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    Comment mieux utiliser Internet

    à partir d’aujourd’hui

     


    Il est temps de se prendre en main, d’arrêter de faire défiler sans fin et sans but les pages des réseaux sociaux, et de comprendre que les commentaires qu’on émet sont lus par des personnes bien réelles.


    de Rachel Chen du magazine Châtelaine

     

    Art de Vivre 3:  Comment mieux utiliser Internet à partir d’aujourd’hui


    Photo: Unsplash


    La pression monte pour que les géants de l’industrie des médias sociaux améliorent leurs pratiques. Mais en attendant, on doit adopter de nouvelles habitudes dans la façon dont on utilise Internet.


    On rend l’accès aux applications moins facile

    Il importe d’abord de savoir combien de temps on consacre aux réseaux sociaux, selon Priya Kumar, boursière postdoctorale au Laboratoire de médias sociaux de l’Université Ryerson, à Toronto. Par exemple, les produits iOS 12 d’Apple sont dotés d’une fonctionnalité appelée Screen Time, qui compile les données concernant l’utilisation qu’on en fait. Certaines applications peuvent également nous renseigner sur les heures que nous passons sur notre téléphone. Pour ceux et celles qui trouvent déjà que cet engin si pratique apporte trop de distractions, il y a un truc simple et efficace: rendre moins facile l’accès à Internet. On supprime la version application des plateformes de médias sociaux. Sans la facilité d’une application, on passe moins de temps à surfer distraitement.


    On se rappelle qu’on communique avec des êtres humains

    L’anonymat et la désinhibition que permet Internet peuvent inciter les trolls au manque de respect et au harcèlement, mais ils peuvent également apporter un soutien important à ceux et à celles qui ne seraient pas à l’aise de parler de leurs angoisses en personne. «Les médias sociaux servent à créer de véritables interactions entre les gens. Il faut arrêter de les voir comme quelque chose de virtuel», fait valoir Priya Kumar. Avant de publier quoi que ce soit, il convient donc de se demander si l’on tiendrait les mêmes propos à une vraie personne en face de soi.


    On choisit le réseau social qui nous convient

    Les médias sociaux sont d’excellents outils pour entretenir des liens avec ses connaissances, trouver des renseignements ou se distraire. Mais on doit éviter de se mettre de la pression en essayant de tenir plusieurs comptes. Si l’on souhaite converser ouvertement avec des amis, Facebook est sans doute le bon choix. Si notre but est de partager de l’information avec une communauté plus large, Twitter est un meilleur allié.


    On privilégie les messages positifs

    La lune de miel avec Internet est finie. L’espoir utopique d’une sphère publique ouverte à tous s’est évanoui. De la même manière que certains groupes sont marginalisés dans le monde réel, des parties de la société sont laissées pour compte et n’ont pas une forte présence en ligne. Priya Kumar souligne qu’au pays, les internautes autochtones font face à une ségrégation numérique dans les médias sociaux et les femmes politiques sont davantage la cible de harcèlement et d’attaques de la part des trolls que leurs homologues masculins. «De telles expériences peuvent rendre le web moins attrayant ou plus intimidant pour certaines personnes», avance-t-elle. Envoyer des notes positives dans cet océan de négativité ou publier des messages de soutien sont de petits gestes qui ont un grand potentiel: faire sentir aux autres qu’ils sont les bienvenus.

     

    Art de Vivre 3:  Comment mieux utiliser Internet à partir d’aujourd’hui

     

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    Noël en dehors de la boîte

     

    La romancière Geneviève Lefebvre a réinventé Noël et s’est tout à coup sentie bien libre!

    de Geneviève Lefebvre de la revue Châtelaine

     

    Art de Vivre 3:  Noël en dehors de la boîte


    Photo: iStock.com/Filadendron


    Cette année encore, je serai seule à Noël.

    Ce n’est pas une chanson triste. C’est une solitude chérie, entretenue avec les soins délicats que l’on accorde aux orchidées et aux nouveau-nés, une soie fine à manier avec douceur et bienveillance. La chienne ronflera dans son fauteuil, le chat se nichera contre mon cou, j’aurai mes livres… Je serai bien.

    Cette solitude n’a pas toujours été choisie. Elle m’a d’abord été imposée par une rupture brutale. Sous l’arbre, cette année-là, il y a eu autant de trahisons que de cadeaux dans un film de Disney. Depuis, je me méfie des boîtes – les beaux emballages cachent parfois de vilaines surprises.

    Le deuil qui accompagne la fin d’une longue relation demande qu’on obéisse au cliché de la femme qui pleure, qui « bitche » contre « les maudits gars » et qui mange de la crème glacée devant la filmographie complète de Jennifer Aniston. En plus d’avoir le cœur brisé, il aurait donc fallu que je m’enferme dans un cercueil de mon vivant?

    Je me suis rebellée.

    Et je me suis retrouvée en wetsuit, les pieds gelés, sur la ligne de départ d’un triathlon, trop heureuse de nager plus vite que les idées noires, de pédaler plus fort que la déprime et, surtout, de courir assez rapidement pour semer les conventions.

    J’étais libre.

    En quittant les normes de la « bonne » façon de faire son deuil, j’ai pris la pleine mesure de l’espace qu’occupent ces boîtes qui constellent notre existence: bien carrées, bien étiquetées, bien étriquées, fabriquées à la pulpe des idées reçues et des conventions sociales.

    Tous ces efforts que j’avais faits pour entrer dans la boîte, sans égard à mes propres désirs, m’explosaient au visage. C’est moi que j’avais mise en boîte, sans papier, sans ruban et vide de réels cadeaux à offrir. Il était plus que temps de rallumer la fée des étoiles et d’explorer cette zone d’euphorie et d’inconfort qu’on appelle liberté.

    Pour les besoins de cette chronique festive – je vous assure que ça finit bien –, j’ai demandé à mon père et à mon fils de me raconter leur plus beau souvenir de Noël.

    Mon père m’a répondu que c’était ce réveillon où il était arrivé dans un état d’ébriété si désagréablement avancé que moi, sa petite fille si douce, j’avais pété les plombs devant toute la famille ébahie en lui criant qu’il me faisait honte et que je ne voulais plus jamais le revoir. Il a cessé de boire en janvier de cette année-là, il y a bientôt 40 ans.

    Quant à mon fils, son plus beau souvenir de « Noël », c’est quand je l’ai sorti de l’école un jour mouillé de mars (!), pour l’emmener voir quatre films « même pas pour enfant » dans un cinéma du centre-ville « avec un popcorn géant ».

    Cette année, je serai seule le soir de Noël, mais le lendemain, j’inviterai mon père chez Saint-Hubert, son restaurant préféré, et le jour d’après, j’irai au cinéma avec mon fils.

    Ce sera un Noël plein de cadeaux.

    Sans les boîtes.

     

     

    Art de Vivre 3:  Noël en dehors de la boîte


    Photo: Julien Faugère

    Geneviève Lefebvre est romancière et scénariste pour le grand et le petit écran. Elle scénarise actuellement l’adaptation pour la télévision de son roman Je compte les morts.

     

    Art de Vivre 3:  Noël en dehors de la boîte

     

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    Permanence de la tradition en Alsace,

    voyage du champ à l’assiette (1/3)

     

     

    L’Alsace foisonne d’initiatives individuelles ou collectives qui révèlent un lien fort avec une tradition qui, loin de mourir, paraît renaître sous des formes inattendues, parfois même inconscientes. Première partie.

     
     
    Permanence de la tradition en Alsace, voyage en images du champ à l’assiette (1/3)
     
     

    Région riche et attachée à sa culture singulière, carrefour entre la France et l’Allemagne, terre celte puis romaine et germanique, l’Alsace est entrée de plain-pied dans la mondialisation. Pourtant, ce territoire foisonne d’initiatives individuelles ou collectives qui révèlent un lien fort avec une tradition qui, loin de mourir, paraît renaître sous des formes inattendues, parfois même inconscientes. À travers l’exemple de l’alimentation, de l’agriculture jusqu’à la façon de cuisiner, nous essaierons de montrer à quel point ce sujet nous offre une actualité étonnante et réjouissante. Première partie.

     

     

    La tradition, qu’est-ce que c’est ?

     

    Pour clarifier la chose, nous devons d’abord définir la tradition. Selon le Petit Larousse, il s’agit d’une « manière d’agir ou de penser transmise de génération en génération ». Paul Sérant ajoute que la tradition, « c’est l’ensemble des vérités permanentes », tandis que Dominique Venner nous rappelle que « la tradition ce n’est pas le passé, c’est ce qui ne passe pas ». Parler de « permanence de la tradition » est donc presque un pléonasme.

     

    Nous nous intéresserons ici au côté matériel de la tradition, soit une partie seulement de celle-ci. On peut ajouter les parties éthiques, ethniques et linguistiques. La culture matérielle se définit in extenso par tout ce que produit une culture : objets manufacturés, produits raffinés… tout ce qui est fait de la main de l’homme. Chaque culture produit une tradition différente, et donc il y a une particularité, une singularité et parfois une unicité de ces productions. La tradition dans l’alimentation, c’est donc l’ensemble de gestes, de techniques, de croyances, de savoir-faire qui se transmettent de génération en génération, de la glèbe jusqu’aux fourneaux, et qui forment ainsi une continuité avec le passé.

     

     

    L’Alsace rurale, une véritable terre promise de l’agriculture

     

    Commençons par nous enfoncer dans la campagne alsacienne pour obtenir une vision globale de la situation actuelle. Dans cette belle région, on cultive un peu de tout : raisin bien sûr, mais aussi fruits (cerises, mirabelles, quetsches, pommes, poires…), céréales, choux… On élève des vaches et des chèvres, des abeilles. L’Alsace est historiquement une région fertile aux climats et écosystèmes différents (montagnes, zones humides, coteaux), avec un ensoleillement et des précipitations supérieures à la moyenne nationale qui contribuent à la prospérité de l’agriculture.

     

    Fleuves et rivières (Rhin, Bruche, Ill, Zorn…), forêts (dans les Vosges, le Ried), pâturages, l’Alsace est un véritable microcosme qui, malgré les assauts de la monoculture intensive qui a pris une place considérable dans le plaine, recèle encore une belle diversité.

     

    La chambre d’agriculture nous apprend que « l’Alsace est à la fois la plus petite région française métropolitaine et une des plus denses et des plus urbaines. […] L’agriculture régionale occupe près de 40 % du territoire avec 336 640 ha de surface agricole utilisée ». L’Alsace est donc avant tout urbaine : située sur l’axe économique rhénan extrêmement dynamique, la bétonisation est un des sujets d’actualité qui alimente les débats de la région.

     

    Élevage en montagne, vigne et fruits sur les coteaux vosgiens, céréales et choux dans la plaine : tel serait le tableau quelque peu caricatural mais assez vrai que l’on pourrait dresser de la région. Nous allons voir que cela n’a guère changé depuis des siècles, preuve de la persistance des choix agricoles en Alsace.

     

    Débarrassons-nous des chiffres tout de suite : 150 millions de bouteilles de vin produites par an, 7 500 tonnes de munster, 40 000 tonnes de choux à choucroute… Derrière ces quantités monstrueuses se cachent bien souvent des producteurs industriels, parfois peu soucieux de préserver et transmettre la tradition à l’origine de leurs produits. Mais aussi de petits producteurs qui mettent en œuvre des pratiques qui nous renvoient à des savoirs immémoriaux, perfectionnés par l’amélioration des connaissances scientifiques de ces dernières décennies. D’ailleurs, plus d’un quart des exploitations vendent en circuit court, c’est-à-dire directement au consommateur, sans intermédiaire. Preuve de la volonté de conserver ou de retisser un lien entre habitants et producteurs.

     

    Nous détaillerons ici trois exemples : la viticulture, l’élevage bovin et la culture du chou à choucroute. Ce choix n’est pas arbitraire : le vin est incontournable en Alsace et les vignes marquent son paysage ; les vaches donnent à la fois de la viande et du lait (pour le fromage) ; le chou à choucroute, une fois fermenté, compose la célèbre choucroute alsacienne. Ces trois exemples offrent une diversité dans les modes d’action qui permet de couvrir à peu près tout le champ de la production alimentaire de matière première. Ces trois exemples auraient d’ailleurs pu être pris quelques siècles plus tôt et traités d’une manière similaire.

     

     

    La viticulture

     

    La vigne contribue quasiment pour moitié à la valeur économique tirée de l’agriculture en Alsace. Sa culture s’étend, hors exceptions (notamment au nord vers Wissembourg), sur une bande de terre large de quelques kilomètres tout au plus qui s’étire des environs de Marlenheim jusqu’à hauteur de Mulhouse, vers Thann. Cela forme la célèbre Route des Vins. Inaugurée en 1953, celle-ci court sur 170 kilomètres, traversant 70 villages viticoles. Il est à noter que l’Alsace produisait déjà au Moyen Âge une quantité de vin sensiblement équivalente à celle d’aujourd’hui. Vin qui était déjà à l’époque exporté par tonneaux entiers sur le Rhin à destination de pays sans vignes (actuels Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Scandinavie…). Ce savoir-faire de la viticulture et de la vinification s’est donc transmis pendant des siècles. Les mêmes familles travaillent la vigne depuis des générations, parfois depuis le Moyen Âge.

     

    Certains viticulteurs tentent de renouer avec des formes traditionnelles de culture : labour à cheval, moins profond qu’avec un tracteur et surtout efficace dans les côtes raides du Piémont des Vosges, travail en harmonie avec des plantes comme les orties pour protéger la vigne des maladies, unissant à la fois un savoir ancestral et de nouvelles connaissances scientifiques. Souvent en agriculture biologique (plus de 15 % des vignobles d’Alsace sont labellisés AB, tout comme 20 % des vergers) et orientés vers la biodynamie, ils cultivent un raisin non standardisé, dont le goût va s’exprimer dans le vin chaque année de manière différente. Ils font vivre la tradition alsacienne en cherchant à offrir un vin spécifiquement d’Alsace, inimitable donc, à l’heure où l’on trouve du gewurztraminer en provenance d’Amérique latine ou d’Afrique du Sud.

     

    Deux exemples pour mieux comprendre. D’un côté, Jean et Pierre Dietrich, qui ont lancé le domaine Achillée à Scherwiller, aux côtés de leur père. Le but : faire du vin de qualité, avec un goût exceptionnel, en biodynamie. Respect de la terre, travail avec les plantes et les saisons, à rebours de la viticulture chimique décriée aujourd’hui. Les deux fils ont un parcours complémentaire : école de commerce pour l’un, œnologie pour l’autre. Parfait pour se lancer dans une telle aventure. Pas de levurage, le moins de sulfitage possible, cette approche réconcilie le vin et la santé. Ils accueillent les curieux et les locaux, les touristes et autres amateurs de vin pour les initier à leur art. Renouer le lien entre les voisins et les viticulteurs, c’est évidemment renouer avec la tradition qui unissait les habitants d’une commune à leur terroir.

     

    D’un autre côté, le domaine Lissner à Wolxheim, mené par Bruno Schloegel. Anciennement dans les assurances, il a tout arrêté pour reprendre le domaine d’un grand-père. Il travaille de la manière la plus naturelle possible, ses vignes regorgent d’une biodiversité remarquable. Il n’utilise pas plus de produits chimiques que ne le faisait un paysan alsacien du XIIIe siècle. Toute la récolte se fait à la main, dans la bonne humeur. Il passe des heures avec ses clients de passage, leur expliquant les nuances de ses grands crus de l’Altenberg et la rondeur de ses gewurztraminer. Il connaît parfaitement la moindre de ses parcelles, la composition du sol, l’exposition au soleil, l’humidité qui y règne, à la manière des paysans d’autrefois… Il mêle convivialité, excellence, professionnalisme et générosité, et l’on ne ressort pas de chez lui sans avoir goûté au minimum une dizaine de bouteilles. Il ne vend qu’à des particuliers, fuyant la grande distribution et sa standardisation, recréant en cela le lien qui existait naguère entre les Alsaciens et les viticulteurs. Véritable exemple à suivre, il montre qu’une culture traditionnelle et non chimique de la vigne peut exister, tout en améliorant le contact communautaire, en renouant avec les locaux.

     

    L’agriculture et l’exemple du chou à choucroute

     

    Le fléau de l’Alsace s’appelle le maïs. Sa culture encouragée par la PAC (politique agricole commune) contribue à la sécheresse, du fait que cette plante est très gourmande en eau, et nécessite une quantité monstrueuse d’intrants chimiques. Malgré ce grand bouleversement, quelques parcelles de blés sont cultivées par des paysans-boulangers, travaillant à faire renaître des variétés oubliées comme le blé rouge d’Altkirch, en agriculture biologique. Des champs plus petits, des variétés endémiques : hormis le tracteur, on pourrait se croire revenu en arrière de quelques siècles. Le reste n’a plus rien à voir avec l’agriculture d’antan, pratiquée durant des siècles en Alsace. Les céréales représentent 56 % de la surface agricole utile (SAU) en Alsace.

     

    Le chou échappe quelque peu à cette règle, car il en existe de nombreuses variétés, toutes intéressantes pour la production de choucroute. C’est aussi un légume très résistant, qui ne nécessite pas autant de « soins » que d’autres légumes. Et la choucroute est emblématique de l’Alsace ! Capitale autoproclamée de la choucroute, Krautergersheim tire son nom du légume même cultivé alentour, le Kraut/Krüt, qui signifie « chou » en alémanique. La production de choux s’étend effectivement sur 500 hectares à peine, principalement autour de ce village. La récolte s’étale de fin août à décembre selon les variétés, pour un rendement moyen de 80 tonnes à l’hectare en temps normal.

     

    Le domaine Bingert à Erstein travaille uniquement en agriculture biologique. Attentifs à leurs choux, Arsène et Alice Bingert agissent avec des solutions naturelles, cherchant un produit de qualité plus qu’un rendement toujours supérieur. Avec 40 tonnes à l’hectare seulement, ces pionniers du bio souhaitent s’inscrire dans une harmonie totale avec la Nature. Comme les autres producteurs de choux, bio ou non, ils réutilisent les déchets organiques pour enrichir la terre. La partie extérieure du chou n’est pas conservée pour la production de choucroute, pas plus que le trognon.

     

    Ces producteurs de choux maintiennent donc une tradition multiséculaire en Alsace, utilisant parfois des méthodes qui remontent au Moyen Âge, époque à laquelle la choucroute s’est imposée comme légume essentiel du régime alsacien. Et elle reste jusqu’à aujourd’hui, malgré tous les changements techniques et culturels, l’emblème de la région. Néanmoins la consommation alsacienne de choucroute diminuant, la pérennité de cette culture pourrait être en danger.

     

    L’élevage

     

    L’élevage se concentre dans les zones vallonnées ou montagneuses, c’est-à-dire à l’ouest de la région. On dénombre 2 410 exploitations bovines et une totalité de 160 000 têtes, soit en moyenne 66 animaux par ferme. Vaches à lait ou à viande, l’élevage a un avantage indiscutable : la pâture n’est pas labourée, des arbres parsèment parfois les prés, les haies sont toujours présentes. Pour la biodiversité et le maintien des paysages, la pâture est bien plus positive que l’agriculture.

     

    Grâce à une AOP (appellation d’origine protégée), le munster, fromage célèbre pour sa forte odeur, ne peut être produit qu’en Alsace et alentour, à partir de lait provenant exclusivement d’exploitations situées sur ce territoire. Cela favorise des circuits courts, et en définitive un modèle tout à fait traditionnel : le fermier élève et trait ses vaches avant d’en apporter le lait à un transformateur local, qui en fait du fromage pour le revendre principalement dans les environs (marchés, vente directe, grande distribution, épiceries fines…). On est proche des circuits courts qui existaient autrefois, lorsqu’on achetait son fromage aux paysans des alentours. La réintroduction des circuits courts, aujourd’hui à la mode, est à bien des égards un retour en arrière, avant l’époque du supermarché.

     

    Pour ce qui est de la vache à viande, nous pouvons suivre à Westhoffen les traces de Stéphane Laugel qui a repris l’exploitation de son père. Il travaille uniquement en circuit court, via un système d’Amap. Il vend à quelques Alsaciens, ainsi qu’à un restaurateur local, une fois tous les deux mois des colis de viande. Il élève ses vaches en plein air et, lorsqu’elles rentrent à l’étable, ne sont nourries qu’au foin. Pas de tourteau de soja ou de granules de maïs. Pas d’antibiotiques, pas d’hormones de croissance. Pas vraiment de différence marquante avec les éleveurs du Moyen Âge, si ce n’est le tracteur. Il pratique les mêmes gestes, ses enfants grandissent dans le même environnement fermier que lui et ses aïeux, et il perpétue en cela, peut-être sans le savoir, une immémoriale tradition qui se passe de père en fils. Faire paître les bêtes, les ramener à l’étable, surveiller mères et veaux, donner une brassée de foin, tout cela n’a guère changé depuis des siècles. C’est là toute la vitalité de la tradition, vécue presque sans le vouloir.

     

    Ce système lui permet de dégager un salaire correct, qu’il arrondit avec les fruits des arbres situés sur les pâtures : pommes, poires, mirabelles, cerises… Des merveilles de goût dont une soixantaine de familles des environs profitent. La situation dramatique des éleveurs français contraste avec la ferme Laugel. La solution : revenir à un élevage plus traditionnel et à des cultures diversifiées ? La tradition est souvent assimilée au bon sens paysan : nous en avons la preuve ici…

     

    Dans un prochain article, nous verrons la permanence de la tradition dans la transformation alimentaire en Alsace.

     

    Art de Vivre 3:  Permanence de la tradition en Alsace, voyage du champ à l’assiette

     

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    Acheter une maison en solo, pourquoi pas?

     

    Pourquoi attendre d’être en couple pour accéder à la propriété? De plus en plus de femmes achètent une maison en solo. Voici quelques conseils pour faire un achat économiquement sensé.


    Simon Diotte de la revue Châtelaine

     

    Art de Vivre 3:  Acheter une maison en solo, pourquoi pas?


    Photo: Getty Images / Westend

     

    En 2015, Geneviève Savage se sépare et déménage, avec son fils d’âge préscolaire, dans un nouveau logis. « Quand la poussière est retombée, j’ai réalisé que je payais trop cher pour un logement qui puait la cigarette. J’ai vite songé à l’achat d’un condo comme investissement et façon d’améliorer ma qualité de vie », raconte cette trentenaire qui habitait auparavant dans la maison de son ex-conjoint.

    Mais avant de partir en quête de sa première propriété, elle met ses balises. Pour cette enseignante en maternelle, pas question de modifier son style de vie. « Je ne voulais renoncer ni à ma roulotte dans mon camping saisonnier ni à mes sorties », précise-t-elle. Pour éviter la cage dorée, elle fait le tour complet de ses finances avec sa courtière en prêts hypothécaires en exagérant ses dépenses. « Quand j’ai vu que les chiffres fonctionnaient, mon stress a disparu. Je me suis dit : go ! » lance celle qui a trouvé un condo à son goût.

    Comme Geneviève Savage, de plus en plus de femmes – célibataires, divorcées ou veuves – achètent en solo. Leur souhait d’accéder à la propriété surpasse, et de loin, celui des hommes. « Dans ma clientèle, 75 % des gens qui achètent seuls sont des femmes », constate Sylvie Rousson, courtière en prêts hypothécaires chez Multi-Prêts Hypothèques.

    Les femmes seules représentent 17 % des acheteurs sur le marché immobilier américain. Les hommes seuls, 7 %. Pour-quoi ? « Plus indépendantes que jamais, nous n’attendons plus d’être en couple pour devenir propriétaires », affirme Christiane Van Bolhuis, planificatrice financière à la Financière Sun Life.

    Lorsqu’on fait l’acquisition d’une maison ou d’un condo en solitaire, la planification devient primordiale, car en cas de problème, impossible de compter sur le soutien d’un conjoint. D’où l’importance de ne pas étirer l’élastique au maximum. « Même si les institutions financières nous prêtent 300 000 dollars, il ne faut jamais s’approcher de cette limite », avertit Sylvie Rousson, qui se méfie des règles générales pullulant en la matière, notamment celle selon laquelle on peut consacrer jusqu’à 30 % de ses revenus en frais de logement. « En réalité, tout dépend de notre mode de vie et de nos aspirations. Chaque cas est unique », explique-t-elle.

    On doit aussi garder les pieds sur terre. Croire que, en achetant une propriété, on deviendra plus économe relève de la pensée magique. Une erreur qu’a faite Stéphanie Lessard, propriétaire d’une maison de ville pendant cinq ans. « Je m’étais donné comme objectif de réduire mon train de vie à la suite de cet achat, mais je n’ai pas réussi. Résultat : j’étais prise à la gorge », relate-t-elle.

    Afin de minimiser les risques, on passe en mode consultation dès les prémices du projet. Notre planificateur financier ou notre courtier hypothécaire peut nous aider à établir notre budget, en tenant compte de toutes les dépenses reliées à l’accession à la propriété – droits de mutation, acompte, frais de notaire, déménagement, etc. « On peut ainsi évaluer la faisabilité du projet », dit Christiane Van Bolhuis.

    Quand l’heure est venue de courir les pancartes « À vendre », Sylvie Rousson recommande d’aller chercher une préapprobation hypothécaire, afin de connaître notre marge de manœuvre. « En plus de démontrer le sérieux de notre démarche à un éventuel vendeur, celle-ci permet de bloquer un taux d’intérêt pour une période de 30 à 120 jours. Dans un contexte où les taux pourraient augmenter, c’est intéressant. » Bonnes visites !

     

     

    Art de Vivre 3:  Acheter une maison en solo, pourquoi pas?

     

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    Voyager il y a 100 ans au Québec

     

     

    Cette brochure destinée aux automobilistes, parue entre 1926... (Illustration fournie par Maude-Emmanuelle Lambert, tirée de sa collection personnelle)

     

    Cette brochure destinée aux automobilistes, parue entre 1926 et 1933, illustre parfaitement toutes les rencontres folkloriques que recherchait le touriste de l'époque: clochers, paysans, nature, femmes boulangères sur le bord de la route, etc.

    ILLUSTRATION FOURNIE PAR MAUDE-EMMANUELLE LAMBERT, TIRÉE DE SA COLLECTION PERSONNELLE

     

     
     

    Quelles étaient les pratiques touristiques du Québec il y a un siècle? Nous avons voyagé dans le passé pour tenter de dépoussiérer ces vacances en noir et blanc.

     

    DANS LE BON VIEUX TEMPS...

    Depuis nos sièges d'avion, difficile de concevoir à quoi pouvait ressembler le tourisme de naguère. Et de s'imaginer qu'il y a un siècle, nos arrière-grands-parents s'adonnaient déjà aux joies des vacances et de la découverte. À leur façon, s'entend. Où allaient-ils? Pourquoi?

     

    Premier constat: c'est justement à cette période, dans les années 20, que le Québec amorce un virage dans ce domaine, avec les balbutiements de l'automobile. «C'est le début d'une transition entre tourisme de villégiature et tourisme automobile, qui va permettre aux gens de pénétrer dans les régions selon leurs propres choix», observent les bibliothécaires Michèle Lefebvre et Danielle Léger, coauteures de l'ouvrage Destination Québec.

     

    Jusqu'alors, voies fluviales et ferroviaires dominaient l'échiquier touristique: elles avaient créé une myriade de pôles au gré du Saint-Laurent, au sommet desquels trônaient le Saguenay et Charlevoix. En 1918, le parc automobile est encore très restreint et réservé aux nantis, mais grossira de façon exponentielle dans les décennies suivantes, ce qui a entraîné l'essor d'infrastructures durant l'entre-deux-guerres: hôtels (le Château Montebello date de 1930), plages, routes, cabines (les ancêtres des motels), guides automobiles touristiques...

     

    Des régions autrefois peu accessibles sont désenclavées, telles que la Gaspésie. «À partir de 1929, le tourisme s'y est vraiment développé avec l'ouverture de la route 6, devenue la 132 aujourd'hui. C'est la création du tour de la Gaspésie, qui prenait deux à trois semaines à l'époque», rappelle l'historienne Jacinthe Archambault.

     

    De plus, le gouvernement mettra les bouchées doubles pour encourager le tourisme intérieur afin de relancer une économie frappée de plein fouet par la crise économique.

     

    Entre fuite et aspirations 

    À une époque sans aviation de masse ni réseaux sociaux, quelles étaient les aspirations des Canadiens français privilégiés pouvant se permettre des vacances? Un désir de fuite urbaine semble impulser les départs et les villégiatures.

    «C'est un phénomène avant tout urbain, et au départ sanitaire. À la fin du XIXe siècle, la ville est insupportable, elle grossit très rapidement, et de graves épidémies sévissent», explique Philippe Dubé, historien.

     

    «À cette époque, il y avait un courant idéologique, l'antimodernisme, qui critiquait l'urbanisation et le tenait responsable de problèmes sanitaires: pollution, maladies, confirme Jacinthe Archambault. Les gens vont chercher à s'éloigner de la ville pour trouver un mode de vie et un environnement plus naturels.»

     

    Une fuite, certes, mais qui ne saurait occulter certaines attractions. M. Dubé a forgé le terme d'«empaysement» pour décrire les aspirations du villégiateur d'antan.

    «Autant le touriste se dépayse, le villégiateur cherche à "s'empayser", à s'ancrer dans un lieu, à prendre contact avec les gens, à construire», avance-t-il.

     

    Art de Vivre 3:  Voyager il y a 100 ans au Québec

    Une tout autre philosophie de la plage pour ces vacanciers à Cacouna. Cette dernière était très populaire au début du XXe siècle, surtout auprès des anglophones.

    PHOTO FOURNIE PAR BANQ, P560,S1,P368/FONDS J. E. LIVERNOIS LTÉE/VACANCIERS À LA PLAGE DE CACOUNA/PHOTOGRAPHE NON IDENTIFIÉ/VERS 1900

     

    «En Gaspésie, les touristes vont chercher à se rapprocher des paysages, des plages, de la nature, mais désirent aussi connaître des personnages du folklore: pêcheurs, femmes qui font du pain sur le bord de la route, enfants... C'est ce qu'ils mettaient de l'avant dans leurs écrits», complète Mme Archambault.

     

    La plage, ça ne date pas d'hier

    En ce début de siècle, pas question de Caraïbes ni de Floride. Ce n'est pas pour autant que les vacanciers se privaient des joies de la plage. La fraîcheur des rives était même recherchée, ce qui a amené l'aménagement de lieux aussi bien dans les environs de Montréal qu'au gré du Saint-Laurent, comme Kamouraska (privilégié par les francophones) et Cacouna (qui séduisait les anglophones), alors très en vogue. «Les plages ont été fréquentées dès le début, surtout que les médecins recommandaient le bain, jugé bon pour la santé», note Philippe Dubé.

     

    Des activités et des périodes d'oisiveté qui n'étaient pas vues d'un bon oeil par l'Église. Mais il en aurait fallu plus pour refroidir les Canadiens français et les dissuader de profiter de ces eaux souvent frisquettes.

     

    Le ski prend son envol

    L'été sur les rivages, mais quid de l'hiver? Si le patinage et la raquette sont déjà pratiqués depuis belle lurette, le ski local fait une percée. «Au cours des années 20, il devient à la mode et participe au développement de la région des Laurentides. Les activités les plus populaires sont alors le ski de fond et le saut à ski», nous apprend Danielle Léger. Plus désuet : on pratique aussi le ski-joring, tracté par un cheval ou un attelage de chiens! «Le ski alpin sera introduit à la fin des années 20, avec les premiers remonte-pentes, qui n'étaient que de simples câbles tirés par un moteur.»

     

    L'étranger, si lointain

    De nos jours, un coup d'avion, et on atterrit au Japon. Malgré des moyens de transport plus limités, nos aïeux avaient-ils soif de nouveaux horizons?

     

    «C'est minime», atteste Philippe Dubé, qui cite les destinations de Paris, Londres et Rome; cette dernière attirait surtout les fervents pèlerins. «Aux États-Unis, on se rend en train dans le Maine et le Massachusetts où les plages, de sable et non de galets, sont plus agréables. C'était aussi l'occasion de regroupements pour les familles dont certains membres avaient émigré en Nouvelle-Angleterre.»

     

    Un portrait qui semble anachronique, tout comme nos pratiques touristiques le paraîtront en 2120, quand nos petits-enfants ricaneront: «Tu imagines, à l'époque, ça prenait sept heures d'avion pour aller en Europe...»

     

    Art de Vivre 3:  Voyager il y a 100 ans au Québec

    La famille de Blanche Lacoste et de Joseph Philippe Landry, accompagnée d'amis, en villégiature en 1919 à la Pointe de Rivière-du-Loup. Farniente, plage, tennis, tricot et promenade sont notamment au programme de leurs activités.

    PHOTO FOURNIE PAR BANQ, FONDS FAMILLE LANDRY

     

    LE TOURISTE D'ÉPOQUE

    Col blanc ou un notable

    Le touriste ou villégiateur d'époque est généralement un col blanc ou un notable, qui dispose de longs congés et de moyens financiers: juriste, intellectuel, médecin, professeur, homme d'affaires. Souvent, ces derniers «déposaient leur famille, retournaient travailler en ville puis revenaient chercher leur famille à la fin du séjour», nous apprend l'historien Philippe Dubé.

     

    Urbain

    Il est urbain et cherche à échapper à sa grande ville jugée trop chaude, trop polluée et malsaine.

     

    Les francophones et les anglophones

    Contrairement à un cliché tenace, les francophones tout comme les anglophones s'adonnaient au tourisme.

     

    En famille

    Il se déplace et séjourne en famille, plus rarement en couple.

     

    Motorisé

    Au début du siècle, il se déplace essentiellement en bateau et en train. À partir des années 20, les automobiles se multiplient (on en compte 100 000 environ en 1926), mais il faut attendre les années 50 pour qu'elles deviennent majoritaires.

     

    Art de Vivre 3:  Voyager il y a 100 ans au Québec

    Bons baisers de Québec! En souvenir, une petite carte postale de l'effondrement du pont de Québec qui a coûté la vie à plus de 76 ouvriers en 1907. De nombreuses cartes de la sorte circulaient à l'époque, car les catastrophes et tragédies, humaines ou naturelles, étaient des attractions pour les curieux.

    IMAGE FOURNIE PAR BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC

     

    ÇA PEUT FAIRE SOURIRE AUJOURD'HUI

    En un siècle, les moeurs touristiques ont beaucoup évolué. En épluchant ouvrages et documents évoquant cette époque de plus en plus lointaine, nous avons relevé certains faits ou pratiques qui, de nos jours, peuvent paraître bien insolites.

     

    Cartes postales macabres

    Au début du siècle, la tante Babette pouvait très bien vous envoyer de ses nouvelles avec une carte postale... catastrophique. En effet, drames et explosions constituaient de véritables attractions touristiques. Les archives de BAnQ détiennent ainsi une carte de 1909 figurant l'effondrement du pont de Québec qui avait eu lieu un an plus tôt. Une autre carte postale montre les résultats de l'explosion d'une usine à Hull, en 1910, ou encore l'incendie du Château Frontenac en 1926.

     

    Routes et déroutes

    L'état des routes du Québec a mauvaise presse, et ça ne date pas d'hier! Dans les années 1910, La Presse dénonçait leur piteuse condition et lançait des appels à ses lecteurs pour récolter des photos des tronçons les plus mal en point. L'ouvrage Trois siècles de tourisme au Québec nous apprend même que le journal ira jusqu'à construire une portion de route à ses frais en 1912, dans la paroisse de Longueuil en direction de la frontière américaine, pour presser le gouvernement à développer les infrastructures!

     

    Sous la tente sur les plaines

    Avant le 400e anniversaire de Québec, il y a eu... le 300e, évidemment. Et il n'en a pas moins été un événement fortement célébré. En 1908, 150 000 visiteurs ont convergé vers la ville, soit plus du double de sa population. Les structures d'accueil étant pleines, l'histoire s'est terminée sur les plaines. «On aménage un village éphémère de tentes sur les plaines d'Abraham», nous apprend le livre Destination Québec. Les particuliers louaient même leurs chambres: c'était Airbnb avant l'heure!

     

    Que cela se sache: j'y étais!

    Aujourd'hui, pour faire savoir où on passe ses vacances, on diffuse des égoportraits à foison sur les réseaux sociaux. Autour des années 20, les divers journaux de l'époque publiaient plutôt des listes de noms de notables ou de gens «importants», en précisant leur lieu de vacances, voire leur hôtel. Certains envoyaient même les détails de leur destination aux journaux pour qu'ils en fassent mention. «Il était socialement bien accepté de voir son nom dans une liste de vacanciers qui se démarquaient des autres», lit-on dans Villégiatures et tourisme au Québec.

     

    Un journal acheté, un terrain offert

    Dès 1925-1926, le journal La Patrie a fondé et fait la promotion de son propre lieu de villégiature, Plage-Laval, et offrait des terrains à prix cassés à ses abonnés. «En s'abonnant pour six mois à La Patrie, on obtient automatiquement le privilège de pouvoir acheter un ou plusieurs terrains à Plage-Laval, situé sur les bords de la rivière des Mille Îles», relate le même ouvrage. Désolé, un siècle plus tard, La Presse n'offre pas à ses lecteurs de lots bradés à Mont-Tremblant...

     

    Art de Vivre 3:  Voyager il y a 100 ans au Québec

     

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