autant. J’avais réussi, super performance pour une mère de famille, à en lire un par jour: romans policiers (forcément, c’est les vacances!), sociologiques, comiques et poétiques, essais, biographies… Deux semaines, 15 livres. Un marathon qui vous remet une fille en forme!


    Et il y eut cet autre chalet, à l’Île-du-Prince-Édouard cette fois. Arrivés plus tôt dans la journée, sous un temps un peu gris, nous étions tous au salon, à lire: deux parents, quatre enfants, car même la petite dernière, qui n’avait pas cinq ans, feuilletait un bouquin richement illustré.


    C’était bien joli tout ça, mais le temps passait et nous étions en terre à découvrir. Alors, rompant le silence, j’ai lancé: «Bon, il faudrait bien sortir!». J’ai vu cinq têtes se lever, avec ce regard agacé de gens qu’on dérange profondément. Non, personne n’allait bouger. J’ai alors pensé que j’étais sûrement la seule mère du Québec à vivre cette situation incongrue: devoir pousser sur sa gang pour qu’elle arrête de lire.


    Aujourd’hui, je dirais plutôt que nous avions signé là toute une performance.

     

    Livres à Lire 2:  Lire, c’est mon sport!


    Journaliste depuis plus de 30 ans, Josée Boileau a travaillé dans les plus importants médias du Québec, dont au quotidien Le Devoir, où elle a été éditorialiste et rédactrice en chef. Aujourd’hui, elle chronique, commente, anime, et signe des livres!

     

     

    Livres à Lire 2:  Lire, c’est mon sport!

     

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    Chaleur accablante – vagues de chaleur

     

    Santé 3:  Chaleur accablante – vagues de chaleur

     

     du site:  https://www.canada.ca

     

    De nombreuses régions du Canada connaissent de nombreuses périodes de chaleur accablante, ou « vagues de chaleur ». La chaleur accablante peut vous rendre vulnérable, causer des coups de chaleur et même entraîner la mort. Il est important de prendre des précautions pour protéger votre santé et celle de votre famille.

     

    Qu'est-ce qu'une période de chaleur accablante?

    En période de chaleur accablante, les températures sont fortes et parfois accompagnées de taux élevés d'humidité. Le niveau de ces températures extrêmes peut varier selon les régions, mais les vagues de chaleur anormalement élevées peuvent comporter des risques pour votre santé.

     

    Risques pour la santé

     

    Votre corps produit de la chaleur, surtout pendant une activité physique. L'air chaud et l'exposition directe aux rayons du soleil ou à des surfaces chaudes réchauffent également votre corps. Cette chaleur se perd au contact avec de l'air frais et par la production de transpiration, qui rafraîchit votre corps à mesure qu'elle s'évapore.

    Les conditions météorologiques jouent un rôle important dans la régulation de la température de votre corps. Par exemple, s'il vente, la transpiration s'évapore plus rapidement, ce qui aide à vous rafraîchir. En revanche, une humidité élevée ralentit ce processus, ce qui contribue à faire augmenter la température de votre corps.

    Les maladies liées à la chaleur peuvent vous affecter rapidement et entraîner des problèmes de santé à long terme, même la mort. Elles sont principalement causées par une surexposition à la chaleur accablante, surtout par des efforts jugés excessifs en fonction de votre âge et de votre état physique. Ces maladies englobent :

     

    • l'œdème de chaleur (enflure des mains, des pieds et des chevilles)
    • les boutons de chaleur
    • les crampes de chaleur (crampes musculaires)
    • l'évanouissement provoqué par la chaleur
    • l'épuisement dû à la chaleur
    • le coup de chaleur

    Le saviez-vous?

    On prévoit que le nombre annuel de jours de chaleur accablante fera plus que doubler au cours des 30 prochaines années dans certaines régions du Canada.

    Bien que la chaleur accablante rende tout le monde vulnérable aux maladies liées à la chaleur, les risques pour la santé sont plus grands pour :

     

    • les adultes plus âgés
    • les nourrissons et les jeunes enfants
    • les personnes qui souffrent de maladies chroniques (comme des difficultés respiratoires, des problèmes cardiaques ou des maladies psychiatriques)
    • les personnes qui travaillent à la chaleur
    • les personnes qui font de l'exercice à la chaleur
    • les sans-abri
    • les salariés à faible revenu

     

    Si vous prenez des médicaments ou avez un problème de santé, demandez à votre médecin ou à votre pharmacien si votre situation vous rend plus vulnérable à la chaleur. Certains médicaments peuvent également rendre votre peau plus sensible aux UV. Consultez votre fournisseur de soins de santé si vous avez des questions à ce sujet et suivez ses recommandations.

     

    Les feuillets d'information suivants sont destinés à des groupes à risque précis :

    Conseils de sécurité

    Les maladies associées à la chaleur sont évitables. En période de chaleur accablante, le plus important est de rester au frais et de s'hydrater.

     

    Suivez les cinq étapes ci-dessous pour vous protéger, vous et votre famille, en cas de températures très élevées :

     

    1. Préparez-vous en vue de la chaleur
    2. Portez une attention particulière à vos réactions - et à celles des personnes qui vous entourent
    3. Hydratez-vous
    4. Restez à l'abri de la chaleur
    5. Évitez de vous exposer à la chaleur extrême lorsque vous êtes à l'extérieur

    Étape 1 - Préparez-vous en vue de la chaleur

    • Restez à l'écoute des prévisions météorologiques et des alertes locales afin de savoir quand prendre des précautions supplémentaires.
    • Prévoyez des visites régulières de membres de la famille, de voisins ou d'amis pendant les journées très chaudes au cas où vous auriez besoin d'aide. Les visiteurs peuvent déceler les signes d'une maladie liée à la chaleur qui pourraient passer inaperçus au téléphone.
    • Trouvez des moyens de rester au frais avant le début des températures chaudes. Si vous avez un climatiseur, assurez-vous qu'il fonctionne correctement. Les plafonniers et les autres types de ventilateurs peuvent aussi être utiles quand les taux d'humidité ne sont pas trop élevés. Trouvez un endroit climatisé où vous rafraîchir pendant quelques heures les jours de grandes chaleurs. Vous composerez alors mieux avec la chaleur.
    • Gardez des boissons froides dans votre automobile et faites le plein de carburant.

    Étape 2 - Portez une attention particulière à vos réactions - et à celles des personnes qui vous entourent

    Le coup de chaleur est une urgence médicale!

    Composez immédiatement le 911 ou votre numéro d'urgence local si vous prenez soin d'une personne qui a une température corporelle élevée, qui est inconsciente, confuse ou qui a cessé de transpirer.

    Surveillez les symptômes des maladies liées à la chaleur, notamment :

    • des étourdissements ou un évanouissement
    • des nausées ou des vomissements
    • des maux de tête
    • une respiration ou un battement cardiaque rapide
    • une soif extrême (bouche sèche ou salive collante)
    • une miction moins fréquente accompagnée d'urine d'un jaune inhabituellement foncé
    • des changements de comportement chez les enfants (somnolence ou crises de colère)

    Si vous éprouvez n'importe lequel de ces symptômes par temps chaud, rendez-vous sans tarder dans un endroit frais et buvez des liquides, de l'eau de préférence.

    En attendant de l'aide, rafraîchissez la personne sans tarder :

    • déplacez-la à un endroit frais, si vous le pouvez
    • appliquez de l'eau froide sur de grandes régions de sa peau ou ses vêtements
    • éventez-la autant que possible

    Étape 3 - Hydratez-vous

    Buvez beaucoup de liquides frais (surtout de l'eau) avant d'avoir soif afin de diminuer votre risque de déshydratation (quantité insuffisante de liquides dans le corps). La soif n'est pas un bon indicateur de déshydratation.

    • Laissez un verre près de l'évier afin de vous faire penser à boire de l'eau.
    • Rendez l'eau plus attrayante en l'aromatisant à l'aide de jus de fruits naturels.
    • Consommez plus de fruits et de légumes, car ils contiennent beaucoup d'eau.
    • Si vous mangez moins, vous devrez peut-être boire davantage d'eau.
    • Buvez de l'eau avant, pendant et après toute activité physique.

    Étape 4 - Restez à l'abri de la chaleur

    Le saviez-vous?

    Votre corps n'est pas habitué (acclimaté) à la chaleur accablante lorsque l'été commence. Si vous êtes physiquement actif, vous n'êtes pas acclimaté si vous ne faites pas régulièrement de l'exercice par temps chaud.

    Habillez-vous en fonction de la température

    • Portez des vêtements amples de couleur pâle et un chapeau à large bord fait de tissus qui permettent la circulation de l'air.
    • Veillez à ce que les lunettes de soleil que vous achetez offrent une protection contre les rayons UVA et UVB.

    Évadez-vous de la chaleur

    • Si vous devez faire de l'activité physique dans une période de chaleur accablante, prenez des pauses supplémentaires, retirez votre équipement pour laisser votre corps se refroidir, et buvez beaucoup d'eau. Ne vous attendez pas de performer autant sous la chaleur. Laissez le temps à votre corps de récupérer après une exposition à la chaleur.

    Gardez votre demeure fraîche

    • Préparez des repas qui n'ont pas besoin d'être cuits au four.
    • Empêchez le soleil d'entrer en fermant les volets, les rideaux ou les stores le jour.
    • S'il n'y a pas de danger, ouvrez vos fenêtres la nuit afin de laisser l'air plus frais pénétrer dans votre foyer.
    • Si vous avez un climatiseur doté d'un thermostat, réglez-le à la température la plus élevée à laquelle vous êtes à l'aise (quelque part entre 22 °C [72 °F] et 26 °C [79 °F]), ce qui aura pour effet de réduire votre facture d'électricité et de vous apporter le répit nécessaire. Si vous avez un climatiseur installé à une fenêtre, ne rafraîchissez qu'une seule pièce où vous pourrez vous rendre pour vous évader de la chaleur.

    S'il fait extrêmement chaud dans votre demeure

    • Prenez des douches fraîches ou des bains frais jusqu'à ce que vous soyez rafraîchi.
    • Utilisez un ventilateur pour vous aider à chasser la chaleur et faites circuler l'air dans votre direction.
    • Passez quelques heures dans un endroit frais. Cela pourrait être un secteur à l'ombre des arbres, une piscine ou un endroit climatisé, comme un centre commercial, un magasin d'alimentation ou une bibliothèque publique.

    Étape 5 - Évitez de vous exposer à la chaleur extrême lorsque vous êtes à l'extérieur

    Le saviez-vous?

    La peau brûlée par le soleil transpire moins efficacement, ce qui diminue la capacité de l'organisme à réguler sa température.

    Ne laissez jamais des personnes ou des animaux de compagnie dans un véhicule stationné ou à la lumière directe du soleil.

    • Lorsque la température de l'air extérieur est de 23 °C (73 °F), la température à l'intérieur d'un véhicule peut atteindre plus de 50 °C (122 °F) et être extrêmement dangereuse.

    Réorganisez ou planifiez vos activités à l'extérieur pour les faire pendant les périodes les plus fraîches de la journée.

    • Avant de sortir, vérifiez la Cote air santé de votre secteur, si elle est disponible. La pollution atmosphérique est habituellement plus élevée les jours de grandes chaleurs.
    • Réservez les activités extérieures plus intenses pour les journées moins chaudes, ou préconisez les lieux plus frais comme un endroit climatisé ou à l'ombre des arbres.

    Évitez de vous exposer au soleil. Repérez les endroits ombragés ou, si possible, créez-vous de l'ombre.

    • Les zones à l'ombre des arbres peuvent être jusqu'à 5 °C (9 °F) plus fraîches que les zones voisines.
    • Faites-vous de l'ombre avec un chapeau à large bord qui permet la circulation de l'air ou avec un parasol.
    • Portez des vêtements amples de couleur pâle, fait de tissus qui permettent la circulation de l'air.
    • Portez des lunettes de soleil qui offrent une protection contre les rayons UVA et UVB.
    • Appliquez un écran solaire avec un facteur de protection (FPS) d'au moins 15 et suivez les directives du fabricant. N'appliquez pas d'écran solaire sur un enfant de moins de 6 mois.

    N'oubliez pas!

    N'oubliez pas que l'écran solaire vous protégera contre les rayons ultraviolets (UV) du soleil, mais pas contre la chaleur.

     

    Santé 3:  Chaleur accablante – vagues de chaleur

     

     

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    Troubles anxieux: histoires de peur

     

    Difficile parfois de mettre le doigt sur le problème. Les appréhensions d'un... (PHOTO THINKSTOCK)

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    Difficile parfois de mettre le doigt sur le problème. Les appréhensions d'un enfant sont-elles le fruit d'une crainte passagère ou d'un véritable trouble anxieux? Voici comment deux jeunes ont dompté l'anxiété et, surtout, comment y voir plus clair.

    L'anxiété a de nombreux visages. Elle prend parfois les traits d'une phobie, d'une peur qui prend toute... toute la place. Deux adolescentes et leurs proches ont accepté de nous raconter tout le chemin parcouru pour mettre des craintes irraisonnées à la porte.

    Gabrielle et les poux

    Gabrielle* n'a jamais attrapé un seul pou. Et pourtant, ces bestioles lui ont volé une grande partie de son enfance. La peur incontrôlable d'être en contact avec ces parasites l'a amenée au bord du gouffre.

     

    Assise à la table de la cuisine, l'adolescente raconte sans réserve ce qu'est la vie avec une phobie, accompagnée de sa tante Karina, avec qui elle vit désormais.

    Gabrielle, 16 ans, a toujours été de nature inquiète, mais c'est à l'école que les choses se gâtent. Dès la maternelle, elle craint les microbes. Elle se lave frénétiquement les mains, plusieurs fois par jour. «J'avais la peau gercée jusqu'ici», raconte l'adolescente en se frottant les avant-bras.

    Et comme bien des parents, la mère de Gabrielle craint les poux. Elle multiplie les consignes pour que sa fille s'en tienne loin. Rapidement, toutes les craintes de la fillette se cristallisent dans ces nouveaux ennemis.

    L'anxiété, une histoire de famille

    Plusieurs proches de Gabrielle souffrent de troubles anxieux. Le terreau est donc fertile chez l'enfant, et la peur grandit. Tous les soirs, après l'école, Gabrielle s'arrête chez sa grand-mère et lui demande de fouiller sa tête. Avant d'aller au lit, elle retrace le fil de sa journée et interroge sa mère au sujet de gestes qui pourraient lui amener des poux. Un train ininterrompu de questions... jour et nuit.

    «Si elle ne me répondait pas, je faisais d'énormes crises», raconte l'adolescente. Épuisée, sa mère cède et accepte de répondre aux questions de Gabrielle. La peur prend ainsi une «ampleur démesurée», malgré un suivi psychiatrique.

    «Arrivée au secondaire, je regardais partout dans mes cheveux trois fois par jour. Je me chicanais avec tout le monde. Je voyais des amis, mais je voulais juste qu'ils partent.»

    Gabrielle refuse alors de s'asseoir sur le sofa de la famille, de toucher les vêtements qui tombent sur le sol, d'avoir des contacts physiques, et elle dort même avec un sac de plastique sur son oreiller.

    En guerre ouverte avec sa mère, toujours avec les poux en trame de fond, Gabrielle s'enfonce. Elle tente de se suicider à 15 ans. «C'était vraiment à cause des poux», souffle-t-elle.

    Malheureuse, Gabrielle flirte avec la délinquance. Sa mère n'en peut plus, et Karina lui propose de prendre le relais. Orthopédagogue, elle a elle-même souffert de troubles anxieux dans le passé. Elle déménage chez l'adolescente et laisse son appartement à sa soeur.

    Un défi par jour

    Immédiatement, elle entreprend de donner un défi par jour à sa nièce. S'asseoir sur le sofa deux minutes. Puis cinq. Au bout d'un très long processus, Gabrielle arrive à s'y coucher, puis à mettre un jeté sur sa tête. «Ç'a été très difficile. Elle s'en est même pris physiquement à moi, mais j'avais un but: que sa maison ne soit plus une zone de danger», se rappelle Karina. Elle se montre compréhensive, mais elle tient bon.

    Au fil des mois et des défis, Gabrielle se défait peu à peu de sa peur. Onze mois plus tard, elle fait ce constat: «Je peux maintenant m'aider moi-même. J'avais trop peur, mais j'ai compris que je pouvais faire plein d'affaires aujourd'hui ! Nana [Karina] me l'a montré», confie l'adolescente, tout sourire. Elle accepte désormais les câlins, et même de détacher ses épais cheveux foncés.

    Parallèlement, elle reçoit l'aide d'une travailleuse sociale et participe à un groupe de soutien pour adolescents anxieux, où elle a rencontré un ami de qui elle est très proche. «Mon anxiété a beaucoup diminué», raconte-t-elle.

    Lorsque l'entrevue tire à sa fin, Gabrielle pousse un soupir et sourit. «Je suis en train de réaliser que... eh bien... ça va vraiment bien, maintenant. Je suis heureuse, hein, Nana?»

    *Prénom fictif. Pour protéger son intimité, nous avons accepté de lui accorder l'anonymat.

    Alyssa-Rose et les insectes

    Toute petite, Alyssa-Rose pouvait passer des heures à jouer à l'extérieur au chalet familial. Puis, du jour au lendemain, tout bascule. À 6 ans, une peur incontrôlable des insectes la fige sur place. Plus question pour elle de mettre le nez dehors.

    L'anxiété, qui prend la forme d'une phobie, devient rapidement un réel handicap. «Elle s'est mise à fuir tout ce qui volait et à faire des crises, raconte sa mère, Caroline Émond. Pourtant, elle n'a pas été piquée par un insecte. Rien ne pouvait laisser présager que cette peur ressortirait.»

    Une peur qui envahit toutes les sphères de la vie d'Alyssa-Rose. À la récréation, elle refuse de bouger dans la cour de l'école. La tête calée dans les épaules, elle est terrifiée. «J'avais vraiment très peur que les abeilles me piquent», se remémore l'adolescente, aujourd'hui âgée de 16 ans.

    La peur est irrationnelle, mais l'enfant n'y peut rien. À l'école, elle est appuyée par plusieurs spécialistes, mais les sorties à l'extérieur demeurent pénibles tout le long de son primaire. «Elle ne pouvait plus fonctionner normalement, se rappelle sa mère. Les enfants la montraient du doigt... Ça ne l'a pas aidée à se faire des amis.»

    Un pas à la fois

    À 12 ans, Alyssa-Rose reçoit un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme. Le fait qu'elle exprime peu ses sentiments complique la situation. Caroline privilégie alors l'approche des «petits pas» pour aider sa fille. Au chalet, elle demande à sa fille de s'asseoir près d'elle, sur le balcon: d'abord cinq minutes, puis de plus en plus longtemps. La mère et la fille discutent alors de tout et de rien, pour éviter de mettre l'accent sur la peur.

    «Je ne voulais pas que sa peur gagne sur elle. Je voulais qu'on trouve des solutions pour l'aider à la combattre.»

    Elle sait de quoi elle parle: à l'âge de 19 ans, elle est passée par un épisode d'agoraphobie. Sa peur des endroits publics l'empêchait de poursuivre ses études au cégep, de se rendre au centre commercial et même au restaurant. Comme sa fille, c'est en s'exposant très graduellement à sa peur et en acceptant l'aide d'un psychologue qu'elle est parvenue à surmonter sa phobie, et à reprendre ses études quelques mois plus tard.

    «Quand tu as vécu avec un trouble anxieux, tu as peut-être plus de facilité à aider quelqu'un qui vit une situation semblable», résume-t-elle.

    «Une vraie souffrance»

    Aujourd'hui, Alyssa-Rose parvient à marcher jusqu'à l'école. Une grande victoire sur la peur, souligne sa mère, fière. L'adolescente n'aime toujours pas les insectes, mais elle tolère leur présence. «J'ai appris à fermer la porte de ma peur», explique l'adolescente, consciente du chemin parcouru.

    Une route parfois difficile, qui demande un grand investissement, se rappelle sa mère: «C'est très prenant. Comme parent, tu es vidé de ton énergie après les crises, mais ce qu'il faut savoir, c'est que ce ne sont pas des caprices ou un moyen d'attirer l'attention. C'est une vraie souffrance, et ça peut vraiment arriver à n'importe qui.»

    Difficile parfois de mettre le doigt sur le problème.... (Illustration La Presse) - image 2.0

    ILLUSTRATION LA PRESSE

     

    De l'anxiété à l'optimisme

    Avoir peur, s'inquiéter ou vivre de l'anxiété est normal. Sain, même. Sauf quand ça devient envahissant. Comment repérer l'anxiété malsaine? Que faire pour ne pas la nourrir?

    Un réflexe naturel

    Le mot lui-même a beau faire un peu peur, il y a des situations où il est naturel de vivre de l'anxiété. Comment reprocher à un enfant d'avoir mal au ventre à une semaine de la rentrée? Même les enseignants ont parfois des papillons dans le ventre au moment de se présenter devant une vingtaine de nouvelles paires d'yeux. Si tout le monde traverse ce genre de moments de stress et d'inconfort, tout le monde n'y réagit pas de la même façon. L'anticipation peut facilement se transformer en appréhension: peur de la nouveauté, peur de perdre la face, peur de dormir chez un ami, peur de perdre ses parents, peur de rater un examen... Se projeter dans un avenir inconnu est, pour certains enfants, source d'anxiété.

    Peurs nocives

    «L'adulte qui a peur de quelque chose se fait un film, voit l'événement catastrophique se produire et peut même ressentir les émotions qu'il ressentirait dans une telle situation. Ce n'est pas aussi clair pour les enfants. Leurs pensées sont un peu plus brouillées. Ils vont savoir qu'ils ont des peurs, avoir des espèces de flashs, mais ce n'est pas un film continu», explique Ariane Hébert, psychologue et auteure d'Anxiété - La boîte à outils. Comment savoir si le stress ou la peur de notre enfant sont normaux ou envahissants? «C'est toujours une question de quantité, de fréquence et d'intensité», dit Nathalie Couture, elle aussi psychologue et auteure de guides destinés aux petits, dont Incroyable moi maîtrise son anxiété. Les deux spécialistes s'entendent pour dire que l'anxiété devient problématique si elle empêche l'enfant de participer à des activités (une fête d'amis, par exemple) ou nuit à son développement personnel, social ou scolaire.

    Plus anxieux qu'avant?

    Aucune donnée scientifique ne permet de conclure qu'il y a plus d'enfants anxieux qu'avant. Ariane Hébert signale néanmoins que «la pensée commune» chez les penseurs et chercheurs intéressés par la question incite à croire que, oui, il y en a plus qu'avant, «en raison de notre rythme de vie». Il se peut aussi que les parents d'aujourd'hui favorisent involontairement l'anxiété chez leurs petits... Leurs exigences et leurs attentes seraient «nettement plus élevées qu'autrefois», juge d'une part Ariane Hébert. Entre le programme international, les cours d'arts martiaux et l'apprentissage d'une troisième langue, les enfants subiraient plus de pression. Par ailleurs, les parents actuels étant aussi «très engagés» envers leurs enfants, ils seraient aussi «très peu tolérants à l'inconfort» vécu par leur progéniture.

    Parentalité anxiogène?

    «Un parent qui sent son enfant anxieux va s'activer beaucoup, raconte la psychologue. Souvent, on maintient l'enfant dans l'anxiété parce qu'en essayant de l'apaiser à tout prix, on lui évite d'être confronté à des situations anxiogènes, ce qui lui évite aussi d'apprendre des stratégies pour calmer son anxiété. Ces stratégies-là se vivent dans le malaise et, comme parent, on a du mal à tolérer ça.» Ariane Hébert dit ne blâmer personne, seulement poser un constat. Nathalie Couture, elle, juge d'abord qu'un parent qui essaie de comprendre les émotions de son enfant, «c'est toujours gagnant». Puis, elle nuance: «Si on est présent dans la surprotection, peut-être que ça n'aidera pas. Si un parent ne laisse pas son enfant vivre ses propres expériences de peur qu'il arrive quelque chose, peut-être que l'enfant va se bâtir en étant incertain de ses capacités, dit-elle. Ça fait partie des facteurs de risque de développer de l'anxiété.»

    Guider vers l'optimisme

    Que faire? Rassurer l'enfant, bien sûr. Valider son émotion. Ensuite? «L'important, c'est de lui remettre [le problème] sur les épaules, lui demander: qu'est-ce que tu pourrais faire?», suggère Ariane Hébert. Il est important selon elle que l'enfant comprenne que l'anxiété vient de l'intérieur. Dans son livre Incroyable moi maîtrise son anxiété, Nathalie Couture explique entre autres aux petits qu'ils ont en eux un «Petit Plus» et un «Petit Minus» et que, en gros, quand ils sont anxieux, c'est qu'ils écoutent plus «Petit Minus». Ariane Hébert suggère par ailleurs de «créer un réflexe d'optimisme» chez l'enfant en l'incitant notamment à voir aussi le positif dans toute situation. Pourquoi ne pas demander à notre enfant qui vient soi-disant de passer une mauvaise journée à l'école, de la raconter de nouveau, mais en prenant le temps de se rappeler ce qui s'est bien passé, ce qui a été agréable? Un truc tout simple qui pourrait aussi bénéficier à bien des adultes!

    Un juste degré d'anxiété

    Le niveau d'anxiété qu'on vit a un effet sur nos performances. Trop, c'est comme pas assez. Explications.

    Illustration inspirée de la loi de Yerkes-Dodson, qui établit un lien entre la performance cognitive et le degré de stimulation.

    Optimal

    «Être stressé ou anxieux avant un examen va faire en sorte que je vais mettre des choses en place: je vais étudier, me préparer à l'avance, demander de l'aide à mon professeur s'il y a des notions que je comprends mal. Ça, c'est de l'anxiété normale», dit Nathalie Couture, auteure d'Incroyable moi combat l'anxiété. Dans un cas comme celui-là, le fait d'appréhender un échec augmente la vigilance et suscite des actions constructives.

    Faible

    L'anxiété est orientée vers le futur. Elle est marquée par l'anticipation et implique d'appréhender les conséquences de nos actes, rappelle Ariane Hébert dans Anxiété - La boîte à outils. L'incapacité à se projeter dans l'avenir peut faire qu'un enfant va négliger sa préparation à un examen, par exemple, puisqu'il ne songera pas à la possibilité d'un échec ni à son impact. Dans pareil cas, le niveau d'anxiété est trop faible pour provoquer une réaction qui pourrait être saine.

    Élevé

    Étudier de manière compulsive des notions qu'on maîtrise déjà témoigne d'un niveau d'anxiété hors de la normale. «Ça devient un problème quand il y a une perte de qualité de vie, quand l'enfant se sent envahi par ces émotions-là», dit Ariane Hébert. Elle parle alors de «rupture de fonctionnement», situation où on peut par exemple observer des difficultés de sommeil ou l'incapacité à faire un devoir (ou un examen).

    ______________________________________________________

    Incroyable moi maîtrise son anxiété. Nathalie Couture et Geneviève Marcotte. Éditions Midi Trente, 48 pages.

    Anxiété - La boîte à outils. Ariane Hébert. Éditions de Mortagne, 176 pages.

     

    Santé-Psycho 2:  Troubles anxieux: histoires de peur

     

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    Optimisme: mode d’emploi

     

    Santé-Psycho 2:  Optimisme: mode d’emploi


    Deux façons de changer le regard que l’on porte sur son quotidien.


    de Louise Gendron du magazine Châtelaine

     

     

     

    Neuf belles choses

    Cette méthode a été testée de façon scientifique par une équipe de psychologues allemands qui a d’abord créé deux groupes de volontaires (après avoir éliminé les sujets présentant une tendance dépressive). Pendant une semaine, les membres du groupe A devaient prendre 10 minutes tous les soirs pour noter un souvenir d’enfance. Ceux du groupe B, eux, avaient à noter neuf belles choses vues ou vécues pendant la journée. Trois interactions humaines, trois beautés du monde de la nature, et trois autres, de n’importe quel type.


    À la fin de la semaine, les participants du groupe B présentaient une amélioration notable de leur niveau de bien-être. Laquelle s’est maintenue pendant près de deux mois…


    La méthode des neuf belles choses a aussi été testée pas du tout scientifiquement par moi-même. Verdict : juste le fait de devoir trouver neuf choses belles ou agréables change la journée. Parce qu’il faut les chercher, porter attention à ce qui se passe autour de soi. Et on les trouve. Ou on les provoque. En échangeant quelques mots avec la barista qui prépare son café du matin par exemple. Pour se retrouver, au bout d’une semaine, à apprendre d’elle des rudiments de son mandarin maternel.


    Et, oui, ça change la vie…


    Changer son discours intérieur avec ABCDE


    Brûler un feu rouge sans voir le policier qui n’attendait que ça pour coller une contravention. Transporter un sac d’épicerie trop plein qui lâche au milieu du parking… Ça arrive à tout le monde. Avec le même résultat : le monologue qui se déclenche entre les deux oreilles entraîne une belle chute de moral. C’est ce que le psychologue Albert Ellis a baptisé le modèle ABC de l’adversité.


    Voici comment ça fonctionne :

    A pour Adversité : en traversant la rue, je me fais frôler par une voiture.

    B pour Bagarre, ma réaction instinctive (« Bon sang, quel imbécile ! Les gens conduisent comme des pieds ! »)

    C pour Conséquence : j’engueule le chauffard. Ou je peste jusqu’au travail. D’une manière ou d’une autre, je suis de mauvais poil pour le reste de l’avant-midi. Ce qui ne punit en réalité que moi.

    À ce modèle, Martin Seligman, psychologue et vulgarisateur, père de la psychologie positive, ajoute deux éléments pour le transformer en ABCDE :

    D pour Dos de la médaille : cela implique de faire l’effort volontaire d’opposer des contre-arguments à mon discours intérieur négatif. « Il n’avait pas l’air d’un écervelé, juste d’un type distrait. Il avait peut-être un grave problème. Finalement, j’ai eu de la chance, pas une égratignure… »

    Ce qui donne E pour Énergie : à court terme, l’effort de contrer le discours intérieur négatif donne un meilleur état d’esprit, donc une matinée plus agréable. Et le sentiment d’avoir vaincu l’adversité.

     


    Pratiquée de façon régulière, cette métamorphose du discours intérieur réduit à la source le nombre de pensées négatives et a un effet réel sur le bien-être et la façon de voir la vie.

     

    Santé-Psycho 2:  Optimisme: mode d’emploi

     

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