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    Béhémoth

     

     

    Créature mythique, Béhémoth est décrit dans le Livre de Job de l’Ancien Testament. Présenté comme un bœuf, Béhémoth est en fait un hippopotame.

     

    Portrait de Béhémoth

     

    Parce qu’on y lit que cet animal mange du foin comme un bœuf, les rabbins ont fait de lui le bœuf réservé pour le festin de leur Messie.

     

    « Ce bœuf est si énorme, disent-ils qu’il avale tous les jours le foin de mille montagnes immenses dont il s’engraisse depuis le commencement du monde.

    Il ne quitte jamais ses mille montagnes, où l’herbe qu’il a mangée le jour repousse la nuit pour le lendemain…

    Les Juifs se promettent bien de la joie au festin  où il fera la pièce de résistance. Ils jurent par leur part du bœuf Béhémoth. »

     

    Si Béhémoth mange bien l’herbe des mille montagnes, il vit en réalité sous les lotus et les roseaux des fleuves ou des marécages.

     

    Puissant, Béhémoth possède une queue aussi large qu’un tronc de cèdre. Ses os sont aussi résistants que de l’acier.

     

    Symbolisme

    Béhémoth symbolise la force brutale. C’est la bête à l’état brut. Ce n’est que plus tard, qu’il a symbolisé une réserve de nourriture réservée aux festins solennels.

     

    La Bible dit que Béhémoth est capable d’aspirer le fleuve Jourdain dans sa bouche.

     

    Chez les Hébreux, c’est une créature primordiale de la Terre, comme le Léviathan est celle de la mer et Ziz celle du ciel.

     

    Personne ne peut tuer un Béhémoth sauf celui qui l’a créé. On retrouve le même principe que pour le golem mais avec une différence fondamentale.

    Le golem est créé par l’homme alors que le Béhémoth ne peut être créé que par le dieu des Hébreux.

     

    Selon une légende juive, quand la fin du monde approchera, le Léviathan et le Béhémoth s’affronteront.

    Aucun des deux ne survivra au combat final.

     

    Par contre, les hommes qui se seront conduits durant leur existence comme des justes pourront festoyer de la chair des deux créatures sacrées.

     

    Béhémoth devient donc la récompense promise aux élus.

     

    V. Battaglia (12.06.2012)

     

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    Les secrets des Vierges noires

     

    Au Moyen Âge, les rois de France accordaient une importance particulière à la Vierge. Ils vénéraient encore plus spécialement la Vierge noire.

     

    Les peuples d'Europe ont accordé aux Vierges noires une importance qui dépasse largement le simple respect dû à la mère du Christ. Hérité du plus lointain passé païen et ravivé malgré le christianisme, ce culte des Madones noires semble relier à une symbolique magique étonnante.

     

    La Vierge noire du Puy

     

    Au XIIIe siècle, Louis IX,  plus connu sous le nom de saint Louis,  révérait  avec ferveur la Madone du Puy. 

     

    Au cours de la croisade lancée contre les musulmans du Proche-Orient, le roi est fait prisonnier.

     

    Cependant, le sultan est séduit par les qualités humaines de ce saint homme. Très impressionné, il lui offre un présent, à choisir dans la salle du Trésor. Saint Louis choisit une étrange statue : une Madone noire, haute d'une soixantaine de centimètres, la tête ceinte d'une couronne de cuivre, un enfant dans les bras.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Vierge noire du Puy. © dinosoria.com

     

    Cette statue faisait partie du trésor musulman depuis des siècles. Les sarrasins la tenaient en grand respect et affirmaient qu'elle avait été sculptée par le prophète Jérémie en personne.

     

    Le roi la ramènera en France et l'installera au Puy, à la place d'une ancienne Madone noire. C'est ainsi qu'au moins une des Vierges noires adorées en France est d'origine proche-orientale.

    Elle n'est sans doute pas la seule.

     

    Symbolisme de la Vierge noire

     

    La Madone noire devait être à l'origine une déesse de la Fertilité, très largement antérieure au christianisme. Ces déesses étaient probablement adorées dans toute l'Europe et tout le Proche-Orient, de l'Égypte à la Perse. 

    Sous des noms différents, elles incarnaient les mêmes symboles. Leur culte s'est d'ailleurs prolongé pendant des siècles : à Éleusis, le culte de Déméter est ainsi attesté jusqu'en 1801.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Demeter. By Sebastia Giralt . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    La déesse mère est une divinité assez complexe. Elle représente à la fois le Bien et le Mal, la Création et la Destruction, la Lumière et l'Obscurité. Elle symbolisait, dès la plus haute Antiquité, les différents aspects de la nature et ses aléas : les tempêtes, les sécheresses et les famines, ainsi que les moissons abondantes et les bonnes saisons.

     

    Tantôt chaste, tantôt d'une impudeur totale, la déesse mère était la dualité même. Elle était donc souvent représentée avec un visage mi-blanc mi-noir. Ou avec des vêtements aussi bien noirs que blancs. On rapporte l'existence, dans certains lieux de culte païens ou chrétiens, de deux statues identiques, l'une noire, l'autre blanche.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Vierge noire en Belgique. By c.s Belgium . (CC BY-SA 3.0)

     

    L'ancienne déesse mère était souvent associée à la Lune. Comme la Lune influence les marées, elle était donc liée à la mer et elle protégeait les marins, qui l'appelaient Stella Maris (Étoile de la Mer). Plus tard, elle sera assimilée à l'étoile Polaire ou à Vénus.

     

    Comme la Lune, Vénus a le double aspect d'étoile du soir et d'étoile du matin. Étoile du matin, elle était considérée comme néfaste. Cette tradition se retrouve dans le judéo-christianisme : l'étoile du matin est souvent associée à Lucifer (du latin : lux fero, «Je porte la lumière »).

     

    La déesse mère

     

    A travers le monde, la déesse mère a été vénérée sous de multiples noms.

     

    En Egypte, on adorait la déesse mère sous le nom d’Isis. Elle était souvent noire et tenait son fils Horus sur les genoux. La Madone égyptienne ramenée des croisades par Louis IX était probablement une représentation de la déesse Isis.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Isis et son fils Horus. By Jeff Kubina . (CC BY-SA 3.0)

     

    En Syrie du Nord ou à Babylone on la connaissait sous le nom d'Ishtar, l'autre nom de la planète Vénus chez les peuples du Croissant fertile. Comme Isis, Ishtar était souvent noire et mêlait influences positives et influences négatives.

     

    Chez les Phéniciens, la déesse mère était Astarté. Souvent représentée sous la forme d'une colombe, Astarté était parfois bicolore, mi-blanche, mi-noire. On l'adorait également sous la forme de «pierres tombées du ciel », d'origine météorique. La Pierre noire, vénérée par les musulmans à La Mecque, s'enracine sans doute dans cette tradition.

     

    Dans l'Ancien Testament, il est souvent fait mention d'Astarté, qui apparaît comme étant une adversaire importante de Jéhovah, le dieu patriarcal d'Abraham et de Moïse. A plusieurs reprises, en effet, le peuple élu a osé abandonner son dieu pour Astarté, la « Reine des Cieux ». Le prophète Jérémie blâme très vigoureusement ses compatriotes de retourner au culte d'Astarté. Ce qui implique que ce culte était auparavant la norme religieuse.

     

    Propagation du culte de la Vierge noire

     

    Les Phéniciens ont contribué à diffuser ce culte tout autour du bassin méditerranéen.

     

    Les légionnaires romains ont contribué à  l'implantation de ce culte. Il est certain que l'Europe pré-romaine adorait déjà les déesses mères. Certains sites, comme Chartres ou Le Puy, étaient des centres druidiques de premier ordre, où les fidèles rendaient déjà hommage à des Vierges noires très anciennes.

     

    On sait que les tribus celtes du pays gaulois adoraient Belen, dont la sœur et également l'épouse était Belisama, la Vierge noire. Il est probable que la Vierge noire adorée à Chartres, des siècles avant la cathédrale chrétienne, était une représentation de Belisama.

     

    Avec la colonisation romaine, les déesses mères occidentales ont été assimilées à leurs consœurs du panthéon romain. Arduina, la déesse protectrice des Ardennes, sera ainsi fondue avec Diane, la déesse romaine de la Lune (ou Artémis en grec).

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Diane ou Artemis. By Sebastian-Dario . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Le côté positif de la Lune restera à Diane, tandis qu'Arduina conservera le côté mystérieux et obscur. Ce qui fera d'elle une Vierge noire idéale.

     

    Le christianisme et la Vierge noire

     

    Il est évident que le judaïsme comme le christianisme ont cherché à effacer les traces du culte de la déesse mère. Les premiers chrétiens la transformeront en dieu mâle. Leurs successeurs en feront Astaroth, un des fidèles serviteurs de Satan.

     

    Religion essentiellement patriarcale, le christianisme avait tout  pour rebuter les peuples européens. Pour convertir les païens, l'Eglise devra introduire le culte de la Vierge Marie et tenter de l'harmoniser avec les traditions religieuses locales. Un exemple de cette harmonisation : la célébration de l'Assomption de Marie le 15 août est également le  jour d'une des principales célébrations de la déesse Diane.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    La Vierge Marie et Jésus. By andy castro . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Au Moyen Age, Marie a fini par prendre d'autres traits des déesses mères et par se faire appeler couramment Reine des Cieux ou Etoile de la Mer. 

     

    Pourtant, cette nouvelle Marie n'avait plus grand-chose de commun avec la Mère de Dieu des Évangiles. 

     

    Elle était restée, en fait, une déesse mère à peine recouverte d'un mince vernis chrétien.

     

    L'Église allait donc essayer de promouvoir une vraie Marie, plus conforme à son idée de la femme : pure, immaculée, chaste et asexuée. Une Marie totalement dépourvue de son caractère féminin et de toute son ambivalence païenne.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Vierge Marie. By Lawrence OP . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Trop parfaite pour être vraie, cette nouvelle Marie n'avait rien d'attrayant pour les fidèles. D'où la mise en place d'une seconde Marie, qui prendrait en charge les éléments obscurs et «  trop féminins » des anciens cultes païens. Ce sera Marie-Madeleine, qui représentera tout ce que la Mère de Dieu n'était pas et qui prendra souvent le visage des fameuses Madones noires.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Vierge noire de Montserrat en Espagne. By Greg Gladman . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Terrestres plutôt que célestes, liées à la fertilité, au monde souterrain, à la sexualité, dotées de pouvoirs miraculeux bien peu chrétiens, les Vierges noires chrétiennes seront ainsi théoriquement vouées à Marie-Madeleine, la supposée et contestée compagne de Jésus, plutôt qu'à sa mère.

     

    Croyances celtiques et Vierges noires

     

    Les Vierges noires paraissent avoir été vénérées comme des symboles astronomiques et astrologiques de ces courants d'énergie souterrains que l'on nomme « telluriques».

     

    Les lieux où nos ancêtres adoraient les Vierges noires n'étaient pas choisis au hasard.

     

    Aux yeux des Celtes, la Terre était un organisme vivant,  la Grande Mère,  d'où procédait toute vie. Comme un corps, la Terre était nourrie par tout un réseau d'artères cachées sous sa surface.

     

    Le réseau terrestre était parcouru par une sorte d'énergie impalpable. Cette énergie et les courants qui la portaient avaient un nom : c'était la Wouivre, le « serpent ».

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Vierge noire de Częstochowa. St Patrick's Cathedral. New York. By jimbowen0306 . (CC BY-SA 3.0)

     

    Les Celtes faisaient appel à l'existence de la Wouivre pour expliquer certains phénomènes naturels, comme les cours d'eau souterrains, les différences entre les couches géologiques ou les propriétés magnétiques de certaines eaux.

    Les points de rencontre de plusieurs de ces artères devenaient des lieux sacrés, reconnus comme « centres d'énergie ». 

    Tous ces points de rencontre étaient signalés, quelle que soit leur importance, par un menhir ou une statue sacrée. Les Vierges noires marqueront les plus importants carrefours de la Wouivre.

     

    Les menhirs et les Madones noires étaient réputés pour leurs dons de guérison et de fécondité. Ils étaient censés se comporter comme des «condensateurs d'énergie » : ils attiraient, conservaient et amplifiaient en les concentrant les influences bénéfiques de la Terre et du cosmos. Ces lieux sacrés étaient ainsi l'objet de nombreux pèlerinages, des centaines et peut-être même des milliers d'années avant les prédicateurs chrétiens.

    Pour l'antique esprit païen de l'Europe, l'homme et la nature étaient indissociables. La séparation ne s'imposera que plus tard, avec le christianisme. Chez les peuples européens, l'homme faisait partie de la nature, au même titre que les animaux, les végétaux ou les minéraux.

     

    Il avait envers cette nature autant de droits que de devoirs.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    La "Vierge au pilier" de la cathédrale de Chartres. © dinosoria.com

     

    Dans leur forme première, les pèlerinages n'étaient pas vraiment d'essence religieuse et magique. Ils avaient surtout comme objectif d’assurer  un contact privilégié avec les énergies de la Terre. A chaque étape importante, il trouvait une Vierge noire.

     

    Il existe une théorie selon laquelle le tracé des anciens pèlerinages reproduit celui de certaines constellations. On sait effectivement aujourd'hui que les pierres levées de Stonehenge servaient de calendrier cosmique à nos ancêtres. Cette théorie est intéressante mais demande à être prouvée.

     

    Mythologie et Religion:  Les secrets des Vierges noires

    Stonehenge. By chasingdaylightphotography . (CC BY-SA 3.0)

     

    L'Église ne pouvait pas détruire les anciens lieux sacrés. Il fallait donc se les réapproprier en construisant des cathédrales sur les anciens lieux où se manifestait la Wouivre. Dans certains lieux de culte chrétiens, il est encore possible de voir l'antique menhir qui marquait le pèlerinage païen. Souvent, l'autel même sur lequel se déroule la messe est fait de l'ancienne pierre sacrée.

     

    V.Battaglia (21.01.2008)

     

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    Vierge noire

     

    Le culte de la Vierge Marie n’aurait probablement pas connu un tel succès, s’il ne s’était appuyé sur différents cultes féminins venus du plus profond de notre histoire. La Vierge noire est la témoin de cette spiritualité oubliée. Pourquoi la couleur noire ? D'où vient cette représentation peu conforme au dogme chrétien de la Vierge ?

     

    Une Vierge peu conforme au dogme chrétien

     

    En général les Vierges noires portent un enfant, souvent sur le genou gauche. Elles sont l’objet de pèlerinages et on leur accorde un grand pouvoir de guérison et de fertilité.

     

    La plupart de ces vierges ont causé beaucoup de souci à l’Eglise catholique. Dès qu’elle le peut, l’Eglise les escamote sans trop choquer les populations locales.

     

    Depuis le XIXe siècle, beaucoup de ces Vierges noires ont été remplacées par des représentations plus conformes au modèle marial.

    Souvent, elles ont tout simplement été repeintes en blanc.

     

    Mythologie et Religion:  Vierge noire

    Vierge noire de Montserrat, en Catalogne . By Greg Gladman . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Ces Madones ont parfois un air oriental et un peu byzantin. Elles sont auréolées de nombreuses légendes.

     

    La Vierge noire de Tindari aurait été retrouvée dans un coffret mystérieux échoué sur la plage. Celle de Loreto se serait brutalement matérialisée en mai 1291 dans une construction.

     

    La Vierge, surtout quand elle était noire, a tenu une place considérable dans la spiritualité chrétienne du Moyen Âge. Elle deviendra la protectrice des Chevaliers du Temple, et plus tard, celle de l’ordre des chevaliers Teutoniques.

     

    Elle figurait sur les bannières des hommes de guerre, qui organisaient des tournois en son honneur.

     

    Les grandes cathédrales gothiques étaient les temples de cette nouvelle déesse. Entre 1170 et 1270, pas moins de 80 cathédrales dédiées à Notre-Dame et 500 églises seront édifiées à sa gloire.

     

    La plus grande partie de ces monuments seront bâtis sur des sites déjà consacrés par la présence d’une statue de Madone, le plus souvent noire et généralement préchrétienne.

     

    Mythologie et Religion:  Vierge noire

    Vierge noire de la cathédrale de Tarragone, en Espagne. Elle a été copiée sur celle de Montserrat. © dinosoria.com

     

    A Rome, on refusait alors la distinction entre les Vierges « noires » et les Vierges « blanches ».

     

    La couleur noire était expliquée rationnellement : par la fumée des cierges, par l’âge et l’oxydation ou par la noirceur des pêchés des fidèles !

     

    En réalité, on omettait de préciser que ces statues avaient intentionnellement été taillées dans des matières noires et que cette couleur avait été délibérément choisie.

     

    Mythologie et Religion:  Vierge noire

    Une Vierge noire anonyme photographiée en Espagne. © dinosoria.com

     

    Faites le plus souvent de pierre ou d’ébène, ces Vierges sont toujours somptueusement parées. Curieusement, elles portent presque toujours une couronne. Elles sont associées à des cultes de la Lune ou des étoiles. Il s’agit donc d’une pratique qui nous ramène à l’ère préchrétienne. Ces rites perpétuent des cultes païens en l’honneur de divinités féminines.

     

    Les Vierges noires dans le monde

     

    Jusqu’au XVIIIe siècle, les pèlerins qui se rendaient à Chartres observaient un rite mystérieux qui n’avait rien de chrétien.

     

    Après avoir prié dans l’abbaye et entendu la messe, ils descendaient, par un passage situé au nord de l’église, dans une crypte souterraine.

     

    Là, ils adoraient en silence une statue d’ébène, Notre-Dame-de-Sous-Terre. Celle-ci était une femme assise qui tenait un enfant dans ses bras.

     

    La tête de la statue était couronnée et, à ses pieds, on pouvait lire l’inscription latine : Virgini pariturae (La Vierge devant enfanter).

     

    Mythologie et Religion:  Vierge noire

    La "Vierge au pilier" de la cathédrale de Chartres. © dinosoria.com

     

    Détruite sous la Révolution, cette statue de la Vierge noire sera refaite au XIXe siècle et, depuis, elle est vénérée sous le nom de « Vierge au pilier ».

     

    On sait également que, depuis toujours, une Vierge a été vénérée sur le site de Chartres et que le fameux puit a probablement été creusé par les anciens Celtes, ou bien par ceux qui les ont précédés.

     

    A Montserrat, en Espagne, on adore une statue semblable à celle de Chartres.

     

    A Crotone, en Italie, sur le promontoire qui surmonte le golfe de Tarente, il existait autrefois un temple dédié à Hera Lacinia, la déesse romaine de la Lune et la protectrice des femmes. L’église de Crotone comme la cathédrale de Chartres ou celle de Montserrat abritent encore une statue de « femme noire ».

     

    Mythologie et Religion:  Vierge noire

    Les Templiers ont joué un rôle décisif dans la construction des cathédrales au XIIIe siècle

     

    Ces trois Vierges noires sont loin d’être les seules à être vénérées en Europe. On estime leur nombre à une quarantaine sur notre seul continent.

     

    Les sites les plus importants sont Einsiedeln en Suisse, Rocamadour, Dijon, le Puy et Avioth en France, Orval au Luxembourg, Loreto, Venise ou Rome en Italie.

     

    Des Vierges non chrétiennes

     

    Il faut se rendre à l’évidence que ces Vierges noires nous mettent en présence de cultes qui dépassent les dogmes chrétiens sur la virginité de la « Mère de Dieu ».

     

    Presque tous les aspects de ce culte laissent transpirer un paganisme originel, resté incroyablement vivace après des siècles de christianisation et de chasse aux superstitions.

     

    La plupart de ces Vierges noires sont liées à des rites de fertilité, de fécondité et de sexualité. Ce ne sont pas là les attributs ordinaires de la Vierge chrétienne.

     

    Mythologie et Religion:  Vierge noire

    La Vierge noire d'Einsiedein, en Suisse. © dinosoria.com

     

    Ces statues sont chargées d’un symbolisme bien éloigné de celui de la mère du Christ. Leur sens dépasse la symbolique chrétienne. 

     

    Mais, de quel passé lointain, nous arrivent-elles ? Pourquoi avoir choisi le « noir » ? Représentent-elles un hommage à des visiteurs à la « peau noire « ?

     

    Quel message nous apportent-elles ? Et comment sont-elles arrivées jusqu’en Europe et par qui ?

     

    V.Battaglia (06.04.2006)

     

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    Les statues qui saignent et

    qui pleurent

     

    Une statue en plâtre représentant Jésus-Christ se met à saigner. Un tableau de la Vierge laisse couler de vraies larmes. De tels phénomènes sont bien réels. On pense immédiatement à des trucages. De nos jours, personne ne veut croire que de telles choses puissent se produire. On considère les « miracles » comme des superstitions révolues issues du Moyen Âge.

     

    Pourtant, après étude, la vérité sur les statues qui pleurent semble assez surprenante. De véritables preuves existent mais la réalité n’est peut-être pas celle que l’on attendait.

     

    Du sang et des larmes

     

    En juillet 1966, à Londres, un crucifix répandit des larmes pendant trente jours.

     

    En avril 1975, Mrs Anne Poore était en train de prier dans l’église de Boothwynen, en Pennsylvanie, quand elle vit un spectacle incroyable :

     

    « Soudain, je levai les yeux vers la statue du Christ, et mon cœur cessa de battre. Deux gouttes de sang, rouges comme des rubis, venaient d’apparaître sur les blessures des mains de la statue en plâtre. »

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

    Le Christ de l'église de Pennsylvanie (Photo © Religious News Service Photo)

     

    En janvier 1981, une statue de la Vierge Marie, à Caltanisetta, en Sicile, commença à saigner de la joue droite, après avoir pleuré en 1974.

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

    La Madone de Caltanisetta (Photo © Religious News Service Photo)

     

    Les exemples sont trop nombreux pour être tous cités.

     

    Etude des phénomènes

     

    Dans les années 50, le physicien italien Piero Casoli se lança dans une longue étude sur les madones qui pleurent.

    Il en arriva à la conclusion que ces phénomènes se produisaient en moyenne deux fois par an dans la seule Italie.

    Le Fortean Times britannique a pu faire état de multiples cas du genre dans de nombreux pays et à toutes les époques.

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

    Le Christ de l'église Saint-Ignace, à Rome, qui a saigné en 1959 (Photo © UPI, New York)

     

    Le 16 mars 1960, un portrait de la Vierge Marie commença à pleurer derrière son cadre de verre. Cette madone appartenait à Mrs Pagora Catsounis de New York. Le père Papadeas, de l’église orthodoxe grecque, fut également témoin des faits quand il arriva au domicile de cette dame.

     

    Par la suite, une autre madone qui se mit à pleurer, fit son apparition dans la même famille. Des échantillons du liquide furent analysés et il s’avéra qu’il ne s’agissait pas de larmes humaines.

     

    On échangea le tableau mais, lui aussi, se mit à pleurer.

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

    L'archevêque Takovos, chef de l'église orthodoxe grecque des Etats-Unis, examine la madone des Catsounis (Photo © Religious News Service Photo)

     

    Raymond Bayles commença alors son enquête. Une étude minutieuse du tableau révéla la présence de taches au-dessous des yeux, constituées de particules cristallisées de quelque chose ressemblant à du sérum.

     

    Ces cristaux, accumulés et secs, ne bougeaient pas.

     

    Lorsque Bayles examina le tableau une seconde fois, les larmes étaient toujours au même endroit. Il ne trouva aucun trou d’aiguilles, ni aucune autre ouverture par lequel du liquide aurait pu être introduit.

     

    Au cours d’une visite, une femme s’écria devant Bayles et un ami, qu’une larme coulait sur le tableau. Quelques personnes présentes se déclarèrent aussitôt convaincues que c’était le cas. Mais les deux hommes ne virent rien.

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

    Une autre image de la Vierge qui a répandu une sorte d'huile, toujours chez les Catsounis (Photo © Poperfoto)

     

    Bayles déclara qu’il était convaincu qu’il s’agissait d’une « hallucination collective ».

     

    Le cas de la statue de Mrs Poore est très différent. Cette statue en plâtre du Christ saigne tous les vendredis et jours saints depuis 1975.

     

    Elle a été placée dans une église de Pennsylvanie et placée à 3 m au-dessus de l’autel.

     

    Le pasteur de l’église rapporta : »Elle a parfois saigné pendant quatre heures. J’ai vu les paumes des mains parfaitement sèches, puis quelques minutes après, j’ai observé quelques gouttelettes de sang s’écoulant des stigmates.

     

    Le sang ne coule jamais au-delà de la statue dont le vêtement est maintenant incrusté de sang séché. »

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

    Un Christ en croix vieux de 300 ans s'est mis à saigner en 1968 au Brésil (Photo © Pictorial Parade Inc)

     

    Le Docteur Joseph Rovito, un médecin respecté de Philadelphie, mena sa propre enquête. Passée aux rayons X, la statue ne révéla aucune trace d’un réservoir quelconque, ni aucun autre mécanisme frauduleux, mais les tests sanguins n’aboutirent pas à grand-chose.

     

    Bien que le sang ainsi identifié fût incontestablement du sang humain, le faible nombre de globules rouges qu’il contenait indiquait que le sang était très ancien.

     

    Pourtant, le sang coulait sur une longue distance avant de se coaguler ce qui indique qu’il s’agissait de sang frais.

     

    Le problème c’est que le sang frais contient des millions de globules rouges. Sa conclusion fut la suivante :

     

    « Ce sang est tellement ancien que nous ne pouvons en déterminer le groupe sanguin. »

     

    Miracle ou phénomène psychique ?

     

    Une fois la fraude écartée, on est bien obligée de se demander comment du sang ou des larmes peuvent apparaître sur une statue ou un tableau.

     

    D’après les études, il semble que ces phénomènes ne se produisent pas au hasard. Il y a une certaine logique qui suggère que le phénomène est le fait d’une intelligence.

     

    Par exemple, en septembre 1911, le portrait du Christ, placé dans l’église de Mirebeau, en France, s’est couvert de traces sanglantes.

    Ce phénomène s’est arrêté à la mort du prêtre de l’église. On peut donc en déduire que le phénomène était lié à sa personnalité. Photos du phénomène ci-dessous (Photos © Fortean Picture Library).

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

     

    De même, l'absence de hasard est évidente dans le phénomène qui a touché une statue de sainte Anne en 1954. Les doigts de cette statue se sont mis à saigner après que le propriétaire de l'objet les eut brisés par accident.

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

    Statue de saint Anne (Photo © J.L Charmet)

     

    Mythologie et Religion:  Les statues qui saignent et qui pleurent

    Main de la statue ensanglantée (Photo © J.L Charmet)

     

    Certains parapsychologues ont avancé l’hypothèse plausible de la télékinésie. Selon le parapsychologue D. Scott Rogo, ce type de pouvoir ne serait pas exceptionnel. Nous disposerions tous de telles capacités à causer des modifications dans notre environnement en y projetant des émotions violemment ressenties ou réprimées.

     

    Ce type de projection paranormale prend en général deux formes :

     

    Les phénomènes religieux

     

    Les troubles liés à l’activité d’esprits frappeurs ou autres

     

    D’après les spécialistes, les faits suggèrent un phénomène de déplacement à distance des liquides. Mais d’où proviennent-ils ?

     

    Nul n’est en mesure de répondre à cette question pour le moment. La seule chose qui en ressort c’est que contrairement aux manifestations d’esprits frappeurs, l’extase religieuse a une action bienfaisante et non destructrice.

     

    V.Battaglia (25.04.2006)

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    L’incorruptibilité physique

     

    Mystères de la conservation du corps humain

    après la mort

     

    « Tu redeviendras poussière ! ». C’est le sort communément accepté des hommes après leur mort. Pourtant, certains corps restent intacts pendant des siècles. L’incorruptibilité physique est-elle le privilège des saints et des saintes ? Ce phénomène de non putréfaction est particulièrement troublant du fait qu’il est réel mais n’a jamais été vraiment étudié.

     

    Des manifestations miraculeuses

    Un peu partout dans le monde, on relève la même croyance populaire : les corps des saints, après leur mort, échappent à la loi commune de la dissolution de la chair.

    Saint Cyrille, évêque de Jérusalem, écrivait au Ive siècle : »Même lorsque l’âme s’est enfuie, sa vertu et sa sainteté imprègnent encore le corps qui l’a hébergée. »

     

    En réalité, si l’on étudie la vie des saints de la chrétienté, on constate que cette incorruptibilité physique a souvent été refusée aux élus.

    De même, ce phénomène a été observé sur des gens non béatifié ou canonisé.

     

    Le seul recensement dont nous disposons est dû à une Américaine, Joan Cruz, qui a souhaité compléter les travaux du père Thurston à l’aide de toutes les sources ecclésiastiques connues.

     

    Dans un ouvrage, publié en 1977, intitulé The Incorruptibles, elle énumère 102 cas authentifiés par la Congrégation des rites de l’Eglise catholique romaine.

     

    Mythologie et Religion:  L’incorruptibilité physique

    Le corps mystérieusement conservé de François Xavier, le saint missionnaire, dans la cathédrale de Goa, aux Indes portugaises (Photo © Sunday Times-David Balley, E.F.E)

     

    Mais, il est probable, ajoute-t-elle, qu’il en existe bien d’autres qui n’ont jamais été rendus publics par le Vatican.

     

    Un exemple de ces « miracles » est celui de Maria Anna Ladroni qui mourut à Madrid en 1624.

     

    107 ans plus tard, sa dépouille mortelle fut exhumée sur l’ordre des autorités religieuses lors de son procès de béatification.

     

    Voilà quelles furent les conclusions de l’époque :

     

    « Il n’y eut pas moins de 11 docteurs et chirurgiens pour procéder à l’examen de la dépouille. Ils ont pratiqué, à l’aide de leurs instruments, diverses incisions sur le cadavre. Toutes les recherches aboutirent à une dissection quasi complète du corps : les viscères, les organes et les tissus apparurent dans un parfait état de conservation, encore humides, fermes et élastiques au toucher.

     

    Le cadavre était imprégné d’une sorte de fluide odorant, qui répandait des effluves persistants. »

     

    Saint Charbel, sainte Catherine de Bologne ou saint Pacifique de Cerano ont été inhumés directement dans la terre et l’on n’a constaté aucune dégradation de leurs cadavres.

     

    D’autres sont restés intactes dans un sol humide alors que leurs vêtements se désagrégeaient sur leur chair intacte. C’est le cas de sainte Thérèse d’Avila et sainte Catherine de Gênes.

     

    Quand le corps de sainte Catherine Labouré fut exhumé en 1933, 57 ans après sa mort, on trouva son corps intact bien que le triple cercueil ait été rongé par la moisissure.

     

    Mythologie et Religion:  L’incorruptibilité physique

    Bernadette de Lourdes, dans le visage est resté intact depuis sa mort en 1879 (Photo © Mary Evans Picture Library)

     

    Certains de ces saints présentaient des stigmates de leur vivant, et ces saintes blessures ont été souvent préservées au-delà de la mort.

     

    Mythologie et Religion:  L’incorruptibilité physique

    Photo ci-dessus: Catherine de Sienne (peinture de Sodoma). Toute sa vie, elle déclara souffrir des mêmes blessures que le Christ. Les marques de ces stigmates ne sont devenues visibles qu'à sa mort, en 1380. L'incorruptibilité physique a permis aux fidèles de vénérer ces stigmates pendant 200 ans ( © Scala. Office national du tourisme libanais)

     

    Dans ces différents cas évoqués, ce qui est troublant ce n’est pas l’incorruptibilité par elle-m^me car on connaît des facteurs particuliers qui empêchent la décomposition des cadavres. Le problème c’est que ces corps ont été inhumés dans des conditions qui auraient dû normalement entraîner la putréfaction.

     

    Le cas de saint Charbel Makhlouf

     

    Cet ermite mourut en 1898 au monastère maronite d’Annaya, au Liban. Selon la coutume de cet ordre, son corps fut directement déposé dans la terre, sans cercueil.

     

    Pendant plusieurs semaines, d’étranges lumières apparurent près de sa tombe. Les autorités ecclésiastiques finirent par ordonner l’exhumation 45 jours plus tard.

     

    Le corps était intact en dépit des inondations. Le cadavre fut alors lavé et revêtu de vêtements neufs avant d’être placé dans un cercueil de bois dans la chapelle du monastère.

     

    Mythologie et Religion:  L’incorruptibilité physique

    Charbel Makhlouf ( © Scala. Office national du tourisme libanais)

     

    Au bout d’un certain temps, un liquide huileux ayant l’odeur du sang frais commença à sourdre des pores du saint.

    Cet épanchement devint si abondant que les vêtements durent être changés deux fois par semaine.

     

    Les restes de saint Charbel demeurèrent dans cet état jusqu’en 1927, date à laquelle un examen médical fut ordonné.

     

    Le corps fut placé dans un cercueil de bois doublé de zinc, et un document contenant les observations faites par les médecins fut scellé dans un tube de zinc et déposé aux pieds du saint. Puis, le cercueil fut emmuré au milieu d’une paroi du monastère.

     

    En 1950, des pèlerins venus visiter le sanctuaire remarquèrent qu’un curieux liquide suintait hors du mur renfermant le cercueil.

     

    On ouvrit à nouveau le cercueil en présence d’autorités religieuses et médicales. Saint Charbel était toujours aussi bien conservé : son corps souple gardait les apparences de la vie alors que ses vêtements tombaient en lambeaux.

     

    Mythologie et Religion:  L’incorruptibilité physique

    Thérèse Marguerite, morte en 1770. Desséché, son corps ne présente aucune putréfaction. C'est d'autant plus étonnant qu'elle est morte d'une gangrène généralisée ( © Mary Evans Picture Library)

     

    Le tube de zinc, par contre, était fortement corrodé.

     

    Depuis cette date, la tombe a été ouverte chaque année et le corps soigneusement examiné. Chaque fois, il est apparu dans un parfait état de fraîcheur. Le fluide huileux, qui forme dans le cercueil un dépôt de 8 cm, est précieusement recueilli.

     

    Mais, l’incorruptibilité n’est pas toujours religieuse. Des cas d’incorruptibilité ont été constatés sur des personnes tout à fait « ordinaires ».

     

    Des cimetières particuliers

    Certains cimetières ou lieux de sépulture ont été choisis précisément en raison de conditions naturelles propres à stopper ou ralentir le processus de décomposition.

     

    Les catacombes de Palerme ou de Malte sont réputées pour leurs momies naturelles. Mais, ces cas sont explicables par la science. Les catacombes capucines de Palerme, en Sicile, abritent des corps ayant fait l'objet d'une momification

     

    Les corps subissaient un processus de déshydratation, avant d'être lavés au vinaigre. Certains étaient embaumés, tandis que d'autres étaient enfermés sous scellé dans des cabines de verre.

     

    Mythologie et Religion:  L’incorruptibilité physique

    Les catacombes capucines de Palerme ( © Spectrum Color Library)

     

    La crypte de l’église Saint Michel de Dublin semble posséder les mêmes propriétés. Un rapport de 1901 mentionne la découverte « d’un cadavre de bébé, dont les poignets dodus portaient encore les rubans blanc fané, dont on l’avait paré pour ses funérailles ». Le cercueil portait la date de 1679. Le petit corps était parfaitement conservé.

     

    Des théories mais aucune certitude

     

    A la fin du XIXe siècle, le père Herbert Thurston fit la première étude sérieuse des cas d’incorruptibilité.

    Il nota que les corps six phénomènes caractéristiques mais pas forcement simultanés:

     

    La présence d’un parfum suave émanant du corps

    L’absence de rigidité cadavérique

    La persistance d’une certaine tiédeur du cadavre

    L’absence de putréfaction

    Parfois, des saignements anormaux

    Parfois, la constatation post mortem d’étranges mouvements du cadavre qui ne sont pas attribués à des contractions musculaires mécaniques

    Si l’on écarte l’idée d’un miracle divin, quelles sont les autres hypothèses susceptibles d’expliquer cet étrange phénomène ?

     

    La première hypothèse est bien sûr l’embaument préalable du corps. Mais, un embaument est simple à déceler lors des examens post mortem.

    Dans les cas qui nous préoccupent, aune trace d’une substance quelconque ayant pu stopper la décomposition n’a été découverte.

     

    Mythologie et Religion:  L’incorruptibilité physique

    Momie indonésienne vieille de 250 ans ( © Across Indonesia)

     

    L’incorruptibilité ne peut être vraiment prouvée que lors de la première exhumation. En effet, les organes de certains saints ont été prélevés après coup pour être utilisés comme reliques sacrées.

     

    Joan Cruz distingue trois types d’incorruptibilité physique :

     

    Les corps volontairement conservés par embaumement ou toute autre technique (momies)

    Les corps préservés accidentellement ou grâce à des techniques naturelles (momies naturelles)

    Les cas d’incorruptibilité authentiques et non expliqués par la science

     

    On a émis quelques hypothèses :

     

    Extrême sécheresse de l’air et absence de poussière. C’est le cas de la nécropole de Kiev

    Rôle possible des radiations mais qui reste valable que dans quelques cas

    Il existe également un phénomène appelé « saponification » qui est la transformation des tissus humains en une masse ammoniacale savonneuse tandis que l’épiderme se durcit.

    Cette substance saponifiée est dite « gras de cadavre » ou « adipocire ».

     

    On observe ce phénomène chez des cadavres inhumés dans des terrains marécageux putrides. On ignore pourquoi il intervient dans certains cas et pas dans d’autres.

     

    La saponification, qui est une forme particulière de décomposition des lipides, n’est pas courante mais pas non plus exceptionnelle.

    Ce phénomène n’est pas considéré comme miraculeux par les autorités ecclésiastiques.

     

    La véritable incorruptibilité est très différente. Pour des raisons inconnues, un corps reste intact tandis que d’autres, à ses côtés, se décomposent.

     

    Il faut préciser que ce « miracle » n’est pas suffisant à lui seul pour obtenir la béatification, sauf pour l’Eglise orthodoxe russe.

     

    Il est important de souligner que ce phénomène se rencontre dans la plupart des religions et que c’est également un thème important de l’inconscient collectif.

     

    Il existe des similitudes entre les divers cas d’incorruptibilité authentique qui sont très rares, rappelons-le.

     

    La science ne peut l’expliquer actuellement. Il est vrai que ce phénomène a laissé la communauté scientifique étrangement indifférente.

     

    Quelles que soient nos convictions et nos croyances religieuses, peut-être devons-nous nous pencher sur la nature de notre existence physique et spirituelle. Que nous soyons un jour destinés à la gloire, comme les saints, ou non, la réalité n’est peut-être pas celle que nous percevons.

     

    Entre la vie et la mort, il nous reste à comprendre l’essence de la réalité elle-même.

     

    V.Battaglia (21.04.2006)

     

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