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    Marseille en bord de mer : de l'Estaque

    aux Goudes

     

    Par Philippe Bourget
     
    source : Détours en France n°229
     
     

    De l’Estaque aux Goudes, Marseille déroule 33 kilomètres de côtes. L’occasion, par la mer, de (re)découvrir les grands standards de la ville et les histoires plus intimes, façon de s’affranchir des poncifs ressassés. Un cabotage instructif résumé ici en une dizaine de lieux, des plus évidents au plus incertains.

     

    L'Estaque, un petit village au Nord

     

    L'Estaque à Marseille
     
     

    C’est l’un des deux bouts de la ville, le terminus de la navette maritime L’Estaque-Vieux-Port. Un village marseillais dont les maisons aux toits rouges s’adossent au pied de la colline de la Nerthe, petit massif calcaire qui bloque le vent de mer. Pouvoir découvrir la ville depuis la mer, c’est esquisser avec précision sa géographie, en appréhender son immensité et embraser son imaginaire. Le bateau pris depuis les quais du Vieux-Port croise tout près de la Côte Bleue. Le tracé du chemin de fer ourle les falaises des petites calanques et le train glisse sur un viaduc, en route vers Niolon et Carry-le-Rouet… De port de pêche traditionnel, quand Cézanne, Renoir, Dufy, Braque ou Derain y posaient leurs chevalets et s’extasiaient devant la lumière méditerranéenne, L’Estaque est devenu port de plaisance – les nombreux voiliers en témoignent. Derrière les arbres, on devine la petite vie des quais. Là se trouvent les restaurants de quartier (La Plage, La Rade…) où l’on mange simple et sans façon, poisson ou aïoli. Les belles villas bourgeoises s’alignant le long du chemin de la Nerthe côtoient un habitat populaire que le réalisateur Robert Guédiguian a magnifiquement filmé, avant de laisser place à des carrières et au tunnel du Rove, sombre galerie effondrée qui reliait jadis la mer à l’étang de Berre. Ici, on se remémorera quelques scènes de Marius et Jeannette en grimpant la montée Casteljon, en flânant place de Saint-Henri où le cinéma  l’Alhambra  est le QG de Guédiguian ou place du Centre où les petites maisons serrées rappellent l’arrivée des premières générations d’immigrés italiens. L’Estaque, cet autre Marseille.

     

     

    La skyline de Marseille, miroir urbain 

     

    La Skyline de Marseille
     
     

    Bienvenue face à la vitrine de Marseille, celle des années Gaudin, qui ont vu muter les quais portuaires d’Arenc en tours, logements et hôtels premium, les Docks de la Joliette se refaire une beauté et l’Esplanade du J4 devenir un haut lieu culturel. Derrière les ferries à tête de Maure de la compagnie Corsica Linea se dressent la fameuse tour CMA-CGM (signée Zaha Hadid), troisième armateur mondial, le récent building La Marseillaise (signé Jean Nouvel)le CEPAC Silo (espace culturel), l’hôtel Golden Tulip… D’autres projets sont en gestation. Certains reprochent à l’ancienne municipalité  et à ce chantier, nommé  Euroméditerranée (financé par l’Union européenne), l’argent dépensé au profit des promoteurs plutôt que pour les quartiers nord, qui en auraient bien besoin. Reste que cette devanture a dynamisé  l’attractivité touristique de la ville. L’afflux de visiteurs a essaimé sur les restaurants, les cafés, les taxis. Chacun jugera… Notre bateau s’éloigne de cette polémique et du bâtiment des Docks de la Joliette (réhabilité danss les années 1990) pour aborder le hot spot culturel de la ville…

     

     

    Le MuCEM et la Villa Méditerranée, les totems culturels

     

    Le MuCEM à Marseille
     
     

    Bâti à l’occasion de Marseille 2013, Capitale européenne de la Culture, le MuCEM de l’architecte Rudy Ricciotti trône sur l’esplanade du J4, là où accostent les petits navires luxueux de croisière. Le MuCEM, c’est avant tout cette résille extêrieure qui est la signature graphique du bâtiment. La muséographie et les expositions, consacrées aux cultures méditerranéennes, font autorité. Une haute passerelle traverse un chenal et rejoint le fort Saint-Jean, seconde partie du musée. À côté du MuCEM se tient la Villa Méditerranée, ovni culturel et architectural : son porte-à- faux de 40 mètres serait un des plus longs au monde accessibles au public. Une réplique de la grotte Cosquer, célèbre caverne sous-marine découverte en 1991 dans les calanques de Marseille, doit y voir le jour en 2022.

     

    Le Vieux-port, cœur identitaire

     

    Le Vieux Port et Notre Dame de la Garde à Marseille
     
     

    On entre dans le Vieux-Port comme dans un cocon. Protégé à gauche par le fort Saint-Jean et sa tour du roi René (XVe siècle), à  droite par le fort Ganteaume précédé de l’imposant palais du Pharo que fit bâtir Napoléon III, on comprend mieux pourquoi les Phocéens ont choisi ce havre pour fonder la ville, 600 ans avant notre ère. Un port rectangulaire parfait, à l’abri des coups de vent et des pirates.  3 800 bateaux peuvent y stationner et une dizaine de structures gèrent les pontons, éclaire Yannick Long, patron-skipper de Localanque, ex-biologiste moléculaire ayant tout lâché pour ce job-passion de la mer. C’est l’originalité de ce port. Les estacades sont concédées  des syndicats (patrons pêcheurs, plaisanciers…) qui gèrent leur bout de quai. On y peint, répare et calfate les petits bateaux et voiliers, face aux cafés-restaurants-terrasses des quais du Port et de Rive-Neuve. Depuis l’eau, le regard sur la ville change. Au loin, la Canebiére paraît un autre monde ; la vie dans les logements des rives, un sacrifice. Liberté et solidarité des gens de mer : on salue un plaisancier, le capitaine de la navette du Frioul, un pêcheur. Seuls les marins savent ce que vaut réellement Marseille… Et on n’oubliera pas de s’offrir la plus courte croisière existante (283 mètres, 5 minutes chrono) : embarquer à bord du célèbre ferry boîte, qui relie depuis 1880 la mairie (quai du Port) à la place aux Huiles (quai Rive-Neuve).

     

    La Corniche et les plages du Prado, le « Hollywood-sur-Marseille » 

     

    La Corniche de Marseille
     
     

    Le bateau s’échappe du Vieux-Port et de sa passe étroite pour filer au sud, laissant au large le château d’If et les îles du FrioulDepuis le bastingage, on observe le spectacle offert par la corniche. Passé le cap du Pharo, voici la plage des Catalans, située à une enjambée du centre-ville, bordée par le célèbre Cercle des nageurs de Marseille, une fabrique de champions. Débute alors la Corniche Kennedy, boulevard-serpent de mer tendu jusqu’aux plages du Prado, 4 km plus loin. Aussi encombré de voitures que ses trottoirs le sont de promeneurs et de joggeurs, il ouvre une vue magique sur la Grande Bleue. Le boulevard croise aussi une brochette de lieux cultes ou en passe de le devenir. Prenez le vallon des Auffes, ce minuscule havre abrité du bruit de la corniche, sous le viaduc routier ; les Auffes, c’est un refuge improbable, une escale de tranquillité où les Marseillais se baignent l’été en famille dans la piscine naturelle d’eau de mer, au bas du viaduc. Village de cabanons, logements de poche négociés à prix d’or (quand il s’en vend…), le vallon est également une étape gourmande, les bouillabaisses et supions de  Chez Jeannot, Fonfon ou L’ Épuisette, parmi les meilleures adresses de Marseille, sont quasi légendaires ! Au fil de la Corniche, vous découvrirez également : l’anse de Malmousque, calanque lilliputienne avec sa crique de sable blanc et ses ruelles bordées de maisonnettes colorées ; Le Péron, bonne table gastronomique accrochée à son rocher face à la digue des Catalans ; le quartier-village d’Endoume ; les villas et appartements de luxe des collines de Bompard et du Roucas-Blanc… Au-dessus, Notre-Dame-de-la-Garde veille sans faire de manière sur ce joyeux barnum. Preuve s’il en est de cette vie populaire : les plages artificielles du Prado sont envahies l’été de jeunes descendus des quartiers sur leur scooter jusqu’à l’Escale Borély.

     

    Malmousque, un quartier de rêve

     

    Le quartier de Malmousque à Marseille
     
     
    Sous le quartier d’Endoume et la Corniche Kennedy se tient un quartier avancé sur la rade, Malmousque. Des ruelles tranquilles et des escaliers se faufilent entre des pavillons de charme, livrant une vie résidentielle de village désormais inaccessible au commun des mortels. La rue Boudouresque conduit droit à la calanque, micro-chancrure surmontée de cabanons. Le sud du quartier regarde droit dans les yeux la rade et accueille ses plus belles maisons, dont celle du chef triplement étoilé du Petit Nice, Gérald Passadat, ou de l’acteur Kad Merad.
     
     

    De la pointe rouge à la Madrague de Montredon, l'esprit grand sud.

     

    Le petit port de la Madrague à Marseille
     
     

    Un coup de gaz et le bateau reprend sa navigation au sud, vers les calanques. Derrière le trait de côte, surnage la silhouette courbe de l’Orange Vélodrome, monument iconique à la gloire du Dieu l'OM.  Au-delà de la Pointe-Rouge et de son vaste port de plaisance, l’habitat se fait soudain plus diffus. Les collines reprennent leur teinte calcaire gris, piquées d’arbres aux troncs noueux. Marseille s’effile et devient hameaux. D’anse en pointe, ce littoral rappelle qu’il fut longtemps réservé aux gens modestes. Il en reste un décorum foutraque de cabanons plus ou moins rénovés, de néo-villas, de petits immeubles résidentiels anciens… Chacun sa plage, son restaurant, ses habitudes : l’anse du Phocéen et son centre de rééducation ; l’anse des Sablettes et son restaurant Le Cabanon de Paulette ; la plage de Colombet au pied de falaises couvertes de graffitis ; la plage de la Verrerie (ou Bonne Brise) et sa rangée de cabanons à deux niveaux… Des lieux peu visibles de la route : il faut se garer, dévaler des marches de guingois pour espérer toucher le sable. Le bateau dérive ainsi, jusqu’au petit port de la Madrague de Montredon, miracle de village marin dans la seconde plus grande ville de France. C’est ici que la grande navigatrice Florence Artaud (1957-2015) avait posé son havresac et amarré au petit port son Argade II.  

     

    L'île Degaby au large de Marseille
     
     
    Météore rocheux posé 300 mètres au large du quartier de Malmousque, cet îlot abrite un petit fortin. Construit sous Louis XIV, le fort de Tourville devint mondain lorsqu’en 1914, un riche industriel l’offre à sa future épouse, Liane Degaby, vedette de music-hall. Un siècle plus tard, il brille toujours. Transformé en lieu  évènementiel, il accueille réceptions et séminaires. Les heureux clients du C2, hôtel cinq étoiles marseillais, peuvent aussi y débarquer et passer la journée avec vue à 360°, sur la ville et la mer.
     
     

    Les Goudes et le cap Croisette, le paradis rocheux

     

    Le port des Goudes à Marseille
     
     

    Au-delà de la Madrague de Montredon, la roche blanche vous aveugle sous la lumière et la Méditerranée se joue d’un infini de bleu. Si une plaque de rue indiquant Marseille 8e arrondissement ne nous ramenait pas à la réalité urbaine, nous nous croirions du côté des îles éoliennes… La fin du parcours n’appartient déjà plus à la ville. Le rocher a pris le dessus. On oublie les calanques aux roches élimées de Saména et du Mauvais Pas et leur passé industriel (plomb, soude, verre, des vestiges de bâti surnagent dans la colline) pour se faufiler dans le plus secret des ports marseillais, l’Escalette. Une anfractuosité rocheuse transformée en casemate circulaire, un port-forteresse où mouillent une quinzaine de bateaux. Il reste à rejoindre le bout du bout de la ville – après, c’est le massif des Calanques : Les Goudes et le Cap Croisette. Voilà le dernier port-village, ses maisons au ras de l’eau, ses bateaux (dont quelques rares pointus marseillais) drossés à sec sur le roc. Si vous accostez, foncez déguster du poisson grillé Chez Paul, un must. Les Goudes n’ont vraiment été habitées qu’après la guerre. Avant, ce n’était que des cabanons, rappelle Yannick Long, natif de La Belle-de-Mai. Les plus fortes descriptions des Goudes, on les doit sans aucun doute à l’écrivain marseillais Jean-Claude Izzo (1945-2000) : « Sur le port des Goudes, vous aurez percé la vérité de Marseille ». Encore un coup de gouvernail et nous voici au terme, le cap Croisette. Devant nous, les aiguilles calcaires de l’île Maïre, l’anse de la Maronais. Il est temps de se baigner, de déguster une coupe de champagne. Nous ne sommes plus à Marseille, mais dans le parc national des Calanques… et déjà en vacances.

     

    Photos-Villes du Monde 5:  Marseille en bord de mer : de l'Estaque aux Goudes

     

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    Les plus beaux villages de Normandie

     

    Par Clio Bayle
     
     
     

    Une région, la Normandie ? Non, une muse ! Y a-t-il un autre territoire en France pouvant revendiquer autant d'œuvres produites, autant d'artistes inspirés ? Outre sa nature grandiose, ses côtes sauvages, ses bocages, la Normandie collectionne également les villages de charme, que caractérisent une architecture souvent marquée par le granit ou par les colombages. Découvrez la sélection Détours des 10 plus beaux bourgs normands.

     
     

    Barfleur, humeurs de mer (Manche)

     

    Barfleur et son port à marée basse
     
     

    « Filets plein d’histoires / Qui fleurent le bar / Casiers de mémoire / Flotteurs de rêve / Chants des filins / Palabre des mouettes / Humeurs de mer / Et mots du ciel / Barfleur sans fin raconte. », écrivait le poète et romancier cherbourgeois Michel Besnie. Voilà qui résume joliment l'esprit de ce charmant petit port de pêche situé à l'extrémité nord-est du Cotentin. Avec ses maisons de granit et son port qui se vide et se remplit au rythme métronomique de la marée,  Barfleur, dans le Val de Saire, est classé parmi les plus beaux villages de France. Jadis havre prisé des Romains, puis des Vikings, avant de devenir le plus important port du Cotentin au Moyen Âge, le bourg se partage aujourd’hui entre une activité touristique et une vocation de pêche.

     

     

    Veules-les-roses, le charme personnifié  (Seine-Maritime)

     

    Veules-les-roses

     

    Niché au creux d’une valleuse de la côte d'Albâtre, à quelques kilomètres à l'ouest de Dieppe, Veules-les-roses semble tout droit sortie de l'imagination d'un peintre. Le bourg, lui aussi classé parmi les plus beaux villages de France, a d'ailleurs séduit bien des artistes ! Chaumières coquettes, fleuve miniature, vieux moulins à eau, cressonnières à profusion : le bourg fait jalousement collection de ses charmes. Cette station balnéaire doit sa réputation au fait qu’elle est traversée par le plus petit fleuve de France : la Veules, 1 194 mètres ! Si son débit l'apparente plus à un ruisseau, il s'agit bien pourtant d'un cousin de la Seine ou de la Loire, puisque la Veule se jette dans la mer. 

     

     

    Varengeville-sur-Mer, un bourg unique (Seine-Maritime)

     

    Varenville-sur-mer
     
     

    Varengeville-sur-Mer ne ressemble pas aux autres villages classés parmi les plus beaux de France. Tout en longueur, il ne possède pas de centre-ville, mais des maisons cossues et atypiques longeant la falaise dans un écrin boisé. Monet, Pissarro, Braque, Cocteau, Breton, Prévert... La liste des artistes tombés sous son charme est longue et prestigieuse. Avec son église et son cimetière marin accrochés à la falaise, Varengeville constitue l’un des sites les plus emblématiques de la côte d’Albâtre.

     

     

    Saint-Céneri-le-Gérei, la muse de Normandie (Orne)

     

     

    Encore un village-muse ! Situé au cœur des verdoyantes Alpes mancelles, lové dans un méandre de la Sarthe, Saint-Céneri a inspiré plus d'un peintre. Courbet, Corot, Buffet... Ils sont nombreux à être tombés sous le charme de son église romane perchée, de ses vieilles maisons bâties en pierre de « roussard », de ses ponts, et de ses jardins en bord de rivière. Des roches, de l’eau, de la végétation, des monuments...  Tout est réuni pour que les artistes aient une envie irrésistible d'y poser leur chevalet. 

     

     

    Le Bec-Hellouin, la Normandie sacrée (Eure)

     

    Le Bec-Hellouin
     
     

    Maisons à pans de bois colorés, balcons fleuris, ruisseaux, prairies, bocages... Niché au creux d’un vallon, le Bec-Hellouin collectionne les atouts typiquement normands. Si le Bec-Hellouin doit son rayonnement à sa prestigieuse abbaye bénédictine du XIe siècle, son bourg aussi mérite largement qu'on le célèbre. De l'ancienne abbatiale subsiste une imposante tour carrée, la tour Saint-Nicolas, datant de la fin du XVe siècle. Il ne faut pas non plus rater le cloître, l'un des premiers d'inspiration classique en France avec terrasse à l'italienne.

     

     

    Saint-Vaast-la-Hougue, village préféré des Français 2019 (Manche)

     

    Saint-Vaast-la-Hougue (Manche)
     
     

    Dans ce port de pêche de la pointe nord-est du Cotentin, ce qu’il faut voir se trouve davantage à l’écart du village, à la pointe de la Hougue. Par une petite route à cheval entre marais et mer, on atteint d'imposantes tours défensives signées Vauban. Elles s’avancent sur la Manche devant les parcs à huîtres. Au loin, on aperçoit l’île de Tatihou, accessible à pied lorsque la marée est basse et en bateau aux heures de pleine mer.

     

     

    Beuvron-en-Auge, un décor de carte postale (Calvados)

     

    Beuvron-en-Auge (Calvados)
     
     

    Réputé pour son aspect bucolique et la renommée de ses produits, le Pays d'Auge accueille en son cœur l'un des plus beaux villages de France. Beuvron-en-Auge, véritable décor de carte postale avec ses maisons à pans de bois restaurées avec soin, ses halles et sa campagne piquée de manoirs vaut largement le détour. Le bourg est traversée par la route du cidre, qui s’étend sur 40 km et fédère une vingtaine de producteurs. 

     

     

    Lyons-la-Forêt (Eure)

     

    Lyon-la-forêt, vue aérienne
     
     

    Perdue entre des lambeaux de l'une des plus belles forêts de France, à 40 km de la capitale normande, Rouen, Lyons-la-Forêt fait lui-aussi partie des plus beaux villages de France. Maisons à colombages, torchis et briques... Et au beau milieu du village, de majestueuses halles du XVIIIème siècle, parmi les plus beaux spécimens de France. 

     

     

    Le Mont-Saint-Michel, l'îlot merveilleux (Manche)

     

    L'abbaye du Mont-Saint-Michel vue du ciel, Normandie
     
     

    Ce joyau unique au monde, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, fait figure d'ovni dans ce classement. Son statut de Merveille de l'Occident nous aurait presque fait oublier que c'est également une commune, et qu'à ce titre, elle trouve parfaitement sa place ici. Chef-d’œuvre d’ingéniosité et d’architecture, le Mont-Saint-Michel fascine le monde entier. Indissociable de sa baie, immensité sauvage soumise au rythme des marées, ce joyau est entouré d'une aura de mystère qui exerce sur les quelque 3 millions de visiteurs qui s'y rendent chaque année un pouvoir d'attraction irrésistible. 

     

     

    Étretat, majestueuses falaises  (Seine-Maritime)

     

    Étretat vue des hauteurs
     
     

    Si le rayonnement du village d'Étretat dépasse aujourd'hui largement les frontières françaises, c'est pour les colosses de craie blanche qui l'enserrent telles deux vigies protectrices. Taillées par la mer et les siècles, les falaises d'Étretat offrent sans équivoque l'un des plus beaux paysages naturels de France. C'est une constante en Normandie, le lieu a sans surprise attiré de nombreux artistes, des peintres comme Monet, Corot, ou encore Boudin..., mais aussi des cinéastes et écrivains comme Maupassant et Maurice Leblanc....

     

    Photos-Villes du Monde 5:  Les plus beaux villages de Normandie

     

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    Les plus beaux villages d'Alsace à visiter

     

    Par Marine Guiffray
     
     
     

    Aussi charmants en hiver qu’au printemps, les villages d’Alsace sont nombreux à cumuler les titres de noblesse : « Plus beaux villages de France », Village Préféré des Français… Plébiscitées pour leur richesse historique et leur allure pittoresque, ces bourgades typiques de la région séduisent même au-delà de nos frontières. Voici notre top 7 !

     

    Mittelbergheim, charmant village autour de Strasbourg

     

    Le vignoble de Mittelbergheim, en Alsace

    Les plus beaux villages d’Alsace ne se trouvent pas tout à fait dans la périphérie de Strasbourg. Toutefois, si vous souhaitez partir en excursion une journée dans une charmante bourgade, Mittelbergheim est l’une des plus proches de la capitale alsacienne. Labellisé « Les plus beaux villages de France », le joli bourg se trouve au pied du célèbre mont Saint-Odile. Étape incontournable sur la route des vins d’Alsace, il dévoile sur la colline de Zotzenberg un vignoble classé « Grand Cru » !

     

     

    Eguisheim, un village pittoresque autour de Colmar

     

    La place Saint-Léon, dans le village d'Eguisheim (Alsace)

    Situé à moins de 10 kilomètres de Colmar, le village fleuri d’Éguisheim vaut le détour pour son architecture pittoresque datant des XVIe et XVIIe siècles. Élu « Village préféré des Français » en 2013 et labellisé « Les plus beaux villages de France », il étonne par sa structure en cercles concentriques qui mène naturellement les visiteurs jusqu’à sa place centrale. Ces derniers peuvent y admirer la grande fontaine Saint-Léon et le château médiéval des Comtes d’Éguisheim.

     

    Kaysersberg, un village typique d'Alsace

     

    Maisons traditionnelles au bord de la rivière Weiss, à Kaysersberg (Alsace)

    Niché lui-aussi au cœur des vignes alsaciennes, le village très touristique de Kaysersberg égaye le paysage de ses couleurs vives. En 2017, ses maisons à colombages typiques de la région ont d’ailleurs séduit les téléspectateurs de France 2, qui l’ont élu « Village préféré des Français ». En plus du charme de ses rues pavées, Kaysersberg attire pour ses trois monuments emblématiques : le pont fortifié au-dessus de la rivière Weiss, l’église Sainte-Croix et le château impérial de Schlossberg.

     

    Ferrette, aux portes du Jura alsacien

     

    Le village de Ferrette, en Alsace

    Moins connu que les étapes de la route des vins, le village de Ferrette se situe à l’extrémité sud de l’Alsace, dans le pays du Sundgau, à une dizaine de kilomètres seulement de la frontière suisse. Village médiéval construit à flanc de colline, il est surmonté des ruines d’un château du XIIe siècle ayant appartenu à la lignée des comtes de Ferrette, facilement accessible à pied. Ne rechignez pas à grimper car au sommet, la vue sur le village est incroyable.

     

    Ribeauvillé, généreux et festif

     

    Le village de Ribeauvillé, en Alsace

    Situé dans le massif des Vosges, Ribeauvillé est un autre village mythique de la route des vins d’Alsace, proche voisin de Riquewihr. L’église Saint-Grégoire, les trois châteaux – le Saint-Ulrich, le Ribeaupierre et le Girsberg –, la Tour des Bouchers du XIIIe siècle, l’hôtel de ville du XVIIIe… Il y a beaucoup à voir ! Et en prime, tous les premiers week-ends de septembre, la cité médiévale s’anime à l’occasion de la fête des Ménétriers (« Pfifferdaj » en alsacien). À partir du XIVe siècle, ces troubadours ont eu pour coutume de se réunir dans le village qui, depuis, perpétue la tradition en musique. Danse, chants et défilés costumés sont au programme.

     

    Hunawihr, l'un des plus beaux villages de France

     

    Le village d'Hunawihr, en Alsace

    Encore une commune qui peut brandir fièrement son label « Les plus beaux villages de France » ! L'Alsace en compte quatre en tout ; nous en sommes donc à trois. Cerné par les vignes, le petit village d’Hunawihr n’usurpe pas son titre. Il est reconnaissable à son église fortifiée datant du XVe siècle, dont le clocher domine la plaine.

     

    Riquewihr, une véritable cité médiévale

     

    La cité médiévale de Riquewihr, en Alsace

    Et de quatre. Dernier village de notre sélection – et pas des moindres –, également labellisé « Les plus beaux villages de France », Riquewihr regorge de bâtiments historiques remarquables. Outre les diverses demeures Renaissance, ne manquez pas d’admirer l’ancienne prison aujourd’hui baptisée Tour des voleurs, le musée Hansi ou encore la Tour du Dolder, emblème du village. Anecdote amusante : en  2016, Riquewihr a même été élu plus beau village de France par l’association des agences de voyages et tour-opérateurs japonais.

     

    Photos-Villes du Monde 5:  Les plus beaux villages d'Alsace à visiter

     

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    Hunspach, en Alsace, élu «village préféré

    des Français» 2020

     

    Par Sophie Denis
     
    source : Détours en France HS 12 - Les villages préférés de nos régions
     
     
     

    L’Alsace de l’Outre-Forêt est moins connue que celle des vins, dont elle est séparée par la forêt de Haguenau. Elle recèle pourtant des joyaux, comme Hunspach, dans le canton de Wissembourg, élu «village préféré des Français» 2020 dans l'émission de Stéphane Bern. Avec ses maisons cossues, ses rues pimpantes et fleuries, son accueil charmant, Hunspach mérite bien le coup de cœur des spectateurs tant son architecture est homogène. Avec en prime, un monument hors du commun aux portes de la forêt voisine…

     

     

    Vue d'ensemble de Hunspach
     
     

    Nul château, abbaye ou musée pour séduire le visiteur, juste un village alsacien, dans tout l’éclat de son authenticité affirmée. Hunspach a le charme sincère, pas du tout racoleur. Son plan est facile à dessiner : la rue Principale, une artère parallèle, la rue des Vosges, et quelques chemins de traverse entre les deux, aux noms bucoliques, rue des Moutons, rue des Champs, rue du Moulin et même une rue de l’Ange. Impossible de s’y perdre ? À voir : le village présente une telle unité architecturale qu’il peut être difficile d’y trouver ses repères !

     

    Maisons de Hunspach
     
     

    Imaginez des rues larges, taillées à angle presque droit, obéissant à une logique, sinon militaire, du moins de l’Est. Les maisons sont cossues, coiffées de lourdes toitures à pans coupés. Aux couleurs éclatantes qu’arborent leurs homologues de la route des vins, elles préfèrent se parer de crépi blanc ; le seul maquillage autorisé ici est le colombage brun rouge ou noir, qui ponctue les façades, comme les lourds volets de bois (quelques-unes osent le vert, mais elles sont rares). Et partout, des géraniums pour souligner le bord des fenêtres. À les regarder, elles paraissent donc toutes soeurs, voire jumelles, conçues par le même architecte, presque dupliquées à l’infini. À croire qu’elles sont l’oeuvre de lutins facétieux, tout droit sortis de la forêt de Haguenau ! Qu’a-t-il bien pu se passer pour qu’Hunspach affiche une telle homogénéité dans son architecture ? Son destin est étonnant, même si son histoire reste plutôt anonyme jusqu’au XVIIe siècle. On trouve tout juste une mention de son existence dans un texte du XIIIe siècle.

     

    Quand survient la Réforme, Hunspach devient protestant, comme l’Alsace. Pendant la guerre de Trente Ans, tous les belligérants de ce conflit européen passent par l’Alsace et y commettent des exactions. Cela vaut à Hunspach d’être rayé de la carte, ses maisons entièrement rasées par les troupes catholiques en 1633. Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que Louis XIV décide de faire rebâtir le village, bien décidé à repeupler l’Alsace. Hunspach devient une ville nouvelle, avec de nouveaux habitants, pour la plupart venus… de Suisse ! Ceci explique sans doute cela, l’ordonnancement symétrique des rues et des maisons. Leur période de reconstruction court du début du XVIIIe à la fin du XIXe siècle. Quelquefois, une date est d’ailleurs mentionnée sur la façade, accompagnée du nom du propriétaire.

     

    De typiques maisons alsaciennes

     

    Maison à colombages à Hunspach
     
     

    À bien y regarder, certaines sont quand même plus cossues que d’autres. De grosses fermes articulées autour d’une cour, propriétés des riches paysans du XIXe siècle, occupent le centre du village. L’entrée dans la maison se fait par une porte latérale, et la pièce de vie donne sur la rue. En périphérie du village, l’habitat se fait plus modeste : c’est là que résidaient les ouvriers agricoles. Quand l’ensemble est aussi rassurant à force d’être homogène, on peut se concentrer sur les détails, qui deviennent tout le sel de la visite ! Ici, remarquez un coq de faîtage, des tuiles à bout arrondi, dites « à queue de castor », là un pignon orné de losanges, plus loin une enseigne traditionnelle qui signale l’existence d’une auberge ou de gîtes chez l’habitant.

     

     

    Maisons à colombages et puit à balancier à Hunspach
     
     

    Regardez bien ces fenêtres : leurs vitres ne vous paraissent-elles pas étranges ? En fait leurs verres – anciens – sont bombés : une technique astucieuse d’autrefois, pour voir ce qui se passait dans la rue, sans être vu ! Et plus besoin de rideau… Rue de l’Ange, une curieuse façade attire l’oeil, ornée de rectangles blancs percés de trous, semblables des dés à jouer. Il s’agit de l’arrière d’une porcherie, dont les ouvertures dans le mur servent d’aération. Rue de la Gare, un puits à balancier, ici appelé schwenkelbrunnen, d’un modèle peu courant en Alsace, avec un système de contrepoids et une auge en pierre qui servait d’abreuvoir aux bêtes. Autre curiosité du village, qu’on découvre plutôt dans la périphérie, des bancs en grès à deux niveaux. Les femmes se reposaient sur le niveau inférieur et posaient leur panier sur celui du dessus.

     

     

    L'intérieur de l'église protestante à Hunspach
     
     
     
    Allez jeter un oeil à l’église protestante, construite en 1757, toute simple sous son crépi blanchi à la chaux. Le clocher-tour de style roman, qui date de 1874, a remplacé un clocher en bois.

    Le combat d'un ministre

    Il voulait construire des murs de béton, « qui coûtent moins cher que des murs de poitrines », aimait-il à dire. Pour avoir fait la guerre en 1914 – comme simple soldat, alors qu’il était déjà sous-secrétaire d’État – André Maginot en connaissait le prix. C’est donc par souci d’humanité que ce petit-fils de Lorrain, plusieurs fois ministre de la Guerre, lança la France dans l’édification de la ligne qui porte son nom. Démarrée dès 1928, elle devait protéger l’Alsace du nord au sud sur 200 kilomètres, face à la ligne Siegfried du côté allemand. André Maginot se battit pour débloquer les fonds nécessaires, mais ne vit pas la fin des travaux : il mourut en 1932 d’une fièvre typhoïde.

     

     

    Le plus gros ouvrage de la ligne Maginot  

     

    Le fort Shoenenbourg à Hunspach
     
     

    Hors village, la rue Principale devient départementale et conduit les visiteurs 3 kilomètres plus à l’ouest à un monument exceptionnel de la région, le fort de Schoenenbourg, le plus grand ouvrage de la ligne Maginot. Construit entre 1931 et 1935, il a aussi été le plus bombardé, puisqu’entre le début de la Seconde Guerre mondiale et l’armistice de juin 1940, il a reçu 50 obus d’une tonne chacun et a lui-même envoyé 17 000 obus. Les Allemands n’ont pas réussi à le prendre, mais l’ont contourné et le fort s’est rendu le 1er juillet, six jours après l’armistice, sur ordre du haut commandement, mais toujours invaincu. L’association des amis de la ligne Maginot d’Alsace a réhabilité cet ouvrage incroyable et a permis qu’il soit ouvert à la visite.

     

     

    Le fort Shoenensbourg sur la ligne Maginot à Hunspach
     
     

    Imaginez 3 kilomètres de galeries reliant huit blocs (infanterie, artillerie, transmission, caserne, etc.) à 30 mètres sous terre, protégés par des murs de béton de plus de 3 mètres d’épaisseur. 630 hommes y vivaient en totale autarcie, comme à bord d’un sous-marin, dans des conditions très dures, souvent plusieurs semaines sans voir le jour. La visite est un peu oppressante, en découvrant les chambres de troupe, où les hommes vivaient à 36, douze couchettes sur trois étages, l’infirmerie, l’antenne radio, la cuisine tout électrique, seul grand luxe de l’ouvrage. Et le plus étonnant, c’est que toutes les machineries fonctionnent encore ! Une visite en tout point passionnante, qui ne s’adresse pas qu’aux fans de l’art militaire. Et qui offre un singulier contraste avec la douceur tranquille qui règne dans les rues si pimpantes de Hunspach !

     

    Photos-Villes du Monde 5:  Hunspach, en Alsace, élu «village préféré des Français» 2020

     

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