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    Petit-déjeuner: les meilleurs choix

     

    Beurre d'arachide régulier ou réduit en gras? Confiture ou tartinade? Thé ou café? Œuf bacon ou omelette? Voici les meilleurs aliments à choisir pour le petit-déjeuner!

     

    Petit-déjeuner: les meilleurs choix

    iStockphoto.com

     

    Les tartinades

     

    Le commerce offre une grande diversité de produits à tartiner. 

    Le beurre d’arachide a l’avantage d’apporter le plus de protéines. Il soutiendra donc pendant une plus longue période. Attention à l’allégation «réduit en gras» sur de tels produits : elle n’est pas toujours avantageuse, car s’il y a moins de gras, il peut y avoir plus de sucre… La différence au point de vue calorique entre un produit portant une telle mention et un autre qui en est dépourvu devient pratiquement négligeable.

     

    À retenir: les beurres de noix sont intéressants (amandes, acajou, noisettes, etc). Cependant le Nutella contient du sucre et de l’huile de palme essentiellement, et son contenu en noisettes est négligeable. 

     

    Quant au caramel, à la tartinade à l’érable et aux confitures, ils apportent beaucoup de sucre et bien peu de protéines. Ils peuvent donc être consommés en petites quantités, si l’on ajoute une autre source de protéines au repas, comme un oeuf, un morceau de fromage ou un yogourt. 

     

    Le beurre et la margarine ne fournissent pas non plus les précieuses protéines qui soutiendront durant la matinée. 

     

    Bien que le fromage à la crème et le Cheez Whiz ne valent pas le vrai fromage, ils sont relativement peu caloriques et fournissent un peu de protéines. 

     

    Confiture ou tartinade aux fruits? 

    Selon la Loi sur les aliments et drogues, pour porter le nom de «confiture», un produit doit contenir un minimum de 45% de fruits et de 66% de sucre. Un produit plus faible en sucre affichera un autre nom, souvent celui de tartinade puisque ce dernier n’est pas réglementé. En France, la législation permet l’appellation «confiture» dès que le produit contient un minimum de 61% de sucre. 

     

    Déjeuner au restaurant fait partie des petits plaisirs. Or, plusieurs déjeuners sont riches en calories et en gras. Les viennoiseries (danoise, croissant, chocolatine) sont peu nutritives et riches en gras. De plus, elles ne soutiennent pas longtemps.

     

    Les assiettes réunissant oeufs, bacon, pommes de terre sautées et saucisses sont les plus caloriques. On leur préfère de loin les omelettes végétariennes servies avec fruits ou légumes, le tout accompagné de pain de blé entier non beurré. 

     

    Les assiettes de fruits et fromage cottage sont aussi intéressantes, tout comme les oeufs pochés ou brouillés. Les formules de restauration rapide offrent maintenant des céréales chaudes, des wraps aux oeufs et fromage et des bagels de grains entiers (avec portion modérée de fromage à la crème) qui constituent les meilleures solutions. 

     

    Il n’y a aucun problème à prendre du café le matin. Un café moyen apporte 100 mg de caféine, et Santé Canada recommande de ne pas dépasser 400 mg de caféine par jour. Certaines études tendent même à valoriser la consommation de café pour la prévention de certaines maladies dont le diabète de type 2 et l’alzheimer. Cela dit, le thé est plus riche en antioxydants et représente aussi un bon choix. Peu importe la boisson chaude élue, on évitera d’ajouter du sucre et on préférera le lait à la crème. 

     

    Combien d’oeufs par semaine? 

    Qu’ils soient bruns ou blancs, les oeufs ont la même valeur nutritive. C’est uniquement la race de la poule pondeuse qui est responsable de la couleur de la coquille. L’oeuf est un aliment possédant une valeur nutritive très intéressante. Il renferme des protéines de grande qualité puisqu’on y trouve les 8 acides aminés essentiels que le corps humain ne peut synthétiser.

     

    Par ailleurs, il est vrai que l’on trouve dans le jaune de l’oeuf des gras trans et saturés ainsi que du cholestérol. Or, ce sont surtout ces gras qui ont un impact sur le cholestoral sanguin. Mais ces gras ne sont présents qu’en petites quantités dans les oeufs. La plupart des gens peuvent donc manger un oeuf par jour sans voir leur taux de cholestérol grimper.

     

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    Le réchauffement climatique risque

    d’allonger les vols transatlantiques

     

    Le renforcement des vents d’ouest en haute altitude réduira la vitesse des avions allant d'Europe en Amérique du Nord, expliquent des chercheurs britanniques. Selon leurs estimations, chaque année, ces liaisons transatlantiques exigeront globalement deux mille heures de plus car la diminution du temps de vol au retour ne compensera pas ce retard, comme on l’explique dans les aéroclubs.

     

     

    Au cours des prochaines décennies, les avions de ligne devraient consommer un peu plus de carburant, en moyenne, lors des liaisons transatlantiques entre l'Europe et l'Amérique du Nord. © IM_photo, Sutterstock

    Au cours des prochaines décennies, les avions de ligne devraient consommer un peu plus de carburant, en moyenne, lors des liaisons transatlantiques entre l'Europe et l'Amérique du Nord. © IM_photo, Sutterstock

     
     

    Paul Williams, de l’université de Reading (Royaume-Uni), a étudié l’incidence d’une augmentation du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère sur les vents d’altitude dont savent profiter les compagnies aériennes pour les vols transatlantiques. Soufflant d’ouest en est, ces « jet-streams » réduisent le temps de trajet vers l’Europe mais l’augmentent dans l’autre sens. Actuellement, cesdurées sont, respectivement, de moins de 5 heures et demie avec un vent fort (qui aide) et de 7 heures avec un fort vent de face, la durée sans vent (théorique) étant d'environ 6 heures. Des modifications dans les températures devraient changer ces grands mouvements d’air et Paul Williams a nourri un modèle climatique (GFDL CM2.1) avec un doublement du CO2 par rapport à l’ère préindustrielle, une teneur qui devrait être atteinte au cours de ce siècle, explique-t-il.

     

    Le chercheur a alors calculé les effets sur les vols sur une période de vingt ans, pour tenir compte des effets saisonniers, car les vents d’hiver ne sont pas ceux de l’été et parce qu’ils varient d’une année sur l’autre. Les routes envisagées sont celles actuellement suivies par les avions entre Londres et New York. Le calcul, soigneux, est détaillé dans la publication de la revue Environmental Research Letters et résumé dans le communiqué de l’université Reading.

     

    Les vents au-dessus de l'Atlantique à l'altitude des vols commerciaux, avec leurs directions (les petites flèches bleues) et la vitesse (indiquée par la couleur, avec les valeurs, à droite, en m/s). En haut, la situation à l'ère préindustrielle, reconstituée par les modèles, et, en bas, dans l'avenir, quand la concentration en gaz carbonique sera deux fois plus élevée (par rapport à l'ère préindustrielle). Les lignes noires montrent le trajet des avions qui suivent une loxodromie (la route la plus courte) entre l'aéroport Heathrow, à Londres (LHR) et l'aéroport JFK, à New York. © Paul Williams, Environmental Research Letters
    Les vents au-dessus de l'Atlantique à l'altitude des vols commerciaux, avec leurs directions (les petites flèches bleues) et la vitesse (indiquée par la couleur, avec les valeurs, à droite, en m/s). En haut, la situation à l'ère préindustrielle, reconstituée par les modèles, et, en bas, dans l'avenir, quand la concentration en gaz carbonique sera deux fois plus élevée (par rapport à l'ère préindustrielle). Les lignes noires montrent le trajet des avions qui suivent une loxodromie (la route la plus courte) entre l'aéroport Heathrow, à Londres (LHR) et l'aéroport JFK, à New York. © Paul Williams, Environmental Research Letters

     

    L'aller-retour Paris New York sera en moyenne

    plus long

     

    Conclusion : les vols vers l’est seront en moyenne raccourcis de 4 mn et les voyages vers l’ouest allongés de 5 mn 18 s, soit, pour l’aller-retour, une augmentation de 1 mn 18. À l’avenir, les vols vers l’Amérique auront deux plus fois de chance de dépasser 7 heures et, dans l’autre sens, deux fois plus de chances de descendre en dessous de 5 h 20. Cette durée est le record actuel, enregistré le 8 janvier 2015. Le bilan global sur l’aller-et-retour, calcule Paul Williams, est une augmentation de 2.000 heures de vol chaque année. Pour qui se demanderait pourquoi un vent de face à l’aller n’est pas contrebalancé par le même vent, arrière donc, pour le vol de retour, voir le petit exercice d’arithmétique à la fin de cet article.

     

    Cette augmentation de la durée des vols transatlantiques conduirait, à activité aérienne constante, à une consommation plus élevée d’environ 21.000 tonnes de carburant. L'auteur en déduit un supplément annuel d’émission de CO2 de 70.000 tonnes, sur la base de 2,53 kg de CO2 par litre de kérosène (pour une densité de 0,779 kg par litre). Ce qui représente, toujours selon le calcul de Paul Williams, les émissions de 7.100 foyers britanniques. Le chercheur a aussi multiplié par le tarif actuel du carburant et parvient à une note augmentée d’environ 20 millions d’euros. Ce genre de calcul, explique-t-il, devrait être fait sur d’autres trajets aériens fréquentés.

     

    En 2013, le même auteur avait déjà étudié les effets d'un réchauffement climatique sur les vols transatlantiques et, comme nous le relations alors, il avait conclu que les avions subiront davantage de turbulences, du moins pendant plus longtemps : entre 7 et 14 minutes de plus sur un vol en hiver.

     

    Petit exercice de calcul de temps de vol

     

    Soit un avion dont la vitesse de croisière est de 150 km/h qui doit atteindre une destination située à 1.000 km et en revenir.

     

    1. Calculer le temps de trajet aller-retour sans vent.
    2. Calculer le temps à l’aller avec un vent de face de 50 km/h. Calculer le temps pour le retour avec un vent arrière de 50 km/h. Additionner les deux pour obtenir la durée totale des deux vols. Comparer avec le résultat 1.

    À découvrir en vidéo autour de ce sujet :


    La concentration de gaz à effet de serre n’a jamais autant augmenté que ces quinze dernières années. Malgré les engagements pris par de nombreux pays, aucune solution concrète ne semble émerger. Le Cnes a rencontré Jean Jouzel, climatologue de renom, afin d’en savoir plus.

     

    Environnement:  Le réchauffement climatique risque d’allonger les vols transatlantiques + vidéo

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    Laënnec, le médecin breton célébré

    par Google

     

    Ce matin, l’Américain Google a décidé de célébrer un médecin breton, René-Théophile-Marie-Hyacinthe Laënnec. L’évènement est rare et la presse française s’emballe. Elle a raison ? Oui.

     
     

    René Laënnec est l'inventeur du stéthoscope. © Africa Studio, Shutterstock

    René Laënnec est l'inventeur du stéthoscope. © Africa Studio, Shutterstock

     
     

    On dit de René Laënnec qu’il a inventé la médecine moderne et le stéthoscope. C’est par la médecine militaire qu’il a commencé, en 1795 et c’est en effet par son intelligence et sa méthodologie qu’il se distingue. Théophile-René-Marie-Hyacinthe est remarqué dès 1803 avec deux récompenses en médecine et en chirurgie. C’est un chercheur, au sens moderne du terme, qui étudie les symptômes, les « signes », en adepte qu’il est de la sémiologie d’Hippocrate.

     

    Il étudie plusieurs pathologies, comme la tuberculose, le mélanome, la péritonite ou la cirrhose (qu’il baptise de ce nom), et en décrit soigneusement le tableau clinique, qui permet le diagnostic. C’est un homme de science rigoureux qui enseigne l’anatomo-pathologie parce que « cette étude (la méthode anatomo-clinique) est la seule base des connaissances positives en médecine, et qu'on ne doit jamais la perdre de vue dans les recherches étiologiques sous peine de poursuivre des chimères » (citation mentionnée sur le site Medarus).

     

    Il a l’idée d’améliorer l’écoute des sons internes de l’organisme avec un cornet en papier puis avec des instruments plus efficaces, qu’il nomme pectoriloque puis stéthoscope. L’engin ne plaît pas à tout le monde, de même que ses méthodes. Avec l’auscultation médiate (auscultation avec un instrument), le médecin ne se contente pas d’observer son patient de l’extérieur, il en explore le fonctionnement de ses organes. Laënnec aurait beaucoup aimé le tomodensitomètre, alias scanner. La reconnaissance de ce médecin, décrit comme dévoué et humaniste, qui travailla longtemps à l’hôpital Necker et au Collège de France, ne lui manqua pas. Pourtant, il mourut jeune, à 45 ans, en 1826.

     

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    Maman au boulot: Gina Desjardins

     


    La femme de 37 ans est productrice de contenus et médias numérique et maman d’un garçon de 3 ans.

     

    Marie-Hélène Proulx du magazine Chatelaine

     

     

    Société:  Maman au boulot: Gina Desjardins


    Photo: Louise Savoie

     


    Ce que je fais dans la vie

    À la base, je suis journaliste spécialisée en technologies – une des seules filles à couvrir ce domaine au Québec. Mais, ces derniers temps, je produis surtout des sites web, notamment pour des séries télé (Les pêcheurs, Les appendices, Les pays d’en haut). J’établis les budgets, j’engage les équipes, je supervise la réalisation du design et de l’architecture des sites.

    Je devrais donc…

    Apprendre à lâcher prise. Je ne sais pas mettre les freins quand je m’investis dans un projet. Je suis assoiffée de connaissances et maniaque des détails, si bien que je peux me taper 10 000 ouvrages sur un même thème. Chaque fois, je pourrais écrire une thèse de doctorat! Or, ce n’est pas forcément ce que le client souhaite.

    Je rêve…

    De réaliser une émission télé sur l’impact de la technologie sur la société: une série documentaire ou un magazine, ça reste à voir, je suis en train de l’écrire. Dans les médias, on parle trop de gadgets et pas assez de ce que la techno change dans nos vies. C’est à cette question que je veux m’attaquer.

    Je me définis comme…

    Une personne loyale; je mets du temps à m’engager mais, quand je le fais, c’est du sérieux. Je suis patiente, aussi, et je me concentre sur les aspects positifs des choses. Ma mère m’a appris que chaque échec nous fait grandir.

    J’arbore fièrement…

    Un pendentif Eliot, de Swarovski, offert par ma mère à la naissance de mon garçon (il s’appelle justement Elliott). Elle m’en a aussi fait faire un avec les diamants de son jonc de mariage.

    J’ai appris que…

    Je pouvais dépasser ma timidité et mon manque de confiance. Au début de la vingtaine, je suis partie pour Londres sur un coup de tête. Je n’y connaissais personne, je n’avais pas un sou et je ne parlais pas anglais. J’y ai finalement habité pendant deux ans. Je me suis prouvé que je savais me débrouiller.

    Je conseille aux filles…

    De ne pas attendre «le bon moment» pour ceci ou cela. Quand je suis partie vivre à Londres, j’étais en début de carrière et j’avais peur qu’on m’oublie. Finalement, je n’ai rien manqué. Même chose quand j’ai eu un enfant, je n’étais pas sûre d’être prête et je m’inquiétais encore pour ma carrière – allait-on se souvenir de moi? Mais oui. Il n’y a pas de garantie pour l’avenir, alors aussi bien saisir les occasions lorsqu’elles se présentent.

    Mes trucs conciliation

    Chercher de l’aide. Quand on aborde ce thème dans les magazines, les femmes citées en exemple sont toujours en couple avec un ou une partenaire qui les appuie! C’est une autre paire de manches quand on est séparée et que l’ex a un horaire atypique. Pour le moment, j’arrive à m’en sortir grâce à sa sœur que nous avons embauchée pour s’occuper de notre enfant pendant que nous travaillons.

    Je décroche quand…

    Je fais du coloriage avec mon fils! J’aime ça encore plus que lui… Je joue aussi à des jeux vidéo – m’immerger dans un autre univers m’aide à décoller du quotidien. Sinon, le sport, bien sûr. Les randonnées pédestres me font beaucoup de bien: au contact de l’air pur, mes idées se mettent en place.

    Mon dada

    J’adore les vêtements, les chaussures… En fait, je suis gravement accro au shopping, mais j’ai entrepris un sevrage. Parce que je veux avoir plus d’argent pour voyager et m’acheter une maison, entre autres. En ce sens, ma sœur India est un exemple – elle a réalisé ses rêves d’écriture en surveillant ses dépenses.

     

    Société:  Maman au boulot: Gina Desjardins


    Photo: Louise Savoie

     

    Je porte souvent…

    Un chandail doudou que mon fils adore… C’est la beauté de travailler de la maison. Mais, quand je sors, je suis très robe – des coupes simples, cintrées, aux couleurs vives. Je porte surtout des designers québécois : Atelier B, Mélissa Nepton, Jennifer Glasgow.

    Je suis particulièrement heureuse…

    Que, malgré les douleurs engendrées par la séparation, nous ayons été capables, mon ex et moi, de prioriser les intérêts de notre enfant.

    Un obstacle que j’ai dû surmonter

    J’ai eu un grave accident d’auto à l’adolescence. J’ai eu peur de mourir ou d’être paralysée. Ça a changé mon rapport à la vie. Mais, depuis un an, j’ai enfin mon permis de conduire!

    J’ai renoncé à…

    Me maquiller. Je n’ai plus le temps depuis la naissance de mon fils, et puis ça me tue de me démaquiller! Par contre, je prends soin de ma peau sèche et sensible. J’utilise la crème Eucerin, qu’on trouve en pharmacie. Dans mon cas, c’est plus efficace qu’une crème à 100$!

    Je suis inspirée par…

    La cofondatrice de Budge Studios, Noémie Dupuy. Quelle magnifique énergie! C’est la meilleure mère que je connaisse et elle réussit à mener son entreprise de main de maître dans le secteur hyper compétitif des jeux vidéo, sans y laisser sa peau. Elle ne travaille ni le soir ni la fin de semaine, par exemple. Je l’admire beaucoup.

    Un livre qui m’a marquée

    Le petit prince. Chaque fois que je le lis, l’histoire résonne en moi différemment, en fonction de l’étape que je traverse. Le chapitre sur le renard me touche, parce que, comme lui, il faut m’apprivoiser lentement. Je pourrais aussi nommer Reality Is Broken, de Jane McGonigal, une réflexion intéressante sur les manières dont les jeux vidéo peuvent venir au secours du monde réel.

     

     

    Société:  Maman au boulot: Gina Desjardins

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    Dépression et tabagisme, la faute à

    l'Homme de Néandertal

     

    Dans les 1 à 4 % d’ADN que les Européens ont hérité de leur lointain ancêtre néandertalien, se trouvent des gènes associés à différentes maladies : dépression, addictions, affections touchant la peau ou la coagulation du sang.

     

     
     

    En Europe, il y a 50.000 ans, les Hommes modernes ont rencontré les Hommes de Néandertal qui ont ensuite disparu. Aujourd'hui, il reste encore un peu de leur ADN dans le patrimoine génétique des Européens... © iurii, Shutterstock

    En Europe, il y a 50.000 ans, les Hommes modernes ont rencontré les Hommes de Néandertal qui ont ensuite disparu. Aujourd'hui, il reste encore un peu de leur ADN dans le patrimoine génétique des Européens... © iurii, Shutterstock

     
     

    Il y a 50.000 ans environ, les Hommes modernes ont rencontré les Néandertaliens en Europe. Ces Hommes de Néandertal ont vécu suffisamment longtemps en-dehors de l’Afrique pour s’adapter au climat et aux pathogènes rencontrés à de plus hautes latitudes. Les populations d’Hommes modernes et de Néandertaliens se sont croisées et, aujourd’hui, 1 à 4 % de l'ADN des personnes d’origine eurasienne est hérité de Néandertaliens. C’est pourquoi se pose la question de l’influence de ces variants génétiques sur les humains d’aujourd’hui.

     

    Pour le savoir, des chercheurs de l’université Vanderbilt (Tennessee, États-Unis) ont utilisé une base de données de 28.000 patients américains ayant des ancêtres européens (base eMERGE). Ces données indiquaient pour quelle maladie les patients étaient traités.

     

    Les chercheurs ont analysé l’ADN de chaque individu pour y retrouver des ADN de Néandertal. Puis, ils ont comparé ces séquences d'ADN aux maladies des patients et ont trouvé une douzaine de séquences provenant de Néandertal associées à un risque significatif de maladie actuelle, comme l’explique John Capra, un des auteurs de l’article qui paraît dans Science : « Notre principale conclusion est que l’ADN de Néandertal influence des traits cliniques chez l'Homme moderne : nous avons découvert des associations entre l’ADN de Néandertal et un large éventail de caractéristiques, y compris des maladies immunologiques, dermatologiques, neurologiques, psychiatriques et reproductives ».

     

    Par exemple, un variant génétique de Néandertal augmente la coagulation du sang. À l’époque de Néandertal, ce variant avait peut-être un avantage pour lutter contre des pathogènes en les empêchant de rentrer dans l’organisme, ou bien pour guérir plus facilement d’hémorragies dues à des blessures de chasse ou à un accouchement difficile. Aujourd’hui, ce variant peut être néfaste car l’hypercoagulation augmente le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’embolie pulmonaire, de caillots et de complications de la grossesse.

     

    L’addiction au tabac, un héritage de Néandertal ?
    L’addiction au tabac est-il un héritage de l'Homme de Néandertal ? © Vasyl Syniuk, Shutterstock

     

    Kératose, dépression, addiction à la nicotine liées à

    l’ADN de Néandertal

     

    Certaines des associations trouvées par les chercheurs confirment des hypothèses déjà faites précédemment. Ainsi, l’ADN de Néandertal affecte la biologie de la peau et, plus précisément, les kératinocytes, des cellules qui protègent la peau des ultraviolets (UV) et des pathogènes. Les séquences provenant de Néandertal influencent le risque de développer des lésions de la peau, les kératoses, qui sont causées par des kératinocytes anormaux.

     

    Cependant, il y a aussi quelques surprises dans les résultats. Par exemple, un ADN spécifique de Néandertal augmente le risque d’addiction à la nicotine. Pourtant l'Homme de Néandertal ne connaissait pas le tabac puisque la plante a été introduite en Europe après l’extinction de Néandertal. De plus, des variants génétiques provenant de Néandertaliens influencent aussi le risque de dépression. Cependant, cela ne signifie pas forcément que Néandertal était dépressif.

     

    Les ADN néandertaliens qui ont été conservés jusqu’à aujourd’hui devaient procurer des avantages lorsque ces Hommes ont migré en-dehors de l’Afrique, rencontrant de nouveaux pathogènes et un environnement moins ensoleillé mais aujourd’hui ces caractères ne sont pas forcément avantageux. Dans le même ordre d’idée, d’autres études récentes ont montré que trois gènes hérités de Néandertal stimulent la réponse immunitaire, favorisant les défenses contre les champignons, les parasites et les bactéries. Maintenant que nous sommes moins en contact avec des parasites, ces gènes sont désormais associés au risque d’allergie.

     

    À découvrir en vidéo autour de ce sujet :


    L’homme de Néandertal est un représentant aujourd'hui bien connu du genre Homo. La paléoanthropologue Silvana Condemi évoque pour nous la disparition mystérieuse de cette espèce.

     

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