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    Expression du Jour 3:

    Expression du Jour 3:  Avoir les côtes en long

     

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    Maman au boulot : Alisia Pobega

     


    Danseuse professionnelle et codirectrice artistique de la compagnie de danse contemporaine LIBERAME performance & films, Alisia Pobega a 38 ans, est la maman de deux filles de 8 et 2 ans.


    Marie-Hélène Proulx du magazine Chatelaine

     

    Société:  Maman au boulot : Alisia Pobega

    Alisia Pobega, maman deux enfants, danseuse professionnelle
    Photo: Louise Savoie


    Ce que je fais dans la vie


    Je suis associée avec mon mari, le chorégraphe Louis-Martin Charest, qui a fondé sa propre troupe. En plus d’être danseuse indépendante, j’enseigne le ballet. Dans mon domaine, il faut souvent multiplier les boulots pour joindre les deux bouts!


    Les qualités que ça exige

    En plus des aptitudes physiques et du sens du rythme, je crois qu’il faut des talents d’interprète, comme au cinéma. Afin d’aller au-delà de mouvements parfaits sur le plan technique, mais vides de sens… Pour moi, la danse doit raconter une histoire et, en ce sens, il faut d’abord comprendre les émotions des personnages avant de les traduire avec son corps.


    Je souhaite à mes enfants…

    De s’aimer elles-mêmes, autant que je les aime. Parce que moi, j’ai passé beaucoup trop de temps à me taper sur la tête. À ne pas me trouver assez belle, assez mince, assez bonne danseuse. Je ne veux pas qu’elles connaissent cette vie-là.


    Je suis particulièrement fière…

    De la manière dont je prends soin de mes amis. Même quand mon horaire est serré, je m’organise pour les voir régulièrement face à face, ne serait-ce qu’une heure, le temps d’un café entre deux cours de ballet. J’en ai fait une priorité dans ma vie.


    Mon conseil aux filles

    Choisissez un métier qui répond vraiment aux besoins de votre âme. Si c’est la danse, apprenez vite à composer avec la critique, car on en reçoit beaucoup de la part de ses profs…
    Une danseuse est sans cesse à la recherche de la perfection. Bien sûr, ça n’existe pas, mais cette quête est intéressante parce qu’elle nous plonge dans un état d’exploration perpétuelle.


    Je suis folle…

    Des robes d’été. J’en porterais à longueur d’année. Je les choisis amples, pour ne pas entraver ma liberté de mouvement. J’adore sentir la fluidité des tissus. Je trouve ça aussi féminin que les vêtements moulants. C’est peut-être parce que je vieillis? [Rires]


    Pourquoi je fais ce métier

    C’est le canal qui permet à mes émotions de se frayer un chemin jusqu’à la surface. Je suis obéissante par nature, du genre à suivre les consignes et à taire mes besoins. Mais sur scène, je me sens totalement libre. Indifférente au fait que des gens me regardent. Je m’autorise enfin à m’exprimer, à faire toutes les folies que je veux.


    Je garde la tête hors de l’eau…

    Grâce à mon mari. Ayant peu d’aide extérieure, nous avons appris à nous relayer auprès des enfants et sur le plan domestique. C’est un partenaire extraordinaire. Mais les rendez-vous d’amoureux sont rares et ça me manque. Je me console en me rappelant que c’est temporaire, le temps que les petites grandissent.


    Mon style

    Confortablement féminin. Selon les jours, tout en noir ou en gris, ou alors très coloré. J’aimerais avoir les moyens d’appuyer des boutiques indépendantes, mais, malheureusement, je n’achète que ce qui est en solde. Je fréquente donc les Gap, Banana Republic et Zara.


    J’ai renoncé…

    À poursuivre ma carrière aux Grands Ballets Canadiens. J’y ai dansé pendant 12 ans, mais c’est un milieu peu accommodant pour une maman… Je suis tombée malade à force d’essayer de concilier les deux. Je me sentais médiocre en toutes choses. Maintenant que je suis à mon compte, je danse moins que je le voudrais, mais ma vie est plus équilibrée.


    Mes produits chouchous

    Je suis fidèle au gel nettoyant Spectro depuis l’âge de 13 ans. Et je m’hydrate soir et matin avec la gamme à la vitamine E de The Body Shop. Je me refuserai toujours à la chirurgie plastique, mais je ne vais nulle part sans mon cache-cernes – pas même à l’épicerie!


    Une leçon que j’ai apprise

    Avoir des enfants m’a fait réaliser à quel point j’étais auparavant axée sur moi. Sans doute à cause de la nature de mon métier, qui oblige à traiter son corps aux petits oignons et à constamment se prioriser pour performer. Tout tournait autour de la danse. Mais quand ta petite pleure parce qu’elle a faim, pas le choix de sortir de ta bulle! C’est rafraîchissant.

     

    Société:  Maman au boulot : Alisia Pobega

    Photo: Louise Savoie


    J’ai beaucoup de difficulté…

    À dire non. Je voudrais toujours donner plus. S’il y a une fête d’amis, par exemple, je lève la main pour l’organiser, acheter le cadeau et faire le dessert. Mais je finis par brûler mes réserves. Par n’être plus présente, ni aux autres ni à moi-même. Et ne plus rien donner, finalement!


    Je suis zen…

    Quand je consulte mon iPad, couchée en cuillère avec mon chum. Ou quand je passe l’aspirateur… c’est si satisfaisant de voir tout de suite le résultat de ses efforts! Par ailleurs, j’adore préparer des gâteaux. Et que dire des soupes, le meilleur truc pour faire manger des légumes à mes filles sans qu’elles s’en aperçoivent.


    Une personne qui m’a marquée

    Ma grand-mère maternelle, morte l’an passé. Malgré une vie très difficile – ses parents ont été tués devant elle en Pologne, pendant la Deuxième Guerre mondiale –, elle était tout le temps de bonne humeur, aimante et reconnaissante. Comme elle, je voudrais arriver à me satisfaire de ce que j’ai, sans chercher à posséder toujours plus.


    Je ne me sépare jamais…

    De mon alliance, sauf sur scène. Elle symbolise l’engagement sérieux que nous avons l’un envers l’autre, Louis-Martin et moi. Et je porte toujours ma montre. Ça m’évite, quand je veux savoir l’heure, d’avoir à consulter mon téléphone et d’y trouver d’autres sources de distraction…


    Je suis une fan…

    Du site de la blogueuse canadienne Elaine Lui, laineygossip.com. C’est plein de potins sur les célébrités. Parfaitement malsain, mais ça me détend. [Rires] Ensuite, je vais beaucoup sur Instagram regarder des photos de cuisine. Ça me fait rêver. Ceci dit, j’ai accepté que ça ne ressemble pas à mon quotidien!

     

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    Sur Mars, deux tsunamis géants

    révèlent un ancien océan

     

     

    La planète Mars aurait bien eu un vaste océan dans l'hémisphère nord. Il aurait d'ailleurs perduré plus longtemps qu'on ne le pensait jusque-là. C'est ce que semble révéler une preuve originale : les traces de deux raz-de-marée géants dont les vagues de 120 m de hauteur auraient dévasté les côtes et emporté les rochers loin sur les hauteurs du sud.

     

     


    De l’eau a coulé à la surface de Mars. Des traces de ruissellements et des analyses en témoignent. Mais comment cette eau a pu disparaître ? Comment cette planète est-elle devenue le monde désertique que nous connaissons actuellement ? Discovery Science nous propose une réponse en vidéo.

     
     

    Il y a seulement 3,4 milliards d’années, Mars abritait sans doute un océan. Son existence était suspectée mais aucune preuve ne venait étayer cette hypothèse. La présence d’eau liquide, elle, est attestée puisque, notamment, Curiosity a visité le lit d’une ancienne rivière. Cependant, la géologiemartienne ne montre aucune ligne de rivage qui pourrait témoigner d'un océan martien. Si elle est invisible, c’est parce que la côte a été entièrement détruite par un (et même deux) raz-de-marée, explique une équipe menée par Alexis Rodriguez, du Planetary Science Institute (PSI, Tucson, Arizona, États-Unis). Générées par la chute d’astéroïdes, des vagues géantes de 120 m de hauteur auraient complètement détruit les reliefs côtiers.

     

    L’équipe s’appuie sur des images de plusieurs orbiteurs (Mars Odyssey, Mars Global Surveyor et Mars Reconnaissance Orbiter) au niveau d’une région particulière, qui marque la frontière entre les vastes plaines de l’hémisphère nord, dont l’altitude est basse, et les hauts plateaux de l’hémisphère sud. Dans la région Chryse Planitia, les chercheurs y ont repéré de vastes chenaux chargés de dépôts, de plusieurs centaines de kilomètres de long, et le sens d’écoulement va… du bas vers le haut, comme si d’énormes masses de liquide avaient remonté les pentes et déposé de lourds matériaux. Les zones ainsi inondées représenteraient entre 800.000 et un million de km2, avancent les chercheurs dans l’article disponible dans la revue Scientific Reports.

     

    Les rivages (shoreline) de l'océan martien d'il y a 3,4 milliards d'années, à gauche, dans la région Chryse Planitia, avant le premier raz-de-marée (en bleu clair) et avant le second (en bleu foncé). À droite, en marron, les zones inondées par les deux raz-de-marée, le premier en haut et le second en bas. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir.) © Alexis Rodriguez
    Les rivages (shoreline) de l'océan martien d'il y a 3,4 milliards d'années, à gauche, dans la région Chryse Planitia, avant le premier raz-de-marée (en bleu clair) et avant le second (en bleu foncé). À droite, en marron, les zones inondées par les deux raz-de-marée, le premier en haut et le second en bas. © Alexis Rodriguez

     

    Du temps en plus pour une vie martienne

     

    Selon eux, l’étude montre les traces de deux raz-de-marée géants, survenus à environ trois millions d’années d'écart. Les impacteurs ont dû former des cratères d’environ 30 km de diamètre. Ce genre de collision, à l’époque (la période appelée Hespérien), devait survenir tous les 2,7 millions d’années en moyenne, ce qui incite les auteurs à estimer que d’autres impacts ont dû conduire à des raz-de-marée semblables ou moins gigantesques. Les traces laissées par ces deux évènements sont différentes. Durant le premier, c’est de l’eau liquide qui aurait déferlé vers les hauts plateaux. Leclimat de Mars, ensuite, a dû changer et se refroidir car le second raz-de-marée aurait envahi lesterres émergées avec un mélange d’eau et de glace. C’est donc un océan couvert d’une banquise qui recouvrait alors une partie de l’hémisphère nord.

     

    La datation de ces raz-de-marée, en elle-même, surprend, et pose problème. Jusque-là, la présence d’eau liquide à la surface de Mars, formant de larges étendues dans l’hémisphère nord, semblait possible pour une période plus ancienne, s’achevant plutôt vers -3,8 milliards d’années. Si un océan a existé jusqu’à -3,4 milliards d’années, il faut désormais expliquer comment l’atmosphère a pu le maintenir.

     

    Par ailleurs, cette durée plus longue aurait laissé 400 millions d’années de plus à une chimieprébiotique ou à l’évolution d’êtres vivants sur Mars. Sur Terre, à cette époque, des bactériesavaient commencé à former les stromatolithes et la photosynthèse n’allait pas tarder à démarrer, ou l’avait déjà fait. Cette découverte pourrait donc donner des idées pour le choix de sites d’atterrissage de futures missions. Les auteurs, eux, promettent (dans le communiqué du PSI) de partir au Tibet explorer des anciens lacs qui semblent avoir été façonnés par des évènements ressemblant à des raz-de-marée…

     

    Un océan martien, empli d'eau salée, a sans doute un jour recouvert une partie de l'hémisphère nord de Mars, où les altitudes sont très basses. Toutefois, son étendue et sa durée d'existence restent hypothétiques. © Nasa, GSFC

    Un océan martien, empli d'eau salée, a sans doute un jour recouvert une partie de l'hémisphère nord de Mars, où les altitudes sont très basses. Toutefois, son étendue et sa durée d'existence restent hypothétiques. © Nasa, GSFC

     

    Astronomie:  Sur Mars, deux tsunamis géants révèlent un ancien océan + vidéo

     

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    Zika : selon un expert, il faut déplacer

    les JO de Rio

     

    Un expert de santé publique canadien suggère de repousser ou de déplacer les JO prévus en août 2016 à Rio de Janeiro afin d’éviter que l’épidémie de Zika ne devienne mondiale. Il craint que le virus atteigne des pays dans lesquels les systèmes de santé ne pourront pas faire face.

     

     
     

    Rio de Janeiro est au cœur de l’épidémie de Zika. La ville peut-elle décemment accueillir 500.000 personnes du monde entier sans risque ? © marchello74, Shutterstock

    Rio de Janeiro est au cœur de l’épidémie de Zika. La ville peut-elle décemment accueillir 500.000 personnes du monde entier sans risque ? © marchello74, Shutterstock

     
     

    La question mérite d’être posée, alors même que le Brésil traverse une crise politique majeure et une grave récession qui ont quelque peu masqué l’épidémie de Zika : peut-on envoyer un demi-million de visiteurs au Brésil en ce moment ? Pour Amir Attaran, professeur de santé publique, la réponse est clairement non. Il en explique les raisons dans un commentaire paru dans la Harvard Public Health Review. Dans cet article, il plaide en faveur du déplacement ou du report des Jeux olympiques en raison du risque de dissémination du virus Zika dans le monde.

     

    Apparu au Brésil l’an passé, le virus Zika a désormais été détecté dans 50 pays, le Brésil restant le pays le plus touché. Le virus Zika est transmis par les moustiques Aedes aegypti et conduit à des symptômes légers tels que de la fièvre, des douleurs, de nombreuses personnes infectées ne présentant pas de symptômes. Mais le virus Zika est responsable d’anomalies chez des bébés qui naissent avec une tête anormalement petite et un cerveau insuffisamment développé. Il est aussi associé au syndrome de Guillain-Barré, une maladie neurologique grave qui peut conduire à la paralysie et au décès.

     

    En février, l'OMS a déclaré que le virus Zika était désormais « une urgence de santé publique de portée internationale ». Aussi pour Amir Attaran, qui s’exprime dans The Guardian, le maintien des Jeux est insensé et va à l’encontre des principes d’éthique, étant donné les risques sanitaires : « Est-ce que c’est ça que les Jeux olympiques représentent ? »

     

    Car l’État de Rio est loin d’être épargné par l’épidémie. Au contraire. Il a enregistré 26.000 cas suspects de Zika, le plus grand nombre des États du Brésil, avec une incidence de 157 pour 100.000, le quatrième taux du pays. Rio n’est pas du tout à la marge de l’épidémie, mais bien en plein cœur.

     

    Le lien entre l’infection par le Zika et les microcéphalies est avéré. © idé
    Le lien entre l’infection par le Zika et les microcéphalies est avéré. © idé

     

    Moins de piqûres de moustiques en hiver

     

    En mars, d’après le site Internet du Comité olympique, le président du CIO Thomas Bach, « a souligné l’étroite coopération entre le CIO et l’Organisation mondiale de la santé, laquelle a fait part de sa confiance dans la réussite des Jeux olympiques en août prochain et l’innocuité de leur environnement. » Le comité olympique a expliqué dans The Guardian : « Nous travaillons avec nos partenaires de Rio sur des mesures pour faire face aux mares d’eau stagnante autour des sites olympiques, où les moustiques se reproduisent, pour minimiser le risque que les visiteurs entrent en contact avec eux. »

     

    Certes, les Jeux auront lieu pendant la saison d’hiver au Brésil, lorsque les moustiques sont moins actifs et le risque de piqûres moins important. Les maladies liées aux moustiques déclinent pendant les mois d’hiver, de juillet à septembre, mais Amir Attaran souligne que Rio n’a aucune expérience d’un hiver avec le Zika. Le Zika est proche de la dengue, également transmise par le moustique Aedes aegypti ; il est possible que la transmission décline dans l’hiver, mais qu’elle ne disparaisse pas, comme c’est le cas avec la dengue. En plus, la dengue est particulièrement présente cette année à Rio : 8.133 cas dans le premier trimestre de 2016 contre 1.285 l’an passé. Pourtant la mobilisation pour lutter contre les moustiques est exceptionnelle.

     

    De plus, Amir Attaran rappelle que la souche brésilienne du Zika semble différente et plus dangereuse que le « vieux » Zika découvert il y a près de 70 ans. Par exemple, dans Rio, une étude récente montre que, chez les femmes qui ont eu le Zika pendant leur grossesse, des anomalies fœtales sont détectées chez 29 % d’entre elles. Les microcéphalies enregistrées au Brésil semblent particulièrement sévères.

     

    L’arrivée en masse des athlètes et des visiteurs à Rio, en provenance du monde entier, pourrait faciliter la transmission du virus dans des pays qui ne sont pas encore touchés. Pour le professeur de santé publique, des pays comme le Nigeria, l’Inde ou l’Indonésie ne disposent pas des ressources du Brésil pour combattre le Zika. Amir Attaran souligne qu’en 1976 les Jeux olympiques d’hiver ont été déplacés en Autriche, à cause de problèmes économiques dans la ville où ils avaient été attribués (Denver). Il suggère que des villes comme Londres, Pékin, Athènes ou Sydney qui possèdent déjà les infrastructures olympiques accueillent des épreuves sportives.

     

    À découvrir en vidéo autour de ce sujet :


    Avec le développement considérable du transport aérien, on pourrait penser que le risque de contamination planétaire par une maladie est élevé. Nous avons rencontré Jean-François Saluzzo, virologiste auprès de l’OMS, afin qu’il nous parle du phénomène de pandémie.

    Médecine:  Zika : selon un expert, il faut déplacer les JO de Rio + vidéo

     

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    Peur d’avoir peur

     

    La peur est humaine, écrit Johanne Lauzon. Elle s’est incrustée dans notre cerveau dès la nuit des temps.

    Johanne Lauzon du magazine Chatelaine


    Enfant, j’ai appris à nager à la dure. Mon père m’a prise et m’a lancée au bout de ses bras. Qu’à cela ne tienne, j’ai émergé du fond du lac en criant: «Encore!» J’ai aimé l’eau à partir de ce jour-là. Chaque fois que je pique une tête, j’ai une pensée pour papa qui ne s’embarrassait pas trop de la portée pédagogique de ses gestes. Sans être une grande nageuse, je me débrouille. Sans crainte. Toujours ça de pris.

     

    Santé-Psycho:

    Photo: Getty


    Mon paternel n’a toutefois pas pu m’aider à vaincre toutes les appréhensions qui ont surgi sur ma route. Comment pouvait-il en être autrement? La peur est humaine. Elle s’est incrustée dans notre cerveau – les structures reptilienne et limbique – dès la nuit des temps. C’est ce qui a permis à Cro-Magnon et à ses successeurs de sauver leur peau. Devant le danger, le corps produit des réactions chimiques complexes qui commandent de jouer des poings ou de prendre ses jambes à son cou. Lutter ou battre en retraite.

     

    Et quelles sont aujourd’hui les peurs les plus courantes que nous devons affronter (ou fuir, bien entendu)? Des chercheurs de l’Université Chapman, en Californie, ont mené en avril 2015 une enquête auprès de 1 500 Américains. Signe des temps, nos voisins du Sud craignent surtout les catastrophes d’origine humaine, comme les attaques terroristes, puis la technologie, y compris l’exploitation de données personnelles au profit des entreprises et des États. Suivent, dans l’ordre, la corruption des gouvernements, la dégradation de l’environnement, l’incertitude de leur avenir – notamment le fait de manquer d’argent – et les désastres naturels…


    On est bien loin de la peur de l’eau, n’est-ce pas? (Les phobies du genre se retrouvent en 8e position sur 10.)


    Selon une autre étude américaine, nous, citoyens, penserions plus souvent au risque de survenue d’un assaut terroriste que d’une hospitalisation – pourtant, la dernière éventualité est plus probable que la première.


    Toutes ces données en disent long sur l’état d’esprit des Nord-Américains. Et sur ce climat de paranoïa et de peur de l’autre. Le pire peut arriver, bien sûr. Et tant pis. Aimer sans retenue, créer (ou procréer) de même que voyager sont les meilleurs antidotes aux angoisses inutiles. Se jeter à l’eau, aussi.

     

     

    Santé-Psycho:

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