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    6 novembre 1956

    L'expédition de Suez tourne au fiasco

     

    du site Herodote.net

    Le 6 novembre 1956, à minuit, prend fin l'expédition de Suez. Les parachutistes français et britanniques doivent cesser le feu quelques heures à peine après avoir sauté sur le canal et défait les troupes égyptiennes.

    Imposé par les Soviétiques et les Américains, ce cessez-le-feu sonne pour la France et la Grande-Bretagne la fin de l'ère coloniale et la fin de leur influence au Moyen-Orient. Il annonce aussi l'émergence du tiers monde et des pays arabes ainsi que l'intervention des États-Unis dans la politique moyen-orientale.

    André Larané
     
     
    Maladresses américaines

    Gamal Abd el-Nasser (38 ans), arrivé à la tête de l'Égypte quatre ans plus tôt, rêve de moderniser son pays. Il veut commencer par construire un barrage à Assouan, en amont du Nil, pour régulariser le débit du fleuve, doubler ou tripler les surfaces irriguées du pays et fournir de l'énergie hydroélectrique.

    La société allemande Hochtief a établi le devis de ce projet pharaonique dont on parle depuis déjà deux siècles : 1,2 milliard de dollars. Le « raïs » égyptien (chef) demande aux Américains de l'aider à le financer.

    Washington, qui tient à conserver de bonnes relations avec l'Égypte, signe un accord de principe en février 1956.

    Mais voilà que Nasser, qui affiche un anticommunisme farouche et se veut neutre dans la guerre froide qui oppose l'URSS aux États-Unis, formule quelques critiques contre les alliances tissées par les Américains au Moyen-Orient (le pacte de Bagdad). Qui plus est, dans son souci de préparer une revanche contre Israël, il reçoit des armes du bloc soviétique, notamment de Tchécoslovaquie.

    Il n'en faut pas plus pour inquiéter le Sénat américain et, le 19 juillet 1956, le secrétaire d'État John Foster Dulles retire l'offre de prêt américain à l'Égypte et invite la Banque mondiale à en faire autant ! Le 22 juillet, les Soviétiques eux-mêmes précisent qu'ils ne veulent pas financer le barrage.

    C'est une humiliation amère pour les Égyptiens et leur jeune président de la République. De dépit (peut-être sur une suggestion des Américains eux-mêmes !), Nasser décide de se procurer l'argent en nationalisant le canal de Suez. Il prévoit d'indemniser les actionnaires de la Compagnie, essentiellement français et Britanniques.

    Il annonce sa décision à la radio... en l'accompagnant d'un mémorable éclat de rire.

     

     

    Venant peu après la nationalisation des pétroles iraniens par le Premier ministre Mossadegh, la nationalisation du canal de Suez soulève l'enthousiasme des foules arabes, y compris en Algérie, alors sous occupation française.

     

    Maladresses européennes

    Pris de court, les Français et les Britanniques, qui perçoivent les droits de péage sur le canal, protestent mais hésitent sur la conduite à tenir.

    Là-dessus se greffent des facteurs extérieurs : le socialiste Guy Mollet, chef du gouvernement français, reçoit le 4 août un télégramme de Robert Lacoste, un militant qu'il a nommé quelques mois plus tôt ministre résident en Algérie. Lacoste lui demande de punir Nasser, coupable d'héberger au Caire les chefs de la rébellion algérienne et dont la radio La voix des Arabes diffuse des messages séditieux.

    Guy Mollet se rallie à l'idée d'une guerre préventive contre l'avis de Pierre Mendès France et du président de la République René Coty. Il est soutenu par le ministre de la Défense Maurice Bourgès-Maunoury mais aussi le ministre de la Justice, un certain François Mitterrand, qui plaide pour la « défense de la civilisation » contre un émule de Hitler !

    De son côté, le jeune État d'Israël, fidèle allié de la France, manifeste le souhait d'une guerre préventive contre l'Égypte, soupçonnée de vouloir laver l'affront subi par les Arabes en 1948.

    Une conférence internationale s'ouvre à Londres le 16 août en vue de trouver un compromis. Les Américains suggèrent un contrôle international du canal mais Nasser le refuse.

     

    Préparatifs de guerre

    Pendant ce temps, dans la discrétion, les militaires français et britanniques acheminent des troupes vers Chypre en toute hâte. A Paris, le président du Conseil Guy Mollet obtient un large accord du Parlement à une intervention militaire. À Londres, le Premier ministre conservateur Anthony Eden a plus de difficulté à rallier sa majorité à la perspective d'une guerre.

    Nasser, qui a vent de la menace, réunit le 23 septembre à Ryad, en Arabie séoudite, une conférence arabe en vue de nouer des alliances. Il réussit à constituer une alliance sous commandement égyptien avec la Syrie et la Jordanie.

    Les Israéliens ne restent pas inactifs et intensifient leurs achats d'armes. Ils reçoivent en urgence 24 chasseurs Mystère IV commandés trois ans plus tôt en France. Ils reçoivent également des chars français AMX.

    Le 16 octobre, Anthony Eden et Guy Mollet se rencontrent à Paris. Ils se mettent d'accord sur le principe d'une intervention militaire mais les Britanniques, craignant de se fâcher avec les Arabes, ne veulent pas se compromettre publiquement dans une action commune avec Israël...

     

    Manigances anglo-franco-israéliennes

    Qu'à cela ne tienne. Le 22 octobre, le Premier ministre israélien David Ben Gourion (70 ans) se rend discrètement en France avec son chef d'état-major Moshe Dayan et Shimon Pérés. La délégation rencontre à Sèvres, près de Paris, Guy Mollet ainsi qu'un représentant britannique.

    Il est convenu deux jours plus tard que les Israéliens, décidés à « rompre l'encerclement », attaqueront les Égyptiens et qu'ensuite, Français et Britanniques adresseront un ultimatum aux adversaires et occuperont la zone du canal sous prétexte de les séparer !

     

    Le 29 octobre, les troupes du général Moshe Dayan se lancent dans le Sinaï. Elles mettent en déroute l'armée égyptienne. Elles sont appuyées en secret par quelques avions de l'armée française préalablement débarrassés des insignes tricolores !

    Comme prévu, le 30 octobre, Londres et Paris envoient un ultimatum conjoint au Caire et à Tel Aviv, enjoignant aux combattants de cesser le feu et de se retirer à 10 miles du canal. A défaut d'une réponse dans les douze heures, les forces franco-britanniques interviendront d'autorité.

    Israël s'incline mais l'Égypte, comme on peut s'y attendre, rejette l'ultimatum.

    Le lendemain 31 octobre, Français et Anglais détruisent au sol les avions égyptiens. Et, les 5 et 6 novembre, les parachutistes sautent sur Port-Saïd, à l'endroit où le canal débouche sur la mer Méditerranée. Personne ne se soucie d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies adoptée trois jours plus tôt, le 1er novembre...

    Pendant que l'attention du monde se porte sur le canal de Suez, les chars soviétiques entrent à Budapest et répriment le soulèvement des Hongrois contre leur régime communiste.

     

    Menaces soviétiques

    À peine les paras français et britanniques touchent-ils terre dans la zone du canal que le maréchal Nicolas Boulganine, chef de l'État soviétique, menace d'intervenir avec des fusées intercontinentales à tête nucléaire si l'attaque n'est pas stoppée !

    Les États-Unis, hostiles à Israël, sont également très remontés contre l'État hébreu, la France et plus encore la Grande-Bretagne, leur traditionnelle alliée, qui a agi sans les avertir. Le président Dwight Eisenhower (qui vient d'être réélu le 6 novembre avec un pourcentage record de 57% des électeurs) joint sa voix aux Soviétiques pour exiger un cessez-le-feu.

    À la Chambre des Communes, à Londres, la majorité conservatrice se fissure. Le Premier ministre, malade et découragé, jette l'éponge. Il annonce sa décision à Guy Mollet et celui-ci ne peut rien faire d'autre que l'imiter.

     

     

    L'intervention franco-britannique aura duré en tout et pour tout 40 heures et se sera soldée par quelques centaines de morts dont douze Français et dix-neuf Britanniques.

    Anglais, Français et Israéliens retirent leurs troupes le 22 décembre. Une force internationale est installée sur la ligne d'armistice.

     

    Le triomphe personnel de Nasser

    L'expédition ratée de Suez a des conséquences très graves pour Londres et Paris, outre qu'elle amène la démission du gouvernement d'Anthony Eden et affaiblit celui de Guy Mollet.

    Les deux puissances européennes essuient une grave perte de prestige, en particulier face aux pays émergents du tiers monde. Il apparaît évident que la « diplomatie de la canonnière » telle qu'elle était pratiquée à l'époque coloniale, ne paie plus. L'heure de la décolonisation approche en Algérie et en Afrique noire.

    L'URSS et surtout les États-Unis prennent la place des Européens au Moyen-Orient et leur rivalité va rythmer la diplomatie mondiale pendant près de quatre décennies.

    Pour Nasser, la défaite militaire prend l'allure d'un triomphe diplomatique.

    Son prestige ne va dès lors cesser de croître tant dans son peuple que parmi les déshérités du tiers monde, malgré (ou à cause) de ses échecs : faillite de l'union politique avec la Syrie, construction aventureuse du barrage d'Assouan, deuxième défaite face à Israël dans la guerre des Six jours...

    Il gouvernera le pays jusqu'à sa mort, le 28 septembre 1970, à 52 ans.

     

    Éphéméride du Jour 5:  6 novembre 1956 - L'expédition de Suez tourne au fiasco

     

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    HISTOIRE À RACONTER : LE LION

    ET LE RAT

     

    du site ribambel.com

     

    lion repos

    Le lion est reconnaissable grâce à sa grande crinière

    ©Adobe Stock - lunamarina

     

    Ce n’est pas toujours le plus fort et le plus grand qui gagne. C’est ce que la fable « Le Lion et le Rat » explique à vos enfants en montrant que même une personne qui paraît faible peut apporter sa pierre à l’édifice.

     

    « LE LION ET LE RAT » : LA FABLE INTÉGRALE


    Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
    On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
    De cette vérité deux Fables feront foi,
    Tant la chose en preuves abonde.
    Entre les pattes d'un Lion
    Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
    Le Roi des animaux, en cette occasion,
    Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
    Ce bienfait ne fut pas perdu.
    Quelqu'un aurait-il jamais cru
    Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?
    Cependant il advint qu'au sortir des forêts
    Ce Lion fut pris dans des rets,
    Dont ses rugissements ne le purent défaire.
    Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
    Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
    Patience et longueur de temps
    Font plus que force ni que rage.

    LA PATIENCE CONTRE LA FORCE

    rat gris

    Le rat possède un odorat très développé

    ©Adobe Stock - dutilleux

     

    « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » Avec cette fable, vos enfants vont se rendre compte qu’il faut ne faut pas se fier aux apparences et comprendre que demander de l’aide et avoir besoin des autres n’est pas une faiblesse.

    La preuve, avec son physique imposant, le Lion est bien plus fort que le Rat, et pourtant il s’est retrouvé coincé dans des filets. Le rongeur a pu libérer le fauve en rognant les fils sans utiliser la force, seulement en faisant preuve de ruse et de patience. Le Lion aurait été incapable de se défaire seul de ce piège malgré sa force. Certes le Rat est bien plus petit que le Lion, mais il a su l’aider à sa façon, malgré sa taille.

    Rappelez à vos petits lecteurs que ceux qui les entourent peuvent avoir des qualités qu’eux-mêmes n’ont pas et qu’un jour leur aide pourrait s’avérer particulièrement précieuse.



    Vrai ou faux(ve) ?

    Lisez ces affirmations à vos enfants et demandez-leur si elles sont vraies ou fausses.

    • 1. Le lion rugit
    • 2. Le rat est très intelligent.
    • 3. Le petit du lion est le tigre.
    • 4. Le rat est sale.
    • 5. Le lion peut ronronner.

     

    Réponses : 1. Vrai, son cri est le rugissement. 2. Vrai, d’après les scientifiques le rat est extrêmement intelligent et son odorat est exceptionnel. 3. Faux, le petit du lion est le lionceau. 4. Faux, le rat souffre d’une réputation qui est due à son lieu de vie (égouts..) pourtant ils passent une grande partie de leurs temps à faire leur toilette. 5. Vrai, mais il ronronne seulement quand il est tout petit.

     

    UN COLORIAGE DE LION

     lion dessin coloriage

     

    Imprimez ce dessin et coloriez ensemble en famille

    ©Adobe Stock - kronalux

     

    Imprimez ce dessin et donnez-le à vos enfants pour qu’ils puissent colorier la tête du lion. Ensuite chacun prend un feutre pour remplir tous ensemble la fresque en arrière-plan. Vous pouvez faire un camaïeu d’orange pour la crinière par exemple afin de créer un rendu harmonieux et original.

    BON PLAN

    Racontez à tour de rôle la dernière fois où vous avez aidé quelqu’un dans le besoin ou avez reçu de l’aide. Par exemple, la fois où vos enfants ont aidé une personne âgée à traverser la rue ou encore quand ils ont aidé un copain pour les devoirs.

     

    Ecrit par

    MARVIN TACHON

     

    Divertissement 2:  Histoire à raconter : Le Lion et Le Rat

     

     

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    Vintage Pictures of the London Underground

    Opening of the London underground metropolitan line in London, Britain, 1863. (Photo by Rex Features/Shutterstock)

    Opening of the London underground metropolitan line in London, Britain, 1863. (Photo by Rex Features/Shutterstock)



    One of a series of photographs by Henry Flather showing the construction, undertaken between 1866 and 1870, of the Metropolitan District Railway's (MDR) underground lines between Paddington and Blackfriars via Kensington. It shows Notting Hill Gate Station shortly before it opened in 1868. The line laid by the MDR from the 1860s onwards was designed to provide a rail connection for travellers between London's mainline railway terminals, situated in a ring around the city centre. It now forms part of the existing District and Circle Lines on the London Underground. The construction work, utilising the “cut and cover” technique, caused much disruption to London neighbourhoods. (Photo by SSPL/Getty Images)

    One of a series of photographs by Henry Flather showing the construction, undertaken between 1866 and 1870, of the Metropolitan District Railway's (MDR) underground lines between Paddington and Blackfriars via Kensington. It shows Notting Hill Gate Station shortly before it opened in 1868. The line laid by the MDR from the 1860s onwards was designed to provide a rail connection for travellers between London's mainline railway terminals, situated in a ring around the city centre. It now forms part of the existing District and Circle Lines on the London Underground. The construction work, utilising the “cut and cover” technique, caused much disruption to London neighbourhoods. (Photo by SSPL/Getty Images)



    A man sits waiting for a train on the London Underground in 1890, when the platform floors were still made from wooden floorboards. (Photo by Hi-Story/Alamy Stock Photo)

    A man sits waiting for a train on the London Underground in 1890, when the platform floors were still made from wooden floorboards. (Photo by Hi-Story/Alamy Stock Photo)



    A man writing on a complaints poster on the London Underground, 1922. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images)

    A man writing on a complaints poster on the London Underground, 1922. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images)



    The platform of the Central London Railway extension at Liverpool Street Station, 30th July 1912. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images)

    The platform of the Central London Railway extension at Liverpool Street Station, 30th July 1912. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images)



    Interior of an all-steel London underground train, circa 1920. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images)

    Interior of an all-steel London underground train, circa 1920. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images)



    Passengers on the giant escalators at the newly opened Piccadilly Underground Station, London, designed by Charles Holden, 1928. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images)

    Passengers on the giant escalators at the newly opened Piccadilly Underground Station, London, designed by Charles Holden, 1928. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images)



    Rush hour passengers on a platform at Piccadilly Circus underground station, London, 22nd October 1933. (Photo by Sasha/Getty Images)

    Rush hour passengers on a platform at Piccadilly Circus underground station, London, 22nd October 1933. (Photo by Sasha/Getty Images)



    A woman in a “new design” London Underground train, 1st August 1937. (Photo by David Savill/Topical Press Agency/Getty Images)

    A woman in a “new design” London Underground train, 1st August 1937. (Photo by David Savill/Topical Press Agency/Getty Images)



    New lights installed in London Subways. London, England, 1940. Travelers reading by the light of new lamps installed in the London subways. The lights have been approved by the various defense bureaus and will provide full peace-time light while the trains are in tunnels. During air raid alarms they will be turned out and subdued lights used. (Photo by Bettmann/Getty Images)

    New lights installed in London Subways. London, England, 1940. Travelers reading by the light of new lamps installed in the London subways. The lights have been approved by the various defense bureaus and will provide full peace-time light while the trains are in tunnels. During air raid alarms they will be turned out and subdued lights used. (Photo by Bettmann/Getty Images)



    Shampoo, raincoats and gin are some of the products advertised in the posters that line the tunnel wall at the Piccadilly underground station, London in 1949. (Photo by Hulton-Deutsch/Hulton-Deutsch Collection/Corbis via Getty Images)

    Shampoo, raincoats and gin are some of the products advertised in the posters that line the tunnel wall at the Piccadilly underground station, London in 1949. (Photo by Hulton-Deutsch/Hulton-Deutsch Collection/Corbis via Getty Images)



    Rush hour passengers on an escalator at Piccadilly Circus underground station in London, January 1951. (Photo by John Chillingworth/Picture Post/Hulton Archive/Getty Images)

    Rush hour passengers on an escalator at Piccadilly Circus underground station in London, January 1951. (Photo by John Chillingworth/Picture Post/Hulton Archive/Getty Images)



    Morning communters queue to get into London Bridge Underground Station during a bus strike in 1958. (Photo by Hulton-Deutsch Collection/Corbis via Getty Images)

    Morning communters queue to get into London Bridge Underground Station during a bus strike in 1958. (Photo by Hulton-Deutsch Collection/Corbis via Getty Images)



    Piccadilly Circus Station, London, 1960-1965. Platform at Piccadilly Circus underground station showing people entering a Hounslow Line train, and the “Way Out” sign above. (Photo by English Heritage/Heritage Images/Getty Images)

    Piccadilly Circus Station, London, 1960-1965. Platform at Piccadilly Circus underground station showing people entering a Hounslow Line train, and the “Way Out” sign above. (Photo by English Heritage/Heritage Images/Getty Images)

     

    Photos Anciennes-2:  Vintage Pictures of the London Underground

     

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    5 novembre 1757

    Frédéric II vainc Soubise à Rossbach

     

    du site Herodote.net

    Le 5 novembre 1757, Frédéric II de Hohenzollern vainc les Français et les Autrichiens à Rossbach, en Saxe. La manière dont le roi de Prusse retourne en sa faveur une situation désespérée lui vaudra d'être appelé Frédéric le Grand.

    Jean-Jacques Werling
     

    L'Europe sur le pied de guerre

    L'année précédente a débuté la guerre de Sept Ans. D'aucuns la considèrent comme la première guerre mondiale car elle s'est déroulée sur tous les continents.

    Frédéric II a conclu avec le roi d'Angleterre George II, également Prince-Électeur du Hanovre, un traité de « neutralité ». Du coup, l'impératrice Marie-Thérèse et le roi de France Louis XV ont enterré officiellement une rivalité de 250 ans et négocié un « renversement des alliances ». Ils se sont alliés à la tsarine Élisabeth, fille de Pierre le Grand, ainsi qu'à la Suède, la Saxe et l'Espagne.

     

    Débuts difficiles pour la Prusse

    Dans un premier temps, l'armée anglaise du duc de Cumberland est défaite par le duc de Richelieu, petit-neveu du cardinal.

    Le roi de Prusse ne peut plus compter que sur lui-même. Il remporte deux premières batailles sur les Impériaux, les troupes de Marie-Thérèse, à Lobositz et Prague. Mais le sort des armes se retourne et il perd successivement les batailles de Kolin, contre les Autrichiens (18 juin 1757) et Gross Jägersdorf, contre les Russes (30 août 1757).

    Là-dessus, il apprend qu'une armée austro-française est entrée en Saxe. Elle compte 42 000 hommes sous le commandement du maréchal Charles de Soubise et du feld-maréchal Joseph Friedrich von Sachsen-Hildburghausen. Lui-même n'a que 22 000 hommes à leur opposer.

     

    Le retournement : Rossbach

    Le roi, risquant le tout pour le tout, se met à la tête de son armée et va au-devant de l'adversaire. Le 4 novembre, il campe à Rossbach, à 35 kilomètres au sud-ouest de Leipzig.

    Le lendemain, les alliés franco-autrichiens entreprennent de contourner le camp prussien. En dépit de sa supériorité numérique, le maréchal de Soubise n'est pas pressé d'en découdre, au contraire de son homologue autrichien. Il maintient son armée en formation de marche sans rien voir de la position prussienne dont il est séparé par une colline.

    Le roi comprend rapidement l'avantage qu'il peut tirer de cette situation. Comme il a pris la précaution de se déplacer avec un minimum de bagages, il remanie complètement son dispositif en un rien de temps.

    Sous le commandement d'un cavalier émérite, le général von Seydlitz, la cavalerie prussienne barre la route à la colonne ennemie. L'infanterie se déploie derrière elle en ordre d'attaque oblique.

    La bataille s'engage vers 4 heures de l'après-midi. Soubise n'a plus la possibilité de se déployer. De plus, un corps de cavalerie prussienne tombe sur son flanc droit. Les combats proprement dits durent très peu de temps. Les troupes franco-autrichiennes, surprises, se battent dans le plus grand désordre et ne pensent bientôt plus qu'à prendre la fuite.

    Soubise perd 10 000 hommes, blessés, morts ou prisonniers, et toute son artillerie, contre moins de 500 pour Frédéric II. Le maréchal résumera plus tard sa défaite en ces termes : « L'infanterie combattit sans empressement et céda à son inclination pour la retraite ».

    La honte de la défaite atteint la favorite de Louis XV, la marquise de Pompadour, à qui Soubise a dû son élévation à la tête de l'armée française, mais celle-ci en mesure mal l'ampleur...

    Voyant le roi déconfit à l'annonce de la défaite, la marquise, qui est en train de se faire portraiturer par La Tour, le réconforte en ces termes : « Il ne faut point s'affliger : vous tomberiez malade. Après nous, le déluge ! ».

     

    La postérité d'un vaincu

    Le maréchal Charles de Soubise, prince de Rohan et duc de Vintadour, devient l'objet de mille moqueries à Paris après sa piteuse défaite de Rossbach.

    On compose une chanson à sa gloire :
    « Soubise dit, la lanterne à la main,
    J'ai beau chercher, où diable est mon armée ?
    Elle était là pourtant, hier matin.
    Me l'a-t-on prise, ou l'aurais-je égarée ?
    Ah! je perds tout, je suis un étourdi.
    Que vois-je ciel ! Que mon âme est ravi !
    Prodige heureux, la voilà ! La voilà !
    Eh ventrebleu ! Qu'est-ce donc que cela ?

    Je me trompais, c'est l'armée ennemie. »

    Cela n'empêchera pas le maréchal de poursuivre une existence de courtisan et de galant homme jusqu'à sa mort, en 1787, à 72 ans, à la veille de la Révolution. Il restera dans la postérité avec une sauce culinaire à son nom !...

     

    Le maréchal Charles de Soubise (1715-1787)

     

    Frédéric II ne s'arrête pas là

    Soulagé, le roi de Prusse ne perd pas de temps et se tourne vers la Silésie que les Autrichiens étaient sur le point de reprendre. Breslau (aujourd'hui Wrozlaw) est déjà tombée entre leurs mains.

    Avec les troupes dispersées en Silésie et son armée de Rossbach, le roi reconstitue une force de 35.000 hommes et va au-devant des Autrichiens, au total 65.000 hommes sous le commandement de Charles de Lorraine, beau-frère de Marie-Thérèse. Ce dernier ne doute pas d'en finir rapidement avec « ce corps de garde berlinois qui ose affronter une puissante armée » !

    Le 5 décembre 1757, à Leuthen, l'avant-garde de Frédéric attaque de front les positions ennemies tandis que le gros de son armée déborde l'ennemi par son flanc gauche, selon sa tactique de l'attaque oblique. La surprise des Autrichiens est totale et leur retraite se transforme vite en débâcle, livrant la Silésie au roi de Prusse.

     

    Éphéméride du Jour 5: 5 novembre 1757 - Frédéric II vainc Soubise à Rossbach

     

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    de la revue La Semaine

     

    Citations et Proverbes 3: Les 7 pensées de la semaine + 1

     

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