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    Mouflon d’Amérique

     

    Le mouflon d’Amérique (Ovis canadensis) est également appelé bighorn ou mouflon du Canada. Le genre Ovis comprend plusieurs espèces de mouflons nord-américains et d’Eurasie. Le mouton domestique est un descendant du mouflon sauvage.
    Bouquetins et chèvres sauvages se sont spécialisés dans les escarpements rocheux, tandis que les mouflons habitent de préférence les prairies pentues proches des falaises.
    Cependant, il n’est pas rare que ces différentes espèces cohabitent dans le même biotope.
    Parmi les mouflons d’Amérique, on trouve également le mouflon de Dall (Ovis dalli)
    Le bighorn est célèbre pour ses impressionnantes cornes portées par les mâles.

     

     

     Portrait du mouflon d’Amérique

     

    Le mouflon de Dall est très proche du bighorn excepté le pelage blanc et des cornes plus fines.
    Un bighorn mâle peut peser jusqu’à 130 kg. La femelle est plus petite avec un poids maximum de 90 kg.
    Le mouflon de Dall est un peu plus léger avec un poids maximum de 115 kg pour le mâle et 50 kg pour les femelles.

     

    Bighorn ou mouflon d'Amerique

    Le bighorn mâle porte des cornes incurvées impressionnantes. By Mape S

     

    Le mâle est appelé bélier et lui seul porte de grandes cornes incurvées. Celles de la femelle également sont beaucoup moins développées.

    Les cornes d’un bighorn peuvent peser jusqu’à 15 kilos.

    Le bighorn possède un pelage brun avec une croupe plus claire et des bandes claires sur les pattes.
    Le mouflon de Dall possède, quant à lui, selon les sous-espèces un pelage crème voire presque blanc ou gris.

     

    Mouflon de Dall

    Le mouflon de Dall est proche du bighorn mais son pelage est blanc. By Scubadive 67

     

    Chez les mouflons, la croissance des cornes est identique pendant les deux premières années chez les deux sexes mais ensuite celles des mâles continuent à pousser pour s’évaser vers le bas.

    Les cornes grandissent au printemps et en été. Leur croissance ralentit pendant l’automne pour s’arrêter pendant l’hiver.
    On peut observer des anneaux sur les cornes qui permettent de connaître l’âge de chaque individu.
    Chez un mâle adulte, les cornes forment un cercle  bien dessiné qui correspond à un âge d’environ 8 ans.

     

    Mouflon d'Amerique

    Les cornes du mouflon portent des anneaux qui permettent de connaître l'âge.Licence

     

    Le bighorn vit au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique : Montagnes rocheuses, Nevada, Californie, Texas, Alberta, Colombie-Britannique.

    Trois sous-espèces :

    • Ovis canadensis canadensis
    • Ovis canadensis sierrae
    • Ovis canadensis nelsoni

    Le mouflon de Dall évolue au Canada et aux Etats-Unis. On le trouve dans les massifs montagneux d’Alaska, dans les monts Mackenzie, monts du Yukon et en  Colombie-Britannique.

    Deux sous-espèces :

    • Ovis dalli dalli
    • Ovis dalli stonei
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     Mode de vie

    Le mouflon vit en harde où règne la plus stricte hiérarchie. Le système social est très bien développé.
    Les femelles vivent en groupe avec leurs petits de moins d’un an et les mâles non matures. Les jeunes peuvent être gardés par une femelle dans ce que l’on peut appeler une crèche tandis que les mères s’alimentent.
    Les femelles les plus âgées dominent le reste du groupe et sont prioritaires pour s’alimenter.

     

    Femelle mouflon d'Amerique

    La femelle est plus petite et porte des cornes moins incurvées. Licence

     

    Les béliers vivent au sein de hardes formées uniquement par des célibataires. Ils ne se mêlent aux femelles que pendant la période  de reproduction.
    Les mâles établissent une hiérarchie en fonction de la taille des cornes. Le mâle dominant est celui qui possède les cornes les plus impressionnantes.

     

    Male mouflon d'Amerique

    Un mâle bighorn mature aux cornes bien développées. By Species snob

     

    Cette hiérarchie n’est pas uniquement instituée par rapport aux accouplements mais également afin d’établir un système social au sein de chaque harde.
    Ritualisés, les combats entre mouflons n’occasionnent guère de blessures bien que parfois des accidents arrivent.
    L’objectif est d’impressionner et non de blesser. Les adversaires se positionnent face à face, à bonne distance, puis s’élancent pour venir se heurter dans un bruit assourdissant.
    Leurs cornes s’entremêlent jusqu’à ce que le plus faible cède la place au plus fort.

     

    Harde de mouflons d'Amerique

    Harde de mouflons mâles célibataires. Licence

     

    Parfois, les cornes s’accrochent et il devient impossible aux deux mouflons de se dégager. Ils sont alors condamner à mourir sur place.
    Parfois également, un mâle dominant peut jeter un subalterne qui se montre belliqueux en haut d’une falaise.
    Mais, il ne s’agit pas d’actes volontaires.

    Cette hiérarchie prévaudra au moment du rut et ne sera plus discutée. En décembre, les hardes masculines connaissent leur composition définitive entre mâles de même âge. Les conflits entre générations sont très rares.

     

    Mouflon d'Amerique

    Les chutes mortelles ne sont pas rares. Licence

     

    Les bighorns comme les mouflons de Dall sont grégaires. Ils se sont bien adaptés à leur environnement et parcourent de vastes distances pour se nourrir mais également  pour échapper à leurs prédateurs.

    En cas d’attaque, les mouflons adoptent un repli en groupe compact. Leur excellente vue leur permet de repérer le moindre mouvement à plus d’un kilomètre de distance.
    Très agiles, ils effectuent des bonds et peuvent atteindre une vitesse de 50 à 60 km/h.

     

    Mouflons de Dall

    Les mouflons sont grégaires. Licence

     

    Parmi ses principaux prédateurs, à part l’homme bien sûr, on trouve le loup, le puma, le lynx, l’ours brun et l’ours noir ainsi que le glouton. Les jeunes peuvent également être victimes de l'aigle royal.

    Mouflons de Dall

    Les mouflons mâles vivent au sein d'une harde hiérarchisée. Licence

     

    Les chutes mortelles, les maladies transmises par les animaux domestiques ainsi que la pénurie alimentaire sont les principales causes de mortalité notamment chez les jeunes.

    Les mouflons sont des ruminants qui se nourrissent essentiellement de graminées, de mousses et de lichens. Ils boivent peu car les végétaux contiennent le liquide nécessaire.
    Au printemps, la mue accroît sensiblement leurs besoins en sels minéraux. Ils lèchent alors les rochers humides ou les « pierres à sel » laissées par les bergers pour leurs moutons.

     

     Reproduction

    L’habitat du mouflon est inhospitalier. Cet habitat conditionne le nombre de naissances. Les portées sont donc réduites pour que les agneaux aient les meilleures chances de survivre.
    Une femelle met en principe un seul petit au monde. Les jumeaux sont rares.

    Mouflons

    Harde de mouflons femelles et leurs jeunes. By Sam Ose/Olai Skjuervoy

    Un mâle peut s’accoupler avec plusieurs femelles. Une femelle est sexuellement mûre vers 30 mois et a son premier petit entre 3 et 4 ans.
    Elle met bas un petit une fois par an.

     

    Male mouflon d'Amerique

    Le mâle se reproduit avec plusieurs femelles. Licence

     

    Les agneaux naissent en mai ou début juin après une gestation moyenne de 175 jours. Bien développé et précoce, le bébé qui pèse entre 3 et 4 kg peut marcher  entre 15 de 30 minutes  après sa naissance.
    Au bout de deux semaines, il commence à ingurgiter des végétaux et il sera sevré après 3 ou 5 mois.
    Il se développe rapidement et pèse déjà près de 30 kg à 9 mois.

    Le taux de mortalité peut atteindre 40% à 50% durant le premier hiver.

     

      Le mouflon et l’homme

    Autrefois chassés pour leur viande, les mouflons ont  ensuite été massacrés pour leurs cornes.
    Difficile à approcher, le bighorn a moins souffert de la chasse que le mouflon de Dall.

     

    Bighorn

    Le bighorn est une espèce protégée. Licence

     

    Cependant, l’espèce a du faire face à d’autres menaces.
    Vers 1900, le mouflon à manchettes a été importé dans le sud-ouest des Etats-Unis. Originaire d’Afrique et domestiquée, cette espèce s’est échappée des fermes pour gagner le désert, puis les montagnes de la région.
    Elle est alors devenue l’espèce dominante et a concurrencé l’alimentation des bighorns.
    Cette domestication incontrôlée a eu des effets bien pires que ceux d’une chasse intensive.

     

    Mouflon de Dall

    Protégé, le mouflon de Dall est cependant très vulnérable. Licence

     

    Au début du 19e siècle, il y avait plus d’un million de bighorns en Amérique du Nord. Actuellement, il en reste environ 25 0000.
    La chasse est règlementée mais le braconnage continue.
    La réintroduction de mouflons dans les habitats qu’ils occupaient auparavant contribue à accroître leur nombre.

     

    Squelette d'un mouflon d'Amerique

    Squelette d'un mouflon d'Amérique. By Ideonexus

     

    Le mouflon de Dall est inscrit sur la liste des espèces menacées. En Colombie-Britannique, il ne resterait qu’environ 500 individus.
    Par contre, la population de la sous-espèce, Ovis dalli stonei, est en nette augmentation.

    Classification : Animalia. Vertebrata. Mammalia. Artiodactyla. Bovidae. Caprinae. Ovis

    V. Battaglia (01.11.2008)

     

     

    Mammifères:  Mouflon d’Amérique

     

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    Marmotte

     

    Après le castor, la marmotte est le plus gros de tous les rongeurs. Elle appartient à la même famille que les écureuils. Connue depuis la préhistoire, la marmotte habite aujourd'hui dans de nombreux massifs montagneux.
    Il existe aujourd'hui quatorze espèces de marmottes, qui vivent toutes dans les régions froides de l'hémisphère Nord.
    Deux d'entre elles, la marmotte du Kamtchatka et la marmotte de l'Alaska habitent sur les rives gelées de l'Arctique, tandis que la marmotte de l'Himalaya s'installe parfois à plus de 5 500 m d'altitude.
    On pense que le nom de la marmotte vient du verbe marmotter, qui signifie « parler de façon inaudible entre ses dents ». Initialement, elle était appelée Mus alpina, « la souris des Alpes ». 
    Véritable petite alpiniste, la marmotte (Marmota marmota) est l’emblème de la montagne.

     

    Les origines de la marmotte

    Certains scientifiques estiment que son ancêtre aurait vu le jour en Chine, il y a environ 56 millions d'années ; d'autres pensent qu'elle serait probablement apparue entre 7 et 23 millions d'années en Amérique du Nord, hypothèse la plus largement partagée. 
    Elle aurait ensuite colonisé l'Eurasie en empruntant le détroit de Béring à la fin du tertiaire. Tout au long du quaternaire, les marmottes se sont dispersées un peu partout en suivant le mouvement des glaciers.

    Marmotte du Canada

    Marmota monax. Marmotte du Canada. © dinosoria.com

    La marmotte a peu évolué physiquement. Son ancêtre ressemblait beaucoup à la marmotte des Alpes actuelle, avec quelques caractéristiques de la marmotte bobac, toutes deux européennes. On sait que la marmotte vit en France et en Espagne depuis la glaciation rissienne (de 300 000 à 130 000 ans) et qu'elle pullulait au cours de la glaciation de Würm (de 80 000 à 20 000 ans).

    Actuellement, on comptabilise 14 espèces de marmottes.

    Marmota marmota (marmotte des Alpes) . Marmota monax (marmotte du Canada). Marmota olympus (marmotte des Monts Olympic). Marmota caligata (marmotte grise). Marmota vancouverensis (marmotte de Vancouver). Marmota broweri (marmotte de l'Alaska). Marmota flaviventris (marmotte à ventre fauve). Marmota comtschatica (marmotte du Kamtchatka). Marmota sibirica (marmotte de Mongolie). Marmota baibacina (marmotte des steppes). Marmota himalayana (marmotte de l'Himalaya). Marmota caudata (marmotte à longue queue). Marmota menzbieri (marmotte de Menzbier). Marmota bobak (marmotte bobac)

    Chasse et réintroduction de la marmotte

    Dès le Moyen Âge, la population de marmottes diminua. À cette époque, la marmotte était chassée pour sa graisse, à partir de laquelle on extrayait une huile.

    Parce que cet animal était capable de rester au fond de galeries froides et humides durant tout l'hiver, on en a conclu que sa graisse devait protéger des rhumatismes. Aussi, sa peau et sa fourrure servaient à fabriquer des caleçons réputés soulagés les douleurs articulaires. Ces croyances sans fondement ont terriblement fait diminuer les effectifs des marmottes.

    Marmotte dans l'Utah

    Autrefois, la marmotte était chassée pour sa graisse. Marmotte photographiée dans l'Utah. By James Marvin Phelps

    Trop chassée, la marmotte a disparu dans les Pyrénées à la fin du XIXe siècle. C’est au début du XXe siècle que l’on s’est inquiété du sort de cet animal en voie d’extinction.
    En 1948, on a réintroduit la marmotte dans les Pyrénées. On a également repeuplé le Massif central ainsi que les régions montagneuses de Suisse, d’Allemagne, de Slovénie ou d’Autriche.

    Marmota marmota. Marmotte des Alpes

    Marmotte des Alpes (Marmota marmota). By Jacobo Martin

    Ces réintroductions ont été un succès en Europe.

    Au Canada, la marmotte est très répandue. Les Canadiens francophones la surnomment « le siffleur » à cause de son cri très particulier.

    Les caractéristiques morphologiques de la marmotte

    Les différentes espèces se ressemblent beaucoup. Seuls la couleur du pelage et le poids diffèrent d'une espèce à l'autre. De plus, certaines ont quatre paires de mamelles au lieu de cinq.

    Dotée d'un nez mobile, la marmotte possède un excellent odorat qui lui permet de détecter le moindre intrus. Elle a d'autre part une vue perçante et une ouïe très fine, cette dernière étant même considérée comme son sens le plus développé.

    Marmotte

    La marmotte possède une excellente vue. © dinosoria.com

    La marmotte possède deux paires d'incisives, en haut et en bas de sa mâchoire, qui poussent sans arrêt. Chaque dent s'use en permanence sur celle qui lui fait face, ce qui permet à la marmotte de garder des dents de longueur égale tout au long de sa vie. Ses incisives sont de véritables ciseaux à bois qui lui servent à couper et à ronger. Elles sont recouvertes à l'avant d'un émail très dur.

    Marmotte

    La marmotte possède de puissantes griffes. By SbasAy

    La marmotte a ses quatre pattes terminées par de puissantes griffes qui lui servent à creuser son terrier. Grâce à ces outils performants, elle est même capable d'attaquer des sols très durs que l'homme aurait du mal à entamer à la pioche.
    Ses pattes avant sont dotées de coussinets à peau nue qui ressemblent beaucoup aux mains humaines. Elles lui donnent beaucoup d’habileté pour saisir des objets.

    Marmotte qui fait le guet

    Cette marmotte fait le guet. © dinosoria.com

    La marmotte a des poils très fournis en hiver, qui la protègent du froid. Une fois par an, au printemps ou au tout début de l'été, elle mue. Mâle et femelle ont des couleurs de poils identiques.

    Comme l'ours, la marmotte est un plantigrade, c'est-à-dire qu'elle peut se tenir debout sur ses deux pattes arrière. Ainsi, avec ses pattes avant, elle peut décortiquer sa nourriture ou porter des branches, mais elle peut surtout se dresser pour voir venir le danger de loin.

    La marmotte des Alpes mesure 50 à 60 cm pour un poids qui varie de 3 kg au printemps pour atteindre 6 kg à l’automne.

    La marmotte du ramoneur

    En Savoie, au début du siècle dernier, les ramoneurs étaient presque toujours des enfants, qui, grâce à leur petite taille, pouvaient aisément se faufiler dans les cheminées. Ils avaient pris l'habitude d'apprivoiser une marmotte qui les suivait partout.
    Pour arrondir leur maigre salaire, ils lui apprenaient à danser et récoltaient ainsi quelques pièces supplémentaires sur les places des villages les jours de marché.

    La communication des marmottes

    La meilleure défense de la marmotte reste son sifflement. Elle l'utilise comme signal d'alarme, mais aussi comme moyen de communication avec les autres marmottes. Un spécialiste a dénombré jusqu'à 959 sifflements différents.

    Cri de la marmotte

    La marmotte aboie et pousse des cris perçants.

     

    La vie sociale des marmottes

    La marmotte du Canada qui vit en plaine en Amérique du Nord est la seule parmi les quatorze espèces à préférer la solitude à la vie de groupe. C’est aussi la seule qui n'hiberne pas. 
    Les petits n'ont aucune vie sociale et ne connaissent que leur mère. Dès l'automne qui suit leur naissance, ils partent vivre seuls.

    Marmotte du Canada

    Marmotte du Canada. © dinosoria.com

    À part cette exception, les marmottes détestent la solitude. Chaque famille comprend une dizaine d'individus : un ou deux mâles, deux à trois femelles, les petits de l'année et les jeunes de l'année précédente. Sur un même territoire, plusieurs familles sont regroupées en colonie et entretiennent des liens étroits.

    Les marmottes restent toujours sur le qui-vive. Elles relèvent fréquemment la tête à tour de rôle pour voir si aucun danger ne les menace.
    Aucune marmotte n’est désignée pour monter la garde contrairement à ce que l’on a cru pendant longtemps.
    C'est simplement la plus proche du terrier qui sonne l'alarme.

    Marmotte

    La marmotte est plantigrade. © dinosoria.com

    En cas de danger, un aigle par exemple, toutes les marmottes rentrent dans leur terrier. On a pu constater qu’elles savaient faire preuve de solidarité. Si un congénère d’une autre colonie est en danger, il est accueilli dans le terrier en attendant que le prédateur s’éloigne.

    Alimentation de la marmotte

    Le matin, une marmotte pointe son nez hors du terrier suivi petit à petit par toute la famille. Chacun prend son premier repas.
    La marmotte est principalement herbivore bien qu’il lui arrive de se régaler d’insectes ou de ver de terre. Elle aime également les fruits.

    Marmotte

    La marmotte aime aussi les fruits. By Mark Shaiken

    Ce premier repas est suivi d’une bonne sieste. Le deuxième repas s’effectue dans le courant de l’après-midi suivi de rituels sociaux.
    Par exemple, on rend visite à une parente d’une autre colonie. Les loisirs sont également occupés à creuser. Les marmottes creusent pour embellir leur terrier, rajouter des entrées ou simplement pour le plaisir.
    Puis, une heure avant le coucher du soleil, tout le monde rentre.

    marmota sibirica

    La marmotte est principalement herbivore. Marmota sibirica.Marmotte de Mongolie. By Stéphane Magnenat

    Au cours du printemps et de l'été, les marmottes doivent engraisser en prévision de l’hiver. Elles mangent beaucoup afin de doubler leur poids. 
    La graisse accumulée leur permettra de rester 6 mois sans rien avaler.

    L’hibernation de la marmotte

    Selon le folklore américain, si la marmotte sort d’hibernation le 2 février et voit son ombre, l’hiver glacial se poursuivra encore pendant six semaines.

    En automne, les marmottes aménagent leur terrier. La chambre-dortoir dans laquelle toutes les marmottes vont s’entasser est recouverte d’un lit d’herbes qui les isolent de la froideur du sol. Outre la chambre, un petit coin WC est réservé aux excréments.

    marmota bobac

    La marmotte hiberne tout l'hiver. Marmota bobac. Marmotte bobac. ByStéphane Magnenat

    Dès les premiers froids, les marmottes s'enferment dans leur terrier. Un des mâles obstrue les différentes entrées à l'aide d'un bouchon de terre et d'excréments.
    Puis les marmottes s'installent dans la chambre, se roulent en boule la tête entre les pattes postérieures et s'endorment d'un profond sommeil. Leur sommeil est exceptionnel. Même l'ours ne dort pas autant.

    Marmotte du Canada

    Marmotte du Canada. © dinosoria.com

    Tout leur organisme se met alors à tourner au ralenti : la température du corps, qui s'élève à 38 °C en été, tombe à 4 ou 5 °C. Les battements du coeur ralentissent, passant de 90 à 40 par minute, parfois même jusqu'à 20 par minute, sans jamais descendre toutefois en dessous de 12 par minute. Alors que l'on compte 25 à 30 inspirations par minute quand la marmotte est en éveil, il n'y en a plus que 1 à 2 par minute quand elle dort. Ce ralentissement corporel lui permet d'économiser de l'énergie et de ne pas trop puiser dans les réserves de graisse accumulées durant l'été.

    Marmota flaviventris

    Marmota flaviventris (marmotte à ventre fauve). By Miguel Vieira

    Durant cette longue hibernation, les marmottes se réveillent environ une fois par mois pour faire leurs besoins.
    Puis, elles retombent en léthargie. Elles risqueraient de mourir non pas de froid, mais de faim si le thermomètre à l’intérieur de la chambre descendait en dessous de 0 °C.

    Vous comprenez maintenant pourquoi on dit « dormir comme une marmotte ».

    On ne sait pas exactement ce qui réveille les marmottes. Elles doivent sans doute disposer d’une sorte d’horloge interne qui les prévient que la température extérieure est plus clémente.

    marmota caligata

    La marmotte est une grosse dormeuse. Marmota caligata (Marmotte grise) ByBill Bouton

    Après cette longue hibernation, la marmotte a perdu 30 à 50 % de son poids. La première sortie est la plus dangereuse, car affaiblie, elle doit prendre garde à ses deux principaux prédateurs : l’aigle et le renard.

    La reproduction de la marmotte

    Environ deux semaines après la fin de l’hibernation, la saison des amours commence. La parade amoureuse consiste en une sorte de danse durant laquelle les deux partenaires, face à face, sautillent en se donnant de petites tapes.
    En principe, le mâle dominant est le seul géniteur. La réalité est toute autre puisque les analyses génétiques ont prouvé que 20 % des bébés d’une famille n’étaient pas de lui.

    Femelle marmotte et son petit

    Femelle marmotte et son petit. © dinosoria.com

    La femelle qui va avoir ses petits aménage douillettement son terrier et en obstrue l’entrée. Personne n’a le droit d’y pénétrer.
    Trente-trois jours après l'accouplement, elle met au monde quatre ou cinq marmottons.

    Les petits naissent nus et aveugles. Ils ne pèsent pas plus de trente grammes. Vers l'âge de trois semaines, les marmottons commencent à ouvrir les yeux et leurs incisives percent. Leur duvet est petit à petit remplacé par une fourrure blonde ou grise, très soyeuse.

    Jeunes marmottes

    Jeunes marmottes. © dinosoria.com

    II semble que les marmottes n'ont pas de petits chaque année, mais tous les deux ans.

    Les marmottons tètent leur mère pendant environ 2 mois. Les petits grossissent très vite.

    Quand ils sortent du terrier, les marmottons ne pensent qu’à jouer. Toute la famille veille sur les jeunes et participe à leur éducation.

    Le jeune n’atteindra sa taille adulte que vers 3 ans. Sa longévité est exceptionnelle pour un animal de cette taille : 15 à 20 ans.

    Marmotte à ventre fauve

    Marmota flaviventris (Marmotte à ventre fauve). By Bill Bouton

    À la maturité, c’est-à-dire vers 2 ans, les marmottes doivent quitter leur famille pour fonder leur propre foyer. 
    Avec de la chance, après une période de solitude, la marmotte pourra se faire adopter par une autre colonie.
    Si c’est un mâle, il arrivera peut-être à détrôner le mâle dominant, ce qui est sa seule chance de fonder une famille.

    V.Battaglia (13.01.2007)

     

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    Mangouste

    Depuis toujours, la mangouste est estimée, voire vénérée par l’homme. Ce prestige dont est auréolé ce petit mammifère provient sans doute de ses légendaires combats contre des serpents très venimeux. La mangouste d'Égypte (Herpestes ichneumon) est souvent représentée face au terrible cobra.
    D’une certaine manière, la mangouste représente la lutte du bien contre le mal. Parmi les mangoustes, le suricate (Suricata suricatta) est bien connu pour son organisation sociale complexe et ses stratégies de défense.

     

    Le peuple des mangoustes

    Il existe près de 40 espèces de mangoustes. Toutes descendent des mêmes ancêtres, les Miacidés dont sont également issus les félins.

    Mangouste

    La mangouste est friande d'oeufs de serpent. © dinosoria.com

    Quand les forêts ont laissé place à la savane lors du dernier réchauffement climatique, ces animaux arboricoles ont dû s’adapter à ce nouvel environnement.
    Leur corps se transforma, le cinquième doigt qui leur servait à agripper les branches disparut chez certaines espèces. Leurs griffes se développèrent afin de pouvoir creuser et trouver des insectes.

    Les points communs aux différentes espèces

    Toutes les mangoustes ont un corps allongé, de courtes pattes munies de griffes non rétractiles, un museau effilé, des dents acérées et un pelage épais.

    Leurs oreilles sont munies d’une membrane qui se referme quand ils fouissent le sol.

    Oreille de Mangouste

    Les mangoustes ont deux glandes qui sécrètent une substance odoriférante (le musc) placées dans une poche anale.

    L’ensemble des espèces a un excellent odorat et une vision très développée. Elles possèdent une extraordinaire agilité et peuvent se tenir debout sur leurs pattes arrière, la queue servant de trépied.

    Les spécificités des espèces

    La silhouette et la couleur du pelage sont étroitement liées à leur alimentation et leur habitat.

    Mangouste rayée

    La mangouste rayée vit en groupe. Elle est commune en Afrique. (Mungos mungo). By Mister-E

    La famille des Eupleridae : Cinq espèces de mangoustes sont propres à Madagascar. Elles forment la sous-famille des Galidiinae.

    Ces cinq espèces vivent généralement en couple. Leur taille varie de 25 à 40 cm pour un poids d’environ 1 kg.
    Les femelles n’ont qu’une paire de mamelles à la différence de toutes les autres mangoustes. Elles sont donc moins prolifiques.

    Ces cinq espèces sont :

    • Galidie (Salanoia concolor)
    • Mangouste à queue annelée (Galidia elegans)
    • Mangouste à dix raies (Mungotictis decemlineata)
    • Mangouste à bandes : c’est une mangouste nocturne. Il existe deux espèces, Galidictis fasciata et Galidictis grandidieri qui est plus grande

    La famille des Herpestidae renferme 14 genres et 32 espèces, dont le Suricate.

    Suricates

    Un groupe de suricates (Suricata suricatta). Licence

    Cette famille est représentée en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde, en Chine méridionale et dans le Sud-Est asiatique.
    Chaque espèce s’est adaptée à son environnement. Les mangoustes naines et le suricate des zones désertiques sont diurnes. Leur structure sociale est très développée.
    Les mangoustes nocturnes sont au contraire des espèces solitaires.

    suricate

    Le suricate possède une structure sociale développée. By law keven

    La mangouste des marais est la seule espèce aquatique.

    L’habitat des mangoustes

    Tous les types d’environnements conviennent aux mangoustes. On en trouve du bord de la mer à des altitudes de 2000 m, des forêts tropicales aux déserts. On en a même trouvé dans des égouts !

    Mangouste rouge

    Mangouste rouge (Galerella sanguinea) By Joachim S.Muller

    Il est à noter qu’aucune espèce n’est originaire du continent américain. Leur implantation aux Antilles et à Hawaï au XIXe siècle par l’homme a déséquilibré les écosystèmes et répandu la rage.

    La vie communautaire : le suricate

    La vie communautaire des mangoustes grégaires comme le Suricate est un bel exemple de cohésion sociale. 
    Une colonie comprend entre 20 et 50 individus. L’intégration de nouveaux membres, pour que du sang neuf assure la pérennité de l’espèce, s’effectue après une période d’adaptation.
    Le royaume du Suricate est le Kalahari, une vaste zone désertique de 520 000 kilomètres carrés en Afrique du Sud.

    Suricate. Le guetteur

    Suricate. Le « Guetteur ». © dinosoria.com

    Les suricates passent leur temps à se caresser dès qu’ils sortent de leur tanière. C’est un signe d’affection, mais également un moyen de renforcer la cohésion du groupe par l’odeur.

    La communauté des suricates est régie sur la base de la répartition des tâches. Il n’y a pas de hiérarchie imposée.
    Chaque individu se voit attribuer une fonction précise : sentinelle, baby-sitter, chasseur… cette attribution s’effectue à tour de rôle.

    Un suricate très à l'aise

    Un suricate très à l'aise . By law keven

    Quand une mère a des petits, elle les confie à des nourrices ce qui lui permet d’aller chasser et donc de pouvoir allaiter sa progéniture.

    Suricates

    Suricates. By Joachim S.Muller

    Chaque fois que le groupe part en chasse, des sentinelles sont postées sur des talus. Debout sur les monticules, ils scrutent l’horizon afin de signaler tout danger.
    À intervalle régulier, les sentinelles poussent des cris afin que chacun puisse se situer par rapport au groupe. Ils attendent les réponses de chaque membre. Si un suricate ne répond pas, une sentinelle part à sa recherche.

    Mangouste d'Egypte

    La mangouste d'Égypte s'attaque volontiers aux serpents. © dinosoria.com

    C’est cette solidarité à toute épreuve qui fait leur force. Malgré leur petite taille, ils résistent à tous les prédateurs comme les aigles, les chacals ou les reptiles.

    Le langage des mangoustes est l’un des plus complexes du monde animal. En fonction de la situation, le cri est différent et chaque mangouste reconnaît ses congénères à l’intonation de sa voix.

    Mangouste d'Egypte

    Mangouste d'Égypte. © dinosoria.com

    Chaque espèce a ses propres règles communautaires. Les groupes de mangoustes naines sont dirigés par une reine omnipotente.
    Le couple dominant est le seul à pouvoir assurer la descendance du groupe. Si une femelle viole cette règle, la reine n’hésitera pas à tuer les nouveau-nés. La reine ne chasse pas et prélève sa nourriture sur ses sujets.

    Mangouste naine

    La mangouste naine est grégaire et diurne. (Helogale parvula). By MiikaS

    On retrouve par contre la même répartition des tâches que chez les suricates.
    Cette espèce possède un incroyable courage. Jamais, les mangoustes naines n’abandonnent l’un des leurs.

    Mangouste naine

    Les mangoustes naines sont très courageuses malgré un poids qui n'excède pas 300 g . By smudger888

    Un zoologue anglais a observé un jour une attaque d’un héron qui venait d’enlever un petit. Le groupe, alerté par les cris des sentinelles, arriva et se jeta sur le héron en lui mordant les pattes.
    Quand l’oiseau arriva à prendre son envol, il avait encore une mangouste accrochée à sa patte qui finit par lâcher-prise à 2 m de haut.

    Famille de Suricates

    Famille de Suricates. © dinosoria.com

    En cas d’attaque terrestre, les mangoustes se regroupent en cercle, les plus jeunes au centre. Ils font face à l’ennemi en poussant des cris et en hérissant leurs poils pour paraître plus intimidants.

    La reproduction

    La plupart des espèces sont prolifiques et ont plusieurs portées par an après une gestation qui varie entre 35 jours pour la mangouste naine, 70 jours chez le suricate à 80 jours pour la mangouste rouge.
    En général, c’est la femelle qui amorce la parade nuptiale.
    Le couple royal des mangoustes naines ou les suricates ont plusieurs portées par an. Les mangoustes rayées s’accouplent jusqu’à 4 fois par an.
    La Galidie, par contre, n’a qu’un seul jeune par portée.

    Bébé suricate

    Bébé suricate. By Tambako the Jaguar

    Les nouveau-nés naissent sourds et aveugles. Chez les espèces grégaires comme le suricate, une galerie est réservée aux nourrissons.

    Les femelles des espèces solitaires préparent un nid dans une fente d’un rocher ou un arbre creux.

    Famille de suricates

    Famille de suricates. By david.nikonvscanon

    Tout d’abord allaités, les petits sont en général précoces. Chez les suricates, à 14 jours, ils sortent déjà du terrier et à neuf semaines, ils sont sevrés.
    Les suricates sont insectivores et c’est leur mère qui leur apporte le produit de sa chasse. Elle perpétue ainsi les traditions alimentaires.
    Adultes, ils ne mangeront pas un aliment que leur mère ne leur avait pas présenté.

    Bébé mangouste

    Jeune mangouste. By Bettyx1138

    Au début, on leur assigne un tuteur qui fait leur apprentissage. Ils apprennent ainsi à chasser et à se défendre contre des proies dangereuses comme les scorpions ou les serpents. À 1 an, ils sont considérés comme étant adultes.
    Leur longévité est d’environ 10 ans.

    Des combats mythiques

    Les mangoustes ont forgé leur réputation en affrontant scorpions et cobras. En fait, la mangouste n’est pas immunisée contre le venin du cobra.
    C’est sa peau épaisse et son agilité qui la préservent des crochets venimeux.
    Si un cobra arrive à la mordre, il lui faudra lui injecter huit fois plus de venin que pour tuer un lapin.

    Mangouste jaune

    Mangouste jaune (Cynictis penicillata). By e³°°°

    Dès qu’une mangouste est face à un cobra, elle ne cesse de bouger comme un boxeur. L’objectif est de fatiguer le serpent et de porter le coup fatal dès qu’il baissera sa garde. Au bon moment, la mangouste porte son estocade finale par une morsure à la nuque.

    Les serpents ne font pas partie du régime alimentaire des mangoustes. Quand il y a combat, c’est uniquement pour défendre la communauté.

    Une mangouste doit désarmer un scorpion en coupant son dard d’un coup de dent. Elle est immunisée contre son venin. Une piqûre serait douloureuse, mais pas fatale.

    Selon les espèces, les mangoustes sont carnivores, omnivores ou insectivores. Les principales proies sont : les mille-pattes, les souris et petits rongeurs, les lézards, les escargots, les oiseaux, les scorpions.

    Mangouste d'Egypte en train de tuer un serpent

    Mangouste d'Égypte en train de tuer un serpent. © dinosoria.com

    La mangouste d’Égypte a une technique très particulière pour attirer ses proies. Elle s’adonne à des jeux farfelus pour attirer leur attention, courant après sa queue et sautant en l’air. Dès que le petit mammifère s’approche par curiosité, elle lui plante ses crocs dans la nuque.

    La protection des mangoustes

    Malgré leur réputation, certaines espèces sont très menacées. Ce ne sont pas les animaux en eux-mêmes qui sont tués, mais leur habitat qui est détruit.
    Madagascar en est un excellent exemple. La destruction massive de la forêt va aboutir à la disparition de sa faune dont les mangoustes.

    La situation est identique au Liberia.

    Mangouste

    La mangouste lutte pour conserver une place dans le monde futur. © dinosoria.com

    Cependant, la mangouste a des facultés d’adaptation hors du commun. Elle n’hésite pas à changer ses habitudes alimentaires si ses proies viennent à disparaître. 
    En fait, dans certaines régions, elles prolifèrent tellement qu’elles mettent en péril l’équilibre naturel.

    Malgré l’expansion urbaine mondiale, ce petit animal courageux se bat pour conserver une place dans le monde de demain.

    V.Battaglia (02.2004). M.à.J 06.2008

     

    Mammifères:  Mangouste

     

     

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    Mandrill

     

    Le mandrill (Mandrillus sphinx) fait partie des singes de l'Ancien Monde. C’est un grand babouin, unique par les couleurs vives de son museau et de son postérieur. Le mandrill mâle se reconnaît à son visage tout de rouge et de bleu peint.

    Portrait du mandrill

    Le mandrill est un singe cercopithèque d’Afrique. On le trouve notamment au Cameroun et au Gabon.

    Un mâle peut peser jusqu’à environ 27 kg et une femelle jusqu’à 12 kg.

    Comme les autres singes de la même famille, il possède une vue, une ouïe et un odorat excellents. II dort dans les arbres, mais vit et se nourrit au sol pendant la journée.

    Cri du Mandrill

     

     

    Le mâle est très impressionnant avec une tête énorme et un corps puissant. II est surtout reconnaissable à la présence de profonds sillons bleutés sur son museau allongé dont le centre est rouge vif.

     

    mandrill

    Le mandrill est une espèce vulnérableBy Sir Charlie . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Chez la femelle, les couleurs sont plus sombres. Le mandrill vit en groupe et communique en positionnant ses couleurs face à un congénère. Par exemple, lorsqu'il montre la couleur vive de ses articulations, il faut se méfier ; au contraire, lorsqu'il montre les couleurs de sa croupe, c'est un acte de soumission.

    Le pelage général est brun jaunâtre, voire grisâtre. La croupe et la face noire au long museau encadré de favoris prennent chez les mâles arrivés à maturité sexuelle des couleurs bleues et rouges.

     

    mandrill

    By Vicky & Chuck Rogers . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Le mandrill se déplace essentiellement à quatre pattes. Bien que ses postérieurs soient munis de doigts allongés capables de saisir les branches, ce robuste singe est plus fréquemment au sol.

    Dépourvus de poils, le museau et le postérieur arborent des tons de rouge et de bleu, à la fois voyants et impressionnants. Un véritable masque de carnaval que seul le mâle a le privilège de porter.

     

    mandrill male

    By Joyrex . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Singe des forêts tropicales humides d'Afrique, le mandrill semble user de ses couleurs comme de feux de signalisation. Les savants estiment que ces couleurs, qui deviennent plus vives encore lorsque l'animal est en colère, constituent un signal d'intimidation. Elles pourraient notamment aider les plus grands mâles à affirmer leur supériorité sur les autres.

     

    Mode de vie du mandrill

    Ils consacrent à la recherche de nourriture une bonne partie de la journée, depuis l'aube jusqu'à midi, puis, après une sieste, jusqu'au crépuscule. Les uns soulèvent les pierres et les branches mortes pour dénicher des insectes, d'autres glanent des graines, recherchent des champignons ou récoltent des fruits.

     

    mandrill

    By Timmy Toucan . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Les mandrills sont sociables et vivent en groupe de 20 à 50 individus, protégé par un ou plusieurs vieux mâles.
    Plutôt doux et tranquille en captivité, le mandrill inspire tout de même la crainte lorsqu'il se trouve en liberté. Quand un adulte ouvre tout grand la gueule, découvrant ses longues canines supérieures, les léopards eux-mêmes reculent ! Menacé par la destruction de la forêt, il a été inscrit dès 1980 sur la liste des espèces en danger d'extinction.

     

    La croupe du mandrill

    La croupe des mâles et des femelles porte de larges callosités fessières dont la coloration varie suivant l'âge, mais aussi chez les femelles selon les dispositions sexuelles. Le rouge vif de cette peau nue et dure agit comme un drapeau et permet de repérer les mouvements de la croupe dans la pénombre des forêts.

     

    croupe mandrill

    Un arrière-train coloréBy Tim Ellis . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    La taille de la queue réduite et son port vertical mettent en évidence les attributs fessiers.
    Les larges callosités fessières servent aux babouins à s'asseoir et sont caractéristiques des singes qui dorment non pas allongés mais assis.

     

    Reproduction du mandrill

    Si un mandrill est vaincu dans un combat entre mâles, il perd non seulement la femelle qu'il convoitait mais également ses signes extérieurs de virilité: un mandrill défait par un rival voit son pelage s'éclaircir.

     

    mere et petit. Mandrill

    By Tim Ellis . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    L’accouplement a lieu toute l’année. La femelle a un cycle menstruel de 35 jours avec une période d’ovulation de 6 jours environ.
    La gestation dure 7 mois et demi. En général, la mère met bas un seul petit.

     

    mandrill

    By Swh . (CC BY-NC-ND 3.0)

     

    Le mandrill peut vivre près de 50 années en captivité. La maturité sexuelle n'intervient qu'à partir de 4 ans.

    V.Battaglia (29.08.2006)

     

     

    Mammifères:  Mandrill

     

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    Loutre

     

    Alors que ses ancêtres vivaient exclusivement sur la terre ferme, la loutre s’est parfaitement adaptée à la vie aquatique. La loutre d’Europe, la loutre du Canada et la loutre d’Amérique du Sud appartiennent à la sous-famille des Lutrinae. Ces loutres sont appelées communément « loutres de rivière ».

    Les deux loutres les plus répandues dans le monde sont la loutre d'Europe ou loutre commune (Lutra lutra) et la loutre de rivière ou loutre du Canada (Lontra canadensis).

    Longtemps chassée par l’homme, la loutre fait aujourd’hui l’objet de mesures de protection. Cependant, face à la pollution de nos rivières, la loutre reste bien menacée.

     

     La classification de la loutre

    La loutre fait partie de la famille des Mustélidés au même titre que le blaireau, le ratel, le glouton ou le putois.

    La sous-famille des loutres, les lutrinés, comprend 9 ou 13 espèces selon la classification. Certains zoologistes regroupent les différentes espèces en trois genres alors que la classification commune les regroupe en cinq genres. Les principales caractéristiques prises en compte pour la classification sont: le registre vocal, la forme de l'os pénien (baculum) et l'aspect des organes génitaux du mâle.

    Loutre

    La loutre dite de "rivière" est semi-aquatique. Licence

     

    La plus récente classification, établie en 1991, fait état de 13 espèces alors que celle de Davis, établie en 1978, n'en dénombrait que 9.

    Cependant, toutes les loutres présentent des caractéristiques communes en dépit des différences de taille ou de comportement social.

     

     Portrait de la loutre

    Pas de « plouf » sonore, juste un léger remous froisse la surface de l’eau calme. Seule une partie du dos et deux petites oreilles sont visibles.
    La loutre ondule silencieusement dans la rivière, les yeux grands ouverts.

    Loutre qui nage

    La loutre a une excellente vue sous l'eau. Licence

     

    Nul besoin de sortir la tête hors de l’eau pour respirer, ses narines, placées au-dessus de son museau dépassent légèrement de l’eau. Elle plonge et se propulse énergiquement pour réapparaître, un poisson dans la gueule, et s'installe confortablement sur le dos, pour savourer son repas en faisant la planche.

    Une fois rassasiée, la loutre va se reposer sur les berges. 
    Son évolution aquatique est d’autant plus surprenante que ses ancêtres étaient terrestres. Les traces les plus anciennes remontent à 25 millions d’années. Elles furent découvertes en France.

    La loutre de rivière est pourvue de griffes puissantes, acérées et incurvées, afin d’attraper les poissons.

    Les cinq doigts sont unis par une membrane très large.

    Comparatif doigts des loutres

    De gauche à droite: Loutre de rivière, loutre d'Asie à griffes courtes, loutre de mer

     

    Sur terre, la loutre peut grimper aux arbres. Elle peut également atteindre la vitesse de 30 km/h.

    On estime l’odorat de la loutre équivalent à celui du chien. Elle possède également une excellente ouïe. A l’air libre, sa vision ne lui permet pas de distinguer nettement les objets à plus de 20 m de distance. Par contre, la vue est très performante sous l’eau.

    Comparatif nez de loutres

    Chaque espèce de loutre possède une truffe spécifique

    Une loutre nage communément à la vitesse de 3 km/h et peut atteindre les 6 km/h. Elle peut atteindre une profondeur de 15 m.

     

     La fourrure de la loutre

    La loutre est équipée d’une « combinaison » de plongée perfectionnée. La fourrure, très soyeuse est composée de deux sortes de poils :

    • La bourre, serrée et courte qui retient les bulles d’air et conserve la chaleur
    • Les longs poils de jarre lubrifiés sur lesquels glisse l’eau

    La loutre entretient soigneusement son pelage car il ne faut pas que les poils s’emmêlent sous peine de ne plus être imperméables.

    Loutre d'Europe

    Loutre d'Europe. © dinosoria.com

     

    Les marques claires au niveau des lèvres ou de la gorge sont des « cartes d’identité » qui permettent aux individus de s’identifier sur un même territoire.

     

     Mode de vie et alimentation de la loutre

    D’une manière générale, la loutre est une solitaire. Elle possède un domaine vital qui lui sert de garde-manger, de dortoir et de lieu de reproduction.

    Si une loutre empiète sur le territoire du voisin, c’est en principe l’indifférence qui prime. Cependant, des altercations surviennent. Les protagonistes se battent alors en essayant de s’attaquer aux parties génitales de l’adversaire.
    Le combat peut d’ailleurs se solder par la castration de l’un des deux.

    Loutres de riviere

    Les loutres sont plutôt solitaires sauf au moment de la reproduction. BynicknbeckaLicence

     

    Pour éviter ce genre de désagrément, les loutres déposent leurs excréments « les épreintes » qui dégagent une odeur de poisson.

    La loutre n’hiberne pas. Elle peut en cas de conditions difficiles migrer sur d’assez longues distances.

    Loutre d'Europe

    Chaque loutre possède son domaine vital. © dinosoria.com

     

    Elle est surtout active la nuit. Le reste du temps, elle se repose dans des abris installés près de l’eau.

    Super prédatrice, la loutre trône au sommet de la chaîne alimentaire. Le poisson constitue l’essentiel des ses menus.

    Elle est également capable de s’adapter aux ressources de son environnement. Elle peut ajouter à son menu des oiseaux comme la poule d’eau ou des reptiles, des insectes et des larves.

    Mollusques et batraciens sont également au menu. Enfin, en hiver, les mammifères tels les rats musqués, les ragondins ou les musaraignes aquatiques, ne sont pas dédaignés.

    Loutre d'Europe

    La loutre est une grosse mangeuse. © dinosoria.com

     

    Fruits et champignons viennent compléter l’ensemble selon les saisons.

    La loutre est une grosse mangeuse. Elle ingurgite chaque jour 12 à 15 % de son poids ce qui représente environ 850 grammes à 1,2 kg de nourriture.

     

     La reproduction de la loutre

    La maturité sexuelle est très précoce. Un mâle peut se reproduire dès l’âge de 18 mois. Dès que les mâles sont en âge de procréer, ils ne se tolèrent plus et les combats pour la place de dominant peuvent être violents, voire mortels.

    Il n’existe pas vraiment de saison des amours chez la loutre de rivière. Les prétendants s’envoient des messages olfactifs.

    Loutre commune

    La loutre d'europe vit également près des littoraux marins. © dinosoria.com

     

    Quand un mâle veut séduire une femelle, il frappe le sol de sa queue et suit à la trace sa nouvelle conquête.
    Il s’ensuit des jeux nautiques qui se terminent par l’accouplement, en général dans l’eau, de 20 à 45 minutes.

    Une fois l’acte accompli, la femelle réintègre son domaine. La gestation dure de 60 à 62 jours. Elle met bas dans un terrier aménagé appelé « catiche ». "Catiche" vient du vieux français "câtir" qui signifie "se cacher"
    La catiche est installée sur une berge et l’entrée est dissimulée sous l’eau.

    Loutre de riviere

    Le pelage de la loutre est adaptée à la vie semi-aquatique. By kretyenLicence

     

    Elle donne naissance à 2 ou trois loutrons qui pèsent environ 100 grammes. Le lait de la loutre contient huit fois plus de matières grasses que celui de la vache. Pourtant, la croissance est lente. Les loutrons n’auront que tripler leur poids de naissance à trois semaines.

    Loutre d'Europe

    La Loutre d'Europe est protégée. © dinosoria.com

     

    A un mois, ils ouvrent les yeux. Ce n’est que vers 10 semaines, que les jeunes sortent du terrier. Ils sont allaités jusqu’à l’âge de 6 mois bien qu’ils pêchent seuls vers l’âge de 5 mois. Vers 8 ou 9 mois, la mère commence à houspiller ses petits car l'heure de l'indépendance est venue.

     

     La protection de la loutre

    En France, la loutre est protégée depuis 1972. Cependant, le problème est la pollution de son habitat.
    Pollution et aménagement des cours d’eau entraînent sa disparition progressive.

    Loutre de rivière

    En Europe et en Amérique du Nord, la loutre est protégée. By Rennett Stowe.Licence

     

    En Europe, on a créé quelques centres d’élevage de loutres où elles peuvent vivre en toute tranquillité.

    En Asie, les loutres sont dressées depuis le IXe siècle pour rabattre le poisson dans les filets des pêcheurs. Cette pratique est toujours utilisée, notamment au Bangladesh.

    Classification: Animalia. Chordata. Vertebrata. Mammalia. Carnivora. Mustelidae. Lutrinae

    V.Battaglia (23.04.2006)

     

     

    Mammifères:  Loutre

     

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