Loutre géante

Parmi les loutres, la plus grande espèce est la loutre géante Sud-américaine (Pteronura brasiliensis). Cette très belle loutre se rencontre essentiellement dans tout le bassin hydrographique de l’Amazone.
La loutre géante est malheureusement en voie d’extinction malgré les mesures de protection.

 Portrait de la loutre géante

Actuellement, à cause de la chasse intensive, les individus dépassent rarement 2 m de long, queue comprise. Le poids varie de 25 à 40 kg. Le mâle est plus grand que la femelle.
Autrefois, on trouvait des loutres de près de 2,50 m.

La couleur de la robe varie du marron clair au marron foncé. Le pourtour de sa truffe est couvert de poils.
Chaque individu possède une tache claire au niveau du cou qui est unique, comme nos empreintes digitales, et permet d’identifier chaque loutre.

Elle est également la plus bruyante des Loutres. Elle peut aboyer, feuler, éternuer, gémir ou hurler.

Loutre géante. Pteronura brasiliensis © dinosoria

Excellente nageuse, la loutre géante possède des pattes larges et palmées, bien utile pour manœuvrer et se propulser dans l’eau.
La queue, recouverte de poils, sert également à la propulsion dans l’eau et comme gouvernail.

La distribution de la loutre géante a beaucoup diminué ces 40 dernières années. Actuellement, elle survit dans l’ensemble du bassin hydrographique de l’Amazone, dans les fleuves et rivières du Venezuela et de la Guyane.
On l’a trouve également dans l’Orénoque et le Paraná.

 Mode de vie de la loutre géante

Contrairement à la plupart des loutres, cette loutre vit en groupe familial étendu regroupant une vingtaine d’individus.
Le groupe est formé d’un couple et de sa progéniture sur environ trois générations.
Ces groupes, très communicatifs, sont plutôt bruyants. Diurnes, les groupes préfèrent les eaux tranquilles où ils chassent en émettant des cris perçants et de longs sifflements.

La loutre géante est très bruyante. © dinosoria

Cette loutre construit un abri dans la végétation ou dans les rochers en bordure des rivières et des fleuves.
Territoriale, la loutre géante est grégaire. Des espaces sont spécialement conçus pour les déjections (épreintes).
Elles déterminent l’endroit de leur campement dans lequel seront déposées les épreintes. Elles y éliminent toute la végétation des berges sur plusieurs mètres, puis écrasent leurs déjections et les font pénétrer dans le sol en guise de marquage territorial.

C’est un grand prédateur de l’Amérique du Sud. Cette loutre se nourrit de petits mammifères, de poissons ou d’oiseaux.
Elle poursuit les poissons qui frayent lentement jusque dans les forêts tropicales inondées, pendant la saison des pluies. Elle y reste quelques mois puis à la décrue des eaux, elle retourne aux affluents, ruisseaux et lacs peu profonds.

En groupe, la loutre géante ne craint personne à part l’homme. Face à un danger, le groupe reste uni et affronte l’intrus en poussant des cris.
Isolée, elle est elle-même la proie d’autres prédateurs comme l’anaconda, le caïman ou le jaguar.

 Reproduction de la loutre géante

Les deux partenaires restent unis jusqu’à la mort. On a pu observer que lorsque l’un d’entre eux disparaît, l’autre manifeste des signes de détresse et perd son agressivité.

L’accouplement a lieu dans l’eau. La femelle met au monde de 2 à 5 petits après une gestation de 65 à 70 jours. Les loutrons sont pris en chargent par le clan et se sont les aînés qui se chargent de leur éducation.

Ils ne quitteront le clan familial que lorsqu’ils auront atteint la maturité sexuelle. Ils formeront alors à leur tour un clan après avoir trouvé la ou le partenaire pour le reste de leur vie.

 Protection de la loutre géante

Cette loutre a été littéralement exterminée en Amérique du Sud. Curieuse et peu craintive, elle ne se méfiait nullement de l’homme.

La chasse intensive liée à un taux de reproduction assez faible a conduit cette espèce sur la liste rouge des animaux en danger selon les critères de l'UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature).

L’espèce a totalement disparu d’Argentine et du Paraguay.

La loutre géante a été exterminée pour sa peau. © dinosoria

Actuellement, en Guyane française, un projet est en cours pour tenter de sauver l’espèce. Ce projet élaboré par la SFEPM (Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères) et par la CEPA (Conservation des Espèces et Populations Animales) se fait en collaboration avec les autres pays d’Amazonie.
La WWF a également entrepris une action de sensibilisation.

En Amazonie, les populations sont pauvres. Une seule peau de loutre géante équivaut à un an de revenus pour un indien d’Amazonie.

En Guyane, un autre fléau met en péril l’espèce : la recherche de l’or. Le mercure a pollué eaux et végétaux, faisant fuir les populations de loutres.

Comme toujours, après les massacres inconscients, les bonnes intentions fusent mais l’avenir de la loutre géante semble bien précaire.

Classification: Animalia. Chordata. Vertebrata. Mammalia. Carnivora. Mustelidae. Lutrinae. Pteronura

V.Battaglia (14.07.2007)

Loutre de rivière. Loutre du Canada

La loutre de rivière (Lontra canadensis) est une espèce de loutre nord-américaine de la famille des Mustelidae. On l’appelle également loutre du Canada ou loutre nord-américaine.
Cette loutre possède de nombreux points communs avec la loutre d’Europe. Cependant, la classification de la loutre de rivière a été modifiée.
Auparavant, cette loutre était classée dans le genre Lutra comme la loutre commune. Aujourd’hui, elle fait partie du genre Lontra.

 Portrait de la loutre de rivière

Mesurant environ 1 m avec la queue pour un poids d'environ 7 à 8 kg, la loutre du Canada se rencontre dans les fleuves, les lacs et les rivières mais aussi dans les marais côtiers, les baies ou sur les côtes rocheuses bordant l’océan.

Elle s'est parfaitement adaptée à une multitude de biotopes en Alaska, au Canada et dans le nord des Etats-Unis.

Elle est généralement nocturne ou crépusculaire bien qu'active le jour.

Elle a de nombreuses similitudes avec la loutre commune. Cependant, leur truffe est différente. Celle de la loutre d’Europe a une forme en W. La truffe de la loutre du Canada est ronde et proéminente. De plus, cette truffe est totalement dépourvue de poils.

Loutre d'Europe. © dinosoria.com

Le mâle est plus grand que la femelle. La robe varie du brun au brun foncé, plus clair sur le poitrail avec une gorge souvent gris argenté.
C’est une excellente nageuse qui possède de puissantes pattes aux cinq doigts unis par une membrane très large. 
Les pattes antérieures sont pourvues de griffes incurvées.

Loutre du Canada. By Peter Kaminski . Licence

Sa fourrure lisse et soyeuse est recouverte d’une couche de graisse qui l’imperméabilise sous l’eau et l’isole du froid.

En liberté, sa longévité est de 10 à 15 ans alors qu'en captivité, elle vit plus de 20 ans.

Bien que parfaitement adaptée à la vie aquatique, la loutre de rivière est aussi à l’aise sur la terre ferme.
Les vibrisses qui brodent le museau l’aident à détecter la présence de proies en eaux troubles.

Comme sa consoeur d'Europe, la loutre de rivière est joueuse et passe beaucoup de temps, seule ou en famille, à dévaler les pentes des berges.

La loutre du Canada est à l'aise sur la terre ferme. By Jason Pratt . Licence

C'est une loutre solitaire qui ne fréquente ses congénères qu'au moment de la reproduction. Territoriale, elle protège son petit domaine qui varie de 5 à 15 km² environ le long des berges.

Comme la plupart des loutres, elle creuse un terrier près de l’eau avec une entrée sous l’eau qui sert d’issue de secours.
L’entrée principale mène à une chambre douillettement garnie de feuilles et de mousses. Elle n’hésite pas à s’approprier le terrier d’un autre mammifère comme le castor ou le rat musqué.

 L'alimentation de la loutre de rivière

Très vorace, la loutre du Canada est essentiellement piscivore. Elle mange également des insectes, des grenouilles, des crustacés et des petits mammifères. Occasionnellement quelques plus grandes loutres tuent des oiseaux de l'eau tels que des canards, des oies, et même des hérons.

Cette loutre utilise des astuces pour pêcher. Par exemple, elle nage en rond à grande vitesse ce qui créé un tourbillon et ramène à la surface les poissons.

La loutre du Canada est essentiellement piscivore. By Just chaos. Licence

Espiègle et agile, la loutre peut sembler un animal bien sympathique. Effectivement, des loutres ont été apprivoisées et dressées pour pêcher pour leur propriétaire. Cependant, en captivité, la loutre est agressive vis à vis de l'homme. Ce n'est pas du tout un animal de compagnie.

 Reproduction de la loutre de rivière

L’accouplement s’effectue dans l’eau et dure de 10 à 20 minutes. La saison de reproduction a lieu une fois par an entre mars et avril.

Une fois les ébats terminés, le mâle quitte sa partenaire. pendant les 9 semaines de gestation, la femelle reste dans sa catiche (terrier).

Le mâle revient plus tard pour aider la femelle à élever les petits.

La loutre met ses petits au monde dans la catiche. By Just chaos. Licence

Chez la loutre du Canada, la naissance peut avoir lieu un an après l'accouplement. L'oeuf fécondé reste en repos dans l'utérus avant de se fixer contre sa paroi, puis d'entamer son développement. Ces naissances différées dépendent du climat et de l'abondance de la nourriture.

Les naissances ont lieu sur la terre ferme. Entre un et quatre loutrons naissent, aveugles et dépourvus de dents.

Ils grandissent vite grâce au lait très riche de leur mère. Vers sept semaines, ils font leurs premiers pas. Vers l'âge de trois mois, ils s'initient à la vie aquatique et apprennent à chasser.

La loutre du Canada est protégée au niveau international. By Just chaos.Licence

Ils quittent leur mère vers 8 ou 9 mois. Cependant, ils restent dans la périphérie du domaine familial. Ils ne s'installeront définitivement sur un territoire que lorsqu'ils auront atteint leur maturité sexuelle, vers deux ou trois ans.

Protection de la loutre de rivière

Dès le début des années 1970, il y a eut une prise de conscience des excès de la chasse. En 1973, la loutre du Canada, dont la peau était particulièrement recherchée, fut classée comme espèce menacée d'extinction. Mais, la chasse a continué.

En raison de cette chasse excessive, l'espèce a bien failli disparaître. Plus de 33 000 peaux ont été vendues dans la saison de chasse 1983-1984.

Heureusement, aujourd'hui elle est protégée au niveau international et le commerce est contrôlé.

Classification: Animalia. Chordata. Vertebrata. Mammalia. Carnivora. Mustelidae. Lutrinae. Lontra

V.Battaglia (23.04.2006) M.à.J 07.2007

Loutre d’Europe

Parmi les loutres de rivière, la plus répandue est la loutre d’Europe ou loutre eurasiatique ou encore loutre commune (Lutra lutra).
La loutre commune est répandue en Europe mais également en Asie, en Indonésie, et même en Afrique du Nord où, dans les régions désertiques, on la rencontre près des oueds.

 Portrait de la loutre d'Europe

La loutre commune mesure de 60 à 90 cm plus une queue d'environ 50 cm pour un poids qui varie de 5 à 15 kg. La femelle est plus petite que le mâle. La couleur de la robe varie de gris-brun à brun foncé sur le dos, plus claire sur le poitrail et sur le ventre.

En liberté, son espérance de vie est de 5 à 10 ans. Le record de longévité en captivité est de 22 ans.

Loutre d'Europe (Lutra lutra). © dinosoria.com

La loutre d’Europe vit généralement seule sauf pendant la saison des amours. Elle est semi-aquatique et essentiellement nocturne. Elle se nourrit de poissons, de gibiers d’eau, d’oiseaux, d’écrevisses d’eau douce et d’autres invertébrés.

Chaque loutre occupe un petit territoire le long de la berge de plusieurs kilomètres. Afin de bien préciser qui est le maître des lieux, la loutre marque son domaine en urinant ou déféquant. Le marquage est important pour communiquer entre congénères.

La loutre commune est plutôt territoriale. © dinosoria.com

La présence de l’eau est indispensable à la survie de la loutre. Celles qui vivent en Afrique du Nord évitent les cours d’eau qui s’assèchent trop longtemps. Elles choisissent des oueds qui maintiennent des trous d’eau suffisamment grands.

Même si la loutre d’Europe et la loutre du Canada sont des loutres dites « de rivière », elles sont aussi à l’aise sur le bord de la mer qu’en eau douce. En effet, les tanières peuvent être installées aussi bien près des cours d'eau douce que des côtes marines.

La loutre d'Europe vit aussi bien près des rivières que sur le bord de la mer. © dinosoria.com

A travers presque toute l'Asie, le nord de l'Afrique et l'Europe, jusqu'au cercle arctique, on trouve la loutre commune.

 Reproduction de la loutre d’Europe

La loutre d’Europe se reproduit toute l’année.

Elle creuse une tanière appelée catiche dans la végétation ou les rochers en bordure des fleuves et des rivières ou de la mer. La tanière possède souvent une entrée sous l’eau.
C’est là que la femelle donne naissance à un à cinq petits appelés loutrons. Bien qu’elle chasse le mâle juste après la mise bas, elle l’autorise plus tard à s’occuper des petits.

Une tanière est creusée au bord de l'eau. Sur la photo, près du bord de mer en Ecosse. © dinosoria.com

La gestation dure environ 61 jours. Les petits tètent pendant 2 à 4 mois.
Ils restent parfois dans le groupe familial pendant un an. Ils atteindront leur taille adulte vers 2 ans.

Les loutres ont la réputation d’être joueuses. Elles peuvent passer des heures à descendre les berges boueuses sur le ventre comme sur un toboggan.

Elles jouent aussi dans l’eau. La mère encourage les petits à perfectionner leurs techniques de nage et de chasse. Si les petits hésitent à entrer dans l’eau, elle les pousse et les attire plus loin.
On entend souvent une famille de loutres avant de la voir car elles communiquent par de sifflements et des cris perçants.

 Protection de la loutre d’Europe

Ce magnifique animal est arrivé au bord de l’extinction, chassé en partie pour sa belle fourrure, en partie parce qu’il était considéré comme nuisible.
Il faisait en effet concurrence aux pêcheurs.

La loutre est une excellente pêcheuse. © dinosoria.com

A une époque, le gouvernement suisse versait même une prime pour chaque loutre tuée.
Elle figure maintenant sur la liste des animaux vulnérables et protégés.
Néanmoins, sa population continue à décliner dans de nombreux pays en raison de la destruction de son habitat.
Les îles écossaises sont l’un des meilleurs endroits pour les observer.

Cette loutre se régale d'une écrevisse. © dinosoria.com

Le Centre français de Reproduction de la Loutre européenne a été inauguré en 1991 à Hunawihr. Après plusieurs années d'efforts, l'espèce a été réintroduite dans son milieu naturel en Alsace.

Grâce à ce type d'actions et aux efforts des associations, la loutre d'Europe a un avenir moins sombre. Aidée par l'homme, son principal prédateur, elle commence à recoloniser les milieux d'où elle avait été exterminée.

Classification: Animalia. Chordata. Vertebrata. Mammalia. Carnivora. Mustelidae. Lutrinae. Lutra

V.Battaglia (23.04.2006) M.à.J 09.2009

Jaguar

Le nom « jaguar » vient du mot indien « yaguara », qui signifie « la bête sauvage qui tue sa proie d’un bond ». Puissant et secret, le jaguar (Panthera onca) est le seul félin du Nouveau Monde. Cet animal vit principalement en Amérique du Sud. 
Le jaguar est un félidé qui appartient au groupe des grands félins du genre Panthera, comme le lion, le tigre ou la panthère.
Si le continent américain est très riche en petits félins du genre Felis comme le puma ou l’ocelot, par contre, le jaguar est le seul membre des grands félins qui habite ce continent.

 Les ancêtres du jaguar

Autrefois, le territoire de son ancêtre ou cousin, selon les théories, Panthera augusta s’étendait sur l’actuel continent des Etats-Unis.
Les scientifiques penchent pour une origine asiatique de l’espèce, qui serait arrivée dans le Nouveau Monde par le détroit de Béring, à la fin de l’ère tertiaire.
Elle aurait ensuite colonisé l’Amérique latine après l’émergence de l’isthme de Panama.

Jaguar. © dinosoria.com

L’espèce géante Panthera augusta s’est éteinte environ 100 000 ans avant notre ère. Aujourd’hui, son descendant ou cousin le jaguar (Panthera onca) vit principalement dans les pays d’Amérique du Sud mais également en Amérique centrale et en Amérique du Nord.

Le jaguar aime beaucoup l'eau. © dinosoria.com

Les populations se répartissent entre le Guatemala, le Honduras, le Venezuela, la Bolivie, le Brésil, la Guyane, l'Argentine et le nord du Mexique.

 Les sous-espèces

Il existe plusieurs classifications des sous-espèces qui sont au nombre de 8 pour la plupart des auteurs. Cependant, selon une étude génétique effectuée en 2001, il n'y aurait que trois sous-espèces.

Les sous-espèces:

P. onca onca
P. onca peruviana
P. onca hernandesii
P. onca centralis
P. onca arizonensis
P. onca veraecrucis
P. onca goldmani
P. onca palustris ou P. onca paraguensis

Certains auteurs comptent P. onca paraguensis comme une neuvième sous-espèce.

Le nom « jaguar » vient du mot indien « yaguara ». © dinosoria.com

La classification avec trois sous-espèces:

P. onca onca inlue P. onca peruviana
P. onca hernandesii inclue P. onca centralis, P. onca arizonensis, P. onca veraecrucis et P. onca goldmani 
P. onca palustris ou P. onca paraguensis

Le poids du jaguar est variable en fonction des sous-espèces. Le poids normal varie de 60 à 100 kg. Certains individus peuvent peser jusqu'à 150 kg. La femelle est plus petite que le mâle.

Le jaguar : un animal mythique

Les tribus indiennes du Rio Napo, dans l’Ouest de l’Amazonie, pensaient que le jaguar était la réincarnation d’un sorcier défunt.
Les Mayas adoraient le dieu jaguar, tout comme les Zapothèques.

Temple du Jaguar à Tikal. By auntjojo . Licence

Les Olmèques vénéraient un dieu, né des amours mythiques d’une femme et d’un jaguar. Aujourd’hui encore, les chamans des Indiens Guajiros disent se transformer en jaguar pour communiquer avec le monde de l’au-delà.

L’insaisissable jaguar

Le jaguar vit en solitaire dans la forêt tropicale. Etudier un jaguar dans son environnement naturel est très difficile car il se méfie de l’homme qui l’a chassé pendant longtemps. Il est donc très rare d’apercevoir un jaguar en liberté.

Les informations récoltées l’ont été indirectement, soit par radio-pistage ou à partir de traces et de carcasses.
Paradoxalement, ce sont les chasseurs qui en traquant l’animal ont contribué à mieux connaître sa manière de vivre.

Jaguar à l'affût. © dinosoria.com

Les études menées ont apporté quelques éclaircissements. On sait que le jaguar vit de jour comme de nuit, au gré de ses appétits. Son régime alimentaire est très éclectique : tatous, cerfs, tortues, poissons, bétail.

Contrairement à la panthère, on n’a jamais vu un jaguar attaquer l’homme.

 Chasseur et pêcheur

Le jaguar est un chasseur opportuniste. Il chasse en solitaire dans les forêts denses, près des cours d’eau, dans lesquels il lui arrive assez souvent de pêcher.

Il ne grimpe dans les arbres que pour se reposer ou déguster une petite proie. Sa puissance lui permet de s’attaquer à des proies trois à quatre fois plus grosses que lui.

Petite sieste pour ce jaguar. © dinosoria.com

Mais, l’attaque du bétail est épisodique. Dans son biotope forestier, il traque des proies isolées. C’est pourquoi, il mange tout ce qu’il rencontre, y compris des escargots. Autrefois, c'était le principal prédateur du capybara, le plus gros rongeur du monde, qui vit en Amérique du Sud.

Les scientifiques ont observé que les jaguars qui chassent en plaine sont plus grands et plus sélectifs. En plaine, les mammifères se déplacent en troupeaux. La chasse est moins aléatoire.

Techniques de chasse

Pour chasser, le jaguar dispose d’armes performantes : forte mâchoire, grosses canines acérées, griffes effilées.
La morsure du jaguar est réputée pour être la plus destructrice et presque toujours fatale.
Sa patience est légendaire et il est rapide comme l’éclair. Quand il traque une proie, il peut ramper au sol comme un serpent. L’objectif est de se rapprocher le plus possible car il ne peut se livrer à de longues courses.

Le jaguar est un chasseur opportuniste. Licence

Une fois à bonne distance, il charge en quelques bonds. Le félin immobilise la proie entre ses pattes puis lui inflige la blessure mortelle.
Il insère la tête, le cou ou la gorge dans ses mâchoires et brise la colonne vertébrale. Avec ses longues canines, il lui arrive de trouer le crâne près des oreilles. C’est d’ailleurs le seul grand félin à tuer ses proies en leur perçant le crâne.

Jeune jaguar. © dinosoria.com

De par son poids, il est peu probable que le jaguar chasse dans les arbres. Cependant, en analysant les fèces, on a su qu’il mangeait des singes arboricoles. Par contre, on ne sait pas comment il les capture.
Bien que très agile, un jaguar ne peut rivaliser avec un singe-araignée dans les arbres.

La morsure du jaguar est très puissante. Licence

Le jaguar adore se baigner. Il en profite pour pêcher. Il attrape, d’un coup de patte, les poissons qui s’approchent. Il peut également s’immerger à faible profondeur. Il sait très bien nager et peut traverser des fleuves de plusieurs centaines de mètres.

Le jaguar est le seul félin à se nourrir régulièrement de caïmans et de tortues. Ces proies lui valent souvent des fractures de canines. Il tue les caïmans d’un seul coup de dents à la nuque puis entaille les flancs.

La vie sociale du jaguar

Les jaguars, mâles et femelles, opèrent sur de vastes territoires et se rencontrent rarement. La surface des territoires est très variable et peut atteindre 500 km² selon l’importance des proies.
Cette étendue leur permet d’opérer de fréquents changements de secteurs quand les proies se font plus rares.

Combat territorial entre deux jaguars. Licence

Les territoires des femelles se recoupent. Ceux des mâles se recoupent rarement, par contre, ils se superposent à ceux des femelles.
Les rencontres sont très rares entre mâles comme si ils s’évitaient. Si c’est le cas, un simulacre de combat se déroule mais il est très rare qu’un jaguar en blesse un autre.

La reproduction du jaguar

Ce n’est que dans les réserves que l’on a pu en apprendre un peu plus sur les amours du jaguar.
Il n’a pas de saison particulière pour se reproduire. La gestation dure environ 3 mois. La femelle ne se reproduit que tous les 2 ou 3 ans. Le reste du temps, elle s’occupe de l’éducation de ses petits qui est assez longue, deux ans environ.

Bébé jaguar. © dinosoria.com

L’acte sexuel se déroule sur trois semaines. Le couple se livre à de véritables performances en totalisant jusqu’à 100 coïts par jour.

Si l'un des parents est mélanique, ce caractère se transmet de génération en génération. Licence

Cette période terminée, le mâle retourne à sa vie solitaire.

La femelle installe sa tanière dans une grotte, le creux d’un arbre ou même un bâtiment abandonné.
Elle donne naissance à 2 ou 3 petits qui pèsent 800 grammes en moyenne et sont aveugles. Elle doit, les premières semaines, les protéger des mâles qui n’hésitent pas à éventrer les jeunes, considérés comme de futurs concurrents.

Seule la femelle s'occupe des petits. © dinosoria.com

Au bout de six semaines, les petits s’aventurent hors de la tanière. Ils vivent environ deux ans avec leur mère avant d’aller s’établir sur leur propre territoire.

En liberté, un jaguar vit environ 15 ans et jusqu’à 22 ans en captivité.

 Le jaguar et l’Homme

A part l’anaconda, le seul prédateur du jaguar est l’homme. Il existe en Amérique latine des lois visant à protéger le jaguar. Cependant, en parallèle, la loi autorise l’abattage de jaguars ayant attaqué un cheptel.
Cette législation équivoque n’assure donc pas une réelle protection.

Le plus grand ennemi du jaguar est l'homme. © dinosoria.com

Cependant, la plus grande menace est surtout la destruction de l’habitat. Cependant, il existe des réserves et des parcs nationaux.
En Amérique Centrale, 4,3% de la surface totale de la région ont été transformés en zone protégée.

Si sa survie reste précaire, grâce aux réserves, le jaguar devrait pouvoir continuer à roder silencieusement dans les dernières forêts primaires.

Classification: Animalia. Vertebrata. Mammalia. Carnivora. Feliformia. Felidae. Panthera

V.Battaglia (11.2005) M.à.J (05.2007)